[ p. 12 ]
§ 1. Celui qui voit un lieu où des prodiges ont été accomplis en faveur d’Israël dit : « Béni soit celui qui a accompli des prodiges en faveur de nos ancêtres en ce lieu. » Voyant un lieu d’où l’idolâtrie a été extirpée, il dit : « Béni soit celui qui a extirpé l’idolâtrie de notre pays. »
§ 2. À propos des comètes, des tremblements de terre, des éclairs, du tonnerre et des tempêtes, dites : « Béni soit celui dont la puissance et la toute-puissance emplissent l’univers. » À la vue des montagnes, des collines, des mers, des fleuves et des déserts, il dit : « Béni soit celui qui a créé le monde. » R. Jehudah dit : lorsqu’un homme voit l’océan, il doit dire : « Béni soit celui qui a créé la grande mer. » Cette bénédiction, il la doit dire celui qui ne voit l’océan que par intervalles. À propos des pluies « bienfaisantes » et de la réception d’une bonne nouvelle, il dit : « Béni soit celui qui est bon et bienfaisant. » À l’annonce d’une mauvaise nouvelle, il dit : « Béni soit le vrai juge « juste ».
§ 3. Celui qui a construit une nouvelle maison ou acheté de nouveaux meubles dit : « Béni soit Celui qui nous a gardés en vie », etc. L’homme est tenu de dire la bénédiction pour le mal sans tenir compte du bien qui peut en résulter ; et pour le bien sans tenir compte du mal qui peut en résulter. Celui qui implore pour ce qui est déjà arrivé prie en vain. Si, par exemple, une personne dont la femme est enceinte prie : « Dieu fasse que ma femme mette au monde un garçon », ou si un passant entend de fortes lamentations en ville et prie : « Dieu fasse que cela ne concerne aucun membre de ma famille. » De telles prières sont vaines.
§ 4. Quiconque entre dans une ville fortifiée doit dire deux prières : une à son entrée et une à sa sortie. Ben Azaï en dit quatre : deux à son entrée et deux à sa sortie ; il rend grâce pour les miséricordes passées et prie pour les miséricordes à venir.
§ 5. Tout homme est tenu de bénir Dieu pour le mal, comme il est tenu de le remercier pour le bien qu’il reçoit de la Providence ; car il est dit : « Et tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toutes tes forces. » [1] « De tout ton cœur » signifie avec tes deux inclinations, le mal comme le bien. « De toute ton âme » signifie, même s’il te privait de la vie ; et « de toutes tes forces » signifie, avec tous tes biens. Selon une autre opinion, « de toutes tes forces » signifie avec la mesure [ou l’attribut] avec laquelle il te dispense ses bienfaits ; [ p. 13 ] remercie-le autant que tes forces te le permettent. [2] Nul ne doit se comporter de manière irrespectueuse à proximité de la porte orientale du Temple, car elle donne sur le Sanctum Sanctorum. Nul ne doit se rendre sur la montagne du Temple, Moriah, avec son bâton, ses chaussures ou sa bourse, ni même les pieds couverts de poussière ; il ne doit pas non plus en faire un passage, pour raccourcir la distance, et il lui est encore moins permis d’y cracher. Toutes les bénédictions prononcées au Temple se terminaient par la formule : « Béni soit le Seigneur Dieu d’Israël » « de toute éternité ». Mais comme les épicuriens, athées, enseignaient perversement qu’il n’existe qu’un seul état d’existence, il était ordonné aux hommes de conclure leurs bénédictions par la formule : « Béni soit le Seigneur Dieu d’Israël » « de toute éternité ». Il fut en outre ordonné que chaque homme salue son ami par le nom du Seigneur, comme il est dit : « Et voici, Boaz revint de Bethléem, et dit aux moissonneurs : Que le Seigneur soit avec vous ! Et ils lui répondirent : Que le Seigneur te bénisse » ; [3] et il est aussi dit : « Que le Seigneur soit avec toi, homme vaillant. » [4] De plus, il est dit : « Ne méprise pas ta mère, car elle est devenue vieille. » [5] Et il est aussi dit : « Il est temps d’agir pour le Seigneur, ils ont annulé ta loi. » [6] R. Nathan dit : « Ils ont annulé ta loi, car le temps est arrivé où il devient nécessaire d’agir pour le Seigneur. »