Brihadâranyaka Upanishad – Troisième Adhyaya. | Page de titre | Brihadâranyaka Upanishad – Cinquième Adhyaya. |
[ p. 152 ]
QUATRIÈME ADHYÂYA.
1. Alors que Ganaka Vaideha était assis (pour donner audience), Yâgñavalkya s’approcha et Ganaka Vaideha dit : « Yâgñavalkya, pour quel but es-tu venu, désirant du bétail ou des questions subtiles [1] ? »
Yâg_ñ_avalkya répondit : « Pour les deux, Votre Majesté ;
2. « Voyons ce que quelqu’un a pu vous dire. »
Ganaka Vaideha répondit : « Gitvan Sailini m’a dit que la parole (vâk) est Brahman. »
Yâgñavalkya dit : « Comme quelqu’un qui a eu (la bénédiction) d’un bon père, d’une bonne mère et d’un bon maître pourrait le dire, ainsi Sailini [2] vous l’a dit, la parole est Brahman ; car à quoi sert un muet ? Mais vous a-t-il dit le corps (âyatana) et le lieu de repos (pratishthâ) de ce Brahman ? »
Ganaka Vaideha a dit : « Il ne me l’a pas dit. »
Yâg_ñ_avalkya dit : « Votre Majesté, ce (Brahman) se tient sur une seule jambe [3]. »
Ganaka Vaideha dit : « Alors dis-moi, Yâg_ñ_avalkya. »
[ p. 153 ]
Yâg_ñ_avalkya a dit : « La langue est son corps, l’éther son lieu, et on devrait l’adorer comme une connaissance. »
Ganaka Vaideha dit : « Quelle est la nature de cette connaissance ? »
Yâg_ñ_avalkya répondit : « Votre Majesté, la parole elle-même (est connaissance). Car par la parole, Votre Majesté, on reconnaît un ami (comme étant un ami), et de même le Rig-Veda, le Yagur-veda, le Sâma-veda, les Atharvâṅgirasas, l’Itihâsa (tradition), les Purâna-vidyâ (connaissance du passé), les Upanishads, les Slokas (versets), les Sûtras (règles), les Anuvyâkhyânas et les Vyâkhyânas (commentaires [4], etc.) ; ce qui est sacrifié, ce qui est versé, ce qui est mangé et bu, ce monde et l’autre monde, et toutes les créatures. Par la parole seule, Votre Majesté, on connaît Brahman. La parole, en vérité, ô Roi, est le Brahman suprême. La parole ne déserte pas celui qui adore ce Brahman. Avec une telle connaissance, toutes les créatures s’approchent de lui, et, devenu dieu, il va vers les dieux.
Ganaka Vaideha dit : « Je te donnerai (pour cela) mille vaches et un taureau aussi gros qu’un éléphant. »
Yâg_ñ_avalkya a dit : « Mon père était d’avis qu’on ne devait pas accepter une récompense sans avoir pleinement instruit un élève. »
3. Yâg_ñ_avalkya dit : « Laissez-nous entendre ce que quelqu’un a pu vous dire. »
Ganaka Vaideha répondit : « Udaṅka Saulbâyana m’a dit que la vie (prâna) [5] est Brahman. »
Yâg_ñ_avalkya dit : « Comme le dirait quelqu’un qui a eu (la bénédiction) d’un bon père, d’une bonne mère et d’un bon maître, ainsi [ p. 154 ] Udaṅka Saulbâyana vous a dit que la vie est Brahman ; car à quoi sert une personne sans vie ? Mais vous a-t-il dit le corps et le lieu de repos de ce Brahman ? »
Ganaka Vaideha a dit : « Il ne me l’a pas dit. »
Yâg_ñ_avalkya dit : « Votre Majesté, ce (Brahman) ne se tient que sur une seule jambe. »
Ganaka Vaideha dit : « Alors dis-moi, Yâg_ñ_avalkya. »
Yâg_ñ_avalkya a dit : « Le souffle est son corps, l’éther son lieu, et on devrait l’adorer comme ce qui est cher. »
Ganaka Vaideha dit : « Quelle est la nature de ce qui est cher ? »
Yâg_ñ_avalkya répondit : « Votre Majesté, la vie elle-même (est ce qui est cher) » ; car pour l’amour de la vie, Votre Majesté, un homme se sacrifie même pour celui qui est indigne du sacrifice, il accepte des présents de celui qui n’est pas digne d’en faire, non, il va dans un pays, même lorsqu’il a peur d’être blessé [6], pour l’amour de la vie. La vie, ô Roi, est le Brahman le plus élevé. La vie n’abandonne pas celui qui adore ce (Brahman) avec une telle connaissance, toutes les créatures s’approchent de lui, et étant devenu un dieu, il va vers les dieux.
Ganaka Vaideha dit : « Je te donnerai (pour cela) mille vaches et un taureau aussi gros qu’un éléphant. »
Yâg_ñ_avalkya a dit : « Mon père était d’avis qu’on ne devait pas accepter une récompense sans avoir pleinement instruit un élève. »
4. Yâg_ñ_avalkya dit : « Laissez-nous entendre ce que quelqu’un a pu vous dire. »
[ p. 155 ]
Ganaka Vaideha répondit : « Barku Vârshna m’a dit que la vue (kakshus) est Brahman. »
Yâg_ñ_avalkya dit : « Comme le dirait quelqu’un qui a eu (la bénédiction) d’un bon père, d’une bonne mère et d’un bon maître, Barku Vârshna vous a dit que la vue est Brahman ; car à quoi sert une personne qui ne voit pas ? Mais vous a-t-il révélé le corps et le lieu de repos de ce Brahman ? »
Ganaka Vaideha a dit : « Il ne me l’a pas dit. »
Yâg_ñ_avalkya dit : « Votre Majesté, ce (Brahman) ne se tient que sur une seule jambe. »
Ganaka Vaideha dit : « Alors dis-moi, Yâg_ñ_avalkya. »
Yâg_ñ_avalkya a dit : « L’œil est son corps, l’éther son lieu, et il faut l’adorer comme ce qui est vrai. »
Ganaka Vaideha a dit : « Quelle est la nature de ce qui est vrai ? »
Yâg_ñ_avalkya répondit : « Votre Majesté, la vue elle-même (est ce qui est vrai) ; car si l’on dit à un homme qui voit avec ses yeux : « As-tu vu ? » et qu’il répond : « J’ai vu », alors c’est vrai. La vue, ô Roi, est le Brahman suprême. La vue ne déserte pas celui qui adore ce (Brahman) avec une telle connaissance, toutes les créatures s’approchent de lui, et devenu un dieu, il va vers les dieux. »
Ganaka Vaideha dit : « Je te donnerai (pour cela) mille vaches et un taureau aussi gros qu’un éléphant. »
Yâg_ñ_avalkya a dit : « Mon père était d’avis qu’on ne devait pas accepter une récompense sans avoir pleinement instruit un élève. »
5. Yâg_ñ_avalkya dit : « Laissez-nous entendre ce que quelqu’un a pu vous dire. »
Ganaka Vaideha répondit : « Gardabhîvibhîta Bhâradvâga m’a dit que l’audition (sruta) est Brahman. »
[ p. 156 ]
Yâgñavalkya dit : « Comme le dirait quelqu’un qui a eu (la bénédiction) d’un bon père, d’une bonne mère et d’un bon maître, ainsi Gardabhîvibhîta Bhâradvâgña vous a dit qu’entendre est Brahman ; car à quoi sert une personne qui ne peut entendre ? Mais vous a-t-il dit le corps et le lieu de repos de ce Brahman ? »
Ganaka Vaideha a dit : « Il ne me l’a pas dit. »
Yâg_ñ_avalkya dit : « Votre Majesté, ce (Brahman) ne se tient que sur une seule jambe. »
Ganaka Vaideha dit : « Alors dis-moi, Yâg_ñ_avalkya. »
Yâg_ñ_avalkya a dit : « L’oreille est son corps, l’éther son lieu, et nous devrions l’adorer comme ce qui est sans fin. »
Ganaka Vaideha a dit : « Quelle est la nature de ce qui est sans fin ? »
Yâg_ñavalkya répondit : « Votre Majesté, l’espace (disah) lui-même (est ce qui est infini), et donc, quel que soit l’espace (quartier) où il va, il n’en arrive jamais au bout. Car l’espace est infini. L’espace, ô Roi, c’est l’ouïe [7], et l’ouïe, ô Roi, c’est le Brahman suprême. L’ouïe ne déserte pas celui qui adore ce (Brahman) avec une telle connaissance, que toutes les créatures s’approchent de lui, et, devenu un dieu, il va vers les dieux. »
Ganaka Vaideha dit : « Je te donnerai (pour cela) mille vaches et un taureau aussi gros qu’un éléphant. »
Yâg_ñ_avalkya a dit : « Mon père était d’avis qu’on ne devait pas accepter une récompense sans avoir pleinement instruit un élève. »
6. Yâg_ñ_avalkya dit : « Laissez-nous entendre ce que quelqu’un a pu vous dire. »
[ p. 157 ]
Ganaka Vaideha répondit : « Satyakâma Gâbâla m’a dit que l’esprit [8] (manas) est Brahman. »
Yâgñavalkya dit : « Comme le dirait quelqu’un qui a eu un bon père, une bonne mère et un bon maître, ainsi Satyakâma Gâbâla vous a dit que l’esprit est Brahman ; car à quoi sert une personne sans esprit ? Mais vous a-t-il dit le corps et le lieu de repos de ce Brahman ? »
Ganaka Vaideha a dit : « Il ne me l’a pas dit. »
Yâg_ñ_avalkya dit : « Votre Majesté, ce (Brahman) ne se tient que sur une seule jambe. »
Ganaka Vaideha dit : « Alors dis-moi, Yâg_ñ_avalkya. »
Yâg_ñ_avalkya a dit : « L’esprit lui-même est son corps, l’éther son lieu, et nous devrions l’adorer comme la félicité. »
Ganaka Vaideha a dit : « Quelle est la nature de la félicité ? »
Yâg_ñ_avalkya répondit : « Votre Majesté, l’esprit lui-même ; car avec l’esprit un homme désire une femme, et un fils semblable naît d’elle, et il est félicité. L’esprit, en effet, ô Roi, est le Brahman suprême. L’esprit n’abandonne pas celui qui adore ce (Brahman) avec une telle connaissance, toutes les créatures s’approchent de lui, et, devenu un dieu, il va vers les dieux. »
Ganaka Vaideha dit : « Je te donnerai (pour cela) mille vaches et un taureau aussi gros qu’un éléphant. »
Yâg_ñ_avalkya a dit : « Mon père était d’avis qu’on ne devait pas accepter une récompense sans avoir pleinement instruit un élève. »
7. Yâg_ñ_avalkya dit : « Laissez-nous entendre ce que quelqu’un a pu vous dire. »
Ganaka Vaideha répondit : « Vidagdha Sâkalya m’a dit que le cœur (hridaya) est Brahman. »
Yâg_ñ_avalkya dit : « Comme quelqu’un qui a eu (le bénéfice [ p. 158 ] d’un bon père, d’une bonne mère et d’un bon maître pourrait le dire, ainsi Vidagdha Sâkalya vous a dit que le cœur est Brahman ; car à quoi sert une personne sans cœur ? Mais vous a-t-il dit le corps et le lieu de repos de ce Brahman ? »
Ganaka Vaideha a dit : « Il ne me l’a pas dit. »
Yâg_ñ_avalkya dit : « Votre Majesté, ce (Brahman) ne se tient que sur une seule jambe. »
Ganaka Vaideha dit : « Alors dis-moi, Yâg_ñ_avalkya. »
Yâg_ñ_avalkya a dit : « Le cœur lui-même est son corps, l’éther son lieu, et nous devrions l’adorer comme une certitude (sthiti). »
Ganaka Vaideha a dit : « Quelle est la nature de la certitude ? »
Yâg_ñ_avalkya répondit : « Votre Majesté, le cœur lui-même ; car le cœur, ô Roi, est le corps de toutes choses, le cœur est le lieu de repos de toutes choses, car dans le cœur, ô Roi, toutes choses reposent. Le cœur, ô Roi, est le Brahman suprême. Le cœur n’abandonne pas celui qui adore ce (Brahman) avec une telle connaissance, toutes les créatures s’approchent de lui, et, devenu un dieu, il va vers les dieux. »
Ganaka Vaideha dit : « Je te donnerai (pour cela) mille vaches et un taureau aussi gros qu’un éléphant. »
Yâg_ñ_avalkya a dit : « Mon père était d’avis qu’on ne devait pas accepter une récompense sans avoir pleinement instruit un élève. »
1. Ganaka Vaideha, descendant de son trône, dit : « Je m’incline devant toi, ô Yâg_ñ_avalkya, enseigne-moi. »
Yâg_ñ_avalkya dit : « Votre Majesté, comme un homme qui souhaite faire un long voyage se munirait d’un char ou d’un navire, ainsi votre esprit est bien [ p. 159 ] fourni par ces Upanishads [9]. Vous êtes honorable et riche, vous avez appris les Védas et on vous a enseigné les Upanishads. Où donc irez-vous en partant d’ici ? »
Ganaka Vaideha dit : « Monsieur, je ne sais pas où j’irai. »
Yâg_ñ_avalkya dit : « Alors je vais te dire où tu iras. »
Ganaka Vaideha dit : « Dites-le, Monsieur. »
2. Yâg_ñ_avalkya dit : « Cette personne qui est dans l’œil droit [10], elle est appelée Indha, et celui qui est Indha, ils l’appellent en effet [11] Indra mystérieusement, car les dieux aiment ce qui est mystérieux et n’aiment pas ce qui est évident.
3. « Or, ce qui, sous la forme d’une personne, est dans l’œil droit, est son épouse, Virâg [12]. Leur lieu de rencontre [13] est l’éther dans le cœur, et leur nourriture la masse rouge dans le cœur. De plus, leur enveloppe [14] est ce qui est comme un réseau dans le cœur, et la route sur laquelle ils se déplacent (du sommeil à l’éveil) est l’artère qui monte du cœur. Tel un cheveu divisé en mille parties, ainsi sont ses veines, appelées Hita [15], placées [ p. 160 ] fermement dans le cœur. C’est par eux que la nourriture coule en effet, et il (le Taigasa) reçoit une nourriture pour ainsi dire plus pure [16] que le Soi corporel (le Vaisvânara).
4. Son quartier oriental (celui du Taigasa) sont les prânas (souffle) qui vont à l’Est ;
« Son quartier sud est constitué des prânas qui vont vers le sud ;
« Son quartier occidental est constitué des prânas qui vont vers l’ouest ;
« Son quartier Nord sont les prânas qui vont au Nord ;
« Son quartier supérieur (Zénith) sont les prânas qui montent vers le haut ;
« Son quartier inférieur (Nadir) sont les prânas qui descendent ;
« Tous les quartiers sont tous les prânas. Et lui (l’Âtman dans cet état) ne peut être décrit que par Non [17], non ! Il est incompréhensible, car il ne peut être compris ; il est immuable, car il ne peut se décomposer ; il n’est pas attaché, car il ne s’attache pas ; il est délié, il ne souffre pas, il ne périt pas. Ô Ganaka, tu as vraiment atteint l’intrépidité », — ainsi dit Yâgñavalkya.
Alors Ganaka dit : « Que cette intrépidité vienne aussi à toi qui nous enseignes l’intrépidité. Je m’incline devant toi. Voici les Videhas, et voici moi (ton esclave). »
[ p. 161 ]
1. Yâg_ñ_avalkya vint trouver Ganaka Vaideha, et il n’avait pas l’intention de lui parler [18]. Mais lorsque précédemment [ p. 162 ] Ganaka Vaideha et Yâg_ñ_avalkya eurent une dispute sur l’Agnihotra, Yâg_ñ_avalkya lui avait accordé une faveur, et il choisit (pour une faveur) d’être libre de lui poser toutes les questions qu’il voulait. Yâg_ñ_avalkya l’accorda, et ainsi le roi fut le premier à lui poser une question.
2. « Yâg_ñ_avalkya, dit-il, qu’est-ce que la lumière de l’homme [19] ? »
Yâg_ñ_avalkya répondit : « Le soleil, ô Roi ; car, n’ayant que le soleil pour lumière, l’homme s’assoit, se déplace, fait son travail et revient. »
Ganaka Vaideha dit : « C’est en effet le cas, ô Yâg_ñ_avalkya. »
3. Ganaka Vaideha dit : « Quand le soleil s’est couché, ô Yâg_ñ_avalkya, quelle est alors la lumière de l’homme ? »
Yâg_ñ_avalkya répondit : « La lune est en effet sa lumière ; car, n’ayant que la lune pour lumière, l’homme s’assoit, se déplace, fait son travail et revient. »
Ganaka Vaideha dit : « C’est en effet le cas, ô Yâg_ñ_avalkya. »
4. Ganaka Vaideha dit : « Quand le soleil s’est couché, ô Yâg_ñ_avalkya, et que la lune s’est couchée, quelle est la lumière de l’homme ? »
Yâg_ñ_avalkya répondit : « Le feu est en effet sa lumière ; [ p. 163 ] car, n’ayant que le feu pour lumière, l’homme s’assoit, se déplace, fait son travail et revient. »
5. Ganaka Vaideha dit : « Quand le soleil s’est couché, ô Yâg_ñ_avalkya, et que la lune s’est couchée, et que le feu s’est éteint, quelle est alors la lumière de l’homme ? »
Yâg_ñ_avalkya répondit : « Le son est en effet sa lumière ; car, n’ayant que le son pour lumière, l’homme s’assoit, se déplace, travaille et revient. C’est pourquoi, ô Roi, même lorsqu’on ne voit pas sa propre main, lorsqu’un son s’élève, on s’avance vers elle. »
Ganaka Vaideha dit : « C’est en effet le cas, ô Yâg_ñ_avalkya. »
6. Ganaka Vaideha dit : « Quand le soleil s’est couché, ô Yâg_ñ_avalkya, et que la lune s’est couchée, et que le feu s’est éteint, et que le bruit s’est tu, quelle est alors la lumière de l’homme ? »
Yâg_ñ_avalkya dit : « Le Soi est en effet sa lumière ; car, ayant le Soi seul comme lumière, l’homme s’assoit, se déplace, fait son travail et revient. »
7. Ganaka Vaideha dit : « Qui est ce Soi ? »
Yâg_ñ_avalkya répondit : « Celui qui est dans le cœur, entouré des Prânas [20] (sens), l’homme de lumière, constitué de connaissance. Lui, restant le même, erre à travers les deux mondes [21], comme s’il [22] pensait, comme s’il se déplaçait. Pendant le sommeil (en rêve), il transcende ce monde et toutes les formes de mort (tout ce qui tombe sous l’emprise de la mort, tout ce qui est périssable). »
8. « En naissant, cet homme, en assumant son corps, [ p. 164 ] s’unit à tous les maux ; lorsqu’il s’en va et meurt, il laisse tous les maux derrière lui.
9. « Et il y a deux états pour cette personne : l’un ici-bas, l’autre dans l’autre monde, et comme troisième [23] un état intermédiaire, l’état de sommeil. Lorsqu’elle est dans cet état intermédiaire, elle voit ces deux états ensemble, l’un ici-bas, l’autre dans l’autre monde. Or, quelle que soit son admission dans l’autre monde, une fois cette admission obtenue, elle voit à la fois les maux et les bienfaits [24]. »
« Et lorsqu’il s’endort, après avoir emporté avec lui la matière du monde entier, la détruisant [25] et la reconstruisant, il dort (rêve) par sa propre lumière. Dans cet état, la personne est auto-illuminée. »
10. « Il n’y a pas de chars (réels) dans cet état, pas de chevaux, pas de routes, mais Lui-même envoie (crée) des chars, des chevaux et des routes. Il n’y a pas là de bénédictions, pas de bonheur, pas de joies, mais Lui-même envoie (crée) des bénédictions, du bonheur et des joies. Il n’y a pas là de chars, pas de lacs, pas de rivières, mais Lui-même envoie (crée) des chars, des lacs et des rivières. Il est vraiment le Créateur. »
11. 'Il y a là-dessus ces versets :
Après avoir soumis par le sommeil tout ce qui appartient au corps, lui, non endormi lui-même, contemple les sens endormis. Ayant retrouvé la lumière, il retourne à sa place, la personne dorée [26], l’oiseau solitaire. (1)
12. 'Gardant avec le souffle (prân, vie) le nid inférieur, l’immortel s’éloigne du nid ; cet immortel va où il veut, l’homme doré, l’oiseau solitaire. (2)
13. « Montant et descendant dans son rêve, le dieu se crée de multiples formes, soit en se réjouissant avec les femmes, soit en riant (avec ses amis), soit en voyant des spectacles terribles. » (3)
« Ici, certains (objectent et) disent : « Non, ceci (le sommeil) est le même que le lieu de l’éveil, car ce qu’il voit lorsqu’il est éveillé, il le voit seulement lorsqu’il dort [28] ».
[ p. 166 ]
Non, ici (dans le sommeil) la personne est auto-illuminée (comme nous l’avons expliqué auparavant).
Ganaka Vaideha dit : « Je vous en donne mille, Monsieur. Continuez à parler pour mon émancipation. »
15. Yâg_ñ_avalkya dit : « Cet homme, ayant joui de cet état de félicité (samprasâda, sommeil profond), s’étant promené et ayant vu le bien et le mal, se hâte de revenir comme il est venu, à l’endroit d’où il est parti (le lieu du sommeil), pour rêver [29]. Et quoi qu’il ait pu y voir, il n’en est pas suivi (affecté), car cet homme n’est attaché à rien. »
Ganaka Vaideha dit : « C’est bien vrai, Yâg_ñ_avalkya. [ p. 167 ] Je vous en donne mille, Monsieur. Parlez pour l’émancipation. »
16. Yâgñavalkya dit : « Cet homme, après s’être amusé dans ce sommeil (rêve), après avoir erré et vu le bien et le mal, se hâte de revenir comme il est venu, à l’endroit d’où il est parti, pour se réveiller. Et quoi qu’il ait pu y voir, il n’en est pas affecté, car cet homme n’est attaché à rien. »
Ganaka Vaideha dit : « C’est bien vrai, Yâg_ñ_avalkya. Je vous en donne mille, Monsieur. Parlez pour l’émancipation. »
17. Yâg_ñ_avalkya dit : « Cette personne, s’étant amusée dans cet état de veille, s’étant déplacée et ayant vu à la fois le bien et le mal, se hâte de revenir comme elle est venue, à l’endroit d’où elle est partie, à l’état de sommeil (rêve). »
18. « En fait, comme un gros poisson se déplace le long des deux rives d’une rivière, la droite et la gauche, de même cette personne se déplace le long de ces deux états, l’état de sommeil et l’état de veille.
19. « Et comme un faucon, ou tout autre oiseau (rapide), après avoir erré ici dans l’air, se fatigue et, repliant ses ailes, est transporté vers son nid, ainsi cette personne se hâte vers cet état où, lorsqu’elle dort, elle ne désire plus de désirs et ne rêve plus de rêves.
20. « Il y a dans son corps des veines appelées Hitâ, aussi petites qu’un cheveu divisé en mille parties, pleines de blanc, de bleu, de jaune, de vert et de rouge [30]. Or, [ p. 168 ] lorsqu’on le tue, lorsqu’on le vainque, lorsqu’un éléphant le poursuit, lorsqu’il tombe dans un puits, il s’imagine, par ignorance, ce danger qu’il voit (généralement) au réveil. Mais lorsqu’il s’imagine être comme un dieu, ou comme un roi [31], ou « Je suis tout cela », c’est là son monde le plus élevé [32]. »
21. « Telle est en effet sa forme (véritable), libre de désirs, libre de mal, libre de peur [33]. Or, comme un homme, lorsqu’il est embrassé par une épouse bien-aimée, ne connaît rien de ce qui est extérieur, rien de ce qui est intérieur, ainsi cette personne, lorsqu’elle est embrassée par le Soi intelligent (prâg_ñ_a), ne connaît rien de ce qui est extérieur, rien de ce qui est intérieur. Telle est en effet sa forme (véritable), dans laquelle ses souhaits sont exaucés, dans laquelle le Soi (seul) est [ p. 169 ] son souhait, dans laquelle aucun souhait n’est laissé, – libre de toute tristesse [34]. »
22. « Alors un père n’est pas un père, une mère n’est pas une mère, les mondes ne sont pas des mondes, les dieux ne sont pas des dieux, les Védas ne sont pas des Védas. Alors un voleur n’est pas un voleur, un meurtrier ne est pas un meurtrier [35], un Kân dâla [36] n’est pas un Kân dâla, un Paulkasa [37] n’est pas un Paulkasa, un Sâmân a [38] n’est pas un Sâmân a, un Tâpasa [39] n’est pas un Tâpasa. Il n’est suivi ni par le bien, ni par le mal, car il a alors surmonté toutes les peines du cœur [40]. »
23. « Et quand (on dit que) là (dans la Sushupti) il ne voit pas, il voit pourtant, bien qu’il ne voie pas [41]. Car la vue est inséparable du voyant, car elle ne peut périr. Mais il n’y a alors aucun second, rien d’autre différent de lui qu’il puisse voir. »
24. « Et quand (on dit que) là (dans la Sushupti) il ne sent pas, il sent pourtant, bien qu’il ne sente pas. Car l’odorat est inséparable de celui qui sent, car il ne peut périr. Mais il n’y a alors aucun second, rien d’autre différent de lui qu’il puisse sentir. »
25. « Et quand (on dit que) là (dans la Sushupti) il ne goûte pas, il goûte pourtant, bien qu’il ne goûte pas. Car le goût est inséparable du goûteur, car il ne peut périr. Mais il n’y a alors aucun second, rien d’autre différent de lui qu’il puisse goûter. »
26. « Et quand (on dit que) là (dans la Sushupti) il ne parle pas, il parle pourtant, bien qu’il ne parle pas. Car la parole est inséparable de celui qui parle, car elle ne peut périr. Mais il n’y a alors aucun second, rien d’autre différent de lui qu’il puisse parler. »
27. « Et quand (on dit que) là (dans la Sushupti) il n’entend pas, il entend pourtant, bien qu’il n’entende pas. Car l’audition est inséparable de celui qui entend, car elle ne peut périr. Mais il n’y a alors pas de second, rien d’autre différent de lui qu’il puisse entendre. »
28. « Et quand (on dit que) là (dans la Sushupti) il ne pense pas, il pense pourtant, bien qu’il ne pense pas. Car la pensée est inséparable du penseur, car elle ne peut périr. [ p. 171 ] Mais il n’y a alors aucun second, rien d’autre différent de lui qu’il puisse penser.
29. « Et quand (on dit que) là (dans la Sushupti) il ne touche pas, il touche pourtant, bien qu’il ne touche pas. Car toucher est inséparable de celui qui touche, car il ne peut périr. Mais il n’y a alors pas de second, rien d’autre différent de lui qu’il puisse penser. »
30. « Et quand (on dit que) là (dans la Sushupti) il ne sait pas, il est pourtant connaisseur, bien qu’il ne sache pas. Car la connaissance est inséparable de celui qui connaît, car elle ne peut périr. Mais il n’y a alors aucun second, rien d’autre différent de lui qu’il puisse connaître. »
31. « Quand (à l’état de veille et de rêve) il y a, pour ainsi dire, un autre, alors on peut voir l’autre, alors on peut sentir l’autre, alors on peut parler à l’autre, alors on peut entendre l’autre, alors on peut penser l’autre, alors on peut toucher l’autre, alors on peut connaître l’autre.
32. « Un océan [42] est ce voyant unique, sans aucune dualité ; tel est le monde de Brahma [43], ô Roi. » Ainsi lui enseigna Yâgñavalkya. Tel est son but suprême, tel est son plus grand succès, tel est son monde suprême, telle est sa plus grande félicité. Toutes les autres créatures vivent d’une petite portion de cette félicité.
33. « Si un homme est en bonne santé, riche et maître des autres, entouré de tous les plaisirs humains, c’est la plus grande bénédiction des hommes. Or, cent de ces bénédictions humaines font une bénédiction des pères qui ont conquis le monde (des pères). Cent bénédictions des pères qui ont conquis ce monde font une bénédiction dans le monde de Gandharva. Cent bénédictions dans le monde de Gandharva font une bénédiction des Devas par le mérite (travail, sacrifice), qui obtiennent leur divinité par le mérite. Cent bénédictions des Devas par le mérite font une bénédiction des Devas par la naissance, ainsi que d’un Srotriya [44] qui est sans péché et non dominé par le désir. » Cent bénédictions des Dévas de naissance forment une bénédiction dans le monde de Pragâpati, également d’un Srotriya sans péché et non dominé par le désir. Cent bénédictions dans le monde de Pragâpati forment une bénédiction dans le monde de Brahman, également d’un Srotriya sans péché et non dominé par le désir. Et c’est la plus haute bénédiction [45].
« C’est le monde de Brahma, ô roi », dit ainsi Yâgñavalkya.
Ganaka Vaideha dit : « Je vous en donne mille, Monsieur. Continuez à parler pour mon émancipation. »
Alors Yâg_ñ_avalkya eut peur que le roi, devenu plein de compréhension, ne le chasse de toutes ses positions [46].
34. Et Yâg_ñ_avalkya dit : « Cette personne, s’étant amusée dans cet état de sommeil (rêve), [ p. 173 ] s’étant déplacée et ayant vu à la fois le bien et le mal, se hâte de revenir comme elle est venue, à l’endroit d’où elle est partie, à l’état de veille 1.
35. « Maintenant, comme un chariot lourdement chargé avance en gémissant, ainsi ce Soi corporel, monté par le Soi intelligent, avance en gémissant, alors qu’un homme est sur le point d’expirer 2. »
36. « Et lorsque (le corps) s’affaiblit à cause de la vieillesse, ou devient faible à cause de la maladie, à ce moment-là, cette personne, après s’être séparée de ses membres, comme un Amra (mangue), ou un Udumbara (figue), ou un fruit de Pippala est séparé de la tige, se hâte de revenir comme il est venu, à l’endroit d’où il a commencé, à (une nouvelle) vie.
37. « Et comme les policiers, les magistrats, les écuyers et les gouverneurs attendent un roi qui revient, avec de la nourriture et des boissons, en disant : « Il revient, il s’approche », ainsi tous les éléments attendent celui qui sait cela, en disant : « Ce Brahman vient, ce Brahman s’approche. »
38. « Et comme les policiers, les magistrats, les écuyers et les gouverneurs se rassemblent autour d’un roi qui s’en va, ainsi tous les sens (prânas) se rassemblent autour du Soi au moment de la mort, quand un homme va ainsi expirer. »
1. Yâg_ñ_avalkya continua : « Maintenant, lorsque ce Soi, ayant sombré dans la faiblesse [47], s’enfonce, pour ainsi dire, dans l’inconscience, alors rassemblez ces sens (prânas) autour de lui, et lui, emportant avec lui ces éléments de lumière, descend dans le cœur. Lorsque cette personne dans l’œil [48] se détourne, alors elle cesse de connaître toutes les formes.
2. « Il est devenu un », disent-ils, « il ne voit pas [49]. » « Il est devenu un », disent-ils, « il ne sent pas. » « Il est devenu un », disent-ils, « il ne goûte pas. » « Il est devenu un », disent-ils, « il ne parle pas. » « Il est devenu un », disent-ils, « il n’entend pas. » « Il est devenu un », disent-ils, « il ne pense pas. » « Il est devenu un », disent-ils, « il ne touche pas. » « Il est devenu un », disent-ils, « il ne sait pas. » Le point de son cœur [50] s’illumine, et par cette lumière le Soi s’en va, soit par l’œil [51], soit par le crâne [52], soit par d’autres endroits du corps. Et lorsqu’il s’en va ainsi, la vie (le prâna principal) s’en va après lui, et lorsque la vie s’en va ainsi, toutes les autres [p. 175]] esprits vitaux (prânas) partent après lui. Il est conscient, et étant conscient il le suit [53] et part.
« Alors, sa connaissance et son travail le saisissent, ainsi que sa connaissance des choses passées [54]. »
3. 'Et comme une chenille, après avoir atteint le bout d’un brin d’herbe, et après avoir fait une autre approche (vers un autre brin) [55], se rassemble vers lui, ainsi ce Soi, après avoir rejeté ce corps [56] et dissipé toute ignorance, et après avoir fait une autre approche (vers un autre corps), se rassemble vers lui.
4. Et comme un orfèvre, prenant un morceau d’or, le transforme en une autre forme, plus nouvelle et plus belle, ainsi ce Soi, après avoir rejeté ce corps [ p. 176 ] et dissipé toute ignorance, se fait une autre forme, plus nouvelle et plus belle, que ce soit comme les Pères, ou comme les Gandharvas, ou comme les Devas, ou comme Pragâpati, ou comme Brahman, ou comme d’autres êtres.
5. « Ce Soi est en effet Brahman, composé de connaissance, d’esprit, de vie, de vue, d’ouïe, de terre, d’eau, de vent, d’éther, de lumière et d’absence de lumière, de désir et d’absence de désir, de colère et d’absence de colère, de bien et de mal, et de toutes choses. Or, tel un homme est comme ceci ou comme cela [57], selon ses actes et son comportement, tel il sera : un homme qui fait de bonnes actions deviendra bon, un homme qui fait de mauvaises actions, mauvais. Il devient pur par ses actes purs, mauvais par ses actes mauvais. »
« Et ici, ils disent que l’homme est fait de désirs. Et comme est son désir, telle est sa volonté ; et comme est sa volonté, telle est son action ; et quelle que soit l’action qu’il accomplit, il la récoltera. »
6. 'Et ici il y a ce verset : « Quel que soit l’objet auquel l’esprit d’un homme est attaché, il y va avec acharnement avec son action ; et ayant obtenu la fin (les derniers résultats) de toute action qu’il fait ici sur terre, il retourne de ce monde (qui est la récompense temporaire de son action) à ce monde d’action. »
Voilà pour l’homme qui désire. Mais quant à l’homme qui ne désire pas, qui, ne désirant pas, libéré des désirs, est satisfait de ses désirs, ou ne désire que le Soi, ses esprits vitaux ne s’en vont pas ailleurs ; étant Brahman, il va à Brahman.
7. « À ce sujet, il y a ce verset : « Lorsque tous les désirs [ p. 177 ] qui étaient entrés dans son cœur sont anéantis, alors le mortel devient immortel, alors il obtient Brahman.
« Et comme la mue d’un serpent repose sur une fourmilière, mort et rejeté, ainsi repose ce corps ; mais cet esprit immortel désincarné (prânâ, la vie) n’est que Brahman, n’est que lumière. »
Ganaka Vaideha dit : « Monsieur, je vous en donne mille. »
8 [58]. « À ce sujet, il y a ces versets :
« J’ai trouvé le petit et ancien sentier qui s’étend au loin [59]. Sur lui, les sages qui connaissent Brahman se dirigent vers le Svarga-loka (le paradis), puis plus haut, en toute liberté [60]. »
9. « Sur ce chemin, ils disent qu’il y a du blanc, ou du bleu, ou du jaune, ou du vert, ou du rouge [61] ; ce chemin a été trouvé par Brahman, et celui qui connaît Brahman, et qui a fait le bien, et obtenu la splendeur, le suit.
10. « Tous ceux qui adorent ce qui n’est pas la connaissance (avidyâ) entrent dans des ténèbres aveugles : ceux qui se délectent de la connaissance entrent, pour ainsi dire, dans des ténèbres plus grandes [62].
11. « Il existe [63] en effet des mondes sans bénédiction, [ p. 178 ] couverts d’une obscurité aveuglante. Les hommes ignorants et non éclairés vont après la mort dans ces mondes.
12. « Si un homme comprend le Soi en disant : « Je suis Lui », que pourrait-il souhaiter ou désirer pour qu’il languisse après le corps [64].
13. « Quiconque a trouvé et compris le Soi qui est entré dans cette cachette rapiécée [65], il est en effet le créateur, car il est le créateur de tout, le monde est à lui, et il est le monde lui-même [66].
14. « Pendant que nous sommes ici, nous pouvons savoir ceci ; sinon, je suis ignorant [67], et la destruction est grande. Ceux qui le savent deviennent immortels, mais d’autres souffrent vraiment. »
15. « Si un homme voit clairement ce Soi comme Dieu et comme le seigneur de tout ce qui est et sera, alors il n’a plus peur.
16. « Celui derrière qui l’année tourne avec les jours, les dieux l’adorent comme la lumière des lumières, comme le temps immortel.
17. « Celui en qui reposent les cinq êtres [68] et l’éther, lui seul, je crois qu’il est le Soi, moi qui sais, je crois qu’il est Brahman ; moi qui suis immortel, je crois qu’il est immortel.
18. « Ceux qui connaissent la vie de la vie, l’œil de l’œil, l’oreille de l’oreille, l’esprit de l’esprit, ceux-là ont compris l’ancien Brahman primitif [69].
19. « C’est par l’esprit seul qu’on peut le percevoir [70] ; il n’y a en lui aucune diversité. Celui qui y perçoit une quelconque diversité va de mort en mort. »
20. « Cet être éternel qui ne peut jamais être prouvé, ne peut être perçu que d’une seule manière : il est sans tache, au-delà de l’éther, le Soi non né, grand et éternel.
21. « Qu’un Brahmane sage, après l’avoir découvert, pratique la sagesse [71]. Qu’il ne recherche pas beaucoup de mots, car ce n’est qu’une lassitude de la langue. »
22. « Et il est ce grand Soi non né, constitué de connaissance, entouré par les Prânas, l’éther du cœur [72]. En lui repose le souverain de tous, le seigneur de tous, le roi de tous. Il ne s’accroît pas par les bonnes actions, ni ne diminue par les mauvaises. Il est le seigneur de tous, le roi de toutes choses, le protecteur de toutes choses. Il est une rive [73] et une frontière, afin que ces mondes ne soient pas confondus. Les Brâhmanes cherchent à le connaître par l’étude du Véda, par le sacrifice, par les dons, par la pénitence, par le jeûne, et celui qui le connaît devient un Muni. Ne désirant que ce monde (pour Brahman), les mendiants quittent leurs foyers. »
Sachant cela, les anciens ne souhaitaient pas de descendance. Que ferons-nous de cette descendance, dirent-ils, [ p. 180 ] nous qui possédons ce Soi et ce monde (de Brahman) [74] ? Et eux, s’étant élevés au-dessus du désir de fils, de richesse et de nouveaux mondes, errent comme des mendiants. Car le désir de fils est un désir de richesse, et le désir de richesse est un désir de mondes. Tous deux ne sont en effet que des désirs. Lui, le Soi, doit être décrit par Non, non [75] ! Il est incompréhensible, car il ne peut être compris ; il est impérissable, car il ne peut périr ; il est détaché, car il ne s’attache pas ; libre, il ne souffre pas, il ne faillit pas. Celui (qui sait), ces deux-là ne triomphent pas, soit qu’il dise que pour une raison quelconque il a fait le mal, ou pour une raison quelconque il a fait le bien - il triomphe des deux, et ni ce qu’il a fait, ni ce qu’il a omis de faire, ne le brûle (l’affecte).
23. Ceci est rapporté par un vers (Rik) : « Cette grandeur éternelle du Brâhmana ne s’accroît ni ne diminue par l’action. Que l’homme s’efforce d’en trouver (connaître) la trace, car l’ayant trouvée (connue), il n’est souillé par aucune mauvaise action. »
« Celui donc qui le sait, après être devenu calme, soumis, satisfait, patient et recueilli [76], voit le soi dans le Soi, voit tout comme Soi. Le mal ne le surmonte pas, il surmonte tout mal. Le mal ne le brûle pas, il brûle tout mal. Libre du mal, libre des taches, libre du doute, il devient un (vrai) Brâhmana ; tel est le monde de Brahma, ô Roi », — ainsi parla Yâgñavalkya.
Ganaka Vaideha dit : « Monsieur, je vous donne les Videhas, ainsi que moi-même, pour être ensemble vos esclaves. »
24. Ceci [77] est en effet le grand Soi non né, le [ p. 181 ] fort [78], le dispensateur de richesse. Celui qui sait cela obtient la richesse.
1. Yâg_ñ_avalkya avait deux épouses, Maitreyî et Kâtyâyanî. Parmi elles, Maitreyî connaissait le Brahman, tandis que Kâtyâyanî possédait la connaissance propre aux femmes. Et Yâg_ñ_avalkya, lorsqu’il souhaita se préparer à un autre état de vie (quand il souhaita abandonner la condition de chef de famille et se retirer dans la forêt),
2. Il dit : « Maître, je m’en vais de ma maison (dans la forêt). En vérité, laisse-moi conclure un accord entre toi et ce Katyâyanî. »
3. Maitreyî dit : « Mon Seigneur, si cette terre entière, pleine de richesses, m’appartenait, dis-moi, serais-je immortel par elle, ou non ? »
« Non », répondit Yâg_ñ_avalkya, « ta vie sera comme celle des riches. Mais il n’y a aucun espoir d’immortalité par la richesse. »
4. Et Maitreyî dit : « Que dois-je faire de ce par quoi je ne deviens pas immortel ? Ce que mon Seigneur sait [80] (de l’immortalité), dis-le-moi clairement. »
5. Yâg_ñ_avalkya répondit : « Toi qui m’es vraiment cher, tu as accru ce qui m’est cher (en [ p. 182 ] toi) [81]. Par conséquent, si tu veux, Madame, je vais te l’expliquer, et note bien ce que je dis. »
6. Et il dit : « En vérité, un mari n’est pas cher pour que vous aimiez le mari ; mais pour que vous aimiez le Soi, c’est pourquoi un mari est cher.
« En vérité, une femme n’est pas chère pour que vous aimiez la femme ; mais pour que vous aimiez le Soi, c’est pourquoi une femme est chère.
« En vérité, les fils ne sont pas chers pour que vous aimiez les fils ; mais pour que vous aimiez le Soi, c’est pourquoi les fils sont chers.
« En vérité, la richesse n’est pas chère pour que vous aimiez la richesse ; mais pour que vous aimiez le Soi, c’est pourquoi la richesse est chère.
« En vérité, le bétail [82] n’est pas cher pour que vous aimiez le bétail ; mais pour que vous aimiez le Soi, c’est pourquoi le bétail est cher.
« En vérité, la classe Brahman n’est pas chère pour que vous aimiez la classe Brahman ; mais pour que vous aimiez le Soi, c’est pourquoi la classe Brahman est chère.
« En vérité, la classe Kshatra n’est pas chère pour que vous aimiez la classe Kshatra ; mais pour que vous aimiez le Soi, c’est pourquoi la classe Kshatra est chère.
« En vérité, les mondes ne sont pas chers pour que vous aimiez les mondes ; mais pour que vous aimiez le Soi, c’est pourquoi les mondes sont chers.
« En vérité, les Dévas ne sont pas chers pour que vous aimiez les Dévas ; mais pour que vous aimiez le Soi, c’est pourquoi les Dévas sont chers.
[ p. 183 ]
« En vérité, les Védas ne sont pas chers pour que vous aimiez les Védas ; mais pour que vous aimiez le Soi, c’est pourquoi les Védas sont chers.
« En vérité, les créatures ne sont pas chères pour que vous les aimiez ; mais pour que vous aimiez le Soi, c’est pourquoi les créatures sont chères.
« En vérité, tout n’est pas cher pour que vous aimiez tout ; mais pour que vous aimiez le Soi, donc tout est cher.
« En vérité, le Soi doit être vu, entendu, perçu, marqué, ô Maître ! Quand le Soi a été vu, entendu, perçu et connu, alors tout cela est connu ! »
7. Quiconque cherche la classe Brahman ailleurs que dans le Soi est abandonné par la classe Brahman. Quiconque cherche la classe Kshatra ailleurs que dans le Soi est abandonné par la classe Kshatra. Quiconque cherche les mondes ailleurs que dans le Soi est abandonné par les mondes. Quiconque cherche les Devas ailleurs que dans le Soi est abandonné par les Devas. Quiconque cherche les Védas ailleurs que dans le Soi est abandonné par les Védas. Quiconque cherche les créatures ailleurs que dans le Soi est abandonné par les créatures. Quiconque cherche quoi que ce soit ailleurs que dans le Soi est abandonné par quoi que ce soit.
« Cette classe Brahman, cette classe Kshatra, ces mondes, ces Devas, ces Vedas, tous ces êtres, ce tout, tout est ce Soi.
8. 'Or, comme les sons d’un tambour, lorsqu’on le frappe, ne peuvent être saisis extérieurement (par eux-mêmes), mais le son est saisi lorsque le tambour est saisi, ou le batteur du tambour ; [ p. 184 ] 9. 'Et comme les sons d’une conque, lorsqu’on souffle, ne peuvent être saisis extérieurement (par eux-mêmes), mais le son est saisi lorsque le coquillage est saisi, ou le souffleur du coquillage ;
10. 'Et comme les sons d’un luth, lorsqu’il est joué, ne peuvent être saisis extérieurement (par eux-mêmes), mais le son est saisi, lorsque le luth est saisi, ou le joueur du luth ;
11. « Comme des nuages de fumée s’échappent d’eux-mêmes d’un feu allumé par un combustible humide, ainsi, en vérité, ô Maitreyî, a été exhalé de ce grand Être ce que nous avons comme Rig-Véda, Yagur-Véda, Sâma-Véda, Atharvâṅgirasas, Itihâsa, Purânâ, Vidyâ, les Upanishads, Slokas, Sûtras, Anuvyâkhyânas, Vyâkhyânas, ce qui est sacrifié, ce qui est répandu, la nourriture, la boisson [83], ce monde et l’autre monde, et toutes les créatures. De lui seul tout cela a été exhalé. »
12. « Comme toutes les eaux trouvent leur centre dans la mer, tous les touchers dans la peau, tous les goûts dans la langue, toutes les odeurs dans le nez, toutes les couleurs dans l’œil, tous les sons dans l’oreille, toutes les perceptions dans l’esprit, toute connaissance dans le cœur, toutes les actions dans les mains, tous les mouvements dans les pieds, et tous les Védas dans la parole, —
13. « Comme une masse de sel n’a ni intérieur ni extérieur, mais est tout entière une masse de goût, ainsi ce Soi n’a ni intérieur ni extérieur, mais est tout entière une masse de connaissance ; et, s’étant élevé hors de ces éléments, il disparaît à nouveau en eux. Lorsqu’il est parti, il n’y a plus de connaissance (nom), je dis, ô Maitreyî », — ainsi parla Yâg_ñ_avalkya. [ p. 185 ] 14. Alors Maitreyî dit : « Voilà, Seigneur, tu m’as plongé dans une confusion totale. Vraiment, je ne le comprends pas. »
Mais il répondit : « Ô Maîtreyî, je ne dis rien qui soit déconcertant. En vérité, bien-aimé, ce Soi est impérissable et d’une nature indestructible.
15. Car lorsqu’il y a comme dualité, alors l’un voit l’autre, l’un sent l’autre, l’un goûte l’autre, l’un salue l’autre, l’un entend l’autre, l’un perçoit l’autre, l’un touche l’autre, l’un connaît l’autre ; mais lorsque le Soi seul est tout cela, comment pourrait-il voir l’autre, comment pourrait-il sentir l’autre, comment pourrait-il goûter l’autre, comment pourrait-il saluer l’autre, comment pourrait-il entendre l’autre, comment pourrait-il toucher l’autre, comment pourrait-il connaître l’autre ? Comment pourrait-il connaître Celui par qui il connaît tout cela ? Ce Soi doit être décrit par Non, non 1 ! Il est incompréhensible, car il ne peut être compris ; il est impérissable, car il ne peut périr ; il est libre, car il ne s’attache pas ; libre, il ne souffre pas, il ne faillit pas. Comment, ô bien-aimé, pourrait-il connaître le Connaisseur ? Ainsi, ô Maître, tu as été instruit. « Jusqu’où va l’immortalité. » Ayant dit cela, Yâg_ñ_avalkya s’en alla (dans la forêt).
1. Suit maintenant la racine [84] :
1. (Nous) de Pautimâshya,
2. Pautimâshya, de Gaupavana,
3. Gaupavana de Pautimâshya, [ p. 186 ] 4. Pautimâshya de Gaupavana,
5. Gaupavana de Kausika,
6. Kausika de Kaundinya,
7. Kaundinya de Sândilya,
8. Sândilya de Kausika et Gautama,
9. Gautama
2. de Âgnivesya,
10. Âgnivesya de Gârgya,
11. Gârgya de Gârgya,
12. Gârgya de Gautama,
13. Gautama de Saitava,
14. Saitava de Pârâsaryâyana,
15. Pârâsaryâyana de Gârgyâyana,
16. Gârgyâyana d’Uddâlakâyana,
17. Uddâlakâyana de Gâbâlâyana,
18. Gâbâlâyana du Mâdhyandânayana,
19. Madhyandanayana de Saukarayana,
20. Saukarâyana de Kâshâyana,
21. Kâshâyana de Sâyakâyana,
22. Sâyakâyana de Kausikâyani [85],
23. Tu es celui qui est
3. de Ghritakausika,
24. Ghritakausika de Pârâsaryâyana, [ p. 187 ] 25. Pârâsaryâyana de Pârâsarya,
26. Pârâsarya de Gâtukarnya,
27. Gâtukarnya d’Âsurâyana et Yâska [86],
28. Âsurâyana de Travani,
29. Travani d’Aupagandhani,
30. Aupagandhani d’Âsuri,
31. Âsuri de Bhâradvâga,
32. Bhâradvâga d’Âtreya,
33. Âtreya de Mânti,
34. Mânti de Gautama,
35. Gautama de Gautama,
36. Gautama de Vâtsya,
37. Vâtsya de Sândilya,
38. Sânilya de Kaisorya Kâpya,
39. Kaisorya Kâpya de Kumârahârita,
40. Kumârahârita de Gâlava,
41. Gâlava de Vidarbhî-kaundinya,
42. Vidarbhî-kaundinya de Vatsanapât Bâbhrava,
43. Vatsanapat Bâbhrava de Pathi Saubhara,
44. Pathi Saubhara d’Ayâsya Âṅgirasa,
45. Ayâsya Âṅgirasa d’Âbhûti Tvâshtra,
46. Âbhûti Tvâshtra de Visvarûpa Tvâshtra,
47. Visvarûpa Tvâshtra d’Asvinau,
48. Asvinau de Dadhyak Âtharvana,
49. Dadhyakā Âtharvaṇa d’Atharvan Daiva,
50. Atharvan Daiva de Mrityu Prâdhvamsana,
51. Mrityu Prâdhvamsana de Prâdhvamsana,
52. Prâdhvamsana d’Ekarshi,
53. Ekarshi de Viprakitti [87],
54. Vipratti de Vyashti, [ p. 188 ] 55. Vyashti de Sanâru,
56. Sanâru de Sanâtana,
57. Sanâtana de la Sanaga,
58. Sanaga de Parameshthin,
59. Parameshthin de Brahman,
60. Brahman est Svayambhu, existant par lui-même.
Adoration à Brahman.
Brihadâranyaka Upanishad – Troisième Adhyaya. | Page de titre | Brihadâranyaka Upanishad – Cinquième Adhyaya. |
Le texte du Mâdhyandina commence par vayam, nous, et continue vers 1. Saurpanâyya, 2. Gautama, 3. Vâtsya, 4. Pârasarya, etc., comme dans le Madhukânda, p. 118, sauf dans 10, où il donne Gaivantâyana pour Âtreya. Puis après 12. Kaundinyâyana, cela donne 13. 14. les deux Kaundinyas, 15. les Aurnavâbhas, 16. Kaundinya, 17. Kaundinya, 18. Kaundinya et Âgnivesya, 19. Saitava, 20. Pârâsarya, 2 1. Gâtukarnya, 22. Bhâradvâga, 2 3. Bhâradvâga, Âsurâyana et Gautama, 24. Bhâradvâga, 25. Valâkâkausika, 26. Kâshâyana, 27. Saukarâyana, 28. Traivani, 29. Aupagandhani, 30. Sâyakâyana, p. Kausikâyani, etc., comme dans le texte de Kânva, du n° 22 à Brahman.
152:1 Anv-anta, formé comme Sûtrânta, Siddhânta et probablement Vedânta, signifie questions subtiles. ↩︎
152:2 Roer et Poley donnent ici Sailina; Weber aussi (pp. 1080 et 1081) a deux fois Sailina (Silinasyâpatyam). ↩︎
152:3 Cela semble signifier que l’explication de Brahman par Gitvan est boiteuse ou imparfaite, car il existe quatre pâdas de ce Brahman, et il n’en a enseigné qu’un seul. Les trois autres sont son corps, son lieu et sa forme de culte (prag_ñ_etîyam upanishad brahmanas katurthah pâdah). Voir aussi Maitr. Up. VII, p. 221. ↩︎
153:1 Voir avant, II, 4, 10; et après, IV, 5, 11. ↩︎
153:2 Voir Taitt. Up. III, 3. ↩︎
154:1 Ou cela peut vouloir dire qu’il a peur d’être blessé, quel que soit le pays où il va, pour gagner sa vie. ↩︎
156:1 Dvivedagaṅga déclare : « Digbhago hi pârthivâdhishthânâvakkhinnahsrotram ity uk yate, atas tayor ekatvam. » ↩︎
157:1 Voir aussi Taitt. Up. III, 4. ↩︎
159:1 Ceci se réfère aux doctrines précédentes qui avaient été communiquées à Ganaka par d’autres enseignants, et particulièrement aux upâsanas de Brahman comme connaissance, cher, vrai, sans fin, félicité et certitude. ↩︎
159:2 Voir aussi Maitr. Up. VII, p. 216. ↩︎
159:3 Les Mâdhyandinas lisent paroksheneva, mais le commentateur explique iva par eva. Voir aussi Ait. Up. I, 3, 14. ↩︎
159:4 Indra est appelé par le commentateur Vaisvânara, ainsi que sa femme Virâg. Ce couple, à l’état de veille, est Visva ; dans le sommeil, Taigasa. ↩︎
159:5 Samstâva, lit. le lieu où ils chantent des louanges ensemble, c’est-à-dire où ils se rencontrent. ↩︎
159:6 Prâvarana peut également signifier cachette, retraite. ↩︎
159:7 Hita, nom fréquemment donné à ces nâdîs ; voir IV, 3, 20 ; Khând. Up. VI, 5, 3, comm. ; Kaush. Up. IV, 20. Voir aussi Katha Up. VI, 16. ↩︎
160:1 Dvivedagaṅga explique que la nourriture, lorsqu’elle est consommée, se transforme d’abord en nourriture grossière, qui descend vers le bas, puis en nourriture plus subtile. Cette nourriture plus subtile se divise à son tour en suc moyen qui nourrit le corps, et en suc le plus fin, appelé « morceau rouge ». ↩︎
160:2 Voir Brih. Up. II, 3, 6; IV, 9, 26. ↩︎
161:1 L’introduction à ce Brâhmana a un intérêt très particulier, car elle montre l’étroite cohérence des différentes parties qui forment ensemble le fondement historique des Upanishads. Ganaka Vaideha et Yâg_ñ_avalkya sont les personnages principaux du Brihadâranyaka-upanishad, et chaque fois qu’ils se rencontrent, ils semblent converser assez librement, bien que chacun conserve son propre caractère, et Yâg_ñ_avalkya honore Ganaka comme roi tout autant que Ganaka honore Yâg_ñ_avalkya comme Brâhmana. Or, dans notre chapitre, nous lisons que Yâgñavalkya ne souhaitait pas engager la discussion, mais que Ganaka fut le premier à s’adresser à lui (pûrvam paprakkha). Cela fut évidemment considéré comme incorrect, et une explication est donnée : Ganaka prit cette liberté parce qu’en une occasion précédente, Yâgñavalkya lui avait accordé la permission de lui adresser des questions, quand il le souhaitait. On pourrait objecter qu’une telle explication ressemble beaucoup à une réflexion après coup, et nous constatons en effet qu’en Inde même, certains commentateurs ultérieurs ont tenté d’éviter la difficulté en divisant les mots sa mene na vadishya iti en sam enena vadishya iti, de sorte que nous aurions dû traduire : « Yâgñavalkya vint trouver Ganaka avec l’intention de lui parler. » (Voir Dvivedagaṅga’s Comm. p. 1141.) C’est sans doute une conjecture très ingénieuse, qui pourrait bien susciter l’envie des érudits européens. Mais ce n’est plus le cas. Les accents ne décident rien, car ils sont modifiés par différents auteurs, selon leurs différentes vues de ce que devrait être le texte Pada. Ce qui m’a fait préférer la lecture soutenue par Saṅkara et Dvivedagaṅga, bien que ce dernier fasse allusion à l’autre padakkheda, c’est que la tmesis, sam enena vadishye, n’apparaît plus, tandis que sa mene est une expression courante. Français Mais le point le plus intéressant, comme je l’ai déjà fait remarquer, est que cette ancienne dispute entre Ganaka et Yâg_ñ_avalkya et la permission accordée au roi de poser toutes les questions qu’il voulait, n’est pas une simple invention pour expliquer l’apparente impolitesse avec laquelle Yâg_ñ_avalkya est forcé d’entamer une discussion contre sa volonté, mais se produit en réalité dans un chapitre antérieur. Dans Satap. Br. XI, 6, 2, 10, nous lisons : tasmai ha Yâg_ñ_avalkyo varam dadau ; sa hovâka, kâmaprasna p. 162 eva me tvayi Yâg_ñ_avalkyâsad iti, tato brahmâ Ganaka âsa. Cela montrerait que Ganaka était considéré presque comme un Brâhmana,ou du moins bénéficiaient de certains privilèges censés n’appartenir qu’à la première caste. Voir, pour un point de vue différent, Deussen, Vedânta, p. 203 ; Regnaud (Matériaux pour servir à l’histoire de la philosophie de l’Inde), Errata ; et Sacred Books of the East, vol. i, p. lxxiii. ↩︎
162:1 Lire kimgyotir comme un Bahuvrîhi. Purusha est difficile à traduire. Il signifie homme, mais aussi la véritable essence de l’homme, l’âme, comme on dirait, ou quelque chose de plus abstrait encore, la personne, comme je le traduis généralement, bien qu’il s’agisse d’une personne au-delà de l’Ego. ↩︎
163:1 Sâmîpyalakshanâ saptamî, Dvivedagaṅga. Voir Brih. En haut. pp. IV, 4, 22. ↩︎
163:2 Dans ce monde, pendant que l’on est éveillé ou que l’on rêve ; dans l’autre monde, pendant que l’on est dans un sommeil profond. ↩︎
163:3 Le monde pense qu’il pense, mais en réalité il ne le fait pas, il est seulement témoin des actes de buddhi, ou de la pensée. ↩︎
164:1 Il n’y a en réalité que deux sthânas ou états ; le lieu où ils se rencontrent, comme celui où deux villages se rencontrent, appartient aux deux, mais on peut le distinguer comme un troisième. Dvivedagaṅga (p. 1141) utilise un argument curieux pour soutenir l’existence d’un autre monde. Dans la petite enfance, dit-il, nos rêves sont constitués des impressions d’un monde antérieur ; plus tard, ils sont remplis des impressions de nos sens, et dans la vieillesse, ils contiennent des visions d’un monde à venir. ↩︎
164:2 Par les œuvres, par la connaissance et par le souvenir des choses passées ; voir Brih. Up. IV, 4, 2. ↩︎
164:3 Diviser et séparer la matière, c’est-à-dire les impressions reçues de ce monde. Le commentateur explique mâtrâ comme une portion des impressions qui sont emportées dans le sommeil. « Détruire » fait référence au corps, qui devient insensible pendant le sommeil, et « construire » jusqu’aux imaginations des rêves. ↩︎
165:1 Les Mâdhyandinas lisent paurusha, comme un adjectif de ekahamsa, mais Dvivedagaṅga explique paurusha comme un synonyme de purusha, qui est la lecture des Kânvas. ↩︎
165:2 Cf. Susruta III, 7, 1. ↩︎
165:3 J’ai traduit cela selon le commentateur, qui dit : « Par conséquent, le Soi est auto-illuminé pendant le sommeil. Mais d’autres disent que l’état de veille est en effet pour lui le même que le sommeil ; il n’y a pas d’autre lieu intermédiaire, différent de celui-ci et de l’autre monde… Et si le sommeil est identique à l’état de veille, alors ce Soi n’est pas séparé, n’est pas cause et effet, mais mélangé à eux, et le Soi n’est donc pas auto-illuminé. Ce qu’il veut dire p. 166, c’est que d’autres, afin de réfuter l’auto-illumination, disent que ce sommeil est identique à l’état de veille, en donnant comme raison que nous voyons dans le sommeil ou dans les rêves exactement ce que nous voyons dans l’état de veille. Mais c’est faux, car les sens sont arrêtés, et ce n’est que lorsque les sens sont arrêtés que l’on voit les rêves. Par conséquent, il n’est pas nécessaire d’admettre une autre lumière dans le sommeil, mais seulement la lumière inhérente au Soi. Cela a été prouvé par tout ce qui précède. » Le Dr Roer adopte le même point de vue dans sa traduction, mais Deussen (Vedânta, p. 205) adopte un point de vue indépendant et traduit : « C’est pourquoi il est dit : Il (le sommeil) est pour lui un lieu de veille seulement, car ce qu’il voit à l’état de veille, il le voit dans son sommeil. Ainsi, cet esprit y sert de lumière. » Bien que les interprétations de Saṅkara et de Dvivedagaṅga semblent artificielles, la version du Dr Deussen ne supprime pas toutes les difficultés. Si le purusha ne voyait pas plus dans son sommeil que ce qu’il avait vu auparavant à l’état de veille, alors tout l’argument en faveur de l’action indépendante, ou de la lumière indépendante du purusha, serait invalidé ; de toute façon, ce ne serait pas un argument du côté de Yâgñavalkya. Voir également la note du paragraphe 9, ci-dessus. ↩︎
166:1 Les Mâdhyandinas ne parlent que de son retour de svapnânta à buddhânta, du sommeil à l’état de veille, au lieu de son passage du sainprasâda (sommeil profond) à svapnâ (rêve), de svapnâ à buddhânta, et de buddhânta de nouveau à svapnânta, comme le disent les Kânvas. Au § 18, les Kânvas mentionnent également svapnânta et buddhânta seulement, mais le paragraphe suivant fait référence à sushupti. ↩︎
167:1 Dvivedagaṅga explique que si le flegme prédomine, qualifié par le vent et la bile, le suc dans les veines est blanc ; si le vent prédomine, qualifié par le flegme et la bile, il est bleu ; si la bile prédomine, qualifiée par le vent et le flegme, il est jaune ; si le vent et le flegme p. 168 prédominent, avec seulement un peu de bile, il est vert ; et si les trois éléments sont égaux, il est rouge. Voir aussi la glose d’Ânandagiri, où Susruta est cité. La raison pour laquelle cela devrait être inséré ici n’est pas tout à fait claire, sauf que pendant le sommeil, le purusha est censé se déplacer dans les veines. ↩︎
168:1 Ici encore, le commentateur semble avoir raison, mais son interprétation porte atteinte au contexte. Les dangers qu’un homme perçoit dans son sommeil sont représentés comme de simples imaginations, de même que son idée d’être un dieu ou un roi, tandis que l’idée qu’il est tout cela (aham evedam sarvah, c’est-à-dire idam sarvam, voir Saṅkara, p. 873, l. 11) est présentée comme l’état le plus élevé et le plus réel. Mais il est impossible de commencer une nouvelle phrase par aham evedam sarvam, et bien qu’il soit vrai que toutes les fantaisies précédentes soient qualifiées par iva, je préfère prendre deva et râgan comme des étapes menant au sarvâtmatva. ↩︎
168:2 Les Mâdhyandinas répètent ici la phrase de yatra supto à pasyati, de la fin du § 19. ↩︎
168:3 Le texte Kânva lit atikkhandâ apahatapâpmâ. Sâṅkara explique atikkhandâ par atikkhandam et l’excuse en le qualifiant de svâdhyâyadharmah pâthah. Les Mâdhyandinas lisent atikkhando, mais placent la phrase entière là où les Kânvas ont mis âptakâmam, etc., à la fin du § 21. ↩︎
169:1 Les Kânvas lisent sokântaram, les Mâdhyandinas asokântaram, mais les commentateurs arrivent au même résultat, à savoir que cela signifie sokasûnyam, libre de chagrin. Saṅkara dit : sokântaram sokak>khidram sokasûnyam ityetak, khokamadhyaman iti vi; sarvathâpy asokam. Dvivedagaṅga dit : na vidyate soko 'ntare madhye yasya tad asokântaram (ra, Weber) sokasûnyam. ↩︎
169 : 2 Bhrûnahan, varishthabrabmahantâ. ↩︎
169:3 Le fils d’un père Sûdra et d’une mère Brâhmana. ↩︎
169:4 Le fils d’un père Sûdra et d’une mère Kshatriya. ↩︎
169:5 Un mendiant. ↩︎
169:6 Un Vânaprastha, qui accomplit des pénitences. ↩︎
169:7 J’ai traduit comme si le texte était ananvâgatah punyena ananvâgatah pâpena. Nous trouvons anvâgata utilisé de manière similaire dans les §§ 15, 16, etc. Mais les Kânvas lisent ananvâgatam punyena ananvâgatam pâpena, et Saṅkara explique le neutre en le renvoyant à rûpam (rûpaparatvân napumsakaliṅgam). Les Mâdhyandinas, si l’on en croit l’édition de Weber, lisent ananvâgatah punyenânvâgatah pâpena. Le deuxième anvâgatah est peut-être une simple coquille, mais Dvivedagaṅga semble avoir lu ananvâgatam, comme les Kânvas, car il dit : ananvâgatam iti rûpavishayo napumsakanirdesah. ↩︎
169:8 C’est le vieil argument des Upanishads selon lequel le véritable sens est le Soi, et non l’œil. Bien que, par conséquent, dans l’état de sommeil profond, où l’œil et les autres sens se reposent, on puisse dire que le purusha ne voit pas, il est pourtant un voyant en permanence, bien qu’il ne voie pas avec l’œil. Le voyant ne peut perdre son caractère de voir, pas plus que le feu ne peut perdre son caractère de brûler, tant qu’il est feu. Le Soi voit par sa propre lumière, comme le soleil, même là où il n’y a pas de second, pas d’autre objet que le Soi, qui puisse être vu. ↩︎
171:1 Salila est expliqué comme salilavat, comme l’océan, le voyant étant un comme l’océan, qui est un seul. Le Dr Deussen prend salila comme locatif et le traduit par « In dem Gewoge », en référence à Svetâsvatara-upanishad VI, 15. ↩︎
171:2 Ou ce voyant est le monde de Brahma, demeure dans Brahman, ou est Brahman. ↩︎
172:1 Un étudiant accompli du Veda. ↩︎
172:2 Voir Taitt. Up. II, 8, p. 59; Khând. Up. VIII, 2, 1-10; Kaush. Up. I, 3-5; Regnaud, II, p. 33 seq. ↩︎
172:3 Saṅkara explique que Yâg_ñ_avalkya n’avait pas peur que sa propre connaissance puisse s’avérer imparfaite, mais que le roi, ayant le droit de lui poser toutes les questions qu’il souhaitait, pourrait obtenir de lui toute sa connaissance. ↩︎
173:3 Dans le Kaush. Up. III, 3, nous lisons yatraitat purusha ârto p. 174 marishyan âbâlyam etya sammohati. Ici, âbâlyam devrait certainement être âbălyam, comme dans le commentaire ; mais ne devrait-il pas être ăbălyam, comme ici. Voir aussi Brih. Up. III, 5, 1, note. ↩︎
174:1 Kâkshusha purusha est expliqué comme cette partie du soleil qui est dans l’œil, pendant qu’il est actif, mais qui, au moment de la mort, retourne au soleil. ↩︎
174:2 Ekîbhavati est probablement une expression familière pour la mort, mais elle est ici expliquée par Saṅkara, et était probablement destinée à cela, comme signifiant que les organes du corps ne font plus qu’un avec le Soi (liṅgâtman). Les mêmes pensées se retrouvent dans le Kaush. Up. III, 3, prâna ekadhâ bhavati. ↩︎
174:3 Le point où les nâdîs ou veines sortent du cœur. ↩︎
174:4 Lorsque sa connaissance et ses actes le qualifient pour se rendre au soleil. Saṅkara. ↩︎
174:5 Lorsque sa connaissance et ses actes le qualifient pour accéder au monde de Brahma. ↩︎
175:1 Il s’agit d’un passage obscur, et le texte différent des Mâdhyandinas montre que l’obscurité a été ressentie à une époque précoce. Les Mâdhyandinas disent : Samg_ñ_ânam anvavakrâmati sa esha gñah savig_ñ_âno bhavati. Cela signifierait : « La conscience s’en va après. Celui qui connaît (le Soi) est conscient de soi. » Les Kânvas disent : Savig_ñ_âno bhavati, savig_ñ_ânam evânvavakrâmati. Roer traduit : « Il est doté de connaissance, doté de connaissance il s’en va ; » et il explique, avec Saṅkara, que la connaissance ici visée est celle que l’on a dans un rêve, une connaissance des impressions se référant à leurs objets respectifs, une connaissance qui est l’effet des actions, et non inhérente au soi. Deussen traduit : « Sie (die Seele) ist von Erkenntnissart, und was von Erkenntnissart ist, ziehet ihr nach. » Le traducteur persan pensait évidemment que la conscience de soi était implicite, car il écrit : « Cum quovis corpore addictionem sumat . . . . in illo corpore aham est, id est, ego sum. » ↩︎
175:2 Cette connaissance des choses passées est nécessaire pour expliquer les talents ou les déficiences particuliers que nous observons chez les enfants. Les trois mots vidyâ, karman et pûrvaprag_ñ_â vont souvent ensemble (voir Saṅkara sur Brih. Up. IV, 3, 9). La conjecture de Deussen, apûrvaprag_ñ_â, n’est pas nécessaire. ↩︎
175:3 Voir Brih. Up. IV, 3, 9, un passage qui montre combien il serait difficile de toujours traduire les mêmes mots sanskrits par les mêmes mots en anglais ; voir aussi Brahmopanishad, p. 245. ↩︎
175:4 Voir Brih. Up. IV, 3, 9 et IV, 3, 13 ↩︎
176:1 Le iti après adomaya ne m’est pas clair, mais il est tout à fait clair qu’une nouvelle phrase commence par tadyadetat, ce que Regnaud, II, p. 101 et p. 139, n’a pas observé. ↩︎
177:1 Ceci peut être une matière indépendante, ou peut être placée à nouveau dans la bouche de Yâgñavalkya. ↩︎
177:2 Au lieu de vitatah, qui semble peut-être en contradiction avec anu, il existe une lecture Mâdhyandina, vitara, qui signifiait probablement à l’origine conduire à travers. L’autre adjectif mâm̐sprishta, je ne peux l’expliquer. Saṅkara l’explique par mâm sprishtah, mayâ labdhah. ↩︎
177:3 Que ceci soit le vrai sens, est indiqué par les diverses interprétations des Mâdhyandinas, tena dhîrâ apiyanti brahmavida utkramya svargam lokam ito vimuktâh. La route ne doit pas mener seulement à Svarga, mais au-delà. ↩︎
177:4 Voir les couleurs des veines comme indiqué précédemment, IV, 3, 20. ↩︎
177:5 Voir Vâg. Up. 9. Saṅkara explique à notre place avidyâ par les œuvres, et vidyâ par le Veda, à l’exception des Upanishads. ↩︎
177:6 Voir Vâg. Up. 3; Katha Up. I. 3. ↩︎
178:1 Qu’il soit disposé à souffrir une fois de plus les douleurs inhérentes au corps. Les Mâdhyandinas lisent sarîram anu samk aret, au lieu de sa_ñ_gvaret. ↩︎
178:2 Le corps est destiné à être pétri, et est appelé deha de la racine dih. Roer donne samdehye gahane, que Saṅkara explique par samdehe. Poley a samdeghe, qui est la bonne lecture Kânva. Les Mâdhyandinas lisent samdehe. Gahane pourrait également être pris comme un adjectif, se référant à samdehe. ↩︎
178:3 Saṅkara prend loka, le monde, pour âtmâ, le soi. ↩︎
178:4 J’ai suivi Saṅkara dans la traduction d’avedih par ignorant, mais le texte semble corrompu. ↩︎
178:5 Les cinq ganas, c’est-à-dire les Gandharvas, les Pitri, les Devas, les Asuras et les Rakshas ; ou les quatre castes avec les Nishâdas ; ou le souffle, l’œil, l’oreille, la nourriture et l’esprit. ↩︎
179:1 Voir Talavak. Up. I, 2. ↩︎
179:2 Voir Katha Up. IV, 10-11. ↩︎
179:3 Qu’il pratique l’abstinence, la patience, etc., qui sont les moyens de la connaissance. ↩︎
179:4 Voir Brih. Up. IV, 3, 7. ↩︎
179:5 Voir Khând. En haut. VIII, 4. ↩︎
180:1 Cf. Brih. Up. III, 5, 1. ↩︎
180:2 Voir Brih. Up. III, 9, 26; IV, 2, 4. ↩︎
180:3 Voir Deussen, Vedânta, p. 85. ↩︎
180:4 Comme décrit dans le dialogue entre Ganaka et Yâg_ñ_avalkya. ↩︎
181:1 Annâda est ici expliqué comme « habitant tous les êtres et mangeant toute la nourriture qu’ils mangent ». ↩︎
181:2 Voir avant, II, 4. ↩︎
181:3 Le texte Kânva utilise vettha au lieu de veda. ↩︎
182:1 Le texte Kānva a avri dhat, que Sānakara explique par vardhitavati nirdhāritavati asi. Les Madhyandinas lisent avritat, que le commentateur explique par avartayat, vartitavaty asi. ↩︎
182:2 Bien que cela soit ajouté ici, ce n’est pas inclus dans le résumé du § 6. ↩︎
184:1 Expliqué par annadânanimittam et peyadânanimittam dharmagâtam. Voir auparavant, IV, 1, 2. ↩︎
185:2 La lignée des enseignants et des élèves par lesquels le Yâg_ñ_avalkya-kânda p. 186 a été transmis. De 1 à 10, le Vamsa concorde avec celui de la fin de II, 6. ↩︎
186:1 De là le Vamsa concorde à nouveau avec celui donné à la fin de II, 6. ↩︎
187:1 Le texte Mâdhyandina contient, 1. Bhâradvâga, 2. Bhâradvâga, Âsurâyana et Yâska. ↩︎
187:2 Vipragiti, texte Madhyamika. ↩︎