Le souffle du vent musqué de l’aube soufflera,
Le monde antique retrouvera sa jeunesse,
Et d’autres vins coulent de notre calice du printemps ;
Rouge vin, l’arbre de Judas sera placé devant
Le jasmin blanc pur, une coupe débordante,
Et les fleurs du vent lèvent leur calice écarlate
Pour que le narcisse pâle comme l’étoile l’adore.
La longue tyrannie du chagrin passera,
La séparation se terminera par une rencontre, la lamentation
De l’oiseau triste qui chantait « Hélas, hélas ! »
Atteindra la rose dans sa tente aux rideaux rouges.
De la mosquée, la taverne m’appelle !
Tu nous en empêcherais ? L’homélie du prédicateur
C’est long, mais la vie sera bientôt terminée !
Ah, cœur insensé ! les plaisirs d’aujourd’hui,
Si tu abandonnes, demain se lèvera-t-il ?
Ta garantie pour l’or que tu as jeté ?
A Sha’aban, les troupes du Deuil se dispersent,
Et couronne les heures avec la couronne rouge du vin—
Le soleil de la gaieté se couchera bientôt,
Et le maigre Ramadan est à portée de main !
Chère est la rose, maintenant, maintenant ses douceurs proclament,
Tandis que les pétales pourpres rougissent et s’épanouissent ;
Elle est venue ici sur le chemin du printemps,
Et par le chemin de l’automne elle ira.
Maintenant, pendant que nous écoutons, Ménestrel, accorde ton lai !
Tu as dit toi-même : « Le présent s’envole
Le futur arrive et apporte… quoi ? Tu le sais ?
Appelé par ta mélodie, Hafiz s’est levé
Hors de l’obscurité près de tes lèvres pour habiter;
De retour dans l’obscurité, son chemin se trouve à nouveau—
Chantez, chantez fort, et en chantant criez : Adieu !