Ce livre, l’une des dernières parties du Mahabharata, est remarquable pour plusieurs raisons.
Le premier est une longue section intercalée de textes upanishadiques, connue sous le nom d’Anugita. Elle occupe une grande partie de ce livre ; Arjuna demande à Krishna de répéter son discours sur le champ de bataille (la Bhagavad Gita dans le livre 6). Ce qui suit est un traité métaphysique quelque peu décousu, probablement composé bien après le récit principal. Il a également été traduit dans les Livres sacrés de l’Orient par Telang.
Après Anugita se déroule l’histoire d’Utanka, un disciple de Krishna qui entreprend un voyage digne d’un conte de fées impliquant un roi cannibale, des boucles d’oreilles magiques et un voyage aux enfers.
Enfin, il y a l’histoire du grand sacrifice du cheval de Yudhishthira, qui résume le récit principal du Mahabharata. Le sacrifice du cheval était la cérémonie inaugurale du Yajur-Veda, un rituel expiatoire d’une extravagance sans pareille, semblable à un bouc émissaire. Un magnifique cheval noir sauvage est lâché depuis Hastinapur, la capitale des Kurus. L’armée des Kurus, menée par Arjuna, le poursuit. Ils doivent suivre ce cheval, où qu’il mène. Ils doivent engager un combat rituel contre les Kshatria (caste militaire) du territoire qu’il pénètre, sans tuer le chef de la force adverse. Puis ils invitent la nation intruse au sacrifice. Au cours de ce voyage, ils règlent de vieux comptes.
Le cheval retourne à la capitale et le rituel commence ; au milieu d’un pavillon d’or pur, le cheval est sacrifié. Cependant, au dernier moment, une mangouste à tête d’or surgit de terre et déclare que le sacrifice du cheval a moins de sens que celui d’un brahmane ayant sacrifié une poignée d’orge pendant une famine. C’est sur cette étrange déception que s’achève le livre – et peut-être le récit original du Mahabharata.