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CINQUIÈME CONFÉRENCE, INTIMÉ L’ESSENCE DU MONDE.
Nombreux sont ceux qui nourrissent des pensées cruelles contre le monde, avec ou sans motif ; ils nourrissent des pensées cruelles contre ceux-ci (les six classes d’êtres vivants). Pour lui [^198], les plaisirs sont chers. C’est pourquoi il est proche de la mort. Parce qu’il est proche de la mort, il est loin (de la libération). Mais celui qui n’est ni proche (de la mort) ni loin (de la libération) considère la vie d’un idiot lent et ignorant comme une goutte de rosée tremblant sur la pointe acérée du brin d’herbe de Kusa qui tombe lorsqu’il est secoué par le vent. Un idiot, en commettant des actes cruels, tombe ainsi par ignorance au malheur. Par l’illusion, il naît, meurt, etc. Étant familier avec la délibération sur cette illusion, on est familier avec le samsâra ; étant ignorant de cette délibération, on n’est pas familier avec le samsâra. Celui qui est intelligent ne devrait pas rechercher les relations sexuelles. Mais après avoir fait cela, ce serait une seconde folie pour les faibles d’esprit de ne pas l’admettre. En se repentant et en excluant (de l’esprit) les plaisirs engendrés, il faut enseigner aux autres à suivre le commandement. Ainsi dis-je. (1)
Voyez ! Nombreux sont ceux qui désirent des couleurs, entraînés dans le samsâra, où ils éprouvent encore et encore des sentiments de punition [^199]. Nombreux sont ceux qui vivent en commettant des actes nuisibles contre le monde, et ceux qui vivent en commettant des actes nuisibles contre ces êtres [^200]. L’insensé, souffrant de ses passions, se complaît dans de mauvaises actions, prenant pour un salut ce qui n’en est pas. Nombreux sont les hérétiques qui mènent une vie d’ermite [afin d’éviter les peines et les souffrances du monde]. (2)
Un tel homme est plein de colère, d’orgueil, de suffisance, d’avidité ; il se complaît dans de nombreuses œuvres, se comporte souvent comme un comédien ou un fripon, élabore de nombreux plans, cède à ses impulsions, est influencé par ses actes, même s’il feint d’être éveillé : pensant que personne ne le verra. Sous l’influence de l’ignorance et de l’insouciance, l’insensé ne connaît jamais la loi. Hommes ! malheureux, sages sont ceux qui, ne se libérant pas de l’ignorance, parlent de libération finale : ils tournent en rond dans le tourbillon (des naissances). Ainsi parle-je. (3)
Nombreux sont ceux qui ne commettent pas de méfaits contre le monde, ni contre ces êtres. Ayant cessé de les abandonner, les ayant anéantis, il perçoit : c’est une occasion favorable ; celui qui cherche le moment propice pour ce corps ne doit jamais être négligent. Telle est la voie enseignée par les nobles. (1)
Lorsqu’il est devenu zélé pour la loi, il ne doit jamais être négligent, connaissant la douleur et le plaisir sous leurs diverses formes. Les hommes agissent ici selon leurs propres motivations ; il a été déclaré qu’ils souffrent pour leurs propres péchés. Ne tuant ni ne mentant, il doit supporter (patiemment) tous les sentiments désagréables lorsqu’ils l’affectent. Cet homme est appelé un vrai moine. (2)
Ceux qui ne commettent pas de péchés sont néanmoins frappés par les calamités ; mais alors, le persévérant les supportera. Il devra les supporter ensuite comme avant (sa conversion). Le corps est fragile, en décomposition, instable, transitoire, immuable, croissant et décroissant, de nature changeante. Percevez cela comme sa véritable nature. Pour celui qui comprend bien cela, qui se réjouit du refuge unique [1], pour l’affranchi et l’inactif, il n’y a pas de passage (de naissance en naissance). Ainsi dis-je. (3)
Nombreux sont ceux qui sont attachés à quelque chose dans le monde – que ce soit petit ou grand, insignifiant ou non – parmi ces (maîtres de maison). Ainsi, certains courent un grand danger. Pour celui qui contemple le cours du monde et ne reconnaît pas ces attachements (il n’y a pas de tel danger). Sachant que ce qui est bien compris est bien pratiqué, homme ! Le regard fixé sur le bien suprême, sois victorieux (en contrôle). Parmi ces hommes seulement se trouve la véritable brahmanité. Ainsi je dis. (4)
J’ai entendu cela, et cela est au plus profond de mon cœur ; et la libération des liens est au plus profond de votre cœur. Celui qui a cessé (d’avoir des attaches mondaines), le sans-abri, souffre avec patience pendant longtemps.
Les insouciants restent dehors, les prudents mènent une vie religieuse.
Maintiens avec justesse cet état de sage. Ainsi parle-t-on. (5)
Nombreux sont ceux qui ne sont attachés à rien en ce monde, et parmi ceux-ci (les chefs de famille), ils n’y sont pas attachés. Est sage celui qui a entendu et compris la parole des savants. Sans partialité, la loi a été déclarée par les nobles. De même que j’ai détruit ici [2] le lien avec le monde, de même le lien ailleurs est difficile à détruire. C’est pourquoi je dis : il ne faut pas abandonner la fermeté. (1) Certains, qui s’efforcent tôt, ne reculent pas ensuite ; certains, qui s’efforcent tôt, reculent ensuite ; ceux qui ne s’efforcent pas tôt, (ne peuvent bien sûr) pas reculer. Cet homme est également de cette description [3], celui qui, connaissant le monde (pourtant sans valeur), suit ses voies. « Sachant cela, cela a été déclaré par le sage. » Ici, le disciple du commandement, [ p. 46 ] le sage, l’impassible, celui qui s’efforce avant le matin et après le soir [4], contemplant toujours la vertu [5] et en entendant (le mérite), sera libéré de l’amour et de l’illusion. « Combattez avec ceci (votre corps) ! Pourquoi lutteriez-vous avec autre chose ? » Difficile à atteindre (ce corps humain), qui vaut la peine d’être combattu. Car les intelligents ont loué le discernement de la sagesse ; l’insensé qui en tombe est sujet à la naissance, etc. (2) Dans cette religion (des Gainas, la cause de la chute de l’insensé) a été déclarée dépendre de la couleur [6] et du meurtre. Mais un sage qui marche sur les sentiers battus (vers la libération) considère le monde d’une manière différente. « Connaissant ainsi (la nature des) actes à tous égards, il ne tue pas », il se contrôle, il n’est pas autoritaire. (3)
Comprenant que le plaisir (et la douleur) sont individuels, conseillant la bonté, il ne s’engagera dans aucune œuvre au monde entier : gardant devant lui l’unique (le grand but, la libération), et ne s’en détournant pas, « vivant humblement, détaché de toute créature ». Le riche (en contrôle) qui, avec un esprit doué de toute pénétration (reconnaît) qu’une mauvaise action ne doit pas être commise, ne la poursuivra pas. Ce que vous reconnaissez comme justice, vous le reconnaissez comme sagesse (mauna) ; ce que vous reconnaissez comme sagesse, vous le reconnaissez comme justice. Cela est [ p. 47 ] incompatible avec des hommes faibles, pécheurs, sensuels et mal conduits qui vivent au foyer. (4) « Un sage, acquérant la sagesse, devrait soumettre son corps. » « Les héros qui regardent tout avec indifférence, usent de nourriture mesquine et grossière. » On dit qu’un tel homme a traversé le fleuve (de la vie), qu’il est un sage, qu’il a franchi (le samsâra), qu’il est libéré, qu’il a cessé (d’agir). Ainsi dis-je. (5)
Pour un moine qui n’a pas encore atteint le discernement [7], il est pénible et difficile d’errer (seul) de village en village. Certains hommes (en mauvaise posture) s’irritent lorsqu’on les exhorte. Et un homme à l’orgueil méfiant est embarrassé par une grande illusion [8]. (1) Nombreux sont les obstacles difficiles à surmonter pour l’ignorant et l’aveugle. Que cela ne soit pas votre cas ! Telle est la doctrine du sage (Mahavîra). Adoptant les vues de l’âkârya, imitant son indifférence (pour le monde extérieur), faisant de lui son guide et son conseiller (pour toutes ses affaires), partageant sa demeure, vivant prudemment, agissant selon son esprit, examinant sa voie [9], évitant de trop s’approcher (de l’âkârya), se souciant des êtres vivants, il faut aller (à ses affaires). (2)
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(Un moine doit, selon l’ordre de l’âkârya), aller et venir, contracter ou étirer (ses membres), et nettoyer soigneusement (ce qui doit être nettoyé). Parfois, bien qu’un moine soit doté de vertu et marche dans la droiture, les êtres vivants, entrant en contact avec son corps, seront tués. (Si cela se produit par simple négligence), alors il recevra sa punition dans cette vie ; mais si cela a été fait contrairement aux règles [10], il doit s’en repentir et faire pénitence pour cela [11]. Ainsi, celui qui connaît la tradition sacrée [12], recommande la pénitence combinée à la prudence. (3)
Lorsqu’un moine, doté d’une intuition et d’un savoir pleinement développés, calme, réservé, doué (de savoir), toujours retenu, perçoit (une femme qui le tente), il devrait se demander : que fera cette personne ? La plus grande tentation en ce monde, ce sont les femmes. Ceci a été déclaré par le sage. (4)
Lorsqu’il est fortement contrarié par l’influence des sens, il devrait manger de la mauvaise nourriture, se mortifier, se tenir debout, errer de village en village, ne rien manger du tout, détourner son esprit des femmes. D’abord les ennuis, puis les plaisirs ; d’abord les plaisirs, puis les ennuis [13] : ainsi naissent les querelles. Conscient de cela et le comprenant bien, il devrait s’apprendre à ne pas cultiver (la sensualité). Ainsi je dis. Il ne devrait pas parler des femmes, ni les regarder, ni converser avec elles, ni les revendiquer comme siennes, ni faire leur travail. Soigneux dans ses paroles et [ p. 49 ] gardant son esprit, il devrait toujours éviter le péché. Il devrait conserver cette sagesse. Ainsi je dis. (5)
Ainsi je dis : un lac est rempli d’eau, il est dans une plaine uniforme, il est exempt de poussière, il abrite (de nombreux poissons) [^216]. Regardez ! il (le maître) se tient dans le courant (de la connaissance) et est protégé dans toutes les directions. Regardez ! Il y a de grands Voyants dans le monde, sages, éveillés, libres d’actes. Percevez la vérité : par désir d’une fin (pieuse), ils ont choisi une vie religieuse. Ainsi je dis. (1)
Celui dont l’esprit est toujours vacillant n’atteint pas la contemplation abstraite [14]. Certains, liés (par des liens mondains), sont des disciples (c’est-à-dire comprennent la vérité) ; d’autres, libres de tout lien, sont des disciples. Comment ne pas se décourager, lui qui, parmi les disciples, est un non-disciple ? « Mais c’est là une vérité incontestable, ce qu’ont déclaré les Ginas. » (2)
Tout ce qu’un homme fidèle et bienveillant, en entrant dans l’ordre, a cru vrai, peut lui paraître vrai par la suite ; ce qu’il a cru vrai, peut lui paraître faux par la suite ; ce qu’il a cru faux, peut lui paraître vrai par la suite ; ce qu’il a cru faux, peut lui paraître vrai par la suite. Ce qu’il pense vrai, peut, à la réflexion, lui paraître vrai, que ce soit vrai ou faux. Ce qu’il pense faux, peut, à la réflexion, lui paraître faux, que ce soit vrai ou faux. Mais celui qui réfléchit devrait dire à celui qui ne réfléchit pas : « Considérez cela comme vrai. » Ainsi, la connexion (c’est-à-dire la continuité des péchés) est rompue. (3)
Considérez ceci comme la voie du zélé, qui se tient debout (en obéissance au guide spirituel). Sur ce point, ne vous montrez pas stupide 1 !
Tel est ton sort, tel est celui que tu veux tuer. Tel est ton sort, tel est celui que tu veux tyranniser. Tel est ton sort, tel est celui que tu veux tourmenter. De même, celui que tu veux punir et chasser. L’homme juste, qui vit selon ces sentiments, ne tue ni ne fait tuer d’autres êtres vivants. Il ne devrait pas s’infliger intentionnellement le même châtiment 2. (4)
Le Soi est celui qui connaît (ou expérimente), et celui qui connaît est le Soi. Ce par quoi l’on connaît, c’est le Soi. Par rapport à cela (connaître), il (le Soi) est établi 3. Tel est celui qui maintient la juste doctrine du Soi. Ce sujet a été parfaitement expliqué. Ainsi dis-je. (5)
Certains, non instruits (dans la vraie loi), font (seulement une apparence) de bonne conduite ; d’autres, bien qu’instruits, [ p. 51 ] n’ont aucune bonne conduite. Que cela ne soit pas votre cas ! Telle est la doctrine de l’homme intelligent. En adoptant les vues (de l’âkârya), en imitant son indifférence (pour le monde extérieur), en faisant de lui le guide et le conseiller (dans toutes ses affaires), en partageant sa demeure, en conquérant (le péché), on voit la vérité ; invaincu, on devrait être son propre maître, ne s’appuyant sur rien (au monde). Celui qui est grand et retire son esprit du monde extérieur, devrait apprendre l’enseignement (des Tîrthakaras) à travers l’enseignement (de l’âkârya) ; Par sa propre connaissance innée, par l’enseignement du plus haut [15], ou par l’écoute d’autrui. Un homme sage ne devrait pas transgresser le commandement. En examinant toutes les doctrines (erronées) sous tous les angles et à tous les égards, il devrait les comprendre clairement (et les rejeter). « Connaissant les délices de ce monde [16], circonspect et mesuré, il devrait mener une vie d’ascète. » Désireux de se libérer [17], un héros devrait, grâce à la tradition sacrée, être toujours victorieux. Ainsi dis-je. (1)
On dit que le courant (du péché) [18] vient d’en haut, d’en bas et des côtés ; ceux-ci ont été déclarés être les courants par lesquels, voyez-vous, il y a le péché.
« En examinant le tourbillon [19], un homme versé dans la science sacrée devrait s’en tenir éloigné. » Quittant le monde pour détourner le courant (du péché), un tel grand homme, libre des actes, connaît et voit la vérité ; examinant (les plaisirs), il ne les désire pas. (2) Sachant d’où nous venons et où nous allons, il quitte le chemin de la naissance et de la mort, se réjouissant de la glorieuse (libération). « Tous les sons s’y rétractent, là où la spéculation n’a pas sa place », et l’esprit n’y pénètre pas [20]. Le saint [21] sait bien ce qui est sans support [22]. (3)
(Le libéré) n’est ni long, ni petit, ni rond, ni triangulaire, ni quadrangulaire, ni circulaire ; il n’est ni noir, ni bleu, ni rouge, ni vert, ni blanc ; il n’a ni bonne ni mauvaise odeur ; il n’est ni amer, ni piquant, ni astringent, ni sucré ; ni rugueux, ni mou ; ni lourd, ni léger ; ni froid, ni chaud ; ni dur, ni lisse ; il est sans corps, sans résurrection, sans contact (avec la matière), il n’est ni féminin, ni masculin, ni neutre ; il perçoit, il sait, mais il n’y a aucune analogie (permettant de connaître la nature de l’âme libérée) ; son essence est sans forme ; il n’y a aucune condition de l’inconditionné. Il n’y a ni son, ni couleur, ni odeur, ni goût, ni toucher – rien de tel. Ainsi dis-je. (4)
Fin de la cinquième conférence, intitulée L’essence du monde.
[^216] : 48:2 Vivega = viveka, expliqué comme prâyaskittam.
43:2 Ce passage est parfaitement analogue à celui du début de la leçon. Mais le scholiaste explique les locatifs que nous avons, selon son explication précédente, traduits par « contre le monde », « contre ceux-ci », ici et dans les passages similaires de cette leçon, par « dans le monde », « parmi ceux-ci », à savoir les chefs de famille. ↩︎
44:1 Pour adopter la bonne conduite. ↩︎
44:2 Annesî = anveshin. Je pense que annesî peut être un aoriste de gñâ, knew. ↩︎
44:3 Âyatana, c’est-à-dire la triade : la bonne connaissance, la bonne intuition, la bonne conduite. ↩︎
45:1 « Ici » et « ailleurs » signifient, dans l’église de Mahâvîra, et dans celle des Tîrthikas. ↩︎
45:2 Appartient à la dernière catégorie, à laquelle appartiennent les Sâkyas, etc. ↩︎
46:1 Puvvâvararâyam, le premier et le dernier réveil (yâma) de la nuit ; le temps intermédiaire est accordé au sommeil. ↩︎
46:2 Sîla est soit samyama, le contrôle avec ses 18 000 subdivisions, soit il consiste en (1) les cinq grands vœux, (2) les trois guptis, (3) la retenue des sens, (4) l’évitement du péché (kashâya). ↩︎
46:3 La couleur représente toutes les perceptions des sens. Bien sûr, l’attachement aux plaisirs sensuels est visé. ↩︎
47:1 Avyakta, soit en ce qui concerne le sruta, la connaissance sacrée, soit en ce qui concerne son âge. ↩︎
47:2 Le résultat sera qu’il se croira au-dessus de l’avertissement du chef spirituel (âkârya) du chapitre (gakkha), et quittera le chapitre, vivant comme un gakkhanirgata. ↩︎
47:3 Le moine doit inspecter attentivement tout ce avec quoi il entre en contact afin d’éviter de tuer des animaux ; cela est vrai en ce qui concerne la marche, l’assise, le sommeil, l’alimentation, la boisson, etc. ↩︎
48:1 Âuttîkammam = âkuttikarman. ↩︎
48:3 Védavid. ↩︎
50:1 Fou, bâla ; le scholiaste explique bâla comme Sâkya ou Pârsvastha, un étranger, ou un disciple de Pârsva (?). ↩︎
50:2 Pour la même douleur qu’il a causée aux autres dans cette vie, il souffrira dans la vie à venir. ↩︎
50:3 Cela signifie que la connaissance est une modification (parinâma) du Soi, et donc une avec lui, mais pas comme une qualité ou une action du Soi différente de lui. ↩︎
51:1 C’est-à-dire les Tîrthakaras. ↩︎
51:2 C’est-à-dire la maîtrise de soi. ↩︎
51:3 L’original a nitthiya = nishthita. ↩︎
51:4 On l’appelle la porte d’âsrava. Les trois directions mentionnées dans le texte sont les trois divisions de l’univers. Les objets de désir dans chacune d’elles incitent les hommes au péché. L’original est un sloka, remarqué comme tel par le scoliaste. ↩︎
51:5 Des désirs mondains et de leurs objets. ↩︎