[p. 95]
A., 10.—On raconte que Jésus (que la paix et la bénédiction de Dieu soient sur lui !) sortit pour prier afin qu’il pleuve. Quand les disciples s’ennuyèrent, Jésus (que la paix soit sur lui !) leur dit : « Quiconque d’entre vous a commis un péché, qu’il retourne chez lui. » Ils revinrent tous et un seul homme resta avec lui dans le désert. Jésus (que la paix soit sur lui !) lui dit : « N’as-tu jamais commis de péché ? » Il répondit : « Par Dieu, je ne sais rien, sauf qu’un jour, alors que je priais, une femme est passée devant moi et je l’ai regardée avec cet œil ; mais lorsqu’elle est passée devant moi, j’ai mis mon doigt dans mon œil, je l’ai arraché et je l’ai jeté derrière la femme. » Alors Jésus (que la paix soit sur lui !) lui dit : « Prie Dieu, afin que je dise Amen à ta prière ! » Il pria donc et le ciel se couvrit de nuages, la pluie tomba et les eaux furent arrosées. [Cf. A., 201, p. 121.]
A., 39. — 'Omar, fils de Sa’îd, dit : Jésus (que la paix soit sur lui !) passa devant un village, et voici que tous ses habitants étaient morts dans les espaces ouverts et sur les routes. Alors il dit : « Ô groupe des [p. 96] disciples, ces gens sont morts à cause de la colère [de Dieu], car s’ils étaient morts d’une autre cause, ils se seraient enterrés les uns les autres. » Ils dirent : « Ô Esprit de Dieu, nous aimerions savoir ce qui leur est arrivé. » Alors il demanda à Dieu (Exalté soit-Il !) et Il lui révéla : « Quand la nuit viendra, appelle-les et ils te répondront. » La nuit venue, il monta sur une colline et appela : « Ô gens du village ! » Alors quelqu’un lui répondit : « À ton service, Ô Esprit de Dieu. » Il demanda : « Quel est votre état et que vous est-il arrivé ? » Il répondit : « La nuit nous étions en bonne santé et le matin nous étions en enfer. » Il dit : « Comment cela s’est-il passé ? » Il répondit : « Par notre amour du monde et notre obéissance aux gens de désobéissance. » Il dit : « Quel genre d’amour aviez-vous pour le monde ? » Il répondit : « L’amour d’un garçon pour sa mère : quand elle s’approchait, nous nous réjouissions de lui, et quand elle tournait le dos, nous étions affligés et pleurions pour elle. » Il dit : « Qu’ont donc tes compagnons pour ne pas m’avoir répondu ? » Il dit : « Parce qu’ils sont bridés par des brides de feu entre les mains d’anges rudes et puissants. » Il dit : « Alors comment m’as-tu répondu parmi eux ? » Il répondit : « Parce que j’étais parmi eux, mais je n’étais pas des leurs. Puis, lorsque le châtiment s’abattit sur eux, il me frappa avec eux, et je fus suspendu au bord du Jahannam, [p. 97] ne sachant pas si j’allais y échapper ou y être précipité. » Alors le Messie dit aux disciples : « En vérité, manger du pain d’orge avec du sel pilé, porter des sacs et dormir sur du fumier accompagne souvent la santé dans ce monde et dans le prochain. »
A., 54.—Ce qui suit est rapporté d’après Jarîr, d’après Laith. Un homme accompagnait Jésus, fils de Marie (sur lui la paix), et dit : « Je serai avec toi et je t’accompagnerai. » Ils partirent donc et arrivèrent au bord d’une rivière et s’assirent pour déjeuner. Ils mangèrent trois pains. Ils mangèrent deux pains, et il en resta un troisième. Alors Jésus (sur lui la paix) se leva et alla à la rivière et but, après quoi il revint, mais ne trouva pas le pain. Il dit alors à l’homme : « Qui a pris le pain ? » Il répondit : « Je ne sais pas. » Puis il partit avec son compagnon et vit une gazelle avec deux de ses petits. Le narrateur dit : Il en appela une et elle vint à lui ; alors il lui coupa la gorge et en fit rôtir une partie, et lui et cet homme mangèrent. Puis il dit à la jeune gazelle : « Lève-toi, par la permission de Dieu. » Quand il se leva et s’en alla, il dit à l’homme : « Je te demande par celui qui t’a montré ce signe : Qui a pris le pain ? » Il répondit : « Je ne sais pas. » Après cela, [p. 98] ils arrivèrent à un torrent où il y avait de l’eau. Jésus prit la main de l’homme et ils marchèrent sur l’eau. Puis, lorsqu’ils eurent traversé, il lui dit : « Je te demande par celui qui t’a montré ce signe : Qui a pris le pain ? » Il répondit : « Je ne sais pas. » Puis ils arrivèrent à un désert et s’assirent. Jésus (que la paix soit sur lui !) se mit à ramasser de la terre et un tas de sable, après quoi il dit : « Deviens de l’or, par la permission d’Allah (qu’Il soit Exalté !). » Et cela devint de l’or, et il le divisa en trois parts et dit : « Un tiers est pour moi, un tiers pour toi et un tiers pour celui qui a pris le pain. » Puis il dit : « C’est moi qui ai pris le pain. » Il dit : « Tout est à toi. » Jésus (sur lui la paix) le quitta alors et deux hommes vinrent à lui dans le désert alors qu’il avait les richesses avec lui et voulaient les lui prendre et le tuer. Il dit : « Elle est entre nous par tiers ; envoyez donc l’un d’entre vous au village pour acheter de la nourriture pour nous à manger. » Le narrateur dit : Ils envoyèrent l’un d’eux, et celui qui fut envoyé se dit : « Pourquoi devrais-je partager ces richesses avec [p. 99] ces hommes ? Je vais mettre du poison dans cette nourriture, les tuer et prendre moi-même les richesses. » Il le fit donc. Et ces deux hommes dirent : « Pourquoi devrions-nous donner à cet homme un tiers des richesses ? Quand il reviendra, nous le tuerons et partagerons les richesses entre nous. » Le narrateur dit : Alors quand il revint, ils le tuèrent et mangèrent la nourriture et moururent ; et ces richesses restèrent dans le désert avec ces trois hommes morts à côté. Alors Jésus (sur lui la paix) passa devant eux dans cet état et dit à ses compagnons : « Tel est le monde, alors prenez garde à lui. »
[Dans la collection d’Asin, ceci est suivi par trois variantes de la même histoire.]
A., 67; M., 59.—On raconte qu’un brigand commettait depuis quarante ans des brigandages parmi les Enfants d’Israël. [Un jour] Jésus (que la paix soit sur lui !) passa suivi d’un homme pieux des Enfants d’Israël qui était l’un des disciples. Alors le brigand se dit : « C’est le prophète de Dieu qui passe avec son disciple à ses côtés ; si je descendais, je ferais un tiers avec eux. » Il descendit donc et commença à s’approcher du disciple, mais il se méprisait par respect pour le disciple, et se disait : « Personne comme moi ne peut marcher à côté de cet homme pieux. » [Le narrateur] dit : Le disciple l’aperçut et se dit : « Cet homme marche à côté de moi. » Alors il se ressaisit et alla vers Jésus (que la paix et la bénédiction soient sur lui !) et marcha à côté de lui, tandis que le brigand restait derrière lui. Alors Dieu (Exalté soit-Il !) révéla à Jésus (Bénédiction et salut soient sur lui !) : « Dis-leur de recommencer leurs œuvres, car J’ai annulé leurs œuvres passées. Quant au disciple, J’ai annulé ses bonnes actions à cause de son orgueil ; et quant à l’autre, J’ai annulé ses mauvaises actions parce qu’il s’est méprisé lui-même. » Alors [Jésus] les informa de cela, [p. 100] et rejoignit le brigand dans son errance et en fit un de ses disciples. [Cf. A., 137, p. 109.]
A., 84.—On raconte que Jésus (sur lui la paix et le salut) passa devant trois hommes pâles et décharnés, et leur dit : « Qu’est-ce qui vous a amené à voir ce que je vois ? » Ils répondirent : « La crainte de l’enfer. » Il dit : « C’est à Dieu de rassurer celui qui craint. » Il les quitta ensuite et se dirigea vers trois autres hommes, qui étaient encore plus maigres et pâles. Il leur dit alors : « Qu’est-ce qui vous a amené à voir ce que je vois ? » Ils répondirent : « Le désir du Paradis. » Il dit : « C’est à Dieu de vous donner ce que vous espérez. » Il les quitta ensuite et se dirigea vers trois autres hommes, qui étaient encore plus maigres et pâles, comme si des miroirs de lumière couvraient leurs visages. Il dit alors : « Qu’est-ce qui vous a amené à voir ce que je vois ? » Ils répondirent : « Nous aimons Dieu (Il est grand et glorieux !). » Il dit : « Vous êtes ceux qui sont les plus proches de Dieu, vous êtes ceux qui sont les plus proches de Dieu, vous êtes ceux qui sont les plus proches de Dieu. vous êtes ceux qui sont les plus proches de Dieu.”
[Ceci est suivi dans la collection d’Asin par une variante de la même histoire.]
A., 84 ter.—Il nous est parvenu que Jésus, fils de Marie (sur lui la paix), a croisé quatre cent mille femmes pâles qui portaient des tuniques de poils et de laine. Jésus [p. 101] (sur lui la paix) dit : « Qu’est-ce qui vous a fait pâlir, ô groupes de femmes ? » Elles répondirent : « La pensée de l’enfer nous a fait pâlir, ô fils de Marie ; celui qui entrera en enfer ne goûtera ni froid ni ne boira. »
: A., 88; M., 67.—On raconte que Jésus (sur lui la paix) passa devant un homme aveugle, lépreux, boiteux, paralysé des deux côtés, dont la chair tombait d’éléphantiasis, mais qui disait : « Louange à Dieu qui m’a préservé de ce dont Il a affligé plusieurs de Ses créatures ! » Alors Jésus dit : « Ô homme, quel mal vois-je t’être enlevé ? » Il répondit : « Ô Esprit de Dieu, je suis meilleur que celui dans le cœur duquel Dieu n’a pas mis la connaissance de Lui-même qu’Il a mise dans mon cœur. » Il lui dit : « Tu as dit la vérité, donne-moi ta main. » Il lui donna la sienne, et voici qu’il devint le plus beau des hommes par le visage et le plus beau par la figure, car Dieu lui avait enlevé ce dont il souffrait. Il accompagna donc Jésus (sur lui la paix) et adora avec lui.
: A., 99.—On raconte que pendant que Jésus (que la paix soit sur lui !) était assis et qu’un vieil homme travaillait avec une bêche avec laquelle il remuait la terre, Jésus dit : « Ô Dieu, enlève-lui tout espoir. » Alors le vieil homme rangea la bêche et se coucha et resta un moment. Jésus dit alors : « Ô Dieu, rends-lui tout espoir. » [p. 102] Il se leva et commença à travailler. Jésus l’interrogea à ce sujet et il dit : « Pendant que je travaillais, voici que mon âme me dit : « Jusqu’à quand vas-tu travailler, car tu es très vieux ? » Alors j’ai jeté la bêche et je me suis couché. Alors mon âme me dit : « Par Dieu, tu dois avoir de la nourriture aussi longtemps que tu seras vivant. » Alors je me suis levé vers ma bêche. »
: A., 102; M., 77.—On raconte que Jésus (que la paix soit sur lui !) passa près d’un crâne, le frappa du pied et dit : « Parle, par la permission de Dieu. » Il dit : « Ô Esprit de Dieu, j’étais roi à telle et telle époque. Alors que j’étais assis dans mon royaume sur mon trône d’État avec ma couronne sur ma tête et mes troupes et ma suite autour de moi, voici que l’ange de la mort m’est apparu. Alors tous mes membres ont péri lorsqu’il est apparu, et mon âme est partie vers lui. Si seulement il y avait eu abandon par rapport à ces compagnies ! Et si seulement il y avait eu solitude par rapport à cette société ! »
[Ceci est suivi dans la collection d’Asin par quatre autres récits de l’histoire du crâne. Le suivant est le quatrième et le plus long d’entre eux.]
A., 102 quinquies.—L’histoire du crâne. On raconte, mais Dieu le sait mieux, que Jésus (que la paix soit sur lui !) passa un jour par un oued appelé l’Oued de la Résurrection, et voici qu’il vit un crâne blanc dont les os s’effondraient. Sa blancheur l’étonna, car [p. 103] son propriétaire était mort depuis soixante-douze ans ; alors Jésus (que la paix soit sur lui !) dit : « Ô Dieu, que l’œil ne peut voir, ou dont les opinions sont troublées, ou que les hommes ne peuvent décrire, je Te demande de permettre à ce crâne de me dire à quel peuple il appartenait. » Dieu lui révéla : « Ô Jésus, parle-lui et il te parlera par Mon pouvoir, car Je suis tout-puissant. » [Le narrateur] dit : Alors Jésus fit ses ablutions, et après avoir prié deux rek’as, s’approcha de lui et dit : « Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Compatissant. » Alors le crâne lui répondit d’une voix douce : « Ô Esprit de Dieu, tu as nommé le meilleur des noms. » Jésus (que la paix soit sur lui !) lui dit : « Je te demande par le Dieu Puissant, ne me diras-tu pas où sont la beauté et la blancheur, et où sont la chair et la graisse, et où sont les os et l’esprit ? » Il lui répondit : « Ô Esprit de Dieu, la beauté et la blancheur, la poussière les a changées ; et la chair et la graisse, les vers les ont rongées ; et les os, ils se sont émiettés ; et l’esprit, il est aujourd’hui en enfer en plein châtiment. » Jésus (que la paix soit sur lui !) lui dit : « Je te demande par le Dieu Puissant, à quel peuple appartenais-tu ? » Il lui répondit : « Ô Esprit [p. 104] de Dieu, j’appartenais à un peuple contre lequel Dieu était en colère dans le monde. » Il lui demanda : « Comment Dieu était-il en colère contre toi dans le monde ? » Il lui répondit : « Ô Esprit de Dieu, Dieu nous a envoyé un prophète qui nous a apporté la vérité, mais nous l’avons rejeté, et qui nous a commandé d’obéir à Dieu, mais nous Lui avons désobéi. Dieu a donc fait descendre sur nous la pluie et la foudre pendant sept ans, sept mois et sept jours. Puis un jour, des anges vengeurs descendirent sur nous, chacun ayant deux fouets, l’un de fer et l’autre de feu. Et un ange saisit mon âme d’une articulation à l’autre, et d’une veine à l’autre, jusqu’à ce que l’âme atteigne la trachée. » Le crâne dit : « Après cela, l’ange de la mort étendit la main et sortit mon âme. » Jésus (que la paix soit sur lui !) lui dit : « Je te le demande par le Dieu puissant, ne me décriras-tu pas l’ange de la mort ? » Il lui répondit : « Ô Esprit de Dieu, il a une main à l’Orient et une main à l’Occident ; sa tête est au sommet du septième ciel et ses pieds sont aux confins des sept terres ; le monde est entre ses genoux et les choses créées sont devant lui. » Il continuait : « Ô apôtre de Dieu, seulement une heure plus tard, deux anges noirs et bleus sont venus à moi avec des voix comme un tonnerre retentissant et des yeux comme des éclairs rapides et des cheveux courts et bouclés, qui transperçaient la terre avec leurs ongles. Alors ils m’ont demandé : « Qui est ton Seigneur, et qui est ton prophète, et qui est ton imâm ? » [leader en théologie]. J’étais terrifié à leur égard, ô Esprit de Dieu, et je leur ai dit : « Je n’ai pas de Seigneur, ni de prophète, ni d’imâm à part Dieu. » Ils m’ont dit [p. 105] : « Tu mens, ô ennemi de Dieu et de ton âme » ; et m’ont donné un coup terrible avec une masse de fer, sous la violence de ce coup j’ai senti mes os se briser et mon menton se déchirer ; et ils m’ont jeté dans les profondeurs de Jahannam où ils m’ont puni comme Dieu le veut. Pendant que j’étais dans cet état, les deux anges qui écrivent ce que font les gens dans le monde vinrent et me dirent : « Ô ennemi de Dieu, voyage avec nous vers les demeures des habitants du Paradis. » La Bible continuait : « Je me rendis donc avec eux jusqu’à la première des portes du Paradis, et voici que le Paradis avait huit portes faites de briques d’or et d’argent ; sa terre était faite de musc, son herbe de safran, ses pierres de perles et d’hyacinthes, ses rivières de lait, d’eau et de miel, ses habitants avaient pour amis les planètes voisines enfermées dans des tentes, œuvre de Celui qui possède la gloire et l’honneur. Je m’en réjouis, ô Esprit de Dieu ; alors ils me dirent : « Ô ennemi de Dieu et de toi-même, tu n’as pas fait de bien dans le monde pour que cela t’appartienne ; mais voyage avec nous vers les demeures des gens de l’enfer. » Puis je voyageai avec eux jusqu’à la première des portes de l’enfer dans laquelle sifflaient des serpents et des scorpions, et je leur demandai : « Pour qui est ce châtiment ? » Ils me répondirent : « Pour vous et pour ceux qui dévorent [p. 106] les biens des orphelins par oppression. » Puis je voyageai avec eux jusqu’à la deuxième porte et voici qu’il y avait des hommes suspendus par la barbe comme des chiens, avec du sang et du pus devant eux en guise de nourriture. Je leur demandai [les anges]: « Pour qui est ce châtiment ? » Ils me répondirent : « Pour vous et pour ceux qui boivent du vin dans le monde et mangent ce qui est interdit. » Puis je voyageai avec eux jusqu’à la troisième porte et voici qu’il y avait des hommes avec du feu qui entrait dans leur bouche et qui sortait par leur dos. [p. 107] Je demandai : « Pour qui est ce châtiment ? » Ils me répondirent : « Pour toi, et pour ceux qui insultent les femmes vertueuses dans le monde. » Puis je me rendis avec eux à la quatrième porte, et voici qu’il y avait des femmes suspendues par la langue, du feu sortant de la bouche. Je leur demandai (aux anges) : « Pour qui est ce châtiment ? » Ils me répondirent : « Pour toi, et pour ceux qui négligent la prière dans le monde. » Puis je me rendis avec eux à la cinquième porte, et voici qu’il y avait des femmes suspendues par les cheveux, du feu au-dessus d’elles. Je leur demandai (aux anges) : « Pour qui est ce châtiment ? » Ils me répondirent : « Pour toi, et pour ceux qui se parent dans le monde pour des gens qui ne sont pas leurs épouses. » Puis je me rendis avec eux à la sixième porte, et voici qu’il y avait des femmes suspendues par les cheveux et par la bouche. Je leur demandai [aux anges]: « Pour qui est ce châtiment ? » Ils me répondirent : « Pour toi et pour les femmes égarées dans le monde. » Puis il continua : « Je me rendis avec eux à la septième porte, et voici qu’il y avait des hommes sous lesquels se trouvait un puits appelé le puits de l’Enfer, dans lequel j’ai été jeté, ô Esprit de Dieu, et dans lequel j’ai enduré un châtiment cruel et vu beaucoup de choses horribles. » Alors Jésus (que la paix soit sur lui !) dit : « Ô crâne, si tu veux, demande-moi quelque chose, par la permission de Dieu. » Il dit : « Ô Esprit de Dieu, prie Dieu pour que je me renvoie dans le monde. » Il pria donc Dieu pour lui, et Il le ressuscita pour lui et le lui renvoya sain par la puissance de Dieu (Louange à Lui !). Il resta douze ans à adorer Dieu avec Jésus (que la paix soit sur lui !) jusqu’à ce que l’inévitable, c’est-à-dire la mort, vienne sur lui. Il mourut alors dans la foi, et Dieu dans sa miséricorde en fit un des gens du Paradis.
A., 106.—On raconte que Jésus (que la paix soit sur lui !) est venu sur un feu qui avait été allumé sur un homme dans le désert. Jésus prit alors de l’eau pour l’éteindre, et le feu se changea en un jeune homme, et l’homme se changea en feu. Alors Jésus (que la paix soit sur lui !) pleura et dit : « Ô Seigneur, rétablis-les dans leur état initial afin que je puisse voir quel était leur péché. » Alors ce feu fut éloigné d’eux, et voici qu’ils étaient un homme et un jeune homme. L’homme dit : « Ô Jésus, [p. 108] j’ai été affligé dans le monde par l’amour de ce jeune homme, et le désir m’a poussé à pécher avec lui un jeudi soir, après quoi j’ai péché avec lui un autre jour. Alors un homme est venu vers nous et nous a dit : « Malheur à vous ! Craignez Dieu ! » Je lui ai répondu : « Je n’ai pas peur, et je n’ai pas peur. » Puis lorsque je suis mort, et que le jeune homme est mort, Dieu (Grand et glorieux est-Il !) nous a transformés en ce que vous voyez. Parfois il devient feu et me brûle, et parfois je deviens feu et je le brûle. Et c’est notre châtiment jusqu’au Jour de la Résurrection.
A., 120.—Dans un des livres qui ont été traduits [il est dit] que Jean et Simon étaient parmi les disciples. Jean ne s’asseyait jamais en compagnie sans rire et faire rire ceux qui l’entouraient ; et Simon ne s’asseyait jamais en compagnie sans pleurer et faire pleurer ceux qui l’entouraient. [Un jour] Simon dit à Jean : « Combien de fois ris-tu, comme si tu avais cessé ton travail ! » Jean lui répondit : « Combien de fois pleures-tu, comme si tu avais désespéré de ton Seigneur ! » Alors Dieu révéla au Messie : « La plus attirante des deux natures est la nature de Jean. »
A., 121.—Dans un livre aussi [il est dit] que Jésus, fils de Marie, rencontra Jean, fils de Zacharie (Bénédiction et paix soient sur eux !) et Jean lui sourit. Alors Jésus lui dit : « En vérité, tu souris du sourire d’un croyant. » Jean lui dit : « En vérité, tu fronces les [p. 109] sourcils du désespoir. » Dieu révéla alors à Jésus : « Ce que fait Jean m’attire davantage. »
[Bien que les deux passages précédents proviennent vraisemblablement de la même source, il faut noter qu’en arabe il n’y a pas de confusion entre les deux Jean. Dans 120 le nom est Yuhannâ, et dans 121 c’est Yahyâ.]
A., 131.—Il est mentionné que Jésus (que la paix soit sur lui !) avait l’habitude de ressusciter les morts par la permission de Dieu (Exalté soit-Il !). Des mécréants lui dirent un jour : « Tu as ressuscité des gens qui sont morts récemment, et peut-être qu’ils n’étaient pas morts ; ressuscite-nous donc quelqu’un qui est mort dans les temps anciens. » Il leur dit : « Choisissez qui vous voulez. » Ils dirent : « Ressuscite-nous Sem, fils de Noé. » Puis il se rendit à sa tombe et pria deux reka’as et invoqua Dieu (Exalté soit-Il !), et Dieu ressuscita Sem, fils de Noé, et voici que sa tête et sa barbe étaient devenues blanches. Mais quelqu’un dit : « Qu’est-ce que cela ? Il n’y avait pas de cheveux blancs à ton époque. » Il répondit : « J’ai entendu l’appel, et j’ai pensé que la Résurrection était venue, alors les cheveux de ma tête et de ma barbe sont devenus blancs de terreur. » Quelqu’un demanda : « Depuis combien de temps es-tu mort ? » Il répondit : « Depuis quatre mille ans ; mais l’agonie de la mort ne m’a pas encore quitté.
: A., 137.—Au temps de Jésus (que la paix et la bénédiction d’Allah soient sur lui !), il y avait un homme appelé Maudit [p. 110] à cause de son avarice. Un jour, un homme qui voulait faire un raid vint à lui et lui dit : « Ô Maudit, donne-moi des armes pour m’aider dans mon raid, et en faisant cela tu seras à l’abri de l’Enfer » ; mais il se détourna de lui et ne lui donna rien. L’homme se retourna alors, mais le maudit se repentit et l’appela et lui donna son épée. L’homme revint, et Jésus (que la paix et la bénédiction d’Allah soient sur lui !), accompagné d’un homme pieux qui adorait Dieu depuis soixante-dix ans, le rencontra et lui dit : « D’où viens-tu avec cette épée ? » Il répondit : « Le maudit me l’a donnée. » Alors Jésus se réjouit de son aumône. Le maudit était assis à sa porte. Jésus (sur lui la paix) passa devant lui en compagnie de l’homme pieux. Le maudit se dit : « Je vais me lever et regarder le visage de Jésus et celui de l’homme pieux. » Lorsqu’il se leva et les regarda, l’homme pieux dit : « Je vais fuir ce maudit avant qu’il ne me brûle par son feu. » Alors Dieu (Grand et glorieux) révéla à Jésus (sur lui la paix) : « Dis à Mon serviteur : J’ai pardonné à ce pécheur à cause de son aumône avec l’épée et à cause de son amour pour toi ; et dis à l’homme pieux : En vérité, il sera ton ami au Paradis. » L’homme pieux dit : « Par Dieu, je ne souhaite pas le Paradis en sa compagnie, [p. 111] ni un ami comme lui. » Alors Dieu (Grand et glorieux) révéla à Jésus (Paix sur lui) : « Dis à Mon serviteur : Tu n’as pas été satisfait de Mon décret et tu as méprisé Mon serviteur. Je t’ai donc maudit parmi les gens de l’enfer. J’ai échangé tes demeures au Paradis contre les siennes en enfer, et j’ai donné tes demeures au Paradis à Mon serviteur et ses demeures en enfer à toi. » [Cf. A., 67; M., 59, p. 99 ?].
A., 138. —'Abdallah, fils de Habân, al Bokhârî nous a rapporté d’après Abû al Faraj al Azdî que Jésus, fils de Marie (sur eux la paix), passa par un village où se trouvait un foulon. Les gens du village dirent : « Ô Jésus, en vérité, ce foulon déchire nos vêtements pour nous et les garde ; priez donc Dieu qu’Il ne le laisse pas revenir avec son paquet. » Alors Jésus (sur lui la paix !) dit : « Ô Dieu, ne le laisse pas revenir avec son paquet. » [Le narrateur] dit : Alors le foulon s’en alla nettoyer les vêtements, et il avait trois pains avec lui. Et quelqu’un qui pratiquait la dévotion dans ces collines s’approcha du foulon et lui dit : « As-tu du pain à me donner à manger, ou à me montrer pour que je puisse sentir son odeur ? Car je n’ai pas mangé de pain depuis tel et tel temps. » Il lui donna donc un pain et il dit : « Ô foulon, que Dieu te pardonne tes péchés et purifie ton cœur ! » Puis il lui donna le deuxième et il dit : « Ô foulon, que Dieu te pardonne tes péchés passés et tes péchés futurs ! » Il lui donna donc le troisième à manger et il dit : [p. 112] « Ô foulon, que Dieu te construise un palais au Paradis ! » Le foulon revint sain et sauf le soir et les villageois dirent : « Ô Jésus, ce foulon est revenu. » Il dit : « Appelez-le. » Puis lorsqu’il revint vers lui, il dit : « Ô foulon, raconte-moi ce que tu as fait aujourd’hui. » Il répondit : « Un des pèlerins de ces collines est venu me demander de la nourriture et je lui ai donné trois pains à manger, et avec chaque pain que je lui ai donné, il a offert des prières pour moi. » Jésus (Bénédiction et salut soient sur lui !) dit : « Apporte ton paquet que je le regarde. » Il le lui donna et l’ouvrit, et voici qu’il y avait dedans un serpent noir maîtrisé par une bride de fer. Jésus (Paix sur lui !) dit : « Ô homme noir ! » L’homme répondit : « À ton service, ô prophète de Dieu ! » Il dit : « N’as-tu pas été envoyé vers cet homme ? » L’homme répondit : « Oui, mais un pèlerin de ces collines vint à lui et lui demanda de la nourriture, et avec chaque pain qu’il lui donna à manger, il offrit une prière pour lui, et un ange se tenait là et disait « Amen ! » Alors Dieu (Exalté soit-Il !) envoya un ange vers moi et il me brida avec une bride de fer. » Alors Jésus (Paix sur lui !) dit : « Ô foulon, recommence ton travail, car Dieu t’a pardonné par la bénédiction de ton aumône envers Lui. » [Cf. A., 210, p. 126.]
: A., 143 bis.—Le prophète, c’est-à-dire Mohammed (que la paix et le salut de Dieu lui soient accordés), a dit que Dieu avait commandé à Jean, fils de Zacharie, [p. 113] cinq paroles selon lesquelles il devait agir, et qu’il devait ordonner aux Enfants d’Israël d’agir selon ces paroles, mais il était sur le point de les retarder. Alors Jésus dit : « En vérité, Dieu t’a commandé cinq paroles selon lesquelles tu dois agir, et tu dois commander aux Enfants d’Israël d’agir selon ces paroles ; donc, soit tu les leur commanderas, soit je les commanderai. » Jean dit : « Je crains que si tu me précèdes avec elles, je ne sois englouti ou puni. » Puis il rassembla le peuple à Jérusalem, et la mosquée était pleine et ils s’assirent sur les pinacles. Et il dit : « En vérité, Dieu m’a commandé cinq paroles selon lesquelles je dois agir et je dois vous ordonner d’agir selon ces paroles. La première est que vous adoriez Dieu et ne Lui associais rien ; Car celui qui associe quelque chose à Dieu est semblable à un homme qui achète un esclave avec tout son bien, en or ou en papiers, et dit : « Ceci est ma maison et ceci est mon travail, travaillez donc et rapportez-moi un profit », puis il travaille et rapporte un profit à quelqu’un d’autre. Qui d’entre vous voudrait donc être comme cela ? Et en vérité, Dieu vous ordonne de pratiquer la Salat. Et quand vous priez, ne vous retournez [p. 114] pas, car Dieu dirige Son visage vers le visage de Son serviteur dans sa prière aussi longtemps que celui-ci ne se retourne pas. Et Il vous ordonne d’observer le jeûne, car cela est semblable à un homme dans une assemblée qui a une bourse dans laquelle se trouve du musc dont le parfum plaît à tous, ou lui plaît à lui-même. Et en vérité, le parfum de celui qui jeûne est meilleur aux yeux de Dieu que le parfum du musc. Et Il vous ordonne de faire l’aumône, car cela est semblable à un homme que l’ennemi a capturé, auquel il a lié la main au cou et qu’il a fait avancer pour le tuer. de lui frapper le cou], qui dit : « Je te le rachèterai peu ou beaucoup » ; ainsi il se rachète lui-même d’eux. Et il vous ordonne de glorifier Dieu ; car il est semblable à un homme à la poursuite duquel l’ennemi sort en hâte jusqu’à ce qu’il arrive à une forteresse et se préserve d’eux. De même, l’adorateur se préserve du diable seulement en glorifiant Dieu.
[Bien que cela soit attribué à Jean-Baptiste, cela est inclus parce que Jésus aurait été prêt à le dire si Jean ne l’avait pas fait.]
A., 148.—Il est rapporté dans le récit que Jésus (que la bénédiction et la paix soient sur lui !) traversa un village ; et dans ce village il y avait une colline, et dans la colline il y avait de grands pleurs et des gémissements. Il dit aux villageois : « Que sont ces pleurs et ces gémissements sur cette colline ? » Ils répondirent : « Ô Jésus, depuis que nous nous sommes installés dans ce village, nous entendons ces pleurs et ces gémissements sur cette colline. » Alors Jésus (que la paix soit sur lui !) dit : « Ô Seigneur, permets à cette colline de me parler. » Dieu donna à la colline une parole et elle dit : « Ô Jésus, que veux-tu [p. 115] de moi ? » Il dit : « Dis-moi la signification de tes pleurs et de tes gémissements. » Il dit : « Ô Jésus, je suis la colline d’où ont été taillées les idoles que les hommes adorent à la place de Dieu, et je crains que Dieu (Exalté soit-Il !) ne me jette dans le feu de Jahannam, car j’ai entendu Dieu dire : « Craignez l’enfer dont le combustible est les hommes et les pierres. » [Coran II, 22 ; LXVI, 6.] Alors Dieu révéla à Jésus (Bénédiction et salut soient sur lui !) : « Dis-lui : Sois en paix, car je l’ai protégé de Jahannam. »
A., 151.—Jésus, fils de Marie (que la paix soit sur eux !), passa devant un cimetière et appela un homme qui s’y trouvait. Alors Dieu (Exalté soit-Il !) le ressuscita et dit : « Qui es-tu ? » Il répondit : « J’étais un porteur, je transportais des choses pour les gens. Un jour, je transportais du bois pour un homme et j’en ai cassé un morceau dont j’ai été transpercé ; et je suis poursuivi pour cela depuis ma mort. »
A., 152.—On raconte que Jésus (que la paix et la bénédiction soient sur lui !) passa devant une tombe, la frappa du pied et dit : « Ô vous qui êtes dans la tombe, levez-vous par la permission de Dieu (Exalté soit-Il !). » Alors un homme se leva de la tombe et dit : « Ô Esprit de Dieu, que me veux-tu ? Car j’ai été en jugement pendant soixante-dix ans jusqu’à ce que j’entende le cri : « Réponds, Esprit de Dieu. » Jésus dit : « Ô toi, tu as commis beaucoup de fautes et de péchés, alors qu’as-tu fait ? » Il répondit : « Ô Esprit de Dieu, [p. 116] j’étais un vendeur de combustible qui portait du bois sur sa tête, mangeait ce qui était permis et faisait l’aumône. » Jésus dit : « Louange à Dieu ! Un vendeur de combustible qui portait du bois sur sa tête, mangeait ce qui était permis et faisait l’aumône, et il est en jugement depuis soixante-dix ans ! » Alors Jésus l’interrogea sur ce que son Seigneur lui avait dit lors du jugement, et il dit : « Ô Esprit de Dieu, l’une des réprimandes de mon Seigneur fut de dire : « Te souviens-tu du jour où mon serviteur un tel t’a embauché pour porter pour lui un fagot de bois ; tu en as pris un morceau et tu en as été percé, et tu l’as jeté hors du fagot par mépris pour moi, alors que tu savais que je suis Dieu, qui regarde ton œuvre et tes intentions ? »
A., 164.—Il est rapporté d’après Mohammed, fils d’Abû Mûsâ, à propos de Jésus, fils de Marie (sur lui la paix), qu’il passa devant un homme affligé et le traita avec bonté et dit : « Ô Dieu, je Te supplie de le guérir. » Alors Dieu (Exalté soit-Il !) lui révéla : « Comment puis-je le guérir de ce avec quoi je le guéris ? » [Montrant que les troubles physiques peuvent conduire à un avantage spirituel.]
A., 170.—Jésus (que la paix soit sur lui !) passa devant un jeune homme qui arrosait un jardin, et le jeune homme dit à Jésus : « Demande à ton Seigneur de me donner un atome de Son amour. » Jésus répondit : « Tu ne peux pas avoir un atome. » Alors il dit : [p. 117] « Un demi-atome. » Alors Jésus (que la paix soit sur lui !) dit : « Ô Seigneur, donne-lui un demi-atome de Ton amour ; » après quoi Jésus (que la paix soit sur lui !) s’en alla. Longtemps après, lorsqu’il passa devant chez ce jeune homme, il s’enquit de lui et les gens dirent : « Il est devenu possédé et est allé dans les montagnes. » Alors Jésus (que la paix soit sur lui !) pria Dieu de le lui montrer, et il le vit parmi les montagnes et le trouva debout sur un haut rocher dont la pointe atteignait le ciel. Jésus (que la paix soit sur lui !) le salua, mais il ne lui rendit pas la salutation ; alors il dit : « Je suis Jésus. » Alors Dieu (Exalté soit-Il !) révéla à Jésus : « Comment celui dont le cœur contient un demi-atome de Mon amour peut-il écouter les paroles des hommes ? Par Ma puissance et Ma gloire, si Je le coupais avec une scie, il ne s’en rendrait pas compte ! » [Cf. A., 189, p. 120.]
A., 171.—Il est raconté dans les histoires que Jean [le Baptiste] et Jésus (que la paix soit sur eux!) marchaient dans le marché lorsqu’une femme les frappa. Alors Jean dit: «Je ne sais pas cela.» Jésus dit: «Loué soit Dieu! Ton corps est avec moi, mais où est ton cœur?» Il répondit: «Ô cousin, si mon cœur trouvait le repos en un clin d’œil en autre chose qu’en Dieu, je penserais que je n’ai pas connu Dieu.»
A., 178. — Wahb, fils de Munabbih, a dit : Jésus, fils de Marie (que la paix soit sur lui !), sortit un jour [p. 118] avec un groupe de ses compagnons et quand le jour fut avancé, ils passèrent devant un champ où le maïs était prêt à être frotté, et ils dirent : « Ô prophète de Dieu, en vérité nous avons faim. » Alors Dieu lui révéla : « Accorde-leur la permission concernant leur nourriture. » Il leur donna donc la permission, et ils se séparèrent dans le champ pour frotter et manger. Mais pendant qu’ils faisaient cela, le propriétaire du champ arriva et dit : « C’est mon champ et ma terre que j’ai héritée de mes ancêtres. Par la permission de qui mangez-vous, vous les gens ? » [Le narrateur] dit : Alors Jésus pria son Seigneur, et Dieu (Exalté soit-Il !) ressuscita tous ceux qui avaient possédé cette terre depuis l’époque d’Adam jusqu’à cette époque. Alors voici ! à côté de chaque oreille, ou ce que Dieu veut, il y avait un homme ou une femme, tous criant : « C’est mon champ et ma terre que j’ai hérité de mes ancêtres. » L’homme était terrifié à leur vue – et la parole de Jésus (que la paix soit sur lui !) lui était parvenue, mais il ne l’avait pas reconnu – alors quand il l’a reconnu, il a dit : « Je vous demande pardon, ô apôtre de Dieu. Mon champ et mes biens sont à votre disposition. » Alors Jésus (que la paix soit sur lui !) pleura et dit : « Malheur à vous ! Tous ceux-là ont hérité de ce pays et l’ont peuplé, puis s’en sont allés ; et vous aussi, vous en partirez, et les rattrapant, vous n’aurez ni terre ni biens. »
A., 179.—Mâlik, fils d’Anas, a dit : Il m’est parvenu [p. 119] que deux femmes vinrent à Jésus (sur lui la paix) et dirent : « Ô Esprit de Dieu, prie Dieu pour que nous fassions sortir notre père pour nous, car il a péri et nous sommes loin de lui. » Il dit : « Connaissez-vous sa tombe ? » Elles répondirent : « Oui. » Il partit donc avec elles et elles arrivèrent à une tombe et dirent : « C’est celle-ci. » Il pria Dieu et on leur en fit sortir une, mais ce n’était pas lui. Il pria et on le renvoya. Elles le conduisirent alors à une autre tombe et il pria pour qu’on le fasse sortir. Il en sortit et c’était lui. Elles s’accrochèrent à lui et le saluèrent et dirent : « Ô prophète de Dieu, ô enseignant du bien, prie Dieu de le faire rester avec nous. » Il dit : « Comment puis-je prier pour lui alors qu’il ne lui a été laissé aucune provision pour vivre ? » Puis il le renvoya et partit.
A., 151.—Mâlik, fils d’Anas, dit : Il m’est parvenu que Jésus (sur lui la paix) était arrivé dans un village dont les forteresses étaient tombées en ruine, dont les ruisseaux étaient taris et dont les arbres étaient flétris. Alors il appela : « Ô ruine, où est ton peuple ? » Mais personne ne lui répondit. Il appela de nouveau : « Ô ruine, où est ton peuple ? » Mais personne ne lui répondit. Alors une voix cria : « Jésus, fils de Marie, ils ont péri et la terre les a engloutis, et leurs œuvres sont revenues comme des chaînes à leurs cous jusqu’au Jour de la Résurrection. » Alors Jésus (sur lui la paix) pleura.
[p. 120]
A., 183.—Joseph, fils d’Asbat, dit : Un des disciples mourut et ils furent amèrement attristés à son sujet et se plaignirent de cela au Messie (que Dieu le bénisse et lui accorde la paix !). Alors il se tint sur sa tombe et pria, et Dieu (Exalté soit-Il !) le ramena à la vie ; et il avait aux pieds des sandales de feu. Jésus demanda à ce sujet et il dit : « Par Dieu, je n’ai jamais désobéi, sauf qu’une fois je suis passé à côté d’un homme qui avait été lésé et je ne lui ai pas porté secours, alors j’ai été chaussé de ces sandales. »
A., 189.—On raconte que Jésus (sur lui la paix) passa un jour sur une colline où il vit une cellule. Il s’en approcha et y trouva un dévot dont le dos était courbé, le corps émacié et chez qui l’austérité avait atteint ses limites extrêmes. Jésus le salua et s’étonna des preuves [de dévotion] qu’il voyait. Alors Jésus lui dit : « Depuis combien de temps es-tu dans ce lieu ? » Il répondit : « Depuis soixante-dix ans, je Lui demande une chose qu’Il ne m’a pas encore accordée. Peut-être que Toi, Ô Esprit de Dieu, tu pourras intercéder pour moi à ce sujet, alors peut-être qu’elle sera accordée. » Jésus dit : « Quelle est ta demande ? » Il répondit : « Je Lui ai demandé de me faire goûter la quantité d’un atome de Son pur amour. » Jésus lui dit : « Je vais prier Dieu pour toi à ce sujet. » Alors il pria pour lui cette nuit-là, et Dieu (Exalté soit-Il !) lui révéla : « J’ai accepté ton intercession [p. 121] et j’ai exaucé ta demande. » Jésus (que la paix soit sur lui) revint quelques jours plus tard pour voir dans quel état était le dévot. Il vit que la cellule s’était effondrée et qu’une grande fissure était apparue dans le sol en dessous. Jésus (que la paix soit sur lui) descendit dans cette fissure et y fit quelques lieues et vit le dévot dans une grotte en dessous de lui, debout, les yeux fixes et la bouche ouverte. Alors Jésus (que la paix soit sur lui) le salua, mais il ne lui donna pas de réponse. Alors que Jésus s’étonnait de son état, quelqu’un lui cria : « Ô Jésus, il nous a demandé quelque chose comme un atome de Notre pur amour, et Nous savions qu’il n’en était pas capable, alors Nous lui avons donné un soixante-dixième d’un atome, et il est ainsi déconcerté ; alors qu’aurait-il été si Nous lui avions donné plus que cela ? » [Cf. A., 170, p. 116.]
A., 201.—On raconte que Jésus, fils de Marie (que la paix soit sur lui !) sortit avec le peuple pour prier pour la pluie ; et Dieu lui révéla : « Ne demande pas la pluie tant qu’il y a des pécheurs avec toi. » Jésus leur dit cela et cria parmi eux : « Que celui d’entre nous qui fait partie de ceux qui ont commis des fautes et des péchés s’en aille. » Le narrateur dit : Tous les gens s’en allèrent sauf un homme qui avait un problème à l’œil droit. Jésus (que la paix soit sur lui !) lui dit : « Pourquoi n’es-tu pas parti avec le peuple ? [p. 122] Il répondit : « Ô Esprit de Dieu, je n’ai jamais désobéi à Dieu d’un regard ; mais [une fois] je me suis retourné et j’ai regardé involontairement avec cet œil le pied d’une femme, alors je l’ai arraché ; et si j’avais regardé avec l’autre œil, je l’aurais arraché. » [Le narrateur] dit : Alors Jésus (que la paix soit sur lui !) pleura jusqu’à ce que sa barbe soit mouillée de ses larmes, et lui dit : « Pries-tu Dieu pour nous ? » Il dit : « Dieu m’interdit de prier, alors que Tu es l’Esprit et la Parole de Dieu ! » Alors Jésus (que la paix soit sur lui !) leva les mains et dit : « Ô Dieu, en vérité Tu nous as créés et Tu as été garant de nos provisions ; fais donc pleuvoir abondamment sur nous. » Jésus (que la paix soit sur lui !) n’avait pas terminé sa prière que la pluie tomba et recouvrit les fidèles et le pays. [Cf. A., 10, p. 95.]
A., 202.—On raconte que Jean [le Baptiste] et Jésus (que la paix et la bénédiction soient sur eux !) partirent ensemble en voyage, et Jean (que la paix soit sur lui !) s’endormit un jour pendant le culte que Jésus (que la paix soit sur lui !) accomplit. Jésus (que la paix soit sur lui !) voulut le réveiller, mais Dieu (Exalté soit-Il !) révéla à Jésus (que la paix et la bénédiction soient sur lui !) : « Ô Jésus, en vérité, l’esprit de Jean est avec Moi en Ma sainte présence et son corps est devant Moi sur Ma terre ; et Je l’ai fait surpasser en beauté les nobles de Mes anges. »
A., 203.—Les historiens et biographes [p. 123] ont mentionné qu’un homme nommé Isaac, appartenant aux Enfants d’Israël, au temps de Jésus, fils de Marie (que la paix soit sur eux !), avait une cousine qui était l’une des plus belles personnes de son temps à laquelle il était dévoué. Elle mourut, et il s’attacha à sa tombe et resta pendant un certain temps à la visiter régulièrement. Un jour, Jésus passa devant lui alors qu’il pleurait sur sa tombe, et Jésus (que la paix soit sur lui !) lui dit : « Qu’est-ce qui te fait pleurer, Isaac ? » Il répondit : « Ô Esprit de Dieu, j’avais une cousine qui était ma femme, que j’aimais ardemment ; mais elle est morte et c’est ici sa tombe, et je ne peux pas patienter sans elle, car la séparation d’avec elle m’a tué. » Jésus lui dit : « Veux-tu que je la fasse revivre pour toi avec la permission de Dieu ? » Il dit : « Oui, Ô Esprit de Dieu. » Alors Jésus se plaça au-dessus du tombeau et dit : « Lève-toi, toi qui es dans ce tombeau, par la permission de Dieu. » Alors le tombeau s’ouvrit et un esclave noir en sortit, le feu sortant de ses narines, de ses yeux et des autres orifices de son visage, et il disait : « Il n’y a de Dieu que Dieu. Jésus est l’Esprit et la Parole de Dieu, son serviteur et son apôtre. » Isaac dit : « Esprit et Parole de Dieu, ce tombeau n’est pas celui dans lequel se trouve ma femme, c’est celui-ci. » Et il lui montra un autre tombeau. Alors Jésus dit à l’esclave noir : « Retourne dans l’état où tu étais. » Il tomba mort et le cacha dans son tombeau. Ensuite [p. 124] il se plaça au-dessus de l’autre tombeau et dit : « Lève-toi, toi qui es dans ce tombeau, par la permission de Dieu. » Alors la femme se leva et dispersa la poussière de son visage. Jésus dit : « Est-ce là ta femme ? » Il répondit : « Oui, Esprit de Dieu. » Il dit : « Prends-la par la main et va-t’en. » Il la prit et partit. Mais il s’endormit et lui dit : « La veillée près de ta tombe m’a tué, je veux donc me reposer. » Elle dit : « Fais ainsi. » Il posa sa tête sur ses genoux et s’endormit. Pendant qu’il dormait, le fils du roi passa devant elle. Il était beau et beau, d’une allure majestueuse, et monté sur un beau cheval. Quand elle le vit, elle tomba amoureuse de lui et se leva promptement vers lui. Quand il la vit, elle toucha son cœur. Elle vint alors vers lui et dit : « Prends-moi. » Il la prit derrière lui sur son cheval et partit. Son mari se leva et regarda, mais ne la vit pas. Il se leva pour la chercher. Il suivit les traces du cheval, les rattrapa et dit au [p. 125] fils du roi : « Donne-moi ma femme qui est ma cousine. » Mais elle le renia et dit : « Je suis la servante du fils du roi. » Il dit : « Non, tu es ma femme et ma cousine. » Elle dit : « Je ne te connais pas, je ne te connais pas. Je ne suis que l’esclave du fils du roi. » Le fils du roi lui dit : « Veux-tu corrompre mon esclave ? » Il répondit : « Par Dieu, c’est ma femme, et Jésus, fils de Marie, me l’a ressuscitée par la permission de Dieu, après qu’elle était morte. » Comme ils discutaient, Jésus (que Dieu le bénisse et lui accorde la paix !) passa, et Isaac dit : « Esprit de Dieu, n’est-ce pas là ma femme que tu m’as rendue à la vie par la permission de Dieu ? » Il répondit : « Oui. » Elle dit : Esprit de Dieu, il ment, car je suis l’esclave du fils du roi. » Le fils du roi dit : « C’est ma servante. » Jésus dit : « N’es-tu pas celle que j’ai ressuscitée par la permission de Dieu ? » Elle dit : « Non, par Dieu, Esprit de Dieu. » Il dit : « Rends-nous donc ce que nous t’avons donné. » Et elle tomba morte. Alors Jésus dit : « Quiconque veut regarder un homme que Dieu a fait mourir alors qu’il était mécréant, puis l’a ramené à la vie et l’a fait mourir musulman, qu’il regarde cette femme noire ; et quiconque veut regarder une femme que Dieu a fait mourir alors qu’elle était croyante, puis l’a ramenée à la vie et l’a fait mourir mécréante, qu’il regarde cette femme. » Et Isaac, l’Israélite, fit alliance avec Dieu (Exalté soit-Il !) qu’il ne se marierait jamais ; et il erra sans but comme un fou dans les déserts, en pleurant.
: A., 208.—J’ai vu dans un livre que Jésus (Bénédiction et salut soient sur lui !) passa devant un homme qui fabriquait des selles d’âne et dit dans son adoration : « Ô Seigneur, si je savais où est ton âne sur lequel tu montes, je lui ferais [p. 126] une selle et je l’incrusterais de pierres précieuses. » Alors le Messie le secoua et dit : « Malheur à toi ! Dieu (Exalté soit-Il !) A-t-Il un âne ? » Alors Dieu (Exalté soit-Il !) révéla à Jésus (Bénédiction et salut soient sur lui !) : « Laisse cet homme tranquille, car il m’a glorifié selon ses capacités. »
A., 210.—On raconte que des gens passèrent devant Jésus, fils de Marie, et il dit : « L’un d’eux mourra aujourd’hui, si Dieu le veut. » Alors ils s’en allèrent. Le soir, ils revinrent vers lui avec des fagots de bois, et il dit : « Déposez-les. » Alors il dit à celui dont il avait dit qu’il mourrait ce jour-là : « Détache ton bois. » Il le détacha, et voici qu’il y avait un serpent noir dedans. Jésus dit : « Qu’as-tu fait aujourd’hui ? » Il répondit : « Je n’ai rien fait. » Il dit : « Considère ce que tu as fait. » Il dit : « Je n’ai rien fait, sinon que j’avais un morceau de pain à la main, et qu’un pauvre est passé devant moi et m’a demandé de l’argent, et je lui en ai donné. » Puis il dit : « Grâce à cela, la mort t’a été éloignée. » [Cf. A., 138, p. 111.]
Le dicton suivant à propos de Jésus est attribué à Mahomet.
A., 211.—En vérité, Dieu (Exalté soit-Il !) m’a envoyé par miséricorde envers tous les hommes. Convoquez-les en mon nom (Que Dieu ait pitié de vous !) et ne soyez pas en désaccord avec Jésus, comme ses disciples l’ont fait. Il les a appelés à faire quelque chose de semblable [p. 127] à ce à quoi je vous appelle, et ceux qui étaient dans son entourage ont cru. Cela lui déplut, et Jésus, fils de Marie, s’en plaignit à Dieu. Le matin, chacun d’eux parlait la langue du peuple où il se rendait. Alors Jésus leur dit : « C’est une affaire que Dieu a résolue pour vous ; allez donc et accomplissez-la. »
A., 222.—On raconte que Jésus (sur lui la paix) passa un jour devant un homme qui se tenait entre deux tombes, qui s’inclinait et l’adorait. Il le salua et dit : « Je te vois entre ces deux tombes, en train de t’incliner et de t’adorer. » Il lui répondit : « Ce sont mes parents qui étaient bons et doux envers moi ; alors quand ils sont morts, j’ai juré sur moi-même que j’adorerais Dieu entre leurs tombes jusqu’à ma mort. » Il lui demanda : « Depuis combien de temps fais-tu cela, monsieur ? » Il répondit : « Depuis trois cents ans. » Il dit : « As-tu reçu des nouvelles de Dieu (qu’Il soit Exalté !) comme quoi Il t’a pardonné, ou as-tu une requête à Lui adresser, ou L’as-tu prié à propos de quelque chose ? » Il répondit : « Je n’ai reçu aucune nouvelle, mais j’ai eu une requête à Lui adresser : je L’ai prié de me permettre de rencontrer Jésus, mais je ne sais pas s’Il a accepté ma prière ou non. » Alors Jésus lui dit : « Prends courage, Il a accepté ta prière. Je suis Jésus. » [p. 128] Il lui dit : « Ô Jésus, par Celui qui a accepté ma prière, ne voudrais-tu pas étendre ta jambe pour que je puisse y poser ma tête pendant une heure ? » Alors Jésus (que la paix soit sur lui !) étendit sa jambe et posa sa tête dessus, puis il leva les yeux au ciel et dit : « Ô Dieu, par l’honneur de ce prophète auprès de Toi, puisque Tu as accepté ma prière et m’as fait rencontrer, je Te prie de prendre mon esprit dans son sein. » Il n’avait pas terminé sa prière qu’il mourut la tête sur les genoux de Jésus (que la paix soit sur lui !). Alors Jésus chercha de quoi l’envelopper, mais ne trouva rien pour lui, sauf son manteau usé et une brique dont il se servait quand il voulait dormir. Alors Jésus dit : « Ô Seigneur, lorsque Tu auras rassemblé les premiers et les derniers, et que Tu les interrogeras sur ce qu’ils ont gagné, que demanderas-Tu à ce serviteur ? » Alors Dieu lui révéla : « Ô Jésus, par Ma grandeur et Ma majesté, Je l’interrogerai sur ce manteau, d’où il l’a acquis, et sur cette brique, de quel sol il l’a faite, ou de quel mur il l’a prise. En vérité, Je jure par Moi-même, si un oppresseur s’approche de Moi, Je serai un oppresseur. Par Ma grandeur et Ma majesté, Je ferai en sorte que celui qui mélange de l’eau avec des briques sépare l’eau des briques. » Alors Jésus pria : « Ô Dieu, pardonne-nous par Ta miséricorde, et favorise-nous par Ta bonté et Ton Paradis ; et pardonne-nous tous et fais de nous des musulmans et rejoins-nous aux justes. Et louange à Dieu, le Seigneur des mondes ! »