Sur la description de Gâyatrî [ p. 1139 ] 1-7. Nârada dit : — Ô Deva ! Les règles du Sadâchâra (les justes manières de vivre) et les gloires inégalées de la Devî Bhagavatî, destructrices de tout péché, ont été décrites par Toi. Et moi aussi, j’ai entendu le nectar des gloires de la Devî sortir de Ta bouche de lotus. Le Chândrâyana et les autres Vratas, décrits par Toi, sont très difficiles à pratiquer. Ils sont donc impraticables pour les personnes ordinaires. C’est pourquoi, ô Seigneur ! Veuillez décrire les actions qui peuvent être facilement réalisées par des personnes ordinaires ; en même temps, la Grâce et les Siddhis de la Devî peuvent être obtenus par ces pratiques. De nouveau, ce que tu as décrit à propos de la Gâyatrî en rapport avec Sadâchâra, dis-moi quels sont les plus importants et les plus méritoires. Ô Meilleur des Munis ! Tu as révélé les vingt-quatre syllabes de la Gâyatrî. Veuille maintenant décrire leurs Risis, Chhandas, Devatâs et autres choses qu’il faut savoir à leur sujet, afin de satisfaire mes désirs.
8-27. S’rî Nârâyana dit : — Ô Nârada ! Les deux fois nés auraient fait ce qu’ils devaient faire s’ils se contentaient de répéter leur Gâyatrî, qu’ils soient capables ou non de pratiquer le Chândrâyana et les autres vratas. Tout brahmane qui répète la Gâyatrî trois mille fois et offre Arghya au Soleil dans les trois Sandhyâ, les Dévas l’adorent ; que dire des autres personnes ordinaires ! Qu’il pratique Nyâsa ou non, quiconque répète sincèrement la Gâyatrî Devî, dont la nature est Existence, Intelligence et Béatitude, et médite sur Elle, même s’il atteint la siddhi en une seule syllabe, alors, de ce fait, il peut rivaliser avec les meilleurs des brahmanes, la Lune et le Soleil ; non, avec Brahmâ, Vishnu et même Mahesvara ! Ô Nârada ! Je vais maintenant énumérer dans l’ordre les Risis, les Chhandas et les Devatâs des vingt-quatre syllabes du Gâyatrî. Les Risis, dans l’ordre approprié, sont (1) Vâma Deva, (2) Attri, (3) Vas’istha, (4) S’ukra, (5) Kanva, (6) Parâs’ara, (7) le très ardent Vis’vamitra, (8) Kapila, (9) S’aunaka, (10) Yâjñavalkya, (11) Bharadvâja, (12) l’ascète Jamadagni, (13) Gautama, (14) Mudgala, (15) Vedavyâsa, (16) Lomas’a, (17) Agastya, (18) Kaus’ika, (19) Vatsya, (20) Pulastya, (21) Mânduka, (22) l’ascète en chef Durvâsâ, (23) Nârada et (24) Kas’yapa.
[ p. 1140 ]
Maintenant à propos des chhandas :— (1) Gâyatrî, (2) Usnik, (3) Anustup, (4) Brihatî, (5) Pankti, (6) Trisnup, (7) Jagatî, (8) Atijagatî, (9) S’akkarî, (10) Ati S’akkarî, (11) Dhriti, (12) Ati Dhriti, (13) Virât, (14) Prastârapankti, (15) Kriti, (16) Prâkriti, (17) Âkriti, (18) Vikriti, (19) Samkriti, (20) Aksarapankti, (21) Bhuh, (22) Bhuvah, (23) Svah et (24) Jyotismatî. Les Devatâs des différentes lettres, dans l’ordre approprié, sont :— (1) Agni, (2) Prajâpati, (3) Soma, (4) Îs’âna, (5) Savitâ, (6) Âditya, (7) Brihaspati, (8) Maitrâvaruna, (9) Bhagadeva, (10) Aryamâ, (11) Ganes’a, (12) Tvastrâ, (13) Pûsâ, (14) Indrâgnî, (l5) Vâyu, (16) Vâmadeva, (17) Maitrâ varunî (18) Vis’vadeva, (19) Mâtrikâ, (20) Visnu, (21) Vasu, (22) Rudra Deva, (23) Kuvera et (24) le jumeau As’vinî Kumâras. Ô Nârada ! Je vous ai donc décrit les Devatâs aux vingt-quatre syllabes. L’écoute de ces paroles détruit tous les péchés et permet d’obtenir les pleins effets de la répétition du mantra Gâyatrî. (Note : Les Devatâs mentionnés dans le Kalpa Gâyatrî Brahmâ sont différents de ceux mentionnés ici.)
Ici se termine le premier chapitre du douzième livre sur la description de Gâyatrî dans le Mahâpurânam S’rî Mad Devî Bhâgavatam de 18 000 vers du Maharsi Veda Vyâsa.
Sur la description des S’aktis, etc., des syllabes de la Gâyatrî [ p. 1140 ] 1-18. Nârâyana dit : Ô Nârada ! Ô Grand Muni ! Écoute maintenant quelles sont les S’aktis dans l’ordre des vingt-quatre syllabes de la Gâyatrî Devî :
(1) Vâma Devî, (2) Priyâ, (3) Satyâ, (4) Vis’vâ, (5) Bhadravilâsinî, (6) Prabhâ Vatî, (7) Jayâ, (8) S’ântâ, (9) Kântâ, (10) Durgâ, (11) Sarasvatî, (12) Vidrumâ, (13) Vis’âle’sâ, (14) Vyâpinî, (15) Vimalâ, (16) Tamopahârinî, (17) Sûksmâ, (18) Vis’vayoni, (19) Jayâ, (20) Vas’â, (21) Padmâlayâ, (22) Parâs’obhâ, (23) Bhadrâ et (24) Tripadâ.
Écoutez maintenant les couleurs respectives des différentes syllabes de la Gâyatrî Devî : (1) comme les fleurs de Champaka et d’Atasî, (2) comme Vidruma, (3) comme le cristal, (4) comme le lotus ; (5) comme le Soleil Levant ; (6) blanc comme la conque ; (7) blanc comme la fleur de Kunda ; (8) comme Prabâla et les feuilles de lotus ; (9) comme Padmarâga, (10) comme Indranîlamani ; (11) comme les perles ; (12) comme le safran ; (13) comme le collyre noir de l’œil ; (14) rouge ; (15) comme le Vaidûrya mani ; (16) comme Ksaudra (arbre Champaka, miel, eau) ; (17) comme le curcuma ; (18) comme la fleur de Kunda ; et le lait (19) comme les rayons du Soleil ; (20) comme la queue de l’oiseau S’uka ; (21) comme S’atapatra ; (22) comme la fleur de Ketakî ; (23) comme la fleur de Mallikâ ; (24) comme la fleur de Karavîra.
Maintenant, à propos de leurs Tattvas : (1) la terre ; (2) l’eau ; (3) le feu ; (4) l’air ; (5) l’Âkâs’a (éther) ; (6) l’odorat ; (7) le goût ; (8) la forme ; (9) le son ; (10) le toucher ; (11) l’organe génital mâle ; (12) l’anus ; (13) les jambes, (14) les mains ; (15) la parole ; (16) le Prâna (souffle vital) ; (17) la langue ; (18) les yeux ; (19) la peau ; (20) les oreilles ; (21) le Prâna (souffle ascendant) ; (22) l’Apâna ; (23) le Vyâna, (24) le Sâmâna.
Maintenant à propos des Mudrâs des syllabes :— (l) Sammukha ; (2) Samputa ; (3) Vitata; (4) Visite ; (5) Dvimukha, (6) Trimukha ; (7) Chaturmukha ; (8) Panchamukha ; (9) Sanmukha ; (10) Adhomukha; (11) Vyâpakânjali (12) S’akata ; (13) Yamapâs’a; (14) Grathita; (15) Sanmukhon mukha (16) Vilamba; (17) Mustika; (18) Matsia ; (19) Kurma; (20) Varâhaka; (21) Simhâkrânta, (22) Mahâkrânta ; (23) Mudgara et (24) Pallava.
Les Mahâmudrâs du quatrième pied de la Gâyatrî sont (1) Trisûlayonî ; (2) Surabhi ; (3) Aksa mâlâ ; (4) Linga ; et (5) Ambuja. Ô Nârada ! Ainsi t’ai-je décrit tous les Mudras, etc., des différentes syllabes de la Gâyatrî. Si, pendant le Japam, on pense à tout cela et qu’on le répète en même temps, tous ses péchés sont effacés, sa fortune s’accroît et la renommée s’accroît.
Ici se termine le deuxième chapitre du douzième livre sur la description des S’aktis, etc., des syllabes de Gâyatrî dans le Mahâpurânam S’rî Mad Devî Bhâgavatam de 18 000 versets du Maharsi Veda Vyâsa.
Sur la description du Kavacha de S’rî Gâyatrî Devî [ p. 1141 ] 1-3. Nârada parla : — Ô Bhagavân ! Tu es le Seigneur de ce monde ; Tu peux manifester faveur et défaveur à la fois ; Tu es particulièrement versé dans les soixante-quatre Kalâs (arts de l’apprentissage) ; Tu es le chef des Yogis. Je Te demande donc de résoudre un doute que je me pose. Par quel Punyam un homme peut-il se libérer de tous ses péchés et de toutes ses limitations et peut-il réaliser et devenir de la nature de Brahmâ ? Ô Seigneur ! Et quels sont dûment les Risis, Chhandas, Devatâs, Dhyân et Nyâsa, etc., de cet acte méritoire ? Je veux entendre.
4-25. Nârâyana dit : — Ô Nârada ! Il n’y a qu’un seul et unique chemin pour y parvenir, et bien qu’il soit très secret, je vais te le révéler. C’est le Gâyatrî-Kavacha. Il peut détruire tous les péchés. Par conséquent, le réciter ou le garder sur son corps permet à l’homme de se libérer de tous ses péchés et de voir tous ses désirs satisfaits, et il obtient le Sâyuya Mukti avec la Devî (être fusionné dans le Corps Devî). Écoute maintenant les Risis, Chhandas, etc. de ce Kavacha : — Brahmâ, Visnu et Mahes’vara sont les Risis ; les Rik, Yajus, Sâma et Atharva Vedas sont les Chhandas ; le Paramâ Kalâ Gâyatrî de la nature de Brahmâ est la Devatâ ; « Tat » dans Gâyatrî est le Vîja ; « Bharga » est la S’akti ; et « Dhîyah » est le Kîlaka ; et son viniyoga (application) est d’obtenir le Moksa (libération). Avec les quatre premières syllabes, touchez le cœur ; avec [ p. 1142 ] les trois lettres suivantes touchent la tête ; avec les quatre lettres suivantes touchez la touffe sur le sommet de la tête ; avec les trois lettres suivantes sur le Kavacha ; avec les quatre lettres suivantes sur les yeux et avec les quatre dernières lettres faites le Nyâsa, en répétant sur tout le corps « Astrâya Phat », ô Nârada ! Écoute maintenant le Dhyânam de Gâyatrî, qui exauce tous les désirs. La Gâyatrî Devî a cinq visages ; dont l’un est de couleur blanche ; et les quatre autres sont respectivement de couleur perle, Vidruma, or et Nîlakântamani. Chaque visage a trois yeux ; Français sur la tête il y a une couronne de joyaux et le chiffre de la Lune y brille. Son corps est composé des vingt-quatre tattvas. Elle a dix mains : — Sur les mains supérieures droite et gauche il y a deux lotus ; plus bas, il y a un disque et une conque ; plus bas, il y a une corde et un crâne ; plus bas, il y a un nœud coulant et un aiguillon ; et sur les mains inférieures droite et gauche elle fait les signes de « Pas de peur » et « prêt à accorder des bénédictions ». Ainsi, en méditant sur S’rî Gâyatrî, on doit réciter le Kavacha ainsi : — Que la Gâyatrî Devî protège mon front ; Sâvitrî Devî protège ma droite ; la Sandhyâ Devî, mon dos et la Devî Sarasvatî, ma gauche. Que ma Mère Pârvatî Devî protège mes quartiers. Que Jalas’âyinî protège le sud-est ; Yâtudhâna Bhayankarî protège mon sud-ouest ; Pavamânavilâsinî mon nord-ouest ; Rudrarûpinî Rudrânî protège mon nord-est. Que Brahmânî protège mon sommet et Vaisnavî protège mes régions inférieures. Que le mot « Tat » dans la Gâyatrî protège mes jambes ; « Savituh » protège mes genoux ; « Varenyam » protège mes reins ; « Bhargah » mon nombril. Que « Devasya » protège mon cœur ; « Dhîmahî » protège mon cou ; « Dhîyah » protège mes yeux ; « Yah » protège mon front ; « Nah » protège ma tête ; et « Prachodayât » protège la touffe de poils sur le sommet de ma tête.
Que le « Tat » des vingt-quatre syllabes Gâyatrî protège ma tête ; « Sa » protège mon front ; « Vi » protège mes yeux ; « Tu » mes joues ; « Va » protège mes narines ; « Re » ma bouche ; « ni » protège ma lèvre supérieure ; « Yah » protège ma lèvre inférieure ; « Bha » dans mon visage ; « rgo » protège mes joues ; « De » ma gorge ; « Va » mes épaules ; « Sya » ma main droite ; « Dhi » mon nombril ; « ma » mon cœur, « Hi » mon ventre ; « Dhî », mon nombril ; « Yo » mes reins ; « Yo », mon anus ; « nah », mes cuisses, « Pra », mes genoux ; « Cho » mes jambes, « Da » mes talons ; « Yâ » mes jambes ; et que « at » protège tous mes côtés. Ô Nârada ! Ce divin Kavacha de la Devî Gâyatrî peut déjouer des centaines et des milliers d’obstacles et de maux ; il peut accorder soixante-quatre Kalâs et la libération. Par la gloire de ce Kavacha, l’homme peut se libérer de tous les maux et atteindre l’état de Brahmâ. De plus, quiconque lit ou entend ceci acquiert les fruits d’un don de mille vaches.
[ p. 1143 ]
Ici se termine le Troisième Chapitre du Douzième Livre sur la description du Kavacha de S’rî Gâyatrî Devî dans le Mahâpurânam S’rî Mad Devî Bhâgavatam de 18 000 versets du Maharsi Veda Vyâsa.
Sur la Gâyatrî Hridaya [ p. 1143 ] 1-2. Nârada dit : — Ô Bhagavân ! J’ai entendu de toi tout ce qui concerne le Kavacha et le Mantra de S’rî Gâyatrî. Ô Deva Deva ! Ô Toi, le Connaisseur du présent, du passé et du futur ! Parle maintenant de la Hridaya, la plus haute, l’Essence intérieure ou ésotérique de la Gâyatrî, en la détenant, si l’on répète la Gâyatrî, on acquiert tous les punyam (mérites). Je désire entendre cela.
3-8. Nârâyana dit : Ô Nârada ! Ce sujet sur la Hridaya de Gâyatrî est explicitement décrit dans l’Atharva Veda. Je vais maintenant aborder ce grand secret en détail. Écoute. Considérez d’abord la Gâyatrî, la Devî, la Mère des Védas, comme ayant une Forme Cosmique (Virâ trupâ) et méditez sur tous les Devas comme résidant sur son Corps. Maintenant, puisque le Pinda et le Brahmânda sont semblables, considérez-vous comme ayant la forme de la Devî et méditez intérieurement sur les Devatâs, ainsi : Les Pandits, les Connaisseurs des Védas, disent ceci : Celui qui n’a pas pu se faire Deva n’est pas encore apte à adorer le Deva et n’est pas encore un Adhikârî ; par conséquent, pour établir la connaissance de l’unité du Deva et de lui-même, il doit méditer sur les Devas dans son corps, ainsi :
Ô Nârada ! Je vais maintenant parler du Hridaya de Gâyatrî, sachant que chaque homme devient capable de devenir tous les Devas. Écoute. Le Risi de ce Hridaya de Gâyatrî est Nârâyana ; le Chhandas est Gâyatrî ; et S’rî Parames’varî Gâyatrî est la Devatâ. Accomplis le Nyâsa de ceci comme mentionné précédemment et, en t’asseyant dans un endroit solitaire, médite intensément sur la Devî, le cœur et la tête bien recueillis. Je parle maintenant de l’Arthanyâsa. Écoute. Médite sur le Devatâ Dyau sur ta tête ; les deux As’vins sur les rangées de dents ; les deux Sandhyâs sur tes lèvres supérieure et inférieure ; l’Agni, le Feu, dans ta bouche ; Sarasvatî, sur la langue ; Brihaspati sur le cou ; les huit Vasus sur les deux poitrines ; les Vâyus, sur les deux bras ; le Paryanya Deva sur le cœur ; Âkâs’a, sur le ventre ; Antarîksam (l’espace médian) sur le nombril ; Indra et Agni, sur les reins ; Prajâpati, la forme condensée, pour ainsi dire, de Vijñâna, sur les articulations des hanches ; le Kailâs’a et les montagnes Malaya sur les deux cuisses ; le Visvedevâs sur les deux genoux ; le Vis’vâmitra sur les jambes ; les sentiers nord et sud du Soleil, l’Uttarâyana et le Daksinâyana [ p. 1144 ] sur l’anus ; les Pitris sur les cuisses ; la Terre sur les jambes ; le Vanaspati sur les doigts et les orteils ; les Risis sur les poils du corps ; les Muhûrtas sur les ongles ; les planètes sur les os ; les Ritus (saisons) sur le sang et la chair ; les Samvatsaras sur le Nimisa (clin d’œil), le Soleil et la Lune, respectivement le jour et la nuit. En pensant ainsi, répétez : « Je prends refuge auprès de la Divine Sainte Gâyatrî, la Souveraine et la Très Excellente, aux Mille Yeux, et je prends entièrement refuge en Elle. »
Puis répétez « Je m’incline devant Tat savitur varenyam », « Je m’incline devant le Soleil Levant à l’Est », « Je m’incline devant l’Aditya du Matin », « Je m’incline devant la Gâyatrî, résidant dans le Soleil du Matin » et « Je m’incline devant tous. » Ô Nârada ! Quiconque récite ce Gâyatrî Hridaya le matin voit tous les péchés commis pendant la nuit tous détruits ! Quiconque le récite le soir voit tous ses péchés du jour tous détruits ! Quiconque le récite le soir et le matin peut être assuré d’être libéré de ses péchés ; il obtient les fruits de tous les Tîrthas ; il connaît tous les Devas ; il est sauvé s’il a dit quelque chose qui n’aurait pas dû être dit ; s’il a mangé quelque chose qui n’est pas comestible ; s’il a mâché et sucé quelque chose qui n’aurait pas dû être mâché et sucé ; s’il a fait quelque chose qui n’aurait pas dû être fait et s’il a accepté des centaines et des milliers de cadeaux qui n’auraient jamais dû être acceptés.
Les péchés commis en mangeant avec les autres dans une file ne peuvent l’atteindre. S’il ment, il n’en sera pas affecté ; même si un non-Brahmachâri récite cela, il deviendra un Brahmachârî. Ô Nârada ! Que puis-je te dire de plus sur les résultats du Gâyatrî Hridaya, sinon que quiconque l’étudiera obtiendra les fruits de mille sacrifices et de soixante mille répétitions du Gâyatrî. En fait, il obtiendra ainsi la Siddhi. Le Brâhmâna qui lit cela chaque matin sera libéré de tous ses péchés et s’élèvera vers le Brahmâ (Loka) où il sera glorifié. Ceci a été prononcé par Bhagavân Nârâyana Lui-même.
Ici se termine le quatrième chapitre du douzième livre sur Gâyatrî Hridaya dans le Mahâpurânam S’rî Mad Devî Bhâgavatam de 18 000 versets du Maharsi Veda Vyâsa.
Sur le Gâyatrî Stotra [ p. 1145 ] 1. Nârada dit : — Ô Celui qui sait tout ! Tu montres Ta grâce à Tes dévots ! Tu as décrit cette Gâyatrî Hridaya destructrice du péché. Décrivez maintenant Son Stava (hymne de louange).
2-29. Nârâyana dit : — Ô Mère du Monde ! Ô Toi, qui favorises Tes dévots ! Ô Toi, la Force Première, Ô Omniprésent ! Infini ! S’rî Sandhye ! Je m’incline devant Toi. Tu es le Sandhyâ ; Tu es la Gâyatrî, la Sâvitrî et la Sarasvatî ; Tu es Brâhmî, Vaisnavî et Raudrî et Tu es rouge, blanc et noir (les couleurs de Gâyatrî, Sâvitrî et Sarasvatî) que Tu assumes respectivement. Ô Bhagavatî ! Tu es toujours médité par les Munis comme jeune le matin, plein de jeunesse à midi, et âgé le soir. Je m’incline devant Toi. Tu es vu par les Tapasvis (ascètes) comme Brahmânî, chevauchant Hamsa (cygne), Sarasvatî chevauchant Garuda, et Sâvitrî chevauchant Taureau. Français Tu es vu intérieurement par les ascètes comme manifestant le Rigveda (sous la forme de Sâvitrî) dans ce monde, comme manifestant le Yayurveda dans l’espace intermédiaire (antariksam) et comme manifestant le Sâmaveda partout dans le Rudra loka, errant ainsi dans les trois mondes. Je m’incline devant Toi. Ô Devî ! Tu es Rudrânî dans le Rudra loka, Vaisnavî dans le Visnu loka, et Brahmânî dans le Brahmâ loka ; ainsi Tu montres Ta faveur aux Immortels. Ô Devî ! Tu es la Mère qui réjouit les sept Risis (de la Grande Ourse) ; Tu es Mâyâ. Tu accordes de nombreux bienfaits à Tes Bhaktas. Tu es née des yeux et des mains, des larmes et de la transpiration de S’iva et S’ivâ. Tu es la Mère des délices, Durgâ Devî, récitée par les dix noms suivants : Varenyâ, Varadâ, Varisthâ, Varavarninî, Garisthâ, Varâhâ, Varârohâ, Nîlagangâ, Sandhyâ et Bhoga Moksadâ. Tu es la Bhâgirathî (le Gange) dans ce monde ; la Bhogavatî dans le Pâtâla ; et la Mandâkinî (la voie lactée) dans les Cieux. Tu es dans ce monde (Bhur loka) la Prithvî (terre) éternelle ; Tu es la Vâyu S’akti (puissance de l’air) dans l’espace intermédiaire (Bhubhar Loka) ; Tu es l’énergie (l’océan de Tejas) dans les Cieux (Svar loka) ; Tu es le Grand Siddhi dans le Mahar loka ; Tu es Janâ dans le Janar Loka ; Tu es Tapasvinî dans le Tapar loka ; Tu es la Vérité (la Parole Vraie) dans le Satya lokam. Tu es Kamalâ dans le Visnu loka ; Gâyatrî dans le Brahmâ loka ; et l’autre moitié de Hara en tant que Gaurî dans le Rudra loka. Ô Devî ! Tu es chanté comme Prakriti – « Aham » « Om-Mahat » tattva et au-delà le plus élevé Sarva [ p. 1146 ] Brahmâ rûpinî et Sâmyâvasthâ Prakriti. Tu es la Parâ S’akti ; Tu es la Paramâ S’akti ; Ô Devî ! Tu es la Tri-S’akti : l’Ichchhâ S’akti (la volonté), la Kriyâ S’akti (le pouvoir d’action) et la Jñâna S’akti (la force de la connaissance). Tu es le Gangâ, Yamunâ, Vipâs’â, Sarasvatî, Sarayu, Devîkâ, Sindhu ; Narmadâ, Îrâvatî, Godâvarî, S’atadru ; Kâverî, Kaus’ikî, Chandra Bhâgâ, Vitastâ, Gandakî, Tapinî, Karatoyâ, Gomatî et Vetravatî et d’autres rivières ; Tu es les nerfs Idâ, Pingalâ et Susumnâ ; Tu es Gândhârî, Hastajihvâ, Pûsâ, Apûsâ, Alambusâ, Kuhû, S’ankhinî, Prânavâhinî et les autres nerfs du corps ; Ô Devî !Tu es la puissance vitale dans le lotus du cœur ; Tu es Svapna nâikâ dans la gorge ; Tu es Sadâdhârâ dans le palais ; et Tu es la Vindumâlinî S’akti dans l’espace pituitaire entre les sourcils.
Tu es la Kundalinî dans le Mûlâdhâra (plexus sacré), la Vyâpinî s’étendant jusqu’à la racine des cheveux ; Tu es Madhyâsanâ au sommet de la tête, et Tu es Manonmanî dans le Brahmârandhra. Ô Devî ! Qu’est-il besoin d’énoncer cela ? Il suffit de dire que tout ce qui est vu dans cet univers, tout est Toi ; c’est pourquoi, ô S’rî Sandhyâ Devî ! Je m’incline devant Toi. Ô Nârada ! Ainsi t’ai-je parlé du Gâyatrî-Stotra qui donne tous les succès, détruit tous les péchés et confère tous les mérites. Quiconque lit ceci à l’époque Sandhyâ, avec toute l’attention, aura des fils s’il n’en a pas, deviendra riche s’il n’en a pas. Il n’y a aucun doute là-dessus. Quiconque lit ce Stotra obtient les fruits de tous les Tîrthas, de tous les Tapasyâs, de tous les dons, de tous les sacrifices et de tous les Yogas. Il jouit du bonheur en ce monde et obtient finalement le Moksa. Les Munis qui pratiquent le Tapasyâs lisent ce Stotra. En se baignant, celui qui lit ceci, plongé dans l’eau, acquiert les fruits de son immersion dans le Sandhyâ. Ô Nârada ! Je te le dis en vérité, en vérité, en vérité, il n’y a aucune trace de doute dans cette déclaration. Quiconque écoute avec dévotion ce Sandhyâ stotra, cette substance semblable au nectar, sera libéré de tous ses péchés.
Ici se termine le cinquième chapitre du douzième livre sur le Gâyatrî Stotra dans le Mahâpurânam S’rî Mad Devî Bhâgavatam de 18 000 vers du Maharsi Veda Vyâsa.
Sur les mille huit noms du Gâyatrî [ p. 1146 ] 1-3. Nârada dit : — Ô Bhagavân ! Ô Omniscient ! Ô Toi versé dans tous les S’âstras ! J’ai entendu de Ta bouche tous les secrets des S’rutis et des Smritis. Maintenant, je Te le demande, ô Deva ! Comment peut-on obtenir la connaissance de ce Veda Vidyâ (Savoir) par lequel tous les péchés sont extirpés et détruits, comment peut-on obtenir Brahmajñânam et comment peut-on obtenir Moksa ? Comment peut-on vaincre la mort et comment peut-on obtenir les meilleurs résultats dans ce monde et dans l’autre. Ô Toi aux yeux de lotus ! Tu devrais me décrire tout cela en détail.
4-9. Nârâyana dit : — Ô Nârada ! Ô Savant Érudit ! Sâdhu ! Sâdhu ! Tu as posé une belle question ! Je vais maintenant décrire mille huit noms de la Gâyatrî Devî. Écoute attentivement. Ces noms, tous destructeurs de péchés et propices, ont été composés par Brahmâ et récités pour la première fois par Lui. Son Risi est Brahmâ ; le Chhandas est Anustup ; le Devatâ est Gâyatrî ; son Vîja est Halavarna (consonnes) et son S’akti est Svaravarna (voyelles). Accomplis l’Anga Nyâsa et le Kara Nyâsa par les varnas Mâtrikâ (c’est-à-dire par les cinquante syllabes). Écoute maintenant son Dhyânam, qui fera du bien aux Sâdhakas (les pratiquants). [NB : Amga Nyâsa - Toucher les membres du corps avec la main, accompagné de mantras appropriés. Kara Nyâsa - Assigner les différentes parties des doigts et de la main à différentes divinités, généralement accompagné de prières et de gestes correspondants.] J’adore la Kumârî (vierge) Gâyatrî Devî, Celle aux yeux de lotus, chevauchant le cygne (le Prânas) et assise sur un lotus (la création) ; Elle a trois yeux et est de couleur rouge ; Elle est brillante et ornée de pierres précieuses et de joyaux rouges, blancs, verts, bleus, jaunes et autres couleurs variées ; Elle tient dans Ses mains Kundikâ, le rosaire, le lotus et fait des signes comme si elle était prête à accorder les bienfaits désirés, et à son cou est suspendue une guirlande de fleurs rouges. J’adore la Devî Gâyatrî. [Note : Les couleurs représentent les différentes émotions et sentiments.]
10-16. Je vais maintenant réciter les mille huit noms de la Gâyatrî, en commençant par la syllabe « a » et en poursuivant par a, â, i, î, etc., dans l’ordre alphabétique. Écoute ! Ses voies et ses actions ne peuvent être comprises par l’intellect (Buddhi) ; Elle est donc Achintya Laksanâ ; Elle est Avyaktâ (immanifestée ; indicible) ; Elle est Arthamâtrimahes’varî, (car Elle est la Contrôleure de Brahmâ, etc.) ; Elle est Amritârnava madhyasthâ, Ajitâ et Aparâjitâ. Tu es Animâdigunâdhârâ, Arka mandalasamsthitâ, Ajarâ, Ajâ, Aparâ, Adharmâ (elle n’a ni dharma, ni caste, etc.), Aksasûtradharâ, Adharâ ; Akârâdaksakârântâ (commençant par la syllabe « a » et finissant par la syllabe « ksa », comprenant ainsi les cinquante syllabes), Arisadvargabhedinî (détruisant les cinq passions), Anjanâdripratîkâs’â, Anjanâdrinivâsinî, Aditi, Ajapâ, Avidyâ, Aravindanibheksanâ, Antarvahihsthitâ, Avidyâdhvamsinî et Antarâtmikâ. Tu es Ajâ. Ajamukhâvâsâ (résidant dans la bouche de Brahmâ), Aravindanibhânanâ, (Vyanjanavarnâtmikâ, donc appelé) Ardhamâtrâ, Arthadânajñâ (car Elle accorde tous les Purusârthas.)
Arimandalamarddinî, Asuraghnî, Amâvâsyâ, Alaksîghnî, Antyajârchitâ. Terminez ainsi ses noms commençant par « A ». Maintenant les noms avec
[ p. 1148 ]
«Â» Tu es Âdi Laksmî, Âdi S’akti, Âkriti, Âyatânanâ, Âdityapadavichârâ, Âdityaparisevitâ, Âchâryâ, Âvartanâ; Âchârâ et Âdi Mûrti nivâsinî.
17-18. Tu es Âgneyî, Âmarî, Âdyâ, Ârâdhyâ, Âsanasthitâ, Âdhâra nilayâ (assis dans le Mulâdhâra), Âdhârâ (le Refuge de tous), et Âkâs’ânta nivâsini (de la nature d’Aham tattva ; tu es Âdyâksara samâyuktâ, Ântarâkâs’arûpinî, Âdityamandalagatâ, Ântaradhvântanâs’inî, (c’est-à-dire, destructeur du Moha de Jîvas Viennent ensuite les noms commençant par « I).
19-25. Tu es Indirâ, Istadâ, Istâ Indîvaraniveksanâ, Irâvatî, Indrapadâ, Indrânî, Indurûpinî, Iksukodandasamyuktâ, Isusandhânakârinî, Indranîlasamakârâ, Idâpingalarûpinî, Indrâksî, Îs’varî, Devî hâtrayavivarjitâ. Tu es Umâ, Usâ, Udunibhâ, Urvârukaphalânanâ, Uduprabhâ, Udumatî, Udupâ, Udumadhyagâ, Ûrdha, Ûrdhakes’î, Ûrdhadhogatibhedinî, Ûrdhavâhupriyâ, Ûrmimâlâvâggranthadâyinî. Tu es Rita, Risi, Ritumatî (la Créatrice du monde), Risidevanamaskritâ, Rigvedâ, Rinahartrî, Risimandala chârinî, Riddhidâ, Rijumârgasthâ, Rijudharmâ, Rijupradâ, Rigvedanilayâ, Rijvî, Lupta dharma pravartinî, Lûtârivarasam bhûtâ, Lûtâdivisahârinî.
26-30. Tu es Ekâksarâ, Ekamâtrâ, Ekâ, Ekaikanisthitâ, Aindrî, Airâvatârûdhâ, Aihikâmusmikapradâ, Omkârâ, Osadhî, Otâ, Otaprotanivâsinî, Aurbbâ, Ausadhasampannâ, Aupâsanaphalapradâ, Andamadhyasthitâ, Ahkâramanurûpinî. (Visagarûpinî). Terminez ainsi les noms commençant par des voyelles.
Commencez maintenant les noms en commençant par des consonnes. Tu es Kâtyâyanî, Kâlarâtri, Kâmâksî, Kâmasundarî, Kamalâ,. Kâminî, Kântâ, Kâmadâ, Kâlakanthinî, Karikumbha stana bharâ, Karavîra Suvâsinî, Kalyanî, Kundalavatî, Kuruksetranivâsinî, Kuruvinda, dalâkârâ, Kundalî et Kumudâlayâ.
31-32. Tu es Kâlajhibhâ, Karâlâsyâ, Kâlikâ, Kâlarûpinî, Kâmanîyagunâ, Kânti, Kalâdhârâ, Kumudvatî, Kaus’ikî, Kamalâkârâ, Kâmachâraprabhanjinî. Tu es Kaumarî, Karunâpângî, Kakubanta (en tant que président de tous les quartiers) et Karipriyâ.
33-37. Tu es Kes’arî, Kes’avanutâ, Kadamba Kus’umapriyâ, Kâlindî, Kâlikâ, Kâñchî, Kalas’odbhavasamstutâ. Tu es Kâmamâtâ, Kratumatî, Kâmarûpâ, Kripâvatî, Kumârî, Kunda nilayâ, Kirâtî, Kîravâhana, Kaikeyî, Kokilâlâpâ, Ketakî, Kusumapriyâ, Kamandaludharâ, Kâlî, Karmanirmûlakârinî, Kalahansagati, Kaksâ, Kritâ, Krita, Kautukamangalâ, Kastûrîtilakâ, Kamrâ, Karîndra Gamanâ, Kuhû, Karpûralepanâ, Krisnâ, Kapilâ, Kuharâs’rayâ, Kûtasthâ, Kudharâ, Kamrâ, Kuksisthâkhilavistapâ.
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Ainsi se terminent les noms avec Ka. Maintenant viennent ceux avec Kha.
38-62. Tu es Khadga Khetadharâ, Kharbhâ, Khecharî, Khagavâhanâ, Khattânga dhârinî, Khyâta, Khagarâjoparisthitâ, Khalaghnî, Khanditajarâ, Khadâksyânapradâyinî, Khandendu tilakâ.
Tu es Gangâ, Ganes’a guhapûjita, Gâyatrî, Gomatî, Gîtâ, Gândhârî, Gânalolupâ, Gautamî, Gâminî, Gâdhâ, Gandharvâpsarasevitâ, Govinda charanâ krântâ, Gunatraya vibhâbitâ, Gandharvî, Gahvarî, Gotrâ, Girîs’â, Gahanâ, Gamî, Guhâvâsâ, Gunavatî (des bonnes qualités), Gurupâpapranâs’inî, Gurbhî, Gunavatî (des trois gunas), Guhyâ, Goptavyâ, Gunadâyinî, Girijâ, Guhyamâtangî, Garudadhvajavallabhâ, Garvâpahârinî, Godâ (grille le Ciel), Gokulasthâ, Gadâdharâ, Gokarnanilaya saktâ et Guhyamandala vartinî.
Maintenant les noms avec « Gha ». Tu es Gharmadâ, Ghanadâ, Ghantâ, Ghora Dânava marddinî, Ghrinî mantra mayî (du mantra Sûrya, Ghrinî est de briller). Ghosâ, Ghanasampâtadâyinî, Ghantâra-vapriyâ, Ghrânâ, Ghrinisantustikârinî (faire plaisir au Soleil), Ghanârimandalâ, Ghûrnâ, Ghritâchî, Ghanaveginî, Gñânadhâtumayî. Tu es Charchâ, Charchitâ, Châruhâsinî, Chatulâ, Chandikâ, Chitrâ, Chitramâlyayi bhûsitâ, Chaturbhujâ. Châru dantâ, Châturî, Charitapradâ, Chûlikâ, Chitravastrântâ, Chandramah Karna Kundalâ, Chandrahâsâ, Chârudâtrî, Chakorî, Ghandrahâsinî, Chandrikâ, Chandraddhâtrî, Chaurî, Chorâ, Chandikâ, Chanchadvâgvâdinî, Chandrachûdâ, Choravinâs’inî, Châruchandana liptângî, Chanchachchâmaravîjitâ, Chârumadhyâ, Chârugati, Chandilâ, Chandrarûpinî, Châruhoma priyâ, Chârvâ, Charitâ, Chakrabâhukâ, Chandramandalamadhyasthâ, Chandramandala Darpanâ, Chakravâkastanî, Chestâ, Chitrâ, Châruvilâsinî, Chitsvarûpâ; Chandavatî, Chandramâ, Chandanapriyâ, Chodayitrî (comme poussant les Jîvas toujours à l’action), Chiraprajñâ, Châtakâ, Châruhetukî.
Tu es Chhatrayâtâ, Chhatradharâ, Chhâyâ, Chhandhahparichchhadâ, Chhâyâ Devî, Chhidranakhâ, Chhannendriyavisarpinî, Chhandonustuppratisthântâ, Chhidropadrava bhedinî, Chhedâ, Chhatres’varî, Chhinnâ, Chhurikâ et Chhelanpriyâ. Tu es Jananî, Janmrarahitâ, Jâtaveda, Jaganmayî, Jâhnavî, Jatilâ, Jatrî (Jetrî), Jarâmarana varjitâ, Jambu dvîpa vatî, JvâIâ, Jayantî, Jalasâlinî, Jitendrîyâ, Jitakrodhâ, Jitâmitrâ, Jagatpriyâ, Jâtarûpamayî, Jihvâ, Jânakî, Jagatî, Jarâ (Jayâ) Janitrî, Jahnutanayâ, Jagattrayahitaisinî, Jvâlamulî, Japavatî, Jvaraghnî, Jitavistapâ, Jitâkrântamayî, Jvâlâ, Jâgratî, Jvaradevatâ, Jvalantî, Jaladâ, Jyesthâ, Jyâghosâ sphota dinmukhî, Jambhinî, Jrimbhanâ, Jrimbhâ, Jvalanmânikya Kundalâ. Jhinjhikâ, Jhananirghosâ, Jhanjhâ
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Mâruta veginî, Jhallakîvâdya kus’alâ, Nrûpâ, Nbhujâ, Tanka bhedinî, Tanka bânasamâyuktâ, Tankinî, Tanka bhedinî, Tankîganakritâghosâ, Tankanîya mahorasâ, Tankâra Kârinî, Tha tha s’avdaninâdinî.
63-80. Viennent maintenant les noms commençant par « Da ». Ce sont :— Dâmarî, Dâkinî, Dimbhâ, Dundamâraikanirjitâ, Dâmarîtantramargasthâ, Dandadamarunâdinî, Dindîravasahâ, Dimbhalasat krîdâparâyanâ (danser avec joie dans les batailles). Puis Dhundhi vighnes’a jananî, Dhakkâ hastâ, Dhilivrajâ (suivi de S’iva ganas), Nityajñânâ, Nirupamâ, Nirgunâ et la rivière Narmadâ. Maintenant :— Trigunâ, Tripadâ, Tantrî, Tulasî, Tarunâ, Tara, Trivikramapadâ krântâ, Tûrîyapadagâminî, Tarunâ ditya samkas’â, Tâmasî, Tuhinâ, Turâ, Trikâlajñâna Sampannâ, Trivalî, Trilochanâ, Tri S’akti, Tripurâ, Tungâ, Turangavadanâ, Timingilagilâ, Tibrâ, Trisrotâ, Tâmasâdinî, Tantra mantravis’esajñâ, Tanumadhyâ, Trivipstapâ, Trisandhyâ, Tristanî, Tosâsamsthâ, Tâlapratâpinî, Tâtankinî, Tusârâbhâ, Tuhinâchala vâsinî, Tantujâlasamâyuktâ, Târahârâ valipriya, Tilahomapriyâ, Tîrthâ, Tamâla kusumâ kriti, Târakâ, Triyutâ, Tanvî, Tris’am kuparivâritâ, Talodarî, Tirobhâsâ, Tâtamka priyavâdinî, Trijatâ, Tittirî, Trisnâ, Tribidhâ, Tarunâ kritî, Tapta kânchanasamkâs’â, Tapta kâñchana bhûsanâ, Traiyambakâ, Trivargâ, Trikâlajñânadâyinî, Tarpanâ, Triptidâ, Triptâ, Tâmasî, Tumvarustutâ, Târksyasthâ, Trigunâkârâ, Tribhangî, Tanuvallarî, Thâtkârî, Thâravâ, Thântâ, Dohinî, Dînavatsalâ, Dânavanta karî, Durgâ, Durgâsuranivahrinî, Devarîti, Divârâtri, Draupadî, Dunda bhisvanâ, Devayânî, Durâvâsâ, Dâridrya bhedinî, Divâ, Dâmodarapriyâ, Dîptâ, Digvâsâ, Digvimohinî, Danda kâranya nilayâ, Dandinî, Deva pûjitâ, Deva vandyâ, Divisâdâ, Dvesinî, Dânavâ kriti, Dînanâ thastutâ, Dîksâ, Daivas’â disvarupinî, Dhâtri, Dhanurdharâ, Dhenur Dhârinî, Dharmachârinî, Dhurandharâ, Dharâdharâ, Dhanadâ, Dhânya dohinî, Dharmas’îlâ, Dhanâdhyaksâ, Dhanurvedavis’âradâ, Dhriti, Dhanyâ, Dhritapadâ, Dharmarâjapriyâ, Dhruvâ, Dhûmavatî, Dhûmakes’î Dharmas’âstraprakas’inî.
81-98. Nandâ, Nandapriyâ, Nidrâ, Nrinutâ, Nandanâtmikâ, Narmmadâ Nalinî, Nîlâ, Nîlakanthasamâs’rayâ, Rudrânî, Nârâyanapriyâ, Nityâ, Nirmmalâ, Nirgunâ, Nidhi, Nirâdhârâ, Nirupamâ, Nityas’uddhâ, Nirajñânâ, Nâdabindu Kalâtîtâ, Nâdavindu Kalâtmikâ, Nrisimhinî ; Nagadharâ, Nripanâga vibhûsitâ, Naraka Kles’anâs’inî, Nârâyanapadodbhavâ, Niravadyâ, Nirâkârâ, Nâradapriyakârinî, Nânâjyotih, Nidhidâ, Nirmalâtmikâ, Navasûtradharâ, Nîti, Nirupa drava kârinî, Nandajâ, Navaratnâdhyâ, Naimîsâranya vâsinî, Navanîtapriya, Nârî, Nîla jîmûta nisvanâ, Nimesinî, Nadîrûpâ, Nîlagrîvâ, Nis’is’varî, Nâmâvalî, Nis’umbhaghnî, Nâgaloka nivâsinî, Navajâmbû nadaprakhyâ, Nâgalokâ [ p. 1151 ] dhidevatâ, Nûpûrâ Krântacharanâ, Narachitta pramodinî, Nimagnâ rakta nayanâ, Nirghâta-sama-nisvanâ, Nandanodyânilayâ, Nirvya hoparichârinî.
99-107. Pârvatî, Paramodârâ, Parabrahmâtmikâ, Parâ, Pañchkos’avinirmuktâ, Pañchapâtaka-nâs’inî, Para chitta vidhânajñâ, Pañchikâ, Pañcharûpinî. Pûrnimâ, Paramâ Prîti, Paratejah prakas’inî, Purânî, Paurusî, Punyâ, Pundarî kanibheksanâ, Pâtâla tala nirmmagnâ, Prîtâ, Prîtivivardhinî, Pâvanî, Pâda sahitâ, Pes’alâ, Pavanâs’inî Prajâpati, Paris’rântâ, Parvatastana mandalâ, Padmapriyâ, Padmasamsthâ, Padmâksî, Padmasambhavâ, Padmapatrâ, Padmapadâ, Padminî, Priyabhâsinî, Pas’upâs’a vinirmuktâ, Purandhrî, Puravâsinî, Puskalâ, Purusâ, Parbhâ, Pârijâta Kusumapriyâ, Pativratâ, Pativratâ, Pavitrangî, Puspahâsa parâyanâ, Prajñâvatîsutâ, Pautrî, Putrapûjyâ, Payasvinî, Pattipâs’adharâ, Pankti, Pitrilokapradâyinî, Purânî, Punyas’ila, Prânatârti vinâs’inî, Pradyumnajananî; Pustâ, Pitâmahaparigrahâ, Pundarîkapurâvâsâ, Pundarîkasamânanâ, Prithujanghâ, Prithubhujâ, Prithupâdâ, Prithûdarî, Pravâlas’obhâ, Pingâksî, Pîtavâsâh, Prachâpalâ, Prasavâ, Pustidâ, Punyâ, Pratisthâ, Prânavâ, Pati, Pañchavarnâ, Panchavânî, Pañchikâ, Panjarasthitâ, Paramâyâ, Parajyotih, Paraprîti, Parâgati, Parâkâsthâ, Pares’anî, Pâvanî, Pâvaka Dyutî, Punyabhadrâ, Parichchhedyâ. Puspahâsâ, Prithûdarâ, Pîtângî, Pîtavasanâ Pîtas’ayâ, Pis’âchinî, Pîtakriyâ, Pis’âchaghnî, Pâtalâksî, Patukriyâ, Pañchabhaksapriyâchârâ, Putanâ prânaghâtinî, Punyâgavanamadhyasthâ, Punyatîrthanisevitâ, Panchângî, Parâs’akti, Paramâdhâda kârinî, Puspakândasthitâ, Pûsâ, Positâkhilavistapâ, Pânapriyâ, Pañchas’ikhâ, Pannagoparis’âyinî, Pañchamâtrâtmikâ, Prithvî, Pathikâ, Prithudohinî, Purânanyâyamîmansâ, Pâtalî, Puspagandhinî, Punyaprajâ, Pâradâtrî, Paramârgaikagocharâ, Pravâlas’obhâ, Pûrnâs’â, Prânavâ, Palhobodarî.
108-149. Phalinî, Phaladâ, Phalgu, Phutkârî, Phalakâkritî, Phanindra bhogas’ayanâ, Phanimandalamanditâ, Bâlabâlâ, Bahumatâ, BâIâtapanibhâms’ukâ, Balabbadrapriyâ, Vandyâ, Badavâ, Buddhisamstutâ, Bandîdevî, Bilavatî, Badis’aghinî, Baliprîyâ, Bândhavî, Bodhitâ, Buddhirbandhûkakusumapriyâ, Bâla bhânuprabhâkârâ, Brâhmî, Brâhmana devatâ, Brihaspatistutâ. Brindâ, Brindavana vihârinî, Bâlâkinî, Bilâhâra, Bilavasâ Bahûdakâ, Bahunetrâ, Bahupadâ, Bahukarnâvatamsikâ, Bahubâhuyutâ, Bijarûpinî, Bahurûpinî, Bindunâdakalâtitâ, Bindunâdasvarûpinî, Baddhagodhângulitrânâ, Badaryâs’ramavâsinî, Brindârakâ, Brihatskandhâ, Brihatî, Bânapâtinî, Brindâdhyaksâ, Bahunutâ, Vanitâ, Bahuvikramâ, Baddhapadmâsanâsîna, Bilvapatratalasthitâ, Bodhidrumanijâvâsâ, Badisthâ, Bindu darpanâ, Bâlâ, Vânâsanavatî, Badavanalaveginî, Brahmânda [ p. 1152 ] bahirantasthâ, Brahmakankanasûtrinî, Bhavânî, Bhîsanavatî, Bhâvinî, Bhayahârinî, Bhadrakâlî, Bhujangâksî, Bhâratî, Bhâratâs’ayâ, Bhairavî, Bhîsanâkârâ, Bhûtidâ, Bhutimâlinî, Bhâminî, Bhoganiratâ, Bhadradâ, Bhûrivikramâ, Bhûtavâsâ, Bhrigulatâ, Bhârgavî, Bhûsurârchitâ, Bhâgîrathî, Bhogavatî, Bhavanasthâ, Bhisagvarâ, Bhâminâ, Bhoginî, Bhâsâ, Bhavânî, Bhûridaksinâ, Bhargâtmikâ, Bhâmavatî, Bhavabandhavimochinî, Bhajanîyâ, Bhûtadhâtri-ranjitâ, Bhuvanes’varî, Bhujangavalayâ, Bhîmâ, Bherundâ, Bhâgadheyinî ; Tu es Mâtâ, Mâyâ, Madhumatî, Madhujihavâ, Manupriyâ, Mahâdevî, Mahâbhâgîâ, Mâliri, Mînalochanâ, Mâyâtîtâ, Madhumatî, Madhumânsâ, Madhudravâ, Mânavî, Madhusambhûtâ, Mithilâpuravâsinî, Madhukaitabhasamhartrî, Medinî, Meghamâlinî, Mandodarâ, Mahâ Mâyâ, Maithilî, Masrinapriyâ, Mahâ Laksmî, Mahâ Kâlî, Mahâ Kanyâ, Mahes’varî, Mâhendrî, Merutanayâ Mandârakusumârchitâ, Manjumanjîracharanâ, Moksadâ, Manjubhasinî, Madhuradrâvinî, Mudrâ, Malayâ, Malayânvitâ, Medhâ, Marakatas’yâmâ, Mâgadhî, Menakâtmajâ, Mahâmârî, Mahâvîrâ, Mahâs’yâmâ, Manustutâ, Mâtrikâ, Mihirâbhâsâ, Mukundapada Vikramâ, Mûlâdhârasthitâ, Mugdhâ, Manipûranivâsinâ, Mrigâksî, Mahisârûdhâ, Mahisâsuramardinî. Tu es Yogâsanâ, Yogagamyâ, Yogâ, Yauvanakâs’rayâ, Yauvanî, Yuddhamadhyasthâ, Yamunâ, Yugâdharinî, Yaksinî, Yogayuktâ, Yaksarâjaprasûtinî, Yâtrâ, Yâna bidhanajñâ, Yaduvans’asamudbhavâ, Yakârâdi-Ha Kârântâ, (tous ântahstha varnas), Yâjusî, Yajñâ rûpinî, Yâminî, Yoganiratâ. Yâtudhâna, bhayamkarî, Rukminî, Ramanî, Râmâ, Revatî, Renukâ, Ratî, Raudrî, Raudrapriyâkârâ Râma mâtâ, Ratipriyâ, Rohinî, Râjyadâ, Revâ, Rasâ, Râjîvalochanâ, Râkes’î, Rûpasampannâ, Ratnasimhâs’anasthitâ, Raktamâlyâmbaradharâ, Raktagandhânu lepanâ, Râja hamsa samârûdhâ, Rambhâ, Raktavalipriyâ, Ramanîyayugâdhârâ, Râjitâkhilabhûtalâ, Rurucharmapari-dhânâ, Rathinî, Ratnamâlikâ, Roges’î, Rogas’amanî, Râvinî, Romaharsinî, Râmachandra padâ Krântâ, Ravanachchhedakârinî, Ratnavastra parichchhinvâ, Rathasthâ, Rukma bhûsanâ, Lajjâdhidevatâ, Lolâ, Lalitâ, Lingadhârinî, Laksmî, Lolâ, Luptavisâ, Lokinî, Lokavis’rutâ, Lajjâ, Lambodarî,Lalanâ, Lokadhârinî Varadâ, Vanditâ, Vidyâ, Vaisnavî, Vimalâkriti, Vârâhî, Virajâ, Varsâ, Varalaksmî, Vilâsinî, Vinatâ, Vyomamadhyasthâ, Vârijâsanasamsthitâ, Vârunî, Venusambhutâ, Vîtihotrâ, Virûpinî, Vâyumandalamadhyasthâ, Visnurûpâ, Vidhikriyâ, Visnupatnî, Visnumatî, Vis’âlâksi, Vasundharâ, Vâmadevapriyâ, Velâ, Vajrinî, Vasudohinî, Vedâksaraparîtâmgî, Vâjapeya-phalapradâ, Vâsavî, Vâmajananî, Vaikunthanilayâ, Varâ, Vyâsapriyâ Varmadharâ, Vâlmîkiparisevitâ.
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Tu es S’akambharî, S’ivâ, S’antâ, S’aradâ, S’aranâgati, S’âtodarî, S’ubhâchârâ, S’umbhâsuramardinî, S’obhâbati, S’ivâkârâ, S’amkarârdhas’arîrini, S’onâ (rouge), S’ubhâs’ayâ, S’ubhrâ, S’irahsandhânakârinî, S’arâvatî, S’arânandâ, S’arajjyotanâ, S’ubbânanâ, S’arabhâ, S’ûlinî, S’uddhâ, S’abarî, S’ukavâhanâ, S’rîmatî, S’rîdharânandâ, S’ravanânandadâyinî, S’arvânî, S’arbharîvandyâ, Sadbhâsâ, Sadritupriyâ, Sadâdhârasthitâdevî, Sanmukhapriyakârinî, Sadamgarûpasumati, Surâsuranamaskritâ.
150-155. Tu es Sarasvatî, Sadâdhârâ, Sarvamangalakârinî, Sâmagânapriyâ, Sûksmâ, Sâvitrî, Sâmasambhavâ, Sarvavâsâ, Sadânandâ, Sustanî, Sâgarâmbarâ, Sarvais’yaryapriyâ, Siddhi, Sâdhubandhuparâkramâ, Saptarsimandalagatâ, Somamandalavâsinî, Sarvajñâ, Sândrakarunâ, Samânâdhikavarjitâ, Sarvottungâ, Sangahînâ, Sadgunâ, Sakalestadâ, Saraghâ (abeille), Sûryatanayâ, Sukes’î, Somasamhati, Hiranyavarnâ, Harinî, Hrîmkârî, Hamsavâhinî, Ksaumavastraparîtângî, Ksîrâbdhitanayâ, Ksamâ, Gâyatrî, Sâvitrî, Pârvatî, Sarasvatî, Vedagarbhâ, Varârohâ, S’rî Gâyatrî et Parâmvikâ.
156-159. Ô Nârada ! Ainsi, je t’ai décrit les mille (et huit) noms de Gâyatrî ; leur audition confère mérites, détruit tous les péchés et procure prospérité et richesse. Surtout le jour de l’Astamîtithi (huitième jour lunaire), si, après la méditation (dhyânam), l’adoration, le Homa et le japam, on récite ces paroles en compagnie des Brahmânas, on obtient toutes sortes de satisfactions. Ces mille (et huit) noms de Gâyatrî ne doivent être donnés à personne sans discernement. Ne les adresse qu’à celui qui est très dévoué, un Brahmâna et un disciple obéissant. Même si un dévot, déchu des observances de l’Âcharâ (juste voie de vie), est un grand ami, ne le lui révèle pas.
160-165. Quelle que soit la maison où ces noms sont conservés, aucune crainte ne peut s’y infiltrer, et Laksmî, la déesse de la richesse, bien qu’instable, demeure stable dans cette maison.
Ce grand secret confère des mérites, apporte la richesse aux pauvres, procure la moksa à ceux qui la désirent et exauce tous les désirs. Quiconque lit ceci est guéri de ses maladies et libéré de l’esclavage et de l’emprisonnement. Tous les grands péchés, comme le meurtre de Brâhmanes, la consommation de vin, le vol d’or, la fréquentation de l’épouse de son gourou, l’acceptation de cadeaux de personnes mauvaises et la consommation d’immangeables, sont tous anéantis, oui, anéantis en vérité ! Ô Nârada ! Ainsi t’ai-je récité ce grand secret. Tous les êtres humains s’unissent ainsi à Brahmâ (Brahama sâyujya). Vrai. Vrai. Vrai. Il n’y a pas la moindre trace de doute.
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Ici se termine le sixième chapitre du douzième livre sur les mille huit noms de la Gâyatrî dans le Mahâpurânam S’rî Mad Devî Bhâgavatam de 18 000 vers du Maharsi Veda Vyâsa.
Sur le Dîksâ vidhi ou sur les règles de l’Initiation [ p. 1154 ] 1-3. Nârada dit : J’ai entendu les mille noms ou nâma stotras équivalents dans leurs fruits à S’rî Gâyatrî, hautement puissants pour apporter une bonne fortune et tendre à une augmentation splendide de la richesse et de la prospérité. Maintenant, je veux entendre comment s’accomplissent les initiations aux Mantrams, sans lesquelles personne, qu’il soit un Brahmane, un Ksattriya, un Vais’ya ou un S’ûdra, n’est en droit d’avoir le Devî Mantra. Ô Seigneur ! Veuillez décrire les règles ordinaires (Sâmânya) et spéciales (vis’esa) de celui-ci.
4-41. Nârâyana dit : — Ô Nârada ! Écoute. Je t’explique maintenant les règles de l’initiation (Dîksâ) des disciples au cœur pur. Une fois initiés, ils ont le droit d’adorer les Dévas, le Feu et le Guru. Cette méthode d’instruction, cet acte religieux et cette cérémonie sont appelés Dîksâ (initiation), par laquelle la Connaissance Divine est transmise ; et aussitôt, cette Connaissance jaillit dans le cœur et l’esprit de l’initié, et tous ses péchés sont alors détruits. C’est ce que disent les Pandits des Védas et des Tantras. (La Connaissance Divine est comme l’éclair, le feu, surgissant et imprégnant le corps, le mental et l’âme.) Cette Dîksâ doit être suivie par tous les moyens. Elle donne d’excellents mérites et des résultats purs. Le Guru et le S’isya (disciple) doivent être très purs et vrais. (C’est la première condition essentielle. Ensuite, les résultats sont instantanés.) Tout d’abord, le gourou accomplit toutes les tâches matinales : il prend son bain et accomplit ses Sandhyâ Vandanams. Il rentre chez lui depuis les rives de la rivière avec son Kamandalu et observe le maunam (silence). Puis, pour donner la Dîksâ, il entre dans la pièce qui lui est assignée (Yâga Mandapa) et s’assoit sur une asana excellente et conçue pour plaire à tous. Il accomplit l’Âchanara et le Prânâyâma. Puis, il prend de l’eau dans son récipient Arghya, y met des parfums et des fleurs et la charge du mantra Phatkâra (c’est-à-dire condenser l’électricité de l’Esprit). Puis, prononçant le mantra Phat, il asperge les portes de la salle de culte avec l’eau et commence sa Pûjâ. Tout d’abord, en haut de la porte, à une extrémité, invoquez la Déité Gananâthâ par Son mantra ; à l’autre extrémité, invoquez Sarasvatî par Son mantra ; et au milieu, invoquez Laksmî Devî par Son mantra comme il se doit et vénérez-les avec des fleurs. Puis, à droite, vénérez Gangâ et Bighnes’a ; et à gauche, Ksettrapâla et Yamunâ, la fille du Soleil. De même, en bas de la porte, vénérez l’Astra Devatâ par le [ p. 1155 ] mantra Phat. Considérez ensuite le Mandapa tout entier comme inspiré par la présence de Devî, et voyez l’endroit tout entier comme imprégné par Elle de part en part. Répétez ensuite le mantra Phat et détruisez les obstacles célestes ainsi que ceux de l’espace intermédiaire (Antarîksa) ; frappez le sol trois fois avec le talon gauche et détruisez ainsi les obstacles terrestres. Puis, en touchant la branche gauche du choukât, avancez le pied droit et entrez dans le Mandapa. Installez ensuite le S’ânti Kumbha (le vase de la paix) et offrez l’Arghya ordinaire (Sâmânyârgha). Vénérez ensuite le Vâstunâtha et le Padmayoni avec des fleurs, du riz Âtapa et de l’eau d’Arghya, au sud-ouest, puis purifiez le Pancha Gavya. Arrosez ensuite tout le Mandapa et la porte d’entrée avec cette eau d’Arghya. Et, tout en arrosant d’eau d’Arghya,Considérez l’espace tout entier comme inspiré par la présence de la Devî, répétez le mantra Mûla avec dévotion et aspergez du mantra Phat. Le Kartâ, en prononçant le mantra « Phat », chassera tous les maux du Mandapa et, en prononçant le mantra « Hûm », aspergera d’eau tout autour, apaisant ainsi l’atmosphère et apportant la paix au cœur de tous.
Puis, brûlez l’encens Dhûpa à l’intérieur et dispersez du Vikira (eau, pâte de santal, yava, cendres, herbe de Durba avec racines et riz Âtapa). Puis, ramassez tout ce riz, etc., à l’aide d’un balai d’herbe de Kus’a, jusqu’à l’angle nord-est du Mandapa ; faites le Sankalpa et prononcez Svasti vâchana (invocation du bien), distribuez et comblez les pauvres et les orphelins de nourriture, de vêtements et d’argent. Puis, il s’inclinera devant son propre gourou et s’assiéra humblement sur le doux Âsanam qui lui a été attribué, le visage tourné vers l’est, et méditera sur la Déité (Îsta Deva) du mantra qui doit être transmis au disciple. Français Après avoir médité ainsi, il doit faire le Bhûta s’ûddhi (purification des éléments) et accomplir Nyâsa, etc., du Deya mantra (le mantra qui doit être transmis au disciple) selon les règles énoncées ci-dessous, à savoir, le Risi sur la tête ; les chhandas dans la bouche, l’Îsta Devatâ dans le cœur, Bîja sur l’anus et S’akti Nyâsa sur les deux jambes. Puis il doit faire un son trois fois en frappant sa paume et ainsi contrecarrer tous les maux de la terre et de l’espace intermédiaire, puis faire digbandhan (liaison des quartiers) par le mudrâ chhotikâ trois fois (claquement du pouce et de l’index ensemble). Français Puis effectuez le Prânâyâma avec le mantra Mûla de la prétendue Îsta-Devatâ et faites le Mâtrikâ Nyâsa dans votre propre corps, ainsi : Om Am namah s’irasi, Om Âm namah sur le visage, Om Im namah sur l’œil droit, Om Îm namah sur l’œil gauche, et ainsi de suite, en assignant dûment toutes les lettres à leurs places respectives. Puis effectuez le Karânga Nyâsa sur les doigts et le Sadanga Nyâsa ainsi : Parlez : Om Hridayâya namah, en touchant le cœur, prononcez Om S’irase svâhâ, en touchant la tête ; Om [ p. 1156 ] S’ikhâyai Vasat, en touchant la touffe ; Om Kavachâya Hûm, en touchant le Kavacha, « Om netratrayâya Vausat », en touchant l’œil, et « Om Astrâya Phat », en touchant les deux côtés de la main, la paume et le dos. Terminez ensuite le Nayâsa en récitant le Varnanyâsa du mantra Mûla aux endroits récités dans les kalpas correspondants (c.-à-d. la gorge, le cœur, les bras, les jambes, etc.).
Ô Nârada ! Considérez ensuite, dans votre corps, le siège d’un Âsana (siège) propice et placez le Nyâsa du Dharma à droite, le Jñânam à gauche, le Vairâgyam (l’impassibilité) sur la cuisse gauche, la prospérité et la richesse sur la cuisse droite, le non-Dharma dans la bouche et le Non-Jñânam à gauche, l’Avairâgyam (la passion) sur le nombril, et la pauvreté à droite. Pensez ensuite aux pieds de l’Âsana (le corps) comme au Dharma, etc., et à tous les membres comme à l’Adharma (non-Dharma). Au milieu de l’Âsana (le corps), c’est-à-dire dans le cœur, considérez Ananta Deva comme un lit douillet et, sur celui-ci, un lotus pur représentant cet univers des cinq éléments. Puis, faites Nyâsa du Soleil, de la Lune et du Feu sur ce lotus et imaginez le Soleil comme composé de douze Kalâs (chiffres), la Lune comme composée de seize Kalâs (chiffres) et le Feu comme composé de dix Kalâs. Par-dessus, faites Nyâsa de Sâttva, Râja et Tâmo Gunas, Âtmâ, Antarâtmâ, Paramâtmâ et Jñânâtmâ, puis imaginez-le comme l’autel de son Îsta où le dévot doit méditer sur son Îsta Devatâ, la Mère Suprême. Nyâsa – assignation des différentes parties du corps à différentes divinités, généralement accompagnée de prières et de gestes correspondants. Ensuite, le dévot doit accomplir l’adoration mentale du Deya Mantra Devatâ selon les règles de son propre Kalpa ; il doit ensuite montrer tous les Mudrâs, énoncés dans le Kalpa, pour la satisfaction du Deva. Les Devas deviennent très heureux lorsque tous ces Mudrâs leur sont montrés.
42-46. Ô Nârada ! Maintenant, dresse un hexagone à gauche ; à l’intérieur, une figure circulaire ; à l’intérieur, un carré ; puis, à l’intérieur de ce carré, dessine un triangle et, par-dessus, dessine le S’ankha Mudrâ. Après avoir terminé la Pûjâ des Six Déités aux six coins de l’hexagone, le Feu, etc., prends le trépied de la S’ankha (conque), l’asperge du Phat mantra et place-le à l’intérieur du triangle. Prononce ensuite le mantra « Mam Vahniman dalâya Das’a Kalâtmane Amuka Devyâ Arghyapâtrasthânâya namah » et, adorant ainsi le récipient S’ânkhya, place-le à l’intérieur du mandala. Puis, adore dans le S’ankha pâtra, les dix Kalâs du Feu, en commençant par l’est, puis le sud-est, et ainsi de suite. Saupoudrez le S’ankha (conque) avec le mantra Mûla et, en méditant dessus, placez le S’ankha (conque) sur le trépied. Répétez le mantra « Am Sûrya mandalâya Dvadas’akalâtmane Amukodevyâ »
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Français « Arghyapâtrâya namah » dans le S’ankha d’Arghyapâtra, aspergez d’eau le S’ankha avec le Mantra « Sam S’ankhya namah ». Adorez dans l’ordre approprié les douze Kalâs du Soleil Tapinî, Tâpinî, Dhûmrâ, etc., prononcez les cinquante syllabes de la Mâtrikâ dans un ordre inverse (c’est-à-dire en commençant, voir le Sâradâ Tilaka, par Ksam, Ham, Sam, Sam, S’am, etc.) et en répétant le Mûla Mantra également dans un ordre inverse, remplissez le S’ankha aux trois quarts d’eau. Ensuite, accomplissez-y le Nyâsa de Chandrakalâ et en prononçant le Mantra « Um Soma mandalâya Sodas’akalâtmane Amukademtâyâ Arghyâ-mritâya namah », adorez dans cette conque. Ensuite, avec l’Ankus’a mudrâ, invoquez tous les tîrthas présents, en répétant le mantra « Gange Cha Yamune chaiva, etc. », et répétez huit fois le Mûla Mantra (le mantra de base). Puis, accomplissez le S’adamga Nyâsa dans l’eau et, avec le mantra « Hridâ namah, etc. », adorez et, en répétant huit fois le Mûla Mantra, recouvrez le tout de Matsyamundrâ. Ensuite, placez sur le côté droit du S’ankha, le Proksanî Pâtra (le récipient Kos’â d’où l’on prend l’eau pour l’aspersion) et versez-y un peu d’eau. Avec cette eau, aspergez et purifiez tous les objets du culte ainsi que votre propre corps et considérez votre Âtman comme pur et saint.
47-81. Après avoir accompli les œuvres jusqu’à la pose de Vis’esârghya, le dévot doit ériger le mandala Sarvato bhadra sur l’autel et y déposer le riz S’âli. Ensuite, étendre de l’herbe Kus’a sur ce mandala et y placer un Kurcha, beau et propice, composé de vingt-sept herbes Kus’a nouées avec Venyagra granthi. Vénérer ici l’Âdhâra S’akti, Prakriti, Kûrma, S’esa, Ksamâ, Sudhâsindhu, Manimandala, Kalpa vriksa, Îsta devatâ et le Pîtha (Durgâ Devî yoga pîthâya namah). Puis, prendre une kumbha (jarre d’eau) entière et sans défaut, la laver à l’intérieur avec le Phat mantra et l’entourer trois fois de fil rouge, symbolisant les trois Gunas. Placez dans ce vase les neuf joyaux (Nava ratna) avec Kurcha, vénérez-le avec des parfums et des fleurs, déposez-les dans le vase en répétant le Pranava, et placez-le sur le Pîtha (siège). Considérez ensuite le Pîtha et le Kumbha (vase à eau) comme un seul et même objet, versez l’eau des Tîrthas en répétant dans l’ordre inverse les Mâtrikâ Varnas (de Ksa à Ka) et remplissez-le en pensant à l’Îsta Deva et en répétant le mantra de base. Placez les nouvelles branches fraîches (Pallavas) d’As’vattha, de Panasa et de manguiers, etc., dans le vase, couvrez-en l’ouverture, placez-y des fruits, du riz et du chasaka (miel) et enveloppez-le de deux tissus rouges. Effectuez ensuite le Prâna-Pratisthâ et invoquez l’Esprit de la Devî par le Prânasthâpana Mantra, montrez les Mudrâs, Âvâhana, etc., et ainsi satisfaites la Devî. Faites ensuite la Sodas’opachâra Pûjâ de la Devî après avoir médité sur la Parames’varî selon les règles du Kalpa.
Offrez d’abord un message de bienvenue devant la Devî, puis offrez dûment le Pâdya, l’Arghya, l’eau d’Âchamanîya, le Madhuparka et les huiles, etc., pour le bain. Offrez ensuite de beaux vêtements de soie rouge et divers bijoux et ornements ; en répétant les syllabes Mâtrikâ électrifiées par le Deya Mantra, vénérez tout le corps de la Devî avec des parfums et des fleurs. Offrez ensuite à la Devî le doux parfum de Kalâguru mélangé à du camphre et de la pâte de santal Kâs’mîri mélangée à du Kastûrî et diverses fleurs parfumées, par exemple, les fleurs de Kunda, etc. Offrez ensuite le Dhûpa préparé à partir d’Aguru, de Guggula, d’Us’îra, de pâte de santal, de sucre et de miel et sachez que le Dhûpa est très agréable à la Devî. Offrez ensuite diverses lumières et offrandes de fruits, de légumes et de nourriture. Veillez à asperger tout avec l’eau du Kosâ, purifiant ainsi, avant de l’offrir à la Devî. Puis, accomplissez l’Anga Pûjâ et l’Âvarana-Pûjâ de la Devî, puis accomplissez le devoir de Vais’vadeva. À droite de la Devî, érigez un autel (sthandila) de six pieds carrés et installez-y Agni (Feu). Invoquez-y la Déité en pensant à Sa Forme et adorez-La avec des parfums et des fleurs. Puis, avec le Mantra Vyârhiti préfixé par Svâhâ et le Mantra Mûla (Deya), accomplissez la cérémonie du Homa avec des oblations, du charu et du ghee, vingt-cinq fois. Puis accomplissez à nouveau le Homa avec Vyârhiti. Ensuite, adorez la Devî avec des parfums, etc., et considérez la Devî et Pîtha Devatâ comme une seule et même personne. Puis, prenez congé (visarjana) de l’Agni (Feu). Offrez des valis (sacrifices) tout autour aux Pârs’vadas de la Devî avec le reste du charu du Homa.
Maintenant, adorez à nouveau la Devî avec cinq offrandes, offrez du bétel, un parapluie, du châmara et autres, et répétez le mantra Mûla mille fois. Après avoir terminé le Japam, placez Karkarî (une jarre à eau percée de petits trous au fond, comme dans un tamis) sur le riz dans le coin nord-est, invoquez la Devî et adorez-la. En prononçant le mantra « Raksa Raksa », humidifiez l’endroit avec l’eau qui sort de Karkarî et répétez le mantra Phat. Après avoir de nouveau vénéré la Devî, placez Karkarî à la bonne place. Ainsi, le Guru termine la cérémonie d’Adhivâsa (précédente), prend ses repas avec le disciple et dort cette nuit-là sur cet autel.
82-106. Ô Nârada ! Je vais maintenant décrire brièvement le Homa Kunda (un trou rond dans le sol consacré à la Déité) et la cérémonie du Samskâra du Sthandila (l’autel sacrificiel). En prononçant d’abord le mantra Mûla, fixez votre regard sur le Kunda ; puis aspergez-le d’eau et du mantra Phat pour chasser les mauvais esprits. Puis, avec le mantra « Hûm », aspergez-le à nouveau d’eau.
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Tracez ensuite à l’intérieur trois lignes, Prâgagra et Udagagra (à l’est et au nord). Arrosez-la d’eau et de Pranava, puis adorez-la dans le Pîtha en prononçant les mantras d’Âdhâra S’aktaye namah à Amuka Devî Yoga Pîthâya namah. Invoquez, dans ce Pîtha, le Très-Haut, Qui est S’iva S’ivâ, avec toute l’unité du cœur, et adorez-la avec des parfums et des offrandes. Imaginez ensuite un instant que Devî a pris un bain et qu’elle ne fait qu’un avec S’ankara. Apportez ensuite du feu dans un récipient et prenez-en un morceau enflammé, jetez-le dans l’angle sud-ouest. Puis, purifiant par le regard et abandonnant les portions de Kravyâdah, transmettez le Chaitanya par « Ram », le Vahnivîja répétant « Om » dessus sept fois. Montrez ensuite le Dhenumudrâ et protégez-le par Phat Kâra, puis couvrez-le, voilez-le, du mantra « Hûm ». Puis, tournez le feu, ainsi vénéré avec de la pâte de santal, etc., trois fois sur le Kunda. Les deux genoux au sol, répétant le Pranava, considérez l’Agni comme le Vîrya de S’iva et jetez-le sur le yoni de la Devî dans le Pîtha. Offrez ensuite l’Âchamana, etc., au Deva et à la Devî et adorez-le. Allumez ensuite la flamme avec le mantra « Chit Pingala Hana Hana Daha Daha Pacha Pacha Sarvajñâ Jñâpaya Svâhâ ». Prononcez ensuite le stotra à l’Agni Deva avec grand amour, en répétant le mantra « Agnim Prajvalitam vande Jâtavedam Hutâs’anam suvarna varnamamalam samiddham Visvatomukham ». Puis accomplissez le Sadamganyâsa à l’Agni Deva « Om Sahasrârchchise namah, Om Svasti Pûrnâya Svâhâ », « Om Uttistha purusâya vasat », « Om Dhûma vyâpine Hûm Om Sapta Jihvâya vausat » « Om Dhanur dharâya Phat ». En répétant les six mantras ci-dessus, accomplissez le Nyâsa sur le cœur, etc., les six endroits. Maintenant, méditez sur l’Agni comme étant d’une couleur dorée, à trois yeux, assis sur un lotus et tenant dans Ses quatre mains les signes d’octroi de bénédictions, S’akti, Svastika et le signe de « pas de peur », méditez également sur Agni, comme le siège du plus grand auspicieux. Puis humidifiez le Kunda sur le haut de la ceinture (mekhalâ) avec de l’eau. Ensuite, étendez l’herbe Kus’a tout autour et dessinez l’Agni yantra par-dessus, c’est-à-dire un triangle, un hexagone, un cercle, une figure à huit pétales et Bhûpura ; placez plutôt ce dessin devant l’Agnisthâpanâ. Maintenant, méditez uniquement sur cela. Puis, dans le Yantra, récitez « Vais’vânara Jâtaveda Lohitâksa sarvakarmâni Sâdhaya Svâhâ » et adorez Agni. Puis, au centre et dans l’hectagone aux angles, adorez le Saptajihvâ (sept langues : Hiranya, Gaganâ, Raktâ, Krisnâ, Suprabhâ, Bahurûpâ, Atiraktikâ) et ensuite, dans le péricarpe du lotus, adorez les Anga Devatâs. Récitez ensuite les mantras suivants à l’intérieur des huit pétales :— « Om Agnaye Jâtavedase namah », « Om Agnaye Saptajihvâya namah », « Om Agnaye Havyavâhanâya [ p. 1160 ] namah », « Om Agnaye As’vodarajâya namah », « Om Agnaye Vais’vânarâya namah », « Om Agnaye Kaumâra tejase namah », « Om Agnaye Vis’vamukhâya namah,« Om Agnaye Devamukhâya namah » et, considérant les formes qui détiennent la S’akti et la Svastik, adorez-les. Considérez ensuite Indra et les autres Lokapâlas (régents des différents quartiers) situés à l’est, au sud-est, etc., avec leurs armes, la foudre et les autres armes, et adorez-les ainsi.
107-134. Ô Nârada ! Purifie ensuite les louches sacrificielles, etc., le sruk, le sruva, etc., et le ghee ; puis, prenant le ghee par sruva, poursuis la cérémonie du Homa. Divise le ghee de l’Âjyasthâlî (le récipient dans lequel est conservé le ghee destiné au Homa) en trois parties ; prends le ghee du côté droit et, en disant « Om Agnaye Svâhâ », offre des oblations sur l’œil droit de l’Agni ; prends le ghee du côté gauche et, en disant « Om Somâye Svâhâ », offre des oblations sur l’œil gauche de l’Agni ; prends le ghee du centre et, en disant « Om Agnisomâbhyâm Svâhâ », offre des oblations sur l’œil central de l’Agni. Prenez à nouveau du ghee du côté droit et, en prononçant « Om Agnaye Svistakrite Svâhâ », offrez des oblations à la bouche de l’Agni. Le dévot doit ensuite répéter « Om Bhuh Svâhâ », « Om Bhuvah Svâhâ », « Om Svah Svâhâ » et offrir trois fois les oblations ; il doit ensuite offrir trois fois les oblations avec le mantra Agni. Après cela, ô Muni ! pour la fécondation et chacun des dix Samskâras, la cérémonie de naissance, la tonsure, etc., il doit répéter le mantra Pranava et offrir les huit oblations de ghee à chaque occasion. Écoutez maintenant les dix Samskâras : (1) la fécondation, (2) le Pumsavan (cérémonie célébrée dès qu’une femme perçoit que le fœtus est prêt), (3) le Sîmantonnayana (cérémonie observée par les femmes au quatrième, sixième ou huitième mois de grossesse), (4) le Jâta Karma (cérémonie à la naissance d’un enfant), (5) le Nâmakarana (nommer l’enfant), (6) le Niskrâmana (cérémonie célébrée lorsqu’un nouveau-né est sorti de la maison pour la première fois à l’air libre, généralement au quatrième mois), (7) l’Annaprâs’ana (quand le riz est mis dans la bouche de l’enfant), (8) le Chûdâkarana (cérémonie de la première tonsure), (9) l’Upanayana (tenir le fil sacrificiel ; (10) le Godâna et l’Udvâha (don de vaches et mariage). Ceux-ci sont énoncés dans les Védas. Adorez ensuite S’iva Pârvatî, le Père et la Mère d’Agni et prenez congé d’eux. Ensuite, au nom d’Agni, offrez cinq Samidhas (combustible) imbibés de ghee et offrez une oblation de ghee à chacun des Âvarana Devatâs.
Ensuite, prenez le ghee par le S’ruk et recouvrez-le avec le S’ruva, offrez dix oblations à Agni et à Mahâ Ganes’a avec des mantras se terminant par Vausat,
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Les mantras du Mahâ Ganes’a sont les suivants : (1) Om, Om Svâhâ (2) Om S’rîm Svâhâ, (3) Om S’rîm Hrîm Svâhâ, (4) Om S’rîm Hrîm Klîm Svâhâ, (5) Om S’rîm Hrîm Klîm Glaum Svâhâ, (6) Om S’rîm Hrîm Klîm Glaum Gam Svâhâ, (7) Om S’rîm Hrîm Klîm Glaum ityantah Gam Ganapataye Svâhâ, (8) Om Vara Varada ityantah Svâhâ, (9) Sarvajanam me Vas’am ityanto Svâhâ et (10) Ânaya Svâhâ ityantah.
Ensuite, accomplissez la Pîtha Pûjâ dans l’Agni, méditez sur le Deya Îstadeva et vénérez-le. Offrez ensuite vingt-cinq oblations à son visage en répétant le Mûla Mantra. Pensez ensuite à lui et à Agni Deva comme étant un et identique, puis à nouveau comme étant un avec Âtman. Offrez ensuite des oblations à chacun des Sadamga Devatâs séparément. Cherchez ensuite les Nâdis (veines) de Vahni et d’Îsta Devatâ et offrez vingt et une oblations. Offrez ensuite des oblations à chacun des deux Devatâs séparément. Offrez ensuite mille huit oblations à l’Îsta Deva avec du Til imbibé de ghee ou avec les ingrédients énumérés dans le Kalpa. Ô Muni ! Ainsi achevant la cérémonie du Homa, considérez que l’Îsta Deva (la Devî), Agni et les Déités Âvarana sont tous satisfaits. Ensuite, sur ordre du Guru, le disciple doit prendre son bain, effectuer son Sandhyâ, etc., et revêtir de nouveaux vêtements (tissu et châdar) et des ornements en or. Il doit ensuite se rendre au Kunda, Kamandalu à la main et le cœur pur. Il doit s’incliner devant les anciens et les supérieurs assis dans l’assemblée et prendre place dans son Âsana. Le S’rî Guru Deva regarde alors le disciple avec bienveillance et pense au Chaitanya du disciple dans son propre corps (celui du Guru). Puis le Guru Deva accomplit le Homa et regarde le disciple d’un regard divin, afin que le disciple acquière le cœur pur et puisse obtenir les faveurs des Devas. Ainsi, le Guru doit purifier tous les Adhvas (les passages) du corps du disciple.
Français Ensuite, le Guru doit toucher respectivement les pieds, l’organe génital, le nombril, le cœur, le front et la tête du disciple avec Kûrcha (un bouquet d’herbe Kus’a) et til trempé dans du ghee, dans sa main gauche et offrir à chaque contact huit oblations, en répétant le mantra « Om adya S’isyasya Kalâdhvânam S’odhayâmi Svâhâ, etc. » Ainsi le Guru purifierait Kalâdhva (dans les pieds) Tattvâdhva (dans l’organe génital), Bhûvanâdhva (dans le nombril), Varnâdhva (dans le cœur), Padâdhva (dans le front) et Mantrâdhva (sur la tête), les six Adhvâs et penserait que tout cela est dissous dans Brahmâ (Brahmalîna).
135-155. Ensuite, le Guru considère que tous ces êtres sont nés de Brahmâ et transfère au disciple la Chaitanya qui était en lui. Ensuite, le Guru doit offrir Pûrnâhuti et considérer [ p. 1162 ] l’Îsta Devatâ, placée dans le feu par le mantra visarjana pour les besoins du Homa, comme entrée dans la jarre d’eau. Il doit accomplir à nouveau le Vyârhiti Homa et offrir tous les Amgâhutis (oblations à tous les membres) du feu, puis quitter le feu en retirant la Déité de la jarre dans son propre corps. Prononçant ensuite le mantra Vausat, il bandait les yeux du disciple avec un morceau de tissu et l’amenait du Kunda au mandala. Il lui demandait d’offrir des puspânjali (fleurs dans sa paume) à l’Îsta deva. Il retirait ensuite le bandage ou le morceau de tissu de ses yeux et lui demandait de s’asseoir sur le siège Kusâsana. Ainsi, le gourou, après avoir purifié les éléments du corps du disciple et accompli le Nyâsa du mantra Deya, le faisait asseoir dans un autre mandala. Il touchait ensuite la tête du disciple avec les brindilles (Pallavas) du Kunda, répétait le mantra Mâtrikâ et lui faisait prendre son bain avec l’eau de la jarre considérée comme le siège de l’Îsta deva. Enfin, pour la protection du disciple, il l’aspergeait (abhiseka) avec l’eau du vase Vardhani placé dans le coin nord-est. Le disciple se levait alors, revêtait ses nouveaux vêtements, se couvrait le corps de cendres et s’asseyait près du Guru. Lorsque le Guru miséricordieux considérait que la S’iva S’akti avait quitté son corps et que la Force Divine, la Devî, était entrée dans le corps du disciple, c’est-à-dire qu’il lui imposait la délivrance, il considérait le disciple et la Devatâ comme une seule et même personne. Il l’adorait alors avec des fleurs et des parfums. Il posait alors sa main droite sur la tête du disciple et répétait clairement à son oreille droite le Mahâ Mantra de la Mahâ Devî. Le disciple devait également répéter le Mahâ Mantra cent huit fois, puis se prosterner devant le Guru, s’inclinant ainsi devant lui, qu’il considérait alors comme l’incarnation de la Deva.
Le disciple, le dévot du Guru, donnerait alors au Guru, en guise de Daksinâ, tous ses biens et toutes ses richesses, pour toute sa vie. Il donnerait ensuite sa Daksinâ aux prêtres et ferait des aumônes aux vierges, aux Brâhmanes, aux pauvres, aux indigents et aux orphelins. Il ne doit en aucun cas être avare. Ô Nârada ! Ainsi, le disciple se considérerait béni et s’attacherait quotidiennement à répéter le Mahâ Mantra. C’est ainsi que je vous l’ai décrit plus haut.
Le plus excellent Dîksâ. En pensant à tout cela, vous devez demeurer constamment engagé dans l’adoration des pieds pareils-au-lotus de la Grande Devî. Il n’y a pas de Dharma plus élevé que celui-ci en ce monde pour les Brâhmanas. Les adeptes des Védas transmettraient ce Mantra selon les règles énoncées respectivement dans leurs propres Grihya Sûtras ; et les Tântrikas [ p. 1163 ] feraient de même selon leurs propres Tantras. Les Vaidiks ne devraient pas suivre les règles du Tantra et les Tantriks ne doivent pas suivre les règles du Vaidik. Ainsi le disent tous les S’âstras. Et ceci est le Credo Sanâtan. Nârâyana dit : Ô Nârada ! J’ai décrit tout ce que tu m’as demandé au sujet du Dîksâ ordinaire. En bref, l’essentiel est que vous demeuriez toujours absorbé par l’adoration de la Parâ S’akti, la Force suprême, la Mahâ Devî. Que dire de plus que j’ai obtenu le plus grand plaisir et le Nirvâna, la paix qui surpasse toute compréhension, en adorant quotidiennement et comme il se doit ces Pieds de Lotus. Vedavyâsa dit : — Ô Mahârâja ! Ô Janamejayan ! Après avoir prononcé ce Dîksâtattva, le plus grand Yogi Bhagavân Nârâyana, médité par les Yogis, ferma les yeux et resta absorbé en Samâdhi, dans la méditation des Pieds de Lotus de la Devî.
Connaissant ce Tattva Suprême, Nârada, le chef des Risis, s’inclina aux pieds du Grand Guru Nârâyana et s’en alla immédiatement pour accomplir la tapasyâ afin qu’il puisse lui aussi voir la Mahâ Devî.
Ici se termine le septième chapitre du douzième livre sur le Dîksâ vidhi ou sur les règles de l’Initiation dans le Mahâpurânam S’rî Mad Devî Bhâgavatam de 18 000 vers du Maharsi Veda Vyâsa.
Sur l’apparition de la S’akti la plus élevée [ p. 1163 ] 1-8. Janamejaya s’adressa à Veda Vyâsa : — Ô Bhagavân ! Tu es le connaisseur de tous les Dharmas et Tu es le chef, la couronne des Pandits, connaissant tous les S’âstras. Maintenant, je Te demande comment se fait-il que les deux fois nés aient cessé d’adorer la S’akti la plus élevée, la Gâyatrî, et qu’ils adorent maintenant les autres Devatâs, malgré le commandement clair des S’rutis selon lequel l’adoration de la Gâyatrî est nityâ, c’est-à-dire qu’elle doit être accomplie quotidiennement et en tout temps, en particulier pendant les trois périodes Sandhyâ, par tous les deux fois nés ?
Dans ce monde, certains sont des dévots de Visnu, d’autres des disciples de Ganapatî, d’autres des Kâpâlikas, d’autres encore suivent les doctrines répandues en Chine ; d’autres encore sont des disciples de Bouddha ou de Chârvâka ; certains encore portent l’écorce des arbres, d’autres errent nus. On voit ainsi diverses personnes n’avoir aucune trace de foi dans les Védas.
Ô Brâhmana ! Quelle est la véritable cause cachée de tout cela ? Veuillez m’en informer. On voit encore de nombreux hommes, versés dans diverses métaphysiques et logiques, titulaires de licences et de masters, mais qui, là encore, n’ont aucune foi dans les Védas. Comment cela ? Personne ne veut consciemment de quoi que ce soit de mauvais augure. Mais comment se fait-il que ces soi-disant érudits soient pleinement conscients et pourtant étonnamment dépourvus de toute trace de foi dans les Védas ? Veuillez m’en indiquer la cause, ô Toi ! Le plus grand des connaisseurs des Védas.
Il y a encore une autre question : Tu as décrit auparavant les gloires de Manidvîpa, le lieu le plus élevé et le meilleur de la Devî. Maintenant, je veux savoir en quoi ce Dvîpa est plus grand que le grand. Satisfaits ce serviteur en décrivant ces choses. Si le Guru le veut, il révèle même le plus grand et le plus élevé des secrets ésotériques à son disciple.
9-10. Sûta prit la parole : — En entendant les paroles du roi Janamejaya, le Bhagavân Veda Vyâsa commença à répondre aux questions dans l’ordre. Cette audition accroît la foi du deux fois né dans les Védas.
11-30. Vyâsa dit : — Eh bien, ô Roi, as-tu posé cette question en temps voulu et au moment opportun. Tu es intelligent et il semble que tu aies foi dans les Védas. Je réponds maintenant. Écoute. Autrefois, les Asuras, fous d’orgueil, combattirent les Dévas pendant cent ans. La guerre fut extraordinaire et remarquable. Au cours de cette grande guerre, diverses armes furent utilisées, agrémentées de nombreux Mâyâs ou artifices ingénieux. Elle tendait à détruire le monde entier. Par la miséricorde de la S’akti la plus élevée et la plus exaltée, les Daityas furent vaincus par les Dévas lors de cette Grande Guerre. Ils quittèrent les Cieux et la Terre pour se rendre dans les régions inférieures, le Pâtâla. Les Dévas, ravis, commencèrent à s’attarder sur leurs propres prouesses et s’enorgueillirent. Ils commencèrent à dire : — « Pourquoi la victoire ne serait-elle pas nôtre ? Pourquoi nos gloires ne sont-elles pas grandes ? Nous sommes de loin les meilleurs ! Où sont les Daityas ? Ce sont des démons, impuissants. Nous sommes les causes de la création, de la préservation et de la destruction. Nous sommes tous glorieux ! Oh ! Que peut-on dire devant nous en faveur des Asuras, les démons ? » Ainsi, ignorant la S’akti suprême, les Dévas étaient dans l’illusion. À cet instant, voyant leur situation critique, la Mère du Monde eut pitié d’eux et, pour leur faire grâce, ô Roi ! Elle apparut devant eux sous la forme de la Très Vénérable, la Grande Lumière Sainte. Elle était resplendissante comme dix millions de Soleils, et aussi fraîche que dix millions de Lunes. Elle était brillante et éblouissante comme dix millions d’éclairs, sans mains ni pieds, et d’une beauté extrême ! Jamais cela n’avait été vu auparavant ! Voyant cette Lumière Extraordinaire, Belle et Ravissante, les Dévas furent stupéfaits ; ils parlèrent entre eux ainsi : « Qu’est-ce que c’est ! Qu’est-ce que c’est ! Est-ce l’œuvre des Daityas ou de quelque autre grand Mâyâ (Mayic) joué par eux, ou est-ce l’œuvre d’un autre pour créer la surprise des Devas ! Ô Roi ! Alors ils se rassemblèrent tous et décidèrent de s’approcher de cette Adorable [ p. 1165 ] Lumière et de lui demander ce qu’elle était. Ils détermineraient alors sa force et décideraient de la suite. Ainsi, parvenant à cette conclusion ultime, Indra appela Agni et dit : « Ô Agni ! Tu es le porte-parole des Devas. Par conséquent, va d’abord vérifier distinctement ce qu’est cette Lumière. » En entendant ces paroles d’Indra, Agni, exalté par sa propre prouesse, quitta immédiatement les lieux et se rendit vers cette Lumière. Voyant Agni arriver, la Lumière s’adressa à lui ainsi : « Qui es-tu ? Quelle est ta force ? Dis-le-moi. » À cela, Agni répondit : « Je suis Agni. Tous les yajñâs, ordonnés dans les Védas, sont accomplis par moi. Le pouvoir de tout brûler dans cet univers réside en moi. » Alors cette adorable Lumière prit un brin d’herbe et dit : « Ô Agni ! Si tu peux tout brûler dans cet univers, brûle donc ce brin d’herbe insignifiant. » Agni fit de son mieux pour brûler le brin d’herbe, mais il n’y parvint pas.Il prit honte et retourna rapidement auprès des Dévas. Interrogé par eux, Agni leur raconta tout et dit : « Ô Dévas ! Sachez en vérité que notre fierté d’être suprêmes est entièrement fausse. »
31-50. Indra interrogea alors Vâyu (le vent) et dit : « Ô Vâyu ! Tu résides dans cet univers, de part en part ; par tes efforts, tout se meut ; tu es donc le Prâna de tous ; il est possible que toutes les forces soient concentrées en toi. Va et découvre quelle est cette Lumière ? En vérité, je ne vois personne d’autre ici que toi qui puisse découvrir cette grande et adorable Lumière. » En entendant ces paroles louables d’Indra, Vâyu se sentit transporté d’allégresse et se rendit aussitôt à l’endroit où se trouvait cette Lumière. Voyant Vâyu, la Lumière, le Yaksa, le demi-dieu, l’Esprit demanda d’une voix douce : « Qui es-tu ? Quelle force as-tu en toi ? Dis-moi tout cela. » Sur ce, Vâyu parla avec arrogance : « Je suis Mâtarisvan, je suis Vâyu ; quant à ma force, je peux tout mouvoir et tout maintenir. C’est par ma force que cet univers existe, qu’il est vivant et bouillonnant de mouvements et d’œuvres. » Cette Masse de Lumière Suprême répondit alors : « Ô Vâyu ! Déplace cette paille qui se trouve devant toi, et si tu ne peux pas, abandonne ton orgueil et retourne honteusement auprès d’Indra. » Vâyu fit alors de son mieux, mais, hélas ! il ne put déplacer la paille d’un iota !
Vâyu abandonna alors son orgueil et retourna auprès des Dévas. Il leur parla du Yaksa (une sorte de demi-dieu, un fantôme). Ô Dévas ! Notre orgueil est vain ; nous ne pouvons en aucun cas déterminer la nature de cette Lumière. Il semble que cette Sainte Lumière, adorée de tous, soit extraordinaire. Alors tous les Dévas parlèrent d’une seule voix à Indra :
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« Quand Tu seras le Roi des Dévas, va donc toi-même découvrir la réalité de Sa Nature. » Indra, alors, plein d’orgueil, se rendit lui-même vers la Lumière ; la Lumière, elle aussi, commença à disparaître progressivement du lieu, et finit par disparaître de la vue d’Indra. Lorsqu’Indra réalisa qu’il ne pouvait même pas parler à Cette Lumière, il fut profondément honteux et commença à concevoir son propre néant. Il pensa ainsi : « Je ne retournerai pas vers les Dévas. Que leur dirai-je ? Jamais je ne leur dévoilerai mon infériorité ; mieux vaut mourir que faire cela. L’honneur personnel est le seul trésor des grands et des honorables. Si l’honneur a disparu, à quoi bon vivre ? » Ô Roi ! Alors Indra, le Seigneur des Dévas, abandonna son orgueil et se réfugia auprès de Cette Grande Lumière qui révéla, avant longtemps, un caractère si glorieux. À ce moment, une voix céleste se fit entendre des Cieux : « Ô Indra ! Vas-y maintenant et fais le japam, la récitation du Mâyâ Vîja Mantra, le Mantra fondamental de Mâyâ. Tous tes ennuis seront alors terminés. » Entendant cette voix céleste, Indra se mit à réciter le Mâyâ Vîja, le Mantra-semence de Mâyâ, avec une concentration intense et sans aucune nourriture.
51-61. Puis, le neuvième jour lunaire du mois de Chaitra, lorsque le Soleil entra dans le méridien, apparut soudain à cet endroit une immense masse de lumière, comme on l’avait déjà vue. Indra vit alors, au sein de cette masse de lumière, une forme vierge en pleine jeunesse. L’éclat de son corps était semblable à celui de dix millions de soleils levants ; et sa couleur était d’un rouge rosé, comme une fleur de Javâ épanouie. Sur son front brillait le doigt de la Lune ; sa poitrine était généreuse et, bien que voilée sous le tissu, elle paraissait d’une grande beauté. Elle tenait un nœud coulant et un aiguillon dans ses deux mains, et ses deux autres mains indiquaient des signes de faveur et d’intrépidité.
Son corps était paré de divers ornements et paraissait de bon augure et d’une beauté extrême ; nulle part ailleurs on ne peut voir une femme aussi belle qu’elle. Elle était semblable à un Kalpa Vriksa (arbre céleste qui exauce tous les désirs) ; elle avait trois yeux et sa tresse de cheveux était cerclée de guirlandes Mâlatî. Elle était louée des quatre côtés par les Quatre Védas, incarnés, dans leurs Formes respectives. L’éclat de ses dents projetait un éclat sur le sol comme si elles étaient ornées de joyaux Padmarâga. Son visage était souriant. Ses vêtements étaient rouges et son corps recouvert de pâte de santal. Elle était la Cause de toutes les causes. Oh ! Elle était toute pleine de Miséricorde. Ô Roi Janamejaya ! Ainsi, Indra vit alors l’Umâ Parvatî Mahes’varî Bhagavatî et les poils de son corps se hérissèrent d’extase. Ses yeux étaient remplis de larmes d’amour et de profonde dévotion et il tomba immédiatement prosterné aux pieds de la Devî. Indra lui chanta divers hymnes et la loua. Il fut très heureux et lui demanda : « Ô Belle ! Es-tu cette Grande Masse de Lumière ? Si tel est le cas, veuille bien m’indiquer la cause de Ton apparition. » Ô Roi ! En entendant cela, la Bhagavatî répondit.
62-83. Ma Forme est Brahmâ, la Cause de toutes les causes, le Siège de Mâyâ, le Témoin de tout, infaillible et exempt de tout défaut ou souillure. Ce que tous les Védas et Upanisadas tentent d’établir, ce qui doit être obtenu, comme le déclarent toutes les règles d’austérité, et pour lequel les Brâhmanas pratiquent le Brahmacharyam, je suis tout cela. Je vous ai parlé de ce Brahmâ, de la nature de la Grande Lumière Sainte. Les sages déclarent que ce Brâhman est révélé par « Om » et « Hrîm », les deux Vîjas (syllabes mystiques) qui sont mes deux premiers et principaux Mantras dans lesquels je demeure caché. Je crée cet univers avec mes deux parties (sous mes deux aspects) ; donc mon Vîja mantra est double. « Om » Vîja est appelé Sachchidânanda (existence éternelle, intelligence et félicité) et « Hrîm » Vîja est Mâyâ Prakriti, la Conscience Indifférenciée, manifestée. Sachez donc que Mâyâ est la S’akti suprême et connaissez-moi comme cette Déesse omnipotente actuellement révélée à vos yeux. De même que le clair de lune ne diffère pas de la Lune, cette Mâyâ S’akti en état d’équilibre ne diffère pas de Moi. (L’homme puissant et le pouvoir qu’il exerce ne sont pas différents. Ils sont véritablement un et identiques.) Durant Pralaya (la période de Grande Latence), cette Mâyâ repose latente en Moi, sans qu’il y ait aucune différence. De nouveau, au moment de la création, cette Mâyâ apparaît comme la fructification des Karmas des Jîvas. Lorsque cette Mâyâ est potentielle et existe à l’état latent en Moi, lorsque Mâyâ est Antarmukhî, elle est dite Non-Manifestée ; lorsqu’elle devient Cinétique, lorsqu’elle est Bahirmukhî, lorsqu’elle est dans un état Cinétique actif, elle est dite Manifestée. Il n’y a ni origine ni commencement à cette Mâyâ. Mâyâ est de la nature de Brahmâ en état d’équilibre. Mais, au début de la création, sa forme, composée de plusieurs Gunas, apparaît ; lorsque Mâyâ est Bahir Mukhî, elle devient Tâmas, dans son état Non-Manifesté. Ô Indra ! C’est pourquoi son état d’abstraction et d’introspection est son état Antarmukhî ; on l’appelle Mâyâ, et son regard vers l’extérieur est son état Bahirmukhî ; on le nomme Tâmas et les autres gunas. De là vient Sâttva, puis Râjas et Brahmâ, Visnu et Mahes’a sont de la nature des trois gunas. Brahmâ a le guna Râjo en Lui prépondérant ; en Visnu, le guna Sâttva prédomine et en Mahes’a, la Cause de toutes les Causes, est dit résider le guna Tâmo. Brahmâ est connu comme appartenant au Corps Grossier ; Visnu est connu comme appartenant au Corps Subtil ; et Rudra est connu comme appartenant au Corps Causal et je suis connu comme Turîya, transcendant les Gunas.
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Cette Forme Turîya qui est la Mienne est appelée l’état d’équilibre des Gunas. Elle est le Contrôleur Intérieur de tout. Au-delà, il existe un autre état qui est le Mienne, appelé le Brahmâ Sans Forme (Brâhman sans Forme). Sache, en vérité, que mes Formes sont deux, avec ou sans attributs (Saguna ou Nirguna). Ce qui est au-delà de Mâyâ et des qualités Mâyiques est appelé Nirguna (sans attributs Prâkritiques) et ce qui est dans Mâyâ est appelé Saguna. Ô Indra ! Après avoir créé cet univers, j’y pénètre en tant que Contrôleur Intérieur de tout et c’est Moi qui pousse toujours tous les Jîvas à leurs efforts et actions appropriés. Sache, en vérité, que c’est Moi qui engage Brahmâ, Visnu et Rudra, les causes des différentes œuvres de création, de préservation et de destruction de cet univers (ils accomplissent leurs fonctions par Mon Ordre). Par Ma terreur, le vent souffle ; par Ma terreur, le Soleil se déplace dans le ciel ; Par ma terreur, Indra, Agni et Yama accomplissent leurs devoirs respectifs. Je suis le Meilleur et le Supérieur à tous. Tous Me craignent. Par ma Grâce, vous avez remporté la victoire. Sachez, en vérité, que c’est Moi qui vous fais tous danser comme des poupées de bois inertes, Mes simples instruments. Vous n’êtes que Mes fonctions. Je suis le Tout Intégral. Je vous accorde tantôt la victoire, tantôt la victoire aux Daityas ; oui, je fais tout comme Je veux, préservant dûment Mon indépendance et, selon les Karmas, avec justice. Oh ! Vous tous, vous m’avez oublié par votre orgueil et votre pure absurdité. Vous avez été entraînés dans une profonde illusion par votre égoïsme vain. Et sachez maintenant que, pour vous favoriser, cette adorable Lumière a surgi soudainement. Désormais, bannissez à jamais de votre cœur toutes vos vantardises et vos vains bavardages. Prenez refuge en Moi, de toute votre tête, de tout votre cœur et de toute votre âme, dans Ma Forme Sachchidânanda, et soyez en sécurité. (Parfois, les Dévas oublient et tombent dans le trouble.)
84-93. Vyâsa dit : — En disant cela, la Mûla Pakriti, la Grande Devî, la Déesse de l’Univers, disparut à leur vue. Les Devas, quant à eux, commencèrent à la louer sur-le-champ, avec une dévotion profonde. Depuis ce jour, tous les Devas abandonnèrent leur orgueil et s’engagèrent dans l’adoration de la Devî avec dévotion. Ils adorèrent la Gâyatrî Devî quotidiennement pendant les trois périodes de Sandhyâ et accomplirent divers Yajñâs, adorant ainsi Bhagavatî quotidiennement. Ainsi, durant le Satya Yuga, chacun s’engagea dans la répétition du Mantra Gâyatrî et adora la Déesse résidant dans le Pranava et le Hrîmkâra. Voyez donc par vous-même que l’adoration de Visnu ou de S’iva, ou l’initiation au Mantra de Visnu ou au Mantra de S’iva, ne sont mentionnées nulle part dans les Védas comme devant être pratiquées toujours et à jamais. Elles sont faites pour un temps et ne sont plus requises lorsque les objectifs sont atteints ; seule l’adoration de Gâyatrî est toujours obligatoire, à faire en tout temps, comme mentionné dans les Védas. Ô Roi ! Si un Brâhmana n’adore pas la Gâyatrî, sache alors avec certitude que, de toutes les manières, il est sûr de descendre de plus en plus bas. Il n’y a aucun doute là-dessus. Un Brâhmane ne doit pas attendre, non jamais, pour faire quoi que ce soit d’autre ; il verra tous ses désirs satisfaits s’il n’adore que la Devî Gâyatrî. Bhagavân Manu dit qu’un Brâhmane, qu’il fasse autre chose ou non, peut être sauvé s’il n’adore que la Divine Mère Gâyatrî. (Cette adoration de la Gâyatrî est la plus haute, la plus grande et la plus difficile de toutes les œuvres de cet univers). Français Si un dévot de Shiva, de Visnu ou de toute autre Déité adore la Déité qu’il désire sans réciter la Gâyatrî, il est sûr de souffrir les tourments de l’enfer. (Mais cet âge de Kâlî trompe les gens et détourne leur esprit de la récitation de cette Gâyatrî, sauf quelques-uns d’entre eux.) Ô Roi ! C’est pourquoi, dans le Satya Yuga, tous les Brâhmanas se sont consacrés pleinement à l’adoration de la Gâyatrî et des pieds pareils-au-lotus de la Devî Bhagavatî.
Ici se termine le huitième chapitre du douzième livre sur l’apparition de la plus haute S’akti dans le Mahâpurânam S’rî Mad Devî Bhâgavatam de 18 000 versets du Maharsi Veda Vyâsa.
Sur la cause du S’râddha chez d’autres Devas que le Devî Gâyatrî [ p. 1169 ] 1-20. Vyâsa dit : — Ô Roi Janamejaya ! Un jour, à cause d’un mauvais tour du destin (Karma) des êtres humains, Indra ne fit pas pleuvoir sur cette terre pendant quinze ans. À cause du manque de pluie, la famine apparut horriblement ; et presque tous les êtres perdirent la vie. Personne ne pouvait compter dans chaque maison le nombre de morts. Par faim, les gens commencèrent à manger des chevaux ; certains commencèrent à manger des ours et des porcs, certains commencèrent à manger les cadavres, tandis que d’autres continuaient leur vie tant bien que mal. Les gens étaient si affligés par la faim que la mère ne s’abstint pas de manger son bébé et le mari ne s’abstint pas de manger sa femme. Ô Roi ! Les Brâhmanes se réunirent alors et, après une discussion approfondie, décidèrent qu’ils iraient trouver l’ermite Gautama, qui pourrait les soulager de leur détresse. Tous voulurent donc se rendre rapidement à l’ermitage du Muni Gautama. Ils commencèrent à dire : « Nous avons entendu dire qu’il n’y a pas de famine dans l’ermitage de Gautama. Diverses personnes y accourent de divers horizons. » Ainsi, les Brâhmanes se rendirent à l’Âs’rama de Gautama avec leurs vaches, leurs serviteurs et leurs proches. Certains venaient de l’est ; d’autres du sud ; d’autres de l’ouest, et d’autres encore du nord. Ainsi, de divers horizons, les gens affluèrent. Voyant les Brâhmanes arriver, le Risi Gautama s’inclina devant eux, leur souhaita la bienvenue et leur servit des sièges. Lorsque tous prirent place et se calmèrent, Gautama s’enquit de leur bien-être et de la cause de leur arrivée. Ils décrivirent la terrible famine et leur situation, et exprimèrent leurs profonds regrets. Les voyant profondément affligés, le Muni leur recommanda de n’avoir aucune crainte ; il dit : « Je suis aujourd’hui béni par l’arrivée de grands ascètes et d’honorables personnes comme vous. Je suis votre serviteur. Vous considérez toutes mes maisons comme les vôtres. Soyez à l’aise. Ne vous inquiétez pas. Quand votre serviteur est vivant, quelle peur éprouvez-vous et de qui avez-vous peur ? Lorsque les démérites se transforment en mérites par votre simple vue, et que vous avez béni ma maison de la poussière de vos pieds sacrés, alors qui est plus béni que moi ? Ô Vipras ! Veuillez accomplir vos Sandhyâs et Japams et reposez-vous ici en paix. » Vyâsa dit : Ô Roi Janamejaya ! Ainsi consolant les Brâhmanas, le Risi Gautama commença à vénérer la Gâyatrî Devî avec une transe dévotionnelle et ravie. « Ô Devî Gâyatrî ! Obéissance à Toi ! Tu es la Grande Vidyâ, la Mère des Védas, Plus Haute que le Plus Haut ; Tu es Vyârhiti représentée par le Mantra ‘Om Bhur Bhuvah Svah’, ô Mère ! Tu es l’état d’équilibre, c’est-à-dire,le Turîya ; Tu es de la Forme de Hrîm ; Tu es Svâhâ et Svadhâ ; Tu exauces les désirs des Bhaktas. Tu es le Témoin des trois états, Jâgrat (l’éveil), Svapna (le rêve) et Susupti (le sommeil profond). Tu es le Turîya et Sachchidânanda Brahmâ. Ô Devî ! Tu résides dans l’Orbe Solaire et tu apparais comme une jeune fille rousse au matin, une jeune fille à midi et une vieille femme noire le soir. Ô Devî ! Obéissance à Toi ! Maintenant, accorde-nous ta faveur en cette période de famine sévère où tous les êtres sont bien près de la destruction.
21-40. Ainsi louée et vénérée, la Mère du Monde apparut et donna au Risi un récipient (une coupe) rempli à ras bord, permettant à chacun d’être nourri. La Mère dit au Muni : « Ce récipient plein, que je t’ai donné, te donnera tout ce que tu désires. » Ainsi parlant, la Devî Gâyatrî, Supérieure au Très-Haut, disparut. Alors, selon le souhait du Muni, sortirent de cette coupe des montagnes de riz cuit, divers currys et confiseries, beaucoup d’herbe et de fourrage, des vêtements de soie, divers ornements, ainsi que divers objets et récipients destinés aux sacrifices. En fait, tout ce que désirait le Muni Gautama, cela sortait de la coupe remplie à ras bord, offerte par la Devî Gâyatrî. Alors le Muni Gautama appela les autres Munis qui étaient venus et leur donna richesses, céréales, vêtements, ornements, ainsi que les louches et cuillères à sacrifice, des vaches et des buffles pour les sacrifices. Les Munis se rassemblèrent alors et accomplirent divers yajñâs. Tout autour, le lieu prospéra et devint si prospère qu’il ressemblait à un second ciel. En fait, tout ce qui existait de beau et de beau dans les Trilokas provenait de la coupe pleine à ras bord offerte par la Devî Gâyatrî. À cette époque, les Munis, le corps entièrement recouvert de pâte de santal et décorés d’ornements très brillants, ressemblaient à des dieux et leurs épouses à des déesses. Des utsabs quotidiens commencèrent à être célébrés dans l’Âs’rama de Gautama. Nulle part on ne vit de maladies ni de dacoities, et il n’y avait aucune crainte de telles choses. Progressivement, les limites de l’Âs’rama s’étendirent sur cent Yojanas (640 kilomètres). Entendant la grandeur de Gautama, de nombreuses personnes y accoururent de divers horizons. Et le Muni Gautama, lui aussi, leur adressa la parole : « Écartez la peur » et les nourrit. Les Devas, quant à eux, furent très satisfaits des divers Yajñâs et exaltèrent la grandeur du Muni. À tel point que le célèbre Indra, le Seigneur des Devas, vint au milieu de l’assemblée et exalta sa grandeur, ainsi : « Ce Gautama a exaucé tous nos vœux et est véritablement devenu un Kalpa Vriksa (arbre céleste qui exauce tous les désirs). Si cet homme n’avait pas agi ainsi, en cette dure période de famine, nous n’aurions pas obtenu le Havih offert en sacrifice et la perspective de nos vies aurait été en jeu. » Ô roi Janamejaya ! Ainsi, le Muni Gautama nourrit et nourrit pendant douze ans tous les Munis, comme ses fils, et ce lieu fut reconnu comme le centre principal (le quartier général) de la Gâyatrî Devî. Aujourd’hui encore, tous les Munis accomplissent avec dévotion les Purasacharanams et vénèrent trois fois la Bhagavatî Gâyatrî Devî. Aujourd’hui encore, la Devî est vue là-bas sous les traits d’une jeune fille le matin, d’une jeune fille à midi, et d’une vieille femme le soir. Puis, un jour, Nârada, d’une excellente conduite, vint jouer de son grand luth et chanter juste les plus hautes gloires de Gâyatrî, puis prit place dans l’assemblée des Munis.
41-62. Voyant arriver Nârada au cœur serein, Gautama et les autres Munis le reçurent comme il se doit et l’adorèrent avec le Pâdya et l’Arghya. Au cours de la conversation, il commença à décrire les gloires de Gautama et dit : « Ô Meilleur des Munis ! J’ai entendu de la bouche d’Indra, au sein de l’assemblée des Devas, tes gloires pour avoir soutenu et nourri les Munis au cœur pur, et je suis venu te voir. Par la grâce de S’rî Bhagavatî Gâyatrî Devî, tu es désormais béni. Il n’y a aucun doute là-dessus. » Ce disant, le Devarsi Nârada entra dans le temple de Devî Gâyatrî et, les yeux remplis d’amour, vit Devî là et lui offrit les hymnes qui lui étaient dus, puis monta aux cieux. Ici, d’un autre côté, les Brâhmanes nourris par Gautama devinrent jaloux de tant d’honneurs offerts [ p. 1172 ] à Gautama et firent de leur mieux pour qu’aucun autre honneur ne lui soit rendu. Ils décidèrent en outre de ne plus rester dans son Âs’rama, lorsque viendrait la prochaine bonne saison des récoltes. (Ainsi, sa gloire s’estompera). Ô Roi ! Quelques jours passèrent, où de bonnes pluies tombèrent, les récoltes furent abondantes partout et la famine prit fin. En entendant cela, tous les Brâhmanes s’unirent, Hélas ! Ô Roi ! pour maudire Gautama. Oh ! Bienheureux sont leurs pères et mères qui ne s’éveillent pas à de tels sentiments de jalousie ! Tout cela est le merveilleux jeu du Temps puissant ; personne ne peut l’exprimer. Ô Roi ! Ces brahmanes créèrent, par Mâyâ, une vieille vache destinée à mourir et la poussèrent dans la salle sacrificielle du Muni Gautama au moment de la cérémonie du Homa. Voyant cette vache pénétrer dans l’enclos où se déroulait le Homa, Gautama s’écria « Houm Houm » et la vache tomba et mourut. Les autres brahmanes s’écrièrent aussitôt : « Regardez ! Regardez ! Le méchant Gautama a tué la vache. » Voyant cet événement inconcevable, Gautama fut profondément déconcerté et, achevant sa cérémonie du Homa, entra en Samâdhi et commença à en réfléchir à la cause. Puis, apprenant que tout cela avait été inventé par la Mâyâ des brahmanes, il se mit en colère comme Rudra au moment de la dissolution ; ses yeux rougirent et il maudit les Risis, ainsi : Ô vils brahmanes ! Si vous êtes prêts à me nuire injustement, évitez de méditer et d’accomplir le japam de la Devî Gâyatrî, la Mère des Védas. Pour cela, vous ne serez jamais pressé d’accomplir un quelconque sacrifice védique ni aucune action s’y rapportant. Cela ne fait aucun doute. Vous serez toujours réticent au mantra ou au tantra de Shiva. Vous serez toujours réticent à Mûla Prakriti S’rî Devî, à son Dhyânam, à toute conversation à son sujet, à visiter son lieu ou son temple, à lui rendre un culte ou à accomplir d’autres cérémonies, à assister aux grandes fêtes de la Devî, à chanter ses noms et ses gloires, à vous asseoir devant elle et à l’adorer.
63-81. Ô vils Brâhmanas ! Vous serez toujours réticents à assister aux fêtes de Shiva, à l’adorer, à Rudrâksa, aux feuilles de Bel et aux saintes cendres (Bhasma). Vous serez totalement indifférents à la pratique des justes voies de vie présentées dans les Védas et les Smritis, à la préservation d’une bonne conduite et à l’observation de la voie de la connaissance vers l’Advaita Jñânam, à la maîtrise des sens et à la continence, aux pratiques quotidiennes du Sandhyâ Bandanam, à l’accomplissement des cérémonies de l’Agnihotra, à l’étude des Védas selon votre propre S’âkhâ ou à leur étude quotidienne, comme enseigner ces choses, offrir des vaches, etc., accomplir les S’râddhas des pères, etc., ou accomplir le Krichchra Chândrâyana et autres pénitences. Ô vils Brâhmanas ! Puisque vous êtes prêts à commettre ces méchancetés, vous devrez en souffrir, car vous renoncerez à vénérer la Très [ p. 1173 ] Adorable S’rî Bhagavatî Devî et vous adorerez les autres Devas avec foi et dévotion, en gardant sur vos corps S’amkha, Chakra et autres signes. Vous suivrez les Kâpâlikas, Bauddha S’âstras et autres hérétiques. Vous vendrez votre père, votre mère, vos frères, vos sœurs, vos fils et vos filles, et même vos femmes !
Vous vendrez les Védas, les Tîrthas et votre Dharma. Vous n’aurez aucune honte à les vendre. Vous aurez certainement foi dans les opinions Kâpâlika et Bauddha, les Pâñcharâtras et les Kâma S’âstras. Ô vils Brâhmanas ! Vous n’hésiterez pas à aller voir votre mère, vos filles ou vos sœurs, et vous serez toujours licencieux avec les épouses des autres, y consacrant votre temps. Ceci ne vous concerne pas seulement, mais aussi les femmes et les hommes, tous ceux qui viendront dans vos familles. Que la Gâyatrî Devî soit toujours indignée contre vous et que vous alliez tous, à la fin, dans les enfers d’Andha Kûpa, etc. Vyâsa dit : — Ô Janamejaya ! Prenant ainsi l’eau symbolisant les véritables règles et lois de la création, et maudissant les Brâhmanes, le Muni Gautama se rendit en hâte chez la Gâyatrî Devî et, en arrivant au temple, s’inclina devant elle. La Devî, elle aussi, fut surprise de leurs actions. Ô Roi ! Aujourd’hui encore, son Visage de Lotus paraît tout aussi étonné !
82-90. Alors la Gâyatrî Devî dit à Gautama avec stupéfaction : « Ô Gautama ! Le venin du serpent ne diminue pas même si tu le nourris de lait ; alors, ne t’inquiète pas de tout cela ; les karmas suivent leurs propres courbes ; il est difficile de dire quand et quoi. Sois paisible. Ne sois pas désolé. » En entendant ces paroles de la Devî, Gautama s’inclina devant elle et se rendit à son propre Âs’rama. Là, en revanche, les Brâhmanas oublièrent tout à cause de la malédiction de Gautama, des Védas et du Gâyatrî Mantra. Ils commencèrent alors à considérer cet événement avec émerveillement, comme unique et extraordinaire. Tous unis, ils se repentirent ensuite et, se présentant devant Gautama, se prosternèrent à ses pieds. Mais, honteux, ils ne purent prononcer un mot. Seulement, ils répétaient fréquemment : « Sois satisfait, sois satisfait de nous. » Lorsque toute l’assemblée des Brâhmanes l’implora pour obtenir faveur et grâce, Muni Gautama eut pitié d’eux et répondit : « Ma parole ne sera jamais démentie. Vous devrez demeurer dans l’enfer de Kumbhîpâka jusqu’à l’incarnation de S’rî Krishna. Alors, vous renaîtrez sur terre à l’âge de Kâlî, et tout ce que j’ai dit vous parviendra exactement. Et si vous voulez sérieusement conjurer ma malédiction, alors allez adorer les Pieds de Lotus de S’rî Gâyatrî Devî. Il n’y a pas d’autre remède. » [ p. 1174 ] 91-100. Vyâsa dit : « Congédiant ainsi les Brâhmanes, Gautama Muni pensa que tout cela était dû au Prârabdha Karma et il devint calme et serein. » C’est pourquoi, après l’ascension de S’rî Krishna Mahârâja aux Cieux, à l’avènement de l’âge de Kalî, ces maudits Brâhmanas quittèrent l’enfer Kumbhîpâka et reprirent naissance sur terre en tant que Brâhmanes, dépourvus des trois Sandhyâs, de la dévotion à Gâyatrî, de la foi dans les Védas, défendant l’opinion des hérétiques et refusant d’accomplir l’Agnihotra et les autres sacrifices et devoirs religieux, et dépourvus de Svadhâ et de Svâhâ. Ils oublièrent complètement la Mûla Prakriti Bhagavatî non manifestée. Certains commencèrent à marquer leur corps de divers signes hérétiques, par exemple Taptamûdrâ, etc. ; certains devinrent Kâpâlikas ; certains devinrent Kaulas ; certains Bauddhas et d’autres Jaïnas. Nombre d’entre eux, bien qu’érudits, devinrent obscènes et s’adonnèrent aux épouses d’autrui, se livrant à de vaines et mauvaises disputes. Pour cela, ils devront retourner à l’enfer de Kumbhîpâka. Alors, ô Roi ! Adorez de tout votre cœur et de toute votre âme S’rî Bhagavatî Parames’varî Devî. L’adoration de Visnu ou S’iva n’est pas constante (quotidienne) ; seule l’adoration de S’akti doit être pratiquée constamment. C’est pourquoi quiconque n’adore pas S’akti est voué à la chute. Ainsi, j’ai répondu à toutes vos questions. Je vais maintenant décrire le lieu le plus élevé et le plus beau, Manidvîpa de la Force Primordiale Bhagavatî, le Libérateur de l’esclavage du monde. Écoutez.
Ici se termine le neuvième chapitre du douzième livre sur la cause du S’râddha dans d’autres Devas que le Devî Gâyatrî dans le Mahâpurânam S’rî Mad Devî Bhâgavatam de 18 000 versets du Maharsi Veda Vyâsa.
Sur la description de Mani Dvîpa [ p. 1174 ] 1-20. Vyâsa dit : — Ô Roi Janamejaya ! Ce qui est connu dans les S’rutis, dans la Subâla Upanisada, comme le Sarvaloka au-dessus du Brahmaloka, c’est Manidvîpa. Ici réside la Devî. Cette région est supérieure à toutes les autres. C’est pourquoi on la nomme « Sarvaloka ». La Devî a construit ce lieu d’antan selon Sa volonté. Au tout début, la Devî Mûla Prakriti Bhagavatî a construit ce lieu pour Sa résidence, supérieur à Kailâs’a, Vaikuntha et Goloka. En vérité, aucun autre endroit dans cet univers ne peut lui être comparé. C’est pourquoi on l’appelle Manidvîpa ou Sarvaloka, car supérieur à tous les Lokas. Ce Manidvîpa est situé au sommet de toutes les régions, [ p. 1175 ] et ressemble à un parapluie. Son ombre tombe sur le Brahmânda et détruit les douleurs et les souffrances de ce monde. Autour de ce Manidvîpa existe un océan appelé le Sudhâ Samudra, large et profond de plusieurs yojanas. De nombreuses vagues s’y élèvent sous l’effet du vent. Divers poissons, conques et autres animaux aquatiques jouent et la plage est couverte de sable clair comme des pierres précieuses. Les rivages sont toujours rafraîchis par le clapotis des vagues qui frappent la plage. Divers navires pavoisés de divers beaux drapeaux naviguent de long en large. Divers arbres portant des pierres précieuses ornent la plage. De l’autre côté de cet océan, il y a une enceinte de fer, très longue et large de sept yojanas, très haute au point de bloquer les cieux. À l’intérieur de cette enceinte, les gardes militaires, habiles au combat et équipés d’armes diverses, courent joyeusement de long en large. Il y a quatre portes ou entrées ; à chaque porte se trouvent des centaines de gardes et diverses cohortes de dévots de la Devî. Chaque fois qu’un Deva vient rendre visite au Jagadîs’varî, ses Vâhanas (porteurs) et sa suite s’arrêtent ici. Ô Roi ! Ce lieu résonne du carillon des cloches de centaines de chars des Devas, des hennissements de leurs chevaux et du bruit de leurs sabots. Les Devas se promènent ici et là, cannes à la main, et réprimandent par intervalles leurs serviteurs. Cet endroit est si bruyant que personne ne peut entendre distinctement la parole d’autrui. On y voit des milliers de maisons ornées d’arbres de pierres précieuses et de joyaux, et des réservoirs remplis d’eaux douces et savoureuses. Ô Roi ! Après cela, il y a un second mur d’enceinte, très grand et construit en cuivre blanc (un amalgame de zinc ou d’étain et de cuivre) ; il est si haut qu’il touche presque le ciel. Il est cent fois plus brillant que le précédent ; on y trouve de nombreuses portes d’entrée principales et divers arbres. Que dire des arbres, si ce n’est que tous les arbres de l’univers s’y trouvent et qu’ils portent toujours des fleurs, des fruits et de nouvelles feuilles ! Tous les quartiers sont embaumés de leur doux parfum !
21-40. Ô Roi ! Écoutez maintenant, en bref, les noms de quelques-uns des arbres qui s’y trouvent en abondance : Panasa, Vakula, Lodhra, Karnikâra, S’ins’apa, Deodâra, Kânchanâra, manguier, Sumeru, Likucha, Hingula, Elâ, Labanga, arbre fruitier Kat, Pâtala, Muchukunda, Tâla, Tamâla, Sâla, Kankola, Nâgabhdra, Punnâga, Pîlu, Sâlvaka, Karpûra, As’vakarna, Hastikarna, Tâlaparna, Grenade, Ganikâ, Bandhujîva, Jamvîra, Kurandaka, Châmpeya, Bandhujîva, Kanakavriksa, Kâlâguru (généralement enroulés partout avec des cobras, serpents venimeux très noirs), Arbre de santal, Dattier, Yûthikâ, Tâlaparnî, Canne à sucre, Ksira-arbre,
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Khadira, Bhallâtaka, Ruchaka, Kutaja, Bel tree et autres, Talasî, Mallikâ et autres plantes forestières. Le lieu est parsemé de forêts et de jardins variés. De temps à autre, des puits, des réservoirs, etc., ajoutent à la beauté du lieu. Les coucous se perchent sur chaque arbre et roucoulent doucement, les abeilles butinent le miel et bourdonnent tout autour, les arbres exhalent leur jus et leur doux parfum. Ils projettent d’agréables ombres fraîches. On y voit des arbres de toutes saisons ; à leur cime se perchent pigeons, perroquets, femelles de l’espèce Maya et autres oiseaux de diverses espèces. On y voit des rivières couler par intervalles, charriant de nombreux liquides juteux. Les flamants roses, les cygnes et autres animaux aquatiques s’y ébattent. La brise emporte les parfums des fleurs et les transporte partout. Les cerfs la suivent. Les paons sauvages et fous dansent avec frénésie et l’endroit paraît magnifique, charmant et charmant. Après cette enceinte de Kâmsya se dresse un troisième mur d’enceinte en cuivre. De forme carrée, il mesure sept yojanas de haut. À l’intérieur, s’étendent des forêts de Kalpavriksas, aux feuilles, fleurs et fruits dorés tels des pierres précieuses. Leurs parfums se répandent sur dix yojanas et réjouissent tout autour. Le roi des saisons préserve toujours ce lieu. Son siège est fait de fleurs ; son ombrelle est faite de fleurs ; ses ornements sont faits de fleurs ; il boit le miel des fleurs ; et, les yeux révulsés, il vit ici en permanence avec ses deux épouses, Madhu S’rî et Mâdhava S’rî. Les deux épouses du printemps ont toujours le visage souriant. Elles jouent avec des bouquets de fleurs. Cette forêt est très agréable. Oh ! Le miel des fleurs y est abondant. Les parfums des fleurs épanouies se répandent à une distance de dix yojanas. Les Gandharbhas, les musiciens, vivent ici avec leurs épouses.
41-60. Les lieux environnants sont imprégnés des beautés printanières et du roucoulement des coucous. Nul doute que ce lieu exacerbe les désirs des amoureux ! Ô Roi ! Vient ensuite le mur d’enceinte, en plomb. Sa hauteur atteint sept yojanas. À l’intérieur de cette enceinte se trouve le jardin de l’arbre Santânaka. Le parfum de ses fleurs s’étend sur dix yojanas. Les fleurs ressemblent à de l’or et sont toujours en pleine floraison. Ses fruits sont très sucrés. Ils semblent imprégnés de gouttes de nectar. Dans ce jardin réside toujours la Saison d’Été avec ses deux épouses, S’ukra S’rî et S’uchi S’rî. Les habitants de ce lieu restent toujours sous les arbres, sinon ils seront brûlés par les rayons de soleil. Divers Siddhas et Devas habitent ce lieu. Les femmes sensuelles se font oindre le corps de pâte de santal et parer de fleurs [ p. 1177 ] guirlandes et ils se promènent avec des éventails à la main. On y trouve de l’eau très fraîche et rafraîchissante. Grâce à la chaleur, tous les habitants l’utilisent. À côté de cette enceinte de plomb se trouve le mur de laiton, le cinquième mur d’enceinte. Il mesure sept yojanas de long. Au centre se trouve le jardin d’arbres Hari Chandana. Son règne est la saison des pluies.
Les éclairs sont ses yeux auburn ; les nuages sont son armure, le tonnerre est sa voix et l’arc-en-ciel est sa flèche. Entouré de ses armées, il pleut sans cesse. Il a douze épouses : (1) Nabhah S’rî, (2) Nabhahsya S’rî, (3) Svarasya, (4) Rasyasâlinî, (5) Ambâ, (6) Dulâ, (7) Niratni, (8) Abhramantî, (9) Megha Yantikâ, (10) Varsayantî, (11) Chivunikâ et (12) Vâridhârâ (certains disent Madamattâ). Tous les arbres ici sont toujours couverts de nouvelles feuilles et entrelacés de nouvelles lianes. Tout le site est recouvert de feuilles et de brindilles vertes fraîches. Les rivières ici coulent toujours à flot et le courant est vraiment fort ! Les réservoirs ici sont très sales, comme l’esprit des personnes mondaines attachées aux choses du monde. Les dévots de la Devî, des Siddhas et des Devas, ainsi que ceux qui ont consacré de leur vivant des citernes, des puits et des réservoirs pour la satisfaction des Devas, résident ici avec leurs épouses. Ô Roi ! À côté de cette enceinte d’airain se trouve le sixième mur d’enceinte, fait de fer à cinq plis. Il mesure sept yojanas de long. Au centre se trouve le Jardin des Mandâras. Ce jardin est embelli par diverses plantes grimpantes, fleurs et feuilles. L’Automne vit ici avec ses deux épouses, Isalaksmî et Ûrjalaksmî, dont il est le souverain. Divers Siddhas résident ici avec leurs épouses, bien vêtus. Ô Roi ! À côté se trouve le septième mur d’enceinte, long de sept yojanas et construit en argent.
61-80. Au centre se trouve le jardin des arbres Pârijâta. Ils sont remplis de bouquets de fleurs. Le parfum de ces Pârijâtas s’étend jusqu’aux dix Yojanas et réjouit tout ce qui l’entoure. Ceux qui sont les Devî Bhaktas et accomplissent les œuvres de Devî sont enchantés par ce parfum. La saison Hemanta (la rosée) est le régent de ce lieu. Il vit ici avec ses deux épouses, Saha S’rî et Sahasya S’rî, et avec ses hôtes. Ceux qui sont de nature aimante en sont ravis. Ceux qui ont atteint la perfection en accomplissant les Vratas de Devî vivent également ici. Ô Roi ! À côté de cet argent, se trouve le huitième mur d’enceinte, construit en or fondu. Il mesure sept Yojanas de long. Au centre se trouve le jardin de l’arbre Kadamba. Les arbres sont toujours couverts de fruits et de fleurs, et le miel en jaillit constamment de tous côtés. Les fidèles de la Devî boivent toujours ce miel et ressentent un plaisir intense ; la Saison Rosée est la Régente de ce lieu. Il réside ici avec ses deux épouses Tapah S’rî et Tapasyâ S’rî et ses divers hôtes, et jouit joyeusement de divers objets de plaisir. Ceux qui ont fait divers dons pour la satisfaction de la Devî, ces grands Siddha Purusas, vivent ici avec leurs épouses et leurs proches très joyeusement dans divers plaisirs. Ô Roi ! À côté de ce puits d’enceinte doré se trouve la neuvième enceinte faite de pierres précieuses Pusparâga rouges semblables au Kum Kum (safran). Le sol à l’intérieur de cette enceinte, les fossés ou les bassins d’eau creusés autour de leurs racines sont tous construits en pierres précieuses Pusparâga. À côté de ce mur, il y a d’autres murs d’enceinte construits avec diverses autres pierres précieuses et joyaux ; Les sites, forêts, arbres, fleurs, oiseaux, rivières, bassins, lotus, mandapas (salles) et leurs piliers sont tous construits respectivement avec ces gemmes. Il faut seulement se rappeler que celles qui se rapprochent du centre sont mille fois plus brillantes que celles qui s’en éloignent. C’est la règle générale observée dans la construction de ces enceintes et des objets qu’elles contiennent. C’est ici que résident les régents des différents quartiers, les Dikpâlas, représentant la somme des Dikpâlas de chaque Brahmânda et de leurs gardiens. À l’est se trouve la cité d’Amarâvatî. C’est ici que se dressent les hautes montagnes et que l’on peut admirer divers arbres. Indra, le Seigneur des Devas, réside ici. Quelle que soit la beauté qui existe dans les différents Cieux, en différents lieux, elle existe mille fois plus que cela dans le Ciel de cet Indra cosmique, aux mille yeux, ici. Ici, Indra, monté sur l’éléphant Airâvata, la foudre à la main, vit avec S’achî Devî et d’autres dames immortelles, ainsi qu’avec les armées des Devas. À l’angle Agni (sud-est) se trouve la cité d’Agni. Elle représente la somme des différentes cités d’Agni dans différents Brahmândas.
81-100. Ici réside l’Agni Deva, heureux, avec ses deux épouses Svâhâ et Svadhâ, son Vâhana et les autres Devas. Au sud se trouve la cité de Yama, le dieu de la Mort. Ici vit Dharma Râja, la verge à la main, en compagnie de Chitragupta et de plusieurs autres armées. À l’angle sud-ouest se trouve le lieu des Râksasas. Ici réside Nirriti, la hache à la main, avec sa femme et d’autres Râksasas. À l’ouest se trouve la cité de Varuna. Ici réside Varuna râja avec sa femme Vârunî, enivré par le miel de Vârunî ; son arme est le nœud coulant, son Vâhana est le Roi des poissons et ses sujets sont les animaux aquatiques. À l’angle nord-ouest réside Vâyudeva. Ici vit Pavana Deva avec sa femme et avec les yogis parfaits dans la pratique du Prânâyâma. Il tient un drapeau dans sa main.
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Son Vâhana est un cerf et sa famille se compose des quarante-neuf Vâyus. Au nord résident les Yaksas. Le corpulent roi des Yaksas, Kuvera, vit ici avec ses S’aktis Vriddhi et Riddhi, et possède divers joyaux et pierres précieuses. Ses généraux Manibhadra, Purna bhadra, Manimân, Manikandhara, Manibhûsa, Manisragvî, Manikar-mukadhârî, etc., y résident. À l’angle nord-est se trouve le Rudra loka, orné de pierres précieuses inestimables. C’est là que réside le Rudra Deva. Sur son dos repose son étui à flèches et il tient un arc dans sa main gauche. Il a l’air très en colère et ses yeux sont rouges de colère. D’autres Rudras comme lui, armés d’arcs, de lances et d’autres armes, l’entourent. Les visages de certains sont déformés ; certains sont vraiment horribles ! Du feu jaillit de la bouche d’autres. Certains ont dix mains, d’autres cent mains, d’autres mille mains ; certains ont dix pieds ; certains ont dix têtes, tandis que d’autres encore ont trois yeux. Ceux qui errent dans les espaces intermédiaires entre le ciel et la terre, ceux qui se déplacent sur la terre, ou les Rudras mentionnés dans le Rudrâdhyâya, tous vivent ici. Ô Roi ! Îsâna, le Régent du quartier nord-est, vit ici avec Bhadrakâlî et d’autres Mâtriganas, avec des Kotis et des Kotis de Rudrânîs, avec des Dâmarîs et des Vîra Bhadras et divers autres S’aktis. À son cou, il porte une guirlande de crânes, à sa main, un anneau de serpents ; il porte une peau de tigre ; son vêtement de dessus est en peau de tigre et son corps est maculé des cendres des morts. Il fait résonner fréquemment son Damaru ; ce son résonne de toutes parts ; il émet de grands rires appelés Attahâsya, qui résonnent à travers les cieux. Il reste toujours entouré de Pramathas et de Bhûtas ; ils vivent ici.
Ici se termine le dixième chapitre du douzième livre sur la description de Mani Dvîpa dans le Mahâpurânam S’rî Mad Devî Bhâgavatam de 18 000 vers du Maharsi Veda Vyâsa.