§ 1. À trois moments de l’année, les prêtres lèveront les mains pour bénir le peuple, à chaque prière, et quatre fois à l’une d’elles : la prière du matin, la prière additionnelle, la prière de l’après-midi et la prière de clôture. Ces trois moments sont les jours de jeûne, le jeûne des hommes debout [^543] et le jour des expiations [^544].
§ 2. Ce sont des מעמדות, des hommes debout [et c’est la cause de leur institution]. Il est écrit (Nombres xxviii. 2) : « Ordonnez aux enfants d’Israël, et dites-leur : Mon offrande, c’est-à-dire mon pain », etc. Comment une offrande peut-elle être apportée pour une personne sans qu’elle se tienne à proximité [au moment du sacrifice] ? [^545] C’est pourquoi les anciens prophètes ont institué vingt-quatre « mishmaroth » [ou divisions d’ordres] ; chaque mishmarah avait toujours un « mahamad » [ou section d’hommes debout], composé de cohanim [prêtres], de Lévites et d’Israélites, stationnés à Jérusalem. [1] Quand arrivait le tour de chaque mishmarah de monter [de leurs villes au Temple], les prêtres et les Lévites montaient à Jérusalem, et les Israélites qui appartenaient à cette mishmarah, [2] se rassemblaient dans [les synagogues de] leurs villes pour lire l’histoire de la création [à savoir le 1er chapitre de la Genèse].
§ 3. Les hommes debout jeûnaient quatre fois par semaine, du lundi au jeudi inclus, mais ils ne jeûnaient pas le vendredi, en raison de l’honneur dû au sabbat, ni le dimanche, [ p. 177 ] afin de ne pas passer subitement du repos et du plaisir à la lassitude et au jeûne, ce qui aurait pu mettre leur vie en danger. Le dimanche, ils lisaient les sections בראשית et יהי רקיע (Gen. i. 1, etc. et v. 6, etc.) ; le lundi יהי רקיע (v. 6, &c.) et יקוו המים (v. 9, &c.); le mardi יקוו המים (v. 9, etc.) et יהי מאורות (v. 14) ; le mercredi יהי מאורות (v. 14) et ישרצו המים (v. 20) ; le jeudi ישרצו המים (v. 20) et תוצא הארץ (v. 24) ; le vendredi תוצא הארץ (v. 24) et ויכלו (ii. 1–4). Une longue section était lue par deux personnes, et une courte une par une seulement ; c’est-à-dire, lors des prières du matin et des prières supplémentaires, mais lors des prières de l’après-midi, ils entraient [à la synagogue] et lisaient les sections mentionnées par cœur, tout comme le « Shemang » est lu. Le vendredi [après-midi], ils n’allaient pas du tout [à la synagogue], en l’honneur du sabbat.
§ 4. Les jours où l’on chantait le Hallel, les hommes debout n’assistaient pas à la prière du matin [à Jérusalem]. Lorsqu’il y avait une offrande supplémentaire קרבן מוסף, ils ne se rassemblaient pas à l’heure de la prière de clôture. Lorsqu’une offrande de bois [3] était apportée, ils ne se rassemblaient pas à l’heure de la prière de l’après-midi. Ainsi parle Rabbi Akivah ; mais Ben Azzaï lui dit : « Rabbi Josué enseignait ainsi : lorsqu’il y avait une offrande supplémentaire, les hommes debout ne se rassemblaient pas à l’heure de la prière de l’après-midi ; lorsqu’une offrande de bois était apportée, ils ne se rassemblaient pas à l’heure de la prière de clôture. » Alors Rabbi Akivah changea d’avis et enseigna comme Ben Azzaï.
§ 5. Les temps [de la livraison] du bois [pour l’autel] par les prêtres et le peuple, étaient sur neuf jours fixés : le 1er Nissan, la famille Arah ben Jehudah [livra] ; [4] le 20 Tamuz, la famille de David ben Jehudah ; le 5 Ab, la famille de Parhos ben Jehudah ; le 7, la famille de Jonadab ben Rechab ; le 10, la famille de Sinha ben Benjamin ; le 15, la famille de Zatoo ben Jehudah, et avec eux les prêtres et les Lévites, et tous ceux qui ne savaient pas de quelle tribu [ils descendaient], ainsi que la famille de Gonebé Eli et celle de Kosehai Kesignot ; et le 20, la famille Pachat Moab ben Jehudah ; le 20 Eloul, la famille Adeen ben Jehudah ; le 1er Tebet, la famille Parhos, pour la deuxième fois. Il n’y eut pas de réunion des hommes debout [ p. 178 ] le 1er Tebet ; car le « Hallel » fut chanté, et un sacrifice supplémentaire et une offrande de bois furent apportés [ce jour-là].
§ 6. Cinq événements « calamiteux » sont arrivés à nos ancêtres le 17 Tamouz et cinq le 9 Ab. Le 17 Tamouz, les tables de la Sainte Loi furent brisées ; [5] ce jour-là, le sacrifice continuel cessa, [6] et la ville de Jérusalem fut prise d’assaut ; ce jour-là, Opostamos brûla la Sainte Loi et plaça une idole dans le Temple ; le 9 Ab, il fut décrété que nos ancêtres ne devaient pas entrer en Terre Sainte ; [7] le même jour, les premier et second Temples furent détruits, [8] la ville de Béthar fut prise, [9] et le site de « Jérusalem » fut labouré. À partir du 1er Ab, il est obligatoire de réduire sa participation aux réjouissances, [jusqu’après le jeûne du 9].
§ 7. Durant la semaine où tombe le 9 Ab, il est interdit de se raser ou de se laver, mais le jeudi, c’est permis en l’honneur du sabbat. La veille du 9 Ab, il est interdit de manger deux plats différents, de manger de la viande ou de boire du vin. Rabbon Siméon ben Gamaliel dit : « Il suffit de changer de mode de vie habituel. » Rabbi Jehudah considère comme obligatoire de retourner les lits, mais les sages ne sont pas d’accord sur ce point.
§ 8. Rabbon Siméon de Gamaliel dit : « Il n’y eut jamais de fêtes plus joyeuses en Israël que le 15 Ab et le jour des expiations, car les jeunes filles de Jérusalem sortaient alors vêtues de vêtements blancs – empruntés, afin de ne pas faire honte à ceux qui ne les possédaient pas ; ces vêtements devaient aussi être préalablement immergés, [10] et ainsi elles sortaient et dansaient dans les vignes, en disant : Jeunes gens, regardez et observez bien qui vous allez choisir [pour épouse] ; ne considérez pas la beauté [seule], mais regardez plutôt à une famille vertueuse, car « La grâce est trompeuse, et la beauté est une chose vaine, mais la femme qui craint l’Éternel, celle-là est digne de louange » (Prov. xxxi. 3) ; et il est également dit (v. 31), « Donnez-lui du fruit de ses mains, et que ses propres œuvres la louent aux portes. » Et ainsi est-il dit [en allusion à cette coutume] : « Sortez, jeunes filles de Jérusalem, et regardez le roi Salomon, et la couronne dont sa mère a ceint [sa tête] au jour de ses fiançailles, et au jour de la joie de son cœur » (Cant. iii. 11) ; « le jour de ses fiançailles », fait allusion au jour du don de la loi, et « le jour de la joie de son cœur », était celui où la construction du Temple fut achevée. » [11] Puisse-t-il être bientôt reconstruit de nos jours. Amen !
176:1 Voir notre septième note, p. 172, et la section suivante de cette Mishna. ↩︎
176:2 La formulation et la collocation des phrases dans cette section de la Mishna sont si obscures qu’elles paraissent contradictoires et inintelligibles, sans beaucoup d’interpolation ni de modification de la collocation des phrases. Voici son véritable sens : « À trois périodes de l’année, qui sont les jours de jeûne, les jeûnes des hommes debout et le jour des expiations, les prêtres lèveront les mains trois fois pour chaque prière, à savoir le matin, l’après-midi et la prière de clôture, et à l’une de ces occasions [à savoir le jour des expiations, où l’on récite la מוסף, ou prière supplémentaire] quatre fois. » ↩︎
176:3 Prier pour que le sacrifice soit favorablement accepté. ↩︎
176:4 Officier dans le temple, chacun dans son poste approprié et dans le service qui lui est assigné. ↩︎
176:5 C’est-à-dire les autres, pour qui, en raison de la distance des villes dans lesquelles ils vivaient, de Jérusalem, il était gênant de quitter leurs lieux pour se rendre à Jérusalem. ↩︎
177:6 Voir la section suivante. ↩︎
177:7 Les familles mentionnées ici avaient le privilège de fournir du bois pour l’autel des holocaustes, ayant, lors de la reconstruction du Temple après la captivité babylonienne, spontanément fourni l’autel avec leur propre bois. Comparer Néhémie vi. ↩︎
178:8 Voir Exode xxiv. et xxxii. d’où il apparaît que Moïse a dû descendre après son séjour de quarante jours sur la montagne le 17 Tamuz, car c’est le nombre exact de jours à partir du 7 Sivan. ↩︎
178:9 Faute de bétail, la ville étant alors étroitement assiégée. ↩︎
178:14 Jusqu’après le jeûne. ↩︎
178:15 C’est lorsque le 9 Ab est arrivé un vendredi, ce qui ne peut pas se produire dans notre calendrier actuel. ↩︎