§ 1. Le jour du Grand Pardon, il est interdit de manger et de boire, de se laver, de s’oindre, de chausser des chaussures de cuir et d’avoir des relations sexuelles. Un roi et une mariée peuvent se laver le visage jusqu’au 30e jour après ses noces, et une femme enceinte peut chausser des chaussures de cuir. Tel est le dicton de Rabbi Éléazar, mais les sages l’interdisent.
§ 2. Quiconque mange un aliment de la taille d’une grosse datte, c’est-à-dire la datte avec le noyau, ou en boit une bouchée, est coupable. Tous les aliments sont comptés selon la taille de la datte, [^354] et tous les liquides selon la bouchée ; mais nourriture et boisson ne doivent pas être confondues dans ce calcul. [^354]
§ 3. Si, en une seule occasion, [par oubli], l’homme a mangé et bu, il n’a besoin d’apporter qu’une seule offrande pour le péché ; s’il a mangé et [aussi] travaillé, il doit apporter deux offrandes pour le péché [séparées] ; s’il a mangé de la nourriture qui n’est pas comestible [proprement et habituellement adaptée à la subsistance humaine], ou a bu des liquides qui ne sont pas proprement et habituellement adaptés à la boisson — comme s’il avait bu, par exemple, de la saumure ou de l’eau de poisson — il est absous.
§ 4. Il n’est pas nécessaire d’obliger les enfants à jeûner, mais il faut les y habituer progressivement, un an ou deux, avant qu’ils ne soient légalement tenus de jeûner, afin qu’ils deviennent couramment, prêts et habitués à obéir aux commandements. [1]
§ 5. Si une femme enceinte, à cause de l’odeur d’un aliment, désire en manger le jour de Yom Kippour, elle doit être nourrie jusqu’à sa guérison. Un malade doit être nourri selon les directives de médecins experts ; mais s’il n’y a pas de médecins experts, il doit être nourri selon son propre désir, jusqu’à ce qu’il dise lui-même : « J’en ai assez ».
§ 6. Si un homme est atteint de boulimie, [2] il doit être nourri [3] même avec des aliments impurs, jusqu’à ce que ses yeux redeviennent clairs. Une personne mordue par un chien enragé, le jour de Yom Kippour, ne doit pas se voir donner à manger un seul de ces chiens ; [4] mais R. Mathias ben Harash l’autorise. De plus, R. Mathias ben Harash a dit : « Si une personne a mal à la gorge, il est permis de lui administrer des médicaments le jour du Chabbat, car cette maladie peut mettre sa vie en danger, et tout ce qui menace sa vie est incompatible avec l’observance du Chabbat. »
§ 7. Si un bâtiment s’écroule et qu’il est douteux qu’une personne soit enterrée sous les ruines ou non, s’il est douteux qu’elle soit morte ou vivante, ou qu’elle soit un païen ou un Israélite, il est permis d’enlever les ruines au-dessus d’elle le jour du sabbat ; si elle est trouvée vivante, les ruines doivent être entièrement enlevées [afin de la dégager] ; mais si elle est morte, elle doit être laissée [jusqu’à plus tard].
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§ 8. Le sacrifice pour le péché et le sacrifice pour la faute commise sciemment expient le péché. Le Yom Kippour et la mort font l’expiation par la pénitence sincère ; la pénitence fait l’expiation des transgressions légères contre les commandements positifs ou négatifs ; dans les transgressions graves, elle obtient un répit [5] jusqu’à ce que le Yom Kippour achève l’expiation.
§ 9. Celui qui dit : « Je pécherai, puis je me repentirai, je pécherai de nouveau, puis je ferai pénitence », n’est pas autorisé d’en haut à se repentir ; car celui qui pense : « Je pécherai ; Yom Kippour expiera ma transgression », Yom Kippour n’opère aucune expiation. Une transgression commise par un homme envers son Dieu, Yom Kippour l’expie ; mais une transgression commise par un homme envers son prochain, Yom Kippour ne peut l’expier tant qu’il n’a pas apaisé son prochain. Car ainsi R. Éléazar ben Azariah explique le texte : « Vous serez purifiés de tous vos péchés devant l’Éternel » [6] : Yom Kippour expie les transgressions dont l’homme s’est rendu coupable envers son Dieu ; mais Yom Kippour ne peut expier les transgressions dont l’homme s’est rendu coupable envers son prochain, tant qu’il n’a pas apaisé son prochain. » R. Akivah dit : « Heureux êtes-vous, Israël ! Devant qui vous purifiez-vous, et qui vous purifie de vos transgressions ? Votre Père qui est aux cieux. Car il est dit : « Alors je répandrai sur vous une eau pure, et vous serez purifiés » [7] ; et il est aussi dit : « Le מקוה [8] d’Israël est l’Éternel ; » de même qu’un bain purifie l’impur, ainsi le Saint, béni soit-Il, purifie Israël. » [9]
127:3 Vide Traité Sabbat. La nourriture et la boisson ne doivent pas être jointes, de manière à être comptées ensemble comme la quantité dont la consommation rend un homme coupable. ↩︎
127:4 L’âge légal auquel un garçon est tenu de jeûner et d’accomplir tous les autres devoirs religieux est de treize ans et plus. ↩︎
127:5 בולמוס, βουλιμια un appétit vorace malade. ↩︎
127:6 Cette règle s’applique à Yom Kippour, ou à tout autre moment. ↩︎
127:7 On ne le considère pas comme un remède certain, mais comme un remède sympathique. ↩︎
128:8 Le destin est suspendu. ↩︎
128:9 Lév. xvi. 30. ↩︎
128:10 Ézéchiel. xxxvi. 25. ↩︎
128:11 Un bain d’eau courante, dans lequel une personne qui a contracté une impureté descend et plonge, et redevient pure. ↩︎