6:3:1
6:3:1:11. Les dieux dirent alors : « Méditez ! », ce qui voulait sans doute dire : « Cherchez une couche ! » Pendant qu’ils méditaient, Savitri vit ces Sâvitra (formules) ; et comme Savitri les vit, elles sont appelées Sâvitra. Il offrit cette libation octuple ; et après l’avoir offerte, il vit cet Ashâdhâ octuple [1], qui avait été créé auparavant. [ p. 191 ] 6:3:1:22. Alors, lorsqu’ils dirent : « Méditez ! » Ils voulaient sans doute dire : « Cherchez une couche ! » et comme ils l’ont vue en méditant (ketay), c’est donc une couche (kiti). Et la libation est un sacrifice ; et comme il l’a vue après avoir sacrifié (ishtvâ), c’est une brique (ishtakâ).
6:3:1:33. Or cette même (libation de ghee), tout en étant unique, il l’offre comme octuple [2] avec huit formules : d’où cette (brique « invincible »), tout en étant unique, est octuple désignée.
6:3:1:44. Il offre en élevant vers le haut (la cuillère) ; — il élève ainsi cette terre vers le haut au moyen de ses formes [3] : d’où cette terre est élevée (au-dessus de l’eau) par ses formes.
6:3:1:55. Il l’offre continuellement ; car à cette époque, les dieux craignaient que les Rakshas, les démons, ne les poursuivent ! Ils voyaient dans cette libation continue un moyen d’empêcher les Rakshas, les démons, de les poursuivre ; c’est pourquoi il l’offre continuellement.
6:3:1:66. Et, encore une fois, pourquoi offre-t-il cette libation ? Cet Agni est Savitri, et il le gratifie d’emblée par cette libation ; et après lui avoir sacrifié et gratifié (Agni), il le rassemble. Et dans la mesure où par cette (libation) il gratifie Savitri, elles (les formules sont appelées) Sâvitra : c’est pourquoi il offre cette libation. [ p. 192 ] 6:3:1:77. Et, encore, pourquoi offre-t-il cette libation ? Cet Agni est Savitri, et il le répand comme semence dès le début par cette libation ; et telle semence répandue dans le ventre maternel, telle progéniture naît. Et puisque par cette (libation) il répand Savitri comme semence, elles (les formules d’offrande sont appelées) Sâvitra : c’est pourquoi il offre cette libation.
6:3:1:88. On y utilise à la fois une cuillère à offrande (sruk) et une cuillère à tremper (sruva) ; car la cuillère à offrande est la parole, et la cuillère à tremper est le souffle ; et c’est avec la parole et le souffle que les dieux ont recherché ce rite sacré au début : c’est pourquoi il y a une cuillère à offrande et une cuillère à tremper.
6:3:1:99. Et, de nouveau, pourquoi il y a une cuillère d’offrande et une cuillère à tremper, — ce qu’était Pragâpati, c’est en effet cette cuillère à tremper, car la cuillère à tremper est le souffle, et le souffle est Pragâpati. Et ce qu’était Vâk (la parole), c’est cette cuillère d’offrande ; car Vâk est une femelle, et la cuillère d’offrande (sruk, f.) est une femelle ; et ces eaux qui sont sorties du monde de Vâk (la parole) [4], elles sont ce (ghee) qu’il offre (dans) cette libation.
6:3:1:1010. Il l’offre continuellement, car ces eaux coulaient continuellement. Et dans la mesure où ce Pragâpati est entré dans les eaux avec la triple science [5], ce sont ces prières (yagus) avec lesquelles ce (prêtre) offre maintenant.
6:3:1:1111. Les trois premiers qui existent sont ces (trois) mondes ; et quelle quatrième prière existe-t-il qui [ p. 193 ] est la triple science, c’est-à-dire la Gagatî, - la Gagatî étant tous les mètres, et tous les mètres (constituant) la triple science ; et quelles sont les quatre dernières (prières) qui existent, elles sont les quarts : or Pragâpati est en effet ces mondes et les quarts ; et cela (le verset gagatî au milieu) est la triple science.
6:3:1:1212. Il propose avec (Vâg. S. XI, 1), « Exploiter d’abord l’esprit », — Pragâpati, assurément, est celui qui exploite, il a exploité l’esprit pour cette œuvre sainte ; et parce qu’il a exploité l’esprit pour cette œuvre sainte, il est donc celui qui exploite.
6:3:1:1313. ‘Savitri, étendant les pensées,’ — car Savitri est l’esprit, et les pensées sont les airs vitaux ; — ‘regardant avec révérence la lumière d’Agni’ — c’est-à-dire, ayant vu la lumière d’Agni ; — ‘porté de la terre ;’ car c’est en effet vers le haut de la terre qu’il porte cette (offrande).
6:3:1:1414. [Vâg. S. XI, 2] ‘Avec l’esprit attelé nous’, — il attele ainsi l’esprit pour cette œuvre, car avec l’esprit délié on ne peut plus rien faire ; — ‘sous l’impulsion du dieu Saviri’, — c’est-à-dire poussé (accéléré) par le dieu Saviri, — ‘avec puissance (nous nous efforçons) vers le céleste ;’ — ‘afin que par cette œuvre sainte il puisse aller au monde céleste’, veut-il dire par là ; ‘avec puissance’, dit-il, car par la puissance (l’énergie) on va au monde céleste.
6:3:1:1515. [Vâg. S. XI, 3] ‘Savitri, ayant harnaché les dieux’, — Savitri est l’esprit, et les dieux sont les airs vitaux ; — ‘allant par la pensée vers la lumière, vers le ciel’, — car en tant que tels qui vont au monde céleste par la pensée (dévotion), il les a harnachés pour cette œuvre sainte ; — ‘allant produire une puissante lumière’, — la puissante lumière est assurément ce soleil-là, et [ p. 194 ] il est cet Agni, et c’est lui qu’ils vont en effet assembler (ou restaurer) ; « que Savitri les accélère ! » — c’est-à-dire « qu’ils accomplissent cette œuvre sainte, accélérés par Savitri. »
6:3:1:1616. [Vâg. S. XI, 4] « Ils exploitent l’esprit, et ils exploitent les pensées », — car il exploite à la fois l’esprit et les airs vitaux pour cette œuvre sainte ; — « les prêtres du prêtre », — le prêtre est Pragâpati, et les prêtres sont les dieux ; — « du grand inspirateur de dévotion », — le grand inspirateur de dévotion [6] est Pragâpati ; — « il a assigné les offices sacerdotaux », — maintenant quand il (Agni-Pragâpati) est édifié, alors il assigne les offices sacerdotaux, car les offices sacerdotaux sont assignés sur l’autel du feu édifié ; — « le découvreur de rites », — car il a en effet trouvé ce rite ; — « lui seul », car lui seul a trouvé tout ce rite sacré ; — « puissante est la louange du dieu Saviri », — c’est-à-dire, « Grande est la louange du dieu Savitri. »
6:3:1:1717. [Vâg. S. XI, 5 Rik S. X, 13, 1] ‘Par les dévotions, j’exploite votre ancienne inspiration’ — l’ancienne inspiration (brahman) est sans doute l’air vital, et la dévotion est la nourriture, et cette nourriture est cette oblation : au moyen de cette oblation, au moyen de cette nourriture, il exploite les airs vitaux pour cette œuvre sainte, — ‘Que la louange se répande sur le chemin du seigneur’ — il dit cela afin qu’il y ait pour le Sacrificateur la louange de la renommée parmi les dieux et les hommes ; — ‘que tous les fils de l’immortel entendent !’ — l’immortel est sans doute Pragâpati, et ses fils sont tous les dieux ; — ‘qui ont recouru [ p. 195 ] aux demeures célestes ;’—les demeures célestes sont ces mondes : les dieux qui sont dans ces mondes, à leur égard il dit ceci.
6:3:1:1818. [Vâg. S. XI, 6; Rik S. V, 81, 3] ‘Dont les autres ont suivi la voie’ — car Pragâpati a d’abord accompli ce rite, après quoi les dieux l’ont accompli ; — ‘les dieux avec vigueur, la grandeur du dieu’ — la grandeur est le sacrifice, ainsi : ‘les dieux avec vigueur (ont suivi) le sacrifice du dieu, son énergie’ — ‘ce coursier tacheté qui a mesuré les (régions) terrestres’ — tout ce qui est terrestre sur cette terre, tout ce qu’il mesure ; car avec ses rayons il atteint jusqu’à elle ; « les régions, lui le dieu Savitri par sa grandeur », les régions sont ces mondes, et le dieu Savitri est ce soleil-là : il les mesure par sa grandeur.
6:3:1:1919. [Vâg. S. XI, 7] ‘Dieu Saviri, hâte le sacrifice, hâte le seigneur du sacrifice à sa part !’ — le dieu Saviri est ce soleil-là, et sa part est le sacrifice, c’est ce qu’il veut dire quand il dit ‘hâtez le sacrifice, hâtez le seigneur du sacrifice !’ — ‘Que le céleste Gandharva purificateur de pensées purifie notre pensée !’ — le céleste Gandharva est ce soleil-là, et la pensée est la nourriture (sacrificielle) ; ainsi, « Que le purificateur de nourriture purifie notre nourriture ! » — « Que le seigneur de la parole rende agréable notre parole ! » — ce rite sacré est la parole, et le seigneur de la parole est le souffle : ainsi, « Que le souffle rende agréable ce rite qui est le nôtre !
6:3:1:2020. [Vâg. S. XI, 8] ‘De plus, ô dieu Saviri, voici notre sacrifice !’ — le dieu Saviri est ce soleil-là, et quel que soit le rite sacrificiel qu’il accomplit, celui-ci [ p. 196 ] atteint sa fin en toute sécurité et sous de bons auspices ; « comme quelqu’un d’agréable aux dieux », c’est-à-dire comme quelqu’un qui plaira aux dieux ; « gagnant des amis, gagnant toujours, gagnant des richesses, gagnant le ciel », c’est-à-dire quelqu’un qui peut obtenir tout cela ; « Fais réussir l’hymne avec le rik (verset), le Rathantara avec le Gâyatra (mètre) et le Brihat, se déplaçant en mesures Gâyatra ! » — ainsi les sâmans (hymnes) ; « Salut ! » ainsi les formules sacrificielles : cette triple science est d’abord produite, tout comme elle fut produite là et ensuite. Et l’Agni qui fut produit, il est cet Agni (autel du feu) qui est construit de là vers le haut.
6:3:1:2121. Voici donc les huit Sâvitra (formules [7]) ; — le Gâyatrî a huit syllabes, et Agni est Gâyatra : aussi grand qu’Agni est, aussi grande qu’est sa mesure, d’autant il le déverse comme semence. Il y en a neuf, l’appel de « Salut » (étant) le neuvième, — il y a neuf régions, et Agni est les régions ; neuf airs vitaux, et Agni est les airs vitaux : aussi grand qu’Agni est, aussi grande qu’est sa mesure, d’autant il le déverse comme semence. Il y en a dix, la libation (étant) la dixième, — le Virâg a dix syllabes, et Agni est Virâg (le largement brillant [8]) ; il y a dix régions, et Agni est les régions ; dix airs vitaux, et Agni est les airs vitaux : aussi grand qu’Agni est, aussi grande que soit sa mesure, ainsi cela devient grand.
6:3:1:2222. Cette libation ayant été offerte, Agni s’éloigna des dieux. Les dieux dirent : « Agni est le [ p. 197 ] bétail (ou, un animal), cherchons-le au moyen des (différentes espèces de) bétail : il se manifestera sous sa propre forme. » Ils le cherchèrent au moyen du bétail, et il se manifesta sous sa propre forme : et c’est pourquoi, même aujourd’hui, l’animal se manifeste sous sa propre forme (espèce) [9], de vache à vache, de cheval à cheval et d’homme à homme.
6:3:1:2323. Ils dirent : « Certes, si nous les cherchons tous, ils s’épuiseront et ne fourniront plus de moyens de subsistance ; et si nous ne les cherchons pas tous, nous l’obtiendrons (Agni) incomplet. » Ils virent un seul animal (comme substitut) pour deux animaux [10], à savoir l’âne (comme substitut) pour la vache et le mouton ; et parce qu’ils virent qu’une seule bête (ferait l’affaire) pour deux bêtes, donc celle-ci (l’âne), tout en étant une, féconde doublement [11].
6:3:1:2424. L’homme-shameçon [12] (qu’ils considéraient comme un substitut) à l’homme, — un homme-shameçon est sans doute celui qui ne plaît ni aux dieux, ni aux pères, ni aux hommes. Ainsi, ils ont cherché au moyen de toutes les bêtes, et pourtant elles (les bêtes) n’ont pas été épuisées et n’ont fourni aucun moyen de subsistance.
6:3:1:2525. Avec trois il cherche, — Agni est triple : aussi grand qu’Agni est, aussi grande est sa mesure, avec autant il le cherche ainsi. Ils sont cinq [ p. 198 ] par voie de correspondance (mystique) [13], — Agni (l’autel du feu) a cinq couches ; cinq saisons sont une année, et l’année est Agni : aussi grand qu’Agni est, aussi grande est sa mesure, ainsi cela devient grand.
6:3:1:2626. Ils sont attachés avec des licols de roseau pour protéger (Agni) contre les blessures [14] ; — Agni s’éloigna des dieux ; il entra dans un roseau, d’où il est creux, et d’où à l’intérieur il est, pour ainsi dire, teinté de fumée : (ainsi) cela, le roseau, est le ventre d’Agni, et Agni est ce bétail ; et le ventre ne nuit pas à l’enfant. Car [15] c’est d’un ventre que naît celui qui est né : « du ventre il (Agni) naîtra quand il naîtra », ainsi pense-t-il.
6:3:1:2727. Ils (les licols) sont triples (cordes), car Agni est triple. Ils sont faits comme un licol de cheval, car le licol du cheval entoure tout autour de la bouche, et l’utérus entoure tout autour de l’enfant : ainsi il est fait comme l’utérus.
6:3:1:2828. Ils (les animaux) se tiennent face à l’est, d’abord le cheval, puis l’âne, puis le bouc ; car tel est leur ordre propre. Car ce cheval (asva) est la larme (asru) qui s’est formée là (à la création) ; et cet âne (râsabha) est ce qui, pour ainsi dire, a crié (ras) ; et ce bouc (aga, non né) est le suc qui a adhéré à la coquille ; et cette argile qu’ils vont chercher n’est rien d’autre que la coquille (de l’œuf) : car c’est de ces formes qu’il a été créé en premier lieu [16], et c’est d’elles qu’il le produit ainsi.
6:3:1:2929. Ils se tiennent du côté sud ; car les dieux de l’époque craignaient que les Rakshas, les démons, ne frappent leur sacrifice du sud. Ils virent cet éclair, ce soleil là-bas ; car ce cheval est bien ce soleil là-bas ; et au moyen de cet éclair, ils chassèrent les Rakshas, les démons, du sud, et étendirent ce sacrifice dans un lieu à l’abri du danger et des démons. Et de la même manière, le Sacrificateur, par cet éclair, chasse maintenant les Rakshas, les démons, du sud, et étendit ce sacrifice dans un lieu à l’abri du danger et des démons.
6:3:1:3030. Sur le côté droit (sud) se trouve le feu Âhavanîya, et sur le côté gauche (nord) se trouve cette bêche ; car l’Âhavanîya (m.) est un mâle, et la bêche (abhri, f.) une femelle, et le mâle se trouve à droite de la femelle [17]. [Il se trouve] à une coudée de distance, car à une coudée de distance le mâle se trouve à côté de la femelle.
6:3:1:3131. Il devrait être fait de bambou. Agni s’éloigna des dieux. Il entra dans une tige de bambou ; d’où cela est creux. Des deux côtés, il fit lui-même ces barrières, ces nœuds, pour ne pas être découvert ; et partout où il brûlait, ces taches apparurent.
6:3:1:3232. Elle (la bêche) devrait être tachetée, car un tel être est de la nature d’Agni. S’il ne peut s’en procurer une tachetée, elle peut être sans tache, mais elle doit être creuse, pour protéger (Agni) du mal [18] ; — (car) un tel être seul est de la nature d’Agni ; celui-là, le bambou, est le ventre d’Agni ; et ce (morceau d’)argile est Agni ; et le ventre ne nuit pas à l’enfant. Car c’est du ventre que naît celui qui naît : « du ventre il (Agni) naîtra quand il naîtra », pense-t-il.
6:3:1:3333. Elle peut être longue d’un empan, car la voix ici ne parle qu’à une distance d’un empan [19]. Elle est cependant longue d’une coudée, car la coudée est le bras, et la force est exercée par le bras : elle devient ainsi égale à sa force.
6:3:1:3434. Il se peut qu’il ne soit tranchant que d’un côté, car d’un des deux côtés il y a un tranchant aigu dans notre discours [20]. Mais en réalité il est tranchant des deux côtés, car des deux côtés il y a un tranchant aigu dans ce discours de chien, dans la mesure où il dit à la fois ce qui est divin et ce qui est humain [21], et à la fois la vérité et le mensonge : il est donc tranchant des deux côtés. [ p. 201 ] 6:3:1:3535. Et, de plus, pourquoi il est tranchant des deux côtés, - la force de la bêche est sans doute du côté où il y a son tranchant : il y met ainsi de la force des deux côtés.
6:3:1:3636. Et, de nouveau, pourquoi il est tranchant des deux côtés, - lorsque les dieux l’eurent découvert (Agni), ils l’ont déterré de ces mondes ; et de la même manière, maintenant, après l’avoir découvert, il le déterre de ces mondes.
6:3:1:3737. Lorsqu’il creuse ainsi (vers le bas), il le déterre alors de ce monde ; et lorsqu’il se déplace vers le haut, alors de ce monde-là ; et lorsqu’il se déplace entre les deux, alors du monde aérien : il le déterre ainsi de tous ces mondes.
6:3:1:3838. Il le reprend, avec (Vâg. S. XI, 9), ‘À l’impulsion du dieu Savitri, je te prends par les bras des Aṅvins, par les mains de Pûshan, par le mètre Gâyatrî, tel Aṅgiras !’ Au moyen de ces divinités, il le reprend ainsi, poussé par Savitri ; par le mètre Gâyatrî : il lui communique ainsi le mètre Gâyatrî. ‘Du siège de la Terre, tel Aṅgiras, amène Agni Purîshya [22] !’— [ p. 202 ] maintenant le sol signifie bétail : ainsi, « du giron de la terre, amène Agni, favorable au bétail, comme Agni (l’a fait) ! » — « par le mètre Trishtubh, semblable à Aṅgiras ! » il le prend ainsi avec le mètre Trishtubh et y intègre ainsi le mètre Trishtubh.
6:3:1:3939. [Vâg. S. XI, 10] ‘Tu es une bêche’ — car c’est une bêche : il la prend ainsi au moyen de la vérité ; — ‘Tu es une femme !’ — la bêche est un coup de foudre, et la femme est une femelle, et une femelle ne fait de mal à personne : il l’apaise ainsi afin de ne faire aucun mal. ‘Par toi, puissions-nous être capables de déterrer Agni dans le siège !’ le siège est sans doute ceci (endroit) : ainsi, ‘Par toi, puissions-nous être capables de déterrer Agni dans ce siège (lieu).’ — ‘Par le mètre Gagatî, semblable à Aṅgiras !’ il le prend ainsi au moyen du mètre Gagatî, et y place le mètre Gagatî.
6:3:1:4040. Avec trois (formules) il le prend, — Agni est triple : aussi grand qu’Agni est, aussi grande est sa mesure, d’autant il le prend ainsi. L’ayant pris avec trois (formules), il s’adresse à lui avec une quatrième ; car les dieux l’ayant ainsi pris avec trois (formules), puis lui ont donné de la force au moyen d’une quatrième ; et de la même manière, maintenant, après l’avoir pris avec trois (formules), il lui donne de la force avec la quatrième.
6:3:1:4141. [Vâg. S. XI, 11] ‘Ayant pris dans sa main, Saviri,’ — car il l’a en effet pris dans sa main (celle de l’Adhvaryu), — ‘portant la bêche,’ — car il la porte en effet, — ‘l’or,’ — car l’or est en effet celui qui consiste en les mètres (le Véda) ; — ‘contemplant la lumière d’Agni,’ — c’est-à-dire voyant la lumière d’Agni, — ‘l’éleva de la terre,’ — car il l’éleva en effet de la terre ; — ‘par le mètre Anushtubh, semblable à Aṅgiras ;’ — il prend ainsi [ p. 203 ] le monte au moyen du mètre Anushtubh, et y pose le mètre Anushtubh : pour son entreprise, cette bêche de bambou est ainsi faite pour être ces mètres.
6:3:1:4242. Certains, en effet, le font d’or, en disant : « On dit qu’il est d’or. » Qu’il ne le fasse pas : en ce qu’il est les mètres, par là (la bêche) est de l’or, de l’or immortel, les mètres immortels.
6:3:1:4343. Il le reprend avec quatre (formules), car toute parole consiste en quatre syllabes : ‘vâk’ (parole) est une syllabe, et ‘aksharam’ (syllabe) consiste en trois syllabes. Or, ce monosyllabe ‘vâk’ est le même que ce dernier, l’Anushtubh ; et ce trisyllabe ‘aksharam’ est le même que ces formules précédentes : il déterre ainsi Agni par la parole entière, et l’équipe de la parole entière, — donc de quatre (formules).
6:3:1:4444. Et, de nouveau, pourquoi avec quatre (formules) ? — il y a quatre quartiers : il répartit ainsi la parole dans les quatre quartiers, d’où la parole parle dans les quatre quartiers. Il le reprend à la fois par mètres et par formules, ce qui fait huit : il y a quatre quartiers, et quatre quartiers intermédiaires : il répartit ainsi la parole dans tous les quartiers, d’où la parole parle dans tous les quartiers.
6:3:2
###(LE MORCEAU D’ARGILE).
6:3:2:11. La bêche est encore dans sa main, lorsqu’il s’adresse aux bêtes. Car lorsque les dieux à cette époque étaient sur le point de chercher (Agni) dans ces (animaux), ils ont placé leur vigueur en avant ; et de la même manière [ p. 204 ] celui-ci, maintenant qu’il est sur le point de chercher dans ces (animaux), place sa vigueur en avant.
6:3:2:22. Il s’adresse au cheval, avec (Vâg. S. XI, 12), ‘Très vite [23], ô coursier, cours ici’ — ce qui est rapide, c’est rapide, et ce qui est plus rapide que rapide, c’est le plus rapide ; — ‘le long de la plus large étendue’ — la plus large étendue est sans doute celle-ci (la terre) : ainsi, ‘le long de cette large étendue’ — ‘dans le ciel est ta plus haute demeure, dans l’air ton nombril, sur la terre ton ventre’ : il fait ainsi de ces divinités, Agni, Vâyu et Âditya (le soleil), et donne ainsi de la vigueur au cheval.
6:3:2:33. Alors l’âne, avec (Vâg. S. XI, 13), ‘Attelez l’âne tous les deux’, dit-il à l’Adhvaryu et au Sacrificateur ; — ‘sur ce parcours, vous qui répandez la richesse !’ — c’est-à-dire, ‘sur cette performance, vous qui répandez la richesse ;’ — ‘lui, portant Agni, et nous étant utile [24] ;’ — c’est-à-dire, ‘lui, portant Agni, et poussé en avant par nous’ : il donne ainsi de la vigueur à l’âne.
6:3:2:44. Ensuite le bouc, avec (Vâg. S. XI, 14), ‘À chaque attelage, à chaque course, nous l’appelons le plus puissant’ — race [25] signifie nourriture : ainsi, ‘à chaque performance, à l’égard de chaque nourriture, nous l’appelons le plus puissant’ ; — ‘Indra à notre secours, nous sommes ses amis !’ — c’est-à-dire ‘lui, le fort (indriyavat), à notre secours’ : il donne ainsi de la vigueur au bouc.
6:3:2:55. Avec trois (formules) il s’adresse (aux victimes), — Agni est triple : aussi grand qu’Agni est, aussi grande que soit sa mesure, d’autant il leur donne ainsi de la vigueur.
6:3:2:66. Il les fait alors avancer vers l’est : il le recherche ainsi (Agni) au moyen de ces animaux. Il ne les touche pas de peur que lui, Agni, ne le blesse ; car Agni est identique aux animaux [26].
6:3:2:77. Il fait avancer le cheval, avec (Vâg. S. XI, 15), ‘En avant, viens en foulant aux pieds les malédictions !’ — malédiction signifie mal : ainsi, ‘en courant, viens en foulant aux pieds le mal !’ — ‘viens, ravi, dans la chefferie de Rudra !’ — les bêtes appartiennent à Rudra : ainsi, ‘viens, ravi, dans la chefferie de celui qui est ta divinité !’ il le cherche ainsi au moyen du cheval.
6:3:2:88. Alors l’âne avec, Traverse le vaste air, toi qui possèdes des pâturages prospères et qui offre la sécurité !’ — comme le texte, ainsi sa signification ; — ‘avec Pûshan comme compagne ;’ — Pûshan, sans aucun doute, est cette terre ; ainsi, ‘avec elle comme compagne’ : il le cherche ainsi au moyen de l’âne.
6:3:2:99. Alors le bouc, avec (Vâg. S. XI, 16), ‘Du siège de la Terre, tel Aṅgiras, amène Agni Purîshya !’ — c’est-à-dire, ‘du giron de la Terre, amène Agni, favorable au bétail, comme Agni (l’a fait) !’ il le cherche ainsi (Agni) au moyen du bouc.
6:3:2:1010. Avec trois (animaux) il cherche, — Agni est triple : aussi grand qu’Agni est, aussi grande est sa mesure, avec autant il le cherche ainsi. [ p. 206 ] Par trois (formules) il s’adresse d’abord (aux bêtes) ; cela fait six, — six saisons sont une année, et l’année est Agni : aussi grand qu’Agni est, aussi grande est sa mesure, ainsi cela devient grand.
6:3:3
6:3:3:11. Ces feux ont été allumés (à nouveau) ; et ils (les prêtres et le sacrificateur) se dirigent vers la motte d’argile [27] ; ces feux sont sans aucun doute ces mondes : lorsqu’ils sont allumés, alors ils sont ces mondes. Car autrefois les dieux recherchaient ce rite sacré hors de ces mondes ; et lorsqu’il va chercher la motte d’argile après être passé près de ces feux, il le cherche (Agni) hors de ces mondes.
6:3:3:22. Ils vont vers l’est, car l’est est la région d’Agni : il le cherche ainsi dans sa propre région, le trouve dans sa propre région.
6:3:3:33. Ils avancent en disant : « Comme Aṅgiras, nous allons à Agni Purîshya » ; c’est-à-dire : « Comme Agni, nous allons à Agni, favorable au bétail. »
6:3:3:44. Il regarde alors le chaman et dit : « Comme Aṅgiras, nous porterons Agni Purîshya » — c’est-à-dire : « Comme Agni, nous porterons Agni, favorable au bétail » : il le recherche ainsi par l’intermédiaire du chaman.
6:3:3:55. Là-dessus, une fourmilière creuse est posée à mi-chemin (entre la motte d’argile et le feu Âhavanîya). Il regarde le long d’elle [28] ; car la fourmilière est cette [ p. 207 ] terre, et cette terre est ces mondes. Car les dieux l’ont cherché (Agni) dans ces mondes partie par partie ; et de la même manière celui-ci le cherche maintenant dans ces mondes partie par partie.
6:3:3:66. [Vâg. S. XI, 17] ‘Agni a regardé le long de la crête des Aurores’ — c’est ainsi qu’ils l’ont cherché dans les aurores ; — ‘le long des jours, lui, le premier connaisseur des êtres’ — c’est ainsi qu’ils l’ont cherché dans les jours ; — ‘et souvent le long des rayons du soleil’ — c’est ainsi qu’ils l’ont cherché dans les rayons du soleil ; — ‘le long du ciel et de la terre tu t’es étendu ;’ — c’est ainsi qu’ils l’ont cherché dans le ciel et la terre, et l’ont trouvé ; et de la même manière celui-ci le trouve ainsi (Agni). Quand il le voit de loin, il jette cette (fourmilière) ; et ils montent jusqu’à la motte d’argile.
6:3:3:77. Il s’adresse alors au cheval ; car les dieux dirent alors : « Chassons son mal ! » Or le mal est la fatigue : ainsi : « Chassons sa fatigue, le mal ! » Ils chassèrent sa fatigue, le mal ; et de la même manière celui-ci chasse maintenant sa fatigue, le mal.
6:3:3:88. [Vâg. S. XI, 18] ‘Le coursier, s’étant mis en route’ — car sa route a bien été commencée ; — ‘secoue tous les assauts’ — assauts signifie maux : ainsi, ‘secoue tous les maux’ ; et donc, en effet, le cheval, tout en courant, s’ébranle ; — ‘Agni, il cherche à apercevoir avec son œil sur le grand siège’ ; — le grand siège est sans doute ce (lieu) sacrificiel : ainsi, ‘Agni, il désire le voir avec son œil sur ce grand siège.’
6:3:3:99. Il le fait alors (le cheval) marcher sur (la motte d’argile avec le pied avant gauche) ; car l’ayant découvert (Agni), il (le cheval) l’indiqua alors [ p. 208 ] aux dieux, comme s’il voulait dire [29] : « Le voilà ! »
6:3:3:1010. Et, de nouveau, pourquoi le fait-il marcher dessus ? Les dieux furent alors effrayés, pensant : « Nous espérons que les Rakshas, les démons, ne tueront pas ici notre (Agni) ! » Ils placèrent ce coup de foudre sur lui comme un protecteur, à savoir, ce soleil-là ; car ce cheval est en effet ce soleil-là ; et de la même manière, ce (sacrificateur, ou prêtre) place maintenant sur lui ce coup de foudre comme un protecteur.
6:3:3:1111. [Vâg. S. XI, 19] ‘Etant venu sur la terre, ô coursier, cherche Agni par ta lumière !’ — la lumière est l’œil : ainsi, ‘Etant venu sur la terre, toi, ô coursier, cherche Agni avec ton œil !’ — ‘en piaffant [30] le sol, dis-nous où nous pouvons le déterrer !’ — c’est-à-dire, ‘en indiquant cet (endroit) du sol, dis-nous où nous pouvons le déterrer.’
6:3:3:1212. Il le tire alors vers le haut [31] ; car les dieux l’ont maintenant doté de vigueur (pour) leur avoir indiqué (Agni) ; et de la même manière celui-ci le dote maintenant de vigueur (pour) lui avoir indiqué (Agni). Il le fait, avec [Vâg. S. XI, 20], ‘Le ciel est ton dos, la terre ton lieu de repos, l’air ton corps, la mer ton ventre ;’ - par quoi il dit, ‘Tel [ p. 209 ] tu es, tel tu es ;’ — ‘Regarde autour de toi avec ton œil, écrase les assaillants !’ — c’est-à-dire, ‘Regarde autour de toi avec ton œil, écrase tous les malfaiteurs !’ Il n’y touche pas, de peur que ce coup de foudre ne le blesse, car le cheval est un coup de foudre [32].
6:3:3:1313. Il le fait alors descendre (du morceau d’argile) ; car les dieux dirent alors : « Que lui ferons-nous obtenir [33] ? » — « Une grande beauté [34] ! » — Ils lui firent obtenir une grande beauté ; et de la même manière celui-ci lui fait maintenant obtenir une grande beauté, — avec (Vâg. S. XI, 21), « Va vers une grande beauté ! » — c’est-à-dire : « Va vers ta grande beauté ! » et c’est pourquoi, en effet, le cheval est l’animal le plus favorisé ; — « de ce lieu où tu te tiens », c’est-à-dire « là où tu te tiens maintenant » ; — « donneur de richesses ! » — car il leur donne de la richesse ; — « Coursier ! » — car c’est un coursier ; — « Puissions-nous être en faveur de la Terre, tandis qu’Agni nous creusons dans son giron ! » — c’est-à-dire « Puissions-nous être en faveur de cette terre, tandis que nous creusons (pour) Agni dans son giron ! »
6:3:3:1414. Lorsqu’il est descendu, il s’adresse à lui ; car comme on exalte celui qui a fait un don, ainsi les dieux l’ont maintenant loué et magnifié (pour) avoir indiqué (Agni) ; et de la même manière celui-ci le loue et le magnifie maintenant, avec (Vâg. S. XI, 22), ‘Il est descendu’, car il est en effet descendu, ‘le dispensateur de richesses’, car la richesse, en effet, leur est donnée ; ‘le coursier’, car il est en effet un coursier et un coursier ; ‘a fait une bonne place, bien faite sur la terre’, c’est-à-dire ‘tu as fait une bonne place, bien faite sur la terre’ ; 'de là, laissons-nous [p. 210]] « déterrer le bel Agni », « bel », dit-il, car Agni est bel Agni de tous côtés ; « montant au ciel, jusqu’au ciel le plus élevé », le ciel est le monde céleste : ainsi, « montant au monde céleste, jusqu’au ciel le plus élevé ». Il le fait monter sur le côté droit (de la masse) là où se trouvent les deux autres bêtes : elles se tiennent sur le côté droit, face à l’est. La signification de la position droite (sud) est ici la même qu’à la précédente occasion.
6:3:3:1515. S’asseyant, il fait alors une offrande sur le morceau d’argile ; car les dieux dirent alors : « Méditez (ketay) », ce qui, sans doute, voulait-il dire : « Cherchez une couche (kiti) ! » En méditant, ils virent cette libation et l’offrirent ; après l’avoir offerte, ils virent le brasier (représentant) ces mondes.
6:3:3:1616. Ils dirent : « Méditez ! » par quoi, sans doute, ils voulaient dire : « Cherchez une couche ! » En méditant, ils virent cette seconde libation et l’offrirent : après l’avoir offerte, ils virent les Visvagyotis (briques de toute lumière), c’est-à-dire ces divinités Agni, Vâyu et Âditya ; car ces divinités sont en effet toute la lumière. Et de la même manière, le Sacrificateur voit maintenant, après avoir offert ces deux libations, le bassin de feu, ces mondes ; et ces divinités de toute lumière. Il offre avec deux (versets) interconnectés [35] : il relie ainsi ces mondes et ces divinités.
6:3:3:1717. Et, de nouveau, pourquoi il offre ces deux libations ? Il gratifie ainsi à la fois l’argile et l’eau ; et après les avoir offertes et gratifiées, il les réunit. Avec deux [ p. 211 ] (versets) liés, il offre : il lie ainsi (combine complètement) l’argile et l’eau.
6:3:3:1818. Il offre avec du ghee ; car le ghee est un coup de foudre : il fait ainsi de la foudre son protecteur (ou le sien, celui d’Agni). Le ghee, de plus, est une semence : il verse ainsi la semence, avec la cuillère-sruva ; car le sruva (m.) est un mâle, et le mâle verse la semence, avec « Svâhâ » (salut !), car le Svâhâkâra (m.) est un mâle, et le mâle verse la semence.
6:3:3:1919. [^429]] ‘Sur toi j’asperge de pensée, de ghee’, c’est-à-dire ‘sur toi j’offre de la pensée et du ghee’ ; ‘qui demeure près de tous les êtres’, car il (Agni) vient en effet demeurer près de chaque être ; ‘toi, grand et immense avec une force dépensée latéralement’, car il est grand, et dirigé latéralement, et immense avec une force, avec de la fumée ; ‘très abondant par la nourriture, et féroce à regarder’, c’est-à-dire ‘capable de nourriture, consommateur de nourriture et flamboyant’.
6:3:3:2020. [Vâg. S. XI, 24] ‘De tous côtés j’asperge celui qui regarde ici’, c’est-à-dire ‘de tous côtés j’offre à celui qui regarde ici;’ — ‘avec un esprit sans rancune qu’il savoure ceci’, c’est-à-dire ‘avec un esprit sans irritation qu’il savoure ceci;’ — ‘Agni, glorieux comme un prétendant, et d’une couleur agréable’ — car Agni est en effet glorieux comme un prétendant [36] et d’une couleur agréable; — ‘à ne pas toucher, alors qu’il est enragé avec son corps’ — car il n’est pas à toucher, alors qu’il est enflammé avec son corps.
6:3:3:2121. Avec deux (versets) il offre ; car le Sacrificateur [ p. 212 ] est bipède, et le Sacrificateur est Agni : aussi grand qu’Agni est, aussi grande que soit sa mesure, d’autant il le répand ainsi comme semence ; - avec deux (versets) relatifs à Agni : c’est Agni qu’il répand ainsi comme semence. Dans la mesure où ils se rapportent à Agni, ils sont Agni ; et dans la mesure où ils sont Trishtubhs, ils sont Indra ; et Agni (le feu) appartient à Indra et Agni : aussi grand qu’Agni est, aussi grande que soit sa mesure, d’autant il le répand ainsi comme semence. De plus, Indra et Agni sont tous les dieux, et Agni (ainsi) contient toutes les divinités : aussi grand qu’est Agni, aussi grande est sa mesure, d’autant il le répand ainsi comme semence.
6:3:3:2222. Il offre sur l’empreinte du cheval ; le cheval est le même que cet Agni, et ainsi, en effet, ces deux libations viennent être offertes sur Agni.
6:3:3:2323. Il trace des lignes autour d’elle (la masse, avec la bêche) : il lui donne ainsi une mesure (ou, pour lui, Agni), comme s’il disait : « Tu es si grand ! »
6:3:3:2424. Et, encore une fois, pourquoi il trace une ligne autour d’elle ? Les dieux étaient alors effrayés, pensant : « Nous espérons que les Rakshas, les démons, ne frapperont pas ici notre (Agni) ! » Ils ont tracé ce rempart autour d’elle ; et de la même manière celui-ci trace maintenant ce rempart autour d’elle, avec la bêche, car la bêche est la foudre, et il fait ainsi de la foudre son protecteur (ou le sien, celui d’Agni). Il la trace tout autour : de chaque côté, il fait ainsi de cette foudre son protecteur (ou le sien) [37]. Trois fois il trace une ligne : cette triple foudre, il la fait ainsi pour lui un protecteur.
6:3:3:2525. [Vâg. S. XI, 25-27] 'Autour du seigneur sage [ p. 213 ] de force — [^432], ‘Autour de (nous) nous te plaçons, ô Agni, comme un rempart — [38],’ ‘Avec les jours, toi Agni — [39],’ en louant ainsi Agni, il lui fait une clôture au moyen de (vers) contenant le mot ‘pari’ (autour), car tout autour, pour ainsi dire, (courent) les remparts ; — (il le fait par des vers) relatifs à Agni : il lui fait ainsi une forteresse de feu, et cette forteresse de feu continue de flamboyer ; — (il le fait) par trois (vers) : il lui fait ainsi une triple forteresse ; et par conséquent cette triple forteresse est la plus haute forme de forteresse. Chaque ligne (circulaire) suivante, il l’élargit, et avec un mètre plus grand : par conséquent, chaque ligne suivante de forteresses est plus large, car les forteresses (remparts) sont des lignes.
6:3:3:2626. Il creuse alors pour lui (Agni) [40] dans cette terre. Car les dieux étaient alors effrayés, pensant : « Nous espérons que les Rakshas, les démons, ne le frapperont pas ici [^432] ! Par souci de protection, ils ont fait de cette terre un soi (corps, âtman) pour lui, pensant : « Son propre soi protégera son propre soi. » Elle (la motte d’argile) devrait être aussi grande que le trou : ainsi cette terre (ou argile) devient son soi (d’Agni). Et quant à son (être) aussi grand que le trou, cette terre est l’utérus, et cette (argile) est la graine ; et quelle que soit la partie de la graine [ p. 214 ] dépasse le ventre maternel, devient inutile ; et ce qui est déficient, est infructueux ; mais la partie de la semence qui est dans le trou est réussie. Ce trou est quadruple, car il y a quatre quartiers : de tous les (quatre) quartiers il le creuse ainsi.
190:1 C’est-à-dire la brique « invincible », étant la première brique qui est fabriquée, et celle-ci par la principale épouse du Sacrificateur (mahishî) elle-même. Voir VI, 5, 3, suiv.—Sâyana remarques,—tâm âhutim hutvâ imâm prithivîm âdhîyagñikîm ashtadhâvihitâm mritsikatâbhih prithivyavairiyam (? prithivyaṅgair imâm) ashtavihitâtmikâm ashâdhâm ishtakâm p. 191 apasyat ; puraiva lokâpavarga kala (? kâle ou kâlât) srishtâm satîm. Bien que dans le récit cosmogonique, VI, 1, 1, 13 seq., la terre soit plutôt décrite comme composée de neuf éléments différents, la brique « invincible » est communément identifiée à la terre. Voir VI, 5, 3, 1. Pour les compositions (octuples) de l’argile utilisée pour le foyer et les briques, voir VI, 5, 1, 1 seq. ↩︎
191:1 C’est-à-dire que la cuillère d’offrande est remplie de huit trempages avec la cuillère à tremper. ↩︎
191:2 C’est-à-dire, au moyen de ses éléments constitutifs ; — prithivîm ûrdhvâm rûpair mridâdibhir udgamayati, Sây. ↩︎
192:1 Voir VI, 1, 1, 9. ↩︎
192:2 VI, 1, 1, 10.—La construction du texte est quelque peu particulière,—ce que l’auteur veut dire semble être,—la triple science (le Veda) avec laquelle Pragâpati est entré dans les eaux est la même que les prières maintenant offertes. ↩︎
194:1 Voir III, 5, 3, 12, où ‘brihat vipaskit’ (dans la même formule) est expliqué comme faisant référence au sacrifice. ↩︎
196:1 Ou, les oblations simples, par opposition à la libation continue entière. ↩︎
196:2 Dîptyâ virâgamânah, Dites. ↩︎
197:1 C’est-à-dire qu’il se montre ouvertement, apparaît sans crainte devant les autres de son espèce ; — Svâya rûpâyeti tâdarthye katurthî; âvih prakâso bhavati, tadanukârenedânîm api pasuh svâya rûpâya samânagâtîyâyâ prakâso bhavati, Sây. ↩︎
197:2 C’est-à-dire qu’ils ont vu qu’un animal pouvait suffire à deux, — pañkamî pratinidhau, Sây. (Pân. II, 3, 11.) ↩︎
197:3 À savoir l’ânesse et la jument. ↩︎
197 : 4 Anaddhâ-purusham alîka-purusham purushât pratyapasyan purushasthâne kalitavantas, Sây. Il s’agit donc probablement d’une contrefaçon d’homme, de poupée ou d’effigie humaine. ↩︎
198:1 C’est-à-dire, afin que cet élément de l’accomplissement sacrificiel corresponde à la nature d’Agni. Le nombre cinq est obtenu par les trois bêtes effectivement conduites – un cheval, un âne et un bouc – et les deux bêtes dont l’âne était censé être le substitut, à savoir la vache (ou le bœuf) et le mouton. — Sâyana, dont le commentaire est très erroné à cet endroit, remarque : — nânaddhâpurushoऽtra ganyate. ↩︎
198:2 Dans le texte, le datif de finalité (‘ahimsâyai’) est comme d’habitude déplacé jusqu’à la fin du raisonnement expliquant la raison d’être de cet élément de la performance. ↩︎ ↩︎
198:3 Cette clause finale avec ‘vai’ fournit la raison pour laquelle Agni est entré dans l’utérus, à savoir parce qu’autrement il ne pourrait pas naître ; tout comme la clause précédente avec ‘vai’ (l’utérus ne nuit pas à l’enfant) fournit la raison pour laquelle le roseau est utilisé ; tandis que les clauses précédentes expliquent comment le roseau devient l’utérus d’où Agni est né. ↩︎
199:1 Voir VI, 1, 1, 11. ↩︎
199:2 Dakshinato vai vrishâ yoshâm upasete;—comparer : uttarato hi strî pumâmsam upasete, I, 1, 1, 20 ; II, 5, 2, 17. ↩︎
200:2 Prâdesamâtram hîdam mukham abhi vâg vadati, mukham abhi varnâtmikâ vâg vadati vâktâstis (?) tasyâs ka prâdesamâtratvam adhyâtmâvadhâritam atoऽtrâpi prâdesamâtrâ . . . yuktâ, Dites. ↩︎
200:3 Selon Sâyana, le bout de la langue est indiqué (comme VII, 2, 3, 3; 2, 4, 14, ‘vâk’ signifie ‘bouche’); mais peut-être s’agit-il plutôt d’un discours acerbe et vitupérateur adressé à une autre personne qui est visé ici. ↩︎
200:4 Sâyana identifie la parole divine avec le Samskrit, et la parole humaine avec les Apabhramsas, ou dialectes inférieurs (? mânusham kâpâtrosam, MS.). ↩︎
201:1 Mahîdhara dit qu’Agni est appelé « purîshya », car de la terre meuble (purîsha) est déposée dans le foyer (ukhâ), sur lequel le feu est ensuite placé. Il fait sans doute aussi référence à la terre meuble qui est étalée sur les différentes couches de l’autel, servant ainsi de mortier aux briques. Dans cette épithète d’Agni, « purîsha » semble cependant être pris dans un autre sens, plus subtil, l’auteur y rattachant apparemment son sens étymologique de « ce qui remplit, remplit, Germ. Füllung, Füllsel » ; tandis que la référence au bétail pourrait aussi sembler renvoyer au sens courant ultérieur de « fèces, fumier ». Mahîdhara, en vertu de l’identification symbolique « pasavo vai purîsham », semble d’emblée prendre « purîsha » comme synonyme de « pasu », lorsqu’il dit : — purîshebhyah pasubhyo hitah purîshyah. Le commentaire de Sâyana est ici corrompu : — pasavo vai purîsham pûranâmûhi(?) kâryam pasavah pûrayanti. ↩︎
204:1 Pratûrtam, « avancer rapidement, avancer rapidement ». ↩︎
204:2 Asmayu, « tendant vers nous, favorable à nous », est expliqué différemment par l’auteur du Brâhmana. ↩︎
204:3 L’auteur ici, comme ailleurs, prend plutôt « vâga » dans le sens de « force, subsistance ». ↩︎
205:1 Le texte ici a la construction sanskrite ordinaire, qui se déroule littéralement ainsi : — il ne touche pas — Agni (étant) le même que les animaux — « de peur que lui, Agni, ne me fasse du mal ! » ↩︎
206:1 Le morceau d’argile qui doit être utilisé pour la fabrication du brasier a été placé dans un trou carré à l’est du feu Âhavanîya. ↩︎
206:2 C’est-à-dire qu’il regarde le morceau d’argile à travers la partie creuse de la fourmilière, tout en murmurant la formule donnée dans le paragraphe suivant. ↩︎
208:1 Ou, comme si l’on disait : — yathâyam iha-sthâna âstha(?) iti kaskid brûyâd evam proktavân, Sây. ↩︎
208:2 Ou, par couvrant ; — il n’est pas facile de voir ce que l’auteur fait de ‘vrittvâya’, pour lequel le dictionnaire de Saint-Pétersbourg suggère ‘vritvâya’. Mahîdhara le dérive de ‘vart’, dans le sens de ‘toucher’. Peut-être, cependant, ‘bhûmer’ dépend-il de ‘yatas’ ; d’où ‘en se déplaçant, dites-nous de quel endroit du sol nous pouvons le déterrer’. ↩︎
208:3 C’est-à-dire qu’il lui tire la tête (?) ; « il la réveille, la secoue », St. Petersb. Dict. — Sâyana, d’autre part, conformément à Kâty. XVI, 2, 18, interprète « unmrisati » par « il tient sa main sur son dos », — prishthasyopari pânim dhârayati. ↩︎
209:1 Pour la construction, voir au paragraphe 6, p. 205, note *1*. ↩︎
209:2 Littéralement, faire un pas vers. ↩︎
209:3 Saubhaga, « l’état d’être bien doté, bien favorisé. » ↩︎
210:1 Les deux moitiés des deux versets (Vâg. S. XI, 23, 24) sont prononcées dans l’ordre 1 a, 2 b, 2 a, 1 b. ↩︎
211:2 Mahîdhara et Sâyana (Rik S. II, 10, 5) prennent ‘maryasrî’ dans le sens de ‘recouru ou adoré par les hommes’. ↩︎
212:1 Ou bien, il fait pour lui (ou pour elle) ce coup de foudre protecteur. ↩︎
213:2 Vâg. S. XI, 26; Rik S. X, 87, 22, ‘Autour de toi, nous te plaçons, toi le prêtre, comme un rempart, ô puissant Agni, le tueur à la course hardie des rusés jour après jour.’ ↩︎
213:3 Vâg. S. XI, 27; Rik S. II, 1, 1, ‘Avec les jours, ô Agni, toi, désireux de briller ici, tu es né des eaux, du rivage, des bois, des herbes, toi le brillant, ô homme-seigneur des hommes.’ ↩︎
213:4 Ou il déterre ce (morceau d’argile). ↩︎