6:4:1
6:4:1:11. Il le déterre maintenant (le morceau d’argile) [^436] de ce (trou) ; — car les dieux, l’ayant trouvé (Agni), le déterrèrent alors ; et de la même manière celui-ci, après l’avoir trouvé, le déterre maintenant, — avec (Vâg. S. XI, 28), ‘À l’impulsion du dieu Saviri, par les bras des Asvins, par les mains de Pûshan, je te déterre, l’Agni Purîshya, du giron de la terre, semblable à Aṅgiras ;’ — poussé par Saviri, il le déterre ainsi, par l’intermédiaire de ces divinités, l’Agni favorable au bétail, comme Agni (l’a fait).
6:4:1:22. ‘Toi, ô Agni, le brillant, le beau visage’ — car cet Agni est en effet brillant et beau visage ; — ‘brillant d’un éclat perpétuel’ — c’est-à-dire ‘brillant d’une lumière perpétuelle’ ; — ‘toi, bon envers les créatures, et jamais nuisible, l’Agni Purîshya que nous déterrons du giron de la terre, semblable à Aṅgiras’ ; — c’est-à-dire toi, bon envers les créatures, et jamais nuisible, l’Agni amoureux du bétail que nous déterrons du giron de la terre, comme Agni (l’a fait).’
6:4:1:33. Avec deux (formules) il creuse : le Sacrificateur est bipède, et le Sacrificateur est Agni : aussi grand qu’Agni est, aussi grande est sa mesure, avec autant il le déterre ainsi. Et double est aussi sa forme, (consistant comme elle le fait) d’argile et d’eau.
6:4:1:44. Il creuse avec « je creuse » — « nous creusons » ; car avec « je [ p. 215 ] creuse », Pragâpati a creusé pour lui (Agni) ; et avec « nous creusons », les dieux ont creusé pour lui, donc (il creuse) avec « je creuse » — « nous creusons ».
6:4:1:55. Or, tandis qu’il creuse avec la bêche, il dit avec la parole « Je creuse », « Nous creusons », car la bêche est parole. C’est pour son entreprise que ce bambou (bêche) est fait ; et avec la parole pour bêche, les dieux l’ont déterré ; et de même celui-ci le déterre maintenant avec la parole pour bêche (ou, avec la parole-bêche).
6:4:1:66. Il la dépose ensuite sur la peau d’antilope noire, car la peau d’antilope noire est le sacrifice [1] : dans le sacrifice il la dépose ainsi (ou lui, Agni) ; — sur les cheveux (côté) ; car les cheveux sont les mètres : il le dépose ainsi sur les mètres. Cette (peau) il l’étale silencieusement ; car la peau d’antilope noire est le sacrifice ; et le sacrifice est Pragâpati, et indéfini est Pragâpati. Au nord (du trou) il l’étale), — le sens de ceci (sera expliqué) ci-après ; — sur (la peau étalée) avec la partie du cou en avant, car ainsi (elle est tournée) vers les dieux.
6:4:1:77. Et il le dépose sur une feuille de lotus (placée sur la peau) ; car la feuille de lotus est l’utérus, et dans l’utérus il verse cette graine ; et la graine qui est versée dans l’utérus, devient génératrice. Il répand cette (feuille) avec une formule ; car la formule est la parole, et la feuille de lotus est la parole [2].
6:4:1:88. [Vâg. S. XI, 29] ‘Tu es les eaux’ [ p. 216 ] le dos, le ventre d’Agni,’ car c’est en effet le dos des eaux, et le ventre d’Agni ; — ‘autour de la mer qui gonfle’ — car la mer gonfle en effet autour d’elle ; — ‘toi, devenant puissant sur le lotus’ — c’est-à-dire ‘en grandissant, prospère sur le lotus.’ — ‘Avec la mesure du ciel, étends-toi en largeur !’ — avec cela il le caresse (de manière à se coucher même sur la peau) ; car cet Agni est ce soleil-là ; et lui, assurément, rien d’autre que l’étendue du ciel ne peut le contenir : « Devenu ciel, contient-le ! » voilà ce qu’il dit par là.
6:4:1:99. Il l’étend sur la peau d’antilope noire ; car la peau d’antilope noire est le sacrifice ; et la peau d’antilope noire est cette terre, et le sacrifice est cette terre, car sur cette terre le sacrifice est étendu. Et la feuille de lotus est le ciel ; car le ciel est les eaux, et la feuille de lotus est les eaux ; et ce ciel-là est au-dessus de cette terre.
6:4:1:1010. Il les touche tous les deux — il établit ainsi la concorde entre eux — avec (Vâg. S. XI, 30) : « Vous êtes un abri, vous êtes un bouclier ! » — car ces deux-là sont en effet un abri et un bouclier ; — « tous deux intacts et amples », — car tous deux intacts et amples sont en effet ; — « spacieux, gardez », — c’est-à-dire « spacieux, gardez ! » — « portez Agni Purîshya ! » — c’est-à-dire « portez Agni, favorable au bétail [3] ! »
6:4:1:1111. [Vâg. S. XI, 31] ‘Gardez-le, vous qui cherchez la lumière, unissez-vous les uns aux autres, avec la poitrine, avec le soi’ — c’est-à-dire, ‘gardez-le, vous qui cherchez la lumière, unissez-vous les uns aux autres, à la fois avec votre poitrine et avec votre soi’ — ‘portant en lui le brillant, l’[ p. 217 ] éternel’ — cet Agni est en effet ce soleil-là, et il est le brillant, l’éternel ; et lui, ces deux le portent entre (eux) : c’est pourquoi il dit, le brillant, l’éternel.’
6:4:1:1212. Il les touche de deux (versets) : le Sacrificateur a deux pieds, et le Sacrificateur est Agni : aussi grand qu’Agni est, aussi grande que soit sa mesure, d’autant il établit ainsi la concorde entre les deux. Et, de plus, (il le fait) parce que leur forme est double, (étant) une peau d’antilope noire et une feuille de lotus.
6:4:2
6:4:2:11. Il touche ensuite la motte d’argile avec (Vâg. S. XI, 32), 'Tu es le Purîshya [4]', c’est-à-dire ‘Tu es favorable au bétail ; tu soutiens tout’, car il (Agni) soutient vraiment tout ici ; - ‘Atharvan fut le premier à t’enflammer, ô Agni !’ - Atharvan est sans aucun doute le souffle, et le souffle l’a en effet produit (produit) en premier : ‘Tu es cet Agni qui fut produit en premier’, veut-il dire ; et c’est ainsi ce même (Agni) qu’il fait (la motte) être.
6:4:2:22. Il le saisit alors de la main (droite) et de la bêche du côté droit ; et de la main (gauche) du côté gauche, avec : « Du lotus, Atharvan t’a baratté », — le lotus signifie sans doute les eaux, et Atharvan est le souffle ; et le souffle l’a en effet baratté (Agni, le feu) hors des eaux au début ; — « de la tête de chaque offrande [5] », — c’est-à-dire, « de la tête de ce Tout (univers). » [ p. 218 ] 6:4:2:33. [Vâg. S. XI, 33 ; Rik S. VI, 16, 14] ‘Le sage Dadhyañk, fils d’Atharvan, t’a aussi enflammé ;’ — Dadhyañk, l’Âtharvana, est sans doute la parole ; et il l’a enflammé de là ; — ‘comme le tueur de Vritra, le briseur de forteresses’, — Vritra est le mal, ainsi : ‘comme le tueur du mal, le briseur de forteresses.’
6:4:2:44. [Vâg. S. XI, 34; Rik S. VI, 16, 15] ‘Aussi Pâthya, le taureau, t’a enflammé, comme le plus grand tueur d’ennemis’ — Pâthya, le taureau, est sans doute l’Esprit, et il l’a enflammé de là ; — ‘comme un gagnant de richesse dans chaque bataille’ — comme le texte, ainsi sa signification.
6:4:2:55. Avec les versets Gâyatrî (qu’il exécute), — le Gâyatrî est l’air vital : il met ainsi l’air vital en lui. Avec trois (versets) — il y a trois airs vitaux, l’expiration, l’inspiration et la respiration : il les met ainsi en lui. Ces (versets) se composent de neuf pieds, car il y a neuf airs vitaux, sept dans la tête et deux vers le bas : il les met ainsi en lui.
6:4:2:66. Et ces deux suivants sont les Trishtubhs,—(Vâg. S. XI, 35, 36; Rik S. III, 29, 8; II, 9, 1). Or, le Trishtubh est le corps (soi) : c’est son corps (celui d’Agni) qu’il constitue au moyen de ces deux [ p. 219 ] (versets). ‘Assieds-toi, ô Hotri, à ta place, toi, l’attentif’ — le Hotri, sans aucun doute, est Agni ; et ceci, la peau d’antilope noire, est en effet sa propre place ; « l’attentif », c’est-à-dire « le sage » ; « établis le sacrifice dans le siège de la bonne œuvre ! » — le siège de la bonne œuvre est sans aucun doute la peau d’antilope noire ; « réjouissant les dieux, tu adoreras les dieux avec des offrandes ! » — c’est-à-dire, « étant un dieu, satisfaisant les dieux, tu les adoreras avec des offrandes » ; « Accorde, ô Agni, une grande vigueur au Sacrificateur ! » — par là il implore une bénédiction sur le Sacrificateur.
6:4:2:77. ‘Le Hotri, dans le siège du Hotri, le connaissant’ — le Hotri, sans aucun doute, est Agni ; le siège du Hotri est la peau noire de l’antilope ; et le connaissant [6] signifie le sage ; — « l’impétueux et l’ardent, de grande puissance, s’est assis », — c’est-à-dire, l’impétueux et l’éclatant, de grande puissance, s’est assis ; — « le gardien des rites non perturbés, le plus riche », — car il est en effet le gardien des rites non perturbés, et le plus riche ; — « le porteur de milliers, l’Agni à la langue brillante », — mille signifie tous, ainsi, « le porteur de tout, l’Agni à la langue brillante ». Avec deux Trishtubh (verset) relatifs à Agni (il accomplit) : la signification de ceci a été dite.
6:4:2:88. Ensuite, il y a ce dernier verset du Brihatî, car cet (autel du feu) une fois complètement construit devient comme le Brihatî (le grand) mètre : telle semence est infusée dans l’utérus, tel (l’enfant) naît ; et parce qu’il fait maintenant de ce verset un Brihatî, [ p. 220 ] donc cet (autel) une fois complètement construit devient comme le Brihatî.
6:4:2:99. [Vâg. S. XI, 37; Rik S. I, 36, 9] ‘Assieds-toi, tu es grand’ — il fait maintenant s’établir la semence infusée, d’où s’établit la semence infusée dans l’utérus ; — ‘brûle-toi, le meilleur réjouisseur des dieux !’ — c’est-à-dire, ‘brille, le meilleur réjouisseur des dieux ; envoie, ô Agni, digne participant de l’offrande, ta fumée voyante et rougeoyante !’ car lorsqu’il (Agni) est allumé, il envoie sa fumée voyante, — la voyante, car elle, pour ainsi dire, se montre.
6:4:2:1010. Ces (versets) totalisent six, — six saisons sont une année, et Agni est l’année : aussi grande qu’est Agni, aussi grande que soit sa mesure, aussi grande devient-elle. Et ce qui devient comme l’année, devient comme le Brihatî ; car l’année est le Brihatî, — douze pleines lunes, douze huitièmes jours 1 (de la quinzaine de lune décroissante), douze nouvelles lunes, ce qui fait trente-six, et le Brihatî se compose de trente-six syllabes. Il la prend (la motte d’argile) du côté droit (sud) au côté gauche (nord) (du trou), car du côté droit la graine est infusée dans l’utérus ; et ce (trou) est maintenant son utérus (celui d’Agni). Il la prend là sans s’arrêter, afin de ne pas arrêter la graine.
4:4:3
6:4:3:11. Il y verse ensuite de l’eau (dans le trou), car tout ce qui est blessé ou déchiré dans cette terre est guéri par l’eau : au moyen de l’eau, il réunit ainsi et guérit ce qui est blessé et déchiré en elle. [ p. 221 ] 6:4:3:22. [Vâg. S. XI, 38] ‘Que coulent les eaux divines, douces comme du miel, pour la santé, pour la progéniture !’ — miel signifie sève (essence) : ainsi, ‘la sève, pour la santé, pour la progéniture’ ; — ‘de leur graine, que les plantes jaillissent, pleines de baies !’ car des plantes pleines de fruits jaillissent en effet du siège des eaux.
6:4:3:33. Il la guérit alors avec de l’air [7] ; car tout ce qui est blessé et déchiré dans cette terre est guéri par l’air : au moyen de l’air, il réunit ainsi et guérit ce qui est blessé et déchiré en elle.
6:4:3:44. [Vâg. S. XI, 39] ‘Que Vâyu Mâtarisvan guérisse’ — Vâyu Mâtarisvan, sans aucun doute, est celui (le vent) qui souffle là-bas ; — ‘ton cœur brisé tendu avec le regard vers le haut !’ car ceci (le trou) est le cœur brisé de cette terre étendu avec le regard vers le haut ; — « toi qui vas par le souffle des dieux », — car il (le vent) va en effet au moyen du souffle de tous les dieux ; — « à toi, Ka, soit vashat (le succès), ô dieu ! » — Ka (« Qui ? ») est sans doute Pragâpati, pour lui il fait de cette terre le Vashat, car il n’y a jusqu’ici aucune autre oblation que celle-là.
6:4:3:55. Il la guérit alors au moyen des quartiers, car tout ce qui est blessé et déchiré dans cette terre, cela est guéri par les quartiers : au moyen des quartiers il tire et joint ainsi ensemble ce qui est blessé et déchiré en elle. Il joint ensemble ceci et ce quartier [8], d’où ces deux quartiers sont joints [ p. 222 ] ensemble ; puis celui-ci et celui-ci, d’où ces deux aussi sont joints ensemble : d’abord ainsi, puis ainsi ; puis ainsi, puis ainsi. Cela se déplace (de gauche à droite), car ainsi (il va) vers les dieux : avec celui-ci et celui-ci un moyen de guérison est préparé ; avec celui-ci et celui-ci il guérit.
6:4:3:66. Il prend alors ensemble la peau d’antilope noire et la feuille de lotus ; car la feuille de lotus est l’utérus, et avec l’utérus il prend cette graine infusée : d’où la graine infusée est prise par l’utérus. [Il le fait, avec, Vâg. S. XI, 40] ‘Bien né avec splendeur, le refuge et l’abri, il s’est établi dans la lumière ;’ car il est bien né, et il s’établit dans le refuge, l’abri et la lumière.
6:4:3:77. Il l’attache ensuite (la motte) : il maintient ainsi la semence dans le ventre ; d’où la semence retenue dans le ventre ne s’échappe pas. Avec une ficelle (il l’attache), car avec la ficelle ils attelent la bête de trait ; — avec une triple ficelle de roseau : la signification de ceci a été expliquée [9].
6:4:3:88. Il l’entoure (de la peau) en disant : « Investis-toi, ô Agni brillant, dans le vêtement multicolore ! » Dans le sacrifice, le cordon est varunique ; l’ayant ainsi rendu non-varunique, il le fait revêtir (la peau) comme on ferait revêtir un vêtement.
6:4:3:99. Il le prend alors et se lève ; — cet Agni étant ce soleil-là, il fait ainsi lever ce soleil-là ; — avec (Vâg. S. XI, 41) [10], ‘Lève-toi, toi des bons rites’, — le sacrifice est sans doute un rite : ainsi, ‘lève-toi, bien [ p. 223 ] digne de sacrifice ;’ — ‘Garde-nous avec la sagesse divine !’ — c’est-à-dire, ‘quelle que soit ta sagesse divine, garde-nous avec elle !’ — ‘Le plus brillant à voir avec une grande lumière’ — c’est-à-dire, ‘afin d’être vu le plus brillant avec une grande lumière’ ; — ‘ici, ô Agni, viens avec des louanges !’ — les louanges [11] sont les coursiers : ainsi, ‘ici, ô Agni, viens avec les coursiers.’
6:4:3:1010. Il l’élève ensuite de là vers l’est ; car cet Agni est le soleil là-bas : il place ainsi le soleil là-bas vers le haut d’ici à l’est, et donc le soleil là-bas est placé vers le haut d’ici à l’est. [Il le fait, avec, Vâg. S. XI, 42 ; Rik S. I, 36, 13] « Debout pour notre protection, tiens-toi comme le dieu Savitri ! » — tel est le texte, tel est son sens ; — « debout, comme un dispensateur [12] de force », — car debout, il (le soleil) dispense en effet [12:1] la force, la nourriture ; — « lorsque nous lançons notre appel avec les offrants lumineux » — les offrants lumineux [^450], sans aucun doute, sont ses rayons (du soleil) : c’est de ceux-là qu’il parle. Il le soulève hors de portée de ses bras, car hors de portée de ses bras se trouve ce (soleil) d’ici. Il le baisse ensuite ; et après l’avoir baissé, il le tient au-dessus du nombril : la signification de ceci (sera expliquée) ci-après [13].
[ p. 224 ]
6:4:4
6:4:4:11. Ce morceau d’argile représentant Agni est encore dans sa main lorsqu’il s’adresse aux animaux ; car les dieux, étant sur le point d’équiper [14] (Agni), ont maintenant d’abord mis de la vigueur en eux ; et de la même manière, ce sacrificateur, ou prêtre, étant sur le point d’équiper (Agni), met d’abord de la vigueur en ceux-ci (le bétail).
6:4:4:22. Il s’adresse au cheval avec (Vâg. S. XI, 43 Rik S. X, 1, 2) : « Ainsi né, tu es l’enfant des deux mondes » ; les deux mondes, sans aucun doute, sont ces deux-là, le ciel et la terre ; et il (Agni) ainsi né, est l’enfant de ces deux-là : « Ô Agni, le bel (enfant), réparti parmi les plantes », — car lui, le bel, est en effet réparti parmi toutes les plantes [15] ; — « un enfant brillant, à travers l’obscurité et la nuit », — car en tant qu’enfant brillant, il (Agni) brille en effet au-delà de l’obscurité et de la nuit ; — « criant à haute voix, tu es sorti des mères » ; — ses mères, sans aucun doute, sont les plantes, et d’elles il sort en criant à haute voix. Il donne ainsi de la vigueur au cheval.
6:4:4:33. Puis (il s’adresse) à l’âne, avec (Vâg. S. XI, 44), ‘Sois ferme, aux membres solides, et sois un coureur rapide, ô coursier !’ — c’est-à-dire, ‘sois ferme, aux membres solides, et rapide, et un coureur, ô coursier !’ — ‘Sois ample, et bien assis dessus, toi le porteur de la provision d’Agni !’ — c’est-à-dire, ‘sois ample (large), bien pour te reposer dessus, toi le porteur de la nourriture d’Agni [16] !’ Il donne ainsi de la vigueur à l’âne.
6:4:4:44. Alors le bouc, avec (Vâg. S. XI, 45), « Sois propice aux créatures humaines, ô Aṅgiras ! » — car Agni est Aṅgiras, et le bouc est sacré pour Agni : il l’apaise ainsi en vue de ne faire aucun mal ; — « Ne brûle ni le ciel ni la terre, ni l’air, ni les arbres ! » — c’est-à-dire, « ne fais de mal à rien ! » Il donne ainsi de la vigueur au bouc.
6:4:4:55. Avec trois (versets) il s’adresse (aux animaux), car Agni est triple : aussi grand qu’Agni est, aussi grande est sa mesure, avec autant il met ainsi de la vigueur en eux.
6:4:4:66. Il le tient ensuite (Agni, la motte d’argile) au-dessus de ces animaux, ce qui lui permet (Agni) d’être équipé de ces bovins. Il ne les touche pas, de peur de blesser cette semence par la foudre, car les bovins sont la foudre, et cette (argile) est la semence ; ou de peur qu’Agni ne blesse ces bovins, car cette (motte d’argile) est Agni, et ces (animaux) sont des bovins.
6:4:4:77. En premier lieu, il le tient au-dessus du cheval, avec (Vâg. S. XI, 46) : « Que le coureur s’élance en hennissant vigoureusement », c’est-à-dire : « Que le coureur s’élance en hennissant à plusieurs reprises ; » — « l’âne qui court, criant à haute voix ! » Il mentionne ainsi l’âne dans la formule du cheval, et imprègne ainsi l’âne de chagrin [17] ; « portant Agni Purîshya, puisse-t-il [ p. 226 ] ne pas périr avant sa pleine mesure de temps ! » — c’est-à-dire : « portant Agni favorable au bétail, puisse-t-il (le cheval) ne pas périr avant (l’achèvement de) cette œuvre sacrée. » Il l’équipe ainsi (Agni) du cheval.
6:4:4:88. Puis (sur) l’âne, avec : « Le mâle portant Agni, le mâle », car Agni est un mâle, et l’âne est un mâle : ce mâle porte le mâle ; « l’enfant né de la mer des eaux », car il (Agni) est l’enfant né de la mer des eaux. Il l’équipe ainsi de l’âne.
6:4:4:99. Il l’enlève alors en disant : « Ô Agni, viens ici à la fête ! » — c’est-à-dire « pour te réjouir. » Au moyen du brahman, le yagus (formule), il le retire ainsi (Agni) de la caste des Sûdra.
6:4:4:1010. Puis (il le tend au-dessus) du bouc, avec (Vâg. S XI, 47) : « La loi – la vérité, la loi – la vérité ! » — la loi (divine) est sans doute cet Agni ; et la vérité est ce soleil-là ; ou plutôt, la loi est là-bas (le soleil), et la vérité est cet Agni ; mais, en vérité, cet Agni est à la fois l’un et l’autre : c’est pourquoi il dit : « La loi – la vérité, la loi – la vérité. » Il l’équipe ainsi du bouc
6:4:4:1111. De trois (bêtes) il équipe (Agni), — triple est Agni : aussi grand qu’Agni est, aussi grande est sa mesure, d’autant il l’équipe ainsi. Avec trois (verset) il s’adresse précédemment (aux bêtes), — ce qui équivaut à six : la signification de ce (nombre) a été expliquée.
6:4:4:1212. Ils font alors retourner les bêtes (à l’Âhavanîya) : le bouc va le premier, puis l’âne, puis le cheval. Or, en s’éloignant de cette [ p. 227 ] (Âhavanîya [18]), le cheval va le premier, puis l’âne, puis le bouc, car le cheval correspond au Kshatra (noblesse), l’âne au Vaisya et au Sûdra, le bouc au Brâhmana.
6:4:4:1313. Et comme, en partant d’ici, le cheval va en premier, donc le Kshatriya, allant en premier, est suivi par les trois autres castes ; et comme, en revenant de là, le bouc va en premier, donc le Brâhmana, allant en premier, est suivi par les trois autres castes. Et comme l’âne ne va pas en premier, ni en partant d’ici, ni en revenant de là, donc le Brâhmana et le Kshatriya ne vont jamais derrière le Vaisya et le Sûdra ; c’est pourquoi ils marchent ainsi afin d’éviter une confusion entre le bien et le mal. Et, de plus, il enferme ainsi ces deux castes (les Vaisya et les Sûdra) de part et d’autre du sacerdoce et de la noblesse, et les rend soumises.
6:4:4:1414. Il regarde alors l’homme-shampooing et dit : « Nous portons Agni Purîshya, semblable à Aṅgiras » — c’est-à-dire : « Agni, favorable au bétail, nous le portons, comme Agni. » Il l’équipe ainsi de l’homme-shampooing.
6:4:4:1515. Il (l’Adhvaryu) arrive (près du feu) en tenant (le morceau d’argile) au-dessus du bouc ; car le bouc est sacré pour Agni : il l’équipe ainsi (Agni) de son propre être, de sa propre divinité. Et, de plus, le bouc est le Brahman (le sacerdoce) : il l’équipe ainsi du Brahman.
6:4:4:1616. Il le prend ensuite par terre, en disant : « Ô plantes, accueillez avec joie cet Agni propice qui vient ici ! » car les plantes ont peur qu’il (Agni) ne leur fasse du mal : c’est pour elles qu’il [ p. 228 ] l’apaise maintenant en disant : « Accueillez-le avec joie, il vient à vous de manière propice ; il ne vous fera pas de mal ! » — « Enlevez toutes les infirmités, toutes les afflictions ; en vous installant, chassez de nous toute mauvaise intention ! » c’est-à-dire « enlevez toutes les infirmités et toutes les afflictions, en vous installant, chassez de nous tout mal ! »
6:4:4:1717. [Vâg. S. XI, 48] ‘Ô plantes, recevez-le avec joie, vous qui êtes en fleurs et pleines de fruits !’ car c’est leur forme parfaite lorsqu’elles sont en fleurs et pleines de fruits : ainsi, ‘Étant parfaits, recevez-le avec joie !’ — ‘cet enfant opportun qui est le vôtre s’est installé dans son ancien siège’ ; c’est-à-dire, ‘cet enfant opportun qui est le vôtre s’est installé dans son siège éternel.’
6:4:4:1818. Avec deux (verset) il le descend, — le Sacrificateur a deux pieds, et le Sacrificateur est Agni : aussi grand qu’Agni est, aussi grande que soit sa mesure, avec autant il le descend ainsi. Il le descend du côté droit (sud) vers le côté gauche (nord) : la signification de ceci a été expliquée. Élevé et aspergé est (l’endroit) où il le descend, car sur un (tertre), élevé et aspergé, le feu (sacrificiel) est déposé. Du gravier est répandu dessus : la signification de ceci (sera expliquée) ci-après [19].
6:4:4:1919. Il est enfermé de tous côtés [20] ; car à cette époque les dieux étaient effrayés, pensant : « Nous espérons que les Rakshas, les démons, ne frapperont pas ici notre (Agni) ! » Ils l’enfermèrent dans cette forteresse ; et de la même manière celui-ci l’enferme maintenant dans cette forteresse. Et, de plus, ceci est un utérus ; [ p. 229 ] et ceci (l’argile) est la semence ; et en secret, pour ainsi dire, la semence est infusée dans l’utérus : elle est ainsi faite de la forme de l’utérus ; et c’est donc seulement en secret que l’on aurait des rapports sexuels même avec sa propre femme.
6:4:4:2020. Il le délie alors (le morceau d’argile) : quelle que soit la partie de son (corps) qui lui (Agni) fait mal lorsqu’il est lié, il met maintenant cette douleur hors de lui ; et, de plus, il la fait naître de ce ventre (la peau d’antilope).
6:4:4:2121. [Il le délie, avec Vâg. S. XI, 49; Rik S. III, 15, 1] ‘Brillant d’un large éclat’, c’est-à-dire ‘Brillant intensément d’un large éclat’ ; ‘chassez les terreurs des démons haineux !’, c’est-à-dire ‘chassez tous les maux !’, ‘Puisse-je être sous la protection du grand, du bon protecteur, sous la conduite d’Agni, prêt à notre appel !’ invoque-t-il ainsi une bénédiction.
6:4:4:2222. Il coupe ensuite quelques poils de chèvre et lâche les animaux vers le nord-est ; car ce nord-est est la région des dieux et des hommes : il accorde ainsi du bétail à cette région, et donc les dieux et les hommes subsistent grâce au bétail.
214:1 Ou lui, Agni ; l’identité des deux étant maintenue tout au long. ↩︎
215:1 Concernant la peau de l’antilope noire, considérée comme un symbole du culte et de la civilisation brahmaniques, voir partie i, p. 23, note 2. Quant aux cheveux blancs et noirs représentant les versets des hymnes (rik) et les airs (sâman), et ceux de couleur indécise les formules Yagus, voir I, 1, 4, 2. ↩︎
215:2 C’est-à-dire parce que de la parole les eaux ont été produites (VI, 1, 1, 9) et d’elles la feuille de lotus a jailli. Sây. ↩︎
217:2 ? Ou, de chaque prêtre (visvasya vâghatah). Rien ne permet de montrer comment l’auteur de cette partie du Brâhmana interprète ‘vâghat’. Cf. VI, 4, 3, 10.—Le professeur Ludwig (Rik S. VI, 16, 13) traduit ‘de la tête du prêtre Visva’. Mahîdhara propose plusieurs interprétations, selon lesquelles ‘vâghatah’ peut être pris comme nom. pluriel, le verbe étant à nouveau fourni au pluriel, « les prêtres t’ont produit à partir de la tête de l’univers », ou « les prêtres de l’univers (ou tous les prêtres) t’ont produit », ou « vâghatah » peut être un singulier ablatif, comme « mûrdhnah », qualifiant « pushkarât », du lotus, la tête, le chef (ou, le démarreur, vâhakât) de l’univers. ↩︎
220:1 Voir VI, 2, 2, 23. ↩︎
221:1 C’est-à-dire en faisant entrer de l’air dans le trou avec la main. ↩︎
221:2 Avec son doigt « sans nom » (ou petit), il pousse un peu de terre meuble dans le trou, d’abord des côtés avant (est) et arrière (ouest), puis des côtés droit (sud) et gauche (nord). Ainsi, selon Kâty. XVI, 3, 4, le mouvement solaire est p. 222 obtenu par la main se déplaçant de l’est (le long du sud) vers l’ouest, puis du sud (le long de l’ouest) vers le nord. ↩︎
222:1 Voir VI, 3 1, 27. ↩︎
222:2 Voir Rik S. VIII, 23, 5, différant considérablement. ↩︎
223:1 L’auteur pourrait sembler relier ‘sasti’ (dans susasti) à ‘sâs’, gouverner, contrôler, au lieu de le relier à ‘sams’, louer ; Sâyana, cependant, prend ‘susasti’ comme un bahuvrîhi, ‘avec les louables’, c’est-à-dire avec les coursiers méritant des éloges, parce qu’ils tirent bien (sobhanâ sastir eshâm . . . sâdhu vahanty asvâh). Il n’est en effet pas improbable que telle ait été l’intention de l’auteur. ↩︎ ↩︎
223:2 Ou, un gagnant—gagne. ↩︎
223:4 Voir VI, 7, 1, 8 seq. ↩︎
224:1 Pour la cérémonie d’« équipement » d’Agni, voir partie i, p. 276, note 1. ↩︎
224:2 C’est-à-dire que le feu peut être tiré du bois sec. Voir aussi I, 6, 4, 5, où il est dit que Soma, fréquemment identifié à Agni (voir VI, 5, 1, 1), descend sur terre à la nouvelle lune et pénètre dans les eaux et les plantes afin d’en renaître. ↩︎
225:1 Littéralement, le porteur d’Agni de ce qui convient au bétail, ou peut-être, sois-tu, pour Agni, le porteur de (lui-même) favorable au bétail ; — ‘pasavya’ étant ici comme ailleurs utilisé (voir p. 201, note *1*) pour expliquer ‘purîsha’, ce qui remplit le moule ou le sol utilisé comme mortier pour les couches de briques, dans la construction de l’autel du feu. ↩︎
225:2 En raison de sa comparaison avec le cheval, Sây. L’auteur fait probablement allusion à l’air abattu et sans énergie de l’âne, comparé à celui du cheval. Le mot « suk » pourrait cependant aussi être pris au sens de « ferveur, feu ». ↩︎
227:1 Voir VI, 3, 2, 6 seq. ↩︎