Ainsi dit le poète : « Quand la mort vient à vous,
Vous tous dont le sable de la vie glisse à travers le sablier,
Il pose deux doigts sur tes oreilles, et deux
Sur tes yeux il en pose un, sur tes lèvres,
Chuchote : Silence ! » Bien que sourd à ton oreille,
Ton œil, mon Hafiz, souffre l’éclipse du Temps,
Les chansons que tu as chantées, tous les hommes peuvent encore les entendre.
Chansons de rires morts, chansons d’amour autrefois chaud,
Chants d’une coupe autrefois teintée de rose rouge de vin,
Chants d’une rose dont la beauté est oubliée,
Un rossignol qui chantait doucement chante divinement :
Et une musique encore plus grave court en dessous
Les tendres notes d’amour de tes chansons,
Oh, Chercheur des clés de la Vie et de la Mort !
Pendant que tu chantais, le doux vent d’été
Ce courant soufflait sur le jardin de Mosalla
De Ruknabad coulant où les roses s’entrelacent,
Ta voix a porté plus loin que tu n’aurais pu rêver.
A la horde tartare d’Ispahan et de Bagdad,
Sur le désert et la mer jusqu’à Yezd et la lointaine Inde ;
Oui, jusqu’au coucher du soleil, ils ont porté ta parole.
Voici que nous rions, nous nous réchauffons au feu de l’Amour,
Nous avons soif et osons à peine dire de quel vin nous avons envie,
Nous élevons nos voix dans le chœur en robe sombre du chagrin ;
Chante la sagesse que la joie et la tristesse ont donné !
Si mes pauvres rimes contenaient quelque chose de la connaissance du cœur,
Ils devaient déposer de nouvelles couronnes sur ta tombe—
Maître et poète, tout était à toi auparavant !