1. Il est ordonné que les deux boucs destinés au jour des expiations soient de même couleur, de même taille et de même prix, et qu’ils soient choisis en même temps. Bien qu’ils ne soient pas égaux, ils sont néanmoins licites. « Si l’un est choisi aujourd’hui et l’autre demain ? » « Ils sont licites. » « Si l’un d’eux meurt ? » « S’il meurt avant le tirage au sort, le prêtre prendra une paire pour le second ; et s’il meurt après le tirage au sort, le prêtre prendra une autre paire et jettera de nouveau le sort sur eux. » Et il dira : « Si celui qui est pour le Nom meurt, celui sur lequel le sort est tombé sera un substitut du Nom ; et si celui qui est pour Azazel meurt, celui sur lequel le sort est tombé sera un substitut d’Azazel. » Et le second ira paître jusqu’à ce qu’il soit atteint d’une maladie ; il sera alors vendu, et son prix devra être mis à l’offrande. Puisque [ p. 130 ] le sacrifice d’expiation de la congrégation ne meurt pas. R. Judah dit : « Tu mourras » ; [^221] et dit encore R. Judah : « Son sang a-t-il été versé ? » « Celui qui doit être envoyé mourra. » « Celui qui doit être envoyé est-il mort ? » « Son sang sera versé. »
2. Le souverain sacrificateur s’approcha du bouc qu’il fallait envoyer, et il posa ses deux mains [^222] sur lui et fit confession, et il dit ainsi : « Je t’en prie, ô Nom, ton peuple, la maison d’Israël, a agi infidèlement, a transgressé et a péché devant toi. Je t’en prie, ô Nom, pardonne maintenant leurs actions perverses, leurs transgressions, et les péchés qu’ils ont commis infidèlement, et ont transgressé et péché devant toi. Ton peuple, la maison d’Israël, comme il est écrit dans la loi de Moïse, ton serviteur, disant : Car en ce jour-là il fera l’expiation pour vous, pour vous purifier de tous vos péchés ; vous serez purs devant l’Éternel. » [^223] Et les prêtres et le peuple qui se tenaient dans la cour, entendant le Nom clairement prononcé par la bouche du Grand Prêtre, s’agenouillèrent et adorèrent, et tombèrent sur leurs faces et dirent : « BÉNI SOIT LE NOM. L’HONNEUR DE SON ROYAUME POUR LES SIÈCLES DES SIÈCLES. »
3. Ils remirent le bouc à son guide. Tous étaient habilités à le conduire. Mais les grands prêtres édictèrent une règle et ne permirent pas à Israël de le conduire. Rabbi Joseph dit : « Il arriva qu’Arsela de Tsippori le conduisît, et il était israélite. »
4. Et ils lui firent des marches [^224] à cause des Babyloniens, [1] qui lui arrachèrent les cheveux et lui dirent : « Prends et va, prends et va. » Les nobles de Jérusalem l’escortèrent jusqu’à la première cabane. Il y avait dix cabanes de Jérusalem à Tsuk, [2] — quatre-vingt-dix stades — sept et demi par mille. [ p. 131 ] 5. À chaque cabane, ils lui dirent : « Il y a de la nourriture, il y a de l’eau », et ils l’escortèrent de cabane en cabane, sauf la dernière. Car ils ne l’accompagnèrent pas jusqu’à Tsuk, mais se tinrent à distance et virent ses actes.
6. « Que fit-il ? » « Son guide divisa la langue lumineuse (iv. 2.). Il la tordit à moitié sur le rocher, et à moitié entre ses cornes. Il le poussa en arrière, et le bouc roula et descendit, et il n’atteignit pas la moitié de la montagne que ses membres furent faits membres. [3] Il retourna s’asseoir sous la dernière cabane jusqu’à la tombée de la nuit. » « Et quand rendit-il les vêtements impurs ? » [4] « Depuis sa sortie de la muraille de Jérusalem. » R. Simon dit : « Depuis son coup sur Zuk. »
7. Le Grand Prêtre s’approcha du taureau et du bouc qui devaient être brûlés. Il les fendit et en sortit les entrailles. Il les déposa sur un plat et les fit fumer sur l’autel. Il les enveloppa dans leurs peaux et les fit porter au lieu de combustion. « Et quand a-t-il rendu les vêtements impurs ? » « Du fait qu’il sortait du mur du parvis. » R. Simon dit : « lorsque le feu s’est allumé sur la plus grande partie » (du sacrifice).
8. Ils dirent au Grand Prêtre : « Le bouc est arrivé au désert. » « Et comment savaient-ils que le bouc était arrivé au désert ? » « Ils postèrent des sentinelles qui agitaient des mouchoirs, et elles surent que le bouc était arrivé au désert. » R. Judah dit : « Et ce n’était pas un grand signe pour eux ? De Jérusalem à Beth-Horon [5] il y avait trois milles. Ils firent un mille, puis revinrent, et se reposèrent le temps d’un mille, et ils surent que le bouc était arrivé au désert. » R. Ismaël [6] dit : « Et n’y avait-il pas un autre signe pour eux ? Une langue brillante était tordue à la porte du Sanctuaire, et lorsque le bouc arriva [ p. 132 ] dans le désert, la langue blanchit, comme il est dit : « Même si vos péchés sont comme l’écarlate, ils deviendront blancs comme la neige. » [7]
130:1 R. Juda s’adresse en imagination au bouc. ↩︎
130:2 Il semble, selon le Talmud, qu’il n’y ait pas eu d’« imposition des mains » sur le sacrifice du matin ou du soir ; ou sur tout autre sacrifice public, à l’exception du bouc émissaire et du taureau, lorsque la congrégation avait péché par ignorance. ↩︎
130:3 Lév. xvi. 30. ↩︎
130:4 Ou viaduc, ou chaussée. ↩︎
130:5 Supposés être des Juifs alexandrins, ainsi appelés par haine envers les Babyloniens. ↩︎
130:6 Le lieutenant Conder du Fonds d’exploration de la Palestine suppose que Zuk est l’actuel Mûntâr, à environ six milles et demi à l’est de Jérusalem, en direction de la mer Morte, et sur le chemin des ruines de Mird (Mons Mardes). Un puits près de cet endroit est encore appelé Bîr es Sûk. ↩︎
131:1 c’est-à-dire brisé en morceaux. ↩︎