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VOYEZ le monde mêlé,
Les anges avec les démons, Satan avec l’archange.
Tout mélangé comme la graine et le fruit,
Infidèle avec fidèle, et fidèle avec infidèle.
Au point du présent sont rassemblés
Tous les cycles et saisons, jour, mois et année.
Le monde au commencement est un monde sans fin. [1]
. . . De chaque point de ce cercle
Mille formes sont dessinées ;
Chaque point tourne dans un cercle
C’est maintenant un cercle, maintenant une circonférence circulaire.
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La MORT survient chez l’homme de trois façons :
D’abord il meurt à chaque instant par sa nature terrestre ;
Puis, quand sa volonté périt, il meurt à nouveau ;
Et enfin à la séparation de l’âme et du corps.
Que la prison de la nature ne vous retienne pas,
Mais venez et admirez l’art du Divin,
Contemplez l’apparence des cieux,
Afin que la louange et l’émerveillement pour la Vérité soient vôtres.
L’arche des hauts cieux enfermant les deux mondes
Est appelé « Le Trône du Miséricordieux »,
Et comme le cœur de l’homme est toujours en mouvement,
Ne jamais se reposer un instant.
Peut-être que le cœur de l’homme est le point central
Et le ciel la circonférence.
En un jour et une nuit
Le ciel dépasse tes circuits, ô derviche !
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Les autres sphères célestes tournent aussi,
Rappelez-vous qu’ils se déplacent tous dans la même direction,
D’est en ouest comme une roue à eau,
Se précipiter sans nourriture ni sommeil.
Quand l’astrologue est un incroyant,
Il ne voit pas que ces lumières circulant dans le ciel
Sont dominés et contrôlés par la Vérité.
QUI as-tu vu dans le monde entier ?
Qui a jamais acquis du plaisir sans douleur ?
Qui, en réalisant tous ses désirs,
Est-il resté à son apogée de perfection ?
ENLEVEZ un atome de sa place
Et le monde entier tombera en morceaux;
Le monde tourbillonne vertigineusement, mais personne ne s’en sort.
Se déplace de la limite de sa place.
Chaque atome, maintenu en esclavage,
Désespère de sa séparation du tout ;
Alors, bien qu’emprisonné, il bouge encore,
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Bien que dévêtu, il est pourtant habillé à nouveau,
Bien qu’au repos, il est pourtant toujours errant,
Sans commencement ni fin;
Chacun possédant la connaissance de soi, et ainsi
Se précipitant vers le trône d’en haut.
Chaque atome se cache sous son voile
La beauté stupéfiante du visage du Bien-Aimé.
Habitant continuellement dans toutes les traditions mystiques,
Chantant continuellement le chant de louange
Les atomes du monde vous sembleront
Ivre et lourd de vin.
. . . Quand tu t’es cardé toi-même
Comme le cardeur de laine, vous pousserez un cri.
Oh ! enlève le coton de l’illusion de tes oreilles,
Et écoutez l’appel de l’Unique, du Tout-Puissant.
. . . Pourquoi attendre jusqu’au dernier jour
Quand maintenant, dans la vallée de la paix,
Le buisson lui-même vous dira : « Je suis Allah » ?
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PENSER c’est passer du faux au vrai
Et voir le Tout Absolu dans la partie.
Quand l’idée entre dans l’esprit,
C’est une réminiscence d’un ancien état,
Et passe à l’interprétation.
. . . Celui qui voit par illumination
Discerne Dieu d’abord en toute chose,
Mais celui qui voit seulement par la logique,
Et cherche à prouver le nécessaire,
Est déconcerté et voyage parfois
En arrière dans un cercle, ou est emprisonné
Dans une chaîne de preuves.
Fou ! il cherche le soleil éblouissant
À la faible lueur d’une bougie dans le désert.
Les cieux tournent jour et nuit
Comme un tour de potier,
Et à chaque instant la sagesse du Maître
Crée un nouveau vaisseau. Pour tout ce qui existe
Vient d’une main, d’un atelier.
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Pourquoi les étoiles se couchent-elles ?
Passer de la perfection à la défection ?
Pourquoi changent-ils de position,
Lieu, circuit, couleur et forme ?
Ou pourquoi le ciel est-il tourmenté par le feu
Toujours tourbillonnant à travers le désir ?
Pourquoi les planètes tournent,
Au dessus ou en dessous de la terre ?
Les éléments qui sont sous les cieux
Servir à la place qui leur est assignée
Toujours unis ensemble.
D’eux naît le triple
Royaume de la Nature;
Les minéraux, puis les plantes et les animaux,
Attendant à leur place comme Il le veut.
Minéraux, bas dans la poussière, plantes dressées,
Les animaux, par leurs passions naturelles,
Préserver, continuer leurs races et leurs espèces.
Tous, s’inclinant devant les ordres de leur Maître,
Accomplis sa volonté jour et nuit.
82:1 Il n’y a ni passé ni présent chez Dieu, mais un Maintenant éternel. ↩︎