Dans cette nuit où naquit le Vénérable Ascète Mahâvîra, il y eut un éclat divin engendré par de nombreux dieux et déesses descendants et ascendants, et dans l’univers, resplendissant d’une seule lumière, le confluent des dieux provoqua une grande confusion et un grand bruit. (97) [^591]
Dans cette nuit où naquit le Vénérable Ascète Mahâvîra, de nombreux démons au service de Vaisramana, appartenant au monde animal, firent pleuvoir sur le palais du roi Siddhârtha une grande pluie d’argent, d’or, de diamants, de vêtements, d’ornements, de feuilles, de fleurs, de fruits, de graines, de guirlandes, de parfums, de santal, de poudre et de richesses. (98) [^592]
Après que les dieux Bhavanapati, Vyantara, Gyotishka et Vaimânika eurent célébré la fête d’inauguration de l’anniversaire de Tîrthakara, le Kshatriya Siddhârtha convoqua, à l’aube, les policiers de la ville et s’adressa à eux ainsi : (99)
« Ô bien-aimés des dieux, libère rapidement tous les prisonniers de la ville de Kundapura, augmente les mesures et les poids, donne l’ordre que toute la ville de Kundapura et ses faubourgs soient arrosés d’eau, balayés et enduits (de bouse de vache, etc.) que dans les endroits triangulaires, aux endroits où trois ou quatre routes se croisent, dans les cours, sur les places et dans les voies publiques, le milieu de la route et le chemin le long des boutiques soient arrosés, nettoyés et balayés ; que des plates-formes soient érigées les unes au-dessus des autres ; que la ville soit décorée de drapeaux et de bannières de couleurs variées, et ornée de pavillons peints [^593] ; que les murs portent des empreintes en Gosîrsha, en santal rouge frais et en Dardara [^594] de la main aux doigts tendus ; « que des vases porte-bonheur soient posés sur le sol et que des pots du même genre soient disposés autour de chaque porte et de chaque arche ; que de grandes guirlandes, couronnes et festons ronds et longs soient suspendus bas [ p. 253 ] et haut ; que la ville soit pourvue d’offrandes, etc. (voir § 32, jusqu’à) une boîte à odeurs ; que des joueurs, des danseurs, des danseurs de corde, des lutteurs, des boxeurs, des bouffons, des conteurs, des chanteurs de ballades, des acteurs [^595], des messagers [^596], des danseurs de poteau, des marchands de fruits, des joueurs de cornemuse, des joueurs de luth et de nombreux Tâlâkaras [^597] soient présents. Érigez et ordonnez d’ériger des milliers de piliers et de poteaux, et faites rapport sur l’exécution de mes ordres. » (100)
Lorsque le roi Siddhârtha s’adressa ainsi aux serviteurs de la famille, ils acceptèrent, heureux, contents et joyeux, etc. (voir § 58), les paroles de l’ordre, en disant : « Oui, maître ! »
Ils libérèrent ensuite tous les prisonniers, etc. (voir § 100, jusqu’à) les piliers et les poteaux. Cela fait, ils retournèrent auprès du roi Siddhârtha et, posant les mains sur leurs têtes, rendirent compte de l’exécution de ses ordres. (101)
Français Le roi Siddhârtha se rendit ensuite à la salle pour des exercices de gymnastique, etc. (voir §§ 60 et 61 [^598]). (Après s’être baigné) le roi accompagné de tout son sérail 4, et paré de fleurs, de robes parfumées, de guirlandes et d’ornements, célébra pendant dix jours la fête en célébration de la naissance d’un héritier de son royaume ; (elle se déroula) sous le vacarme et le son continus des trompettes, avec grand faste et splendeur, avec un grand cortège de soldats, de véhicules et d’invités, sous le son, le vacarme et le bruit des conques, [ p. 254 ] cymbales, tambours, castagnettes, cors, petits tambours, timbales, Muragas, Mridaṅgas et Dundubhis [^599], accompagnés simultanément par des trompettes [1]. Les droits de douane, les taxes et les confiscations furent levés, l’achat et la vente furent interdits, aucun policier ne fut autorisé à entrer dans les maisons, les amendes, petites et grandes, furent remises et les dettes annulées. D’innombrables excellents acteurs se produisirent [2] et de nombreux Tâlâkaras étaient présents, les tambours résonnèrent harmonieusement, des guirlandes et des couronnes fraîches furent visibles partout, et toute la population, en ville comme à la campagne, se réjouit et fut en pleine allégresse. (102)
Lorsque les dix jours de cette fête furent terminés, le roi Siddhârtha donna et ordonna de donner des centaines, des milliers et des centaines de milliers d’offrandes aux dieux, des présents et des portions (de biens) ; il reçut et ordonna de recevoir des centaines, des milliers et des centaines de milliers de présents. (103) [^602]
Les parents du Vénérable Ascète Mahâvîra célébrèrent la naissance de leur héritier le premier jour ; le troisième jour, ils lui montrèrent le soleil et la lune ; le sixième jour, ils observèrent la veillée religieuse ; après le onzième jour, lorsque les opérations et cérémonies impures liées à la naissance d’un enfant eurent été accomplies, et le douzième jour, ils préparèrent abondance de nourriture, de boissons, d’épices et de friandises, invitèrent leurs amis, leurs parents, leurs proches, leurs agnats, leurs cognats et leurs disciples, ainsi que les Kshatriyas Gñâtrika. Puis ils prirent un bain, firent [ p. 255 ] offrandes (aux dieux de la maison), accomplissaient des rites propices et des actes expiatoires, revêtaient d’excellents costumes de cour, purs et porte-bonheur, et se paraient de petits ornements coûteux. À l’heure du dîner, ils s’asseyaient sur d’excellentes chaises confortables dans la salle à manger et, avec leurs amis, parents, parents, agnats, cognats et disciples, ainsi qu’avec les Kshatriyas Gñâtrika, ils partageaient, mangeaient, goûtaient et échangeaient (des morceaux) d’une grande collation de nourriture, de boissons, d’épices et de friandises. (104)
Après le dîner, ils se rendirent (à la salle de réunion [^603]) après s’être lavés et nettoyés la bouche ; une fois parfaitement propres, ils régalèrent et honorèrent leurs amis, etc. (voir § 104, jusqu’à) les Kshatriyas Gñâtrika avec de nombreuses fleurs, vêtements, parfums, guirlandes et ornements. Puis ils parlèrent ainsi à leurs amis, etc. : (105)
Autrefois, ô bien-aimé des dieux, lorsque nous avons engendré notre garçon, l’idée personnelle, réfléchie et désirable suivante nous est venue à l’esprit : « Depuis que notre garçon a été engendré, notre argent a augmenté, notre or a augmenté, etc. (voir § 91, jusqu’à) Vardhamâna. Maintenant que nos vœux ont été exaucés, le nom de notre garçon sera Vardhamâna. » (106, 107) [3]
Le vénérable ascète Mahâvîra appartenait au gotra Kâsyapa. Ses trois noms ont ainsi été enregistrés : ses parents l’appelaient Vardhamâna ; parce qu’il est dépourvu d’amour et de haine, il est appelé Sramana (c’est-à-dire Ascète) ; parce qu’il résiste aux dangers et aux peurs, supporte patiemment les épreuves et les calamités, adhère aux règles choisies de la pénitence, est sage, indifférent au plaisir et à la douleur, doté d’une grande maîtrise de soi et d’une grande force d’âme, le nom de vénérable ascète Mahâvîra lui a été donné par les dieux. (108) [4]
Le père du vénérable ascète Mahâvîra appartenait au gotra Kâsyapa ; il portait trois noms : Siddhârtha, Sreyâmsa et Gasamsa, etc. (voir Âkârâṅga Sûtra II, 15, § 15, jusqu’à) Seshavatî et Yasovatî. (109)
Le vénérable ascète Mahâvîra — intelligent, avec les aspirations d’un homme intelligent, d’une grande beauté, maîtrisant (ses sens), chanceux et modeste ; un Kshatriya Gññâtri, fils d’un Kshatriya Gññâtri ; la lune du clan des Gññâtri ; un Videha, fils de Videhadattâ, natif de Videha, prince de Videha — avait vécu trente ans à Videha lorsque ses parents allèrent dans le monde des dieux (c’est-à-dire moururent), et il accomplit sa promesse, avec la permission de son frère aîné et des autorités du royaume [5]. À ce moment, les dieux Laukântika, suivant la coutume établie, le louèrent et lui rendirent des hymnes avec ces paroles bienveillantes, agréables, etc. (voir § 47, jusqu’à) des mots doux et doux : (110)
« Victoire, victoire à toi, réjouisseur du monde ! Victoire, victoire à toi, heureux élu ! Bonne chance à toi, taureau des meilleurs Kshatriyas ! Réveille-toi, révérend seigneur du monde ! Établis la religion de la loi qui profite à tous les êtres vivants de l’univers ! Elle apportera un bienfait suprême à tous les êtres vivants du monde entier ! »
Ainsi ils poussèrent le cri de victoire. (111)
[ p. 257 ]
Avant que le Vénérable Ascète Mahâvîra n’adopte la vie de chef de famille (c’est-à-dire avant son mariage), il possédait une connaissance et une intuition suprêmes, illimitées [^607] et sans entraves. Le Vénérable Ascète Mahâvîra perçut, grâce à cette connaissance et à cette intuition suprêmes et illimitées, que le temps de sa Renonciation [6] était venu. Il quitta son argent, son or, ses richesses, son blé, sa majesté et son royaume ; son armée, son blé, son trésor, son entrepôt, sa ville, son sérail et ses sujets ; il abandonna et rejeta ses biens réels et précieux, tels que richesses, or, pierres précieuses, bijoux, perles, conques, pierres, coraux, rubis, etc. ; il distribua des présents par l’intermédiaire des personnes appropriées, il distribua des présents aux personnes indigentes. (112) [^609]
Français À cette époque, à cet âge, au premier mois de l’hiver, dans la première quinzaine, dans l’obscurité (quinzaine) de Mârgasiras, à son dixième jour, lorsque l’ombre s’était tournée vers l’est et que le (premier) Paurushî [7] était plein et terminé, au jour appelé Suvrata, dans le Muhûrta appelé Vigaya, dans le palankin Kandraprabhâ, (Mahâvîra) était suivi sur son chemin [^611] par un cortège de dieux, d’hommes et d’Asuras, (et entouré) par une nuée de souffleurs d’obus, de proclamateurs, de pattivallas, [ p. 258 ] de courtisans, d’hommes portant d’autres personnes sur leur dos, de hérauts et de porteurs de cloches. Ils le louaient et lui chantaient des hymnes avec ces paroles aimables, agréables, etc. (voir § 47, jusqu’à) douces et tendres : (113)
Victoire, victoire à toi, réjouisseur du monde ! Victoire à toi, heureux ! Bonne chance à toi ! Avec une connaissance imperturbable, une intuition et une bonne conduite, conquiers les Sens invaincus ; défends la Loi conquise des Sramanas ; Majesté, surmontant tous les obstacles, vis dans la Perfection ; abats par ta dévotion l’Amour et la Haine, les (dangereux) lutteurs ; ceins vigoureusement tes reins avec constance et surmonte les huit Karmans, nos ennemis, par une méditation suprême et pure ; élève attentivement la bannière du contentement, ô Héros ! Dans l’arène des trois mondes, acquiers la connaissance suprême et la meilleure, appelée Kevala, qui est libérée de l’obscurité ; obtiens le rang le plus élevé (c’est-à-dire la libération finale) sur cette route droite que les meilleurs Ginas ont enseignée ; bats l’armée des obstacles ! Victoire, victoire à toi, taureau des meilleurs Kshatriyas ! Pendant de nombreux jours, de nombreuses quinzaines, de nombreux mois, de nombreuses saisons, de nombreuses demi-années, de nombreuses années, ne crains ni les épreuves ni les calamités, supporte patiemment les dangers et les peurs ; sois libre de tout obstacle dans la pratique de la loi !
Ainsi ils poussèrent le cri de victoire. (114)
Alors le Vénérable Ascète Mahâvîra — regardé par un cercle de milliers d’yeux [^612], loué par un cercle de milliers de bouches, exalté par un cercle de milliers de cœurs, étant l’objet de milliers de souhaits, désiré à cause de sa splendeur, de sa beauté et de ses vertus, désigné par un cercle de milliers d’index, répondant par un salam de sa main droite à un cercle de milliers de mains jointes de milliers d’hommes et de femmes, passant le long d’une rangée de milliers de palais, accueilli par une musique douce et délicieuse, comme le battement du temps, l’exécution sur le Vînâ, le Tûrya et le grand tambour, dans lequel se joignaient des cris de victoire et le murmure bas et agréable du peuple ; accompagné de toute sa pompe, de toute sa splendeur, de toute son armée, de tout son cortège, de toute sa magnificence, de toute sa grandeur, de tous ses ornements, de tout le tumulte, de toute la foule, de tous les sujets, de tous les acteurs, de tous les batteurs de temps, de tout le sérail ; orné de fleurs, de robes parfumées, de guirlandes et d’ornements, etc. (voir § 102, jusqu’à) qui étaient accompagnés en même temps de trompettes — traversa Kundapura jusqu’à un parc appelé le Shandavana des Gñâtris et se dirigea vers l’excellent arbre Asoka. (115) Là, sous l’excellent arbre Asoka, il fit arrêter son palankin, en descendit, retira de ses propres mains ses ornements, ses guirlandes et ses parures, et s’arracha lui-même les cheveux en cinq poignées. Lorsque la lune fut en conjonction avec l’astérisme Uttaraphalgunî, après avoir jeûné deux jours et demi [8] sans boire d’eau, il revêtit une robe divine et, seul, sans autre présence, il s’arracha les cheveux et, quittant la maison, entra dans l’état de sans-abri. (116) [9]
Le vénérable ascète Mahâvîra porta des vêtements pendant un an et [ p. 260 ] un mois ; après cela, il se promenait nu et acceptait l’aumône dans le creux de sa main. Pendant plus de douze ans, le vénérable ascète Mahâvira négligea son corps et en abandonna le soin ; il supporta, subit et souffrit avec sérénité tous les événements, agréables ou désagréables, provenant des puissances divines, humaines ou animales. (117) [^615]
Français Désormais, le Vénérable Ascète Mahâvîra était sans abri, circonspect [^616] dans sa marche, circonspect dans sa parole, circonspect dans sa mendicité, circonspect dans son acceptation (de quoi que ce soit), dans le transport de son équipement et de son récipient à boire ; circonspect dans l’évacuation des excréments, de l’urine, de la salive, du mucus et de l’impureté du corps ; circonspect dans ses pensées, circonspect dans ses paroles, circonspect dans ses actes [10] ; gardant ses pensées, gardant ses paroles, gardant ses actes, gardant ses sens, gardant sa chasteté ; sans colère, sans orgueil, sans tromperie, sans cupidité ; calme, tranquille, composé, libéré, libre de tentations [11], sans égoïsme, sans propriété ; il avait coupé tous les liens terrestres et n’était souillé par aucune mondanité : comme l’eau n’adhère pas à un récipient en cuivre, ou le collyre à la nacre (ainsi les péchés ne trouvaient aucune place en lui) ; sa course était libre comme celle de la Vie ; comme le firmament, il ne voulait aucun soutien ; comme le vent, il ne connaissait aucun obstacle ; son cœur était pur comme l’eau (des rivières ou des réservoirs) en automne ; rien ne pouvait le souiller comme la feuille d’un lotus ; ses sens étaient bien protégés comme ceux d’une tortue ; il était seul et solitaire comme la corne d’un rhinocéros ; il était libre comme un oiseau ; il était toujours éveillé comme l’oiseau fabuleux Bhârunda [12], valeureux comme un éléphant, fort comme un taureau, difficile à attaquer comme un lion, stable et ferme comme le mont Mandara, profond comme l’océan, doux comme la lune, resplendissant comme le soleil, pur comme l’or excellent [13] ; comme la terre, il supportait tout patiemment ; comme un feu bien allumé, il brillait dans sa splendeur.
Ces mots ont été résumés en deux versets :
Un vase, de la nacre, la vie, le firmament, le vent, l’eau en automne, une feuille de lotus, une tortue, un oiseau, un rhinocéros et Bhârunda ; je
Un éléphant, un taureau, un lion, le roi des montagnes et l’océan inébranlable : la lune, le soleil, l’or, la terre, un feu bien allumé. II
Français Il n’y avait aucun obstacle nulle part pour le Vénérable. Les obstacles ont été déclarés comme étant de quatre sortes, à savoir en ce qui concerne la matière, l’espace, le temps, les affects. En ce qui concerne la matière : dans [ p. 262 ] les choses animées, inanimées et à l’état mixte ; en ce qui concerne l’espace : dans un village ou une ville ou dans un bois ou dans un champ ou une aire de battage ou une maison [^621] ou une cour ; en ce qui concerne le temps : dans un Samaya [^622] ou un Âvalikâ ou dans le temps d’une respiration ou dans un Stoka ou dans un Kshana ou dans une Lava ou dans un Muhûrta ou dans un jour ou dans une quinzaine ou dans un mois ou dans une saison ou dans une demi-année ou dans une année ou dans un long espace de temps ; En ce qui concerne les affects : la colère, l’orgueil, la tromperie, l’avidité, la peur, la joie, l’amour, la haine, les querelles, la calomnie, les calomnies, le scandale, le plaisir, la douleur, le mensonge trompeur, etc. (tout cela jusqu’à) [14] ou le mal d’une croyance erronée. Il n’y avait rien de tel chez le Vénérable. (118)
Le Vénérable vécut, sauf pendant la saison des pluies, tous les huit mois d’été et d’hiver, dans les villages une seule nuit, dans les villes seulement cinq nuits ; il était indifférent à l’odeur de l’ordure et de la sandale, à la paille et aux bijoux, à la saleté et à l’or, au plaisir et à la douleur, n’étant attaché ni à ce monde ni à l’au-delà, ne désirant ni la vie ni la mort, arriva à l’autre rive du samsâra, et il s’efforça de supprimer la souillure de Karman. (119)
[ p. 263 ]
Avec une connaissance suprême, avec une intuition suprême, avec une conduite suprême, dans un logement irréprochable, dans une errance irréprochable, avec une valeur suprême, avec une droiture suprême, avec une douceur suprême, avec une dextérité suprême, avec une patience suprême, avec une liberté suprême des passions, avec un contrôle suprême, avec un contentement suprême, avec une compréhension suprême, sur le chemin suprême de la libération finale, qui est le fruit de la véracité, du contrôle, de la pénitence et de la bonne conduite, le Vénérable a médité sur lui-même pendant douze ans.
Français Au cours de la treizième année, au deuxième mois de l’été, dans la quatrième quinzaine, la lumière (quinzaine) de Vaisâkha, à son dixième jour, lorsque l’ombre s’était tournée vers l’est et que la première veillée était terminée, le jour appelé Suvrata, dans le Muhûrta appelé Vigaya, à l’extérieur de la ville Grimbhikagrâma sur la rive de la rivière Rigupâlika, non loin d’un vieux temple, dans le champ du maître de maison Sâmâga [15], sous un arbre Sal, lorsque la lune était en conjonction avec l’astérisme Uttaraphalgunî, (le Vénérable) en position accroupie, les talons joints, s’exposant à la chaleur du soleil, après avoir jeûné deux jours et demi sans boire d’eau, engagé dans une méditation profonde, atteignit la plus haute connaissance et intuition, appelée Kevala, qui est infinie, suprême, sans obstacle, sans entrave, complet et plein. (120) [16]
Lorsque le Vénérable Ascète Mahâvîra fut devenu Gina et Arhat, il était un Kevalin, omniscient et comprenant tous les objets ; il connaissait et voyait toutes les conditions du monde, des dieux, des hommes et des démons : d’où ils viennent, où ils vont, qu’ils naissent hommes ou animaux (kāyavana) ou deviennent dieux ou êtres des enfers (upapāda), les idées, les pensées de leur esprit, la nourriture, les actions, les désirs, les actes ouverts et secrets de tous les êtres vivants du monde entier ; lui, l’Arhat, pour qui il n’y a pas de secret, connaissait et voyait toutes les conditions de tous les êtres vivants du monde, ce qu’ils pensaient, disaient ou faisaient à chaque instant. (121) [17]
À cette époque, à cet âge, le Vénérable Ascète Mahâvîra séjourna la première saison des pluies à Asthikagrâma [18], trois saisons des pluies à Kampâ et Prishitikampâ, douze à Vaisâlî et Vânigagrâma, quatorze à Râgariha et dans la banlieue [19] de Nâlandâ, six à Mithilâ, deux à Bhadrikâ, une à Âlabhikâ, une à Panitabhûmi [20], une à Srâvastî, une dans la ville de Pâpâ [21] dans le bureau du roi Hastipâla. écrivains : c’était sa toute dernière saison des pluies. (122)
Au quatrième mois de cette saison des pluies, dans la septième quinzaine, dans l’obscurité (quinzaine) de Kârttika, en son quinzième jour, dans la dernière nuit, dans la ville de Pâpâ, dans le bureau des écrivains du roi Hastipâla, le vénérable ascète Mahâvîra mourut, s’en alla, quitta le monde, coupa les liens de la naissance, de la vieillesse et de la mort ; devint un Siddha, un Bouddha, [ p. 265 ] un Mukta, un faiseur de la fin (de toute misère), enfin libéré, délivré de toutes les douleurs. (123)
Français Cela se produisit dans l’année appelée Kandra, la seconde (du lustre) [22] ; dans le mois appelé Prîtivardhana ; dans la quinzaine Nandivardhana ; le jour Suvratâgni [^632], surnommé Upasama ; dans la nuit appelée Devânandâ, surnommée Nirriti ; dans la Lava appelée Akya ; dans la respiration appelée Mukta [^633] ; dans le Stoka appelée Siddha ; dans le Karana appelée Nâga ; dans le Muhûrta appelée Sarvârthasiddha ; tandis que la lune était en conjonction avec l’astérisme Svâti, il mourut, etc. (voir ci-dessus, jusqu’à) libéré de toutes douleurs. (124) Cette nuit où mourut le Vénérable Ascète Mahâvira, etc. (tout jusqu’à) libéré de toutes les douleurs, fut illuminé par de nombreux dieux descendants et ascendants. (125)
Dans cette nuit où mourut le Vénérable Ascète Mahâvîra, etc. (jusqu’à) libéré de toutes douleurs, une grande confusion et un grand bruit furent provoqués par de nombreux dieux descendants et ascendants. (126)
Dans cette nuit où le Vénérable Ascète Mahâvîra mourut, etc. (jusqu’à) libéré de toutes douleurs, son plus ancien disciple, le moine Indrabhûti du gotra Gautama, coupa le lien d’amitié qu’il avait pour son maître [23], et obtint la [ p. 266 ] plus haute connaissance et intuition, appelée Kevala, qui est infinie, suprême, etc., complète et pleine. (127)
Dans cette nuit où le Vénérable Ascète Mahâvîra mourut, etc. (jusqu’à) libéré de toutes douleurs, les dix-huit rois confédérés de Kâsî et de Kosala, les neuf Mallakis et les neuf Likkhavis [24], le jour de la nouvelle lune, instituèrent une illumination [25] sur le Poshadha, qui était un jour de jeûne ; car ils dirent : « Puisque la lumière de l’intelligence a disparu, faisons une illumination de la matière matérielle ! » (128)
Français Dans cette nuit où mourut le Vénérable Ascète Mahâvîra, etc. (jusqu’à) libéré de toutes douleurs, le grand Graha [26] appelé Kshudrâtma, ressemblant à un tas de cendres, qui demeure pendant deux mille ans dans un seul astérisme, entra dans l’astérisme natal [ p. 267 ] du Vénérable Ascète Mahâvîra. (129) À partir du moment où le grand Graha, etc., entra dans l’astérisme natal du Vénérable Ascète Mahâvîra, on ne rendra plus beaucoup de respect et d’honneur aux Sramanas, les moines et nonnes Nirgrantha. (130) Mais lorsque le grand Graha, etc., quittera cet astérisme natal, on rendra beaucoup de respect et d’honneur aux Sramanas, les moines et nonnes Nirgrantha. (131)
Français Dans cette nuit où le Vénérable Ascète Mahâvîra mourut, etc. (jusqu’à) libéré de toutes douleurs, l’animalcule appelé Anuddharî fut créé : qui, lorsqu’il est au repos et immobile, n’est pas facilement vu par les moines et les nonnes Nirgrantha qui n’ont pas encore atteint l’état de perfection, mais qui, lorsqu’il est en mouvement et non au repos, est facilement vu par les moines et les nonnes Nirgrantha qui n’ont pas encore atteint l’état de perfection. (132) En voyant cet (animalcule), de nombreux moines et nonnes Nirgrantha doivent refuser d’accepter les aumônes offertes.
« Maître, pourquoi a-t-on dit cela ? » « Passé ce délai, le respect du contrôle sera difficile. » (133)
Français À cette époque, à cet âge, le Vénérable Ascète Mahâvîra avait une excellente communauté [27] de quatorze mille Sramanas avec Indrabhûti à leur tête ; (134) trente-six mille nonnes avec Kandanâ à leur tête ; (135) cent cinquante-neuf mille adorateurs laïcs avec Saṅkhasataka à leur tête ; (136) trois cent dix-huit [ p. 268 ] mille adorateurs laïcs féminins avec Sulasâ et Revatî à leur tête ; (137) trois cents sages qui connaissaient les quatorze Pûrvas, qui, bien qu’aucun Gina ne les approchait beaucoup, connaissaient la combinaison de toutes les lettres et, comme Gina, prêchaient selon la vérité ; (138) treize cents sages qui possédaient la connaissance Avadhi et des qualités a, supérieures ; (139) sept cents Kevalins qui possédaient la meilleure [28] connaissance et intuition combinées ; (140) sept cents qui pouvaient se transformer et, bien qu’ils ne fussent pas des dieux, avaient obtenu les pouvoirs (riddhi) des dieux ; (141) cinq cents sages d’un intellect puissant [29] qui connaissent les conditions mentales de tous les êtres développés, dotés d’intellect et de cinq sens dans les deux continents et demi et les deux océans ; (142) quatre cents professeurs qui ne furent jamais vaincus dans les disputes survenant dans les assemblées des dieux, des hommes et des Asuras ; (143) sept cents disciples hommes et quatorze cents disciples femmes qui ont atteint la perfection, etc. (tous jusqu’à) libérés de toutes les douleurs ; (144) huit cents sages dans leur dernière vie qui étaient heureux quant à leur position, heureux quant à leur existence [30], chanceux quant à leur avenir. (145)
[ p. 269 ]
Le Vénérable Ascète Mahâvîra a institué deux époques en sa qualité de Créateur d’une fin : l’époque relative aux générations, et l’époque relative à la condition psychique ; à la troisième génération a pris fin la première époque, et à la quatrième année de son Kevaliship la seconde. (146) [31]
À cette époque, à cet âge, le Vénérable Ascète Mahâvîra vécut trente ans comme chef de famille, plus de douze ans dans un état inférieur à la perfection, un peu moins de trente ans comme Kevalin, quarante-deux ans comme moine, et soixante-douze ans au total. Lorsque son Karman qui produit Vedanîya (ou ce que l’on doit expérimenter dans ce monde), Âyus (durée de vie), nom et famille furent épuisés, lorsque dans cette ère Avasarpinî la plus grande partie de la période Duhshamasushamâ s’écoula et qu’il ne resta que trois ans et huit mois et demi, lorsque la lune était en conjonction avec l’astérisme Svâti, au petit matin, dans la ville de Pâpâ, et dans le bureau des écrivains du roi Hastipâla, (Mahâvîra) seul et solitaire, assis dans la posture Samparyaṅka, récitant les cinquante-cinq conférences qui détaillent les résultats du Karman, et les trente-six [32] questions non posées, lorsqu’il eut juste expliqué la conférence principale (celle de Marudeva), il mourut, etc. (voir § 124, jusqu’à) libéré de toutes douleurs. (147)
[ p. 270 ]
Depuis la mort du vénérable ascète Mahâvira, libéré de toute souffrance, neuf siècles se sont écoulés, et du dixième siècle, nous sommes à la quatre-vingtième année. Une autre rédaction mentionne la quatre-vingt-treizième année (au lieu de la quatre-vingtième) [33]. (148)
Fin de la cinquième leçon.
Fin de la vie de Mahâvîra.
[^598] : 251:3 Cf. Âkârâṅga Sûtra II, 15, § 7.
[^599] : 252:1 Cf. Âkârâṅga Sûtra II, 15, § 8.
[^602] : 253:1 Lasakâ bhânda.
[^603] : 253 : 2 Ârakshakâs talârâ, âkhyâyakâ vâ. La traduction est conjecturale.
[^607] : 254:2 Samaga-gamaga-turiya.
[^609] : 254:4 Cf. Âkârâṅga Sûtra II, 15, § 11.
[^611] : 255:2 Cf. Âkârâṅga Sûtra II, 15, § 1 2.
[^612] : 256 : 1 Voir Âkârâṅga Sûtra II, 15, § 15.
[^615] : 257:2 Nishkramana = pravragyâ.
[^616] : 257:3 Cf. Âkârâṅga Sûtra II, 15, § 17.
[^621] : 259:2 Cf. Âkârâṅga Sûtra II, 15, § 22.
[^622] : 260:1 Cf. Âkârâṅga Sûtra II, 15, § 23.
[^632] : 263:2 Cf. Âkârâṅga Sûtra II, 15, § 25.
[^633] : 264:1 Cf. Âkârâṅga Sûtra II, 15, § 26.
1. Le conseil de Valabhi sous la présidence de Devarddhi, qui fit écrire le Siddhânta dans des livres.
2. Le conseil de Mathurâ sous la présidence de Skandila, qui semble avoir révisé le Siddhânta.
3. Lecture publique du Kalpa Sûtra devant le roi Dhruvasena d’Ânandapura, pour le consoler de la mort de son fils. Ânandapura est identifié à Mahâsthâna par Ginaprabhamuni, et à Badanagara par Samayasundara. Certains érudits ont supposé, sans toutefois le prouver, que ce Dhruvasena est identique à l’un des rois Valabhi du même nom.
4. Le déplacement du Paggusan par Kâlakâkârya du cinquième au quatrième Bhâdrapada.
252:2 Selon le commentaire, cela peut également être traduit : enduit (de bouse de vache) et blanchi à la chaux. ↩︎
252:3 Dardara est une sandale apportée de Dardara. Tous ceux qui ont voyagé en Inde auront remarqué sur les murs les empreintes de la main mentionnée dans le texte. ↩︎
253:3 Les Tâlâkaras sont ceux qui, en frappant des mains, battent le rythme pendant une représentation musicale. ↩︎
253:4 Le texte se résume à « avec tout son sérail ». Mais comme aucun mot de ce genre n’apparaît dans le passage en question, il semble renvoyer à la description du § 115, qui contient la dernière partie de ce passage. ↩︎
254:1 Muragas, Mridaṅgas, Dundubhis sont différents types de tambours. ↩︎
254:3 Ceci est la traduction d’une varia lectio. Le texte adopté a : tandis que des courtisanes et d’excellents acteurs jouaient. ↩︎
255:1 Il s’agit d’un ajout du commentateur. ↩︎
256:2 Guru-mahattara est l’original des derniers mots, que j’ai traduits selon l’explication du commentaire. ↩︎
257:1 Âbhogika. Elle est inférieure à la connaissance de l’Avadhi. Dans une citation, il est dit que (la connaissance) des Nairayikas, des Devas et des Tîrthakaras n’atteint pas l’Avadhi ; elle est totale chez eux, mais seulement partielle chez d’autres. ↩︎
257:4 Yâma ou temps de trois heures. ↩︎
257:5 Samanugammamâna-magge. Le commentateur divise samanugammamânam agge, et explique le passage ainsi : celui qui était suivi par, etc., et entouré par, etc., (agre parivritam) ils louaient et chantaient des hymnes, et les autorités lui parlaient ainsi. ↩︎
258:1 Littéralement, par des milliers de cercles d’yeux, etc. etc. ↩︎
259:1 C’est-à-dire qu’il ne prenait qu’un seul repas en trois jours. Il jeûnait donc deux jours consécutifs et la première partie du troisième. ↩︎
260:2 La circonspection est samita, gupta de garde ; la première se rapporte à l’exécution de bonnes actions, la seconde à l’abstinence des mauvaises. ↩︎
260:3 C’est la triade homme comme esprit, vâk parole, kâya corps. ↩︎
260:4 Asrava. ↩︎
261:1 Chacun de ces oiseaux a un corps, deux cous et trois pattes. ↩︎
261:2 Les trois dernières comparaisons ne peuvent être traduites avec précision, car elles contiennent des jeux de mots qui doivent être perdus dans la traduction. La lune est somalienne, de douce lumière, mais Mahâvîra a des pensées pures (lesyâ, manaso bahirvikâra) ; le soleil est dittateo de lumière splendide, Mahâvîra d’une vigueur splendide ; l’or est gâyarûva, synonyme d’or kanaga, Mahâvîra conserve toujours sa propre nature. Il est intéressant de noter que seuls deux jeux de mots réguliers (car le second n’est qu’une métaphore courante) apparaissent dans un passage où un écrivain ultérieur aurait déployé tout son génie pour transformer chaque comparaison en jeu de mots. La différence de style est mieux visible en comparant ce passage avec, par exemple, la description de la nonne Sarasvatî et de l’automne dans le Kâlakâkârya Kathânaka ; voir mon édition, Zeitschrift der Deutschen Morgenl. Gesellschaft, XXXIV, pp. 260, 263. ↩︎
262:1 Ghare vâ, omis dans mon édition. ↩︎
262:2 Différents noms de divisions du temps ; un Stoka contient sept respirations, un Kshana plusieurs (bahutara) respirations (selon un autre commentaire un Kshana contient six Nâdikâs, c’est la sixième partie d’un Ghatî), un Lava contient sept Stokas, et un Muhûrta soixante-dix Lavas. Ce système de division du temps diffère de tous les autres connus ; comparer Colebrooke, Misc. Essays, II2, pp. 540, 542. Wilson, Vishnu Purâna, I2, p. 47, note 2. — Supprimer pakkhevâ dans mon édition. ↩︎
262:3 Le même passage apparaît dans l’Aupapâtika Sûtra (éd. Leumann, § 87), mais sans indication qu’il n’est pas complet. ↩︎
263:1 Ou Sâmâka. ↩︎
264:2 Selon le commentaire, on l’appelait autrefois Vardhamâna, mais on l’a appelé depuis Asthikagrâma, car un Yaksha Sûlapânî y avait rassemblé un énorme tas d’ossements des personnes qu’il avait tuées. Sur ce tas d’ossements, les habitants avaient construit un temple. ↩︎
264:3 Bâhirikâ? ↩︎
264:4 Un lieu dans Vagrabhûmi selon les commentaires. ↩︎
264:5 Magghimâ Pâpâ, la ville moyenne Pâpâ. ↩︎
265:1 Le yuga ou lustre contient cinq années ; les troisième et cinquième années sont des années bissextiles, appelées abhivardhita, les autres sont des années communes de 354 jours et sont appelées kandra. Le jour compte 1262 bhâgas. ↩︎
265:2 Certains manuscrits et le commentaire contiennent des aggivesa. ↩︎
265:3 Ou Supta. ↩︎
265:4 Indrabhûti était en mission pour convertir quelqu’un lorsque Mahâvîra mourut. Conscient que l’amour n’avait pas sa place chez celui qui est libre de passion, il renonça à son amitié pour son maître et devint un Kevalin ; il mourut douze ans plus tard, après avoir vécu cinquante ans comme moine, soit quatre-vingt-douze ans au total. ↩︎
266:1 Ils étaient tributaires de Ketaka, roi de Vaiṣālī et oncle maternel de Mahāvīra. Au lieu de Liṣkāvi, forme utilisée par les bouddhistes, les Gāinās ont Leṣkākhākī comme forme sanskrite du Prākrit Leṣkākhāi, qui peut être l’une ou l’autre. ↩︎
266:2 Pârâbhoyam ou vârâbhoyam. Le sens de ce mot n’est pas clair, et le commentateur n’en savait rien de certain. Il essaie donc trois explications étymologiques différentes, toutes aussi fantaisistes les unes que les autres. J’en ai adopté une qui fait de vârâbhoya le symbole sanskrit dvârâbhoga, qui s’explique par prâdîpa, lampe ; car cela correspond mieux au sens de tout le passage. Les Gaïnas célèbrent le Nirvânâ de Mahâvîra par une illumination la nuit de la nouvelle lune du mois de Kârttika. ↩︎
266:3 On ne sait pas exactement ce que signifie ce Graha, le trentième de la liste des Grahas. Stevenson suppose qu’il s’agissait d’une comète apparue à cette époque. Il y avait une comète lors de la bataille de Salamine, comme le rapporte Pline (Hist. Nat. II, 25), ce qui correspondrait assez bien à la chronologie. Mais elle avait la forme d’une corne et non celle d’un tas de cendres. Nous devons donc écarter l’idée de l’identifier au Graha en question et avouer que nous sommes bien incapables d’éclaircir le mystère de ce Graha. ↩︎