XV. Retournez ! que vers un cœur blessé plein de douleur | Page de titre | XVII. Ne reproche pas à l'ivrogne |
CE qui est forgé dans la forge du vivant et de la vie—
Toutes choses sont néant ! Ho ! remplis-moi le bol,
Car rien n’est l’engrenage du monde et la lutte !
Une passion a vivifié le cœur et l’âme,
Ils n’ont recherché que la présence du Bien-Aimé.
L’amour existe au moins ; mais si l’amour n’existait pas,
Le cœur et l’âme sombreraient dans le sort commun.
Toutes choses sont néant !
Comme une coupe vide est le destin de chacun,
Que chacun doit se remplir du puissant flot de la Vie ;
Ton travail ne sert à rien, même si tu atteins la porte du Paradis,
Si un autre a rempli ta coupe de sang,
Ni l’ombre des arbres aux fruits sucrés ne pouvait être achetée
Par ta prière, ô Cyprès de Vérité, tu ne vois pas
Que Sidreh et Tuba n’étaient rien, et pour toi
Tout alors n’était rien !
La durée de ta vie est comme cinq petits jours,
Heures brèves et rapides dans cette halte ;
Repose-toi doucement, ah, repose-toi ! pendant que l’Ombre tarde,
Car le Temps lui-même n’est rien et le cadran est son visage.
Sur la lèvre de l’Oblivion nous nous attardons, et brièvement
C’est le chemin de la lèvre à la bouche par où nous passons
Pendant que l’instant t’appartient, remplis, ô Saki, le verre
Avant que tout ne soit rien !
Considérez la rose qui fleurit,
Elle ne se plaint pas, même si elle se fane et meurt.
Les puissances du monde durent une heure,
Mais il ne restera rien de leur majesté.
Ne sois pas trop sûr de ta couronne, toi qui pensais
Cette vertu était facile et votre récompense ;
Du monastère aux portes de la taverne
Le chemin n’est rien
Même si j’ai moi aussi goûté le sel de mes larmes,
Même si moi aussi j’ai brûlé dans les feux du chagrin,
Dois-je crier à haute voix dans des oreilles inattentives ?
Pleurez et taisez-vous ! Rien n’apporte de soulagement.
Toi, Hafiz, tu es loué pour les chansons que tu as composées,
Mais portant un nom souillé ou honoré,
Les amateurs de vin mépriseront ta renommée.
Toutes choses sont néant !
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