Cette nuit-là où l’embryon du Vénérable Ascète Mahâvîra fut retiré du ventre de la Brâhmanî Devânandâ du Gâlandharâyana gotra pour être transféré dans celui de la Kshatriyânî Trisalâ du [ p. 230 ] Vâsishtha gotra, celle-ci était sur sa couche, prise de crises de sommeil, dans un état intermédiaire entre le sommeil et l’éveil ; et voyant que ces quatorze rêves illustres, beaux, chanceux, bénis, propices, heureux et grands lui étaient retirés par la Kshatriyânî Trisalâ, elle se réveilla. (31)
Français Dans cette nuit où l’embryon du Vénérable Ascète Mahâvîra fut retiré du ventre de la Brâhmanî Devânandâ du Gâlandharâyana gotra pour être transféré dans celui de la Kshatriyânî Trisalâ du Vâsishtha gotra, cette dernière était dans sa demeure, dont l’intérieur était orné de peintures, et l’extérieur blanchi à la chaux, meublé et nettoyé, la surface brillante du plafond était peinte, l’obscurité était dissipée par des bijoux et des pierres précieuses, le sol était parfaitement plat et orné de figures de bon augure ; qui, de plus, était garni d’offrandes de tas de fleurs délicieuses, parfumées, parsemées de toutes les cinq couleurs, était très délicieux par les vapeurs frisées et parfumées de l’aloès noir, du Kundurukka et du Turushka les plus fins [^542], et de l’encens brûlant ; était délicieusement parfumé de parfums fins, et transformé en quelque sorte en un flacon odorant ; sur un canapé avec un matelas de la longueur d’un homme, avec des oreillers à la tête et aux pieds, surélevé des deux côtés et creux au milieu, doux comme si l’on marchait sur le sable des rives du Gange, recouvert du tissu d’une robe de lin ornée, contenant une serviette bien travaillée, et tendu de rideaux anti-moustiques rouges, délicieux, doux au toucher comme de la fourrure, de l’ouate, du Pûra [^543], du beurre ou du coton, avec tout le confort de [ p. 231 ] un lit, tel que des fleurs parfumées, excellentes et de la poudre de santal - (dans une telle pièce et sur un tel lit, Trisalâ était) en train de faire des crises de sommeil entre le sommeil et le réveil, et ayant vu les quatorze rêves suivants, etc. (voir § 3), à savoir un éléphant, etc. (voir § 4), elle s’est réveillée. (32)
1. Alors Trisalâ vit dans son premier rêve un éléphant magnifique et énorme, possédant tous les signes de chance, avec des cuisses robustes et quatre puissantes défenses ; qui était plus blanc qu’un grand nuage vide, ou qu’un tas de perles, ou l’océan de lait, ou les rayons de lune, ou les embruns, ou la montagne d’argent (Vaitâdhya) ; dont les tempes étaient parfumées d’un fluide musqué parfumé, qui attirait les abeilles ; égalant en dimension le meilleur éléphant du roi des dieux (Airâvata) ; émettant un son fin et profond comme le tonnerre d’un gros et large nuage de pluie. (33)
2. Puis elle vit un taureau apprivoisé et chanceux, d’une teinte plus blanche que celle de la masse des pétales du lotus blanc, illuminant tout autour par la diffusion d’une lumière éclatante ; (un taureau) dont la belle bosse resplendissante et magnifique était charmante par la collection de ses charmes, dont la peau brillante (était couverte de) poils fins, fins et doux ; dont le corps était ferme, bien fait, musclé, compact, beau, bien proportionné et beau ; dont les cornes étaient grandes, rondes, d’une beauté excellente, graissées à leur sommet et pointues ; dont les dents étaient toutes égales, brillantes et pures. Il présageait d’innombrables qualités. (34)
3. Puis elle vit un beau lion, joliment sculpté et joueur, sautant du ciel vers son visage ; un lion délicieux et magnifique, plus blanc qu’un tas de perles, etc. (voir § 33), qui avait des avant-bras forts et charmants, et une bouche ornée de dents rondes, grandes, [ p. 232 ] et bien placées ; dont les belles lèvres, splendides par leurs proportions, et douces comme un noble lotus, semblaient artificiellement ornées ; dont le palais [^544] était doux et tendre comme les pétales du lotus rouge, et dont le haut de la langue était saillant ; dont les yeux étaient comme des éclairs purs, et tournaient comme de l’or excellent et chauffé au rouge tout juste versé du creuset ; (un lion) aux cuisses larges et larges, et aux épaules pleines et excellentes, qui était orné d’une crinière de poils doux, blancs, fins et longs de la plus belle qualité ; dont la queue dressée, bien formée et bien développée battait ; dont le sommet des ongles était profondément enfoncé et pointu ; dont la belle langue sortait de sa bouche comme une pousse de beauté. (35)
4. Puis, avec le visage de la pleine lune, elle vit la déesse à la beauté célèbre, Srî, au sommet du mont Himavat, reposant sur un lotus dans le lac aux lotus, ointe de l’eau des fortes et larges trompes des éléphants gardiens. Elle était assise sur un trône élevé. Ses pieds fermement placés ressemblaient à des tortues dorées, et ses ongles teints, charnus, convexes, fins, rouges et lisses étaient enfoncés dans des muscles gonflés [^545]. Ses mains et ses pieds étaient comme les feuilles du lotus, et ses doigts et orteils doux et excellents ; ses jambes rondes et bien formées étaient ornées du Kuruvindâvarta [^546], et ses genoux de fossettes. Ses cuisses charnues ressemblaient à la trompe d’un excellent éléphant, et ses belles hanches larges étaient entourées d’une zone dorée. Son grand et beau ventre était [ p. 233 ] ornée d’un nombril circulaire, et contenant une jolie rangée de poils (noirs comme) un collyre, des abeilles ou des nuages, droits, réguliers, continus, fins, admirables, beaux, doux et duveteux. Sa taille, qui contenait les trois plis, pouvait être englobée d’une seule main. Sur toutes les parties de son corps brillaient des ornements et des bibelots, composés de nombreux joyaux et pierres précieuses, d’or jaune et rouge. La paire pure de ses seins, semblable à une coupe, scintillait, entourée d’une guirlande de fleurs de Kunda, dans laquelle scintillait un collier de perles. Elle portait des colliers de perles fabriqués par des artistes diligents et intelligents, brillant de merveilleux fils, un collier de joyaux avec un collier de Dînârâs [1], et une paire de boucles d’oreilles tremblantes, touchant ses épaules, diffusant un éclat ; mais la beauté et le charme unis de ces ornements n’étaient que subordonnés à la beauté de son visage [2]. Ses beaux yeux étaient grands et purs comme ceux d’un nénuphar. Elle répandait la sève de deux fleurs de lotus qu’elle tenait dans ses mains splendides et s’éventait gracieusement. Ses cheveux noirs, brillants, épais et lisses pendaient en une tresse. (36)
5. Puis elle vit, descendant du firmament, une guirlande charmante entrelacée de fleurs fraîches de Mandâra. Elle répandait le délicieux parfum de Kampaka [3], d’Asoka [4], de Nâga [5], de Punnâga [6], de Priyaṅgu [7], [ p. 234 ]] Sirîsha [8], Mudgara [9], Mallikâ [10], Gâti [11], Yûthika [^558], Aṅkolla [^559], Korantakapatra [^560], Damanaka [12], Navamâlikâ [13], Bakula [^563], Tilaka [14], Vâsantika [^565], Nuphar, Nymphaea, Pâtala. [15], Kunda [16], Atimukta [^568] et Mango ; et parfumait les dix divisions de l’univers de son parfum incomparablement délicieux. Il était blanc à travers des guirlandes de fleurs parfumées de toutes saisons, et resplendissant de splendides ornements aux multiples couleurs. Des essaims bourdonnants d’abeilles de toutes sortes [17] s’approchaient d’elle et emplissaient tout le quartier de leur doux bruit. (37)
6. Et la lune : blanche comme le lait de vache, l’écume, l’eau vaporeuse ou une coupe d’argent, glorieuse, ravissant le cœur et les yeux, pleine, dissipant l’obscurité compacte du désert le plus épais, dont le croissant brille à la fin des deux moitiés du mois, ouvrant les fleurs des groupes de nymphées, ornant la nuit, ressemblant à la surface d’un miroir bien poli. Elle était d’une teinte blanche, comme un flamant rose, l’ornement de la tête des étoiles, le carquois des flèches de Cupidon, soulevant les eaux de l’océan, brûlant comme inconsolable [ p. 235 ] les gens lorsqu’ils sont loin de leurs bien-aimés, la grande, glorieuse, tête errante de la sphère céleste – aimée de cœur et d’âme par Rohinî [18]. Telle était la pleine lune glorieuse, belle et resplendissante que la reine vit. (38)
7. Puis elle vit le grand soleil, celui qui dissipe la masse des ténèbres, lui de forme radieuse, rouge comme l’Asoka, le Kimsuka ouvert, le bec d’un perroquet ou le Guñgârdha [19], l’ornement des groupes de lotus, le marqueur de l’armée étoilée, la lampe du firmament, étranglant pour ainsi dire la masse du froid, l’illustre chef de la troupe des planètes, le destructeur de la nuit, qui n’est bien vu qu’à son lever et à son coucher, mais (à tout autre moment) est difficile à considérer, qui disperse les malfaiteurs qui errent la nuit, qui arrête l’influence du froid, qui tourne toujours autour du mont Meru, dont les mille rayons obscurcissent l’éclat des autres lumières [^572]. (39)
8. Puis elle vit un drapeau extrêmement beau et très grand, un spectacle pour tous, d’une forme attrayante pour les spectateurs. Il était attaché à un bâton d’or avec une touffe de nombreuses plumes de paon douces et ondulantes de couleurs bleues, rouges, jaunes et blanches, et semblait vouloir percer la brillante sphère céleste, avec le lion brillant à son sommet, qui était blanc comme du cristal, de la nacre, de la pierre d’Aṅka, des fleurs de Kunda, un jet d’eau ou une coupe d’argent. (40) [ p. 236 ] 9. Puis elle vit un vase plein de métal précieux [20], resplendissant d’or fin, rempli d’eau pure, excellente, d’une beauté éclatante, et resplendissant d’un bouquet de nénuphars. Il réunissait de nombreuses excellences et signes de bon augure, et se dressait sur un pied en forme de lotus, resplendissant de joyaux précieux [21]. Il ravissait les yeux, scintillait et illuminait tout autour ; c’était la demeure de la fortune heureuse, exempte de tout défaut, raffinée, splendide, d’une beauté exquise, enlacée d’une couronne de fleurs parfumées de toutes saisons. (41)
10. Puis elle vit un lac, appelé le Lac des Lotus, orné de nénuphars. Son eau jaune était parfumée par les lotus s’ouvrant aux rayons du soleil matinal ; il abondait d’essaims d’animaux aquatiques et nourrissait les poissons. Il était vaste et semblait brûler à travers la beauté glorieuse et étendue de toutes sortes de lotus [22]. Sa forme et sa beauté étaient agréables. Les lotus y étaient léchés par des essaims entiers d’abeilles gaies et de bourdons fous. Des couples de cygnes, de grues, de kakravâkas, de canards, de grues indiennes et de nombreux autres oiseaux vigoureux fréquentaient ses eaux, et sur les feuilles de ses lotus scintillaient des gouttes d’eau telles des perles [23]. C’était un spectacle agréable au cœur et aux yeux. (42)
11. Alors celle dont le visage était splendide comme la [ p. 237 ] lune en automne, vit l’océan de lait, d’une beauté égale à la poitrine de Lakshmî, blanche comme la masse des rayons de lune. Ses eaux grossissaient dans les quatre directions et se déchaînaient en vagues toujours changeantes et mouvantes, excessivement hautes. Il offrait un spectacle splendide et agréable tandis qu’il se précipitait vers et depuis le rivage avec ses vagues changeantes et mouvantes soulevées par le vent, ses vagues agitées et ses vagues déferlantes, splendides et transparentes. De lui sortait une écume blanche comme le camphre sous les coups de queue des grands marsouins, poissons, baleines et autres monstres des profondeurs [24]. Ses eaux agitées étaient en grand tumulte, provoqué par le tourbillon Gaṅgâvarta, produit par la véhémence et la force des grands fleuves ; ils s’élevèrent, se précipitèrent en avant et en arrière, et tourbillonnèrent. (43)
12. Puis elle vit une demeure céleste, remarquable parmi les plus belles de son genre, comme le lotus (parmi les fleurs). Elle brillait comme le disque du soleil matinal et était d’une beauté éblouissante. Ses mille et huit excellentes colonnes (incrustées) du meilleur or et de tas de joyaux diffusaient une lumière éclatante comme une lampe céleste, et les perles attachées à ses rideaux scintillaient. Elle était ornée de guirlandes divines éclatantes et décorée de représentations de loups, de taureaux, de chevaux, d’hommes, de dauphins, d’oiseaux, de serpents, de Kinnaras, de cerfs, de Sarabhas, de yaks, de Samsaktas [25], d’éléphants, d’arbustes et de plantes. Là, les Gandharvas donnaient leurs concerts, et le fracas des tambours des dieux, [ p. 238 ] imitant le bruit de gros nuages de pluie, pénétrait le monde entier. C’était un enchantement par les volutes parfumées de l’aloès noir, les plus fins Kundurukka et Turushka, l’encens brûlant et autres parfums. Il répandait une lumière continue, était blanc, d’un éclat excellent, ravissant les plus grands dieux et procurant joie et plaisir. (44)
13. Puis elle vit un énorme amas de joyaux contenant Pulaka, Vagra, Indranîla, Sasyaka, Karketana, Lohitâksha, Marakata, Prabâla, Saugandhika, Sphatika, Hamsagarbha, Añgana et Kandrakânta. Sa base était au niveau de la terre et il illuminait de ses joyaux même la sphère céleste. Il était élevé et ressemblait au mont Meru. (45)
14. Et un feu. Elle vit un feu en mouvement violent, alimenté par un ghee brillant et couleur miel, sans fumée, crépitant et d’une beauté extraordinaire avec ses flammes ardentes. La masse de ses flammes, qui s’élevaient les unes au-dessus des autres, semblait s’interpénétrer, et leur flamboiement semblait brûler le firmament par endroits. (46)
Après avoir vu ces beaux, beaux, charmants et beaux rêves, la reine aux yeux de lotus se réveilla sur son lit tandis que les cheveux de son corps se hérissaient de joie.
Chaque mère d’un Tîrthakara voit ces quatorze rêves dans la nuit où le célèbre Arhat entre dans son ventre. (46 b)
Fin de la troisième leçon.
[^558] : 233 : 5 Mesua Roxburghii.
[^559] : 233 : 6 Rottlera Tinctoria.
[^560] : 233 : 7 Panicum italicum.
[^563] : 234 : 3 Jasminum Zambac.
[^565] : 234:5 Jasminum auriculatum.
[^568] : 234 : 8 Artémisia Indica.
[^572] : 234 : 12 Gaertnera Racemosa.
[^584] : 237 : 1 L’original a timiṅgila-niruddha-tilitilika.
229:1 Dans certains manuscrits, la dernière partie de ce paragraphe est placée à la fin du suivant. ↩︎
229:2 Le texte reprend le passage correspondant du § 21. ↩︎
230:1 Différents types de résine de Boswellia. ↩︎
230:2 Nom d’un arbre. ↩︎
232:1 Une autre lecture remarquée dans le commentaire a tala, partie supérieure de la langue, au lieu de tâlu, palais. ↩︎
232:2 Littéralement, élevé et gras. ↩︎
232:3 Un ornement selon le commentaire. ↩︎
233:1 Ce mot, correspondant au grec δηνάριον, prouve la composition tardive de cette partie du Kalpa Sûtra. ↩︎
233:2 Je ne peux pas interpréter ce passage avec précision ; ma traduction est donc plutôt libre, mais je crois qu’elle se rapproche du sens de l’original. ↩︎
233:3 Michelia Champaka. ↩︎
233:4 Jonesia Asoka. ↩︎
234:1 Acacia Sirisa. ↩︎
234:2 Une espèce de jasmin. ↩︎
234:4 Jasmin grandiflorum. ↩︎
234:6 Alangium Hexapetalum. ↩︎
234:7 Non spécialisé dans nos dictionnaires. ↩︎
234:9 Le Nykanthes à nombreuses fleurs ou Jasminum Zambac. ↩︎
234:10 Mimusops Elengi. ↩︎
234:11 Clerodendum Phlomoides ou Symplocos Racemosa. ↩︎
234:13 Bignonia Suaveolens. ↩︎
234:14 Laurier rose parfumé. ↩︎
234:15 Diospyros Glutinos ou Dalbergia Ougeinense. ↩︎
234:16 Shatpada, madhukarî, bhramara. Les shatpada sont littéralement des abeilles à six pattes, comme Stevenson l’a correctement traduit, mais il les compte étrangement parmi les animaux surnaturels, comme les éléphants à quatre défenses, chers à l’imagination des Gains ! ↩︎
235:1 Les commentateurs comprennent ce passage (Rohinîmanahiyayavallabham) différemment en expliquant hiyaya par hitada, l’amant de Rohinî qui a fait du bien à son esprit. ↩︎
235:2 Selon Stevenson : le côté rouge de la graine de retti. ↩︎