Muhammad b. 'Alî Raqqâm nous informe, dans sa préface à la Hadîqa, que pendant que Sanâ’î était encore occupé à sa composition, certaines parties furent extraites et divulguées par certaines personnes mal intentionnées. De plus, 'Abdu’l-Latîf dans sa préface au Mirâtu’l-Hadâ’iq, déclare que les disciples de Sanâ’î firent de nombreux arrangements différents du texte, chacun arrangeant la matière pour lui-même et faisant sa propre copie ; et qu’ainsi de nombreux et divers arrangements apparurent, et deux copies concordantes ne purent être trouvées.
La confusion dans laquelle le texte est tombé est illustrée dans une certaine mesure par les manuscrits que j’ai examinés pour les besoins de cette édition. C montre de nombreuses omissions par rapport aux manuscrits ultérieurs; en même temps, il y a un long passage, 38 versets, qui ne se trouve dans aucun autre; H, bien qu’il soit également défectueux, est plus complet que C mais appartient évidemment à la même famille. M contient presque toute la matière comprise dans la recension de 'Abdu’l-Latîf, en grande partie deux fois comme cela a déjà été mentionné; et en plus environ 300 versets, soit [p. xiv] au total 10 folias, qui n’appartiennent apparemment pas du tout à ce premier chapitre; le premier chapitre, lui aussi, est ici divisé en deux chapitres. Les autres manuscrits et lithographies concordent étroitement entre eux et sont évidemment tous étroitement liés.
La même histoire, celle d’une confusion précoce du texte, est encore plus frappante si, au lieu des omissions et de l’étendue variable du texte dans les différents manuscrits, nous comparons l’ordre du texte. Ici M nous surprend en nous donnant un ordre totalement différent de celui de n’importe laquelle de nos autres sources. Il ne semble y avoir aucune raison à cela : l’arrangement du sujet n’est certainement pas plus logique ; et il semblerait que la confusion ait été simplement due à une négligence à un stade précoce de l’histoire du texte ; les répétitions et les inclusions de parties ultérieures de l’ouvrage pointent vers la même explication. Je n’ai besoin de mentionner que le travail et le temps consacrés à la collation de ce manuscrit. C et H concordent principalement entre eux dans l’ordre du texte, et en gros, l’ordre général est le même que celui des manuscrits ultérieurs ; les divergences auraient sans doute semblé considérables, mais elles sont entièrement éclipsées par la confusion exposée par M. IALB concordent étroitement entre eux, comme auparavant.
La même confusion se retrouve dans les titres des différentes sections telles qu’elles sont données dans les différents manuscrits. Je suis enclin à douter de la mesure dans laquelle l’un des titres doit être considéré comme original ; et il me semble très possible que tous soient des ajouts ultérieurs et que le poème original ait été écrit comme un tout continu, et non divisé en courtes sections comme nous le connaissons maintenant. En tout cas, les titres varient beaucoup dans les différents manuscrits ; certains, je dirais, étaient manifestement des gloses marginales transférées pour servir de titres ; dans d’autres cas, le titre ne fait référence qu’aux premières lignes de la section et est tout à fait inapplicable au sujet de la majeure partie de la section ; dans d’autres cas encore, il est difficile de voir une quelconque applicabilité. Il semble que les copistes aient eu l’habitude de laisser des espaces pour les titres, qui ont été remplis plus tard ; dans certains cas, cela n’a jamais été fait… dans d’autres, par une omission dans la série, chacune d’un certain nombre de sections sera désignée par un titre qui correspond à celui du texte suivant la section dans d’autres manuscrits.
Il est donc évident que 'Abdu’l-Latîf a raison de dire que dans les siècles qui suivirent la mort de Sanâ’î, une grande confusion régnait dans le texte de la Hadîqa. Il prétend avoir purifié et rétabli ce texte, en même temps qu’il l’a expliqué au moyen de son commentaire ; et c’est sa recension [p. xv] qui est donnée en A, ainsi que dans les lithographies indiennes Land B. Il dit avoir entendu dire que le Nawâb Mirzâ Muhammad 'Azîz Kaukiltâsh, appelé le Grand Khân, avait, alors qu’il était gouverneur de Gujrât en l’an 1000 A.H., envoyé à la ville de Ghaznîn une forte somme d’argent pour obtenir du tombeau de Sanâ’î une copie correcte de la Hadîqa, écrite d’une main ancienne ; cet exemplaire, le Nawâb, à son départ pour le pèlerinage, l’avait offert à l’émir Abdu’r-Razzâq Ma’mûri, appelé Mu_z_affar Khan, alors vice-roi de ce pays. Abdu’l-Latîf, cependant, étant alors occupé à des voyages dans diverses parties de l’Inde, ne put se présenter devant l’émir pendant quelque temps, jusqu’à ce qu’en 1035 A.H. ce chef vint à Agra, où Abdu’l-Latîf se présenta devant lui et obtint le désir de tant d’années. Ce manuscrit de la Hadîqa n’avait été écrit que 80 ans après la composition originale, mais le texte ne satisfaisait pas l’éditeur, et il était en outre déficient, à la fois en vers ici et là, et aussi en ce qui concerne les vingt feuillets au milieu de l’ouvrage.
En l’an 1037 de l’hégire, Abdu’l-Latîf vint à Lahore, où, libéré des affaires de ce monde et des soucis trompeurs de cette vie, il se remit à la tâche d’éditer le texte, à l’aide de nombreuses copies que lui fournissaient des amis érudits et critiques. Il adopta l’ordre des anciens manuscrits mentionnés ci-dessus et y ajouta d’autres versets qu’il trouva dans les manuscrits ultérieurs qui lui semblaient être d’origine commune et s’harmoniser avec le texte en style, en dignité et en doctrine. Quant à ce qu’Abdu’l-Latîf a tenté de faire dans son commentaire, v. p. xxii post.
Jusqu’ici, voici le compte rendu de l’œuvre d’Abdu’l-Latîf lui-même. Nous pouvons cependant le compléter par un certain nombre de conclusions tirées des manuscrits eux-mêmes.
En premier lieu, il apparaît que A n’est pas, comme l’indique le catalogue de l’India Office, l’exemplaire autographe d’Abdu’l-Latîf. L’affirmation selon laquelle il en est ainsi est apparemment fondée sur le fait que les mots « harrarahu wa sawwadahu 'Abdu’l-Latîf. b. 'Abdu’llâhi’l-'Abbâsî », apparaissent à la fin des quelques mots d’introduction de l’éditeur à la préface de Sanâ’î et de nouveau sur l’apparition des mots « harrarahu 'Abdu’l-Latîf . . . ki shârih wa niusahhih-i în kitâb-i maimunat ni_s_âb ast », à la fin des quelques lignes [p. xvi] d’introduction précédant immédiatement le texte. Mais ces deux phrases se trouvent dans la lithographie de Lucknow et doivent donc avoir été copiées dans tous les manuscrits intermédiaires. à partir de l’autographe de 'Abdu’l-Latîf, les mots dans chaque cas se réfèrent uniquement au paragraphe auquel ils sont annexés, et ont été ajoutés uniquement pour les distinguer des propres écrits de Sanâ’î.
Je ne trouve aucun autre fait en faveur de l’affirmation selon laquelle A est l’autographe de l’éditeur ; il y en a cependant beaucoup contre. Ainsi, A est magnifiquement écrit, et est de toute évidence l’œuvre d’un scribe professionnel compétent, et non d’un homme d’affaires et d’un voyageur, comme l’a prétendu Abdu’l-Latîf. De plus, il y a des gloses explicatives occasionnelles au commentaire, de la main originale ; elles auraient été inutiles si le scribe avait été lui-même l’auteur du commentaire. L’écriture est de caractère tout à fait moderne et le pointage est conforme aux normes modernes dans tout le texte ; la date tardive de A est immédiatement mise en évidence en la comparant à I (datée de 1027 A.H.) ou M (datée de 1076 A.H.) ; bien que la date supposée de A soit 1044 A.H., elle est évidemment beaucoup plus tardive que les deux autres. Mais l’élément de preuve le plus curieux est peut-être le suivant : au début du folio, 11_b_ du texte de A il y a une rature, dans laquelle est écrit ### à la place d’une lecture originale ###, et il se trouve que cette ligne est une de celles qui ont été commentées par l’éditeur; dans la marge il y a une note d’une main récente, - ###, ce qui est vrai, - le commentaire suppose certainement une lecture ###, mais ce MS. avait à l’origine ###; le scribe ne pouvait donc pas avoir été le commentateur lui-même, c’est-à-dire 'Abdu’l-Latîf
De plus, non seulement A n’est pas l’autographe de 'Abdu’l-Latîf, mais il ne reproduit pas fidèlement cet autographe. Je me réfère à 34 courts passages du texte de Sanâ’î, qui se trouvent dans A comme ajouts dans la marge ; ceux-ci, bien qu’écrits de toute évidence de la même main, je les considère comme des ajouts ultérieurs provenant d’une autre source par le même copiste, et non comme des omissions négligentes comblées ultérieurement en comparant la copie avec l’original. En premier lieu, le copiste était dans l’ensemble un écrivain soigneux ; les erreurs qu’il a commises en transcrivant le commentaire, en dehors du texte, sont peu nombreuses. Les omissions de mots ou de passages de commentaires, qui ont été comblées ultérieurement, [p. xvii] sont au nombre de 10 au total ; de ce nombre, deux ne concernent que des mots isolés ; deux se trouvent sur la première page, alors que le copiste n’avait peut-être pas complètement mis au travail ; cinq sont de courts passages, sans doute dus à une négligence ; et l’autre est un passage plus long, l’intégralité d’un commentaire sur un certain verset, exemple de négligence certes, mais qui s’explique en supposant que le copiste ait négligé le numéro de référence dans le texte indiquant que le commentaire devait être introduit en relation avec ce verset particulier. En gros, le commentaire est d’une masse à peu près égale à celle du texte ; pourtant, les omissions de parties du commentaire par le copiste sont ainsi beaucoup moins nombreuses et beaucoup moins étendues que les omissions du texte, en supposant, bien entendu, que les ajouts marginaux au texte en A soient simplement la conséquence d’une copie négligente. L’inverse serait prévisible, car en raison de la manière d’écrire, il est plus facile de rattraper l’endroit où l’on est arrivé dans une composition en vers ; il semblerait donc, comme nous l’avons dit plus haut, que les ajouts marginaux relativement nombreux au texte soient plutôt des ajouts introduits ultérieurement à partir d’une autre source que de simples omissions négligentes lors de la copie. En second lieu, aucun de ces 34 passages n’est annoté par 'Abdu’l-Latîf ; Il est vraisemblable que si ces passages avaient fait partie de son texte, une ou plusieurs lignes auraient reçu un commentaire. Ces passages comprennent au total 63 versets ; il n’y a qu’un seul exemple dans le premier chapitre de la Hadîqa d’un passage consécutif plus long sans annotation, et en général il est rare (onze cas seulement) de trouver plus de 30 versets consécutifs sans annotation ; habituellement les commentaires de l’éditeur se présentent au nombre de deux, trois ou plus sur chaque page de 15 lignes. Je pense donc qu’il faut admettre qu’il y a peu de chances qu’un certain nombre d’omissions fortuites totalisant 63 lignes tombent de manière à ne pas inclure un seul commentaire de l’éditeur. Troisièmement, il est remarquable que de ces 34 passages, la grande majorité soit également omise à la fois dans C et H, alors qu’ils sont présents à la fois dans M et 1 ; pour préciser, C omet 30 ½, H omet 28, C et H omettent tous les deux 25 ½, et soit C soit H ou les deux omettent chacun de ces 34 passages ; tandis que I et M ont chacun tous les 34 avec une exception dans chaque cas ; de plus, tandis que plusieurs de ces 34 passages marginalement ajoutés dans A correspondent exactement aux omissions dans H, les omissions correspondantes dans C peuvent être plus étendues, c’est-à-dire peuvent inclure davantage, dans chaque cas, du texte voisin.
Nous devons donc, je pense, conclure qu’après avoir terminé la transcription de A, le scribe a obtenu une copie de la Hadîqa du type [p. xviii] I ou M, et y a ajouté certains ajouts ; et que l’édition de ''Abdu’l-Latîf ne contenait pas initialement ces passages.
Passons maintenant à l’examen de I et de sa relation avec l’édition de 'Abdu’l-Latîf. I est daté de 1027 A.H. ; il est donc antérieur à l’édition de 'Abdu’l-Latîf de 1044 A.H… Comme nous l’avons vu, A n’est pas l’autographe de 'Abdu’l-Latîf ; mais nous n’avons, je pense, aucune raison de douter qu’il ait été copié d’après cet autographe, ou du moins qu’il se situe dans la ligne directe de descendance ; cela semble être attesté par l’occurrence des mots — « harrarahu 'Abdu’l-Latîf . . . . . . . » et par l’inscription à la fin quant à l’achèvement du livre en 1044 A.H., la date réelle de l’achèvement de l’ouvrage de 'Abdu’l-Latîf. En ce qui concerne A, qui nous présente (à l’exception des passages ajoutés marginalement) une copie pratiquement fidèle du texte de 'Abdu’l-Latîf lui-même, nous remarquons une correspondance frappante entre ce texte et celui de I. Quant à la concordance générale des lectures des deux textes, un coup d’œil sur la liste des variantes suffira ; et il n’est pas impossible de trouver des pages entières sans une seule différence d’importance. Les titres aussi, qui varient en règle générale même autant dans les différents manuscrits, correspondent étroitement partout. L’ordre des sections est le même partout ; et l’ordre des lignes à l’intérieur de chaque section, qui est également très variable dans les divers manuscrits, correspond dans I et A avec une proximité surprenante. L’orthographe réelle des mots individuels aussi, qui varie même dans le même manuscrit, est fréquemment la même dans I et A ; par exemple, au bas de la p. ### du présent texte, le mot ### ou ### apparaît trois fois en quelques lignes. Le mot peut aussi s’écrire ###, ### ; ainsi tandis que C et M ont ###, H a d’abord ### puis deux fois ###; I cependant a d’abord ### puis deux fois ###; et ceci est exactement répété dans A. Un autre exemple se produit quelques lignes plus loin (p. ###, l. ###); la lecture est ###, mâr-i shikanj, mâr étant suivi de l’izâdfat; ce I s’écrit comme ###; dans A une rature se produit entre ### et ###, sans doute due à la suppression d’un ### écrit à l’origine là comme dans I.
Ce qui précède servira à montrer la relation étroite entre I et A, ou entre I et l’autographe de 'Abdu’l-Latîf, dont A est une copie ou un descendant. Mais, quelle que soit l’étroite relation, 'Abdu’l-Latîf n’a pas pu réellement utiliser I dans la préparation de sa révision du texte, sinon il aurait certainement incorporé plusieurs des 34 [p. xix] passages auxquels il a fait allusion ci-dessus, qui étaient tous, à une exception près, contenus dans 1. Ceux-ci, nous l’avons vu, n’ont été ajoutés que par le scribe de A, et par lui seulement ultérieurement, à partir d’une autre source, après avoir terminé sa transcription à partir de l’autographe de 'Abdu’l-Latîf.
Voici donc les faits. Avant l’époque d’Abdu’l-Latîf, il existait une tradition, probablement persane, sur l’ordre du texte, qu’il adopta jusque dans les détails. C’est ce que nous présente I, écrit en 1027 de l’hégire à Isfahân ; mais I lui-même est un peu plus complet que l’exemplaire dont Abdu’l-Latîf a fait un si grand usage. Cet exemplaire peut être appelé P. Abdu’l-Latîf a fait un tel usage de P, qu’il est seulement nécessaire, autant qu’on puisse le voir, qu’il ait eu P sous les yeux, avec une ou deux autres copies d’où il a tiré un certain nombre de variantes de lecture, qu’il a substituées çà et là dans sa propre édition à celles de P.
Nous avons maintenant ramené l’histoire du texte à l’an 1044 de l’hégire. Il ne reste pas grand-chose à dire ; comme nous l’avons vu, A est très probablement une copie directe de l’autographe d’Abdu’l-Latîf, avec cependant des ajouts marginaux provenant d’une autre source. Cette autre source pourrait être immédiatement supposée être 1, mais le fait que seulement 33 des 34 passages ajoutés marginalement se trouvent dans I ; et il me semble toujours au moins possible que I ait été utilisé ainsi. 1, bien qu’écrit à I_s_fahân, se trouvait probablement à cette époque en Inde, où A, le soi-disant « manuscrit de Tippu », a certainement été écrit ; du moins, on peut supposer que I est venu en Inde d’après sa présence dans la bibliothèque de l’India Office. De plus, bien qu’il me semble impossible que la totalité des 34 passages ajoutés marginalement dans A aient été des omissions inconsidérées du copiste, un ou deux pourraient l’être, et il est possible que la seule ligne dont il est question maintenant soit une telle omission, complétée à partir de l’original du copiste, et non d’une autre source. Enfin, il est bien sûr toujours possible que les ajouts aient été tirés de deux sources, et non d’une seule ; c’est-à-dire que, bien que 33 d’entre eux aient peut-être été complétés après comparaison avec I, la seule ligne restante ait pu être dérivée d’ailleurs. Bien qu’absente dans C, elle est présente à la fois dans H et M.
Quant aux lithographies, toutes deux sont évidemment des descendants de A. Les conclusions ci-dessus peuvent être résumées dans le stemma codicum suivant.
[p. xx]
Le texte que nous présentons est fondé sur la lithographie L de Lucknow, avec laquelle ont été collationnés les autres textes mentionnés ci-dessus. L est pratiquement une copie mot pour mot de A, dont la valeur a été discutée plus haut. Bien que les manuscrits de la Hadîqa ne soient pas rares, du moins dans les bibliothèques européennes, je n’en ai rencontré aucun en Inde ; et une partie considérable du premier projet de traduction et des notes a été faite sur la base de L et B seulement. La Hadîqa n’est en aucun cas un livre facile, à l’exception peut-être d’un certain nombre d’anecdotes qui y sont disséminées ; et il était beaucoup plus difficile à lire par le fait, que je n’ai pas reconnu pendant un certain temps, qu’une très grande confusion existe même dans le texte tel qu’il est publié aujourd’hui, dans les lithographies issues de la recension d’Abdu’l-Latîf. Il semblait fréquemment n’y avoir aucune connexion logique entre les versets successifs ; des pages entières semblaient constituées de paroles isolées, dont le sens même était souvent obscur ; un sujet serait abordé pour être immédiatement abandonné.
[p. xxi]
J’ai fini par être convaincu que l’ouvrage tout entier était tombé dans la confusion et que la seule façon de produire un résultat valable était de le réorganiser, ce que j’avais fait, provisoirement, pour une partie de l’ouvrage, avant de collationner les manuscrits du British Museum et du bureau indien cités ci-dessus.
Lorsque j’en vins à examiner les manuscrits, les grandes variations, non seulement dans l’ordre général des sections auxquelles il a déjà été fait allusion, mais dans l’ordre des versets à l’intérieur de chaque section, me firent voir qu’aucun manuscrit actuel, ou du moins aucun de ceux que j’ai examinés, ne conserve l’ordre original de l’auteur : et je me sentis justifié de procéder comme j’avais commencé, en modifiant l’ordre des lignes et même des sections, si ce faisant, un sens ou une connexion logique pouvaient être mis en évidence. Je n’ai pas besoin de dire que la présente édition n’a aucune prétention à représenter l’original de Sanâ’î ; elle ne le représente probablement même pas approximativement. Dans certains cas, il ne fait aucun doute, je pense, que j’ai pu rétablir l’ordre original des lignes, et ainsi donner un sens là où il manquait auparavant ; dans d’autres cas, c’est possible, mais je suis moins sûr ; tandis que dans d’autres encore, la reconstruction, bien que je la croie préférable à l’ordre tel qu’on le trouve dans n’importe quel manuscrit, n’en est pas moins presque certainement un expédient, loin de l’ordre original. Enfin, on verra que j’ai complètement échoué, dans un certain nombre de cas, à trouver le contexte de courts passages ou de lignes simples ; il semblait impossible de les placer aux endroits qu’ils occupaient dans l’un des manuscrits, et je les ai donc simplement rassemblés ensemble, ou dans le format de lignes simples qui leur est donné dans les notes.
[p. xxi]