9:2:1
9:2:1:11. Le jour de la préparation, tôt le matin, lorsque le soleil s’est levé, il libère sa parole. [ p. 182 ] Ayant libéré sa parole, il prend du beurre clarifié, dans cinq louches, et jette cinq morceaux d’or dessus. Puis ces trois (matières), caillé aigre, miel et ghee, sont versés ensemble, soit dans un plat, soit dans un pot à large ouverture ; et il met dessus une poignée d’herbe sacrificielle.
9:2:1:22. Il monte ensuite sur l’autel du feu, avec (Vâg. S. XVII, II), ‘Hommage à ta chaleur, ton feu [^309] ! Hommage à ta flamme !’ — car cet Agni a maintenant été complètement restauré, et il est maintenant égal à blesser qui il voudrait blesser ; et quiconque il blesse, il le blesse soit par sa chaleur, soit par son feu, soit par sa flamme ; de cette façon, il ne le blesse pas par là (etaih) ; — ‘Que tes dards brûlent d’autres que nous ! Sois-nous brillant et propice !’ comme le texte, ainsi le sens.
9:2:1:33. Après être monté sur l’autel, il fait la libation du ghee quintuplé sur la brique naturellement perforée : la signification de ceci a été expliquée [^310].
9:2:1:44. Sur la (brique) naturellement perforée il fait la libation — celle naturellement perforée est le souffle : dans (le canal du) souffle il met ainsi la nourriture.
9:2:1:55. Et, encore une fois, quant à la raison pour laquelle il offre sur celle naturellement perforée ; celle-ci (brique) est un uttara-vedi (autel principal) d’Agni (l’autel du feu) ; et cette libation précédente qu’il fait [^311] appartient au [ p. 183 ] sacrifice du Soma, mais celle-ci appartient à l’autel du feu ; c’est celle-là qu’il offre maintenant.
9:2:1:66. À cette occasion (précédente), il fait la libation en regardant l’or ; car distinct est ce que l’on voit, et distinct était ce maître-autel ; et jetés à terre [^312], en effet, sont (les éclats d’or) à cette occasion, et indistinct est ce qui est jeté à terre, et indistinct est ce maître-autel.
9:2:1:77. Avec l’appel Svâhâ, il fait la libation sur ce (maître-autel), car distinct (manifeste) est le Svâhâ, et distinct est ce maître-autel ; mais avec l’appel Vet, il offre sur cette (brique), car indistinct est l’appel Vet, et indistinct est ce maître-autel. Avec du ghee (ils offrent), car avec du ghee ils offrent sur le maître-autel ; — avec du quintuple pris (ghee), car avec du quintuple pris (ghee) ils offrent sur le maître-autel : — à tour de rôle (il fait les libations), car à tour de rôle [1] ils font les libations sur le maître-autel.
9:2:1:88. [Il propose, avec Vâg. S. XVII, 12, ac resp.], ‘À l’homme assis, vet!’ — l’homme assis, sans aucun doute, est le souffle, et hommes signifie les êtres humains : il satisfait ainsi ce feu (ou Agni), le souffle, qui est dans les êtres humains ; — ‘À l’eau assise, vet!’ — il satisfait ainsi le feu qui est dans les eaux ; — ‘À l’barhis assis, vet!’ il [ p. 184 ] satisfait ainsi le feu qui est dans les plantes [2] ; — « À celui qui est assis dans les bois, vet ! » — il satisfait ainsi le feu qui est dans les arbres ; — « À celui qui gagne le ciel, vet ! » — celui qui gagne le ciel est cet Agni (kitya) : c’est cet Agni qu’il satisfait ainsi.
9:2:1:99. Et quant à la raison pour laquelle il dit : « À l’homme assis, vet ! À l’eau assis, vet ! » etc., ce sont les noms de cet Agni : ces noms lui plaisent par là. Au moyen de l’oblation, il en fait une divinité : car quelle que soit la divinité pour laquelle l’oblation est préparée, cette divinité (ils le sont), non pas celle pour laquelle elle n’est pas préparée. Et, en les appelant par leurs noms, il place aussi par là ces feux avec ce feu.
9:2:1:1010. Ce sont cinq oblations qu’il offre : l’autel du feu est constitué de cinq couches, l’année de cinq saisons, et Agni est l’année : aussi grand qu’Agni est, aussi grande est sa mesure, avec autant de nourriture il le gratifie ainsi.
9:2:1:1111. Il l’asperge alors (Agni, l’autel du feu) avec le caillé aigre, le miel et le ghee ; lorsqu’il est édifié, il naît, et il naît pour chaque (sorte de) nourriture ; et ceux-ci, à savoir, le caillé aigre, le miel et le ghee, sont chaque (sorte de) nourriture : avec chaque (sorte de) nourriture il le gratifie ainsi. Partout (il asperge l’autel) : partout il le gratifie ainsi de chaque (sorte de) nourriture.
9:2:1:1212. Et, encore une fois, quant à la raison pour laquelle il l’asperge ; — ici, Agni a été construit complètement : sur lui les dieux ont maintenant conféré la forme la plus élevée (ou la dernière) ; et de la même manière, ce (Sacrificateur) lui confère maintenant la forme la plus élevée (ou la dernière) ; mais forme signifie [ p. 185 ] nourriture, et celles-ci, à savoir, le caillé aigre, le miel et le ghee, sont la plus excellente sorte de nourriture : cette forme la plus excellente, il la lui confère ainsi comme sa plus haute (propriété). Partout il asperge, même en dehors des pierres d’enceinte ; partout il lui confère ainsi la forme la plus haute : au moyen de tiges d’herbe sacrificielles (il asperge), car elles sont pures et propres au sacrifice ; au moyen de leurs cimes (il asperge), car la cime (est sacrée) pour les dieux.
9:2:1:1313. Et, encore une fois, quant à la raison pour laquelle il les asperge ; — autrefois, lorsque les Rishis, les airs vitaux, le joignirent, ils firent de cette ‘sagûrabdîya’ (oblation) [3] sa part spéciale en avant, et, lorsqu’il fut édifié, ils firent de cette (aspersion) sa part postérieure : ainsi, en l’aspergeant, il gratifie ces Rishis, les airs vitaux, qui, lorsqu’il (Agni) fut édifié, firent de cela sa part postérieure. Avec du lait caillé aigre, du miel et du ghee (il asperge) : la signification de ceci a été expliquée.
9:2:1:1414. [Il asperge, avec, Vâg. S. XVII, 13, 14], ‘Les dieux des dieux, les adorateurs des adorateurs’ — ‘car ils (les airs vitaux) sont en effet les dieux (parmi) les dieux, et les adorateurs des adorateurs’ ; — ‘qui s’approchent de la part annuelle’, car ils s’approchent en effet de cette part annuelle ; — ‘non mangeurs d’oblations, — à cette offrande de nourriture sacrificielle’ — car les airs vitaux, en effet, ne sont pas mangeurs d’oblations ; — ‘peuvent eux-mêmes boire du miel et du ghee !’ [ p. 186 ] c’est-à-dire « devraient eux-mêmes boire de ce miel et de ce ghee ».
9:2:1:1515. ‘Les dieux qui ont atteint la divinité sur les dieux’, car ces dieux ont en effet atteint un état divin sur les dieux ; ‘qui sont les précurseurs de cette œuvre sainte’, l’œuvre sainte est cet autel du feu (et ce sacrifice), et ils en sont les précurseurs ; - ‘sans lesquels aucune demeure ne devient pure’ ; car sans les airs vitaux aucune demeure ne devient pure [4] ; - ‘ils ne sont pas sur le dos du ciel et de la terre’, c’est-à-dire ‘ils ne sont ni dans le ciel ni sur la terre : tout ce qui y respire, ils sont.’
9:2:1:1616. Avec deux (versets) il asperge, le Sacrificateur a deux pieds, et le Sacrificateur est Agni : aussi grand qu’Agni est, aussi grande est sa mesure, avec autant il l’asperge ainsi.
9:2:1:1717. Il redescend alors (de l’autel), avec (Vâg. S. XVII, 15), ‘Donneurs d’inspiration, donneurs d’expiration’, car cet Agni qui a été construit est toutes ces respirations ; s’il ne prononçait pas à ce moment cette (déclaration d’) abandon de soi, alors cet (Agni) s’emparerait de ces respirations qui sont les siennes (celles du Sacrificateur) ; mais maintenant qu’il exprime cet abandon de soi, qu’Agni ne possède pas lui-même ces respirations qui sont les siennes : « Donneurs d’inspiration, donneurs d’expiration, donneurs de respiration, donneurs d’éclat, donneurs d’espace », il dit par là : « Tu es pour moi celui qui donne ceci », « que tes flèches brûlent pour d’autres que nous ! Sois pour nous brillant et propice ! » — tel est le texte, tel est le sens.
9:2:1:1818. De retour (au feu de la salle), il procède à la (représentation du matin) Pravargya [5] et Upasad [5:1] ; et après avoir effectué le Pravargya et l’Upasad, il lui remet (au Sacrificateur) le fast-food ou le semi-fast-food. Il (procède ensuite) à la (représentation de l’après-midi) Pravargya et Upasad, et après avoir obtenu l’objet pour lequel il met le (Pravargya-) chaudron sur le feu, il dispose (l’appareil du) Pravargya.
9:2:1:1919. Qu’il le place sur une île ; car, lorsqu’il est chauffé, ce (chaudron) souffre ; et s’il le plaçait sur cette (terre), sa douleur entrerait dans cette (terre) ; et s’il le plaçait sur l’eau, sa douleur entrerait dans l’eau ; mais s’il le plaçait sur une île, alors il ne nuit ni à l’eau ni à cette (terre) : dans la mesure où il ne le jette pas dans l’eau, il ne nuit pas à l’eau ; et dans la mesure où l’eau l’entoure tout autour — l’eau étant un moyen d’apaisement — il ne nuit pas à cette terre ; — qu’il le place donc sur une île.
9:2:1:2020. Mais qu’il la place plutôt sur l’autel du feu ; car cet autel du feu, ce sont ces mondes, et les pierres qui l’entourent, ce sont les eaux ; de sorte que lorsqu’il la place sur l’autel du feu, il la place en réalité sur une île.
9:2:1:2121. Et, encore une fois, quant à la raison pour laquelle il les place sur l’autel du feu ; cet autel du feu est ces mondes, et ces Pravargya (récipients) sont Agni (le feu), Vâyu (le vent) et Âditya (le soleil) : par conséquent, s’il les plaçait dans un autre endroit que l’autel du feu, il placerait ces dieux en dehors de ces mondes ; mais en les plaçant [ p. 188 ] sur l’autel du feu, il place ces dieux dans ces mondes.
9:2:1:2222. Et, encore une fois, quant à la raison pour laquelle il le place sur l’autel du feu, le Pravargya est la tête du sacrifice, et cet autel du feu construit est le corps : par conséquent, s’il le plaçait dans un autre endroit que l’autel du feu, il placerait cette tête loin de ce (corps), mais en le plaçant sur l’autel du feu, il, ayant rassemblé ce corps de lui (Agni), lui restitue la tête.
9:2:1:2323. Il place le premier Pravargya (récipient) près de la (brique) naturellement perforée ; celle-ci est le souffle, le Pravargya est la tête, et cet Agni construit est le corps : il relie et assemble ainsi la tête et le corps au moyen du souffle. Ayant disposé le Pravargya comme il se doit,
9:2:2
9:2:2:11. De retour au (Gârhapatya [6]) afin d’avancer le feu, il offre des oblations et place des morceaux de bois. Car, alors qu’Agni s’apprêtait à avancer (vers l’autel du feu), les dieux le régalèrent de nourriture, à la fois d’oblations et de morceaux de bois ; et de la même manière, ce (sacrificateur), maintenant qu’il (Agni) s’apprête à avancer, le régalent de nourriture, à la fois d’oblations et de morceaux de bois. Il prend (du ghee) en cinq louches : la signification de ceci a été expliquée. [ p. 189 ] 9:2:2:22. Il prend ensuite (le ghee) en seize louches [7], — Pragâpati se compose de seize parties, et Pragâpati est Agni : il le régale ainsi d’une nourriture proportionnée à son corps ; et la nourriture qui est proportionnée au corps satisfait et ne fait aucun mal ; mais l’excès fait du mal, et ce qui est trop peu ne satisfait pas. Il prend (les oblations) dans la même louche d’offrande, car un seul et même (Agni) est celui qu’il régale avec elles. Avec deux (verset) adressés à Visvakarman, il offre ; car cet Agni est Visvakarman (le travailleur universel) : c’est lui qu’il gratifie ainsi. Il offre trois oblations, — Agni est triple : aussi grand qu’Agni est, aussi grande est sa mesure, avec autant de nourriture il le régale ainsi.
9:2:2:33. Il place ensuite les morceaux de bois de chauffage : c’est comme si, après avoir régalé quelqu’un, quelqu’un devait le servir. Ils sont en bois d’udumbara (ficus glomerata) ; car l’udumbara est nourriture et sève : de nourriture et de sève il le régale ainsi. Ils sont frais (verts), car la partie des arbres qui est fraîche est intacte et vivante : il le régale ainsi de ce qui est intact et vivant dans les arbres. Ils sont trempés dans du ghee ; car le ghee est sacré pour Agni : avec sa propre portion, avec sa propre sève il le régale ainsi. Ils y restent toute la nuit, car là ils s’imprègnent de sève. Il met trois morceaux de bois, — Agni est triple : aussi grand qu’Agni est, aussi grande est sa mesure, avec autant de nourriture il le régale ainsi.
9:2:2:44. Et ; encore une fois, quant à la raison pour laquelle il offre ces oblations ; — maintenant qu’il (Agni) était sur le point d’aller de l’avant, [ p. 190 ] les dieux l’ont restauré (recruté) à l’avance avec de la nourriture, avec ces oblations ; et de la même manière ce (Sacrificer), maintenant qu’il (Agni) est sur le point d’aller de l’avant, le restaure à l’avance avec de la nourriture, avec ces oblations.
9:2:2:55. Il prend (le ghee) en cinq louches, car cet air vital quintuple est divisé dans la tête, — l’esprit, la parole, le souffle, l’œil et l’oreille, — il dépose ainsi cet air vital quintuple dans cette tête. [Il l’offre, avec, Vâg. S. XVII, 16], ‘Agni, avec une flamme acérée, (peut détruire chaque démon ! Agni nous procure des richesses)’ ainsi avec un (verset) contenant (le mot) ‘acéré’ : il aiguise ainsi sa tête de manière à devenir acérée.
9:2:2:66. Il prend ensuite (le ghee) en seize louches : huit airs vitaux et huit membres [8], — cette quantité (symbolique). Il le prend dans la même cuillère, car, en effet, les airs vitaux et les membres sont dans le même corps. Séparément [^321] il offre : il fait ainsi une distinction entre les airs vitaux et les membres. Avec deux (verset) adressés à Visvakarman, il offre : Visvakarman est cet Agni, c’est lui qu’il rassemble ainsi. Il offre trois oblations, — Agni est triple : aussi grand qu’Agni est, aussi grande est sa mesure, avec autant de nourriture il le restaure ainsi. Avec dix-sept versets (il offre) [9], — Pragâpati est dix-sept fois, et Pragâpati est Agni : aussi grand qu’Agni est, aussi grande que soit sa mesure, avec autant il le restitue ainsi. [ p. 191 ] Avec (le ghee) pris en vingt et une louches (il offre les deux oblations), — il y a douze mois, cinq saisons, ces trois mondes, et ce soleil là-bas comme vingt et unième : c’est la quantité (symbolique) (ou la correspondance).
9:2:2:77. Et, encore une fois, quant à la raison pour laquelle il place les morceaux de bois de chauffage ; les dieux l’ayant installé entièrement et complètement, le régalent maintenant de cette nourriture, de ces morceaux de bois de chauffage ; et de la même manière, celui-ci (le Sacrificateur), maintenant qu’il l’a installé entièrement et complètement, le régalent de cette nourriture, de ces morceaux de bois de chauffage. Ils sont en bois d’udumbara, et frais, et restent toute une nuit (à être) trempés dans le ghee : la signification de cela a été expliquée. [Il les met, avec, Vâg. S. XVII, 50-52], « Conduis-le vers le haut, ô Agni ! . . . Conduis-le en avant, ô Indra ! . . . Dans la maison de qui nous faisons des offrandes . . .,’ tel le texte, tel le sens. Il place trois morceaux de bois, — Agni est triple : aussi grand qu’Agni est, aussi grande est sa mesure, avec autant de nourriture il le régale ainsi. Il offre trois oblations, — ce qui fait six : la signification de ceci a été expliquée.
9:2:3
9:2:3:11. Il (l’Adhvaryu) donne alors des ordres (à son assistant, le Pratiprasthâtri) : « Soulevez la bûche [10] ! Soutenez la sous-couche ! » — [Au Hotri], « Récitez pour [ p. 192 ] Agni pendant qu’il avance ! » — « Agnîdh, poursuivez avec l’épée simple (-ligne) ! » — « Brahman, murmurez l’Apratiratha (hymne) ! »
9:2:3:22. Car à ce moment-là, alors que les dieux étaient sur le point de monter pour accomplir ce sacrifice, les Asuras, les démons malicieux, essayèrent de les frapper depuis le sud, en disant : « Vous ne sacrifierez pas ! Vous n’accomplirez pas le sacrifice ! »
9:2:3:33. Les dieux dirent à Indra : « Tu es le plus élevé, le plus puissant et le plus fort d’entre nous : tiens ces démons en échec ! » — « Que le Brahman (n.) soit mon allié ! » dit-il. — « Qu’il en soit ainsi ! » Ils firent de Brihaspati son allié, car Brihaspati est le Brahman (le sacerdoce) ; et après avoir chassé les Asuras, les démons malicieux, dans le sud par Brihaspati et Indra, ils répandirent ce sacrifice dans un lieu exempt de danger et de diablerie.
9:2:3:44. Or, ce que les dieux firent alors, c’est ce qu’ils font cette fois-ci. Ces démons, il est vrai, ont maintenant été chassés par les dieux eux-mêmes, mais lorsqu’il fait cela, il le fait en pensant : « Je ferai comme les dieux. » Et après avoir fait chasser les Asuras, ces démons malicieux, dans le sud par Indra et Birihaspati, il accomplit ce sacrifice dans un lieu exempt de danger et de diablerie.
9:2:3:55. Quant à cet Indra, il est cet Apratiratha (hymne irrésistible) ; et quant à ce Brihaspati, il est le Brahman (prêtre). Ainsi, lorsque le Brahman murmure l’Apratiratha (hymne), lui (le Sacrificateur), ayant les Asuras, les démons malicieux, chassés dans le sud par Indra et Brihaspati, accomplit ce sacrifice dans un lieu exempt de danger et de diablerie. C’est pourquoi le Brahman murmure l’Apratiratha (hymne, Vâg. S. XVII, 33-44 ; Rig v. S. X, 103,1-12). [ p. 193 ] 9:2:3:66. ‘Le rapide (Indra), aiguisant (son arme), comme un taureau terrible’ — ce sont douze (versets) appropriés relatifs à Indra, — une année se compose de douze mois, et Agni (l’autel du feu) est l’année : aussi grand qu’Agni est, aussi grande que soit sa mesure, d’autant il chasse les Asuras, les démons malicieux, dans le sud. Avec trishtubh [11] (versets), — le Trishtubh est le coup de foudre : par le coup de foudre il chasse ainsi les Asuras, les démons malicieux, dans le sud. Ils représentent vingt-deux Gâyatrîs [11:1], et ils se rapportent donc à Agni, car c’est là la performance d’Agni.
9:2:3:77. Il le prend alors (sous la forme d’un morceau de bois de chauffage en feu), avec [Vâg. S. XVII, 53], ‘Que les Tous-Dieux te portent vers le haut, ô Agni, par leurs pensées ! . . .’ la signification de ceci a été expliquée [12].
9:2:3:88. Ils continuent ensuite, avec (Vâg. S. XVII, 54-58), « Que les régions divines, les déesses, protègent le sacrifice ! » — Les dieux et les Asuras, tous deux issus de Pragâpati, se disputaient les régions, et les dieux arrachèrent les régions aux Asuras ; et de la même manière, le Sacrificateur arrache maintenant les régions à son odieux rival. « Divin », dit-il, et ainsi les rend divins pour lui-même ; « que les déesses protègent le sacrifice », c’est-à-dire « que les déesses protègent ce sacrifice ! » — « écarter le besoin et la mauvaise volonté », — le besoin est la faim : ainsi, « écarter la faim » ; « accorder [ p. 194 ] au seigneur du sacrifice une part de richesse-abondance », c’est-à-dire « accorder au seigneur du sacrifice une part de richesse et d’abondance » ; « que le sacrifice soit fondé sur la richesse-abondance ! » — c’est-à-dire « que le sacrifice soit fondé sur la richesse et l’abondance ! »
9:2:3:99. ‘Glorifiant sur le feu allumé’, celui qui glorifie est le Sacrificateur ; ‘l’aile d’hymne’, car les hymnes sont ses ailes ; ‘pris’, c’est-à-dire ‘tenus’ ; ‘digne de louange’, c’est-à-dire ‘digne d’adoration’ ; ‘(quand) ils sacrifiaient, encerclant le chaudron chauffé’, car ils sacrifiaient, tout en encerclant le chaudron chauffé (Pravargya) ; ‘quand les dieux offraient le sacrifice avec de la nourriture’, car les dieux offraient ce sacrifice avec de la nourriture.
9:2:3:1010. ‘Au divin, soutien nourricier’ — car lui, Agni, est le soutien divin, le plus nourricier ; — ‘lui, l’approchant des dieux, le bien disposé, aux cent breuvages’ — car il est en effet un approchant des dieux, et bien disposé, et possédant aux cent breuvages ; — ‘encerclant, les dieux s’approchèrent du sacrifice’ — car en l’encerclant (Agni), les dieux s’approchèrent du sacrifice ; — ‘les dieux se tenaient prêts à accomplir le culte aux dieux’ — le culte, sans aucun doute, est le sacrifice, ainsi, ‘les dieux se tenaient prêts à accomplir le sacrifice aux dieux’.
9:2:3:1111. ‘L’oblation bienvenue abattue par le massacreur [13] pour être sacrifiée ;’ — c’est-à-dire ‘souhaitée, très désirée ;’ — ‘où le quatrième sacrifice va à l’offrande’, — l’Adhvaryu murmure d’abord les formules, le Hotri récite ensuite [ p. 195 ] les versets, le Brahman murmure l’Apratiratha (hymne) du côté sud ; ceci (ensemble de versets), alors, est le quatrième sacrifice ; — ‘que les prières, les bénédictions nous favorisent [14] !’ — c’est-à-dire ‘que les prières et les bénédictions nous favorisent !’
9:2:3:1212. ‘Le Savitri aux cheveux dorés et aux rayons de soleil a toujours élevé [15] la lumière devant lui’ — cet Agni est sans doute ce soleil là-bas, et ce Savitri aux cheveux dorés et aux rayons de soleil devant lui élève toujours cette lumière ; — ‘à son ordre, Pûshan va, le sage’ — Pûshan signifie sans doute le bétail, et ils se mettent en effet en avant à son ordre (celui d’Agni-Sûrya) ; — ‘considérant tous les êtres comme leur gardien’ — car il voit en effet tout ici, et il est le protecteur de tout ce monde.
9:2:3:1313. Or, les dieux par ces cinq versets ont arraché aux Asuras les cinq régions situées de ce côté-ci du soleil, puis les ont gravies ; de même, le Sacrificateur les arrache à son rival odieux, puis les gravi. Et par leur intermédiaire, les dieux ont atteint ce lieu, et de la même manière, ce Sacrificateur, par leur intermédiaire, atteint ce lieu [^329].
9:2:3:1414. Il dresse ensuite une pierre bigarrée ; la [ p. 196 ] pierre bigarrée est sans aucun doute le soleil là-bas : c’est donc le soleil là-bas qui est dressé. Il est bigarré, car par le moyen de ses rayons ce disque est bigarré. Il le dresse entre l’Âhavanîya et le Gârhapatya ; car le Gârhapatya est ce monde (terrestre), et l’Âhavanîya est le ciel : il le place ainsi (le soleil) entre ces deux mondes, d’où il brille entre ces deux mondes.
9:2:3:1515. Sur la chaîne de l’Âgnîdhra [16] (il le place), car le feu de l’Âgnîdhra est l’air ; il le place ainsi dans l’air, d’où ce (soleil) a l’air pour siège. À mi-chemin (entre les deux feux), il le place ; car ce (soleil) est à mi-chemin de cette (terre).
9:2:3:1616. Ceci (la pierre) est le souffle, il met ainsi le souffle dans le corps ; et c’est la force vitale, il met ainsi la force vitale dans le corps ; c’est la nourriture, car c’est la force vitale, et la force vitale est en effet la nourriture. C’est une pierre, car une pierre est ferme : il rend ainsi ferme la force vitale. Elle est bigarrée, car la nourriture est bigarrée (variée).
9:2:3:1717. Il l’érige (avec, Vâg. S. XVII, 59, 60), ‘Mesurant, il le garde au milieu du ciel’, — car ce (soleil) continue en effet à mesurer au milieu du ciel ; — ‘remplissant les deux mondes et l’air’, car même en se levant, il remplit ces (trois) mondes, ‘il scrute celui qui atteint tout, celui qui atteint le beurre’, — il entend par là les louches à offrande et les lieux d’offrande ; — ‘entre les lumières avant et arrière’, — c’est-à-dire entre ce monde et celui-ci ; ou cet (autel du feu) qui est ici en ce moment en train d’être construit, et celui qui y était construit au début. [ p. 197 ] 9:2:3:1818. « L’océan qui pleut, l’oiseau roux », — car il (le soleil) est en effet un océan qui pleut et un oiseau roux, — « est entré dans le siège de son père oriental », — car il entre en effet dans ce siège de son père oriental [17] ; — « le rocher multicolore dressé au milieu du ciel », — car cette pierre bigarrée est en effet dressée au milieu du ciel ; — « a traversé et garde les deux extrémités de l’atmosphère » ; — car en traversant, il garde les extrémités de ces mondes.
9:2:3:1919. Avec deux (versets) il l’érige ; le Sacrificateur a deux pieds, et le Sacrificateur est Agni : aussi grand qu’Agni est, aussi grande que soit sa mesure, avec autant il l’érige ainsi (le soleil, Agni). Avec trishtubh (versets), il l’érige, car ce (soleil) est lié au Trishtubh. Il ne « fixe » pas (la pierre), car ce (soleil) est instable ; il ne prononce pas non plus le Sûdadohas sur elle ; le Sûdadohas signifie le souffle, et ce (soleil) est le souffle, et pourquoi mettrait-il le souffle dans (ou sur) le souffle ? L’ayant déposé de telle manière qu’il ne soit pas perdu ;
9:2:3:2020. Ils s’approchent maintenant (de l’autel du feu, avec, Vâg. S. XVII, 61-64), « Ils ont tous magnifié Indra », — la signification de ceci a été expliquée [18]. « Que le sacrifice invoquant les dieux conduise ici, que le sacrifice invoquant les faveurs conduise ici (les dieux) ! » — le sacrifice est à la fois invoquant les dieux et invoquant les faveurs ; « qu’Agni, le dieu, fasse offrande et conduise ici les dieux ! » c’est-à-dire « qu’Agni, le dieu, fasse offrande et amène ici les dieux ! »
9:2:3:2121. ‘La création de la force m’a bouleversé, et Indra a terrassé mes ennemis en les soumettant’ — tel est le texte, tel est le sens.
9:2:3:2222. ‘Puissent les dieux faire progresser le Brahman à la fois par le bouleversement et la soumission ; et puissent Indra et Agni disperser mes ennemis !’ — tel est le texte, tel est le sens.
9:2:3:2323. Or, les dieux par là (c’est-à-dire par ces quatre versets) ont arraché aux Asuras les quatre régions qui sont au-dessus de ce soleil, puis y sont montés ; et de la même manière, le Sacrificateur les arrache ainsi à son ennemi odieux, puis y est monté. Et par leur moyen, les dieux ont alors atteint cet endroit ; et de la même manière, celui-ci (le Sacrificateur) y parvient par leur moyen.
9:2:3:2424. Ils montent ensuite sur l’autel du feu, avec (Vâg. S. XVII, 65-69), ‘Par Agni, montez au firmament !’ — le firmament, sans aucun doute, est le monde céleste : ainsi, ‘au moyen de cet Agni (autel du feu), montez à ce monde céleste !’ — ‘tenant l’Ukhya dans vos mains’ — car l’Ukhya (le feu dans la casserole) ils le tiennent dans leurs mains [19] ; — ‘étant allés au fond du ciel, au ciel, continuez à vous mêler aux dieux !’ — c’est-à-dire, ‘étant allés au fond du ciel, au monde céleste, continuez à vous mêler aux dieux !’ [ p. 199 ] 9:2:3:2525. « Va vers le quartier oriental, sachant ! » — le quartier oriental, sans aucun doute, est celui d’Agni : ainsi, « Va vers ton propre quartier, sachant ! » — « Sois ici le feu avant d’Agni, ô Agni ! » — c’est-à-dire, « De cet Agni (kitya), sois-tu, ô Agni, le feu avant [20] ! » — « Brille, illuminant toutes les régions ! » — c’est-à-dire, « brille, illuminant chaque région ! » — « Accorde de la nourriture à notre bipède et à notre quadrupède ! » il invoque ainsi une bénédiction.
9:2:3:2626. ‘De la terre je suis monté dans l’air ; de l’air je suis monté dans le ciel ;’ — car du Gârhapatya ils vont à l’Âgnîdhrîya, et de l’Âgnîdhrîya à l’Âhavanîya ; — ‘du ciel, l’arrière du firmament, je suis allé au ciel, à la lumière ;’ — c’est-à-dire, ‘du ciel, l’arrière du firmament, je suis allé au monde céleste.’
9:2:3:2727. ‘Ceux qui vont au ciel ne regardent pas autour d’eux, ils montent au ciel, aux deux mondes’, — ceux qui vont au monde céleste ne regardent pas en effet autour d’eux [21] ; ‘les sages qui ont accompli le sacrifice qui soutient tout’, — car ce sacrifice est en effet qui soutient tout [22], et ceux qui l’accomplissent sont en effet sages.
9:2:3:2828. ‘Avance, Agni, premier de ceux qui vont vers les dieux’, dit-il ainsi à cet Agni (qui est porté en avant), ‘Avance, toi, comme le premier de ceux qui vont vers les dieux ; l’œil des dieux [ p. 200 ] et des mortels,’—car ceci (Agni) est en effet l’œil des dieux et des hommes ;—‘ceux qui aiment sacrifier avec les Bhrigus,’—c’est-à-dire, ‘sacrifier avec les Bhrigus,’—‘que les offrants aillent au ciel, salut !’—c’est-à-dire, ‘que les offrants aillent au monde céleste, salut !’
9:2:3:2929. Or, les dieux, par ces cinq versets, ont arraché aux Asuras les cinq régions de l’au-delà, puis les ont gravies ; de même, le Sacrificateur les arrache à son ennemi odieux, puis les gravi. C’est par leur intermédiaire que les dieux y sont parvenus, et c’est par leur intermédiaire que ce Sacrificateur y parvient.
9:2:3:3030. Il fait alors une offrande sur ce (tison) ; car maintenant qu’il (Agni) est arrivé, les dieux l’ont alors gratifié de nourriture, cette oblation ; et de la même manière ce (Sacrificateur), maintenant qu’il (Agni) est arrivé, le gratifie alors de nourriture, cette oblation. Avec le lait d’une (vache) noire qui a un veau blanc (il fait une offrande) ; la (vache) noire avec un veau blanc est la nuit, et son veau est le soleil là-bas : il le régale ainsi de sa propre part, de son propre goût. Sur lui (le tison, il l’offre) tandis qu’il est tenu au-dessus (de la brique naturellement perforée) ; car au-dessus (de tout) est celui qu’il gratifie ainsi. Au moyen du seau à lait (il offre), car avec le seau à lait on donne du lait.
9:2:3:3131. Et, encore une fois, quant à la raison pour laquelle il fait une offrande sur elle. Ce feu (Âhavanîya) est la tête du sacrifice, et le lait signifie souffle : il met ainsi le souffle dans la tête. Il doit faire l’offrande de telle sorte qu’il (le lait) coule sur la (brique) naturellement perforée ; celle qui est naturellement perforée est le souffle, et ce [ p. 201 ] (lait) est la sève vitale : il relie et met ainsi ensemble la tête et le souffle au moyen de la sève vitale. [Il le verse, avec, Vâg. S. XVII, 70, 71], « La nuit et l’aube, d’un même esprit, différentes dans la forme », — la signification de ceci a été expliquée [23].
9:2:3:3232. ‘Ô Agni, aux mille yeux ! — à travers les éclats d’or [24] Agni est en effet aux mille yeux ; — aux cent têtes,’ — dans la mesure où, à cette époque [25], il fut créé comme le Rudra aux cent têtes ; — ‘à toi sont cent expirations et mille respirations,’ — à lui en effet sont cent expirations et mille respirations, celui qui est aux cent têtes et aux mille yeux ; — ‘tu es le maître de la richesse,’ — c’est-à-dire, ‘tu es le maître de toute richesse ;’ — ‘à toi, notre force, nous rendons honneur !’ — il (Agni) est en effet la force [26] : c’est lui qu’il gratifie ainsi.
9:2:3:3333. Avec deux (versets) il fait une offrande dessus, — le Sacrificateur a deux pieds, et le Sacrificateur est Agni : aussi grand qu’Agni est, aussi grande est sa mesure, avec autant il lui fait ainsi une offrande.
9:2:3:3434. Il le pose ensuite (le tison) avec (Vâg. S. XVII, 72, 73), « Tu es un oiseau aux ailes bien déployées », car à cette occasion précédente, au moyen de la formule de façonnage, il le façonne en un oiseau aux ailes bien déployées [27] ; il construit cet oiseau aux ailes bien déployées, et après avoir façonné cet oiseau aux ailes bien déployées, il le pose finalement ; « Assieds-toi sur le dos [ p. 202 ] de la terre, remplis l’air de ton éclat, soutiens le ciel de ta lumière et soutiens les quartiers par ton éclat ! - car celui-là (Agni) fait en effet tout cela.
9:2:3:3535. ‘Recevant l’offrande, le visage bienveillant, devant’, c’est-à-dire ‘recevant l’offrande, le visage bienveillant pour nous, devant’ ; ‘assieds-toi, ô Agni, comme il faut dans ton propre siège !’, car cet (autel du feu) est son (Agni) propre siège : ainsi, ‘assieds-toi comme il faut dans ce siège !’, ‘dans cette demeure supérieure’, la demeure supérieure, sans aucun doute, est le ciel ; ‘asseyez-vous, les Tous-Dieux et le Sacrificateur !’, il établit ainsi le Sacrificateur avec les Tous-Dieux. Avec deux (versets) il le dépose : la signification de ceci a été expliquée, - avec l’appel Vashat\ : la signification de ceci (sera expliquée) plus loin.
9:2:3:3636. Il y place ensuite des morceaux de bois à brûler ; car maintenant qu’il (Agni) est arrivé, les dieux l’ont alors gratifié de nourriture, à la fois de morceaux de bois à brûler et d’oblations ; et de la même manière, ce (Sacrificer), maintenant qu’il est arrivé, le gratifie alors de nourriture, à la fois de morceaux de bois et d’oblations.
9:2:3:3737. Il revêt d’abord un arbre de samî (acacia suma). Car à ce moment-là, lorsque cette oblation eut été offerte, il (Agni) fut enflammé et s’embrasa. Les dieux le craignirent, de peur qu’il ne leur fasse du mal. Ils virent cet arbre de samî et l’apaisèrent ainsi ; et dans la mesure où ils l’apaisèrent par cet arbre, il est appelé samî ; et de la même manière, celui-ci l’apaise maintenant au moyen de cet arbre, uniquement en vue de l’apaisement, non pour se nourrir.
9:2:3:3838. [Il le met, avec, Vâg. S. XVII, 74], ‘Je désire la faveur manifeste de l’admirable [ p. 203 ] Saviri, appréciée de tous les hommes ; sa grande vache, aux mille ruisseaux, regorgeant de lait, que Kanva avait l’habitude de traire ;’ — car Kanva la vit en effet, et elle, aux mille ruisseaux, lui traita tous ses désirs (objets de désir) ; et de la même manière, celle aux mille ruisseaux trait maintenant au Sacrificateur tous ses objets de désir.
9:2:3:3939. Il en revêt ensuite un de bois de vikaṅkata (flacourtia sapida) — dont la signification a été expliquée — avec (Vâg. S. XVII, 75) : « Nous te rendons honneur, ô Agni, dans la demeure la plus élevée ; » — sa demeure la plus élevée est sans doute le ciel ; — « Nous te rendons honneur, dans des hymnes de louange, dans la demeure inférieure ; » — la demeure inférieure est sans doute l’air ; — « le lieu de naissance d’où tu es né, je l’adore », — c’est-à-dire, « c’est son propre lieu de naissance (celui d’Agni) : que j’adore ; » — « sur toi, lorsqu’il est allumé, des offrandes sont versées ; » — car lorsqu’il (le feu) est allumé, on fait des offrandes sur lui.
9:2:3:4040. Il en revêt ensuite un en bois d’udumbara (ficus glomerata) ; Udumbara signifie force et sève : avec force et sève, il le gratifie ainsi. Il a des branches fourchues [28], — branches fourchues signifiant bétail : avec du bétail, comme nourriture, il le gratifie ainsi. S’il ne peut en obtenir un avec des branches bifurquées, qu’il prenne un globule de caillé aigre et le pose sur (le bois) : ce globule de caillé aigre qui survient est une forme de bétail. Avec le virâg (verset, Vâg. S. XVII, 76 ; Rig-veda VII, I, 3), [ p. 204 ] ‘Allumé, flamboie, ô Agni, devant nous, (d’une flamme inépuisable, ô plus jeune ! des mets perpétuels t’appartiennent !)’ — il le met ; — le Virâg signifie nourriture : avec de la nourriture il le gratifie ainsi. Il met trois morceaux de bois, — triple est Agni : aussi grand qu’Agni est, aussi grande est sa mesure, avec autant de nourriture il le gratifie ainsi.
9:2:3:4141. Il offre ensuite des oblations, comme si, après avoir servi à manger à quelqu’un, on lui donnait à boire. Avec la cuillère à tremper (sruva), il offre les deux premières, avec la louche à offrande (sruk) la dernière (oblation) ; (la première) avec (Vâg. S. XVII, 77), « Ô Agni, puissions-nous, par des hymnes et des pensées, hâter ce jour-là ce (sacrifice) qui est le tien, tel un coursier, comme un acte noble et touchant ! » — c’est-à-dire, « quel que soit l’hymne touchant qui est le tien, puissé-je l’accomplir rapidement pour toi. » Avec un paṅkti (verset) il offre : le Paṅkti est composé de cinq pieds, l’autel du feu de cinq couches, cinq saisons sont une année, et Agni est l’année : aussi grand qu’Agni est, aussi grande est sa mesure, avec autant de nourriture il le gratifie ainsi.
9:2:3:4242. Il offre ensuite (la seconde oblation), celle pour Visvakarman, — Visvakarman (le travailleur de tout) est cet Agni : c’est lui qu’il gratifie ainsi, — avec (Vâg. S. XVII, 78), « J’offre la pensée, avec l’esprit et le ghee », — c’est-à-dire, « La pensée de ceux-ci (prêtres et Sacrificateur) je l’offre avec l’esprit et le ghee ; » — « que les dieux viennent ici », — c’est-à-dire, « que les dieux puissent venir ici » ; — « savourant leur repas d’offrande, les esprits saints », — c’est-à-dire les esprits vrais ; — « à Visvakarman, le seigneur de toute existence, « J’offre », c’est-à-dire « à ce Visvakarman qui est le seigneur de tout ce qui existe ici, j’offre » ; « chaque jour l’oblation intacte », c’est-à-dire « toujours l’oblation intacte ».
9:2:3:4343. Il offre ensuite une oblation complète (à la cuillère), — la pleine signifie tout : avec tout il le gratifie ainsi.
9:2:3:4444. [Il offre, avec, Vâg. S. XVII, 79], À toi, ô Agni, sont sept bûches, — les bûches signifient les airs vitaux, car les airs vitaux l’embrasent ; — « sept langues », — il dit cela à propos de ces sept personnes qu’elles ont faites en une seule personne [29] ; — « sept Rishis », — car ils étaient en effet sept Rishis ; — « sept sièges bien-aimés », — il dit cela à propos des mètres, car ses sept sièges bien-aimés sont les mètres ; — « sept fois les sept prêtres t’adorent », — car d’une manière septuple les sept prêtres l’adorent en effet ; — « les sept maisons », — il veut dire par là les sept couches (de l’autel) ; — « remplis-toi ! », — c’est-à-dire « engendre-toi » ; — « de ghee », — ghee signifie semence : il dépose ainsi la semence dans ces mondes ; — « svâhâ ! » — le svâhâ (Salut !) est le sacrifice ; il rend ainsi immédiatement tout ici apte au sacrifice.
9:2:3:4545. « Sept », dit-il à chaque fois, — l’autel du feu est composé de sept couches, et l’année de sept saisons, et Agni est l’année : aussi grand qu’Agni est, aussi grande est sa mesure, avec autant il le gratifie ainsi. Trois oblations il offre, — Agni est triple : aussi grand qu’Agni est, aussi grande est sa mesure, avec autant de nourriture il le gratifie ainsi. Trois bûches il pose dessus, — cela fait six : la signification de ceci a été expliquée.
9:2:3:4646. Debout, il place les bûches : les bûches sont des os, et les os sont debout, pour ainsi dire. Assis, il [ p. 206 ] offre les oblations : les oblations sont la chair, et la chair est assise (couchée), pour ainsi dire. Les bûches sont à l’intérieur (du feu), et les oblations à l’extérieur, car les os sont à l’intérieur, et la chair à l’extérieur.
9:2:3:4747. Maintenant, quant à la correspondance (ou quantité) (mystique). Il en offre six avant (la marche en avant du feu), et six après ; avec six (formules) ils montent jusqu’à la pierre bigarrée ; avec deux il dépose la pierre bigarrée ; avec quatre ils vont jusqu’à l’autel du feu ; avec cinq ils montent sur l’autel du feu : cela fait vingt-neuf, et l’oblation elle-même est la trentième. Avec deux (versets) il dépose le feu, ce qui fait trente-deux, et de trente-deux syllabes se compose l’Anushtubh : tel est donc cet Anushtubh.
9:2:3:4848. Et celui-ci (Anushtubh) ils l’apportent ici des trois Anushtubhs qu’ils composent sur le Gârhapatya [30] ; et dans la mesure où ils l’apportent ici (de là), ainsi tout cet Agni (autel du feu) devient complet. Mais maintenant, il n’était pas encore apte à manger de la nourriture [31].
9:2:3:4949. Il dit à Agni [32] : « Par toi, je mangerai de la nourriture ! » — Qu’il en soit ainsi ! » C’est donc seulement lorsqu’ils l’amènent ici que ce (kityâgni) devient apte à manger de la nourriture, à manger des oblations.
9:2:3:5050. De plus, ils disent : « C’est Pragâpati lui-même qui prend cet Agni comme son fils bien-aimé dans son sein ; » et en vérité, quiconque sait cela prend ainsi un fils bien-aimé dans son sein. [ p. 207 ] 9:2:3:5151. Et, encore une fois, quant à la raison pour laquelle ils l’apportent ici, l’Agni (autel du feu) qui est construit ici est le même que ces sept personnes dont ils ont fait une seule personne ; et cette excellence et cette sève de vie qu’ils ont concentrées en haut, c’est le feu qu’ils apportent maintenant ici, - donc, quand ils l’apportent maintenant ici, ils concentrent en haut (dans la tête) cette excellence et cette sève de vie qui appartenaient à ces sept personnes, - c’est sa tête (celle d’Agni), et cet autel de feu construit est le corps : ayant ainsi complété son corps, il lui restitue la tête.
182:1 Ou, ‘Hommage à ton feu brûlant (consumant) !’ comme Mahîdhara prend ‘harase sokishe’, et peut-être aussi le Brâhmana, bien que 'etaih, utilisé en référence aux armes d’Agni, semble plutôt indiquer une pluralité d’entre elles. ↩︎
182:2 Voir VII, 2, 3, 4; VIII, 6, 3, 15. ↩︎
182:3 Voir III, 5, 2, 9-11 ; la libation de ghee offerte ici sur l’uttara-vedi est préparatoire à l’avancée du feu vers le maître-autel. ↩︎
183:1 Chaque fois qu’il a versé un peu de ghee sur l’un des coins, ou au centre, de la pierre, il jette un des éclats d’or dessus, sans le regarder. ↩︎
183:2 Cette libation était faite en croix, d’abord sur l’épaule droite, puis sur la cuisse gauche, puis sur la cuisse droite, puis sur l’épaule gauche, et enfin au centre du (nombril du) maître-autel. De la même manière, il offre en croix sur la brique svayamâtrinnâ. ↩︎ ↩︎
184:1 Dans la mesure où « barhis » est l’herbe sacrificielle répandue sur le vedi, ou sol de l’autel. ↩︎
185:1 C’est-à-dire l’oblation (faite sur la botte d’herbe sacrificielle placée au centre de l’emplacement de l’autel fraîchement labouré, là où les sillons se rejoignent) avec la formule (Vâg. S. XII, 74) commençant par ‘sagûr abdo’. Voir VII, 2, 3, 8. ↩︎
186:1 On peut se demander dans quel sens l’auteur comprend cette partie du verset. Mahîdhara la prend pour « celui sans qui aucun corps ne bouge ». ↩︎
187:1 Pour le Pravargya, voir partie i, p. 44 note ; et les Upasads, partie ii, p. 104 seq. ↩︎
188:1 C’est-à-dire le foyer Gârhapatya nouvellement construit (partie iii, p. 302) sur lequel le feu Ukhya a été déposé. ↩︎ ↩︎
189:1 C’est-à-dire qu’il verse seize cuillerées sruva de ghee dans le sruk ou louche d’offrande. ↩︎ ↩︎
190:1 À savoir les bras supérieurs et les avant-bras, les cuisses et les jambes. ↩︎
190:2 C’est-à-dire qu’il offre cette louche (obtenue par seize louches avec la cuillère à tremper) en deux libations séparées (âhuti) ou, selon Kâty., en deux moitiés. ↩︎
190:3 Viz. Vâg. S. XVII, 17-32 (seize versets, huit pour chaque oblation) et le verset 16 (donné ci-dessus) utilisé avec l’oblation de cinq louches. ↩︎
191:1 Soit un morceau de bois brûlant prélevé dans le foyer du Gârhapatya pour servir de nouvel Âhavanîya sur le grand autel du feu. Le feu du Gârhapatya, rappelons-le, était l’Ukhya Agni, ou le feu sacré porté dans une poêle (ukhâ) par le Sacrificateur pendant son initiation (dîkshâ) qui durait un an (ou une autre période définie), jusqu’à ce qu’à la fin de cette période, au début de la Prâyanîya, ou offrande d’ouverture, il soit transféré de la poêle au foyer du Gârhapatya nouvellement construit. ↩︎
193:1 Le verset trishtubh est composé de 4 × 11 syllabes, d’où les douze versets de 528 syllabes au total. Le verset gâyatrî, en revanche, est composé de 3 × 8 syllabes ; et vingt-deux de ces versets seraient donc composés de 528 syllabes au total. ↩︎
193:2 Voir. VI, 8, 1, 7. ↩︎
194:1 Mahîdhara prend ‘samitâ’ pour représenter ‘samitrâ’. ↩︎
195:1 ? Ou : « Qu’ils favorisent nos prières et nos bénédictions ! » Ces versets sont plutôt énigmatiques. ↩︎
195:2 L’auteur du Brâhmana relie ‘udayâm’ à ‘yam’, Mahîdhara à ‘yâ’ (udayân pour udayât). ↩︎
195:3 ? Ou, atteindre ce lieu ; Sâyana, dans le premier cas, le prend comme signifiant « aussi loin que ce lieu » (de l’au-delà du soleil jusqu’au bout de l’air) ; mais dans le second cas, il le prend comme se référant à l’endroit particulier sur le terrain sacrificiel près duquel cette partie du cérémonial est exécutée, à savoir le bûcher de l’Âgnîdhra (comme représentant l’air), au sud duquel l’Adhvaryu dépose une pierre bigarrée près de la « colonne vertébrale ». ↩︎
196:1 C’est-à-dire là où le hangar et le foyer de l’Âgnîdhra devront ensuite être érigés (voir IX, 4, 3, 5-6) sur le bord nord du Vedi, à mi-chemin entre les foyers de Gârhapatya et d’Âhavanîya. ↩︎
197:1 Ainsi, Mahîdhara prend ici le sens de « pûrva », et semble aussi être l’auteur du Brâhmana ; le père oriental étant l’Âhavanîya, et donc le ciel. Dans la formule, il semblerait plutôt signifier « ancien », « ancien ». ↩︎
197:2 Voir VIII, 7, 3, 7. ↩︎
198:1 C’est-à-dire que le tison maintenant porté vers le grand autel du feu, où il doit désormais servir d’Âhavanîya, provient du feu de Gârhapatya, lui-même identique à l’Ukhya Agni, ou feu porté par le Sacrificateur dans l’Ukhâ, ou pan, durant sa période d’initiation. Voir p. 191, note [10:1]. ↩︎
199:1 Mahîdhara prend ‘puro’gni’ dans le sens de prédécesseur (puras agre aṅgati gakkhati). ↩︎
199:2 C’est-à-dire que, selon Mahîdhara, ils ne pensent pas à leurs fils, à leur bétail, etc. ↩︎
199:3 Ainsi Mahîdhara prend ‘visvatodhâra;’ ‘coulant dans toutes les directions’ (visvato + dhârâ), St. Petersb. Dict. ↩︎
201:1 Voir. VI, 7, 2, 2. ↩︎
201:2 Voir IX, 2, 1, 1. ↩︎
201:3 Voir IX, 1, 1, 6. ↩︎
201:4 ? Ou bien, cela (le tison) est en effet de la nourriture (vâga). Mahîdhara interprète cette partie de la formule ainsi : C’est à toi que nous donnons de la nourriture (vâgâya pour vâgam). ↩︎