Ce livre du Mahabharata est important pour deux raisons. Premièrement, il contient la Bhagavad Gita, le texte sacré hindou le plus connu. Deuxièmement, il décrit le début de l’immense bataille qui constitue le cœur de l’ouvrage, plus précisément les dix premiers jours du conflit, jusqu’au destin du héros Bhishma.
Le Bhishma Parva débute par une introduction aux présages apocalyptiques et surnaturels. Il s’ouvre ensuite sur un traité de géographie et d’histoire naturelle, l’un des nombreux textes que la grande épopée a accumulés au fil du temps.
Vient ensuite la Bhagavad Gita, qui, contrairement à certaines autres digressions, s’intègre parfaitement au récit. Arjuna, confronté à une bataille où il devra affronter nombre de ses proches, hésite naturellement à se battre. L’Avatar Krishna explique ensuite à Arjuna pourquoi il doit accomplir son devoir de guerrier et comment il peut sortir de cette crise de conscience spirituelle avec un visage neuf. Ce texte aborde les contradictions d’une vie dévotionnelle dans un monde imparfait. Même des non-hindous ont trouvé la Gita pleine de sens pour cette raison. Krishna révèle ensuite à Arjuna sa forme divine ; cette section est l’une des meilleures tentatives jamais écrites pour décrire l’indescriptible.
Nous abordons enfin la bataille elle-même, qui occupe les deux tiers du tome 6, une description implacable et captivante de l’horreur de la guerre. Il s’agit d’une description détaillée de chaque incident de combat sur une période de dix jours. Et ce n’est pas une bataille ordinaire. Les combattants absorbent un nombre incroyable de flèches et sont toujours debout, prêts à combattre le lendemain. Le champ de bataille est hanté par des vampires et des cannibales. Des rivières et des océans de sang et de carnage s’y déversent. Les héros manient des super-armes et des sorts magiques, décrits de manière elliptique, grâce auxquels ils tuent des milliers d’adversaires à la fois. Et à la fin, nous apprenons comment Bhishma, le chef invincible de l’armée de Duryodhana, est finalement vaincu.
\—John Bruno Hare, 23 janvier 2004.