§ 1. En ce qui concerne les kilaim, rien n’est interdit, sauf la laine et le lin ; et aucun vêtement ne souille la lèpre, sauf ceux faits de laine et de lin. Les prêtres, lorsqu’ils servent dans le saint Temple, ne portent d’autres vêtements que ceux faits de laine ou de lin. Si la laine de chameau, ou les poils, a été mélangée à de la laine de mouton, si la plus grande partie provient de chameau, il est permis d’y ajouter du lin ; mais si la plus grande partie provient de mouton, cet ajout est interdit ; si les proportions sont égales, il est également interdit. Il en va de même lorsque du chanvre et du lin ont été mélangés.
§ 2. La soie chinoise et la soie filée (c’est-à-dire l’enveloppe extérieure du cocon ou de la pelote du ver à soie, enveloppe qui ressemble à de la laine), bien que non considérées comme des kilaim, sont néanmoins interdites au port ensemble, en raison de leur apparence. Traversins et oreillers ne sont pas soumis aux règles du kilaim, à condition que la chair humaine ne les touche pas. Le kilaim ne peut être porté, même un instant, ni par-dessus dix autres vêtements, ni pour éviter des devoirs oppressifs.
§ 3. Les serviettes, les manteaux et les capes de bain ne sont pas soumis aux lois du kilaim. Cependant, R. Éléazar les interdit. Les vêtements de barbier sont interdits pour cause de kilaim.
§ 4. Les linceuls des morts et les tapis de selle des ânes ne sont pas soumis à la loi du kilaim ; mais ces derniers ne doivent pas être portés sur l’épaule, même pour y transporter des excréments.
§ 5. Les marchands de vêtements peuvent, selon leur coutume, porter des vêtements de kilaim pour les vendre ; mais ils ne peuvent les porter dans le but de se protéger du soleil par temps chaud, ni de la pluie par temps humide. Cependant, ceux qui sont particulièrement attentifs à l’observance de la loi attachent les vêtements à un bâton et les portent sur leurs épaules.
§ 6. Ceux qui cousent des vêtements, les tailleurs, peuvent coudre des kilaïms de leur manière habituelle, en les plaçant sur leurs genoux, mais ils ne doivent pas les placer ainsi dans l’intention de se protéger du soleil par temps chaud, ni de l’humidité par temps pluvieux. Cependant, ceux qui sont particulièrement attentifs à l’observance de la loi, posent le vêtement à terre pour le coudre.
§ 7. ברסין [sorte de courtepointe en laine, Lat. birrus], et ברדיסין [sorte de couverture en laine, Lat. bardiacus], et דלמטיקיון [Lat. dalmatica, ou manteaux dalmatiens], et פינון [Grec πινος, bas en laine non peignée], ne doivent pas être portés avant d’avoir été examinés. R. José dit : « Cet examen n’est pas nécessaire pour ceux qui viennent des côtes ou sont apportés d’au-delà des mers », car la présomption légale est qu’ils ont été faits de chanvre. Les chaussures ou bottes en peau et doublées de feutre ne sont pas soumises à la loi du kilaim.
§ 8. Rien n’est interdit en matière de kilaim, sauf ce qui a été filé et tissé ; comme il est dit dans Deutéronome 22 :11 : « Tu ne porteras pas de שעטנז, un vêtement de diverses sortes », c’est-à-dire ce qui est peigné, filé et retors. Rabbi Siméon ben Éléazar dit : « Quiconque porte des kilaim s’écarte du droit chemin et fait aussi s’écarter de lui son Père céleste. »
§ 9. Il est interdit de mélanger le feutre avec du lin, car il est fait de laine peignée ; il est également interdit de mettre un ourlet ou une bordure de laine sur un vêtement de lin, car il ressemble à l’autre partie tissée. R. José dit : « Il est interdit de nouer une bande de laine écarlate sur une chemise de lin, car elle est cousue avant d’être nouée ; il est également interdit de nouer un cordon ou une bande de laine à une chemise de lin, pour s’en ceindre les reins, même s’il y a une lanière de cuir entre les deux bandes. »
Les lettres avec lesquelles les tisserands et les blanchisseuses marquent le lin [et autres vêtements] sont soumises à la loi des kilaim [afin que le lin ne soit pas marqué avec du fil de laine ; et vice versa]. Si une aiguille [enfilée de fil de lin ou de laine] a été passée une seule fois à travers un vêtement [sans la faire repasser par un autre endroit, formant ainsi une maille], elle ne crée aucun lien et n’est donc pas kilaim, et il est permis de la retirer le jour du sabbat. Mais si l’aiguille a été passée deux fois, de sorte que les deux extrémités du fil se trouvent du même côté [de l’étoffe dont le vêtement est fait], il y a un lien, et quiconque la retire le jour du sabbat est coupable. Rabbi Jehudah dit : « Il est nécessaire que l’aiguille ait traversé trois fois. » Un sac et un panier en osier, auxquels est attaché un morceau de lin ou de laine, sont kilaim [s’ils sont cousus ensemble].