[ p. 16 ]
Période pré-Zohar. — L’histoire de la Kabbale couvre une période de près de mille ans. Ses débuts remontent au VIIe siècle, tandis que ses derniers développements remontent au XVIIIe siècle. Par commodité, nous pouvons distinguer deux périodes : l’une s’étendant du VIIe au XIIIe siècle, l’autre du XIVe au XVIIIe siècle. La première est celle de la croissance, du développement et du progrès progressifs, l’autre celle du déclin et de la décadence. L’origine du Zohar au XIIIe siècle constitue l’apogée de l’histoire de la Kabbale. Il devint le trésor des adeptes de cette théosophie, un manuel pour les étudiants de la Kabbale, la norme et le code du système cabalistique, la Bible des Kabbalistes.
Du VIIe au IXe siècle, nous rencontrons les représentants des mystères de la merkaba, [1] qui est exposée dans ce qu’on appelle les Hekaloth, c’est-à-dire les « Palais ». Cet ouvrage, attribué à Ismaël ben-Elisa, s’ouvre par une description du trône de Dieu et de sa maisonnée composée d’armées angéliques. Dans cette production mystique, réimprimée par Jellinek dans Bet ha-Midrash, vol. III, pp. 83-108, les louanges du Dieu Tout-Puissant et de son trône de char sont célébrées. On nous dit que chacun des sept palais célestes est gardé par huit anges ; une description de la formule en vertu de laquelle ces gardes angéliques sont obligés d’accorder l’admission dans les palais célestes est donnée ; On y trouve également une description des qualifications particulières requises pour ceux qui désirent entrer dans ces palais. Quelques hymnes de louange et un entretien avec Dieu, Israël et les anges concluent ce traité qui, à l’instar du Shiur Kama ou du traité sur les « Dimensions de la Déité », également attribué à Rabbi Ismaël, ignore les spéculations sur l’En Soph, les dix Sephiroth et la doctrine de la Transmigration des Âmes.
Un autre ouvrage appartenant à cette période est l’[ p. 18 ] Othijoth de Rabbi Akiba, c’est-à-dire « l’Alphabet de Rabbi Akiba », qui traite alternativement chaque lettre de l’alphabet hébreu « comme représentant une idée, comme l’abréviation d’un mot, et comme le symbole d’un sentiment, selon sa forme particulière, afin d’attacher à ces lettres des notions morales, théoanthropiques, angélologiques et mystiques ». Ce traité est également donné dans l’ouvrage de Jellinek, cité ci-dessus, vol. III, pp. 12-49, Leipzig, 1855. Une traduction latine de l’Alphabet d’Akiba est donnée par Kircher, dans son Œdipus Ægyptiacus, [2] et dans la Bibliotheca Rabbinica de Bartolocci. [3]
Bodenschatz dans son Kirchliche Verfassung der heutigen Juden, (Erlangen, 1748) donne dans la partie III, p. 15, l’échantillon suivant : « À propos des mots : « Le Seigneur est proche de ceux qui ont le cœur brisé » (Ps. xxxiv, 18), nous lisons : « Tous ceux qui ont le cœur brisé sont plus agréables à Dieu que les anges qui les servent, car ces derniers sont éloignés de la divine Majesté de 360 000 000 de milles, comme il est dit dans Is. vi. 2 : “Au-dessus se tenaient les Séraphins » (mimaal lo), où le mot to, par guématrie, signifie 36 000. Cela nous enseigne que le corps de la divine Majesté mesure 2 000 000 336 000 de milles de long. De ses reins vers le haut, il y a 1 000 000 180 000 de milles, et de ses reins vers le bas, 118 fois 10 000 milles. Mais ces milles ne sont pas comme les nôtres, [ p. 19 ] mais comme ses milles (ceux de Dieu). Car son mille a une longueur d’un million d’aunes, et son aune contient quatre empans et une largeur de paume, et son empan va d’un bout à l’autre du monde, comme il est dit dans Isaïe X. 12 : « Qui a mesuré les eaux dans le creux de sa main, et mesuré le ciel avec l’empan ? » Une autre explication est que les mots « et mesuré le ciel avec l’empan » indiquent que le ciel, et le ciel de tous les cieux, n’a qu’un empan de long, de large et de haut, et que la terre avec tous ses abîmes est longue comme la plante du pied, et large comme la plante du pied, etc., etc. »
Une autre partie de l’alphabet d’Akiba est le soi-disant « Livre d’Enoch » [4], qui décrit la glorification d’Enoch et sa transformation en l’ange Métatron, le considérant comme « le petit Dieu » par opposition au « Grand Dieu ».
Ces traités mystiques ont vu le jour au fil du temps et leurs enseignements se sont rapidement répandus. Les disciples du mysticisme sont devenus si nombreux au XIIe siècle que Maïmonide a jugé nécessaire de dénoncer ce système. « N’accordez aucun crédit aux absurdités des auteurs de charmes et d’amulettes, à ce qu’ils vous racontent ou à ce que vous trouvez dans leurs écrits insensés sur les noms divins ; ils les inventent sans aucun sens, les appelant des appellations de la Divinité, et affirmant qu’elles exigent sainteté et pureté et accomplissent des miracles. Toutes ces choses sont des fables ; un homme sensé ne les écoutera pas, et encore moins n’y croira. » [5]
Une nouvelle étape dans le développement de la Kabbale s’ouvre avec la publication du Livre de la Création, ou Jezirah, premier ouvrage réunissant les spéculations philosophiques de l’époque en un tout systématique. Les érudits s’accordent désormais à dire que le Livre de Jezirah date du VIIIe ou du IXe siècle et qu’il n’a rien à voir avec le Livre de Jezirah mentionné dans le Talmud, où l’on raconte que « les rabbins Hanina et Oshaya l’étudiaient chaque vendredi, ce qui leur donnait naissance à un veau de trois ans et le mangeait » (Sanhédrin, fol. 65, col. 2), et où le rabbin Joshua ben Hananya déclarait pouvoir cueillir des fruits et produire instantanément les arbres qui leur appartiennent (Sanhédrin de Jérusalem, chap. VII vers la fin). [6]
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Le Sepher Jezirah, tel que nous le connaissons aujourd’hui, est en réalité un monologue d’Abraham, dans lequel, par la contemplation de tout ce qui l’entoure, il parvient finalement à la conviction de l’Unité de Dieu. D’où la remarque du philosophe Jehudah Halevi (né vers 1086) : « Le Livre de la Création, qui appartient à notre père Abraham… démontre l’existence de la Déité et de l’Unité divine, par des choses qui sont d’une part multiples et variées, tandis que d’autre part elles convergent et s’harmonisent ; et cette harmonie ne peut provenir que de Celui qui l’a créée » (Khozari, IV, 25).
Renvoyant le lecteur à la littérature sur le Sepher Jezirah et au livre de Goldschmidt, pp. 35-46, [7], nous dirons que le Livre de la Création se compose de six Perakim ou chapitres, subdivisés en trente-trois Mishna ou sections très brèves, comme suit : le premier chapitre comporte douze sections, le deuxième cinq, le troisième cinq, le quatrième quatre, le cinquième trois et le sixième quatre. Les doctrines que le livre propose sont présentées sous forme d’aphorismes ou de théorèmes et, prétendant être les dictons d’Abraham, sont formulées de manière très dogmatique, d’une manière qui convient à l’autorité de ce patriarche, qui, selon [ p. 22 ] à Artapanus instruisit le roi Pharethothe d’Égypte en astrologie (Eusèbe, Praep. evang., IX, 18) ; accomplit toute la loi, avant qu’elle ne soit donnée (Apoc. Baruch, chap. 57 ; Kiddushin, IV, 14 fin.), et vainquit victorieusement dix tentations [8] (Pirke Aboth, V, 3).
Arithmétique théosophique. — Le livre s’ouvre sur l’affirmation suivante : « Par trente-deux voies de sagesse secrète, l’Éternel, le Seigneur des Armées, le Dieu d’Israël, le Dieu vivant, le Roi de l’Univers, le Miséricordieux et le Gracieux, le Dieu Très-Haut et Exalté, Celui qui habite l’éternité, Glorieux et Saint est Son nom, a créé le monde au moyen du nombre, de la parole et de l’écriture (ou nombre, numéroteur, numéroté). » I. 1. — Le livre montre pourquoi il n’y en a que trente-deux. Par une analyse de ce nombre, il cherche à démontrer, par une méthode particulière d’arithmétique théosophique, en supposant qu’ils sont les signes de l’existence et de la pensée, la doctrine selon laquelle Dieu a tout produit et est au-dessus de tout, l’univers étant un développement de l’entité originelle, et l’existence n’étant que pensée devenue concrète ; « En bref, qu’au lieu de la conception païenne ou juive populaire du monde comme extérieur, ou coexistant avec la Déité, [ p. 23 ] il est co-égal en naissance, ayant été tiré du néant par Dieu, établissant ainsi un système panthéiste d’émanation, dont, principalement parce qu’il n’est désigné nulle part par son nom, on pourrait penser que l’écrivain n’était pas lui-même tout à fait conscient.
Français Ce qui suit illustrera la curieuse preuve de cette argumentation : le nombre 32 est la somme de 10, le nombre des dix doigts (I, 3), et de 22, le nombre de l’alphabet hébreu, ce dernier étant ensuite décomposé en 3 + 7 + 12 (I, 2). Le premier chapitre (I, 2-8) traite de la décade et de ses éléments, qui sont appelés figures par opposition aux 22 lettres. Cette décade est le manuel des signes de l’univers. Dans les détails de cette hypothèse, l’existence de la divinité dans l’abstrait est réellement ignorée, bien que non formellement niée. Ainsi, le nombre un est son esprit en tant que principe actif, dans lequel tous les mondes et tous les êtres sont encore enfermés. « Un est l’esprit du Dieu vivant, béni et encore béni soit le Nom de Celui qui vit aux siècles des siècles – Voix, Esprit et Verbe, et c’est le Saint-Esprit » (I, 9).
Deux est l’esprit de cet esprit, c’est-à-dire le principe actif en tant qu’il a d’avance décidé de créer ; « en lui il a gravé les vingt-deux lettres » (I, 10).
Trois est l’eau ; quatre est le feu ; "en lui il a taillé [ p. 24 ] le trône de gloire, les Ophanim [9] et les Séraphins, les créatures vivantes sacrées, et les anges de service, et de ces trois il a fondé sa demeure, comme il est dit, il fait de ses anges des souffles, et de ses ministres un feu flamboyant (I, 11, 12). Les six figures restantes, 5-10, sont considérées séparément comme le signe-manuel de la hauteur, de la profondeur, de l’est, de l’ouest, du nord et du sud, formant les six côtés d’un cube, et représentant l’idée de la forme dans sa perfection géométrique (I, 13).
Français Dans les mots du Livre de la Création, l’hexade est ainsi décrite : « Cinq : Trois lettres parmi les simples ; Il scella l’esprit sur les trois, et les attacha en Son grand Nom JH V. [10] Et Il scella avec elles six sorties (extrémités, terminaisons) ; Il tourna vers le haut, et Il le scella avec JH V. Six : Il scella le bas, tourna vers le bas, et le scella avec JV H. Sept : Il scella vers l’est, Il se tourna devant Lui, et le scella avec HJ V. Huit : Il scella vers l’ouest et se tourna derrière, et le scella avec HV J. Neuf : Il scella vers le sud, et se tourna vers Sa droite, et le scella avec VJ H. Dix : Il scella vers le nord, et se tourna vers Sa gauche, et le scella avec VH J. Voici les Sephiroth : (1) Esprit du Dieu vivant, et (2) [ p. 25 ] vent [air ou esprit ?] [11] (3) eau, et (4) feu ; et (5) hauteur au-dessus et (6) en dessous, (7) est et (8) ouest, (9) nord et (10) sud.
[^15] et ne sont pas certains de savoir s’il faut considérer les Sephiroth comme des « principes », [12] ou des « substances », [13] ou des « puissances, pouvoirs », [14] ou des « mondes intelligents », [15] ou des « attributs », ou des « entités », [16] ou des « organes de la Divinité » (Kelim). On pourrait assez bien traduire le mot Sephiroth par « émanations ».]
Français Nous voyons, cependant, que cela seul n’établit rien de réel, mais expose simplement l’idée de possibilité ou d’actualité, établissant en même temps ce qui est virtualiter comme existant réellement en Dieu, le fondement de toutes choses, d’où procède l’univers entier. Les entités réelles sont donc introduites dans les chapitres suivants sous les vingt-deux lettres. Le lien entre les deux séries est évidemment le Verbe, qui dans la première Sephira (nombre) est encore identique en voix et en action à l’esprit (I, 9) ; mais ensuite ces éléments, se séparant comme créateur et substance, produisent ensemble le monde, dont les matériaux sont représentés par les lettres, divisées séparément en gutturales, labiales, palatales, linguales et dentales (II, 3), puisque celles-ci, par leurs multiples manifestations, nomment et décrivent tout ce qui existe.
Ces vingt-deux lettres de l’alphabet sont ensuite divisées en trois groupes, constitués respectivement de :
1. Les trois mères ou lettres fondamentales (ch. III) ;
2. Sept doubles (ch. IV), et
3. Douze consonnes simples (ch. V).
On soustrait d’abord des vingt-deux lettres les trois mères (Aleph, Mem, Shin), c’est-à-dire les relations universelles de (1) principe, (2) principe contraire et (3) équilibre (c’est-à-dire l’intermédiaire).
— | — |
Dans le monde, nous avons l’air, l’eau et le feu. Cette page 27 signifie que le ciel est fait de feu, la terre de l’eau, et l’air désigne l’intermédiaire entre le feu et l’eau.
Dans l’année, il y a le feu, l’eau et le vent. La chaleur vient du feu, le froid de l’eau et la modération du vent (air), intermédiaire entre les deux.
Dans l’homme, il y a le feu, l’eau et le vent. La tête vient du feu, le ventre de l’eau, et le corps du vent intermédiaire.
Les trois lettres mères ou fondamentales sont suivies des sept lettres doubles — Beth, Guimel, Daleth, Caph, Pe, Resh, Tau [17] — doubles, car opposées comme la vie et la mort ; la paix et le mal ; la sagesse et la folie ; la richesse et la pauvreté ; la grâce et la laideur ; la fertilité et la désolation ; la domination et la servitude (IV, 1) : Ces sept lettres doubles correspondent aux sept sorties : en haut et en bas, est et ouest, nord et sud, et le saint Temple au milieu, et il soutient le tout (IV, 2). À partir d’elles, Dieu créa :
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Dans le monde. | Saturne, Jupiter, Mars, Soleil, Vénus, Mercure, Lune. |
Dans l’homme | Sagesse, Richesse, Domination, Vie, Faveur, Progéniture, Paix. |
Dans l’année | Sabbat, jeudi, mardi, dimanche, vendredi, mercredi, lundi. |
Avec ces sept lettres, Dieu forma aussi les sept cieux, les sept terres ou pays, et les sept semaines allant de la fête de Pâques à la Pentecôte (IV, 3, 4). Ces lettres représentent aussi les sept portes de sortie de l’âme : deux yeux, deux oreilles, une bouche et les deux narines.
Enfin, les douze lettres (chap. V) illustrent les relations entre les choses, telles qu’elles peuvent être appréhendées dans une catégorie universelle. C’est au moyen de ces douze lettres que Dieu créa les douze signes du zodiaque, à savoir :
— | — |
Dans le monde. | Bélier, Taureau, Gémeaux, Cancer, Lion, Vierge, Balance, Scorpion, Sagittaire, Capricorne, Verseau, Poissons. |
Dans l’année | les douze mois, à savoir : Nisan, Ijar, Sivan, Tamus, Ab, Elul, Tishri, Cheshvan ou Marcheshvan, Kislev, Tebet, Shebat, Adar. |
Chez l’homme | les organes de la vue, de l’ouïe, de l’odorat, de la parole, du goût, de l’accouplement, du commerce, de la marche, de la pensée, p. 29 la colère, le rire, le sommeil (ch. V, 1). |
Ils sont organisés par Dieu de manière à former à la fois une province et à être prêts au combat, c’est-à-dire qu’ils sont aussi bien préparés à l’action harmonieuse qu’à l’action dissidente. « Dieu a placé en toutes choses l’un pour s’opposer à l’autre : le bien pour s’opposer au mal, le bien pour procéder du bien et le mal du mal ; le bien pour purifier le mal et le mal pour purifier le bien ; le bien est réservé au bien et le mal est réservé au mal. » (VI, 2). « Les douze sont rangés les uns contre les autres en ordre de bataille ; trois servent l’amour, trois la haine ; trois engendrent la vie et trois la mort. Les trois qui aiment sont le cœur, les oreilles et la bouche ; les trois qui haïssent : le foie, le fiel et la langue ; mais Dieu, le Roi fidèle, règne sur les trois systèmes. Un seul (c’est-à-dire Dieu) est au-dessus des trois ; les trois sont au-dessus des sept ; les sept sont au-dessus des douze, et tous sont unis les uns aux autres. » (VI, 3).
Nous apprenons également que les vingt-deux lettres, bien qu’en petit nombre, par leur pouvoir de « combinaison » et de « transposition », produisent un nombre infini de mots et de figures, et deviennent ainsi les types de tous les phénomènes variés de la création. « De même que les vingt-deux lettres produisent deux cent trente et un types en combinant Aleph (c’est-à-dire la première lettre) avec toutes les lettres, [ p. 30 ] et toutes les lettres avec Beth (c’est-à-dire la deuxième lettre), ainsi toutes les formations et tout ce qui est prononcé procèdent d’un seul nom » (ch. II, 4). Pour illustrer comment ces différents types sont obtenus, nous dirons qu’en comptant la première lettre avec la deuxième, la première lettre avec la troisième et ainsi de suite avec tout le reste de l’alphabet, nous obtenons 21 types ; en combinant la deuxième lettre avec la troisième, la quatrième, etc., nous obtenons 20 types ; la troisième lettre combinée avec la quatrième, etc., donne 19 types ; Finalement, la vingt et unième lettre combinée à la dernière lettre donne 1 type. Ainsi, comme le montre la table hébraïque, nous obtenons : 21 + 20 + 19 + 18 + 17 + 16 + 15 + 14 + 13 + 12 + 11 + 10 + 9 + 8 + 7 + 6 + 5 + 4 + 3 + 2 + 1 = 231 ; ou
ab ag ad ah av az ach at ai ah al am an as etc.
bg bd bh bv bz bch bt bi bk bl bm bn bs etc.
gd gh gv gz gch gt gi gk gl gm gn gs etc.
dh dv dz dch dt di dk dl dm dn ds etc.
hv hz hch ht hi hk hl hm hn hs etc.
L’infinie variété de la création est encore plus frappante par les permutations dont l’alphabet hébreu est capable et qui permettent d’obtenir une infinie variété de types. D’où la remarque : « Deux lettres forment deux maisons, trois lettres en construisent six, quatre en construisent vingt-quatre, cinq en construisent cent vingt, six en construisent sept cent vingt [ p. 31 ] maisons ; [18] et dès lors, sortez et pensez à ce que la bouche ne peut exprimer et à ce que l’oreille ne peut entendre » (IV, 4). Quelques exemples peuvent servir d’illustration. Deux lettres forment deux maisons, en utilisant les deux premières lettres de l’alphabet hébreu, a b, [19] de la manière suivante :
1 = ab
2 = ba
[le paragraphe continue] Trois lettres, a, b, g, [20] construisent six maisons, à savoir :
1 = abg; 2 = agb; 3 = bag; 4 = bga;
5 = gab; 6 = gba.
Quatre lettres, a, b, g, d, [21] construisent vingt-quatre maisons, à savoir :
— | — |
1 = abgd | 13 = gabd |
2= _abdg_ | 14 = gadb |
3 = agbd | 15 = gbad |
4 = agdb | 16 = gbda |
5 = adbg | 17 = gdab |
6 = adgb | 18 = gdba |
7 = bagd | 19 = dabg |
8 = badg | 20 = dagb |
9 = bgad | 21 = dbag |
10 = bgda | 22 = dbga |
11 = bdag | 23= dgab |
12 = bdga | 24 = dgba |
[ p. 32 ]
Le Livre de la Création se termine par cette déclaration : « Abraham, notre père, regarda, considéra, vit, dessina, tailla, et obtint ce qu’il avait. Alors le Seigneur de toutes choses se révéla à lui, l’appela son ami et fit alliance avec lui et sa postérité. Il crut en l’Éternel, et cela lui fut imputé à justice. Il fit avec lui une alliance entre les dix orteils, c’est la circoncision ; entre les dix doigts de sa main, c’est la langue ; et il lia vingt-deux lettres sur sa langue, et lui en montra le fondement. Il les dessina avec de l’eau, il les enflamma avec du feu, il les souffla avec du vent (de l’air) ; il les brûla en sept ; il les répandit dans les douze constellations » (ch. VI, 4).
Cosmologie romantique. — L’examen du contenu du Livre de Jezirah prouve qu’il n’a encore rien de commun avec les doctrines cardinales de la Kabbale, telles qu’elles sont exposées dans des œuvres ultérieures, en particulier dans le “Lobar”, où sont données des spéculations sur l’être et la nature de la Déité, l’En Soph [22] et les Sephiroth, qui sont l’essence de la Kabbale.
[ p. 33 ]
À la période du Livre de Djézirah appartient l’ouvrage remarquable intitulé, dans l’édition d’Amsterdam de 1601 : « Ceci est le livre du premier homme, qui lui fut donné par l’ange Raziel. » Dans cet ouvrage, l’ange Raziel apparaît comme le porteur et le médiateur des secrets astrologiques et astronomiques, et montre l’influence des planètes sur le monde sublunaire. À la même période appartient le Midrash Konen, une sorte de cosmologie romantique (récemment traduit en allemand par Wünsche dans Israels Lehrhallen, III, Leipzig, 1909, p. 170-201).
Avec le XIIIe siècle commence la cristallisation de la Kabbale, et Isaac l’Aveugle (1190-1210) peut être considéré comme le fondateur de cette tradition. Les doctrines des Sephiroth [23] enseignées dans le Livre de la Jezirah sont développées par ses élèves, notamment par le rabbin Azariel (mort en 1238), dans son « Commentaire sur les dix Sephiroth, par questions et réponses », dont une analyse est donnée dans les Beiträge zur Geschichte der Kabbalah de Jellinek, Leipzig, 1852, partie II, p. 32 et suivantes. Dans ce commentaire [ p. 34 ], Azariel formule les propositions suivantes :
1. La cause première et le gouverneur du monde est l’En Soph (c’est-à-dire un être infini, sans limites), qui est à la fois immanent et transcendant.
2. De l’En Soph émanent les Sephiroth qui sont le médium entre l’En Soph absolu et le monde réel.
3. Il existe dix Sephiroth intermédiaires.
4. Ce sont des émanations et non des créations.
5. Ils sont à la fois actifs et passifs.
6. La première Sephirah est appelée « Hauteur Insondable » (rum maalah) ; la deuxième, « Sagesse » (chokma) ; la troisième, « Intelligence » (binah) ; la quatrième, « Amour » (chesed) ; la cinquième, « Justice » (pachad) ; la sixième, « Beauté » (tipheret) ; la septième, « Fermeté » (nezach) ; la huitième, « Splendeur » (hod) ; la neuvième, « le Juste dans la Fondation du Monde » (zadik yesod olam) ; et la dixième, « Droiture » (zedaka).
Les trois premières Sephiroth forment le monde de la pensée ; les trois secondes le monde de l’âme ; et les quatre dernières le monde du corps, correspondant ainsi aux mondes intellectuel, moral et naturel.
Qu’Isaac l’Aveugle doive être considéré comme « le père de la Kabbale » est reconnu par certains des premiers et des plus intelligents kabbalistes eux-mêmes. Et l’auteur de l’ouvrage kabbalistique intitulé Maarecheth haelohuth, que l’on dit être un certain Perez de la seconde moitié du XIIIe siècle, déclare franchement que « la doctrine de l’En Soph et des Dix Sephiroth ne se trouve ni dans la Loi, ni dans les Prophètes, ni dans les Hagiographes, ni dans les écrits des Rabbins de mémoire bénie, mais repose uniquement sur des signes à peine perceptibles. »
Un autre livre remarquable de cette période est le Sepher Bahir, ou Midrash de Nehunjah ben-ha-Kanah. Selon cet ouvrage, bien avant la création, Dieu a engendré une matière métaphysique, qui est devenue une plénitude (melo) de bénédiction et de salut pour toutes les formes d’existence. Les dix émanations divines, qui ne sont pas encore appelées Sephiroth, mais Maamarim, et apparaissent comme des catégories dotées d’un pouvoir créateur, sont liées aux attributs (middoth) de Dieu ainsi qu’à ses doigts et autres membres.
La doctrine de la métempsychose est déjà présentée ici dans ses aspects les plus importants. L’ouvrage lui-même, bien qu’attribué à Nehunjah, est bien plus récent, car il traite des voyelles et des accents hébreux. Seule une partie du livre de Bahir a été publiée, d’abord à Amsterdam en 1651, puis à Berlin en 1706. La plus grande partie est encore manuscrite dans les bibliothèques de Paris et de Leyde.
[ p. 36 ]
La conversion du célèbre talmudiste et érudit Moïse Na’hmanide [24] (1194-1270) à la Kabbale naissante lui donna une importance extraordinaire et une diffusion rapide parmi ses nombreux disciples. Lors de la division des synagogues provoquée par les écrits de Maïmonide, Na’hmanide prit parti pour ce dernier, probablement plus par estime qu’il éprouvait pour ce grand homme que par sympathie pour ses opinions. Maïmonide entendait donner au judaïsme un caractère d’unité, mais il produisit le contraire. Son but était d’harmoniser la philosophie et la religion, mais le résultat fut un schisme dans la synagogue, qui donna naissance à cette étrange forme de philosophie appelée Kabbale, et c’est à cette Kabbale naissante que Na’hmanide se convertit, bien qu’il fût d’abord résolument opposé à ce système.
Un jour, le kabbaliste le plus zélé pour le convertir fut surpris dans une maison mal famée et condamné à mort. Il demanda à Na’hmanide de lui rendre visite le jour du sabbat, jour fixé pour son exécution. Na’hmanide le réprimanda pour ses péchés, mais le kabbaliste déclara son innocence et qu’il partagerait avec lui le repas du sabbat. Selon l’histoire, il tint parole : grâce aux mystères kabbalistiques, il réussit à s’échapper. Un âne fut exécuté à sa place, et lui-même fut transporté subitement dans la maison de Na’hmanide ! Dès lors, Na’hmanide devint un disciple de la Kabbale et fut initié à ses mystères, dont les principes imprègnent ses nombreux écrits, notamment son commentaire sur le Pentateuque.
Le Massecheth Aziluth, ou « Traité sur les Émanations », que l’on attribue au rabbin Isaac Nasir, appartient à la première moitié du XIIe siècle. L’analyse de Jellinek (Auswahl kabbalistischer Mystik, première partie, Leipzig, 1853) nous apprend que le prophète Élie a avancé cette hypothèse.
1. « Dieu créa d’abord la lumière et les ténèbres, l’une pour les pieux et l’autre pour les méchants, les ténèbres étant arrivées par la limitation divine de la lumière.
2. « Dieu a produit et détruit divers mondes qui, comme dix arbres plantés sur un espace étroit, se disputent la sève du sol et finissent par périr complètement.
3. Dieu s’est manifesté dans quatre mondes, à savoir Azila, Beriah, Jezirah et Asiah, correspondant aux quatre lettres de son nom JHV H. Dans le monde lumineux d’Azilata se trouve la Majesté divine, la Shekhina. Dans le monde de Beriata se trouvent les âmes des pieux, toutes les bénédictions, le trône de Dieu, qui y siège sous la forme d’Achteriël [ p. 38 ] (la couronne de Dieu, la première Sephira Keter), et les sept différentes régions lumineuses et splendides. Dans le monde de Jezirah se trouvent les animaux sacrés de la vision d’Ézéchiel, les dix classes d’anges et leurs princes, présidés par le fougueux Métatron, [25] les esprits des hommes et le travail accessoire du char divin. Dans le monde d’Asilata se trouvent les Ophanim, les anges qui reçoivent les prières, qui sont établis sur la volonté de l’homme, qui contrôlent l’action des mortels, qui mènent la lutte contre le mal, et qui sont présidés par le prince angélique Synadelphon. [26]
4. « Le monde a été fondé sur la sagesse et l’intelligence (Prov. iii. 13), et Dieu, dans sa connaissance, a créé cinquante portes de l’intelligence.
5. « Dieu a créé le monde – comme l’enseigne déjà le livre de Jezirah – au moyen des dix Sephiroth, qui sont à la fois les agents et les qualités [ p. 39 ] de la Déité. Les dix Sephiroth sont appelées Couronne, Sagesse, Intelligence, Miséricorde, Crainte, Beauté, Victoire, Majesté et Royaume ; elles sont simplement idéales et se situent au-dessus du monde concret » (pp. 2, 3).
La conversion de Todros ben Joseph Halevi Abulafia (1234-1304) à la Kabbale a conféré à cette science une grande influence, en raison de sa position distinguée de médecin et de financier à la cour de Sanche IV, roi de Castille. L’influence d’Abulafia, dont les œuvres sont encore manuscrites, est particulièrement visible dans le fait que quatre cabalistes de premier plan se sont rangés sous sa bannière et lui ont dédié leurs compositions. Ces quatre cabalistes étaient Isaac Ibn Latif ou Allatif, Abraham Abulafia, Joseph Gikatilla et Moïse de Léon, tous espagnols.
Mystères de la Kabbale. — Isaac Ibn Latif (vers 1220-1290), partant de l’idée qu’une vision philosophique du judaïsme n’était pas la « bonne voie vers le sanctuaire », s’efforça de combiner la philosophie avec la Kabbale. Il a insisté davantage que ses prédécesseurs sur le lien étroit entre le monde spirituel et le monde matériel, entre Dieu et sa création. Car la Divinité est en tout, et tout est en elle. Dans des prières qui inspirent l’âme, l’esprit humain est élevé vers l’esprit du monde (_sechel hapoe_l), auquel il est uni « dans un baiser », et, influençant ainsi la Déité, il attire les bénédictions sur le monde sublunaire. Mais tous les mortels ne sont pas capables d’une prière aussi spirituelle et efficace ; c’est pourquoi les prophètes, les hommes les plus parfaits, étaient obligés de prier pour le peuple, car eux seuls connaissaient le pouvoir de la prière. Le déploiement et la révélation de la Déité dans le monde des esprits, des sphères et des corps, Allatif l’explique par des formes mathématiques. Leur relation mutuelle est la même que celle du point s’étendant et s’épaississant en ligne, de la ligne en plan, du plan en corps élargi.
Abraham ben Samuel Abulafia [27] (né à Saragosse en 1240 ; mort en 1291) était un contemporain enthousiaste d’Allatif. C’était un personnage excentrique, plein de fantaisies et friand d’aventures. Insatisfait de la philosophie, il s’adonna aux mystères de la Kabbale jusque dans leurs extrêmes les plus fantastiques, la doctrine ordinaire des Sephiroth ne le satisfaisant pas. Il recherchait quelque chose de plus élevé, l’inspiration prophétique. Grâce à elle, il découvrit une Kabbale supérieure, qui lui offrait le moyen d’entrer en communion spirituelle avec la Divinité et d’obtenir une vision prophétique. Pour analyser les paroles des Saintes Écritures, [ p. 41 ] surtout celles du nom divin, utiliser les lettres comme notions indépendantes (Notaricon), ou transposer les parties composantes d’un mot dans toutes les permutations possibles, de manière à former des mots à partir d’elles (Tsiruf), ou enfin employer les lettres comme des nombres (Gematria), sont en effet des moyens d’assurer la communion avec le monde spirituel ; mais cela seul ne suffit pas. Pour être digne d’une révélation prophétique, il faut mener une vie ascétique, se retirer dans un cabinet tranquille, bannir tous les soucis terrestres, se revêtir de vêtements blancs, s’envelopper de Talith (c’est-à-dire le vêtement à franges) et de Phylactères, et préparer pieusement son âme, comme pour un entretien avec la Divinité. Il doit prononcer les lettres du nom de Dieu par intervalles, en modulant sa voix, ou les écrire dans un certain ordre, en effectuant divers mouvements énergiques, en tournant et en inclinant son corps, jusqu’à ce que l’esprit soit hébété et le cœur rempli d’ardeur. Une fois ces pratiques accomplies et dans cet état, la plénitude de la Divinité se répand dans l’âme humaine : l’âme s’unit alors à l’âme divine dans un baiser, et la révélation prophétique s’ensuit tout naturellement. Il a ainsi abandonné sa Kabbale, en opposition à la Kabbale superficielle ou plus basse, qui s’intéresse aux Sephiroth et, comme il le disait avec ironie, érige une sorte d’« unité des dix » au lieu de la Trinité chrétienne.
[ p. 42 ]
Abulafia se rendit en Italie et, à Urbino, il publia (1279) des écrits prophétiques dans lesquels il relate ses conversations avec Dieu. En 1281, il entreprit de convertir le pape Martin IV au judaïsme. À Messine, il s’imagina qu’il lui avait été révélé qu’il était le Messie et annonça que la restauration d’Israël aurait lieu en 1296. Nombreux furent ceux qui crurent en lui et se préparèrent à retourner en Terre sainte. D’autres, cependant, soulevèrent une telle opposition qu’Abulafia dut s’enfuir sur l’île de Comino, près de Malte (vers 1288), où il séjourna quelque temps et écrivit divers ouvrages cabalistiques. Parmi ses nombreux ouvrages, Jellinek publia sa Réplique à Salomon ben Adereth, qui attaquait ses doctrines et ses prétentions à être le Messie et le prophète. [28]
Joseph Gikatilla de Medina-Celi, mort à Penjafiel après 1305, fut un disciple d’Abulafia. Il s’intéressa lui aussi au mysticisme des lettres et des nombres, ainsi qu’à la transposition des lettres. Ses écrits ne sont en réalité qu’un écho des fantaisies d’Abulafia : la même illusion transparaît dans les deux. Le système de Gikatilla est exposé dans son Ginnath egos, c’est-à-dire « Le Jardin des Noix », publié à Hanau en 1615 ; et dans son Shaare ora, c’est-à-dire « La Porte de la Lumière », publié pour la première fois à Mantoue en 1561, [ p. 43 ] à Cracovie, 1600, et traduit en latin par Knorr von Rosenroth dans la première partie de sa Kabbala Denudata, Sulzbach, 1677-78.
Mais bien plus influent et pernicieux qu’Allatif, Abulafia et Gikatilla fut Moïse de Léon (né à Léon vers 1250, mort à Arévalo en 1305), auteur d’un livre qui donna à la Kabbale une base solide et une large diffusion ; en bref, qui la porta à l’apogée de sa puissance. Ce livre est connu sous le nom de Zohar ou Splendeur. Il publia d’abord ses œuvres sous son propre nom (vers 1285). Mais comme ses écrits ne furent pas suffisamment remarqués et ne lui apportèrent que peu de gloire et d’argent, il trouva un moyen bien plus efficace et commença à composer des livres sous des noms factices mais honorés. S’il soumettait les doctrines de la Kabbale à une autorité plus ancienne et hautement vénérée, il était assuré de réussir à tous égards. Et il choisit à cet effet le Tanaïte Simon ben Jochaï, [29] qui, selon la tradition, passa treize ans dans une grotte, solitaire et plongé dans une profonde réflexion, et que la mystique antique représentait comme recevant des révélations du prophète Élie. Simon ben Jochaï était assurément la véritable autorité pour la Kabbale. Mais il ne devait ni écrire ni parler l’hébreu, mais le chaldéen, une langue particulièrement propre aux secrets, et [ p. 44 ] qui sonnait comme si elle venait d’un autre monde. Et ainsi vint au monde un livre, le « Zohar », qui pendant de nombreux siècles fut tenu par les Juifs comme une révélation céleste, et fut étudié même par les chrétiens.
« Avez-vous lu dans le Talmud d’autrefois,
Dans les légendes, les rabbins ont raconté
Des royaumes illimités de l’air,
L’avez-vous lu, cette merveilleuse histoire
De Sandalphon, l’Ange de la Gloire,
Sandalphon, l’Ange de la Prière ?
Dans une note à la page 668 (édition de Boston et de New York, 1893), il est indiqué que Longfellow a marqué certains passages dans Les Traditions des Juifs de Stehelin, qui ont évidemment fourni le matériel.
17:1 Merkaba, c’est-à-dire « Char », mentionné dans Ézéchiel 1 et 10, qui traitent du Trône divin, reposant sur des roues et porté par des animaux sacrés. Les anciens Juifs attachent de grands mystères à tous les détails de cette description de la Divinité et de son environnement, qui, à l’imitation de Maasey Bereshit, c’est-à-dire « l’œuvre de l’hexahème » ou « cosmogonie », est aussi appelée Maasey Merkaba, « l’Œuvre du Chariot », une sorte de « théosophie ». ↩︎
18:2 Rome, 1652, Vol. II, p. 225 s. ↩︎
18:3 Vol. IV, pp. 27 et suiv. ↩︎
19 : 4 Également réimprimé dans Bet Ha-Midrash de Jellinek, Vol. II, p. 114-117. ↩︎
20:5 More, Nebuchim I, 61. Wünsche pense que le traité De Judaicis süperstitionibus d’Agobard, évêque de Lyon (mort en 840), était dirigé contre cette tendance mystique. ↩︎
20:6 L. Goldschmidt, Das Buch der Schöpfung, Frankfurt a. M., 1894, p. 10, remarque : « Je suis enclin à situer l’époque de la composition du Livre Jezirah au deuxième siècle avant J.-C., et à affirmer qu’il s’agit du même livre de la Création qui est mentionné dans le Talmud. » Il est également enclin à faire de la Palestine le lieu de sa composition. ↩︎
21:7 Nous pouvons ajouter la traduction anglaise du livre d’Edersheim, The Life and Times of Jesus the Messiah, Vol. II (1883), pp. 690-695. ↩︎
22:8 Comp. en général Beer, _Leben Abraham’s nach Auffassung der jüdischen Sag_e, Leipzig, 1859 ; Grünbaum, Neue Beiträge zur semitischen Sagenkunde; 1893, pages 89 à 132 ; Bonwetsch, Die Apokalypse Abrahams, 1897, pp. 41-55. ↩︎
24:9 Ophanim (אופנים, pluriel de אופו), traduit par « roues » dans la version anglaise (Ézéchiel i. 20), est interprété par les rabbins juifs comme désignant « un ordre distinct d’anges », tout comme les Chérubins et les Séraphins. D’où l’explication talmudique d’Exode xx, 20, p. 25, par « Tu ne feras pas la ressemblance de ces serviteurs qui servent devant moi au ciel, à savoir les Ophanim, les Séraphins, les Chajoth sacrés et les anges missives » (Rosh ha-Shana, fol. 24, do. 2). Ophan, le prince de cet ordre, est considéré par les anciens sages comme identique à l’ange Sandalphon, סנדלפון = συνάδελφος, co-frère ou compagnon de l’ange Metabron. ↩︎
24:10 p. 25 Ces trois lettres signifient Jahu, ou Yahveh, prononcé aujourd’hui Jéhovah, dont elles sont l’abréviation ; ce qui suit montre comment la permutation de ces trois lettres marque la relation variée de Dieu à la création dans le temps et dans l’espace, et en même temps, pour ainsi dire, l’immanence de sa manifestation en elle. ↩︎
25:11 Le mot ruach signifie tout cela. ↩︎
25:13 ἀρχαὶ. ↩︎
25:14 ὑποστάσεις ↩︎
25:15 dnamei ↩︎
25:16. ↩︎
25:17 Azamoth. ↩︎
27:18 Ces lettres de l’alphabet hébreu sont appelées doubles parce qu’elles ont une double prononciation, étant parfois aspirées et parfois non, selon qu’elles sont avec ou sans le dagesh (c’est-à-dire un point au milieu). ↩︎
31:19 Afin de déterminer à quelle fréquence un certain nombre de lettres peuvent être transposées, le produit du nombre précédent doit être multiplié par lui, ainsi :
Lettre 2 × 1 = 2
5 × 24 = 120
3 × 2 = 6
6 × 120 = 720
4 × 6 = 24
7 × 720 = 5040
et ainsi de suite. ↩︎
31:20 א ב ↩︎
31:21 א ב ג ↩︎
31:22 א ב ג ד ↩︎
32:23 p. 33 En Soph; אין סוף = ἄπειρος, c’est-à-dire « Sans fin », « Sans limite », est le nom de la Déité donné dans le Zohar, où il est dit de Dieu (III, 283_b_) qu’il ne peut être compris par l’intellect, ni décrit par des mots, car il n’y a rien qui puisse le saisir et nous le décrire, et en tant que tel il est, dans un certain sens, inexistant (אין). ↩︎
33:24 Voir ci-dessus. ↩︎
36:25 Voir mon article s.v. « Nahmanide » dans Cyclop de McClintock et Strong. ↩︎
38:26 L’ange qui se tient derrière le trône de Dieu. ↩︎
38:27 Ce Synadelphon est sans doute le même que « Sandalphon », le thème du poème de Longfellow du même nom, qui commence ainsi : ↩︎
40:28 Voir mon article s.v. « Abulafia » (loc. cit., Vol. XI, p. 18) ; comp. aussi Günzburg, Der Pseudo-Messias Abraham Abulafia, sein Leben et sein Wirken, Cracovie, . 1904. ↩︎
42:29 Auswahl kabbalistischer Mystic, Partie I, pp. 20-25 (partie allemande). ↩︎
43:30 Voir mon article SV dans McClintock et Strong’s Cyclop., Vol. IX, p. 757. ↩︎