XXVIII. As-tu oublié quand ton regard volé | Page de titre | XXX. Salut, Shiraz, salut ! Ô site sans égal ! |
De Canaan reviendra Joseph, dont le visage
Un peu de temps s’est caché : ne pleure plus —
Oh, ne pleure plus ! dans la demeure du chagrin
Les roses jailliront encore du sol nu !
Et le cœur s’abattit sous une douleur secrète—
Oh cœur blessé, la joie reviendra à nouveau,
Paix au cerveau ballotté par l’amour – oh, ne pleure plus !
Oh, ne pleurez plus ! car une fois de plus le printemps de la vie
Son trône sera dans les prés verts, et sur
Le ménestrel de la nuit jettera sa tête
Un dais de feuilles de rosier, partition sur partition.
Tu n’apprendras pas le secret du monde,
Et pourtant, derrière le voile, le feu de l’amour peut brûler—
Pleures-tu ? Que l’espoir revienne et ne pleure plus !
Aujourd’hui peut passer, demain peut passer, avant
La roue qui tourne me donne le désir de mon cœur;
Le ciel lui-même changera et ne tournera plus jamais
La roue universelle du destin en colère.
Oh pèlerin approchant du sanctuaire sacré de la Mecque,
Le maghilan épineux te blesse en vain,
Le désert fleurit à nouveau – oh, ne pleurez plus !
Et que se passe-t-il si le fleuve de la mortalité
Autour de la maison instable de la vie rugit,
Ne pleure pas, oh cœur, Noé te pilotera,
Et guide ton arche vers le rivage désiré !
Le but est loin, et ta route est périlleuse,
Pourtant, chaque chemin mène à cette même demeure
Où tu déposeras ton fardeau, oh, ne pleure plus !
Mes ennemis m’ont persécuté,
Mon amour s’est retourné et s’est enfui de ma porte.
Dieu compte nos larmes et connaît notre misère ;
Ah, ne pleure pas, il a entendu tes pleurs.
Et enchaîné dans la pauvreté et plongé dans la nuit,
Oh Hafiz, prends ton Coran et récite
Litanies infinies, et ne pleurez plus !
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