Emil Schürer commente (La littérature du peuple juif au temps de Jésus, pp. 349-354) :
Eïς Φλακκον. Adversus Flaccum (Mangey, ii. 517-544).—Philon et les Juifs. De legatione ad Cajum (Mangey, ii. 545-600).—Dans ces deux livres, Philon relate les persécutions que les Juifs durent endurer, notamment à Alexandrie, au temps de Caligula. Le récit est si détaillé et si vivant qu’il ne pouvait être écrit que par quelqu’un ayant lui-même participé de manière marquante aux événements. Cette circonstance fait de ces deux livres une autorité de premier ordre, non seulement pour l’histoire des Juifs de cette époque, mais aussi pour celle de Caligula. Les déclarations de Mangey ne permettent pas de comprendre comment les titres sont présentés dans les meilleurs manuscrits. Sur le titre Φιλωνος εις Φλακκον, il remarque seulement (ii. 517) : similiter codex Mediceus, in reliquis vero manuscritis scribitur Φιλωνος Εβραιου ιστορια ωφελιμος και πανυ βιω χρησιμος. Τα κατα τον Φλακκον [sic : donc pas του Φλακκου] ητοι περι προνοιας. Plus indéfinies encore sont les déclarations de Mangey concernant le titre de la deuxième composition (ii. 545) : των κατα τον Γαιον και της αιτιας της προς απαν το Ιουδαιων εθνος απεχθειας αυτου. D’après les déclarations de Pitra (Analecta sacra, ii. 318 sq.), les titres habituels dans le texte imprimé Εις Φλακκον et Περι αρετων και πρεσβειας προς Γαιον semblent être aussi celles qui prédominent dans les manuscrits. Dans Photius, Bibliotheca cod. 105 (éd. Bekker), il est dit : Ανεγνωσθη δε αυτου και λογος ου η επιγραφη « Γαιος ψεγομενος” και « Φλακκος η Φλακκων ψεγομενος », εν οις λογοις κ.τ.λ. (donc deux λογοι). De même Eusèbe dans la Chronique. Comp. aussi Johannes Monachus ineditus (Mangey, ii. 517) : εκ των κατα Φλακκου. Sur les titres mentionnés par Eusèbe dans l’Histoire ecclésiastique, voir le père ci-après. Seuls les deux livres qui nous sont parvenus semblent avoir existé à l’époque de Photius. Mais le début du premier et la fin du second montrent qu’ils ne sont que des parties d’un ensemble plus vaste. Car le livre adversus Flaccum commence (ii. 517) : Δευτερος μετα Σηιανον Φλακκος Αουιλλιος διαδεχεται την C’est vrai. Ainsi ce livre fut précédé d’un autre, dans lequel étaient relatées les persécutions infligées aux Juifs par Séjan. Le livre de legatione ad Cajum se termine d’ailleurs par ces mots : Ειρηται μεν ουν κεφαλαιωδεστερον η αιτια της προς απαν το Ιουδαιων εθνος απεχθειας Γαιον λεκτεον δε και την παλινωδιαν [προς Γαιον]. Un autre livre a donc dû suivre, dans lequel Philon relate la παλινωδια, c’est-à-dire l’amélioration du sort des Juifs par la mort de Caligula et l’édit de tolérance de Claude. Or, nous savons également, par une mention de la Chronique d’Eusèbe, que les persécutions sous Séjan sont relatées dans le deuxième livre de cet ouvrage. Par conséquent, il ne faut pas compter moins de cinq livres pour l’ensemble. Ce fait est confirmé par la déclaration catégorique de l’Histoire ecclésiastique d’Eusèbe, II. 5. 1 :Le bref aperçu donné par Eusèbe sur le contenu de cet ouvrage concorde parfaitement avec ces conclusions. Il dit en effet que Philon y raconte comment, à l’époque de Tibère, Séjan fit de grands efforts à Rome pour détruire toute la nation, et qu’en Judée, Pilate provoqua une grande agitation parmi les Juifs, car il voulait entreprendre, concernant le temple, une action contraire à leurs institutions. Cependant, après la mort de Tibère, Caïus, qui monta alors sur le trône, se comporta certes avec la plus grande arrogance envers tous, mais il causa le plus grand tort à la nation juive tout entière. Ce qui est dit ici concernant Séjan et Pilate ne peut se référer à quelques déclarations occasionnelles contenues dans les livres qui nous sont parvenus. Car ceux-ci ne traitent que de l’époque de Caligula. Cependant, les oppressions de Séjan et de Pilate doivent, selon les indications d’Eusèbe ci-dessus, avoir été relatées dans un paragraphe séparé, avant les événements sous Caligula. De tout ce qui a été dit, la structure de l’ouvrage doit donc être la suivante : le livre I contenait, on peut le supposer, une introduction générale. Le livre II relatait les oppressions subies sous le règne de Tibère, par Séjan à Rome et par Pilate en Judée. Parmi les premières, il faut sans doute placer l’importante mesure de l’an 19, par laquelle tous les Juifs furent bannis de Rome. Parmi les tentatives de Pilate « d’entreprendre, à l’égard du Temple, une action contraire aux institutions juives », l’érection de boucliers consacrés dans le palais d’Hérode, mentionnée dans la lettre d’Agrippa, communiquée par Philon, ne peut en aucun cas être envisagée ; il faut plutôt les considérer comme des faits rapportés par Josèphe, à savoir que Pilate fit entrer les soldats à Jérusalem avec les enseignes impériales et employa le trésor du Temple à la construction d’un aqueduc. Que le premier acte ait également été relaté par Philon est expressément attesté par Eusèbe. Le livre III contient l’ouvrage conservé, « adversus Flaccum », qui relate la persécution des Juifs d’Alexandrie, provoquée par l’initiative de la population de cette ville au début du règne de Caligula. Ce texte n’avait encore rien à voir avec l’érection de la statue de l’empereur dans la synagogue juive, ni avec un quelconque édit de Caligula. Au contraire, dans le livre IV, c’est-à-dire dans la Legatio ad Cajum, conservée, sont décrites les souffrances infligées aux Juifs à la suite de l’édit de Caligula ordonnant que les honneurs divins lui soient partout rendus. Enfin, le livre V, perdu, traite de la παλινωδια dans le sens indiqué plus haut.car il désirait entreprendre, concernant le Temple, une action contraire à leurs institutions. Cependant, après la mort de Tibère, Caïus, qui monta alors sur le trône, se comporta certes avec la plus grande arrogance envers tous, mais causa le plus grand tort à toute la nation juive. Ce qui est dit ici concernant Séjan et Pilate ne peut se référer à quelques déclarations occasionnelles dans les livres qui nous sont parvenus. Car ceux-ci ne traitent que de l’époque de Caligula. Cependant, les oppressions de Séjan et de Pilate doivent, selon les indications d’Eusèbe ci-dessus, avoir été relatées dans un paragraphe séparé, avant les événements sous Caligula. De tout ce qui a été dit, voici donc la structure de l’ouvrage. Le livre I contenait, on peut le supposer, une introduction générale. Le livre II relatait les oppressions subies sous le règne de Tibère, par Séjan à Rome et par Pilate en Judée. Parmi les premières, il faut sans aucun doute placer l’importante mesure de l’an 19, par laquelle tous les Juifs furent bannis de Rome. Parmi les tentatives de Pilate « d’entreprendre, à l’égard du Temple, une action contraire aux institutions juives », l’érection de boucliers consacrés dans le palais d’Hérode, mentionnée dans la lettre d’Agrippa, communiquée par Philon, ne peut en aucun cas être envisagée ; il faut plutôt les considérer comme des faits rapportés par Josèphe, à savoir que Pilate fit entrer les soldats à Jérusalem avec les enseignes impériales et employa le trésor du Temple à la construction d’un aqueduc. Que le premier acte ait également été relaté par Philon est expressément attesté par Eusèbe. Le livre III contient l’ouvrage conservé, « adversus Flaccum », qui relate la persécution des Juifs d’Alexandrie, provoquée par l’initiative de la population de cette ville au début du règne de Caligula. Ce texte n’avait encore rien à voir avec l’érection de la statue de l’empereur dans la synagogue juive, ni avec un quelconque édit de Caligula. Au contraire, dans le livre IV, c’est-à-dire dans la Legatio ad Cajum, conservée, sont décrites les souffrances infligées aux Juifs à la suite de l’édit de Caligula ordonnant que les honneurs divins lui soient partout rendus. Enfin, le livre V, perdu, traite de la παλινωδια dans le sens indiqué plus haut.car il désirait entreprendre, concernant le Temple, une action contraire à leurs institutions. Cependant, après la mort de Tibère, Caïus, qui monta alors sur le trône, se comporta certes avec la plus grande arrogance envers tous, mais causa le plus grand tort à toute la nation juive. Ce qui est dit ici concernant Séjan et Pilate ne peut se référer à quelques déclarations occasionnelles dans les livres qui nous sont parvenus. Car ceux-ci ne traitent que de l’époque de Caligula. Cependant, les oppressions de Séjan et de Pilate doivent, selon les indications d’Eusèbe ci-dessus, avoir été relatées dans un paragraphe séparé, avant les événements sous Caligula. De tout ce qui a été dit, voici donc la structure de l’ouvrage. Le livre I contenait, on peut le supposer, une introduction générale. Le livre II relatait les oppressions subies sous le règne de Tibère, par Séjan à Rome et par Pilate en Judée. Parmi les premières, il faut sans aucun doute placer l’importante mesure de l’an 19, par laquelle tous les Juifs furent bannis de Rome. Parmi les tentatives de Pilate « d’entreprendre, à l’égard du Temple, une action contraire aux institutions juives », l’érection de boucliers consacrés dans le palais d’Hérode, mentionnée dans la lettre d’Agrippa, communiquée par Philon, ne peut en aucun cas être envisagée ; il faut plutôt les considérer comme des faits rapportés par Josèphe, à savoir que Pilate fit entrer les soldats à Jérusalem avec les enseignes impériales et employa le trésor du Temple à la construction d’un aqueduc. Que le premier acte ait également été relaté par Philon est expressément attesté par Eusèbe. Le livre III contient l’ouvrage conservé, « adversus Flaccum », qui relate la persécution des Juifs d’Alexandrie, provoquée par l’initiative de la population de cette ville au début du règne de Caligula. Ce texte n’avait encore rien à voir avec l’érection de la statue de l’empereur dans la synagogue juive, ni avec un quelconque édit de Caligula. Au contraire, dans le livre IV, c’est-à-dire dans la Legatio ad Cajum, conservée, sont décrites les souffrances infligées aux Juifs à la suite de l’édit de Caligula ordonnant que les honneurs divins lui soient partout rendus. Enfin, le livre V, perdu, traite de la παλινωδια dans le sens indiqué plus haut.On peut supposer qu’il s’agit d’une introduction générale. Le livre II relate les oppressions subies sous le règne de Tibère, par Séjan à Rome et par Pilate en Judée. Parmi les premières, il faut sans aucun doute placer l’importante mesure de l’an 19, qui bannit tous les Juifs de Rome. Parmi les tentatives de Pilate « d’entreprendre quelque chose concernant le Temple, contraire aux institutions juives », l’installation de boucliers consacrés dans le palais d’Hérode, mentionnée dans la lettre d’Agrippa, communiquée par Philon, ne peut en aucun cas être envisagée ; nous devons plutôt les considérer comme les faits rapportés par Josèphe, à savoir que Pilate fit entrer les soldats à Jérusalem avec les enseignes impériales et employa le trésor du Temple à la construction d’un aqueduc. Que le premier acte ait également été relaté par Philon est expressément attesté par Eusèbe. Livre III. La composition conservée, « adversus Flaccum », relate la persécution des Juifs d’Alexandrie, déclenchée par la population de cette ville au début du règne de Caligula. Elle n’avait encore rien à voir avec l’érection de la statue de l’empereur dans la synagogue juive, ni avec un quelconque édit de Caligula. Au contraire, le livre IV, c’est-à-dire la « Legatio ad Cajum », conservée, décrit les souffrances infligées aux Juifs suite à l’édit de Caligula ordonnant que les honneurs divins lui soient partout rendus. Enfin, le livre V, perdu, traite de la παλινωδια dans le sens indiqué plus haut.On peut supposer qu’il s’agit d’une introduction générale. Le livre II relate les oppressions subies sous le règne de Tibère, par Séjan à Rome et par Pilate en Judée. Parmi les premières, il faut sans aucun doute placer l’importante mesure de l’an 19, qui bannit tous les Juifs de Rome. Parmi les tentatives de Pilate « d’entreprendre quelque chose concernant le Temple, contraire aux institutions juives », l’installation de boucliers consacrés dans le palais d’Hérode, mentionnée dans la lettre d’Agrippa, communiquée par Philon, ne peut en aucun cas être envisagée ; nous devons plutôt les considérer comme les faits rapportés par Josèphe, à savoir que Pilate fit entrer les soldats à Jérusalem avec les enseignes impériales et employa le trésor du Temple à la construction d’un aqueduc. Que le premier acte ait également été relaté par Philon est expressément attesté par Eusèbe. Livre III. La composition conservée, « adversus Flaccum », relate la persécution des Juifs d’Alexandrie, déclenchée par la population de cette ville au début du règne de Caligula. Elle n’avait encore rien à voir avec l’érection de la statue de l’empereur dans la synagogue juive, ni avec un quelconque édit de Caligula. Au contraire, le livre IV, c’est-à-dire la « Legatio ad Cajum », conservée, décrit les souffrances infligées aux Juifs suite à l’édit de Caligula ordonnant que les honneurs divins lui soient partout rendus. Enfin, le livre V, perdu, traite de la παλινωδια dans le sens indiqué plus haut.
Les déclarations d’Eusèbe soulèvent également quelques difficultés quant au titre de l’ouvrage. D’après le passage de la Chronique cité plus haut (note 61), l’ouvrage entier semble avoir été désigné par η πρεσβεια. Eusèbe précise également, en détaillant le contenu de l’ouvrage, que tout ceci est écrit εν η συναγραψε πρεσβεια (H. E. ii. 5. 6). Ce titre est donc possible, car le récit de Philon concernant l’ambassade auprès de Caligula, dont il était le chef, constitue en fait le noyau de l’ensemble. Les différents livres auraient alors pu avoir leurs titres spécifiques, tels que Φλακκος ou un titre similaire (voir ci-dessus, p. 350). Eusèbe dit en outre, vers la conclusion de son résumé, que Philon avait raconté mille autres souffrances qui sont arrivées aux Juifs à Alexandrie. αρετων »(H. E. ii. 6. 3). De là il semble résulter que Philon avait traité de ces événements dans deux ouvrages, le titre de l’un étant η πρεσβεια, de l’autre περι αρετων. Cette conclusion est cependant exclue non seulement par son improbabilité, mais aussi par le fait qu’Eusèbe, dans son catalogue principal des écrits de Philon, H. E. ii. 18, ne mentionne que ce dernier titre. Il dit que Philon a ironiquement donné à son ouvrage sur les actes impies de Caïus le titre περι αρετων (H. E. ii. 18. 8). Aucun autre ouvrage se rapportant à ces événements n’est mentionné, bien que le catalogue soit par ailleurs très complet. Nous sommes donc, je pense, contraints d’admettre que le δευτερω est la glose d’un transcripteur qui n’a pas pu harmoniser les différents titres des ii. 5. 6 et ii. 6. 3, et qu’en fait les deux titres se réfèrent à un seul et même ouvrage.
Cet ouvrage a toujours suscité un intérêt particulier en raison de son importance en tant qu’autorité historique. Il a été publié séparément à plusieurs reprises, traduit en langues modernes et a fait l’objet de recherches historiques. La contestation de son authenticité par Grätz mérite à peine d’être mentionnée. Cet ouvrage ne doit pas être confondu avec l’ouvrage de tribus virtutibus (voir ci-dessus, p. 345), ni avec celui publié par Mai, de virtute ejusque partibus (voir ci-dessus, note 10).
Titre de Yonge : Traité sur les vertus et la fonction d’ambassadeur. Adressé à Caius. L’éditeur a choisi d’utiliser « Gaius » plutôt que la variante orthographique de Yonge.
I. (1) Combien de temps encore, nous qui sommes des vieillards, serons-nous encore comme des enfants, ayant certes les cheveux grisonnants du corps par la longueur de notre vie, mais l’âme toute enfantine par manque de sens et de sensibilité, considérant la plus instable de toutes les choses, la fortune, comme la plus invariable, et la plus constante de toutes les choses du monde, la nature, comme totalement indigne de confiance ? Car, comme des joueurs de dames, nous opérons des changements, changeant la situation de nos actions, et considérant les choses qui sont le fruit de la fortune comme plus durables que celles qui résultent de la nature, et celles qui procèdent selon la nature comme moins stables que celles qui sont le fruit du hasard. (2) Et la raison de tout cela est que nous formons notre jugement des événements présents sans prêter aucune attention prudente à l’avenir, étant influencés par la direction erronée de nos sens extérieurs au lieu des opérations secrètes de l’intellect ; car les choses qui sont ouvertement visibles et devant nos mains de manière à être saisies par eux, sont comprises par nos yeux, mais notre pouvoir de raisonnement les dépasse, se hâtant vers ce qui est invisible et futur ; mais néanmoins, nous obscurcissons la vision de notre raison, bien qu’elle soit beaucoup plus aiguë que ces pouvoirs corporels de la vue qui sont exercés par les yeux, certains d’entre nous la confondant par l’indulgence dans le vin et la satiété, et d’autres par le plus grand de tous les maux, à savoir, l’ignorance. (3) Néanmoins, l’opportunité existante et les nombreuses et importantes proportions qui se présentent à nous pour être décidées à l’heure actuelle, même si certains devaient être incrédules que la Divinité exerce une prévoyance providentielle à l’égard des affaires humaines, et spécialement en faveur d’une nation qui lui adresse ses supplications, qui appartient spécialement au père et au souverain de l’univers, et à la grande cause de toutes choses ; et ces propositions suffisent à les persuader de cette Vérité.[1] (4) Et cette nation de suppliants est appelée Israël dans la langue chaldaïque, mais lorsque le nom est traduit dans la langue grecque, elle est appelée « la nation voyante » ; appellation qui me paraît être la plus honorable de toutes les choses au monde, qu’elles soient privées ou publiques ; (5) car si la vue des anciens, des instructeurs, des dirigeants ou des parents excite ceux qui les contemplent à la révérence et à une conduite ordonnée, et à l’admiration et au désir d’une vie de modération et de tempérance, quel grand rempart de vertu et d’excellence ne devons-nous pas espérer trouver dans ces âmes qui, après avoir étudié la nature de chaque chose créée, ont appris à contempler l’Être incréé et divin, le premier bien de tous, l’unique beau, heureux et glorieux,et être béni ; meilleur, à dire la pure vérité, que le bien lui-même ; plus beau que le beau lui-même ; plus heureux que le bonheur lui-même ; plus béni que la béatitude elle-même ; et, en bref, si quelque chose d’autre au monde est ainsi, plus parfait que n’importe laquelle des choses mentionnées ci-dessus. (6) Car la raison ne peut pas faire de tels progrès qu’elle parvienne à une compréhension approfondie de Dieu, qui ne peut être ni touché ni manipulé ; mais elle s’éloigne et n’atteint pas une telle hauteur, étant incapable d’employer un langage approprié comme un pas vers la manifestation (je ne dirai pas du Dieu vivant, car même si le ciel tout entier était doté d’une voix articulée, il ne serait pas fourni d’expressions heureuses et appropriées pour rendre justice à un tel sujet) ; mais même de ses pouvoirs subordonnés, ceux, par exemple, par lesquels il a créé le monde et par lesquels il règne sur lui comme son roi, et par lesquels il prévoit l’avenir, et tous ses autres pouvoirs bienfaisants, châtieurs et correctifs. (7) À moins, en effet, que nous ne devions classer sa correction parmi ses pouvoirs bienfaisants, non seulement parce qu’une telle manifestation fait partie de ses lois et ordonnances (car la loi est composée de deux choses, l’honneur des bons et le châtiment des méchants), mais aussi parce que la punition réprimande, et très souvent même corrige et améliore ceux qui ont fait le mal ; et si elle ne le fait pas à leur égard, du moins elle le fait à ceux qui sont proches des coupables ainsi punis ; car la punition des autres rend la plupart des hommes meilleurs, de peur qu’ils ne souffrent eux-mêmes les mêmes choses.l’honneur des bons et le châtiment des méchants), mais aussi parce que la punition reprend, et très souvent même corrige et améliore ceux qui ont fait le mal ; et si elle ne le fait pas à leur égard, du moins elle le fait à ceux qui sont proches des coupables ainsi punis ; car la punition des autres rend la plupart des hommes meilleurs, de peur qu’eux-mêmes ne souffrent les mêmes choses.l’honneur des bons et le châtiment des méchants), mais aussi parce que la punition reprend, et très souvent même corrige et améliore ceux qui ont fait le mal ; et si elle ne le fait pas à leur égard, du moins elle le fait à ceux qui sont proches des coupables ainsi punis ; car la punition des autres rend la plupart des hommes meilleurs, de peur qu’eux-mêmes ne souffrent les mêmes choses.
II. (8) Car qui, lorsqu’il vit Gaïus, après la mort de Tibère César, assumer la souveraineté du monde entier dans un état exempt de toute sédition, et réglé par des lois admirables et obéissant à celles-ci, et adapté à l’unanimité et à l’harmonie dans toutes ses parties, à l’est et à l’ouest, au sud et au nord ; les nations barbares étant en harmonie avec les Grecs, et les Grecs avec les barbares, et les soldats avec le corps des citoyens privés, et les citoyens avec les militaires ; de sorte qu’ils partageaient et jouissaient tous d’une paix universelle commune - ne pouvait manquer de s’émerveiller et d’être étonné de sa bonne fortune extraordinaire et indicible, (9) puisqu’il avait ainsi hérité d’un héritage tout fait de toutes les bonnes choses, rassemblées pour ainsi dire en un seul tas, à savoir de nombreux et vastes trésors d’argent, d’argent et d’or, certains en lingots, d’autres en monnaie frappée, et d’autres encore étant consacrés à des articles de luxe, des coupes à boire et d’autres récipients, qui sont faits pour l’étalage et la magnificence ; et aussi d’innombrables armées de troupes, d’infanterie et de cavalerie, et de forces navales, et des revenus qui étaient fournis dans un flux incessant comme d’une fontaine ; (10) et la souveraineté des parties les plus nombreuses, les plus précieuses et les plus importantes du monde habitable, que l’on peut en fait appeler à juste titre le monde entier, étant non seulement tout ce qui est délimité par les deux fleuves, l’Euphrate et le Rhin ; l’un qui confine la Germanie et toutes les nations les plus incivilisées ; et l’Euphrate, d’autre part, bride la Parthie et les nations des Sarmates et des Scythes, qui ne sont pas moins barbares et incivilisées que les tribus germaniques ; mais, comme je l’ai dit auparavant, tout le monde, du lever au coucher du soleil, toute la terre en bref de ce côté de l’Océan et au-delà de l’Océan, dont se réjouirent tout le peuple romain et toute l’Italie, et même toutes les nations asiatiques et européennes. (11) Car comme ils n’avaient jamais encore tous ensemble admiré aucun empereur qui eût jamais existé à cette époque, ne s’attendant pas à avoir à l’avenir la possession, l’usage et la jouissance de tous les biens privés et publics, mais pensant qu’ils les avaient déjà en fait comme une sorte de superflu de prospérité que le bonheur attendait de remplir à ras bord : (12) en conséquence, il n’y avait plus rien d’autre à voir dans aucune ville, que des autels, des victimes, des sacrifices, des hommes vêtus de vêtements blancs et couronnés de guirlandes, portant des visages joyeux et affichant leur joie par l’éclat de leurs regards, et des fêtes, des assemblées, des concours de musique, des courses de chevaux, des festivités, des festins qui duraient toute la nuit, avec la musique de la flûte et de la lyre, des réjouissances, des fêtes, des trêves, et toute sorte de plaisir adressé à chacun des sens.(13) En cette occasion, les riches n’étaient pas mieux lotis que les pauvres, ni les hommes de haut rang que les humbles, ni les créanciers que les débiteurs, ni les maîtres que les esclaves, puisque l’occasion donnait des privilèges et des communautés égaux à tous les hommes, de sorte que l’âge de Saturne, qui est si célébré par les poètes, n’était plus considéré comme une fiction et une fable, [2] en raison de la prospérité et du bonheur universels qui régnaient partout, et de l’absence de toute douleur et de toute peur, et des manifestations quotidiennes et nocturnes de joie et de fête dans chaque maison et dans tout le peuple, qui durèrent continuellement sans aucune interruption pendant les sept premiers mois de son règne. (14) Mais au huitième mois, une grave maladie attaqua Gaïus qui avait changé sa manière de vivre qui était peu de temps auparavant, du vivant de Tibère, très simple et à ce titre plus saine qu’une grande somptuosité et un grand luxe ; car il commença à s’adonner à l’abondance de vins forts et à la consommation de mets riches, et à la licence abondante de désirs insatiables et à une grande insolence, et à l’usage intempestif de bains chauds et d’émétiques, et puis de nouveau à l’ivrognerie et à la gloutonnerie récurrente, et à la convoitise des garçons et des femmes, et à tout ce qui tend à détruire à la fois l’âme et le corps, et tous les liens qui unissent et renforcent les deux ; car les récompenses de la tempérance sont la santé et la force, et les salaires de l’intempérance sont la faiblesse et la maladie qui conduisent un homme près de la mort.et dans tout ce qui tend à détruire à la fois l’âme et le corps, et tous les liens qui unissent et renforcent les deux ; car les récompenses de la tempérance sont la santé et la force, et les salaires de l’intempérance sont la faiblesse et la maladie qui conduisent l’homme près de la mort.et dans tout ce qui tend à détruire à la fois l’âme et le corps, et tous les liens qui unissent et renforcent les deux ; car les récompenses de la tempérance sont la santé et la force, et les salaires de l’intempérance sont la faiblesse et la maladie qui conduisent l’homme près de la mort.
III. (15) En conséquence, lorsque la nouvelle se répandit qu’il était malade alors que le temps était encore propice à la navigation (car c’était le début de l’automne, qui est la dernière saison pendant laquelle les marins peuvent faire des voyages en toute sécurité, et pendant laquelle, par conséquent, tous les marchés étrangers de chaque quartier retournent à leurs propres ports et havres de refuge, surtout tous ceux qui prennent un soin prudent de ne pas être contraints de passer l’hiver dans un pays étranger) ; eux, abandonnant leur ancienne vie de délicatesse et de luxe, arboraient maintenant des visages tristes, et chaque maison et chaque ville étaient pleines de dépression et de mélancolie, leur chagrin étant maintenant égal et contrebalançant la joie qu’ils avaient éprouvée peu de temps auparavant. (16) Car chaque partie du monde habitable était malade de sa maladie, se sentant affectée d’une maladie plus terrible que celle qui opprimait Gaïus ; car sa maladie était celle du corps seul, mais la maladie universelle qui opprimait tous les hommes partout était celle qui attaquait la vigueur de leurs âmes, leur paix, leurs espoirs, leur participation et leur jouissance de tous les biens ; (17) car les hommes commencèrent à se rappeler combien nombreux et combien grands sont les maux qui naissent de l’anarchie, de la famine et de la guerre, et de la destruction des arbres, et des dévastations, et de la privation des terres, et du pillage de l’argent, et de la peur intolérable de l’esclavage et de la mort, que personne ne peut soulager, tous maux qui semblaient n’admettre qu’un seul remède, à savoir la guérison de Gaïus. (18) Ainsi, lorsque sa maladie commença à s’atténuer, en très peu de temps, même les hommes qui vivaient aux confins de l’empire en entendirent parler et s’en réjouirent, car rien n’est plus rapide qu’une nouvelle, [3] et immédiatement chaque ville fut pleine d’attente et d’attente, étant continuellement avide de meilleures nouvelles, jusqu’à ce qu’enfin sa guérison parfaite soit annoncée par de nouveaux arrivants, à laquelle nouvelle ils revinrent à leur gaieté originelle, chacun pensant que la santé de Gaïus était son propre salut ; (19) et ce sentiment se répandit sur tous les continents et toutes les îles, car personne ne peut se souvenir d’une joie aussi grande et aussi générale affectant un pays ou une nation, à la bonne santé ou à la prospérité de son gouverneur, que celle qui se répandit maintenant sur tout le monde habitable à la guérison de Gaïus, et à sa capacité de reprendre l’exercice de son pouvoir et d’être complètement débarrassé de sa maladie. (20) Car ils se réjouissaient tous, ignorant la vérité, comme des hommes qui commencent maintenant pour la première fois à échanger un mode de vie errant et non civilisé contre un système social et civilisé, et au lieu d’habiter dans des lieux déserts, en plein air et dans les régions montagneuses, pour vivre dans des villes fortifiées,et au lieu de vivre sans aucun gouverneur, ni protecteur, ni législateur, d’être désormais établi sous la garde d’un gouverneur pour être une sorte de berger et de chef d’un troupeau plus domestiqué; (21) car l’esprit humain a tendance à être aveugle à la perception de ce qui est réellement opportun et bénéfique pour lui, étant influencé plutôt par des conjectures et des notions de probabilité que par une connaissance réelle.
IV. (22) En tout cas, il ne fallut pas longtemps avant que Gaïus, qui était maintenant considéré comme un sauveur et un bienfaiteur, et dont on attendait qu’il fasse pleuvoir de nouvelles et éternelles sources de bienfaits sur toute l’Asie et l’Europe, afin de doter les habitants d’un bonheur et d’une prospérité inaliénables, à la fois pour chaque individu individuellement et pour l’ensemble de l’État, ne commence, comme le dit le proverbe, chez lui, et ne se transforme en une férocité de caractère, ou, devrais-je plutôt dire, ne manifeste la sauvagerie qu’il avait auparavant éclipsée par la prétention et l’hypocrisie ; (23) car il mit à mort son cousin qui avait été laissé comme associé de son royaume, et qui en était en fait un successeur plus naturel que lui-même ; car lui-même n’était que le petit-fils de Tibère par adoption, mais l’autre l’était par le sang ; Français prétextant qu’il l’avait surpris en train de comploter contre lui, bien que son âge même fût une réfutation suffisante d’une telle accusation ; car la malheureuse victime sortait à peine de l’enfance et commençait à compter parmi les jeunes gens. (24) Et, comme le disent certains, si Tibère avait vécu un peu plus longtemps, Gaïus aurait été éliminé, car il commençait à être regardé par lui avec une suspicion inaltérable, et le véritable petit-fils de Tibère aurait été nommé futur empereur et héritier de son royaume paternel. (25) Mais Tibère fut emporté par le destin, avant d’avoir pu mener à bien ses desseins ; et Gaïus pensait pouvoir échapper à toute mauvaise réputation qui pourrait naître de sa transgression des principes de justice à l’égard de son partenaire en le déjouant. (26) Voici le plan qu’il adopta. Ayant réuni tous les principaux magistrats, il dit : « Je désire que celui qui est mon cousin de naissance et mon frère d’affection, conformément aux instructions de Tibère, aujourd’hui décédé, soit mon associé dans mon autorité absolue. Mais vous voyez vous-mêmes qu’il n’est encore qu’un enfant, et qu’il a besoin de maîtres, de précepteurs et de tuteurs ; (27) car quel bien plus désirable pour moi que de voir mon esprit et mon corps moins chargés d’un si grand poids des soucis du gouvernement, sinon d’avoir quelqu’un qui puisse les alléger et les alléger en les partageant ? Je, donc, dit-il, dépassant et étant supérieur à tous les tuteurs, maîtres et tuteurs, je m’enregistre comme son père, et lui comme mon fils. »
V. (28) Par ces paroles, il trompa à la fois les assistants et le jeune homme lui-même ; car sa proposition n’était qu’un leurre, son intention n’étant pas de lui conférer le pouvoir qu’il espérait, mais de le priver même de celui qu’il possédait déjà, selon la loi concernant les cohéritiers et les associés ; et en conséquence, il complota maintenant contre lui avec une intrépidité absolue, n’ayant aucun égard ni crainte pour personne ; car selon les lois des Romains, l’autorité la plus complète et la plus absolue sur le fils appartient au père, outre le fait que Gaïus avait l’autorité impériale qui était totalement irresponsable, puisque personne ne pouvait ni oser ni avoir aucun pouvoir de lui demander compte de quoi que ce soit qu’il puisse faire. (29) En conséquence, considérant ce jeune homme comme un troisième homme dans les jeux, il entreprit de le renverser, sans ressentir de compassion, ni pour le fait qu’il avait été élevé avec lui, ni pour son lien de parenté si proche, ni pour son âge, mais n’ayant aucune idée d’épargner ce misérable jeune homme, condamné à une mort prématurée ; son propre partenaire dans le gouvernement, son cohéritier, dont on avait autrefois attendu qu’il soit tout sauf l’empereur absolu, en raison de son lien de parenté le plus proche avec Tibère ; car lorsque leurs pères sont morts, les petits-fils sont généralement considérés par leurs grands-pères comme se tenant dans la position de fils. (30) On dit en outre que ce jeune homme, ayant reçu l’ordre de se tuer de ses propres mains, tandis qu’un centurion et un capitaine de mille hommes se tenaient là (à qui il avait été expressément interdit de prendre part à cet acte horrible, car il n’était pas permis aux descendants des empereurs d’être mis à mort par qui que ce soit ; car Gaïus se souvenait des lois au milieu de ses actes iniques, et avait quelque égard pour la piété dans tous ses actes impies, imitant autant qu’il le pouvait la nature de la vérité) ; lui, ne sachant comment se tuer, car il n’avait jamais vu personne d’autre mettre à mort, et n’avait jamais eu aucune pratique du combat avec des armes, qui est l’exercice et le cours d’instruction habituels pour les enfants qui sont éduqués en vue de devenir chefs et dirigeants, en raison des guerres qu’ils peuvent avoir à mener, exhorta d’abord les officiers qui étaient venus à lui à le mettre à mort eux-mêmes, en lui allongeant le cou ; (31) mais comme ils n’osaient pas le faire, lui-même, prenant l’épée, s’enquit dans son ignorance et son manque d’expérience quel était l’endroit le plus mortel, afin que par un coup bien dirigé il puisse abréger sa misérable vie ; et eux, comme des instructeurs dans la misère, le conduisirent sur son chemin et lui indiquèrent l’endroit où il devait enfoncer son épée ; et lui, ayant ainsi appris sa première et dernière leçon, devint lui-même, misérable qu’il était, son propre meurtrier sous la contrainte.
VI. (32) Mais lorsque cette première et plus grande entreprise eut été accomplie par Gaïus, il n’y avait plus personne qui ait eu quelque lien avec l’autorité suprême, vers qui quiconque lui portait de la rancune et qui était suspect à ses yeux pût tourner les yeux ; il entreprit alors, en second lieu, de provoquer la mort de Macro, un homme qui avait coopéré avec lui dans tout ce qui concernait l’empire, non seulement après qu’il eut été nommé empereur, car c’est un caractère de flatterie de courtiser ceux qui sont dans un état de prospérité, mais qui l’avait auparavant aidé dans ses démarches pour obtenir cette autorité. (33) Car Tibère, qui était un homme d’une prudence très profonde, et le plus capable de tous les hommes de sa cour à deviner les intentions cachées de n’importe quel homme, et qui était aussi prééminent en intelligence et en perspicacité qu’il l’était en bonne fortune, regardait très souvent avec suspicion Gaïus comme étant mal disposé envers toute la maison de Claude, et comme n’étant apparenté à lui que du côté maternel, [4] et il craignait pour son petit-fils, de peur qu’il ne soit mis à mort par lui, étant resté simple enfant. (34) Et il le jugeait, en outre, très peu apte à une autorité d’une telle ampleur, à la fois à cause de l’insociabilité et de la férocité de sa nature, et de l’inégalité de son caractère ; car il cédait continuellement aux humeurs les plus frénétiques et les plus inconséquentes, ne conservant aucune cohérence ni dans ses paroles ni dans ses actions ; (35) tout ce que Macro étudiait de toutes ses forces à chaque occasion, apaisant les soupçons de Tibère et tous les préjugés dont il sentait que son esprit était enflammé contre Gaïus en raison de sa peur et de son anxiété incessantes pour son petit-fils. (36) Car il lui représentait que Gaïus était un homme d’un caractère bon et obéissant, et qui entretenait la plus grande affection pour son cousin, de sorte que, par son extrême estime pour lui, il serait prêt même à abandonner le gouvernement et à le lui céder tout seul, mais qu’une modestie excessive était tout sauf avantageuse pour beaucoup de personnes, en conséquence de quoi Gaïus, qui était d’un caractère très naïf et très résolu, était considéré par beaucoup comme rusé et machiavélique. (37) Et comme il ne pouvait le persuader, par tous les arguments tirés des probabilités qu’il avançait, il fit valoir celui qui reposait sur des accords spécifiques, ajoutant : « Je serai moi-même sa garantie, moi qui mérite qu’on me fasse confiance, d’autant que j’ai donné suffisamment de preuves que je suis moi-même individuellement ami de César, et ami de Tibère, puisque c’est moi qui ai mis à exécution vos intentions concernant la chute de Séjan.(38) Et, en bref, il était très assidu, énergique et compréhensif dans ses éloges de Gaïus, si, en effet, on peut parler de discours en défense d’un homme comme équivalents à des panégyriques sur lui, qui étaient plutôt destinés à dissiper les impressions défavorables et les soupçons, excités par des allusions et des accusations obscures et indistinctes. Bref, tout ce que quelqu’un pouvait dire au nom d’un frère ou d’un enfant légitime, telle et plus encore, Macro le dit à Tibère au nom de Gaïus. (39) Et la cause de cela était, selon le rapport qui se répandait parmi le peuple, non seulement que Macro avait, d’autre part, été grandement courtisé par lui, comme celui qui avait le plus grand, ou, en fait, tout le pouvoir sous l’empire ; mais aussi que la femme de Macro lui était favorable, pour une raison qui ne doit pas être mentionnée, et qu’elle pressait, encourageait et suppliait chaque jour son mari de ne rien omettre de son zèle et de son énergie en faveur du jeune homme. Et une femme est un moteur très puissant pour détourner ou persuader l’esprit de son mari, surtout si elle est d’un tempérament amoureux, car à cause de sa propre conscience, elle devient plus encline à la flatterie. (40) Et Macro, ignorant le déshonneur fait à son lit conjugal et à sa famille, et considérant ses flatteries comme une preuve de sa sincère bonne volonté et de son affection pour lui, fut trompé et, sans s’en rendre compte, fut conduit, par ses intrigues, à embrasser ses ennemis les plus acharnés comme ses meilleurs amis.ignorant le déshonneur fait à son lit conjugal et à sa famille, et considérant ses flatteries comme une preuve de sa sincère bonne volonté et de son affection pour lui, elle fut trompée et, sans s’en rendre compte, fut conduite, par ses intrigues, à embrasser ses ennemis les plus acharnés comme ses meilleurs amis.ignorant le déshonneur fait à son lit conjugal et à sa famille, et considérant ses flatteries comme une preuve de sa sincère bonne volonté et de son affection pour lui, elle fut trompée et, sans s’en rendre compte, fut conduite, par ses intrigues, à embrasser ses ennemis les plus acharnés comme ses meilleurs amis.
VII. (41) C’est pourquoi, sachant qu’il l’avait préservé dix mille fois, lorsqu’il était en danger imminent de mort, il lui offrait des avertissements et des conseils non dissimulés, sincères et honnêtes, avec une parfaite liberté de parole ; car, comme un bon ouvrier, il désirait que ce qu’il considérait comme son propre ouvrage restât intact et indestructible, sans être détruit, ni par lui-même ni par personne ; (42) c’est pourquoi, chaque fois qu’il le voyait dormir à un divertissement, il allait le réveiller, ayant en même temps égard à ce qui était convenable et aussi à sa sécurité, car un homme qui dort est un bon objet de trahison ; et chaque fois qu’il le voyait regarder d’un œil excité des danseurs, ou même parfois danser avec eux, ou ne pas sourire avec dignité aux acteurs de spectacles farcesques et risibles, mais plutôt sourire comme un garçon, ou complètement emporté par les airs d’un harpiste ou d’un chœur, au point de se joindre parfois à leur chant, il lui donnait, s’il était assis ou s’approchait de lui, un coup de coude et s’efforçait de l’arrêter. (43) Et très souvent, lorsqu’il était couché près de lui, il lui murmurait à l’oreille et l’admonestait doucement et doucement, afin que personne d’autre n’entende ce qu’il disait, disant : « Tu ne dois non seulement être comme personne d’autre ici, mais comme personne d’autre en quoi que ce soit, ni à aucun spectacle, ni à rien de ce qui doit être entendu, ni à rien d’autre qui affecte les sens extérieurs, mais tu dois plutôt surpasser tous les autres hommes dans chaque action de ta vie, autant que tu les surpasses dans ta bonne fortune, (44) car il est déraisonnable que le souverain de toute la terre et de toute la mer soit subjugué par un chant ou par une exhibition de danse, ou par une plaisanterie ou une pièce de théâtre ridicule, ou par quoi que ce soit d’autre de ce genre ; et ne pas en toute occasion et en tout lieu, se souvenir de sa position d’empereur, comme un berger et un protecteur du troupeau, en profitant de tout ce qui peut tendre à une quelconque amélioration, de chaque parole et de chaque action, de quelque nature que ce soit. (45) Puis il ajoutait : « Lorsque vous assistez à un concours de théâtre, à des jeux de gymnastique ou à l’un des concours de l’hippodrome, ne considérez pas tant les activités elles-mêmes que la bonne conduite dans toutes ces activités, et entretenez des pensées de cette nature : (46) si certains hommes s’efforcent de cette manière de perfectionner des choses qui ne peuvent en aucun cas profiter à la vie humaine, mais qui ne font qu’apporter plaisir et amusement aux spectateurs, de manière à être loués et admirés, et à recevoir des récompenses, des honneurs et des couronnes,et de voir leurs noms proclamés comme conquérants ; que doit faire celui qui est habile dans le plus sublime et le plus important de tous les arts ? (47) Or, la plus grande et la plus excellente de toutes les sciences est la science du gouvernement, au moyen de laquelle tout pays qui est bon et fertile, qu’il soit champêtre ou montagneux, est cultivé, et toute mer est naviguée sans danger par des navires marchands lourdement chargés, pour communiquer aux différents pays les productions utiles de chacun, par un désir naturel de participation et d’association, de sorte que chaque terre reçoit ce dont elle a besoin, et envoie en récompense les biens dont elle a un superflu ; (48) car l’envie n’a jamais obtenu de domination sur l’ensemble du monde habitable, ni même sur ces grandes divisions de celui-ci, l’ensemble de l’Europe ou l’ensemble de l’Asie, mais elle se cache dans des trous comme un reptile venimeux, rampant dans de petits districts pour attaquer un homme individuel, ou une seule famille, ou, si elle est très violente et puissante, peut-être une ville ; mais elle n’attaque jamais un cercle plus large d’une nation entière ou d’un pays entier, surtout depuis que votre auguste famille a réellement commencé à régner sur tous les hommes dans toutes les parties du monde. (49) « Car ta maison a découvert et mis en lumière tout ce qui est bon, même au milieu des maux, et a banni tous les maux jusqu’aux extrémités de la terre, et au-delà de ses frontières jusqu’aux profondeurs du Tartare, et a ramené, des frontières les plus lointaines de la terre et de la mer, ces choses profitables et bénéfiques qui étaient en quelque sorte bannies dans le monde habitable qui nous entoure ; et maintenant toutes ces choses sont confiées à ton pouvoir, pour être gouvernées par ton autorité. (50) « En conséquence, ayant été conduit par la nature à la barre suprême du monde, et ayant le gouvernement de tout placé dans ta main, tu dois guider le navire universel de toute l’humanité d’une manière sûre et salutaire, te réjouissant et ne te délectant de rien d’autre que de faire du bien à tes sujets ; (51) car différentes personnes ont des contributions différentes à accorder, que les individus offrent nécessairement dans leurs différentes villes. Mais le don le plus convenable qu’un dirigeant puisse faire est d’adopter de sages conseils à l’égard de ceux qui sont soumis à son autorité, d’exécuter des intentions qui ont été correctement formées, et de leur accorder de bonnes choses sans aucune limitation, avec une main et un esprit généreux, sauf celles qu’il peut être préférable de garder en réserve par une prescience prudente de l’incertitude de l’avenir.au moyen duquel tout pays bon et fertile, qu’il soit champêtre ou montagneux, est cultivé, et toute mer est naviguée sans danger par des navires marchands lourdement chargés, pour communiquer aux différents pays les productions utiles de chacun, par un désir naturel de participation et d’association, de sorte que chaque terre reçoit ce dont elle a besoin, et envoie en retour les bonnes choses dont elle a un superflu ; (48) car l’envie n’a jamais obtenu de domination sur l’ensemble du monde habitable, ni même sur ces grandes divisions de celui-ci, l’ensemble de l’Europe ou l’ensemble de l’Asie, mais elle se cache dans des trous comme un reptile venimeux, rampant dans de petits districts pour attaquer un homme individuel, ou une seule famille, ou, si elle est très violente et puissante, peut-être une ville ; mais elle n’attaque jamais un cercle plus large d’une nation entière ou d’un pays entier, surtout depuis que votre auguste famille a réellement commencé à régner sur tous les hommes dans toutes les parties du monde. (49) « Car ta maison a découvert et mis en lumière tout ce qui est bon, même au milieu des maux, et a banni tous les maux jusqu’aux extrémités de la terre, et au-delà de ses frontières jusqu’aux profondeurs du Tartare, et a ramené, des frontières les plus lointaines de la terre et de la mer, ces choses profitables et bénéfiques qui étaient en quelque sorte bannies dans le monde habitable qui nous entoure ; et maintenant toutes ces choses sont confiées à ton pouvoir, pour être gouvernées par ton autorité. (50) « En conséquence, ayant été conduit par la nature à la barre suprême du monde, et ayant le gouvernement de tout placé dans ta main, tu dois guider le navire universel de toute l’humanité d’une manière sûre et salutaire, te réjouissant et ne te délectant de rien d’autre que de faire du bien à tes sujets ; (51) car différentes personnes ont des contributions différentes à accorder, que les individus offrent nécessairement dans leurs différentes villes. Mais le don le plus convenable qu’un dirigeant puisse faire est d’adopter de sages conseils à l’égard de ceux qui sont soumis à son autorité, d’exécuter des intentions qui ont été correctement formées, et de leur accorder de bonnes choses sans aucune limitation, avec une main et un esprit généreux, sauf celles qu’il peut être préférable de garder en réserve par une prescience prudente de l’incertitude de l’avenir.au moyen duquel tout pays bon et fertile, qu’il soit champêtre ou montagneux, est cultivé, et toute mer est naviguée sans danger par des navires marchands lourdement chargés, pour communiquer aux différents pays les productions utiles de chacun, par un désir naturel de participation et d’association, de sorte que chaque terre reçoit ce dont elle a besoin, et envoie en retour les bonnes choses dont elle a un superflu ; (48) car l’envie n’a jamais obtenu de domination sur l’ensemble du monde habitable, ni même sur ces grandes divisions de celui-ci, l’ensemble de l’Europe ou l’ensemble de l’Asie, mais elle se cache dans des trous comme un reptile venimeux, rampant dans de petits districts pour attaquer un homme individuel, ou une seule famille, ou, si elle est très violente et puissante, peut-être une ville ; mais elle n’attaque jamais un cercle plus large d’une nation entière ou d’un pays entier, surtout depuis que votre auguste famille a réellement commencé à régner sur tous les hommes dans toutes les parties du monde. (49) « Car ta maison a découvert et mis en lumière tout ce qui est bon, même au milieu des maux, et a banni tous les maux jusqu’aux extrémités de la terre, et au-delà de ses frontières jusqu’aux profondeurs du Tartare, et a ramené, des frontières les plus lointaines de la terre et de la mer, ces choses profitables et bénéfiques qui étaient en quelque sorte bannies dans le monde habitable qui nous entoure ; et maintenant toutes ces choses sont confiées à ton pouvoir, pour être gouvernées par ton autorité. (50) « En conséquence, ayant été conduit par la nature à la barre suprême du monde, et ayant le gouvernement de tout placé dans ta main, tu dois guider le navire universel de toute l’humanité d’une manière sûre et salutaire, te réjouissant et ne te délectant de rien d’autre que de faire du bien à tes sujets ; (51) car différentes personnes ont des contributions différentes à accorder, que les individus offrent nécessairement dans leurs différentes villes. Mais le don le plus convenable qu’un dirigeant puisse faire est d’adopter de sages conseils à l’égard de ceux qui sont soumis à son autorité, d’exécuter des intentions qui ont été correctement formées, et de leur accorder de bonnes choses sans aucune limitation, avec une main et un esprit généreux, sauf celles qu’il peut être préférable de garder en réserve par une prescience prudente de l’incertitude de l’avenir.et envoie en retour les biens dont elle a un superflu ; (48) car l’envie n’a jamais obtenu de domination sur l’ensemble du monde habitable, ni même sur ces grandes divisions de celui-ci, l’ensemble de l’Europe ou l’ensemble de l’Asie, mais elle se cache dans des trous comme un reptile venimeux, rampant dans de petits districts pour attaquer un homme individuel, ou une seule famille, ou, si elle est très violente et puissante, peut-être une ville ; mais elle n’attaque jamais un cercle plus large d’une nation entière ou d’un pays entier, surtout depuis que votre auguste famille a réellement commencé à régner sur tous les hommes dans toutes les parties du monde. (49) « Car ta maison a découvert et mis en lumière tout ce qui est bon, même au milieu des maux, et a banni tous les maux jusqu’aux extrémités de la terre, et au-delà de ses frontières jusqu’aux profondeurs du Tartare, et a ramené, des frontières les plus lointaines de la terre et de la mer, ces choses profitables et bénéfiques qui étaient en quelque sorte bannies dans le monde habitable qui nous entoure ; et maintenant toutes ces choses sont confiées à ton pouvoir, pour être gouvernées par ton autorité. (50) « En conséquence, ayant été conduit par la nature à la barre suprême du monde, et ayant le gouvernement de tout placé dans ta main, tu dois guider le navire universel de toute l’humanité d’une manière sûre et salutaire, te réjouissant et ne te délectant de rien d’autre que de faire du bien à tes sujets ; (51) car différentes personnes ont des contributions différentes à accorder, que les individus offrent nécessairement dans leurs différentes villes. Mais le don le plus convenable qu’un dirigeant puisse faire est d’adopter de sages conseils à l’égard de ceux qui sont soumis à son autorité, d’exécuter des intentions qui ont été correctement formées, et de leur accorder de bonnes choses sans aucune limitation, avec une main et un esprit généreux, sauf celles qu’il peut être préférable de garder en réserve par une prescience prudente de l’incertitude de l’avenir.et envoie en retour les biens dont elle a un superflu ; (48) car l’envie n’a jamais obtenu de domination sur l’ensemble du monde habitable, ni même sur ces grandes divisions de celui-ci, l’ensemble de l’Europe ou l’ensemble de l’Asie, mais elle se cache dans des trous comme un reptile venimeux, rampant dans de petits districts pour attaquer un homme individuel, ou une seule famille, ou, si elle est très violente et puissante, peut-être une ville ; mais elle n’attaque jamais un cercle plus large d’une nation entière ou d’un pays entier, surtout depuis que votre auguste famille a réellement commencé à régner sur tous les hommes dans toutes les parties du monde. (49) « Car ta maison a découvert et mis en lumière tout ce qui est bon, même au milieu des maux, et a banni tous les maux jusqu’aux extrémités de la terre, et au-delà de ses frontières jusqu’aux profondeurs du Tartare, et a ramené, des frontières les plus lointaines de la terre et de la mer, ces choses profitables et bénéfiques qui étaient en quelque sorte bannies dans le monde habitable qui nous entoure ; et maintenant toutes ces choses sont confiées à ton pouvoir, pour être gouvernées par ton autorité. (50) « En conséquence, ayant été conduit par la nature à la barre suprême du monde, et ayant le gouvernement de tout placé dans ta main, tu dois guider le navire universel de toute l’humanité d’une manière sûre et salutaire, te réjouissant et ne te délectant de rien d’autre que de faire du bien à tes sujets ; (51) car différentes personnes ont des contributions différentes à accorder, que les individus offrent nécessairement dans leurs différentes villes. Mais le don le plus convenable qu’un dirigeant puisse faire est d’adopter de sages conseils à l’égard de ceux qui sont soumis à son autorité, d’exécuter des intentions qui ont été correctement formées, et de leur accorder de bonnes choses sans aucune limitation, avec une main et un esprit généreux, sauf celles qu’il peut être préférable de garder en réserve par une prescience prudente de l’incertitude de l’avenir.Ces choses profitables et bénéfiques qui étaient en quelque sorte bannies dans le monde habitable qui nous entoure ; et maintenant toutes ces choses sont confiées à votre pouvoir, pour être gouvernées par votre autorité. (50) « Ainsi, ayant été naturellement conduit à la barre suprême du monde, et ayant le gouvernement de toute chose placé entre vos mains, vous devez conduire le navire universel de toute l’humanité d’une manière sûre et salutaire, ne vous réjouissant et ne vous réjouissant de rien d’autre que de faire du bien à vos sujets ; (51) car différents peuples ont des contributions différentes à accorder, que chacun offre nécessairement dans ses différentes villes. Mais le don le plus approprié pour un dirigeant est d’adopter de sages conseils à l’égard de ceux qui sont soumis à son autorité, d’exécuter des intentions bien formées et de leur accorder de bonnes choses sans aucune restriction, avec une main et un esprit généreux, sauf celles qu’il peut être préférable de garder en réserve par une prévoyance prudente de l’incertitude de l’avenir. »Ces choses profitables et bénéfiques qui étaient en quelque sorte bannies dans le monde habitable qui nous entoure ; et maintenant toutes ces choses sont confiées à votre pouvoir, pour être gouvernées par votre autorité. (50) « Ainsi, ayant été naturellement conduit à la barre suprême du monde, et ayant le gouvernement de toute chose placé entre vos mains, vous devez conduire le navire universel de toute l’humanité d’une manière sûre et salutaire, ne vous réjouissant et ne vous réjouissant de rien d’autre que de faire du bien à vos sujets ; (51) car différents peuples ont des contributions différentes à accorder, que chacun offre nécessairement dans ses différentes villes. Mais le don le plus approprié pour un dirigeant est d’adopter de sages conseils à l’égard de ceux qui sont soumis à son autorité, d’exécuter des intentions bien formées et de leur accorder de bonnes choses sans aucune restriction, avec une main et un esprit généreux, sauf celles qu’il peut être préférable de garder en réserve par une prévoyance prudente de l’incertitude de l’avenir. »
VIII. (52) Le malheureux homme ne cessait de se répéter des suggestions de ce genre dans l’espoir d’améliorer Gaius ; mais celui-ci, étant une personne querelleuse et querelleuse, tourna son esprit dans la direction opposée, comme s’il était exhorté à faire exactement le contraire, et il conçut un dégoût très déterminé pour son surveillant, au point de ne jamais le voir avec un visage joyeux ; et parfois, lorsqu’il l’apercevait de loin, il parlait ainsi à ceux qui étaient près de lui : (53) « Voici venir le maître de celui qui n’a plus le droit d’être considéré comme un élève ; voici venir le pédagogue de celui qui n’est plus un enfant, le surveillant de celui qui est plus sage que lui, l’homme qui pense qu’il convient que l’empereur obéisse à son sujet, qui se présente comme un homme profondément versé par l’expérience dans la science du gouvernement, et comme un maître de celle-ci, bien que de qui il ait appris les principes du gouvernement souverain, je l’ignore ; (54) car depuis que j’ai quitté mon berceau, j’ai eu dix mille instructeurs, pères, frères, oncles, cousins et grands-pères, jusqu’aux fondateurs de ma famille, en fait tous ceux qui me sont apparentés du côté de mon père ou de ma mère, qui avaient acquis le pouvoir absolu pour eux-mêmes, même sans tenir compte du fait que, par leur Étant les auteurs de mon être, ils avaient implanté en moi un certain degré de pouvoir royal et une certaine aptitude naturelle au gouvernement. (55) Car, de même que les similitudes du corps et de l’âme existent dans la forme, la position et les mouvements des hommes, et de même que les inclinations, les dispositions et les actions des hommes sont préservées dans une certaine mesure de similitude par les principes de descendance, de même est-il probable que ces mêmes principes devraient donner un aperçu de la similitude en ce qui concerne l’aptitude de chacun à gouverner. (56) Quelqu’un, alors, ignorant, oserait-il m’instruire, moi qui suis le contraire de l’ignorant ? Moi qui, même avant ma naissance, alors que j’étais encore dans le ventre de ma mère, fus façonné en empereur dans l’atelier de la nature ? Car comment serait-il possible à des personnes, qui n’étaient que des particuliers il y a peu de temps, de contempler comme elles le devraient les intentions d’une âme impériale ? Mais certaines personnes, dans leur audace éhontée, osent se présenter comme des interprètes et des perfectionneurs des principes du gouvernement, alors qu’en réalité elles ne devraient guère être inscrites parmi ceux qui ont une quelconque compréhension de la question. (57) Et tandis qu’il s’efforçait ainsi avec diligence de s’éloigner de Macro, il commença aussi à inventer des motifs faux mais plausibles et spécieux pour le blâmer et l’accuser ; car les natures passionnées et irritables, surtout lorsqu’elles appartiennent à des hommes puissants,sont très ingénieux à tisser des plausibilités. Or, les prétextes qu’il utilisait contre lui étaient de la nature suivante. (58) Il disait que Macro pensait ainsi : « Gaius est mon œuvre ; l’œuvre de Macro. Je suis plus véritablement, ou du moins non moins véritablement, son père que ses propres parents. Il aurait été détruit, maintes et maintes fois, par Tibère, assoiffé de son sang, sans moi et sans mon pouvoir de persuasion. De plus, lorsque Tibère fut mort, moi, qui avais sous mon commandement toute la force de l’armée, je le remis immédiatement dans la position qu’il occupait, lui apprenant que l’État avait certes subi la perte d’un homme, mais que l’autorité impériale demeurait inchangée, aussi entière que jamais. » (59) Et beaucoup ont ajouté foi à ses affirmations comme si elles étaient vraies, ignorant le caractère mensonger et rusé de ceux qui les parlaient ; car jusqu’ici le caractère malhonnête et machiavélique de son caractère n’était pas manifesté. Mais peu de jours après, le misérable homme fut mis à mort, avec sa femme, recevant le châtiment extrême en récompense de son extrême bienveillance envers son meurtrier. (60) Telle est la conséquence de faire des bienfaits aux ingrats ; car en retour des bienfaits qu’ils ont reçus, ils infligent les plus grandes blessures à ceux de qui ils les ont reçus. En conséquence, Macro, qui avait tout fait avec sincérité, avec le plus grand empressement et le plus grand zèle pour le bien de Gaïus, d’abord pour le sauver de la mort, puis pour lui-même succéder à l’autorité impériale, reçut en récompense le sort que j’ai mentionné. (61) Car on dit que le malheureux fut contraint de se tuer de sa propre main ; et sa femme aussi éprouva la même misère, même si elle avait été autrefois considérée comme étant dans les termes les plus intimes de familiarité avec Gaïus ; mais on dit qu’aucun des attraits de l’amour n’est stable et digne de confiance parce que c’est une passion qui engendre rapidement la satiété.Français : ” (59) Et beaucoup de gens ont ajouté foi à ses affirmations comme si elles étaient vraies, ignorant le caractère mensonger et rusé de ceux qui les parlaient ; car jusqu’ici le caractère malhonnête et machiavélique de son caractère n’était pas manifesté. Mais peu de jours après, le misérable homme fut mis à mort, avec sa femme, recevant le châtiment extrême en récompense de son extrême bienveillance envers son meurtrier. (60) Telle est la conséquence de faire des bienfaits aux ingrats ; car en retour des bienfaits qu’ils ont reçus, ils infligent les plus grandes blessures à ceux de qui ils les ont reçus. En conséquence, Macro, qui avait tout fait avec sincérité, avec le plus grand empressement et le plus grand zèle pour le bien de Gaïus, d’abord pour le sauver de la mort, puis pour qu’il puisse lui-même succéder à l’autorité impériale, reçut en récompense le sort que j’ai mentionné. (61) Car on dit que le malheureux fut contraint de se tuer de sa propre main ; et sa femme aussi éprouva la même misère, même si elle avait été autrefois considérée comme étant dans les termes les plus intimes de familiarité avec Gaïus ; mais on dit qu’aucun des attraits de l’amour n’est stable et digne de confiance parce que c’est une passion qui engendre rapidement la satiété.Français : ” (59) Et beaucoup de gens ont ajouté foi à ses affirmations comme si elles étaient vraies, ignorant le caractère mensonger et rusé de ceux qui les parlaient ; car jusqu’ici le caractère malhonnête et machiavélique de son caractère n’était pas manifesté. Mais peu de jours après, le misérable homme fut mis à mort, avec sa femme, recevant le châtiment extrême en récompense de son extrême bienveillance envers son meurtrier. (60) Telle est la conséquence de faire des bienfaits aux ingrats ; car en retour des bienfaits qu’ils ont reçus, ils infligent les plus grandes blessures à ceux de qui ils les ont reçus. En conséquence, Macro, qui avait tout fait avec sincérité, avec le plus grand empressement et le plus grand zèle pour le bien de Gaïus, d’abord pour le sauver de la mort, puis pour qu’il puisse lui-même succéder à l’autorité impériale, reçut en récompense le sort que j’ai mentionné. (61) Car on dit que le malheureux fut contraint de se tuer de sa propre main ; et sa femme aussi éprouva la même misère, même si elle avait été autrefois considérée comme étant dans les termes les plus intimes de familiarité avec Gaïus ; mais on dit qu’aucun des attraits de l’amour n’est stable et digne de confiance parce que c’est une passion qui engendre rapidement la satiété.
IX. (62) Mais après que Macro et toute sa maison eurent été sacrifiés, Gaïus commença alors à comploter une troisième trahison plus grave encore. Son beau-père était Marcus Silanus, un homme plein de sagesse et très illustre de naissance. Lui, après la mort prématurée de sa fille, était resté très attentif et affectueux envers Gaïus, lui témoignant toute l’attention imaginable, non pas tant comme un beau-père que comme un véritable père, et il espérait trouver Gaïus lui aussi une égale bienveillance, se transformant, selon les principes de l’égalité, de gendre en fils ; mais il nourrissait, sans le savoir, des opinions erronées et se trompait lui-même, (63) car il prononçait continuellement des discours affectueux, ne cachant rien qui puisse tendre à l’amélioration et au perfectionnement du caractère de Gaius, de sa manière de vivre et de son mode de gouvernement, parlant en toute liberté, et considérant sa propre noblesse de naissance et sa proximité par mariage comme des circonstances qui lui donnaient des motifs de grande familiarité et d’ouverture, car sa fille n’était morte que depuis très peu de temps, de sorte que les lois et les liens qui unissent de tels parents étaient à peine détruits, et on peut presque dire qu’ils tremblaient encore de vie, quelques reliques du souffle de vitalité étant encore restées, pour ainsi dire, et restant chaudes dans le corps. (64) Mais Gaïus, considérant toute admonestation comme une insulte, parce qu’il se croyait le plus sage et le plus vertueux de tous les hommes, et de plus le plus valeureux et le plus juste, haïssait tous ceux qui osaient l’instruire plus que ses ennemis déclarés. (65) C’est pourquoi, considérant Silanus comme un ennuyeux, qui ne voulait que réprimer l’impétuosité et la satisfaction de ses appétits, et abandonnant tout souvenir et tout respect pour sa défunte femme, il fit perfidement mourir son père, qui était aussi son propre beau-père.
X. (66) Et à ce moment-là, l’affaire commença à être largement évoquée à la suite des morts continuelles de tant d’hommes éminents, de sorte que ces choses commencèrent à être dites dans toutes les bouches comme une infamie et une méchanceté intolérables ; non pas ouvertement, certes, par peur, mais doucement et à voix basse, à voix basse ; (67) et puis de nouveau, par un changement soudain (car la multitude est très instable en tout, en intentions, en paroles et en actions), les hommes, ne croyant pas qu’un homme qui, peu de temps auparavant, était miséricordieux et humain, ait pu changer si complètement, car Gaïus avait été considéré comme affable, sociable et amical, commencèrent à lui chercher des excuses, et après quelques recherches, ils en trouvèrent, disant à propos de son cousin et cohéritier dans le royaume des choses telles que celles-ci : (68) « La loi immuable de la nature a ordonné qu’il n’y ait pas de partenariat dans le pouvoir souverain, et elle a établi par ses propres principes immuables ce que cet homme a inévitablement dû souffrir des mains de son cohéritier plus puissant. Le plus puissant a châtié l’autre. Ce n’est pas un meurtre. Peut-être, en effet, la mise à mort de ce jeune homme a-t-elle été faite providentiellement pour le bien de l’humanité tout entière. race, car si une partie avait été assignée comme sujets à l’un, et une autre partie à l’autre, il y aurait eu des troubles et de la confusion, et une guerre civile et étrangère. Et quoi de mieux que la paix ? Et la paix est causée par un bon gouvernement basé sur des principes sains. Et aucun gouvernement ne peut être bon s’il n’est exempt de toute dispute et de toute dispute, et alors tout le reste est réglé par lui. (69) Et en référence au cas de Macro, ils disaient : « Cet homme était enflé d’orgueil à un degré immodéré ; il n’avait aucune idée de cette grande leçon de Delphes : « Connais-toi toi-même ». Et ils disent que la connaissance est la cause du bonheur, et que l’ignorance est la mère du malheur. Qu’a-t-il pu lui prendre d’opérer un tel changement dans leurs positions respectives au point de s’élever, lui qui était sujet, au rang de gouverneur, et de rétrograder Gaïus, qui était l’empereur, à la place de sujet ? Car il appartient à un souverain de commander, et c’est ce que faisait Macro ; mais il appartient à un sujet d’obéir, et c’est à cela qu’il considérait que Gaïus devait se soumettre. (70) Car ces hommes inconsidérés, sans se donner la peine de rechercher la vérité, appelaient les recommandations de Macro des commandements, et appelaient celui qui donnait des conseils un gouverneur, par ignorance et insensibilité, ou bien par flatterie, supprimant la vérité et donnant une fausse couleur à la nature des noms et des choses. (71) Et à propos de Silanus, ils disaient :Silanus était un homme des plus ridicules lorsqu’il s’imagina qu’un beau-père aurait autant d’influence sur son gendre qu’un père véritable sur son fils. Pourtant, même les pères véritables, même ceux qui occupent une position privée, se soumettent à leurs fils lorsqu’ils occupent de grandes fonctions et des postes de haute autorité, se contentant de la seconde place. Mais cet homme insensé, même lorsqu’il n’était plus son beau-père, continuait à revendiquer des privilèges qui ne lui appartenaient pas, sans se rendre compte qu’avec la mort de sa fille, le lien né du mariage de Gaïus avec elle avait également disparu. (72) Car les mariages mixtes sont les liens qui unissent des familles sans parenté, transformant l’aliénation en un lien étroit. Mais lorsque ce lien est rompu, l’union l’est également, surtout lorsqu’elle est rompue par une circonstance irrémédiable, à savoir la mort de la femme donnée en mariage à une autre famille. (73) De telles conversations eurent lieu dans chaque compagnie, les orateurs étant entièrement influencés par leur désir que l’empereur ne paraisse pas cruel ; car comme ils avaient espéré qu’une telle humanité et une telle douceur étaient installées dans l’âme de Gaïus qui n’avaient existé chez aucun des empereurs précédents, ils pensaient que ce serait une chose des plus étrange s’il faisait maintenant un changement si grand et si soudain vers une disposition entièrement contraire.ils pensaient que ce serait une chose très étrange s’il opérait maintenant un changement aussi grand et aussi soudain vers une disposition entièrement contraire.ils pensaient que ce serait une chose très étrange s’il opérait maintenant un changement aussi grand et aussi soudain vers une disposition entièrement contraire.
XI. (74) Ayant donc entièrement accompli les trois entreprises ci-dessus mentionnées, en ce qui concerne les trois divisions les plus importantes, deux d’entre elles appartenant au pays, l’une à la classe des conseillers et l’autre aux chevaliers, et la troisième affectant ses propres relations, et considérant que maintenant qu’il avait ainsi abattu le plus puissant et le plus puissant de ses ennemis, il devait avoir frappé tous les autres avec la plus grande terreur, alarmant les conseillers par la mort de Silanus (75) (car il n’était inférieur à personne au sénat), et les chevaliers par l’exécution de Macro (car lui, comme le chef d’un chœur, avait longtemps été considéré comme le tout premier homme des chevaliers pour la réputation et la gloire), et tous ses parents par le meurtre de son cousin et cohéritier du royaume, il ne choisit plus de rester enchaîné par les limites ordinaires de la nature humaine, mais aspirait à s’élever au-dessus d’elles et désirait être considéré comme un dieu. (76) Et au début de ce désir insensé, ils disent qu’il fut influencé par un raisonnement tel que le suivant : car, comme les gardiens des troupeaux des autres animaux, à savoir les vachers, les chevriers et les bergers, ne sont ni des bœufs, ni des chèvres, ni des moutons, mais des hommes qui ont reçu une part plus excellente et une formation d’esprit et de corps plus admirable ; de même, dit-il, il convient que moi, qui suis le chef du plus excellent de tous les troupeaux, à savoir la race humaine, je sois considéré comme un être d’une nature supérieure, et non seulement humain, mais comme quelqu’un qui a reçu une part plus grande et plus sainte. (77) En conséquence, s’étant imprimé cette idée dans son esprit, comme un homme vain et insensé qu’il était, il portait en lui une fable et une invention fallacieuses comme si c’était une vérité des plus indéniables ; et après avoir une fois porté son audace et sa hardiesse à un tel point qu’il força la multitude à admettre sa déification la plus impie, il essaya de faire d’autres choses compatibles et conformes à celle-ci, et de cette manière il s’avança lentement jusqu’au point le plus élevé, comme s’il montait des marches. (78) Car il commença d’abord à se comparer à ces êtres qu’on appelle des demi-dieux, tels que Bacchus, Hercule et les jumeaux de Lacédémone, tournant en ridicule Trophonius, Amphiaraos, Amphilochus et d’autres du même genre, avec tous leurs oracles et leurs cérémonies secrètes, en comparaison de sa propre puissance. (79) En outre, comme un acteur au théâtre, il portait continuellement des vêtements différents à différents moments, prenant tantôt une peau de lion, tantôt une massue, toutes deux dorées, étant ensuite habillé en Hercule ; à un autre moment, il portait un chapeau de feutre sur la tête,(80) Et il se considérait comme étant à cet égard supérieur à tous ces êtres, car chacun d’eux, tout en ayant ses propres honneurs particuliers, n’avait aucun droit à ceux qui appartenaient aux autres, mais lui, dans son ambition envieuse, s’appropriait tous les honneurs de tout le corps des demi-dieux à la fois, ou devrais-je plutôt dire, s’appropriait les demi-dieux eux-mêmes ; ne se transformant pas en Géryon à trois corps, de manière à attirer tous les spectateurs par la multitude de ses corps ; mais, quelle était la chose la plus extraordinaire de toutes, changer et transformer l’essence d’un corps en toutes les variétés de formes et de figures, comme le Protée égyptien, qu’Homère a représenté comme étant susceptible de toutes les variétés de transformations, en tous les éléments, et en les animaux et les plantes, qui appartiennent aux différents Éléments.[5] (81) Et pourtant, ô Gaïus ! as-tu cru avoir besoin d’honneurs fallacieux, tels que les temples et les statues des êtres mentionnés ci-dessus en sont souvent remplis ? Tu aurais plutôt dû imiter leurs vertus. Hercule a purifié la terre et la mer, accomplissant des travaux de la plus grande importance possible et du plus grand bien à toute l’humanité, afin d’éradiquer tout ce qui était nuisible et destiné à nuire à la nature de chacun des éléments. (82) Bacchus rendit la vigne cultivable et en tira une boisson des plus délicieuses, qui est en même temps des plus bénéfiques aux âmes et aux corps des hommes, conduisant les premiers à la gaieté, travaillant en eux l’oubli des maux et l’espoir des bénédictions, et rendant ces derniers plus sains, vigoureux, actifs et souples. (83) Et individuellement, elle rend chaque homme meilleur et transforme les familles et les foyers populeux, les conduisant d’une vie sordide et laborieuse de vexation à un cours de détente et de bonheur joyeux, et causant à chaque ville de la terre, tant grecque que barbare, des festivités incessantes, de la gaieté, des divertissements et des réjouissances ; car de toutes ces choses le bon vin est la cause. (84) De plus, il est dit que les fils jumeaux de Jupiter, Castor et Pollux, participent à l’immortalité. Car, puisque l’un était mortel et l’autre immortel, celui à qui avait été attribuée la part la plus excellente ne choisit pas de se comporter de manière égoïste, mais plutôt de montrer sa bienveillance et son affection envers son frère ; (85) pour avoir acquis l’idée que l’éternité ne finissait jamais, et considérant qu’il devait vivre éternellement, et que son frère devait être mort éternellement,et qu’en conjonction avec sa propre immortalité il devrait également endurer une douleur éternelle à cause de son frère, il a conçu et mis en œuvre un système de contrepoids des plus merveilleux, mêlant la mortalité à lui-même et l’immortalité à son frère, et il a ainsi modifié l’inégalité, qui est le commencement de toute injustice, par l’égalité, qui est la source de la justice.
XII. (86) Tous ces êtres, ô Gaïus ! étaient admirés pour les bienfaits qu’ils avaient conférés à l’humanité, et ils le sont encore aujourd’hui, et ils étaient à juste titre considérés dignes de vénération et des plus grands honneurs. Mais, allez, dites-nous vous-même de quel exploit vous enorgueillissez-vous et vous vantez-vous d’être le moins du monde semblables à leurs actions ? (87) Avez-vous imité les fils jumeaux de Jupiter dans leur affection fraternelle, pour que je puisse commencer par ce point ? N’avez-vous pas plutôt, ô homme au cœur dur et le plus impitoyable des hommes ! massacré inhumainement votre frère, cohéritier du royaume avec vous, avant même qu’il ait atteint la pleine vigueur de l’âge adulte, alors qu’il était encore dans sa prime jeunesse ? N’avez-vous pas ensuite banni vos sœurs, de peur qu’elles ne vous fassent, elles aussi, craindre la privation et la perte de votre pouvoir impérial ? (88) Avez-vous imité Bacchus en quelque manière ? Avez-vous été l’inventeur de nouveaux bienfaits pour l’humanité ? Avez-vous rempli de joie le monde entier comme lui ? L’Asie et l’Europe sont-elles toutes insuffisantes pour contenir les dons que vous avez prodigués à l’humanité ? (89) Sans doute, tu as inventé de nouveaux arts et de nouvelles sciences, comme un fléau et un meurtrier commun de ton espèce, par lesquels tu as changé toutes les choses agréables et acceptables en vexation et en tristesse, et tu as rendu la vie misérable et intolérable à tous les hommes partout, t’appropriant à toi-même dans ton intolérable et insatiable avidité toutes les bonnes et belles choses qui appartenaient à tous les autres, que ce soit de l’est ou de n’importe quel autre pays de l’univers, emportant tout du sud, tout du nord, et en retour donnant et déversant sur ceux que tu avais pillés toutes sortes de choses nuisibles et nuisibles de ton propre esprit amer, tout ce qui est toujours engendré dans des dispositions cruelles, destructrices et envenimées ; ce sont les raisons pour lesquelles tu nous es apparu comme un nouveau Bacchus. (90) Mais je suppose que tu as imité Hercule dans tes travaux infatigables et tes incessantes démonstrations de valeur et de vertu ; toi, ô le plus misérable des hommes ! ayant rempli chaque continent et chaque île de bonnes lois, de principes de justice, de richesse, de confort, de prospérité et d’abondance d’autres bienfaits, toi, misérable homme, plein de toute lâcheté et de toute iniquité, qui as vidé chaque ville de tout ce qui peut conduire à la stabilité et à la prospérité, et qui les as remplies de tout ce qui conduit au trouble et à la confusion, à la misère et à la désolation les plus totales. (91) Dis-moi donc, ô Gaïus ! Est-ce que toi, après avoir apporté toutes ces contributions à la destruction universelle, est-ce que tu, dis-je,Chercher à acquérir l’immortalité afin de rendre les calamités que vous avez infligées à l’humanité non pas de courte durée, mais impérissables et éternelles ? Mais je pense, au contraire, que même si vous aviez auparavant paru un dieu, vous auriez incontestablement été transformé, à cause de vos mauvaises pratiques, en une nature ordinaire, semblable à celle des mortels ordinaires et périssables ; car si les vertus peuvent rendre leurs possesseurs immortels, alors, sans aucun doute, les vices peuvent les rendre mortels. (92) N’inscrivez donc pas votre nom à côté de celui des fils jumeaux de Jupiter, ces divinités les plus affectueuses, vous qui avez été le meurtrier et le destructeur de vos frères, et ne prétendez pas partager les honneurs d’Hercule ou de Bacchus, qui ont fait du bien à la vie humaine. Vous avez été le destructeur et le destructeur des bons effets qu’ils ont produits.
XIII. (93) Mais la folie et la frénésie auxquelles il céda étaient si absurdes et si complètement insensées, qu’il alla même au-delà des demi-dieux, et s’éleva jusqu’à envahir la vénération et le culte rendus à ceux qui sont considérés comme plus grands qu’eux, comme les divinités suprêmes du monde, Mercure, Apollon et Mars. (94) Et tout d’abord, il se revêtit du caducée, des sandales et du manteau de Mercure, montrant une régularité dans son désordre, une cohérence dans sa confusion et un raisonnement dans sa folie. (95) Ensuite, quand il le jugea bon, il déposa ces ornements et se métamorphosa en Apollon, couronnant sa tête de guirlandes en forme de rayons, tenant un arc et des flèches dans sa main gauche et offrant des grâces dans sa droite, comme s’il lui convenait de prodiguer des bénédictions à tous les hommes de son stock disponible et de déployer le meilleur arrangement possible à sa main droite, mais de contracter les châtiments qu’il avait le pouvoir d’infliger et de leur attribuer un espace plus restreint à sa gauche. (96) Et immédiatement il y eut des chœurs établis, qui avaient été soigneusement entraînés, chantant des hymnes à son honneur, le même qui, peu de temps auparavant, l’avait appelé Bacchus, et Evius, et Lyaeus, et avait chanté des hymnes bachiques en son honneur lorsqu’il avait pris le déguisement de Bacchus. (97) Très souvent aussi, il se revêtait d’une cuirasse et marchait l’épée à la main, un casque sur la tête et un bouclier sur le bras gauche, se faisant appeler Mars, et de chaque côté de lui marchaient avec lui les serviteurs de ce nouveau et inconnu Mars, une troupe de meurtriers et de bourreaux qui lui avaient déjà rendu toutes sortes de mauvais services lorsqu’il était enragé et assoiffé de sang humain ; (98) et alors, quand les hommes virent cela, ils furent étonnés et terrifiés par ce spectacle merveilleux, et ils se demandèrent comment un homme qui faisait exactement le contraire de ce que faisaient ces êtres auxquels il prétendait être égal en honneur, ne choisissait pas d’imiter leurs vertus, mais prenait le caractère extérieur de chacun avec la conduite la plus abominable. Et pourtant, tous ces ornements et décorations qui leur appartenaient étaient attachés à ses statues et images, qui indiquaient par des symboles les bienfaits que les êtres ainsi honorés confèrent à l’humanité. (99) Mercure, par exemple, a besoin d’ailes attachées à ses chevilles. Pourquoi ? N’est-ce pas parce qu’il lui incombe d’être l’interprète et le déclarant de la volonté des dieux (d’où, d’ailleurs, son nom grec d’Hermès[6]), annonçant la bonne nouvelle à l’humanité (car non seulement aucun dieu, mais aucun homme sensé ne deviendra jamais le messager du mal),et il est donc nécessaire qu’il soit extrêmement rapide, et presque ailé, à cause de la rapidité sans hésitation avec laquelle il exige que l’on procède. Car il est juste que les bonnes nouvelles soient annoncées avec une grande promptitude, tout comme les mauvaises nouvelles doivent être apportées lentement, à moins que quelqu’un ne préfère dire qu’elles doivent être entièrement étouffées dans le silence. (100) De plus, il prend avec lui son caducée ou sa baguette de héraut, en signe de réconciliation et de paix, car les guerres reçoivent leurs répits et leurs fins au moyen de hérauts, qui rétablissent la paix ; et les guerres qui n’ont pas de hérauts pour les terminer causent des calamités sans fin aux deux parties, tant à ceux qui envahissent leurs voisins qu’à ceux qui s’efforcent de repousser l’invasion. (101) Mais dans quel but Gaïus a-t-il revêtu les sandales ailées de Mercure ? Était-ce pour répandre avec force, rapidité et fracas cette triste et funeste nouvelle qu’il aurait mieux fallu enfouir dans le silence, en propageant sa voix partout avec une célérité incessante ? Et pourtant, quel besoin avait-il d’une telle rapidité ? Car, même immobile, il déversait d’indicibles maux sur maux, comme d’une source intarissable, les déversant sur chaque partie du monde habitable. (102) Et à quoi lui servait la baguette du héraut, lui qui n’a jamais rien dit ni fait qui ait jamais rien fait qui ait trait à la paix, mais qui a plutôt rempli de guerres civiles chaque maison et chaque ville de la Grèce et des pays barbares ? Qu’il abandonne donc, lui, imposteur qu’il est, le nom de Mercure, car en l’usurpant, il ne fait que profaner un nom qui ne lui appartient pas.Portant sa voix partout avec une célérité incessante ? Et pourtant, quel besoin avait-il d’une telle rapidité ? Car, même immobile, il déversait d’indicibles maux sur maux, comme d’une source intarissable, les faisant pleuvoir sur chaque partie du monde habitable. (102) Et à quoi lui servait la baguette du héraut, lui qui n’a jamais rien dit ni fait qui ait jamais rien fait qui ait trait à la paix, mais qui au contraire a rempli de guerres civiles chaque maison et chaque ville de la Grèce et des pays barbares ? Qu’il abandonne donc, lui, imposteur qu’il est, le nom de Mercure, car en l’usurpant, il ne fait que profaner un nom qui ne lui appartient pas.Portant sa voix partout avec une célérité incessante ? Et pourtant, quel besoin avait-il d’une telle rapidité ? Car, même immobile, il déversait d’indicibles maux sur maux, comme d’une source intarissable, les faisant pleuvoir sur chaque partie du monde habitable. (102) Et à quoi lui servait la baguette du héraut, lui qui n’a jamais rien dit ni fait qui ait jamais rien fait qui ait trait à la paix, mais qui au contraire a rempli de guerres civiles chaque maison et chaque ville de la Grèce et des pays barbares ? Qu’il abandonne donc, lui, imposteur qu’il est, le nom de Mercure, car en l’usurpant, il ne fait que profaner un nom qui ne lui appartient pas.
XIV. (103) De tous les attributs d’Apollon, lequel lui ressemble le moins du monde ? Il porte une couronne rayonnante, l’artiste qui l’a réalisée ayant admirablement représenté les rayons du soleil. Mais comment le soleil, ou même une lumière quelconque, pourrait-il lui être agréable, et non plutôt la nuit, ou quoi que ce soit d’autre, s’il existe une obscurité plus profonde, ou même plus sombre que l’obscurité elle-même, pour l’accomplissement de ses actions iniques ? Car les bonnes actions requièrent l’éclat du midi pour se manifester, tandis que les actions honteuses, comme on dit, conviennent aux profondeurs du Tartare, où elles devraient être plongées pour être dissimulées à la vue, comme il convient. (104) Qu’il transpose aussi les choses qu’il porte dans chacune de ses mains, et ne souille pas la disposition appropriée, car qu’il porte ses flèches et son arc dans sa main droite, car il sait comment avec un bon objectif tirer et percer hommes et femmes, et familles entières, et villes populeuses, jusqu’à leur complète destruction. (105) Et qu’il jette immédiatement toutes ses grâces ou qu’il les garde à l’ombre dans sa main gauche, car il a défiguré leur beauté, dirigeant tous ses yeux et excitant tous ses désirs vers de vastes propriétés, afin de les piller d’une manière inique, en conséquence de quoi leurs propriétaires ont été assassinés, se trouvant malheureux à cause de leur bonne fortune. (106) Mais sans doute, avec une grande félicité, il a donné une nouvelle représentation de l’habileté médicale d’Apollon, car ce dieu était l’inventeur de médicaments curatifs, [7] afin de rendre la santé aux hommes, pensant devoir lui-même guérir les maladies qui étaient infligées par d’autres, en raison de l’excès de douceur et de douceur de sa propre nature et de ses habitudes, (107) mais cet homme, au contraire, charge ceux qui sont en bonne santé de maladies, et inflige des mutilations à ceux qui sont sains, et en bref visite les vivants avec la mort la plus cruelle, causée par la main de l’homme avant le moment de leur mort naturelle, préparant tous les engins de destruction imaginables en abondance, au moyen desquels, s’il n’avait pas été lui-même mis à mort auparavant conformément à la justice, tout ce qui est glorieux ou respectable dans chaque ville aurait été détruit depuis longtemps. (108) Car ses desseins étaient préparés contre tous ceux qui détenaient le pouvoir et tous ceux qui possédaient des richesses, et particulièrement contre ceux de Rome et ceux du reste de l’Italie, par lesquels de telles quantités d’or et d’argent avaient été amassées que même si toutes les richesses de tout le reste du monde habitable avaient été rassemblées de ses frontières les plus éloignées,On aurait trouvé que le montant était bien inférieur. C’est pourquoi il commença, lui, cet ennemi des citoyens, ce dévoreur du peuple, cette peste, ce mal destructeur, à bannir de son pays toutes les graines de paix, comme si(109) car Apollon est dit avoir été non seulement un médecin mais aussi un excellent prophète, par ses prédictions oraculaires annonçant ce qui était susceptible de conduire à l’avantage de l’humanité, afin que personne, étant éclipsé par l’incertitude, allant sans voir son chemin devant lui comme un aveugle, ne puisse tomber précipitamment dans des maux inattendus comme s’ils étaient les plus grands bienfaits ; mais que les hommes ayant acquis au préalable une connaissance de l’avenir comme s’il était réellement présent, et le regardant avec l’œil de leur esprit, puissent se prémunir contre les maux futurs tout comme ils peuvent voir les maux réellement devant eux avec l’œil du corps, et de cette façon se prémunir contre tout désastre irrémédiable. (110) Est-il convenable de comparer maintenant à ces oracles d’Apollon l’avertissement funeste de Gaïus, par lequel la pauvreté, le déshonneur, le bannissement et la mort furent annoncés prématurément à tous ceux qui détenaient le pouvoir et l’autorité dans n’importe quelle partie du monde ? Quel lien, quelle ressemblance y avait-il entre lui et Apollon, puisqu’il ne prêtait aucune attention à aucun lien de parenté ou d’amitié ? Qu’il cesse donc, ce prétendu Apollon, d’imiter ce véritable guérisseur des hommes, car la forme de Dieu n’est pas une chose qui puisse être imitée par un inférieur, comme la bonne monnaie l’est par la mauvaise.
XV. (111) On peut s’attendre à tout, sauf à ce qu’un homme doté d’un tel corps et d’une telle âme, tous deux efféminés et abattus, puisse jamais être rendu semblable à la vigueur de Mars dans l’un ou l’autre de ces points ; mais cet homme, tel un mime se transformant sur scène, revêtant toutes sortes de masques les uns après les autres, cherchait à tromper les spectateurs par une série d’apparences fictives. (112) Allons donc, qu’il soit soumis à un examen concernant tous les détails de son âme et de son corps, en raison de sa totale dissemblance avec la divinité susmentionnée dans toutes les positions et dans tous les mouvements. N’était-il pas totalement différent de Mars, non seulement quant à son apparence célébrée dans la fable, mais quant à ses qualités naturelles ? Mars, qui est doté d’une valeur prééminente, que nous savons être une puissance calculée pour détourner le mal, pour être l’assistant et l’allié de tous ceux qui sont injustement opprimés, comme en effet son nom même le montre, (113) car il me semble être appelé Mars à cause de son aide, [8] qui est la même chose qu’assister, étant en tant que tel le dieu qui est capable de mettre fin aux guerres et de provoquer la paix, dont cette représentation de lui était l’ennemie, étant le camarade de guerres, et l’homme qui a changé la paix et la stabilité en désordre et en confusion.
XVI. (114) N’avons-nous donc pas appris de tous ces exemples que Gaïus ne doit être comparé à aucun dieu, ni même à aucun demi-dieu, puisqu’il n’a ni la même nature, ni la même essence, ni même les mêmes vœux et intentions qu’aucun d’eux ; mais l’appétit, tel qu’il semble, est une chose aveugle, et surtout lorsqu’il s’approprie la vaine gloire et l’ambition en conjonction avec le plus grand pouvoir, par lequel nous qui étions auparavant malheureux sommes complètement détruits, (115) car il considérait les Juifs avec une suspicion toute particulière, comme s’ils étaient les seules personnes qui nourrissaient des désirs opposés aux siens, et qui avaient été instruits d’une certaine manière dès leurs langes par leurs parents, leurs professeurs et leurs instructeurs, et même avant cela par leurs saintes lois, et aussi par leurs maximes et coutumes non écrites, à croire qu’il n’y avait qu’un seul Dieu, leur Père et le Créateur du monde ; (116) car tous les autres, tous les hommes, toutes les femmes, toutes les villes, toutes les nations, tous les pays et toutes les régions de la terre, j’aurais presque dit le monde habité tout entier, bien que gémissant sur ce qui se passait, le flattaient néanmoins, le dignifiaient outre mesure et contribuaient à accroître son orgueil et son arrogance ; et certains d’entre eux introduisirent même en Italie la coutume barbare de se prosterner en adoration devant lui, adultérant ainsi leurs sentiments natifs de liberté romaine. (117) Mais la seule nation des Juifs, étant exceptée de ces actions, fut soupçonnée par lui de vouloir contrecarrer ses désirs, car elle avait l’habitude d’embrasser la mort volontaire comme une entrée vers l’immortalité, afin de ne permettre à aucune de ses coutumes nationales ou héréditaires d’être détruite, même si elle était de caractère le plus trivial, car, comme c’est le cas dans une maison, il arrive souvent que par l’enlèvement d’une petite partie, même les parties qui semblaient solidement établies s’effondrent, étant relâchées et amenées à la décomposition par l’enlèvement de cette seule chose, (118) mais dans ce cas, ce qui a été mis en mouvement n’était pas une bagatelle, mais une chose de la plus haute importance, à savoir, l’érection de la nature créée et périssable d’un homme, du moins en apparence, dans la nature incréée et impérissable de Dieu, ce que la nation a correctement jugé être la plus terrible de toutes les impiétés (car il aurait été plus facile de changer un dieu en homme, qu’un homme en Dieu), outre le fait qu’une telle action laisse entrer d’autres méchancetés, infidélités et ingratitudes énormes envers le Bienfaiteur du monde entier, qui par son propre pouvoir donne d’abondantes réserves de toutes sortes de bénédictions à chaque partie de l’univers.
XVII. (119) C’est pourquoi une guerre terrible et irréconciliable fut préparée contre notre nation, car quel mal plus terrible pour un esclave qu’un maître ennemi ? Et ses sujets sont les esclaves de l’empereur, même s’ils ne l’étaient pas de l’un des empereurs précédents, car ils gouvernaient avec douceur et conformément aux lois. Mais maintenant que Gaïus avait éradiqué de son âme tout sentiment d’humanité et admiré l’anarchie (car, se considérant comme la loi, il abrogeait toutes les lois des autres législateurs de chaque État et de chaque pays comme autant de vaines sentences), nous devions être considérés non seulement comme des esclaves, mais comme les esclaves les plus vils et les plus déshonorés, maintenant que notre souverain était devenu notre maître.
XVIII. (120) Et la multitude mélangée et promiscuité des Alexandrins s’apercevant de cela, nous attaqua, considérant cela comme une occasion très favorable pour le faire, et déploya toute l’arrogance qui couvait depuis longtemps, troublant tout et provoquant une confusion universelle, (121) car ils commencèrent à écraser notre peuple comme s’il avait été livré par l’empereur pour les misères les plus extrêmes et indéniables, ou comme s’il avait été soumis à la guerre, avec leur passion frénétique et la plus brutale, forçant leur chemin dans leurs maisons et chassant les propriétaires, avec leurs femmes et leurs enfants, qu’ils rendirent désolés et vides d’habitants. (122) Et, ne guettant plus la nuit et l’obscurité, comme de simples voleurs par crainte d’être découverts, ils les pillaient ouvertement de tous leurs meubles et trésors, les emportant en plein jour et exposant leur butin à tous ceux qu’ils rencontraient, comme s’ils l’avaient hérité ou l’avaient acheté à leurs propriétaires. Et si une multitude se réunissait pour partager un morceau de butin particulier, ils le partageaient au milieu de la place publique, l’injuriant et le tournant en ridicule aux yeux de ses véritables propriétaires. (123) Ces choses étaient en elles-mêmes terribles et pénibles ; comment pouvaient-elles en être autrement ? Français Il était certainement très misérable pour les hommes de devenir mendiants après avoir été riches, et d’être réduits soudainement d’un état d’abondance à un état d’indigence totale, sans avoir commis aucun mal, et d’être rendus sans abri et sans toit, chassés et expulsés de leurs propres maisons, de sorte qu’étant ainsi contraints de vivre en plein air jour et nuit, ils pouvaient être détruits par la chaleur brûlante du soleil ou par le froid de la nuit. (124) Pourtant, même ces maux étaient plus légers que ceux que je vais mentionner ; Car lorsque la populace eut rassemblé ces innombrables myriades d’hommes, de femmes et d’enfants, comme autant de troupeaux de moutons et de bœufs, de tous les quartiers de la ville, dans un espace très étroit comme dans un enclos, ils s’attendaient à trouver en quelques jours un tas de cadavres tous entassés les uns sur les autres, soit qu’ils aient péri de faim, faute de nourriture nécessaire, faute de s’être préparés avec tout le nécessaire, par prescience des maux qui les frappaient ainsi soudainement ; (125) soit qu’ils aient été écrasés et suffoqués faute d’espace suffisant pour respirer, tout l’air autour d’eux étant contaminé, et tout ce qu’il y avait de pouvoir vivifiant dans leur respiration étant coupé, ou, pour dire la vérité, complètement expulsé, par le souffle de ceux qui expiraient parmi eux. De ce fait, chaque individu étant enflammé,et d’une manière oppressée par une descente de fièvre sur lui, il inhala une haleine chaude et malsaine par ses narines et sa bouche, entassant, comme le dit le proverbe, feu sur feu ; (126) car la puissance qui réside dans les parties les plus intimes changea de nature et devint extrêmement ardente ; sur quoi, lorsque les brises extérieures, étant modérément fraîches, soufflent, tous les organes des puissances respiratoires fleurissent et sont dans un bon et sain état ; mais lorsque ces brises changent et deviennent chaudes, alors ces organes doivent nécessairement être dans un mauvais état, le feu s’ajoutant au feu.
XIX. (127) Ne pouvant plus supporter la misère du lieu où ils étaient enfermés, ils se ruèrent dans les lieux désolés du désert, sur le rivage et parmi les tombeaux, avides de retrouver un air pur et sans tache. Et si l’un d’eux avait été laissé auparavant dans les autres parties de la ville, ou s’il y en avait qui étaient venus des champs, ignorant les maux qui avaient frappé leurs compagnons, ils tombaient dans toutes sortes de malheurs, étant lapidés, blessés à coups de tuiles tranchantes, ou frappés sur les parties les plus mortelles du corps, et surtout sur la tête, avec des branches d’érable et de chêne, de manière à causer la mort. (128) Et quelques-uns de ces hommes, habitués à passer leur temps dans l’oisiveté et l’inaction, assis en rang, s’occupaient à surveiller ceux qui, comme je l’ai déjà dit, étaient ainsi regroupés et entassés dans un très petit espace, comme s’ils étaient une force qu’ils bloquaient, de peur que quelqu’un ne s’échappe secrètement sans qu’ils s’en aperçoivent. Et un grand nombre cherchaient à s’échapper par manque de choses nécessaires, négligeant leur propre sécurité, de peur que, s’ils restaient, tout le corps ne périsse de faim. Alors ces hommes, pensant qu’ils tenteraient de s’échapper, montaient une surveillance continuelle, et dès qu’ils en attrapaient un, ils le mettaient immédiatement à mort avec toutes les circonstances d’insulte et de cruauté. (129) Et il y avait une autre compagnie qui les guettait sur les quais de la rivière, pour attraper tous les Juifs qui arrivaient à ces endroits, et pour les piller de tout ce qu’ils apportaient pour les besoins du trafic ; car, s’introduisant de force dans leurs navires, ils sortaient la cargaison sous les yeux de ses propriétaires légitimes, puis, liant les mains des marchands derrière eux, ils les brûlaient vifs, prenant les gouvernails, les barres, les perches et les bancs sur lesquels les rameurs s’asseyaient, comme combustible. (130) Et ainsi ces hommes périrent d’une mort des plus misérables, brûlés vifs au milieu de la ville ; car parfois, faute d’autre bois, ils rassemblaient des tas de fagots, et les attachant, ils les jetaient sur les misérables victimes ; et eux, étant déjà à moitié brûlés, furent tués, plus par la fumée du bois vert que par les flammes, car les nouveaux fagots ne produisaient qu’une sorte de flamme inconsistante et fumeuse, et s’éteignirent bientôt, ne pouvant être réduits en cendres en raison de leur légèreté. (131) Et ils prirent beaucoup de ceux qui étaient encore en vie et les lièrent, et attachèrent leurs chevilles ensemble avec des lanières et des cordes, puis les traînèrent au milieu de la place du marché, sautant sur eux, et n’épargnant pas leurs cadavres même après qu’ils furent morts ; car, les déchirant membre par membre,et les piétinant, se comportant avec plus de brutalité et de férocité que les bêtes les plus sauvages, ils détruisirent tout semblant d’humanité autour d’eux, de sorte qu’il ne resta même pas un fragment d’eux auquel les rites funéraires pouvaient être accordés.
XX. (132) Mais comme le gouverneur du pays, qui aurait pu, s’il l’avait voulu, réprimer la violence de la multitude en une seule heure, a feint de ne pas voir ce qu’il a vu, et de ne pas entendre ce qu’il a entendu, mais a permis à la foule de poursuivre la guerre contre notre peuple sans aucune retenue, et a jeté notre ancien état de tranquillité dans la confusion, la population étant encore plus excitée, a procédé à des desseins et à des trahisons encore plus éhontés et plus audacieux, et, déployant de très nombreuses compagnies, a abattu quelques-unes des synagogues (et il y en a un grand nombre dans chaque quartier de la ville), et ils ont rasé certaines jusqu’aux fondations, et dans certaines ils ont jeté le feu et les ont brûlées, dans leur folie et leur frénésie insensées, sans se soucier des maisons voisines ; car il n’y a rien de plus rapide que le feu, quand il s’empare du combustible. (133) J’omets de mentionner les ornements en l’honneur de l’empereur, qui furent détruits et brûlés avec ces synagogues, tels que les boucliers dorés, les couronnes dorées, les piliers et les inscriptions, à cause desquels ils auraient même dû s’abstenir et épargner le reste ; mais ils étaient pleins de confiance, d’autant qu’ils ne craignaient aucun châtiment de la part de Gaïus, car ils savaient bien qu’il nourrissait une haine indescriptible contre les Juifs, de sorte que leur opinion était que personne ne pouvait lui rendre un service plus agréable qu’en infligeant toutes sortes de torts à la nation qu’il haïssait ; (134) et, comme ils voulaient s’attirer ses faveurs par une nouvelle sorte de flatterie, de manière à permettre, et à donner libre cours à l’avenir, à toutes sortes de mauvais traitements à notre égard sans jamais être appelés à rendre des comptes, que firent-ils ? Français Toutes les synagogues qu’ils ne purent détruire en les brûlant et en les rasant, parce qu’un grand nombre de Juifs vivaient en masse dense dans le voisinage, ils les endommagèrent et les défigurèrent d’une autre manière, en même temps qu’ils renversaient totalement leurs lois et leurs coutumes ; car ils érigèrent dans chacune d’elles des images de Gaïus, et dans la plus grande, la plus visible et la plus célèbre d’entre elles, ils érigèrent une statue d’airain de lui portée sur un char à quatre chevaux. (135) Et si excessive et impétueuse était la rapidité de leur zèle, que, comme ils n’avaient pas de char neuf pour quatre chevaux prêt, ils en sortirent un très vieux du gymnase, plein de poison, mutilé dans ses oreilles, et dans la partie arrière, et dans son piédestal, et en plusieurs autres points, et comme certains le disent, un qui avait déjà été dédié en l’honneur d’une femme, l’éminente Cléopâtre, qui était l’arrière-grand-mère de ce dernier.(136) Or, l’ampleur des accusations portées contre ceux qui avaient consacré ce char pour cette raison est notoire pour tous ; car qu’importait-il qu’il fût neuf et appartenît à une femme ? Ou qu’importait-il qu’il fût ancien et appartenît à un homme ? Et qu’importait-il, en somme, qu’il fût entièrement consacré au nom d’un autre ? N’était-il pas naturel que ceux qui offraient un tel char au nom de l’empereur fussent remplis d’une crainte prudente, de peur que quelqu’un ne les dénonce à notre empereur, qui prenait un soin particulier à ce que tout ce qui le concernait soit fait de la manière la plus digne possible ? (137) Mais ces hommes espéraient être loués avec extravagance et recevoir des avantages plus grands et plus visibles en récompense de leur conduite, en consacrant ainsi les synagogues à Gaïus comme de nouveaux terrains consacrés, non à cause de l’honneur qui lui était fait par cette démarche, mais parce qu’ils épuisaient ainsi tous les moyens possibles d’insulter et de nuire à notre nation. (138) Et on peut trouver des preuves irréfutables et notoires de cela. Car, en premier lieu, on peut les faire remonter à une dizaine de rois ou plus qui ont régné successivement, l’un après l’autre, pendant trois cents ans, et qui n’ont jamais fait ériger d’images ou de statues d’eux-mêmes dans nos synagogues, bien qu’il y ait eu beaucoup de leurs parents et parents qu’ils considéraient, enregistraient et appelaient des dieux. (139) Et que n’auraient-ils pas fait à l’égard de ceux qu’ils considéraient comme des hommes ? Un peuple qui considère les chiens, les loups, les lions, les crocodiles et de nombreuses autres bêtes, terrestres et aquatiques, et de nombreux oiseaux, comme des dieux, et qui érige en leur honneur des autels, des temples, des sanctuaires et des enceintes consacrées dans toute l’Égypte ?mais parce qu’ils ont ainsi épuisé tous les moyens possibles d’insulter et de nuire à notre nation. (138) Et l’on peut trouver des preuves indéniables et notoires de ce qui s’est passé. Car, en premier lieu, on peut les faire remonter à une dizaine de rois ou plus qui ont régné successivement pendant trois cents ans, et qui n’ont jamais fait ériger d’images ou de statues d’eux-mêmes dans nos synagogues, bien qu’il y ait eu beaucoup de leurs parents et de leurs proches qu’ils considéraient, enregistraient et appelaient des dieux. (139) Et que n’auraient-ils pas fait à l’égard de ceux qu’ils considéraient comme des hommes ? un peuple qui considère les chiens, les loups, les lions, les crocodiles et de nombreuses autres bêtes, terrestres et aquatiques, et de nombreux oiseaux, comme des dieux, et qui érige en leur honneur des autels, des temples, des sanctuaires et des enceintes consacrées dans toute l’Égypte ?mais parce qu’ils ont ainsi épuisé tous les moyens possibles d’insulter et de nuire à notre nation. (138) Et l’on peut trouver des preuves indéniables et notoires de ce qui s’est passé. Car, en premier lieu, on peut les faire remonter à une dizaine de rois ou plus qui ont régné successivement pendant trois cents ans, et qui n’ont jamais fait ériger d’images ou de statues d’eux-mêmes dans nos synagogues, bien qu’il y ait eu beaucoup de leurs parents et de leurs proches qu’ils considéraient, enregistraient et appelaient des dieux. (139) Et que n’auraient-ils pas fait à l’égard de ceux qu’ils considéraient comme des hommes ? un peuple qui considère les chiens, les loups, les lions, les crocodiles et de nombreuses autres bêtes, terrestres et aquatiques, et de nombreux oiseaux, comme des dieux, et qui érige en leur honneur des autels, des temples, des sanctuaires et des enceintes consacrées dans toute l’Égypte ?
XXI. (140) Peut-être que certains, qui n’auraient pas ouvert la bouche alors, diront aujourd’hui : « Ils avaient l’habitude de rendre hommage aux bonnes actions de leurs gouverneurs plutôt qu’à leurs gouverneurs eux-mêmes, car les empereurs sont plus grands que les Ptolémées, tant par leur dignité que par leur fortune, et ont justement droit à des honneurs plus élevés. » (141) Alors, ô vous les plus insensés de tous les hommes ! Afin que je ne sois pas contraint de prononcer un mot irrespectueux ou blasphématoire, pourquoi n’as-tu jamais considéré Tibère, qui fut empereur avant Gaïus, qui fut même la cause de son accession à l’empereur, qui jouit lui-même du pouvoir suprême sur terre et sur mer pendant vingt-trois ans, et qui ne laissa jamais aucun germe de guerre couver ni lever le sommet, ni en Grèce ni sur le territoire des barbares, et qui, d’une main et d’un esprit riches et généreux, a accordé la paix et les bienfaits de la paix jusqu’à la fin de sa vie à tout l’empire et au monde entier ? Pourquoi, dis-je, ne l’as-tu pas jugé digne d’un tel honneur ? (142) Était-il inférieur par la naissance ? Non ; il était du plus noble sang par ses deux parents. Était-il inférieur par son éducation ? Qui, de tous les hommes qui ont florissé à son époque, fut plus prudent ou plus éloquent ? Ou à son âge ? Quel roi ou empereur a jamais vécu une vieillesse plus prospère que lui ? De plus, même lorsqu’il était encore jeune, on l’appelait le vieillard en signe de respect, en raison de son extrême sagesse. Cet homme, pourtant si sage, si bon et si grand, a été ignoré et méprisé par vous. (143) De plus, pourquoi n’avez-vous pas rendu un honneur semblable à celui qui surpassait en toutes vertus la race humaine commune, qui, en raison de la grandeur de son pouvoir absolu et de sa propre excellence, fut le premier homme à être appelé Auguste, ne recevant pas ce titre après un autre par succession de sang comme partie de son héritage, mais qui fut lui-même l’origine de ses successeurs, ayant ce titre et cet honneur ? Lui qui devint empereur le premier, alors que toutes les affaires de l’État étaient dans le désordre et la confusion ; (144) car les îles étaient en guerre contre les continents, et les continents se disputaient la prééminence des honneurs avec les îles, chacun ayant pour chefs et champions les plus puissants et les plus éminents des Romains en exercice. De plus, de vastes régions de l’Asie se disputaient la puissance et la domination principales contre l’Europe, et l’Europe contre l’Asie ; [9] les nations européennes et asiatiques surgissaient des extrémités de la terre et se livraient de terribles guerres sur toute la terre et sur toutes les mers, avec des armements énormes, de sorte que la quasi-totalité de l’humanité aurait été détruite par un massacre mutuel et complètement anéantie.s’il n’y avait pas eu un homme et un chef, Auguste, par l’intermédiaire duquel ils ont été amenés à un meilleur état, et c’est pourquoi nous pouvons justement l’appeler le conjurateur du mal. (145) C’est César, qui a calmé les tempêtes qui faisaient rage de toutes parts, qui a guéri les maladies communes qui affligeaient les Grecs et les Barbares, qui sont descendus du sud et de l’est, et ont couru et pénétré jusqu’au nord et à l’ouest, de telle manière que toutes les régions et les eaux voisines ont rempli de misères inattendues. (146) C’est lui qui a non seulement desserré, mais complètement aboli les liens dans lesquels tout le monde habitable était auparavant lié et alourdi. C’est lui qui a détruit les guerres visibles et invisibles qui ont surgi des attaques des brigands. C’est lui qui a libéré la mer des navires pirates et l’a remplie de navires marchands.[10] (147) C’est lui qui a donné la liberté à chaque ville, qui a mis le désordre dans l’ordre, qui a civilisé et rendu obéissantes et harmonieuses des nations qui, avant lui, étaient insociables, hostiles et brutales. C’est lui qui a agrandi la Grèce de plusieurs Grèces et qui a helléisé les régions des barbares dans leurs divisions les plus importantes : le gardien de la paix, le distributeur à chacun de ce qui lui convenait, l’homme qui a offert à tous les citoyens des faveurs avec la plus grande libéralité, qui n’a jamais, une seule fois dans toute sa vie, caché ou réservé pour lui-même quoi que ce soit de bon ou d’excellent.le distributeur à chacun de ce qui lui convenait, l’homme qui offrait à tous les citoyens des faveurs avec la plus grande libéralité, qui n’a jamais, une seule fois dans sa vie, caché ou réservé pour lui-même rien de bon ou d’excellent.le distributeur à chacun de ce qui lui convenait, l’homme qui offrait à tous les citoyens des faveurs avec la plus grande libéralité, qui n’a jamais, une seule fois dans sa vie, caché ou réservé pour lui-même rien de bon ou d’excellent.
XXII. (148) Or, cet homme qui fut pour eux un si grand bienfaiteur pendant les quarante-trois ans qu’il régna sur l’Égypte, ils le passèrent sous silence et le négligent, n’érigeant jamais rien dans leurs synagogues pour lui rendre hommage ; ni image, ni statue, ni inscription. (149) Et pourtant, s’il y eut jamais un homme à qui il convenait de décerner des honneurs nouveaux et sans précédent, il convenait certainement qu’ils lui soient décernés, non seulement parce qu’il était en quelque sorte l’origine et la source de la famille d’Auguste, ni parce qu’il était le premier, le plus grand et le plus universel bienfaiteur, ayant, au lieu de la multitude de gouverneurs qui existaient auparavant, confié le navire commun de l’État à lui-même, comme à un pilote d’une admirable habileté dans la science du gouvernement, pour le gouverner et le gouverner ; car le verset :
« Le gouvernement du plus grand nombre n’est pas bon »[11]
Français est très bien exprimé, car une multitude de votes est la cause de toutes sortes de maux ; mais aussi parce que tout le reste du monde habitable lui avait décrété des honneurs égaux à ceux des dieux de l’Olympe. (150) Et nous en avons la preuve dans les temples, les portiques, les enceintes sacrées, les bosquets et les colonnades qui ont été érigés, de sorte que toutes les villes réunies, anciennes et modernes, qui présentent des œuvres magnifiques, sont surpassées par la beauté et la grandeur des édifices érigés en l’honneur de César, et spécialement par ceux élevés dans notre ville d’Alexandrie. (151) Car il n’y a pas d’enceinte sacrée d’une telle grandeur que celle qu’on appelle le bosquet d’Auguste, et le temple érigé en l’honneur du débarquement de César, qui soit élevé à une grande hauteur, d’une grande taille et d’une beauté des plus remarquables, en face du meilleur port ; étant une ville telle qu’on ne la voit dans aucune autre, et pleine d’offrandes, de tableaux et de statues ; et décorée tout autour d’argent et d’or ; étant un espace très vaste, orné de la manière la plus magnifique et la plus somptueuse avec des portiques, des bibliothèques, des chambres d’hommes, des bosquets, des propylées, de larges terrasses ouvertes et des cours en plein air, et avec tout ce qui pouvait contribuer à l’utilité ou à la beauté ; étant un espoir et un phare de sécurité pour tous ceux qui prenaient la mer ou qui entraient dans le port.
XXIII. (152) C’est pourquoi, bien qu’ils eussent eu des prétextes si admirables pour une telle conduite, et que toutes les nations de toutes les parties du monde fussent disposées à les approuver, ils n’innovèrent néanmoins pas dans leurs synagogues, mais observèrent la loi en tous points ; et refusèrent toutes les marques de respect et de vénération qui auraient pu être considérées comme dues à César. Peut-être une personne prudente et sensée demandera-t-elle : « Pourquoi tous ces honneurs lui ont-ils été refusés ? » J’en dirai la raison, sans rien supprimer. (153) Ils étaient conscients de l’attention qu’il portait à chaque chose, et du soin extrême qu’il prenait à ce que les lois et les coutumes nationales en vigueur dans chaque nation fussent confirmées et conservées, étant aussi soucieux de la préservation des droits des nations étrangères à cet égard que de ceux des Romains ; et qu’il reçut ses honneurs, non pas pour détruire les lois existant chez un peuple, se remplissant d’orgueil et d’arrogance, mais dans un esprit de conformité appropriée à l’ampleur d’un si vaste empire, qui est digne et honoré par de telles marques de respect rendues à l’empereur. (154) Et il y a la preuve la plus indéniable qu’il n’a jamais été influencé ou gonflé par les honneurs excessifs qui lui étaient rendus, dans le fait qu’il n’approuvait pas qu’on l’appelle maître ou dieu, mais si quelqu’un utilisait de telles expressions, il était en colère ; et nous pouvons le voir aussi dans son approbation des Juifs, dont il savait bien qu’ils évitaient très religieusement tout langage de ce genre. (155) Comment alors considérait-il la grande division de Rome qui se trouve de l’autre côté du Tibre, dont il savait bien qu’elle était occupée et habitée par les Juifs ? Et ils étaient pour la plupart des citoyens romains, ayant été émancipés ; Car, ayant été emmenés captifs en Italie, ils furent affranchis par ceux qui les avaient achetés comme esclaves, sans jamais avoir été contraints de modifier aucune de leurs pratiques héréditaires ou nationales. (156) Il savait donc qu’ils avaient des synagogues et qu’ils avaient l’habitude de les fréquenter, surtout les jours de sabbat sacrés, lorsqu’ils cultivaient publiquement leur philosophie nationale. Il savait aussi qu’ils avaient l’habitude de contribuer des sommes sacrées sur leurs prémices et de les envoyer à Jérusalem par les mains de ceux qui devaient accomplir les sacrifices. (157) Mais il ne les fit jamais sortir de Rome, ni ne les priva de leurs droits de citoyens romains, car il avait du respect pour la Judée, et il ne songea jamais à innover ou à durcir leurs synagogues, ni à leur interdire de se réunir pour l’interprétation de la loi.Français il ne fit aucune opposition à leurs offrandes de prémices ; mais il se comporta avec une telle piété envers nos compatriotes, et à l’égard de toutes nos coutumes, que je peux presque dire qu’il orna notre temple avec toute sa maison de nombreuses offrandes coûteuses et magnifiques, ordonnant que des sacrifices continus d’holocaustes soient offerts pour toujours et à jamais chaque jour à partir de ses propres revenus, comme un prémices de ses propres fruits au Dieu Très-Haut, lesquels sacrifices sont accomplis jusqu’à ce jour, et seront accomplis pour toujours, comme une preuve et un spécimen d’une disposition véritablement impériale. (158) De plus, dans les divisions mensuelles du pays, lorsque tout le peuple reçoit à son tour de l’argent ou du blé, il ne permettait jamais aux Juifs de manquer à cette faveur, mais même s’il arrivait que cette distribution tombât le jour de leur sabbat sacré, jour où il ne leur est permis ni de recevoir ni de donner quoi que ce soit, ni en un mot d’accomplir aucun des devoirs ordinaires de la vie, il chargeait le dispensateur de ces dons, et lui donnait les injonctions les plus soigneuses et les plus spéciales de faire la distribution aux Juifs le jour suivant, afin qu’ils ne perdent pas les effets de sa commune bonté.
XXIV. (159) C’est pourquoi tous les peuples, même ceux qui n’étaient pas naturellement bien disposés envers la nation juive, prenaient grand soin de ne violer ni d’attaquer aucune des coutumes et lois juives. Et sous le règne de Tibère, les choses se passèrent de la même manière, bien qu’à cette époque, les choses en Italie fussent jetées dans une grande confusion lorsque Séjan se préparait à attaquer notre nation ; (160) car il savait immédiatement après sa mort que les accusations portées contre les Juifs qui résidaient à Rome étaient de fausses calomnies, inventées par Séjan, qui désirait détruire notre nation, dont il savait qu’il était seul, ou plus que tous les autres, susceptible de s’opposer à ses conseils et actions impies pour défendre l’empereur, qui courait un grand danger d’être attaqué, en violation de tous les traités et de toute honnêteté. (161) Et il envoya des ordres à tous les gouverneurs de provinces de chaque pays pour réconforter ceux de notre nation dans leurs villes respectives, car le châtiment prévu ne devait pas être infligé à tous, mais seulement aux coupables ; et ils étaient peu nombreux. Et il leur ordonna de ne rien changer aux coutumes existantes, mais de les considérer comme des gages, puisque les hommes étaient paisibles dans leurs dispositions et leurs caractères naturels, et que leurs lois les formaient et les disposaient au calme et à la stabilité.
XXV. (162) Mais Gaïus se gonfla d’orgueil, non seulement en disant, mais en se prenant pour un dieu. Et il ne trouva aucun peuple, ni parmi les Grecs ni parmi les Barbares, plus apte que les Alexandrins à le confirmer dans son ambition immodérée et contre nature ; car ils sont particulièrement enclins à la flatterie, à la ruse et à l’hypocrisie, étant abondamment pourvus de toutes sortes de paroles cajoleuses, et enclins à tout embrouiller par leurs discours effrénés et licencieux. (163) Et le nom de Dieu est si peu vénéré parmi eux, qu’ils l’ont donné aux ibis, aux aspics venimeux qui se trouvent dans leur pays, et à beaucoup d’autres bêtes sauvages qui y vivent. Français De sorte que, très naturellement, cédant à toutes sortes d’adresses et d’invocations à lui, ils l’appelaient Dieu, trompant les hommes d’une compréhension superficielle, qui étaient totalement inexpérimentés dans l’impiété régnant en Égypte, bien qu’ils soient détectés par ceux qui connaissent leur folie excessive, ou, devrais-je plutôt dire, leur impiété absurde. (164) De laquelle, Gaïus, n’ayant aucune expérience, s’imaginait qu’il était réellement pris par les Alexandrins pour Dieu, puisque, sans aucun déguisement, ils utilisaient ouvertement et clairement toutes les appellations sans aucune restriction, avec lesquelles ils étaient habitués à invoquer les autres dieux. (165) En second lieu, il croyait que les innovations qu’ils faisaient à l’égard de leurs synagogues, étaient toutes faites avec une conscience pure, et par un honneur et un respect sincères pour lui, en partie influencés par les éphémérides en guise de mémorial, que certaines personnes lui envoyaient d’Alexandrie ; car c’étaient ces choses qu’il prenait grand plaisir à lire, à tel point que les écrits de tous les autres auteurs, que ce soit en prose ou en poésie, étaient considérés par lui comme absolument odieux en comparaison du plaisir que ces documents lui procuraient, et en partie par le langage de certains de ses domestiques, qui plaisantaient continuellement avec lui et ridiculisaient toutes les choses sérieuses.
XXVI. (166) La plupart de ces hommes étaient des Égyptiens, des hommes méchants et sans valeur, qui avaient imprimé dans leur âme le venin et le mauvais caractère de leurs aspics et crocodiles natifs, et en avaient donné une représentation fidèle. Et le chef de toutes les troupes égyptiennes, tel le coryphée d’un chœur, était un homme du nom d’Hélicon, un esclave maudit et infâme, qui avait été introduit dans la maison impériale pour sa ruine ; car il avait acquis quelques notions des sciences encycliques, par imitation et rivalité avec son ancien maître, qui l’avait donné à Tibère César. (167) Et à cette époque, il n’avait aucun privilège particulier, car Tibère avait une haine profonde pour toutes les saillies d’esprit de jeunesse à seule fin de divertissement, car il était, presque dès sa plus tendre enfance, d’un caractère solennel et austère. (168) Mais lorsque Tibère fut mort et que Gaïus lui succéda sur l’empire, il suivit un nouveau maître qui l’invitait à toutes sortes de détentes et de luxes, de nature à ravir chacun de ses sens extérieurs, et se dit : « Lève-toi, ô Hélicon ! Voici ton heure. Tu as maintenant un auditeur et un spectateur qui est, de tous les hommes du monde, le mieux placé pour recevoir favorablement l’étalage de tes talents. Tu es un homme aux talents naturels très attrayants. Tu es capable de plaisanter avec grâce et de dire des choses spirituelles, mieux que quiconque. Tu es habile dans toutes sortes de divertissements, de bagatelles et de jeux à la mode. Et tu es également accompli dans les branches de l’éducation encyclique qui ne se rencontrent pas si ordinairement. De plus, tu as une facilité de parole et de répartie qui est loin d’être désagréable. (169) Si donc tu mêles à tes plaisanteries quelque Si vous ne donnez pas un petit stimulant, le moins du monde malvenu ou pénible, susceptible de susciter non seulement le rire, mais aussi l’amertume d’un homme toujours prêt à soupçonner le mal, vous vous aliènerez délibérément un maître naturellement enclin à écouter les accusations qui lui sont portées sur le ton de la plaisanterie ; car ses oreilles, comme vous le savez bien, sont toujours ouvertes et constamment à l’affût de ceux qui ont l’habitude d’entremêler les accusations d’autrui à leur flagornerie. (170) Et ne cherchez pas de causes plus abondantes ; car vous avez une base suffisante en ce qui concerne les coutumes des Juifs et les lois nationales de ce peuple, dans lequel vous avez vous-même été élevé et dans lequel vous avez été instruit dès votre plus tendre enfance, non pas par un seul homme, mais par ce quartier le plus bavard et le plus vexatoire de la ville d’Alexandrie. Alors, faites maintenant étalage de votre savoir.
XXVII. (171) Par ces arguments absurdes et maudits, il excita ses propres espérances, s’entraîna et enflamma ses propres désirs ; puis il s’occupa et courtisa Gaïus, jour et nuit, ne le quittant pas un instant, mais étant avec lui à tout moment et en toute occasion, et employant chaque instant où il était seul, ou lorsqu’il se reposait, à déverser des accusations contre notre nation, comme un homme très infâme qu’il était, excitant le plaisir dans l’esprit de l’empereur en ridiculisant les Juifs, leurs lois et leurs coutumes, afin que ses calomnies puissent ainsi nous blesser plus efficacement ; car il n’a jamais ouvertement avoué être notre accusateur, et il ne pouvait en fait faire une telle confession ; mais il a emprunté toutes sortes de sentiers tortueux et pratiqué toutes sortes de manœuvres, et était ainsi un ennemi plus dangereux et plus redoutable que ceux même des hommes qui ont ouvertement enregistré leur haine et leur hostilité envers nous. (172) Ils disent aussi que quelques-uns des ambassadeurs des Alexandrins, étant parfaitement au courant de cela, l’avaient secrètement engagé par des pots-de-vin considérables, et non seulement par de l’argent, mais par l’espoir d’honneurs futurs, qu’ils lui faisaient espérer qu’il pourrait atteindre dans un avenir proche, lorsque Gaïus viendrait à Alexandrie. (173) Et lui, déclamant continuellement ce temps dans lequel, pendant que son maître serait présent, et en conjonction avec lui, il serait presque suprême dans son pouvoir sur une grande partie du monde (car il était assez notoire que par sa cour assidue à Gaïus, il serait capable d’acquérir du pouvoir sur la partie la plus illustre des citoyens, et sur tous ceux qui sont tenus en honneur spécial par la ville la plus magnifique et la plus glorieuse, [12] promettait tout). (174) Nous, donc, n’ayant pas soupçonné pendant longtemps cet ennemi naturel, qui, comme s’il complotait contre nous depuis sa cachette, ne prenait de précautions que contre nos ennemis extérieurs ; mais lorsque nous avons perçu qu’il fallait aussi se protéger de lui, nous avons examiné la question avec soin, considérant tous les expédients pour voir si nous pouvions, par quelque moyen que ce soit, apaiser et concilier l’homme qui visait et tirait ainsi sur nous, par tous les moyens et de tous les endroits, avec une grande précision de visée et la puissance de nous nuire ; (175) car il avait l’habitude de jouer au ballon avec lui, de s’exercer à la gymnastique avec lui, de se baigner avec lui et de déjeuner avec lui, et il était avec Gaius quand il avait l’habitude d’aller se reposer, remplissant le rôle de chambellan et de garde du corps en chef pour lui, une fonction qui n’était confiée à personne d’autre, de sorte que lui seul avait toutes sortes d’occasions favorables pour être écouté à loisir par l’empereur, lorsqu’il était éloigné de tout tumulte et de toute distraction extérieure, et pouvait entendre tranquillement ce qu’il désirait principalement.(176) Et il mêlait un certain nombre d’observations satiriques et moqueuses à ses accusations plus formelles et plus sérieuses, afin d’exciter le plaisir chez ses auditeurs par ce moyen, et de nous faire le plus de mal possible ; car les moqueries et les moqueries semblaient, comme il les utilisait, être l’objectif principal qu’il visait, bien qu’il ne s’agisse en réalité que d’un objectif indirect ; et les accusations qu’il lançait contre nous semblaient n’être que de simples observations fortuites, abandonnées accidentellement, bien qu’en réalité elles fussent son objectif principal et unique, tandis qu’il essayait tous les expédients possibles, (177) et ainsi, comme des marins qui ont un vent favorable qui souffle sur leur poupe, il était porté en avant avec toutes les voiles devant une tempête favorable, nous accumulant et enchaînant une accusation après l’autre, tandis que l’esprit de son auditeur était façonné dans un moule plus solide et plus rétentif, de sorte que le souvenir des accusations n’était pas facilement éradiqué.
XXVIII. (178) Ainsi, étant dans une grande angoisse et dans des circonstances très difficiles, bien que nous ayons utilisé tous les expédients possibles pour nous concilier Hélicon, nous ne trouvions aucun moyen de le faire ni aucun accès auprès de lui, car personne n’osait l’aborder ou l’approcher, en raison de son insolence et de sa cruauté excessives avec lesquelles il se comportait envers chacun ; et aussi parce que nous ne savions pas s’il y avait une raison particulière à son aliénation de la nation juive ; puisqu’il excitait et exaspérait également son maître contre notre peuple, nous avons donc laissé là notre travail et porté notre attention sur ce qui était de plus important. Car il a semblé bon de présenter à Gaïus un mémorial contenant un résumé de ce que nous avions souffert et de la manière dont nous estimions mériter d’être traités ; (179) et ce mémorial était presque un abrégé d’une plus longue pétition que nous lui avions envoyée peu de temps auparavant, par la main du roi Agrippa ; car il, par hasard, séjournait pour un court moment dans la ville, alors qu’il se rendait en Syrie pour prendre possession du royaume qui lui avait été donné ; (180) mais nous, sans nous en rendre compte, nous nous trompions, car auparavant nous avions également fait la même chose, lorsque nous avions commencé à mettre à la voile, pensant qu’en allant devant un juge nous serions trouvés justes ; mais il était en réalité pour nous un ennemi irréconciliable, nous attirant, pour ce qui est des apparences, par des regards favorables et une adresse joyeuse ; (181) car, nous ayant d’abord accueillis favorablement dans la plaine des bords du Tibre (car il se promenait par hasard dans le jardin de sa mère), il nous adressa un entretien formel et nous fit un signe protecteur de la main droite, nous donnant des signes significatifs de sa bonne volonté, et après nous avoir envoyé le secrétaire, chargé de s’occuper des ambassades qui arrivaient, nommé Obulus, il dit : « J’écouterai moi-même ce que vous avez à dire à la première occasion favorable. » De sorte que tous ceux qui étaient autour de nous nous félicitèrent comme si nous avions déjà atteint notre but, et il en fut de même pour tous ceux de notre peuple, influencés par les apparences superficielles. (182) Mais moi, qui passais pour quelqu’un d’une prudence supérieure, à cause de mon âge, de mon éducation et de mes connaissances générales, j’étais moins optimiste à l’égard des choses qui réjouissaient tant les autres. « Car pourquoi, dis-je, après avoir profondément réfléchi à la question dans mon cœur, pourquoi, alors qu’il y a eu un si grand nombre d’ambassadeurs, venus, on peut presque dire, de tous les coins du globe, a-t-il dit à cette occasion qu’il écouterait ce que nous avions à dire,Et personne d’autre ? Que voulait-il dire ? Car il n’ignorait pas que nous étions Juifs, et que nous aurions été tout à fait contents de ne pas être traités plus mal que les autres ; (183) mais espérer être considéré comme digne de privilèges et de préséance par un maître d’une autre nation, un jeune homme et un monarque absolu, aurait semblé insensé. Mais il semblerait qu’il ait fait preuve de civilité envers tout le district des Alexandrins, auquel il accordait ainsi un privilège, en promettant de rendre sa décision rapidement ; à moins, en effet, que, méprisant la qualité d’auditeur juste et impartial, il n’ait voulu se faire le complice de nos adversaires et notre ennemi, au lieu de se comporter en juge.
XXIX. (184) Ayant ces pensées en tête, je résistais aux espoirs optimistes des autres, et je n’avais de repos dans mon esprit ni jour ni nuit. Mais tandis que je cédais ainsi au découragement et que je me lamentais sur mon ignorance de l’avenir (car il n’était pas prudent de remettre les choses à plus tard), tout à coup une autre calamité, très grave et inattendue, s’abattit sur nous, mettant en danger non seulement une partie des Juifs, mais toute la nation. (185) Car nous étions venus de Rome à Dicéarchie pour servir Gaïus ; et il était descendu au bord de la mer et restait près du golfe, ayant quitté pour un temps ses propres palais, qui étaient nombreux et magnifiquement meublés. (186) Et tandis que nous considérions avec anxiété ses intentions, car nous nous attendions continuellement à être appelés, un homme arriva, les yeux injectés de sang, l’air très troublé, essoufflé et palpitant, et nous emmenant à une petite distance des autres (car il y avait plusieurs personnes à proximité), il dit : « Avez-vous entendu la nouvelle ? » Et puis, au moment où il allait nous dire ce que c’était, il s’arrêta, à cause de l’abondance de larmes qui montaient pour étouffer sa parole. (187) Et recommençant, il fut une seconde et une troisième fois arrêté de la même manière. Et nous, voyant cela, étions très alarmés et agités par l’attente, et nous le supplions de nous dire à cause de la circonstance pour laquelle il disait être venu ; car il ne pouvait pas être venu simplement pour pleurer devant tant de témoins. « Si donc, disions-nous, vous avez quelque sujet de pleurer, ne gardez pas votre chagrin pour vous ; nous sommes depuis longtemps habitués au malheur. » (188) Et lui, avec difficulté, sanglotant à haute voix et d’une voix brisée, parla ainsi : « Notre temple est détruit ! Gaïus a ordonné qu’une statue colossale de lui-même soit érigée dans le saint des saints, sur laquelle son propre nom est inscrit avec le titre de Jupiter ! » (189) Et tandis que nous étions tous frappés de mutisme et de terreur par ce qu’il nous avait dit, et que nous restions immobiles, privés de tout mouvement (car nous restions là, muets et désespérés, prêts à tomber à terre de peur et de chagrin, les muscles mêmes de nos corps étant privés de toute force par la nouvelle que nous avions entendue) ; d’autres arrivèrent portant la même triste histoire. (190) Alors nous nous sommes tous retirés, enfermés ensemble, et nous avons pleuré nos misères individuelles et communes, et nous avons passé en revue toutes les circonstances que notre esprit pouvait concevoir, car un homme dans le malheur est un animal des plus loquaces, luttant autant que nous le pouvons avec notre misère. Et nous nous sommes dit les uns aux autres : « Nous sommes venus ici en plein hiver, afin de ne pas être tous impliqués dans la violation de la loi et dans les malheurs qui en découlent,Sans savoir quel hiver de misère nous attendait sur terre, bien plus pénible que n’importe quelle tempête en mer. Car d’une certaine nature est la cause, qui a divisé les saisons de l’année et les a arrangées en temps voulu, mais la nature est une chose qui exerce un pouvoir salvateur ; mais l’autre tempête est causée par un homme qui ne nourrit aucune idée digne d’un homme, mais qui est un jeune homme, et un promoteur de toutes sortes d’innovations, étant investi d’un pouvoir irresponsable sur le monde entier. Et la jeunesse, alliée à un pouvoir absolu et cédant à une passion irrésistible et débridée, est un mal invincible. (191) Et nous sera-t-il permis de l’approcher ou d’ouvrir la bouche au sujet des synagogues devant cet insulteur de notre saint et glorieux temple ? Car il est tout à fait évident qu’il ne prêtera aucune attention aux choses de moindre importance et tenues en piètre estime, lorsqu’il se comporte avec insolence et mépris envers notre temple le plus beau et le plus renommé, respecté de tout l’Orient et de tout l’Occident, et considéré comme le soleil qui brille partout. (192) Et même si nous avions libre accès à lui, à quoi pourrions-nous nous attendre sinon à une condamnation à mort inexorable ? Mais qu’il en soit ainsi ; nous périrons. Car, en effet, une mort glorieuse pour la défense et la préservation de nos lois est une sorte de vie. « Mais, En effet, si notre mort ne nous apporte aucun avantage, ne serait-ce pas folie de périr en plus de ce que nous avons à endurer, et cela encore, alors que nous semblons être des ambassadeurs, de sorte que le malheur semble affecter plutôt ceux qui nous ont envoyés que ceux qui restent ? (193) Non, mais ceux de nos compatriotes, par nature les plus enclins à détester toute méchanceté, nous accuseront d’impiété, comme si, dans l’extrême des dangers, alors que notre pays tout entier était secoué et menacé, nous nous souvenions de quelques intérêts particuliers par égoïsme. Car il est nécessaire que les petites choses cèdent aux grandes, et que les intérêts particuliers cèdent aux intérêts généraux ; car, lorsqu’ils sont détruits, il y a fin de la constitution et de la nation. (194) Car comment pourrait-il être saint ou légitime pour nous de lutter d’une autre manière, en soulignant que nous sommes citoyens d’Alexandrie, sur lesquels un danger menace maintenant, à savoir la destruction totale de la constitution générale de la nation juive ; car dans la destruction du temple, il y a lieu de craindre que cet homme, si friand d’innovation et prêt à oser les actions les plus audacieuses, ordonne également l’abolition du nom général de toute notre nation. (195) ”Si donc les deux objets pour lesquels nous avons été envoyés sont renversés, peut-être quelqu’un dira-t-il : Quoi donc,Ne savaient-ils pas qu’ils devaient négocier pour un retour sain et sauf ? Mais je répondrais à un tel homme : soit vous n’avez pas les sentiments sincères d’un homme de noble naissance, soit vous n’avez pas reçu une éducation semblable et n’avez jamais été formé à la connaissance des Écritures sacrées ; car les hommes véritablement nobles sont pleins d’espoir, et les lois aussi insufflent de bonnes espérances à tous ceux qui ne les étudient pas superficiellement, mais de tout leur cœur. (196) Peut-être ces choses sont-elles destinées à mettre à l’épreuve la génération actuelle pour voir comment elle est encline à la vertu, et si on lui a appris à supporter les maux avec un esprit résolu et ferme, sans céder au premier instant ; toutes les considérations humaines sont alors écartées, et qu’elles le soient, mais qu’une espérance et une confiance impérissables en Dieu le Sauveur demeurent dans nos âmes, comme il a souvent préservé notre nation au milieu d’inextricables difficultés et détresses.
XXX. (197) Voilà le genre de choses que nous disions, déplorant à la fois nos malheurs inattendus et nous encourageant mutuellement dans l’espoir d’un changement vers un état de choses plus tranquille et plus paisible. Après un peu de réflexion et de retard, nous dîmes à ceux qui nous avaient apporté cette triste nouvelle : « Pourquoi restez-vous ici sans rien dire, après avoir allumé dans nos oreilles des étincelles d’ardeur qui nous enflamment et nous mettent tous en flammes ? Vous devriez plutôt ajouter à ce que vous nous avez dit le récit des causes qui ont agi sur Gaïus. » (198) Et ils répondirent : « Vous connaissez la cause principale et première de tout cela ; car elle est en effet universellement connue de tous les hommes. Il désire être considéré comme un dieu ; et il conçoit que les Juifs seuls sont susceptibles d’être désobéissants ; et que par conséquent il ne peut leur infliger de plus grand mal ou de plus grand préjudice qu’en profanant et en insultant la sainte dignité de leur temple ; car la rumeur court que c’est le plus beau de tous les temples du monde, car il reçoit continuellement de nouveaux ajouts d’ornements et ce depuis une période infinie, une dépense incessante et sans bornes étant prodiguée pour lui. Et comme c’est un homme très querelleur et querelleur, il pense s’approprier entièrement cet édifice. (199) Et il est maintenant enthousiasmé à ce sujet à un degré bien plus élevé qu’auparavant par une lettre que Capiton lui a envoyée. « Capiton est le collectionneur des revenus impériaux en Judée, et pour une raison ou une autre, il est très hostile aux nations du pays ; car étant arrivé là-bas en homme pauvre, et ayant amassé d’énormes richesses de toute sorte imaginable par le pillage et l’extorsion, il a maintenant commencé à craindre qu’une accusation ne soit portée contre lui, et pour cette raison, il a conçu un plan par lequel il peut repousser une telle accusation, à savoir, en calomniant ceux à qui il a fait du tort ; (200) et une circonstance que nous allons maintenant mentionner, lui a fourni un prétexte pour exécuter son dessein.40,200
« Il y a une ville appelée Jamnia, l’une des villes les plus peuplées de toute la Judée, qui est habitée par une multitude disparate, dont la plupart sont des Juifs ; mais il y a aussi des personnes d’autres tribus des nations voisines qui s’y sont installées pour leur propre destruction, qui sont en quelque sorte des étrangers parmi les citoyens autochtones d’origine, et qui leur causent beaucoup de problèmes, et qui leur font beaucoup de mal, car ils violent continuellement certaines des coutumes nationales ancestrales des Juifs. (201) Ces hommes, apprenant par des voyageurs qui visitent la ville combien Gaïus est extrêmement ardent et sérieux dans sa propre déification, et combien il est disposé à regarder défavorablement toute la race de Judée, pensant qu’ils ont maintenant une admirable occasion de les attaquer eux-mêmes, ont érigé un autel improvisé des matériaux les plus méprisables, ayant transformé de l’argile en briques dans le seul but de comploter contre leurs concitoyens ; car ils savaient bien qu’ils ne supporteraient jamais de voir leurs coutumes transgressées ; comme ce fut effectivement le cas. (202) « Car, lorsque les Juifs virent ce qu’ils avaient fait, et furent très indignés de voir la sainteté, la sainteté et la beauté du lieu sacré ainsi obscurcies et profanées, ils se rassemblèrent et détruisirent l’autel. Les étrangers se rendirent donc immédiatement chez Capiton, qui était en réalité l’instigateur de toute l’affaire. Celui-ci, pensant avoir fait un coup très heureux, qu’il recherchait depuis longtemps, écrit à Gaïus en s’étendant sur l’affaire et en l’exagérant énormément. (203) et celui-ci, après avoir lu la lettre, ordonna qu’une statue colossale, entièrement dorée, beaucoup plus coûteuse et beaucoup plus magnifique que le riche autel qui avait été érigé à Jamnia, en guise d’insulte, soit érigée dans le temple de la métropole, ayant pour conseillers les plus excellents et les plus sagaces Hélicon, cet homme de noble naissance, un esclave bavard, une véritable racaille de la terre, et un homme du nom d’Apelle, un acteur tragique qui, dans la fleur de l’âge, comme on dit, fit commerce de sa beauté, et qui, passé la fraîcheur de la jeunesse, monta sur scène ; (204) et, en réalité, tous ceux qui montent sur scène pour se vendre aux spectateurs et aux théâtres ne sont pas des amoureux de la tempérance et de la modestie, mais plutôt de l’impudence et de l’indécence les plus extrêmes. « C’est pourquoi Apelle fut élevé au rang de conseiller de l’empereur, afin que Gaïus ait un conseiller avec qui il puisse se livrer à des plaisanteries moqueuses et chanter, passant outre toute considération du bien général de l’État, comme si tout, dans chaque partie du globe, jouissait d’une paix et d’une tranquillité profondes sous le régime des lois. (205) « C’est pourquoi Hélicon,Cet esclave semblable à un scorpion a déchargé tout son venin égyptien contre les Juifs ; et Apelle son poison ascalonite, car il était originaire d’Ascalon ; et entre le peuple d’Ascalon et les habitants de la terre sainte, les Juifs, il y a une hostilité irréconciliable et sans fin bien qu’ils soient des nations limitrophes. (206) Lorsque nous avons entendu cela, nous avons été blessés dans nos âmes à chaque mot qu’il a dit et à chaque nom qu’il a mentionné ; mais ces admirables conseillers d’actions admirables ont rencontré peu de temps après la juste récompense de leur impiété, l’un étant lié par Gaïus avec des chaînes de fer pour d’autres causes, et étant mis à la torture et au chevalet après des périodes de soulagement, comme c’est le cas pour les personnes atteintes de maladies intermittentes ; et Hélicon a été mis à mort par Claudius Germanicus César, pour d’autres actions mauvaises, que, comme un fou qu’il était, il avait commises ; mais ces événements ont eu lieu à une date ultérieure.
XXXI. (207) La lettre concernant l’érection de la statue n’a pas été écrite en termes clairs, mais avec autant de prudence et de précaution que possible, prenant toutes les mesures qui pouvaient tendre à la sécurité ; car il ordonne à Pétrone, le lieutenant et gouverneur de toute la Syrie, à qui il a d’ailleurs écrit la lettre, de conduire la moitié de l’armée qui était sur l’Euphrate, pour empêcher tout passage de ce fleuve par les rois ou les nations de l’Orient, en Judée, comme escorte de la statue ; non pas pour honorer son érection avec une pompe particulière, mais pour châtier de mort toute tentative qui pourrait être faite pour l’empêcher. (208) Que dis-tu, ô maître ? Nous fais-tu la guerre, parce que tu prévois que nous ne supporterons pas une telle indignité, mais que nous combattrons au nom de nos lois et mourrons pour défendre nos coutumes nationales ? Français Car vous ne pouvez pas avoir ignoré ce qui allait probablement résulter de votre tentative d’introduire ces innovations concernant notre temple ; mais ayant appris auparavant avec une parfaite exactitude ce qui allait probablement arriver aussi bien que si cela avait déjà eu lieu, et connaissant l’avenir aussi parfaitement que s’il était réellement présent, vous avez ordonné à votre général de lever une armée afin que la statue, une fois érigée, puisse être consacrée par le premier sacrifice qui lui serait offert, étant d’une espèce très souillée, tachée du sang d’hommes et de femmes misérables. (209) En conséquence, Pétrone, lorsqu’il eut lu ce qu’il lui était ordonné de faire dans cette lettre, fut dans une grande perplexité, ne pouvant résister aux ordres qui lui étaient envoyés par peur, car il avait entendu dire que la colère de l’empereur était implacable non seulement contre ceux qui ne faisaient pas ce qu’on leur commandait de faire, mais qui ne le faisaient pas sur-le-champ ; et d’autre part, il ne voyait pas comment il était facile de les accomplir, car il savait que les Juifs supporteraient volontiers, s’il était possible, dix mille morts au lieu d’une, plutôt que de se soumettre à voir perpétré quelque chose d’interdit en rapport avec leur religion ; (210) car tous les hommes sont désireux de préserver leurs propres coutumes et lois, et la nation juive plus que toutes les autres ; car considérant leurs lois comme des oracles qui leur sont directement donnés par Dieu lui-même, et ayant été instruits dans cette doctrine dès leur plus tendre enfance, ils portent dans leurs âmes les images des commandements contenus dans ces lois comme sacrés ; (211) et deuxièmement, comme ils en contemplent continuellement les formes et les figures visibles, ils les admirent et les vénèrent dans leur esprit et ils admettent les étrangers qui sont disposés à les honorer et à les adorer, à le faire non moins que leurs propres concitoyens autochtones. Mais tous ceux qui tentent de violer leurs lois ou de les tourner en ridicule, ils les détestent comme leurs ennemis les plus acharnés.et ils considèrent chaque commandement particulier avec une telle crainte et une telle révérence que, qu’on doive l’appeler la bonne fortune invariable ou le bonheur de la nation, ils n’ont jamais été coupables de la violation même du plus insignifiant d’entre eux ; (212) mais par-dessus toutes les autres observances leur zèle pour leur saint temple est le sentiment le plus prédominant, le plus véhément et le plus universel dans toute la nation ; et la plus grande preuve de cela est que la mort est inexorablement prononcée contre tous ceux qui entrent dans le circuit intérieur de l’enceinte sacrée (car ils admettent tous les hommes de tous les pays dans le circuit extérieur), à moins qu’il ne soit de leur propre nation par le sang. (213) Pétrone, ayant égard à ces considérations, hésitait beaucoup à tenter ce qu’on lui ordonnait de faire, considérant quelle grande et méchante audace il commettrait, et invoquant toutes les facultés délibératives de son âme comme à un conseil, il s’enquit de l’opinion de chacun d’eux, et il trouva que toutes les facultés de son esprit concordaient pour qu’il ne change rien à ces observances et coutumes qui avaient été sacrées depuis le commencement du monde ; en premier lieu à cause des principes naturels de justice et de piété par lesquels elles étaient dictées, et en second lieu à cause du danger qui menaçait toute tentative d’innovation à leur égard, non seulement de la part de Dieu, mais aussi de la part du peuple qui serait insulté par une telle conduite. (214) Il pensa aussi à la situation de la nation elle-même, à son extrême population, qui ne se limitait pas, comme toute autre nation, à la région qui lui était réservée, mais qui, je puis presque dire, s’était répandue sur toute la surface de la terre ; car elle est répandue sur tous les continents et sur toutes les îles, de sorte qu’elle apparaît partout à peine inférieure en nombre à la population indigène originelle du pays. (215) N’était-ce pas alors une entreprise des plus périlleuses que d’attirer sur soi d’innombrables multitudes d’ennemis ? Et n’y avait-il pas le danger de voir des alliés et des amis de toutes parts arriver à son secours ? Ce serait le résultat d’un danger et d’une difficulté très redoutables, en plus du fait que les habitants de la Judée sont infinis en nombre, et une nation de grande stature et de force personnelle, et d’un grand courage et d’un grand esprit, et des hommes qui sont prêts à mourir pour défendre leurs coutumes et leurs lois nationales avec une bravoure sans faille, de sorte que certains de ceux qui les calomnient disent que leur courage (comme c’est parfaitement vrai) est au-delà de celui de toute nation barbare, étant l’esprit d’hommes libres et noblement nés.(216) Et l’état de toutes les nations qui se trouvent au-delà de l’Euphrate ajoutait à son alarme ; car il savait que Babylone et beaucoup d’autres des satrapies de l’Orient étaient occupées par les Juifs, le sachant non seulement par rapport mais aussi par expérience personnelle ; car chaque année des messagers sacrés sont envoyés pour transporter de grandes quantités d’or et d’argent au temple, qui ont été collectées auprès de tous les gouvernements subordonnés, voyageant sur des routes accidentées, difficiles et presque impraticables, qu’ils considèrent comme plates et faciles dans la mesure où elles servent à les conduire à la piété. (217) C’est pourquoi, étant extrêmement alarmé, comme il était tout naturel, de peur que s’ils entendaient parler du projet sans précédent d’ériger cette statue colossale dans le temple, ils ne dirigent soudainement leur marche dans cette direction et ne l’entourent, les uns d’un côté, les autres de l’autre, de manière à l’encercler complètement, et qu’en coopérant et en se joignant les uns aux autres, ils ne traitent l’ennemi qui serait ainsi enfermé au milieu d’eux avec une terrible sévérité, il hésita longtemps, attachant un grand poids à toutes ces considérations. (218) Puis il fut de nouveau entraîné dans la direction opposée par des considérations d’un caractère contraire, se disant : « Ceci est l’ordre de quelqu’un qui est mon maître et un jeune homme, et de quelqu’un qui juge tout ce qu’il veut faire comme opportun et convenable, et qui est résolu à ce que tout ce qu’il a une fois décidé soit immédiatement exécuté, même si c’est la mesure la plus nuisible possible et pleine de querelle et d’insolence ; et maintenant, ayant dépassé toute nature humaine, il s’est effectivement inscrit comme Dieu ; et un grand danger de ma vie pèse sur moi, que je m’oppose à lui ou que j’obéisse à ses ordres ; si je m’y conforme, le résultat sera très probablement la guerre, et une guerre qui peut-être sera accompagnée d’un succès douteux et qui sera loin de tourner comme on l’attend ; et si je m’oppose à lui, je serai alors exposé à la haine ouverte et implacable de Gaïus. » (219) Et beaucoup de ces Romains qui étaient avec lui dans l’administration des affaires de Syrie partageaient cette opinion, sachant que la colère de Gaïus et les châtiments qu’il infligerait s’abattaient d’abord sur eux comme complices de la désobéissance aux injonctions qu’il avait envoyées ; (220) mais à la fin, quand elle arriva, la forme de la statue leur fournit un prétexte pour retarder l’affaire, afin qu’ils aient le temps de réfléchir plus attentivement à la question ; car ils n’envoyèrent personne de Rome (à ce qu’il me semble, car la providence de Dieu a ainsi décidé de la sorte, arrêtant ainsi invisiblement la main de ces méchants),Français il n’ordonna pas non plus à l’homme le plus habile ou à celui qui passait pour tel en Syrie de gérer l’affaire, car tandis qu’il poussait à toute vitesse cette action illégale, une guerre s’alluma soudainement. (221) Ayant donc maintenant l’occasion de considérer quelle serait la voie la plus avantageuse (car lorsque de grands événements surviennent soudainement, ils brisent et troublent l’esprit), il ordonna que la statue soit faite dans l’une des régions limitrophes. (222) C’est pourquoi Pétrone, envoyant chercher les artistes les plus habiles et les plus renommés de Phénicie, leur donna les matériaux nécessaires à la fabrication de la statue ; et ils les emmenèrent à Sidon, et là, commencèrent à la faire. Il envoya aussi chercher les magistrats des Juifs, les prêtres et les chefs du peuple, pour leur annoncer les ordres qu’il avait reçus de Gaïus, et pour leur conseiller de se soumettre joyeusement aux ordres imposés par leur maître, et de prendre dûment en considération les dangers qui se présentaient à eux ; car les puissances militaires les plus belliqueuses de la Syrie étaient toutes prêtes et couvriraient bientôt tout le pays de cadavres ; (223) car il pensait que s’il pouvait auparavant affaiblir leur résolution, il pourrait par leur moyen agir sur tout le reste de la multitude et la persuader de ne pas s’opposer à la volonté de l’empereur ; mais, comme il était naturel, il fut complètement déçu dans ses espérances ; car on dit en effet qu’ils furent stupéfaits par ses premières paroles, et qu’au début ils furent complètement bouleversés par son annonce de leur réel danger et de leur misère, et qu’ils restèrent muets et versèrent une abondance incessante de larmes comme d’une fontaine, s’arrachant la barbe et les cheveux, et disant : (224) « Nous qui étions autrefois très chanceux, nous avons maintenant traversé de nombreux événements jusqu’à un âge extrêmement avancé afin que nous puissions enfin voir ce qu’aucun de nos ancêtres n’a jamais vu. Avec quels yeux pourrions-nous supporter de regarder ces choses ? Qu’on les arrache plutôt, et que nos vies misérables et notre existence affligée prennent fin, avant que nous ne voyions un tel mal, un spectacle aussi intolérable qu’il est impie d’entendre ou de concevoir. »Il fit venir les magistrats des Juifs, les prêtres et les chefs du peuple, pour leur annoncer les ordres qu’il avait reçus de Gaïus, et pour leur conseiller de se soumettre avec empressement aux ordres imposés par leur maître, et de considérer avec attention les dangers qui les menaçaient. Car les plus belliqueuses des puissances militaires de Syrie étaient toutes prêtes et couvriraient bientôt tout le pays de cadavres. (223) Il pensait que s’il pouvait auparavant affaiblir leur résolution, il pourrait, par leur moyen, agir sur tout le reste de la multitude et la persuader de ne pas s’opposer à la volonté de l’empereur. Mais, comme il était naturel, il fut complètement déçu dans ses espérances. car on dit en effet qu’ils furent stupéfaits par ses premières paroles, et qu’au début ils furent complètement bouleversés par son annonce de leur réel danger et de leur misère, et qu’ils restèrent muets et versèrent une abondance incessante de larmes comme d’une fontaine, s’arrachant la barbe et les cheveux, et disant : (224) « Nous qui étions autrefois très chanceux, nous avons maintenant traversé de nombreux événements jusqu’à un âge extrêmement avancé afin que nous puissions enfin voir ce qu’aucun de nos ancêtres n’a jamais vu. Avec quels yeux pourrions-nous supporter de regarder ces choses ? Qu’on les arrache plutôt, et que nos vies misérables et notre existence affligée prennent fin, avant que nous ne voyions un tel mal, un spectacle aussi intolérable qu’il est impie d’entendre ou de concevoir. »Il fit venir les magistrats des Juifs, les prêtres et les chefs du peuple, pour leur annoncer les ordres qu’il avait reçus de Gaïus, et pour leur conseiller de se soumettre avec empressement aux ordres imposés par leur maître, et de considérer avec attention les dangers qui les menaçaient. Car les plus belliqueuses des puissances militaires de Syrie étaient toutes prêtes et couvriraient bientôt tout le pays de cadavres. (223) Il pensait que s’il pouvait auparavant affaiblir leur résolution, il pourrait, par leur moyen, agir sur tout le reste de la multitude et la persuader de ne pas s’opposer à la volonté de l’empereur. Mais, comme il était naturel, il fut complètement déçu dans ses espérances. car on dit en effet qu’ils furent stupéfaits par ses premières paroles, et qu’au début ils furent complètement bouleversés par son annonce de leur réel danger et de leur misère, et qu’ils restèrent muets et versèrent une abondance incessante de larmes comme d’une fontaine, s’arrachant la barbe et les cheveux, et disant : (224) « Nous qui étions autrefois très chanceux, nous avons maintenant traversé de nombreux événements jusqu’à un âge extrêmement avancé afin que nous puissions enfin voir ce qu’aucun de nos ancêtres n’a jamais vu. Avec quels yeux pourrions-nous supporter de regarder ces choses ? Qu’on les arrache plutôt, et que nos vies misérables et notre existence affligée prennent fin, avant que nous ne voyions un tel mal, un spectacle aussi intolérable qu’il est impie d’entendre ou de concevoir. »Avec quels yeux pourrions-nous supporter de contempler ces choses ? Qu’on les arrache plutôt, et qu’on mette fin à nos vies misérables et à notre existence affligée, avant de contempler un tel mal, un spectacle aussi intolérable qu’il est impie d’en entendre parler ou de le concevoir.Avec quels yeux pourrions-nous supporter de contempler ces choses ? Qu’on les arrache plutôt, et qu’on mette fin à nos vies misérables et à notre existence affligée, avant de contempler un tel mal, un spectacle aussi intolérable qu’il est impie d’en entendre parler ou de le concevoir.
XXXII. (225) C’est ainsi qu’ils pleurèrent leur sort ; mais lorsque les habitants de la ville sainte et de toute la région environnante apprirent le projetFrançais Dans la ville agitée, ils se rangèrent tous ensemble comme à un signal concerté, leur misère commune leur ayant donné l’ordre, et partirent en masse, et laissant leurs villes, leurs villages et leurs maisons vides, ils se hâtèrent d’un commun accord en Phénicie, car Pétrone se trouvait dans ce pays à ce moment-là. (226) Et lorsque quelques-uns des gardes de Pétrone virent une multitude innombrable se hâter vers eux, ils coururent vers leur général pour lui apporter la nouvelle et l’avertir de prendre des précautions, car ils s’attendaient à la guerre ; et tandis qu’ils lui racontaient ce qu’ils avaient vu, il était encore sans gardes ; et la multitude des Juifs venant soudainement sur lui comme un nuage, occupa toute la Phénicie et causa une grande consternation parmi les Phéniciens qui voyaient ainsi l’énorme population de la nation ; (227) et d’abord un tel cri s’éleva, accompagné de pleurs et de coups de poitrine, que les oreilles mêmes de ceux qui étaient présents ne purent supporter l’ampleur du bruit ; car il ne cessa pas lorsqu’ils cessèrent, mais continua de vibrer même après qu’ils furent calmés. Alors on s’approcha du gouverneur, et on lui adressa des supplications telles que l’occasion le suggérait ; car les calamités elles-mêmes nous enseignent ce qu’il faut faire dans une situation d’urgence. Et la multitude fut divisée en six groupes, un de vieillards, un de jeunes hommes, un de garçons ; et de nouveau à leur tour un groupe de matrones âgées, un de femmes dans la force de l’âge, et un de vierges ; (228) et lorsque Pétrone apparut au loin, tous les rangs, comme ils avaient été désignés, tombèrent à terre, poussant des hurlements et des lamentations des plus lugubres, mêlés de supplications. Mais lorsqu’il leur ordonna de se lever et de s’approcher de lui, ils refusèrent longtemps de se lever, et, semant beaucoup de poussière sur la tête et versant beaucoup de larmes, ils mirent leurs deux mains derrière eux comme des captifs enchaînés de cette manière, et ils s’approchèrent ainsi de lui. (229) Alors le corps des vieillards, debout devant lui, s’adressa à lui en ces termes : « Nous sommes, comme vous le voyez, sans armes, mais pourtant, en passant, certaines personnes nous ont accusés d’être des ennemis, mais même les armes de défense dont la nature a pourvu chaque individu, à savoir nos mains, nous les avons détournées de vous et placées dans une position où elles ne peuvent rien faire, offrant librement nos corps une cible facile à quiconque désire nous mettre à mort. (230) Nous vous avons amené nos femmes, nos enfants et nos familles entières, et en votre personne nous nous prosternerons devant Gaïus, n’ayant laissé personne à la maison, afin que vous puissiez nous préserver tous,ou détruis-nous tous ensemble par une destruction générale et complète. Pétrone, nous sommes une nation pacifique, tant par notre disposition naturelle que par nos intentions déterminées, et l’éducation qui nous a été inculquée avec diligence et soin nous a appris cette leçon dès notre plus tendre enfance. (231) Lorsque Gaïus assuma le pouvoir impérial, nous fûmes les premiers de toute la Syrie à le féliciter, Vitellius étant alors dans notre ville, de qui vous avez reçu le gouvernement en tant que son successeur, à qui des écrits concernant ces questions furent envoyés, et l’heureuse nouvelle venant de notre ville, où elle avait été accueillie avec joie, parvint aux autres villes avec la même acceptation. (232) Notre temple fut le premier à recevoir des sacrifices pour l’heureux règne de Gaïus. L’a-t-il fait pour être le premier ou le seul temple à être privé de ses modes de culte habituels ? « Nous avons maintenant quitté nos villes, nous avons abandonné nos maisons et nos biens, nous vous donnerons de bon cœur tout notre mobilier, tout notre bétail et tous nos trésors, bref tout ce qui nous appartient, comme butin volontaire. Nous penserons les recevoir, non les abandonner. Nous ne demandons qu’une chose en échange et pour contrebalancer tout cela, à savoir qu’aucune innovation n’ait lieu concernant notre temple, mais qu’il soit conservé tel que nous l’avons reçu de nos pères et de nos ancêtres. (233) Et si nous ne pouvons pas l’emporter sur vous en cela, alors nous nous offrons nous-mêmes à la destruction, afin de ne pas vivre pour voir une calamité plus terrible et plus douloureuse que la mort. Nous apprenons que de grandes forces d’infanterie et de cavalerie sont préparées par vous contre nous, si nous nous opposons à l’érection et à la dédicace de cette statue. Nul n’est assez fou, lorsqu’il est esclave, pour s’opposer à son maître. Nous nous soumettons volontairement et volontiers à la mort ; Que vos troupes nous tuent, qu’elles nous sacrifient, qu’elles nous taillent en pièces sans résistance ni combat, qu’elles nous traitent avec toutes les cruautés dont des conquérants peuvent se servir, (234) mais quel besoin d’armée ? Nous-mêmes, admirables prêtres, commencerons le sacrifice, amenant au temple nos femmes et les tuant, amenant nos frères et sœurs et devenant fratricides, amenant nos fils et nos filles, cet âge innocent et sans culpabilité, et devenant infanticides. Ceux qui endurent des calamités tragiques doivent nécessairement employer un langage tragique. (235) Puis, debout au milieu de nos victimes, après nous être baignés abondamment dans le sang de nos proches (car ce sang sera le seul bain dont nous disposerons pour nous purifier avant le voyage vers les ténèbres d’en bas), nous y mêlerons notre propre sang,nous égorgeant sur leurs corps. (236) Et quand nous serons morts, que ce commandement soit inscrit sur nous comme une épitaphe : « Que même Dieu ne nous blâme pas, nous qui avons eu un respect dû à ces deux considérations, une pieuse loyauté envers l’empereur et la préservation respectueuse de nos saintes lois établies. » « Et c’est ce qu’on dira de nous à juste titre si nous abandonnons notre misérable vie, la méprisant à juste titre. (237) Nous avons entendu parler d’une tradition très ancienne, transmise dans toute la Grèce par ses historiens, qui affirme que la tête de la Gorgone avait un pouvoir si puissant que ceux qui la contemplaient se transformaient immédiatement en pierres et en rochers. Mais cela ne semble être qu’une fiction et une fable, la vérité étant que les événements grands, inattendus et merveilleux entraînent souvent de grands désastres ; par exemple, la colère d’un maître provoque la mort, ou des calamités équivalentes à la mort. (238) « Pensez-vous (que Dieu nous en préserve) que si l’un de nos compatriotes voyait cette statue apportée dans notre temple, elle ne le changerait pas en pierre ? Français Leurs membres étant tous figés, et leurs yeux devenant fixes au point de ne plus être capables de bouger, et leur corps entier perdant tous ses mouvements naturels dans chacune de ses parties et de ses membres unis ! (239) Nous allons cependant maintenant, ô Pétrone, t’adresser une dernière et très juste requête ; nous disons que tu ne dois pas faire ce qui t’est commandé, mais nous te supplions de nous accorder un répit, et nous te supplions très instamment de retarder un peu jusqu’à ce que nous nommions une ambassade, et que nous l’envoyions vers ton maître, pour lui transmettre nos supplications. (240) Peut-être trouverons-nous dans notre ambassade quelque argument pour le persuader, soit en lui présentant toutes les considérations concernant l’honneur de Dieu, ou la préservation de nos lois indestructibles et inaltérables, soit en l’insistant sur le fait que nous ne devons pas être soumis à un sort pire que toutes les nations, même dans les extrémités les plus reculées de la terre, qui ont été autorisées à conserver leurs coutumes nationales ; à propos desquelles son grand-père et son arrière-grand-père ont pris une juste décision en confirmant et en scellant nos coutumes avec tous les soins. (241) Peut-être, lorsqu’il entendra ces arguments, sera-t-il plus clément envers nous. Les intentions des grands ne restent pas toujours les mêmes, et celles qui sont adoptées dans la colère sont les plus promptes à changer. Nous avons été gravement calomniés. Laissez-nous réfuter les fausses accusations qui ont été portées contre nous. Il est difficile d’être condamné sans être entendu pour notre propre défense.(242) « Et si nous ne parvenons pas à le convaincre, qu’est-ce qui l’empêchera ensuite de faire ce qu’il a actuellement l’intention de faire ? En attendant que nous ayons envoyé cette ambassade, ne détruisez pas tous les espoirs de tant de myriades d’hommes, car notre zèle et notre ardeur ne se manifestent pas dans la cause du gain, mais dans celle de la religion ; bien que nous parlions insensément en utilisant une telle expression, car quel gain peut-il y avoir pour eux plus réel et plus bénéfique que la sainteté ? »
XXXIII. (243) Ils prononçaient ces plaintes et ces supplications avec une grande agonie et une grande misère d’âme, avec des sanglots extrêmes et une difficulté d’élocution, car tous leurs membres suaient d’appréhension, et leurs larmes incessantes coulaient à torrents, de sorte que tous ceux qui les entendaient, et Pétrone lui-même, sympathisaient avec leur chagrin, car il était par nature un homme très bon et doux dans sa disposition naturelle, de sorte qu’il était facilement influencé par ce qui était maintenant dit ou entendu ; et ce qui était dit semblait être entièrement juste, et la misère de ceux qu’il voyait maintenant semblait des plus pitoyables ; (244) et se levant, il se retira avec ses collègues conseillers, et délibéra sur ce qu’il devait faire. Il vit que ceux qui, peu de temps auparavant, s’opposaient de toutes leurs forces aux souhaits des Juifs étaient maintenant hésitants et perplexes, et que ceux qui avaient auparavant hésité étaient maintenant pour la plupart enclins à la compassion, ce qui lui plaisait. Néanmoins, bien qu’il fût bien au courant des dispositions de l’empereur et de son implacabilité et de son inexorable colère, (245) il avait encore lui-même quelques étincelles de philosophie et de piété juives, car il en avait appris quelque chose depuis longtemps en raison de son avidité pour l’apprentissage, et l’avait étudiée encore plus depuis qu’il était arrivé comme gouverneur des pays où il y a un grand nombre de Juifs dispersés dans toutes les villes d’Asie et de Syrie ; ou en partie parce qu’il était ainsi disposé dans son esprit, en raison de son inclination spontanée, naturelle et innée pour tout ce qui mérite soin et étude. De plus, Dieu lui-même semble souvent suggérer des idées vertueuses aux hommes vertueux, par lesquelles, tout en profitant aux autres, ils seront également profités eux-mêmes, ce qui était maintenant le cas de Pétrone. Quelle était donc sa résolution ? (246) Ne pas presser les artistes, mais les persuader de continuer à terminer la statue qu’ils avaient en main, en prenant soin et en travaillant autant que possible pour ne pas être inférieurs aux modèles les plus renommés, mais en prenant beaucoup de temps, afin de rendre leur ouvrage parfait, car les choses faites à la hâte sont très souvent inférieures, mais celles qui sont faites avec beaucoup de peine et d’habileté demandent beaucoup de temps. (247) Mais l’ambassade qu’ils demandaient la permission d’envoyer, il résolut de ne pas la permettre, car il estimait qu’il ne serait pas prudent pour lui de la permettre ; Il décida néanmoins de ne pas s’opposer à ceux qui souhaitaient soumettre toute l’affaire au souverain et maître suprême, mais de ne pas non plus être d’accord avec la multitude ni de la contredire, car il considérait que l’une ou l’autre de ces lignes de conduite était pleine de dangers. (248) De plus, il décida d’écrire une lettre à Gaïus, n’accusant en aucune manière les Juifs,et d’autre part, ne donnant aucun compte rendu précis de leurs supplications et supplications, et pour expliquer le retard qui se produisait dans l’érection de la statue, en partie parce que sa préparation exigeait un certain temps pour son achèvement, et en partie, il lui rappela que la saison de l’année était dans une certaine mesure la cause d’un retard inévitable, auquel il n’y avait aucun doute que Gaius devait nécessairement acquiescer, (249) car c’était juste à ce moment-là l’apogée de la moisson du blé et de toutes les autres récoltes de céréales ; Français et il dit qu’il craignait que, par désespoir de la préservation de leurs lois et coutumes nationales et héréditaires, les hommes ne conçoivent un tel mépris de la vie qu’ils dévastent eux-mêmes leurs terres ou brûlent toute la région productrice de blé, qu’elle soit montagneuse ou champêtre, et, par conséquent, qu’il pourrait avoir besoin d’une garde pour assurer une récolte soigneuse des récoltes, et cela non seulement de celles qui étaient portées sur les terres arables, mais de celles produites par les arbres fruitiers ; (250) car lui-même avait l’intention, comme on le dit, de naviguer vers Alexandrie en Égypte, mais un si grand général ne choisit pas de traverser la haute mer à la fois en raison du danger et aussi de la nombreuse flotte qui serait nécessaire pour son escorte, et aussi par respect pour sa propre personne, car tout ce qui était nécessaire à son confort serait plus facilement assuré s’il prenait la route détournée à travers l’Asie et la Syrie ; (251) car il pourrait, s’il côtoyait, naviguer chaque jour et débarquer chaque nuit, surtout s’il prenait avec lui un nombre suffisant de navires de guerre, et non des transports, pour lesquels un voyage côtier est plus fructueux, tout comme une traversée en pleine mer est meilleure pour les navires marchands. (252) Il était donc nécessaire que des quantités abondantes de fourrage et de nourriture soient préparées pour son bétail dans chacune des villes syriennes, et surtout dans toutes celles qui étaient sur la côte, car une multitude nombreuse viendrait par terre et par mer, rassemblée non seulement de Rome même et d’Italie, mais aussi de toutes les autres provinces de l’empire jusqu’en Syrie, étant en partie la garde régulière des magistrats, et en partie l’armée régulière d’infanterie et de cavalerie, et la force navale, et aussi une troupe de serviteurs mais à peine inférieure en nombre à l’armée. (253) De plus, il fallait non seulement une abondance de provisions suffisante pour tous les besoins, mais aussi pour toutes les prodigalités superflues auxquelles Gaïus était attaché. S’il lit ces écrits, peut-être non seulement ne sera-t-il pas irrité, mais sera-t-il même satisfait de notre prudence, car ce retard n’est pas dû à la considération des Juifs.mais pour assurer la récolte de la moisson.
XXXIV. (254) Et lorsque ses assesseurs eurent rendu leurs avis, il ordonna qu’on écrive des lettres et désigna des hommes actifs, habitués aux voyages rapides, pour les porter. Et, arrivés au terme de leur voyage, ils remirent les lettres ; mais l’empereur, avant d’avoir fini de les lire, s’enfla de colère et continua à faire des marques à chaque page, avec fureur et indignation. (255) et, lorsqu’il eut terminé sa lettre, il frappa des mains en disant : « En vérité, Pétrone, tu sembles peu comprendre que tu es le sujet de l’empereur ; la série ininterrompue de gouvernements auxquels tu as été préféré t’a rempli de ruse. Jusqu’à présent, il me semble que tu n’as pas l’intention d’admettre que tu sais, même par ouï-dire, que Gaïus est empereur, mais tu le découvriras très vite par ta propre expérience, (256) car tu es attentif aux lois des Juifs, une nation que je hais plus que toute autre, et tu es indifférent aux ordres impériaux de ton souverain. Tu crains la multitude. N’avais-tu pas alors avec toi les forces militaires que craignent toutes les nations orientales, et la principale d’entre elles, les Parthes ? (257) Mais toi Vous les avez plaints, vous avez prêté plus d’attention aux sentiments de compassion qu’aux ordres exprès de Gaïus. « Prétextez la moisson, mais vous constaterez bientôt que vous avez attiré sur vous-même un châtiment qu’aucun prétexte ne peut éviter. Accusez la nécessité de récolter les récoltes et de fournir suffisamment de provisions à mes armées, car même si une disette totale opprimait la Judée, n’y a-t-il pas à ses frontières de vastes régions d’une grande fertilité et d’une grande productivité, suffisantes et capables de fournir toute la nourriture nécessaire, et de suppléer au déficit d’un district ? (258) Mais pourquoi parler ainsi avant d’agir ? Et pourquoi n’y a-t-il personne qui devance mes intentions ? Celui qui tarde découvrira d’abord qu’il reçoit le salaire de son retard en souffrant lui-même. Je n’en dirai pas plus, mais je n’oublierai pas l’affaire. (259) Et après un bref intervalle, il dicta à l’un de ses secrétaires une réponse à Pétrone, le louant en apparence pour sa prudence et pour sa considération attentive et précise de l’avenir, car il était très prudent à l’égard des gouverneurs des provinces, voyant qu’ils avaient à tout moment de grandes facilités pour faire des innovations ou des révolutions, surtout s’ils se trouvaient dans des districts importants et à la tête d’armées puissantes comme celle qui se trouvait sur l’Euphrate pour la protection de la Syrie. (260) Par conséquent,étant très civilisé envers lui en paroles et dans ses lettres, il cacha sa colère jusqu’à une occasion favorable, bien qu’il fût très exaspéré ; mais à la fin de la lettre, après avoir mentionné tous les autres sujets, il lui demanda de ne pas s’inquiéter de quoi que ce soit d’autre que de l’érection et de la dédicace rapides de la statue, car à ce moment-là la récolte devait avoir pu être rentrée, que l’excuse fût à l’origine honnête et vraie ou seulement plausible.
XXXV. (261) Cependant, peu de temps après, le roi Agrippa arriva à Rome, selon la coutume, pour présenter ses respects à Gaïus, et il ne savait absolument rien ni de ce que Pétrone avait écrit dans sa lettre, ni de ce que Gaïus avait écrit dans sa première ou seconde épître, mais à ses mouvements irréguliers et à son agitation, et à l’excitation qui brillait dans ses yeux, il conjectura qu’il avait quelque colère qui couvait en lui, et il considéra, et réfléchit, et retourna chaque question dans tous les sens, se creusant la tête pour toutes les raisons, grandes ou petites, pour voir s’il avait dit ou fait quelque chose d’inconvenant, (262) et quand il fut sûr de n’avoir absolument rien fait, il conjectura, comme il était naturel, que c’était quelqu’un d’autre contre qui il était offensé. Mais de nouveau, lorsqu’il vit qu’il le regardait d’un air morose, et qu’il gardait les yeux continuellement fixés sur lui, et sur personne d’autre qui était jamais présent, il commença à s’alarmer, et bien qu’il pensât souvent à lui poser la question, il se retint, réfléchissant de cette manière : « Peut-être qu’en agissant ainsi, je pourrai attirer sur moi les menaces qui sont destinées aux autres, en m’attirant le soupçon d’être un fouineur, un homme téméraire et audacieux. » (263) C’est pourquoi, lorsque Gaïus vit qu’il était dans un état de grande alarme et de perplexité, car il était très fin pour comprendre les desseins et les sentiments les plus intimes d’un homme à partir de son apparence extérieure et de l’expression de son visage, il dit : « Tu es embarrassé, ô Agrippa. Je vais te tirer de ta perplexité. (264) Bien que tu aies vécu avec moi pendant si longtemps, ignores-tu encore que je parle non seulement avec ma voix, mais aussi avec mes yeux, devinant tout, pour le moins, autant dans un sens que dans l’autre ? (265) Vos loyaux et excellents concitoyens, la seule nation d’hommes sur toute la surface de la terre par laquelle Gaïus n’est pas considéré comme un dieu, semblent maintenant même désirer comploter ma mort dans leur désobéissance obstinée, car lorsque je (266) Et lorsqu’il fut sur le point d’ajouter d’autres accusations contre eux, Agrippa tomba dans un tel état de chagrin qu’il prit toutes sortes de couleurs, devenant à la fois injecté de sang, pâle et livide, (267) car il était tout agité et tremblant de la tête aux pieds,Un tremblement et une secousse s’emparèrent de tous ses membres et de tous les membres de son corps, les déréglant ; tous ses tendons, muscles et nerfs se relâchèrent et s’affaiblirent, de sorte qu’il s’évanouit et serait tombé si les assistants ne l’avaient soutenu. On leur ordonna de le ramener chez lui, et ils le transportèrent jusqu’à son palais, où il resta quelque temps en état de torpeur, sans que personne ne comprenne quel malheur soudain l’avait mis dans cet état. (268) C’est pourquoi Gaïus fut encore plus exaspéré contre notre nation, et nourrit contre nous une colère plus furieuse qu’auparavant : « Car, dit-il, si Agrippa, qui est mon ami le plus intime et le plus cher, et que tant de bienfaits me lient, est si complètement sous l’influence de ses coutumes nationales qu’il ne peut même pas supporter d’entendre un mot contre elles, mais s’évanouit à un tel point qu’il est sur le point de mourir, que doit-on attendre des sentiments des autres qui n’ont aucun motif ni aucune influence pour les entraîner dans l’autre sens ? » (269) Agrippa, alors, pendant toute cette journée et la plus grande partie de la journée suivante, resta dans un état de stupeur profonde, étant complètement inconscient de tout ce qui se passait ; Mais vers le soir, il releva un peu la tête, et ouvrit un court instant, quoique avec difficulté, ses yeux languissants, et, d’une vision trouble et indistincte, il regarda les gens qui l’entouraient, bien qu’il ne fût pas encore capable de distinguer clairement leurs différentes formes et leurs différents traits. (270) Puis, retombant dans le sommeil, il redevint tranquille, se sentant mieux qu’au début, comme ceux qui l’entouraient pouvaient le deviner d’après sa respiration et l’état de son corps. (271) Et plus tard, lorsqu’il se réveilla de nouveau et se leva, il demanda : « Où suis-je maintenant ? Suis-je avec Gaïus ? Mon seigneur lui-même est-il ici ? » Et ils répondirent : « Rassurez-vous, vous êtes seul dans votre palais. (272) Gaïus n’est pas ici. Vous avez maintenant suffisamment dormi, mais maintenant, retournez-vous, relevez-vous, appuyez-vous sur votre coude et reconnaissez ceux qui vous entourent ; ce sont tous les vôtres, vos amis, vos affranchis et vos domestiques, qui vous honorent plus que tous les autres et qui sont honorés par vous en retour. » (273) Et lui, car il commençait maintenant à se remettre de son état de stupeur, vit des sentiments de sympathie sur le visage de chacun, et lorsque ses médecins ordonnèrent à la plupart d’entre eux de quitter la pièce, afin de rafraîchir son corps avec des onctions et des aliments de saison, (274) « Allez », dit-il, « car vous devez absolument veiller à ce que j’aie un mode de vie plus soigneusement réglé, car il ne me suffit pas, à moi, malheureux homme que je suis, de conjurer la faim par une nourriture nue, maigre et économique,et l’usage précis de la nourriture nécessaire ; et je n’aurais pas fait attention à de telles choses si je n’avais pas eu pour objectif de fournir à ma misérable nation la dernière ressource que mon esprit me suggère pour l’aider. (275) En conséquence, il versa beaucoup de larmes et mangea juste ce qui était nécessaire sans aucune sauce ni assaisonnement, et ne but aucun vin mélangé mais seulement de l’eau, et cessa bientôt de manger. « Mon misérable estomac », dit-il, « recule devant les choses qu’il exige ; et maintenant que dois-je faire d’autre que m’adresser à Gaïus au sujet des circonstances présentes ? »
XXXVI. (276) Et ayant pris des tablettes, il lui écrit de la manière suivante : « Ô maître, la peur et la honte m’ont ôté tout courage de venir en ta présence pour t’adresser la parole ; car la peur m’apprend à redouter tes menaces ; et la honte, par respect pour la grandeur de ton pouvoir et de ta dignité, me fait taire. Mais un écrit fera connaître ma requête, que je t’offre ici comme ma plus fervente supplique. (277) Chez tous les hommes, ô empereur ! l’amour de leur patrie est inné, ainsi qu’un vif intérêt pour leurs coutumes et leurs lois nationales. Et sur ces questions, il n’est pas nécessaire que je te donne des informations, puisque tu as un amour sincère pour ton propre pays et un profond respect pour tes coutumes nationales. Et ce qui leur appartient paraît beau à chacun, même si ce n’est pas le cas en réalité ; car ils ne jugent de ces choses que par la raison, mais par les sentiments de l’affection. (279) id=“v278”>(278) Et je suis, comme vous le savez, un Juif ; et Jérusalem est mon pays, dans lequel est érigé le saint temple du Dieu Très-Haut. Et j’ai des rois pour mes grands-pères et pour mes ancêtres, dont la plupart ont été appelés grands prêtres, considérant leur pouvoir royal comme inférieur à leur office de prêtres ; et pensant que le grand sacerdoce est aussi supérieur au pouvoir d’un roi, que Dieu est supérieur à l’homme ; car l’un est occupé à rendre service à Dieu, et l’autre n’a que le soin de les gouverner. (279) C’est pourquoi, étant de cette nation, et étant attaché à ce pays et à un tel temple, je vous adresse cette pétition au nom d’eux tous ; au nom de la nation, afin qu’elle ne soit pas considérée par vous sous un jour contraire au vrai ; car c’est une nation très pieuse et sainte, et une nation dès le commencement très loyalement disposée envers votre famille. (280) « Car dans tous les détails où les hommes sont enjoints par les lois, et dans lesquels ils ont le pouvoir de montrer leur piété et leur loyauté, ma nation n’est inférieure à aucune autre en Asie ou en Europe, que ce soit en ce qui concerne les prières, ou l’approvisionnement en offrandes sacrées, ou dans l’abondance de ses sacrifices, non seulement ceux offerts à l’occasion des fêtes publiques, mais dans ceux qui sont continuellement offerts jour après jour ; par lesquels ils montrent leur loyauté et leur fidélité plus sûrement que par leur bouche et leur langue, le prouvant par les desseins de leurs cœurs honnêtes, ne disant pas certes qu’ils sont amis de César, mais l’étant en réalité. (281) « Concernant la ville sainte, je dois maintenant dire ce qui est nécessaire. C’est, comme je l’ai déjà dit, ma patrie, et la métropole, non seulement de la Judée, mais aussi de plusieurs,Français en raison des colonies qu’elle a envoyées de temps à autre dans les districts limitrophes de l’Égypte, de la Phénicie, de la Syrie en général, et surtout dans cette partie de celle-ci qu’on appelle Cœlo-Syrie, ainsi que dans les régions plus éloignées de la Pamphylie, de la Cilicie, de la plus grande partie de l’Asie Mineure jusqu’à la Bithynie, et les coins les plus reculés du Pont. Et de la même manière en Europe, en Thessalie, en Béotie, en Macédoine, en Étolie, en Attique, à Argos, à Corinthe et dans toutes les régions les plus fertiles et les plus riches du Péloponnèse. (282) Et non seulement les continents sont remplis de colonies juives, mais aussi toutes les îles les plus célèbres, telles que l’Eubée, Chypre et la Crète. Je ne dis rien des pays situés au-delà de l’Euphrate, car tous, à l’exception d’une très petite partie, de Babylone et de toutes les satrapies environnantes, qui bénéficient de quelque avantage que ce soit en termes de sol ou de climat, abritent des Juifs. (283) De sorte que si ma terre natale est, comme on peut raisonnablement l’être, considérée comme ayant droit à une part en votre faveur, ce n’est pas une seule ville qui en bénéficierait alors, mais dix mille dans chaque région du monde habitable, en Europe, en Asie et en Afrique, sur le continent, dans les îles, sur les côtes et dans les régions intérieures. (284) Et il correspond bien à la grandeur de votre bonne fortune, qu’en conférant des bienfaits à une ville, vous en profitiez aussi à dix mille autres, afin que votre renommée soit célébrée dans chaque partie du monde habitable, et que de nombreuses louanges à votre égard soient jointes à des actions de grâces. (285) id=“v285”>(285) « Vous avez jugé les pays d’origine de certains de vos amis dignes d’être admis à partager tous les privilèges de la constitution romaine ; et ceux qui, il y a peu de temps encore, étaient esclaves, sont devenus les maîtres d’autres qui jouissaient également de votre faveur à un degré supérieur, ou du moins non inférieur, et ils se sont réjouis aussi des causes de votre bienfaisance. (286) Et je suis en effet parfaitement conscient d’appartenir à la classe qui est soumise à un seigneur et maître, et aussi d’être admis à l’honneur d’être l’un de vos compagnons, étant inférieur à vous en ce qui concerne mon droit de naissance et mon rang naturel, et inférieur à personne, pour ne pas dire au plus éminent de tous les hommes, en bonne volonté et en loyauté envers vous, (287) à la fois parce que c’est ma disposition naturelle, et aussi en conséquence du nombre de bienfaits dont vous m’avez enrichi ; de sorte que si j’avais en conséquence eu la confiance de vous implorer moi-même au nom de mon pays, sinon de lui accorder la constitution romaine, du moins de lui conférer la liberté et la remise des impôts,Je n’aurais pas cru avoir aucune raison de craindre votre mécontentement en vous présentant une telle requête, et en vous demandant la plus désirable de toutes choses, votre faveur, qu’il ne peut vous faire aucun mal de m’accorder, et qui est la plus avantageuse de toutes choses pour mon pays. (288) « Car quel bienfait peut-il être plus désirable pour une nation soumise que la bienveillance de son souverain ? C’est à Jérusalem, ô empereur ! que votre succession si désirable à l’empire fut annoncée pour la première fois ; et la nouvelle de votre avancement se répandit de la ville sainte sur tout le continent, de chaque côté, et fut accueillie avec une grande joie. Et c’est pourquoi cette ville mérite d’être accueillie avec faveur par vos mains ; (289) car, comme dans les familles, les enfants aînés reçoivent les plus grands honneurs de droit de naissance, parce qu’ils ont été les premiers à donner le nom de père et de mère à leurs parents, de même, puisque c’est la première de toutes les villes d’Orient à vous saluer comme empereur, elle devrait recevoir de vous plus de bienfaits que toute autre ; ou sinon plus, du moins autant que toute autre ville. (290) « Ayant maintenant avancé ces arguments sur la base de Après avoir fait ces requêtes en faveur de ma patrie, j’en viens enfin à ma supplication pour le temple. Ô mon seigneur et maître, Gaïus ! Ce temple n’a jamais, depuis sa fondation jusqu’à aujourd’hui, admis aucune forme faite de main d’homme, car il a été la demeure de Dieu. Or, les images et les représentations ne sont que des imitations des dieux perceptibles aux sens extérieurs ; mais nos ancêtres ne considéraient pas comme conforme à la révérence due à Dieu de faire une image ou une représentation du Dieu invisible. (291) Agrippa, lorsqu’il vint au temple, lui rendit hommage, et il était ton grand-père ; et Auguste fit de même, lorsqu’il ordonna par ses lettres d’y envoyer tous les prémices de toutes les régions ; et par le sacrifice continuel. Et ton arrière-grand-mère… (292) « C’est pourquoi personne, qu’il soit Grec ou barbare, satrape ou roi, ou ennemi implacable ; aucune sédition, aucune guerre, aucune capture, aucune destruction, aucun événement qui ait jamais eu lieu, n’a jamais menacé ce temple avec une innovation telle que d’y placer une image, une statue ou une œuvre d’aucune sorte faite de mains ; (293) car, bien que les ennemis aient manifesté leur hostilité envers les habitants du pays, la révérence ou la peur les a néanmoins suffisamment possédés pour les empêcher d’abroger aucune des lois qui ont été établies au commencement, comme tendant à l’honneur du Créateur et Père de l’univers ; car ils savaient que ce sont ces actions et d’autres similaires qui entraînent après eux les calamités irrémédiables des afflictions envoyées par le ciel.C’est pourquoi ils ont pris soin de ne pas semer une semence impie, craignant d’être contraints de récolter sa récolte naturelle, sous la forme d’un fruit portant une destruction totale.
XXXVII. (294) « Mais pourquoi aurais-je besoin de l’aide de témoins étrangers, alors que je peux vous en fournir de nombreux parmi vos compatriotes et amis ? Marcus Agrippa, votre propre grand-père maternel, dès son arrivée en Judée, alors qu’Hérode, mon grand-père, était roi du pays, jugea bon de quitter la côte pour se rendre dans la métropole, qui était à l’intérieur des terres. (295) Et lorsqu’il eut contemplé le temple, les décorations des prêtres, la piété et la sainteté des habitants du pays, il s’émerveilla, considérant tout cela comme d’une grande solennité et méritant un grand respect, et pensant avoir vu quelque chose de trop magnifique pour être décrit. Et il ne put parler à ses compagnons que de la magnificence du temple et de tout ce qui s’y rapportait. (296) Français : « C’est pourquoi, chaque jour qu’il restait dans la ville, en raison de son amitié pour Hérode, il se rendait à ce lieu sacré, se réjouissant du spectacle de la construction, des sacrifices et de toutes les cérémonies liées au culte de Dieu, de la régularité qui y était observée, de la dignité et de l’honneur rendus au grand prêtre, de sa grandeur lorsqu’il était revêtu de ses vêtements sacrés et qu’il était sur le point de commencer les sacrifices. (297) Et après avoir orné le temple de toutes les offrandes qu’il pouvait apporter, et avoir conféré de nombreux bienfaits aux habitants, leur rendant de nombreux services importants, et après avoir dit à Hérode beaucoup de choses amicales, et avoir reçu des réponses correspondantes, il fut reconduit sur la côte de la mer et au port, et cela non pas par une seule ville mais par tout le pays, ayant des branches semées sur son chemin, et étant grandement admiré et respecté pour sa piété. (298) « Qu’a fait encore votre autre grand-père, Tibère César ? Ne semble-t-il pas avoir adopté une ligne de conduite exactement semblable ? En tout cas, pendant les vingt-trois ans où il fut empereur, il conserva la forme du culte dans le temple telle qu’elle avait été transmise depuis les temps les plus anciens, sans en abroger ni en altérer le moindre détail. »
XXXVIII. (299) « De plus, je suis en mesure de relater un acte d’ambition de sa part, bien que j’aie souffert une infinité de maux de son vivant ; néanmoins, la vérité est considérée comme chère et digne d’être honorée par vous. Pilate était l’un des lieutenants de l’empereur, ayant été nommé gouverneur de Judée. Il, non pas plus dans le but d’honorer Tibère que dans celui de vexer la multitude, dédia des boucliers dorés dans le palais d’Hérode, dans la ville sainte ; sur lesquels n’étaient représentés aucune forme ni aucun autre interdit, si ce n’est une inscription nécessaire, qui mentionnait ces deux faits, le nom de la personne qui les avait placés là et la personne en l’honneur de laquelle ils étaient ainsi placés. (300) Mais lorsque la multitude apprit ce qui s’était passé, et que la circonstance devint notoire, alors le peuple, faisant comparaître les quatre fils du roi, qui n’étaient en rien inférieurs aux rois eux-mêmes, ni en fortune ni en rang, et ses autres descendants, et les magistrats qui étaient parmi eux à ce moment-là, le supplièrent de modifier et de rectifier l’innovation qu’il avait commise à l’égard des boucliers ; et de ne faire aucune modification à leurs coutumes nationales, qui avaient jusqu’alors été conservées sans aucune interruption, sans avoir été le moins du monde changées par aucun roi ou empereur. (301) « Mais comme il refusait obstinément cette requête (car c’était un homme d’un caractère très inflexible, très impitoyable et très obstiné), ils s’écrièrent : « Ne provoquez pas de sédition ; ne nous faites pas la guerre ; ne détruisez pas la paix qui existe. L’honneur de l’empereur ne se confond pas avec le déshonneur des anciennes lois ; que ce ne soit pas pour vous un prétexte pour insulter notre nation. Tibère ne désire pas qu’aucune de nos lois ou coutumes soit détruite. Et si vous dites vous-même qu’il le souhaite, montrez-nous soit un ordre de sa part, soit une lettre, ou quelque chose de ce genre, afin que nous, qui avons été envoyés auprès de vous comme ambassadeurs, cessons de vous importuner et adressions nos supplications à votre maître. » (302) "Mais cette dernière phrase l’exaspéra au plus haut point, car il craignait qu’ils ne se rendent en réalité en ambassade auprès de l’empereur et ne l’accusent d’autres faits de son gouvernement, concernant sa corruption, ses actes d’insolence, ses rapines, son habitude d’insulter les gens, sa cruauté, ses meurtres continuels de personnes sans jugement ni condamnation, et son inhumanité incessante, gratuite et des plus graves. (303) C’est pourquoi, étant extrêmement en colère, et étant toujours un homme aux passions les plus féroces, il était dans une grande perplexité, n’osant ni abattre ce qu’il avait une fois établi,Il ne voulait rien faire qui pût plaire à ses sujets, et connaissait suffisamment la fermeté de Tibère sur ces points. Les puissants de notre nation, voyant cela et comprenant qu’il était enclin à changer d’avis sur ce qu’il avait fait, mais qu’il ne voulait pas qu’on le croie, écrivirent une lettre des plus suppliantes à Tibère. (304) Et lui, après l’avoir lue, que dit-il de Pilate, et quelles menaces proférait-il contre lui ! Mais il n’est pas dans notre propos de vous raconter maintenant à quel point il était en colère, bien qu’il ne fût pas très sujet à des colères soudaines ; car les faits parlent d’eux-mêmes. (305) car aussitôt, sans rien remettre au lendemain, il écrivit une lettre, le reprochant et l’injuriant de la manière la plus amère pour son acte d’une audace et d’une méchanceté sans précédent, et lui ordonnant d’enlever immédiatement les boucliers et de les transporter de la métropole de Judée à Césarée, sur la mer, nommée Césarée Augusta, du nom de son grand-père, afin qu’ils soient érigés dans le temple d’Auguste. Et c’est ainsi qu’ils furent érigés dans cet édifice. Et il pourvoyait ainsi à deux choses : à l’honneur dû à l’empereur, et à la préservation des anciennes coutumes de la ville.
XXXIX. (306) « Or, les objets dressés à cette occasion étaient des boucliers, sur lesquels n’était gravée aucune représentation d’un être vivant. Mais maintenant, la chose qu’il est proposé d’ériger est une statue colossale. De plus, l’érection se faisait alors dans la demeure du gouverneur ; mais ils disent que ce qui est maintenant envisagé doit être dans la partie la plus intime du temple, dans le saint des saints lui-même, dans lequel, une fois par an, le grand prêtre entre, le jour appelé le grand jeûne, pour offrir de l’encens, et aucun autre jour, étant alors, conformément à notre loi nationale, également pour offrir des prières pour une abondante et fertile réserve de bénédictions, et pour la paix de toute l’humanité. (307) Et si quelqu’un d’autre, je ne dirai pas des Juifs, mais même des prêtres, et ceux non pas de l’ordre le plus bas, mais même ceux qui sont au rang immédiatement supérieur, devaient y entrer, soit avec lui ou après lui, ou même si le souverain sacrificateur lui-même y entre deux jours de l’année, ou trois ou quatre fois le même jour, il est soumis à une mort inévitable pour son impiété, (308) tant sont grandes les précautions prises par notre législateur à l’égard du saint des saints, qu’il a résolu de le conserver seul inaccessible et intact à aucun être humain. Combien de morts ne pensez-vous pas que le peuple, à qui l’on a appris à considérer ce lieu avec une si sainte révérence, supporterait volontiers plutôt que de voir une statue y être introduite ? Je crois sincèrement qu’ils préféreraient tuer toute leur famille, avec leurs femmes et leurs enfants, et eux-mêmes en dernier, dans les ruines de leurs maisons et de leurs familles, et Tibère le savait bien. (309) Et que fit votre arrière-grand-père, le plus excellent de tous les empereurs qui aient jamais vécu sur terre, celui qui fut le premier à se voir attribuer le nom d’Auguste, en raison de sa vertu et de sa bonne fortune ; lui qui répandit la paix en tous sens, sur terre et sur mer, jusqu’aux extrémités du monde ? (310) N’a-t-il pas, lorsqu’il eut entendu parler des caractéristiques particulières de notre temple, et qu’il n’y a en lui aucune image ni représentation faite de main d’homme, aucune ressemblance visible de Celui qui est invisible, Sans chercher à imiter sa nature, ne l’émerveillait-il pas et ne l’honorait-il pas ? Car, pénétré de quelque chose de plus qu’un simple aperçu de philosophie, puisqu’il s’en était nourri et continuait à s’en nourrir chaque jour, il retraçait en partie dans sa mémoire tous les préceptes de philosophie que son esprit avait appris auparavant, et en partie aussi il entretenait son savoir par la conversation des hommes de lettres qui l’entouraient constamment. Car, lors de ses banquets et de ses réceptions, la plus grande partie du temps était consacrée à des conversations savantes.afin que non seulement le corps de ses amis, mais aussi leur esprit soient nourris.
XL. (311) « Et bien que je puisse établir ce fait et vous démontrer les sentiments d’Auguste, votre arrière-grand-père, par une abondance de preuves, je me contenterai de deux ; car, en premier lieu, il envoya des ordres à tous les gouverneurs des différentes provinces d’Asie, parce qu’il avait entendu dire que les prémices sacrées étaient négligées, leur enjoignant de permettre aux Juifs seuls de se rassembler dans les synagogues, (312) car ces assemblées n’étaient pas des orgies, qui, de l’ivresse et de l’ivresse, dégénéraient en violence, de manière à troubler la paix du pays, mais étaient plutôt des écoles de tempérance et de justice, car les hommes qui s’y réunissaient étaient des étudiants de la vertu, et contribuaient chaque année aux prémices, envoyant des commissaires pour transporter les choses saintes au temple de Jérusalem. (313) « Et, en second lieu, il ordonna que personne ne devrait gêner les Juifs, soit sur leur chemin vers les synagogues, soit lorsqu’ils apportent leurs contributions, soit lorsqu’ils se rendent à Jérusalem en obéissance à leurs lois nationales, car ces choses ont été expressément ordonnées, sinon en ces termes, du moins en vigueur ; (314) et je joins une lettre, afin de vous convaincre, vous qui êtes notre maître, ce qu’a écrit Gaius Norbanus Flaccus, dans lequel il détaille ce que César lui avait écrit, et la suscription de la lettre est la suivante : (315)-
CAIUS NORBANUS FLACCUS, PROCONSUL, AUX GOUVERNEURS DE LA
ÉPHÉSIENS, SALUT.
« César m’a écrit que les Juifs, où qu’ils soient, ont coutume de se rassembler, conformément à une coutume ancienne et particulière de leur nation, pour contribuer l’argent qu’ils envoient à Jérusalem ; et il ne veut pas qu’on leur fasse obstacle pour les empêcher de le faire ; c’est pourquoi je vous ai écrit, afin que vous sachiez que j’ordonne qu’il leur soit permis de faire ces choses. » (316) « N’est-ce pas une preuve très convaincante, ô empereur, de l’intention de César concernant les honneurs rendus à notre temple qu’il avait adoptés, ne considérant pas comme juste qu’en raison d’une règle générale, concernant les réunions, les assemblées des Juifs, dans un seul lieu, soient supprimées, alors qu’elles se tenaient pour offrir les prémices et pour d’autres objets pieux ? (317) « Il y a aussi un autre élément de preuve, en aucun cas inférieur à celui-ci, et qui est la preuve la plus indéniable de la volonté d’Auguste, car il a ordonné que des sacrifices parfaits d’holocaustes soient offerts chaque jour au Dieu Très-Haut, sur ses propres revenus, qui sont accomplis jusqu’à présent, et les victimes sont deux moutons et un taureau, avec lesquels César a honoré l’autel de Dieu, sachant bien qu’il n’y a dans le temple aucune image érigée, ni à la vue de tous, ni dans aucune partie secrète de celui-ci. (318) Mais ce grand souverain, qui n’était inférieur à personne en philosophie, considérait en lui-même, qu’il est nécessaire dans les choses terrestres, qu’un lieu saint spécial soit mis à part pour le Dieu invisible, qui ne veut permettre aucune représentation visible de lui-même, par laquelle parvenir à une participation à des espérances favorables et à la jouissance de bénédictions parfaites. (318) id=“v319”>(319) ”Et votre grand-mère, Julia Augusta, suivant l’exemple d’un si grand guide dans les sentiers de la piété, orna également le temple de quelques fioles et encensoirs d’or, et d’un grand nombre d’autres offrandes, de la description la plus coûteuse et la plus magnifique ; et quel était son but en faisant cela, alors qu’il n’y a pas de statue érigée à l’intérieur du temple ? car l’esprit des femmes est, dans une certaine mesure, plus faible que celui des hommes, et n’est pas aussi bien capable de comprendre une chose qui n’est appréciable que par l’intellect, sans aucune aide d’objets adressés aux sens extérieurs ; (320) mais elle, comme elle surpassait tous les membres de son sexe dans d’autres détails, elle leur était également supérieure en cela, en raison de la pure érudition et de la sagesse qui avaient été implantées en elle, à la fois par la nature et par l’étude ; de sorte que, ayant un intellect masculin, elle était si perspicace et profonde, qu’elle comprenait ce qui n’est appréciable que par l’intellect, même plus que les choses qui sont perceptibles par les sens extérieurs,et considéraient ces derniers comme de simples ombres des premiers.
XLI. (321) « C’est pourquoi, ô maître, ayant tous ces exemples les plus étroitement liés à vous-même et à votre famille, de nos buts et coutumes, dérivés de ceux dont vous êtes issu, de qui vous êtes né et par qui vous avez été élevé, je vous implore de conserver les principes que chacune des personnes que j’ai mentionnées a conservés ; (322) ceux qui possédaient eux-mêmes le pouvoir impérial vous exhortent, par leurs lois, vous, empereur ; ceux qui étaient augustes, vous parlent, vous qui êtes aussi Auguste ; vos grands-pères et ancêtres parlent à leurs descendants ; de nombreuses autorités s’adressent à un seul individu, presque en disant, en termes exprès : Ne détruisez pas ces choses dans nos conseils qui restent et qui ont été conservées comme lois permanentes jusqu’à ce jour ; car même si aucun mal ne devait résulter de leur abrogation, il en résulterait néanmoins, en tout cas, un sentiment d’incertitude concernant l’avenir, et une telle incertitude est pleine de la peur, même chez les plus optimistes et les plus confiants, s’ils ne sont pas des méprisants des choses divines. (323) « Si je devais énumérer les bienfaits que j’ai moi-même reçus de vous, la journée serait trop courte ; d’ailleurs, il n’est pas convenable pour celui qui a entrepris de parler d’un sujet de s’écarter d’une autre matière. Et même si je me taisais, les faits eux-mêmes parlent et font entendre une voix distincte. (324) Vous m’avez délivré alors que j’étais lié de chaînes et de fer. Qui l’ignore ? Mais après cela, ô empereur ! Ne m’attachez pas à des liens d’une amertume encore plus grande : car les chaînes dont vous m’avez délivré entouraient une partie de mon corps, mais celles que j’anticipe maintenant sont les chaînes de l’âme, qui risquent de l’opprimer entièrement et en toutes parties ; (325) vous avez apaisé en moi une peur de la mort, continuellement suspendue au-dessus de ma tête ; vous avez reçu moi alors que j’étais presque mort de peur ; tu m’as ressuscité comme d’entre les morts. Continue ta faveur, ô maître, afin que ton Agrippa ne soit pas contraint d’abandonner complètement la vie ; car je paraîtrai (si tu ne le fais pas) avoir été libéré de la servitude, non pour être sauvé, mais pour périr d’une manière plus visible. (326) « Tu m’as donné l’héritage le plus grand et le plus glorieux parmi les hommes, le rang et le pouvoir d’un roi, d’abord sur un district, puis sur un autre et un plus important, ajoutant à mon royaume le district appelé Trachonitide et la Galilée. Ne me prive donc pas, ô maître, après m’avoir comblé de moyens superflus, du nécessaire. Ne me prive pas, après m’avoir élevé à la plus brillante lumière,Jette-moi de nouveau de mon éminence dans les ténèbres les plus profondes. (327) Je suis prêt à descendre de cette splendide position où vous m’avez placé ; je ne désapprouve pas un retour à la condition où j’étais il y a peu de temps ; j’abandonnerai tout ; j’estime tout moins important que le seul point de préserver les anciennes coutumes et lois de ma nation ; car si elles sont violées, que pourrais-je dire, ni à mes compatriotes, ni à qui que ce soit d’autre ? Il s’ensuivrait nécessairement que je serais considéré comme l’un de ces deux cas : soit comme un traître envers mon peuple, soit comme quelqu’un que vous ne considérez plus comme un ami. Et quel plus grand malheur pourrait-il y avoir que l’un ou l’autre ? (328) Car si je suis encore compté parmi vos amis, je serai alors accusé de trahison envers ma propre nation, si ni mon pays n’est préservé de tout malheur, ni même le temple laissé inviolé. Car vous, grands hommes, préservez les biens de vos compagnons et de ceux qui se réfugient sous votre protection par votre splendeur et votre magnificence impériales. (329) Et si vous avez quelque chagrin ou quelque vexation secrète dans votre esprit, ne me jetez pas en prison, comme Tibère, mais délivrez-moi de toute anticipation d’être jeté en prison à un moment futur ; ordonnez-moi immédiatement d’être mis hors de chemin. Car quel avantage me serait-il de vivre, moi qui place tous mes espoirs de sécurité et de bonheur dans votre amitié et votre faveur ?Mais délivre-moi de toute crainte d’être jeté en prison à l’avenir ; ordonne qu’on me mette immédiatement hors de danger. Car quel avantage me serait-il de vivre, moi qui place tous mes espoirs de sécurité et de bonheur dans ton amitié et ta faveur ?Mais délivre-moi de toute crainte d’être jeté en prison à l’avenir ; ordonne qu’on me mette immédiatement hors de danger. Car quel avantage me serait-il de vivre, moi qui place tous mes espoirs de sécurité et de bonheur dans ton amitié et ta faveur ?
XLII. (330) Après avoir écrit cette lettre et l’avoir scellée, il l’envoya à Gaïus, puis s’enfermant, il resta dans sa propre maison, plein d’angoisse, de confusion, de désordre et d’anxiété, quant à la meilleure façon d’approcher et de s’adresser à l’empereur ; car lui et son peuple avaient couru un danger non négligeable, mais ils avaient des raisons de craindre l’expulsion de leur pays, l’esclavage et la destruction totale, comme imminents non seulement pour ceux qui habitaient la terre sainte, mais pour tous les Juifs dans toutes les parties du monde. (331) Mais l’empereur, ayant pris la lettre et l’ayant lue, et ayant considéré chaque suggestion qui y était contenue, fut très irrité, parce que ses intentions n’avaient pas été exécutées : et cependant, en même temps, il était ému par les appels à sa justice et par les supplications qui lui étaient ainsi adressées, et à certains égards il était satisfait d’Agrippa, et à d’autres il le blâmait. (332) Il lui reprochait son désir excessif de plaire à ses compatriotes, qui étaient les seuls hommes qui avaient résisté à ses ordres et montré une certaine réticence à se soumettre à sa déification ; mais il le louait de ne cacher et de ne déguiser aucun de ses sentiments, conduite qui, disait-il, était la preuve d’une disposition libérale et noble. (333) Étant donc quelque peu apaisé, du moins en apparence, il daigna rendre une réponse plutôt favorable, accordant à Agrippa la plus grande et la plus grande de toutes les faveurs, le consentement que l’érection de sa statue n’ait pas lieu ; et il ordonna d’écrire des lettres à Publius Petronius, gouverneur de Syrie, lui enjoignant de ne permettre aucune modification ou innovation concernant le temple des Juifs. (334) Néanmoins, bien qu’il lui accordât cette faveur, il ne la lui accorda pas sans aucun mélange, mais il y mêla une terreur douloureuse ; car il ajouta à la lettre :
« Si des peuples des contrées limitrophes, à l’exception de la métropole elle-même, désireux d’ériger des autels ou des temples, voire des images ou des statues, en mon honneur et à celui de ma famille, en sont empêchés, je vous enjoins de punir immédiatement ceux qui tenteraient de les en empêcher, ou de les traduire devant le tribunal. » (335) Or, ce n’était là rien d’autre qu’un début de séditions et de guerres civiles, et une manière indirecte d’annuler le don qu’il semblait accorder. Car certains, plus par désir de mortifier les Juifs que par un quelconque sentiment de loyauté envers Gaïus, étaient enclins à remplir tout le pays d’édifices de toutes sortes. Mais ceux qui voyaient se produire sous leurs yeux la violation de leurs coutumes nationales étaient résolus à ne pas supporter sans résistance une telle injure. Mais Gaïus, jugeant dignes du châtiment le plus sévère ceux qui avaient été ainsi excités à la désobéissance, ordonne une seconde fois que sa statue soit érigée dans le temple. (336) Mais par la providence et la sollicitude de Dieu, qui voit tout et gouverne tout selon la justice, aucune des nations voisines ne fit le moindre mouvement ; de sorte qu’il n’y avait aucune raison pour que ces ordres soient exécutés, et ces calamités inexorablement prévues ne se terminèrent toutes que par un degré modéré de blâme. (337) Quel avantage donc en fut-il tiré ? dira quelqu’un ; car même lorsqu’ils étaient tranquilles, Gaïus ne l’était pas ; mais il s’était déjà repenti de la faveur qu’il avait témoignée à Agrippa, et avait ravivé les désirs qu’il avait entretenus peu de temps auparavant ; car il ordonna qu’une autre statue soit construite à Rome, de taille colossale, en laiton doré, ne déplaçant plus celle qui avait été faite à Sidon, afin que le peuple ne soit pas agité par son déplacement, mais que, tandis qu’ils restaient dans un état de tranquillité et se sentaient libérés de leurs soupçons, elle puisse, en période de paix, être soudainement amenée dans le pays sur un navire, et être soudainement érigée sans que la multitude ne s’aperçoive de ce qui se passait.
XLIII. (338) Il avait l’intention de faire cela pendant son voyage le long de la côte, durant le temps qu’il avait prévu pour son séjour en Égypte. Car un désir indescriptible occupait son esprit de voir Alexandrie, où il était impatient de se rendre en toute hâte. Une fois arrivé, il comptait y rester un temps considérable, arguant que la déification qui le préoccupait tant pourrait facilement naître et atteindre une grande hauteur dans cette ville, au-dessus de toutes les autres, et qu’elle servirait alors de modèle à toutes les autres villes de l’adoration à laquelle il avait droit, d’autant plus qu’elle était la plus grande de toutes les villes d’Orient et bâtie dans le plus bel emplacement du monde. Car tous les hommes et toutes les nations inférieurs sont désireux d’imiter les grands hommes et les grands États. (339) De plus, Gaïus était à d’autres égards un homme dans la nature duquel il n’y avait rien de stable ou de digne de confiance, de sorte que, même s’il faisait quelque chose de bien ou de bienveillant, il s’en repentait promptement, et de telle manière qu’il essayait bientôt d’annuler ce qu’il avait fait de manière à causer une affliction et un préjudice encore plus grands à ceux qu’il avait favorisés. (340) Par exemple, il libéra des prisonniers, puis, sans aucune raison, il les jeta en prison une seconde fois, leur infligeant une seconde calamité plus grave que la première, à savoir celle qui était causée par un malheur inattendu. (341) De plus, il condamna au bannissement des personnes qui s’attendaient à la peine de mort ; Non pas qu’ils eussent conscience d’avoir commis des crimes méritant la mort, ni même un châtiment quelconque, même le plus léger, mais à cause de l’extravagante inhumanité de leur maître, auxquels ils ne s’attendaient pas à échapper. Or, pour ces hommes, le bannissement était un véritable gain, et équivalait presque à une réhabilitation, car ils estimaient avoir échappé au plus grand de tous les maux, le danger de mort. (342) Mais peu de temps s’écoula avant qu’il envoyât des soldats à leur poursuite, bien qu’aucune circonstance nouvelle ne fût survenue, et qu’il mit à mort simultanément les plus illustres et les plus nobles exilés qui vivaient dans les différentes îles comme dans leur propre patrie, et qui supportaient leurs malheurs de la manière la plus heureuse, infligeant ainsi la plus grande, la plus pitoyable et la plus inattendue des misères à plusieurs des familles les plus nobles de Rome. (343) Et s’il donnait jamais à quelqu’un une somme d’argent en cadeau, il la lui demandait plus tard, non pas un simple prêt, mais il exigeait aussi des intérêts et des intérêts composés, et traitait souvent de voleurs les personnes qui l’avaient reçu de lui,et les punissant des peines les plus sévères pour l’avoir volé ; car il ne se contentait pas que ces misérables hommes rendent ce qui leur avait été donné, mais il les obligeait aussi à abandonner tous leurs biens qu’ils avaient hérités de leurs parents, de leurs proches ou de leurs amis, ou qu’ils avaient acquis par leurs propres moyens, après avoir choisi une vie d’industrie et de profit. (344) Et ceux qui semblaient avoir le plus de crédit auprès de lui, et qui vivaient avec lui dans un cercle de plaisir, comme on peut dire, avec de grandes apparences d’amitié et de bonne volonté, étaient grandement lésés par lui, étant contraints de dépenser de grosses sommes en voyages irréguliers, illégaux et soudains, et en divertissements ; car ils prodiguaient des propriétés entières à la préparation d’un seul banquet, de sorte qu’ils étaient obligés de recourir aux usuriers, tant sa prodigalité était grande ; (345) C’est pourquoi beaucoup d’hommes désapprouvaient de recevoir des faveurs de sa part, pensant non seulement que cela ne leur était d’aucun avantage, mais même qu’elles n’étaient qu’un appât et un piège pour les conduire à des souffrances intolérables. (346) Si grande était donc son inégalité de caractère envers chacun, et plus particulièrement envers la nation des Juifs à laquelle il était le plus farouchement hostile, qu’en conséquence, commençant à Alexandrie, il leur enleva toutes les synagogues de cette ville et des autres villes, et les remplit toutes d’images et de statues de sa propre forme ; car ne se souciant d’aucune autre érection d’aucune sorte, il érigea partout sa propre statue de force ; et le grand temple de la ville sainte, qui fut laissé intact jusqu’à la fin, ayant été jugé digne de tout le respect et de toute la préservation possibles, il le modifia et le transforma en un temple à lui, qu’il pouvait appeler le temple du nouveau Jupiter, l’illustre Gaïus. (347) Que dites-vous ? Vous qui êtes un homme, cherchez-vous à vous approprier l’air et le ciel, ne vous contentant pas de la vaste multitude de continents, d’îles, de nations et de pays dont vous jouissez de la souveraineté ? Et ne pensez-vous pas qu’un seul des dieux adorés dans cette ville ou par notre peuple soit digne d’un pays, d’une ville ou même d’une petite enceinte qui leur aurait été consacrée autrefois, et qui leur aurait été dédiée par des oracles et des hymnes sacrés ? Et avez-vous l’intention de les priver de cela, afin que dans toute la vaste circonférence du monde, il n’y ait aucune trace visible ou mémorial d’un quelconque honneur ou d’un culte pieux rendu au vrai Dieu vivant ? (348) Vraiment, vous suggérez de beaux espoirs à l’humanité ; Ignorez-vous que vous ouvrez les sources de maux de toute espèce, que vous faites des innovations et que vous commettez des actes d’impiété audacieuse, tels qu’il est mal de les faire et même de les penser ?mais il les força aussi à abandonner tous leurs biens qu’ils avaient hérités de leurs parents, de leurs proches ou de leurs amis, ou qu’ils avaient acquis par leurs propres moyens, après avoir choisi une vie d’industrie et de profit. (344) Et ceux qui semblaient avoir le plus de crédit auprès de lui, et qui vivaient avec lui dans un cercle de plaisir, comme on peut le dire, avec de grandes apparences d’amitié et de bonne volonté, furent grandement lésés par lui, étant contraints de dépenser de grosses sommes en voyages irréguliers, illégaux et soudains, et en divertissements ; car ils prodiguaient des biens entiers à la préparation d’un seul banquet, de sorte qu’ils étaient obligés de recourir aux usuriers, tant sa prodigalité était grande ; (345) C’est pourquoi beaucoup d’hommes désapprouvaient de recevoir des faveurs de sa part, pensant non seulement que cela ne leur était d’aucun avantage, mais même qu’elles n’étaient qu’un appât et un piège pour les conduire à des souffrances intolérables. (346) Si grande était donc son inégalité de caractère envers chacun, et plus particulièrement envers la nation des Juifs à laquelle il était le plus farouchement hostile, qu’en conséquence, commençant à Alexandrie, il leur enleva toutes les synagogues de cette ville et des autres villes, et les remplit toutes d’images et de statues de sa propre forme ; car ne se souciant d’aucune autre érection d’aucune sorte, il érigea partout sa propre statue de force ; et le grand temple de la ville sainte, qui fut laissé intact jusqu’à la fin, ayant été jugé digne de tout le respect et de toute la préservation possibles, il le modifia et le transforma en un temple à lui, qu’il pouvait appeler le temple du nouveau Jupiter, l’illustre Gaïus. (347) Que dites-vous ? Vous qui êtes un homme, cherchez-vous à vous approprier l’air et le ciel, ne vous contentant pas de la vaste multitude de continents, d’îles, de nations et de pays dont vous jouissez de la souveraineté ? Et ne pensez-vous pas qu’un seul des dieux adorés dans cette ville ou par notre peuple soit digne d’un pays, d’une ville ou même d’une petite enceinte qui leur aurait été consacrée autrefois, et qui leur aurait été dédiée par des oracles et des hymnes sacrés ? Et avez-vous l’intention de les priver de cela, afin que dans toute la vaste circonférence du monde, il n’y ait aucune trace visible ou mémorial d’un quelconque honneur ou d’un culte pieux rendu au vrai Dieu vivant ? (348) Vraiment, vous suggérez de beaux espoirs à l’humanité ; Ignorez-vous que vous ouvrez les sources de maux de toute espèce, que vous faites des innovations et que vous commettez des actes d’impiété audacieuse, tels qu’il est mal de les faire et même de les penser ?mais il les força aussi à abandonner tous leurs biens qu’ils avaient hérités de leurs parents, de leurs proches ou de leurs amis, ou qu’ils avaient acquis par leurs propres moyens, après avoir choisi une vie d’industrie et de profit. (344) Et ceux qui semblaient avoir le plus de crédit auprès de lui, et qui vivaient avec lui dans un cercle de plaisir, comme on peut le dire, avec de grandes apparences d’amitié et de bonne volonté, furent grandement lésés par lui, étant contraints de dépenser de grosses sommes en voyages irréguliers, illégaux et soudains, et en divertissements ; car ils prodiguaient des biens entiers à la préparation d’un seul banquet, de sorte qu’ils étaient obligés de recourir aux usuriers, tant sa prodigalité était grande ; (345) C’est pourquoi beaucoup d’hommes désapprouvaient de recevoir des faveurs de sa part, pensant non seulement que cela ne leur était d’aucun avantage, mais même qu’elles n’étaient qu’un appât et un piège pour les conduire à des souffrances intolérables. (346) Si grande était donc son inégalité de caractère envers chacun, et plus particulièrement envers la nation des Juifs à laquelle il était le plus farouchement hostile, qu’en conséquence, commençant à Alexandrie, il leur enleva toutes les synagogues de cette ville et des autres villes, et les remplit toutes d’images et de statues de sa propre forme ; car ne se souciant d’aucune autre érection d’aucune sorte, il érigea partout sa propre statue de force ; et le grand temple de la ville sainte, qui fut laissé intact jusqu’à la fin, ayant été jugé digne de tout le respect et de toute la préservation possibles, il le modifia et le transforma en un temple à lui, qu’il pouvait appeler le temple du nouveau Jupiter, l’illustre Gaïus. (347) Que dites-vous ? Vous qui êtes un homme, cherchez-vous à vous approprier l’air et le ciel, ne vous contentant pas de la vaste multitude de continents, d’îles, de nations et de pays dont vous jouissez de la souveraineté ? Et ne pensez-vous pas qu’un seul des dieux adorés dans cette ville ou par notre peuple soit digne d’un pays, d’une ville ou même d’une petite enceinte qui leur aurait été consacrée autrefois, et qui leur aurait été dédiée par des oracles et des hymnes sacrés ? Et avez-vous l’intention de les priver de cela, afin que dans toute la vaste circonférence du monde, il n’y ait aucune trace visible ou mémorial d’un quelconque honneur ou d’un culte pieux rendu au vrai Dieu vivant ? (348) Vraiment, vous suggérez de beaux espoirs à l’humanité ; Ignorez-vous que vous ouvrez les sources de maux de toute espèce, que vous faites des innovations et que vous commettez des actes d’impiété audacieuse, tels qu’il est mal de les faire et même de les penser ?(344) Et ceux qui semblaient avoir le plus de crédit auprès de lui, et qui vivaient avec lui dans un cercle de plaisir, comme on peut dire, avec de grandes apparences d’amitié et de bonne volonté, étaient grandement lésés par lui, étant contraints de dépenser de grosses sommes en voyages irréguliers, illégaux et soudains, et en divertissements ; car ils prodiguaient des biens entiers à la préparation d’un seul banquet, de sorte qu’ils étaient obligés de recourir aux usuriers, tant sa prodigalité était grande ; (345) c’est pourquoi beaucoup d’hommes désapprouvaient de recevoir des faveurs de sa part, pensant non seulement que cela n’était d’aucun avantage, mais même qu’elles n’étaient qu’un appât et un piège pour les conduire à des souffrances intolérables. (346) Si grande était donc son inégalité de caractère envers tous, et plus particulièrement envers la nation des Juifs, à laquelle il était le plus farouchement hostile, que c’est pourquoi, commençant par Alexandrie, il leur enleva toutes les synagogues, là-bas et dans les autres villes, et les remplit toutes d’images et de statues de sa propre forme. Car, ne se souciant d’aucune autre érection, il dressa partout sa propre statue de force ; et le grand temple de la ville sainte, qui fut laissé intact jusqu’à la fin, ayant été jugé digne de tout le respect et de toute la préservation possibles, il le transforma et le transforma en son propre temple, qu’il put appeler le temple du nouveau Jupiter, l’illustre Gaïus. (347) Que dites-vous ? Vous qui êtes un homme, cherchez-vous à vous approprier l’air et le ciel, ne vous contentant pas de la vaste multitude de continents, d’îles, de nations et de pays dont vous jouissez de la souveraineté ? Et ne pensez-vous pas qu’un seul des dieux adorés dans cette ville ou par notre peuple soit digne de n’importe quel pays ou ville ou même de n’importe quelle petite enceinte qui aurait pu leur être consacrée dans les temps anciens, et qui leur aurait été dédiée avec des oracles et des hymnes sacrés, et avez-vous l’intention de les priver de cela, afin que dans toute la vaste circonférence du monde il n’y ait aucune trace visible ou mémorial à trouver d’un quelconque honneur ou d’un culte pieux rendu au vrai Dieu vivant ? (348) Vraiment, vous suggérez de beaux espoirs à la race humaine ; ignorez-vous que vous ouvrez les fontaines de maux de toute sorte, que vous faites des innovations et que vous commettez des actes d’une impiété audacieuse tels qu’il est mal de faire et même d’imaginer ?(344) Et ceux qui semblaient avoir le plus de crédit auprès de lui, et qui vivaient avec lui dans un cercle de plaisir, comme on peut dire, avec de grandes apparences d’amitié et de bonne volonté, étaient grandement lésés par lui, étant contraints de dépenser de grosses sommes en voyages irréguliers, illégaux et soudains, et en divertissements ; car ils prodiguaient des biens entiers à la préparation d’un seul banquet, de sorte qu’ils étaient obligés de recourir aux usuriers, tant sa prodigalité était grande ; (345) c’est pourquoi beaucoup d’hommes désapprouvaient de recevoir des faveurs de sa part, pensant non seulement que cela n’était d’aucun avantage, mais même qu’elles n’étaient qu’un appât et un piège pour les conduire à des souffrances intolérables. (346) Si grande était donc son inégalité de caractère envers tous, et plus particulièrement envers la nation des Juifs, à laquelle il était le plus farouchement hostile, que c’est pourquoi, commençant par Alexandrie, il leur enleva toutes les synagogues, là-bas et dans les autres villes, et les remplit toutes d’images et de statues de sa propre forme. Car, ne se souciant d’aucune autre érection, il dressa partout sa propre statue de force ; et le grand temple de la ville sainte, qui fut laissé intact jusqu’à la fin, ayant été jugé digne de tout le respect et de toute la préservation possibles, il le transforma et le transforma en son propre temple, qu’il put appeler le temple du nouveau Jupiter, l’illustre Gaïus. (347) Que dites-vous ? Vous qui êtes un homme, cherchez-vous à vous approprier l’air et le ciel, ne vous contentant pas de la vaste multitude de continents, d’îles, de nations et de pays dont vous jouissez de la souveraineté ? Et ne pensez-vous pas qu’un seul des dieux adorés dans cette ville ou par notre peuple soit digne de n’importe quel pays ou ville ou même de n’importe quelle petite enceinte qui aurait pu leur être consacrée dans les temps anciens, et qui leur aurait été dédiée avec des oracles et des hymnes sacrés, et avez-vous l’intention de les priver de cela, afin que dans toute la vaste circonférence du monde il n’y ait aucune trace visible ou mémorial à trouver d’un quelconque honneur ou d’un culte pieux rendu au vrai Dieu vivant ? (348) Vraiment, vous suggérez de beaux espoirs à la race humaine ; ignorez-vous que vous ouvrez les fontaines de maux de toute sorte, que vous faites des innovations et que vous commettez des actes d’une impiété audacieuse tels qu’il est mal de faire et même d’imaginer ?étant contraint de dépenser de grosses sommes en voyages irréguliers, illégaux et soudains, et en divertissements ; car ils prodiguaient des biens entiers à la préparation d’un seul banquet, de sorte qu’ils étaient obligés de recourir aux usuriers, tant sa prodigalité était grande ; (345) c’est pourquoi beaucoup d’hommes désapprouvaient de recevoir des faveurs de sa part, pensant non seulement que cela ne leur servait à rien, mais même qu’elles n’étaient qu’un appât et un piège pour les conduire à des souffrances intolérables. (346) Telle était donc sa grande inégalité de caractère envers chacun, et plus particulièrement envers la nation des Juifs à laquelle il était le plus farouchement hostile, et en conséquence, commençant à Alexandrie, il leur enleva toutes les synagogues de cette ville et des autres villes, et les remplit toutes d’images et de statues à son image ; car, ne se souciant d’aucune autre érection, il éleva partout sa propre statue de force ; et le grand temple de la ville sainte, resté intact jusqu’à la fin, ayant été jugé digne de tout le respect et de toute la préservation possibles, il le transforma et le transforma en son propre temple, qu’il put appeler le temple du nouveau Jupiter, l’illustre Gaïus. (347) Que dites-vous ? Vous qui êtes un homme, cherchez-vous à vous approprier l’air et le ciel, ne vous contentant pas de la vaste multitude de continents, d’îles, de nations et de pays dont vous jouissez de la souveraineté ? Et ne pensez-vous pas qu’un seul des dieux adorés dans cette ville ou par notre peuple soit digne de n’importe quel pays ou ville ou même de n’importe quelle petite enceinte qui aurait pu leur être consacrée dans les temps anciens, et qui leur aurait été dédiée avec des oracles et des hymnes sacrés, et avez-vous l’intention de les priver de cela, afin que dans toute la vaste circonférence du monde il n’y ait aucune trace visible ou mémorial à trouver d’un quelconque honneur ou d’un culte pieux rendu au vrai Dieu vivant ? (348) Vraiment, vous suggérez de beaux espoirs à la race humaine ; ignorez-vous que vous ouvrez les fontaines de maux de toute sorte, que vous faites des innovations et que vous commettez des actes d’une impiété audacieuse tels qu’il est mal de faire et même d’imaginer ?étant contraint de dépenser de grosses sommes en voyages irréguliers, illégaux et soudains, et en divertissements ; car ils prodiguaient des biens entiers à la préparation d’un seul banquet, de sorte qu’ils étaient obligés de recourir aux usuriers, tant sa prodigalité était grande ; (345) c’est pourquoi beaucoup d’hommes désapprouvaient de recevoir des faveurs de sa part, pensant non seulement que cela ne leur servait à rien, mais même qu’elles n’étaient qu’un appât et un piège pour les conduire à des souffrances intolérables. (346) Telle était donc sa grande inégalité de caractère envers chacun, et plus particulièrement envers la nation des Juifs à laquelle il était le plus farouchement hostile, et en conséquence, commençant à Alexandrie, il leur enleva toutes les synagogues de cette ville et des autres villes, et les remplit toutes d’images et de statues à son image ; car, ne se souciant d’aucune autre érection, il éleva partout sa propre statue de force ; et le grand temple de la ville sainte, resté intact jusqu’à la fin, ayant été jugé digne de tout le respect et de toute la préservation possibles, il le transforma et le transforma en son propre temple, qu’il put appeler le temple du nouveau Jupiter, l’illustre Gaïus. (347) Que dites-vous ? Vous qui êtes un homme, cherchez-vous à vous approprier l’air et le ciel, ne vous contentant pas de la vaste multitude de continents, d’îles, de nations et de pays dont vous jouissez de la souveraineté ? Et ne pensez-vous pas qu’un seul des dieux adorés dans cette ville ou par notre peuple soit digne de n’importe quel pays ou ville ou même de n’importe quelle petite enceinte qui aurait pu leur être consacrée dans les temps anciens, et qui leur aurait été dédiée avec des oracles et des hymnes sacrés, et avez-vous l’intention de les priver de cela, afin que dans toute la vaste circonférence du monde il n’y ait aucune trace visible ou mémorial à trouver d’un quelconque honneur ou d’un culte pieux rendu au vrai Dieu vivant ? (348) Vraiment, vous suggérez de beaux espoirs à la race humaine ; ignorez-vous que vous ouvrez les fontaines de maux de toute sorte, que vous faites des innovations et que vous commettez des actes d’une impiété audacieuse tels qu’il est mal de faire et même d’imaginer ?et plus particulièrement envers la nation des Juifs, à laquelle il était le plus farouchement hostile. C’est pourquoi, commençant par Alexandrie, il leur enleva toutes les synagogues, là-bas et dans les autres villes, et les remplit toutes d’images et de statues à son image. Car, sans se soucier d’aucune autre érection, il dressa partout sa propre statue de force ; et le grand temple de la ville sainte, resté intact jusqu’à la fin, ayant été jugé digne de tout le respect et de toute la préservation possibles, il le transforma et le transforma en son propre temple, qu’il pouvait appeler le temple du nouveau Jupiter, l’illustre Gaïus. (347) Que dites-vous ? Vous qui êtes un homme, cherchez-vous à vous approprier l’air et le ciel, ne vous contentant pas de la vaste multitude de continents, d’îles, de nations et de pays dont vous jouissez de la souveraineté ? Et ne pensez-vous pas qu’un seul des dieux adorés dans cette ville ou par notre peuple soit digne de n’importe quel pays ou ville ou même de n’importe quelle petite enceinte qui aurait pu leur être consacrée dans les temps anciens, et qui leur aurait été dédiée avec des oracles et des hymnes sacrés, et avez-vous l’intention de les priver de cela, afin que dans toute la vaste circonférence du monde il n’y ait aucune trace visible ou mémorial à trouver d’un quelconque honneur ou d’un culte pieux rendu au vrai Dieu vivant ? (348) Vraiment, vous suggérez de beaux espoirs à la race humaine ; ignorez-vous que vous ouvrez les fontaines de maux de toute sorte, que vous faites des innovations et que vous commettez des actes d’une impiété audacieuse tels qu’il est mal de faire et même d’imaginer ?et plus particulièrement envers la nation des Juifs, à laquelle il était le plus farouchement hostile. C’est pourquoi, commençant par Alexandrie, il leur enleva toutes les synagogues, là-bas et dans les autres villes, et les remplit toutes d’images et de statues à son image. Car, sans se soucier d’aucune autre érection, il dressa partout sa propre statue de force ; et le grand temple de la ville sainte, resté intact jusqu’à la fin, ayant été jugé digne de tout le respect et de toute la préservation possibles, il le transforma et le transforma en son propre temple, qu’il pouvait appeler le temple du nouveau Jupiter, l’illustre Gaïus. (347) Que dites-vous ? Vous qui êtes un homme, cherchez-vous à vous approprier l’air et le ciel, ne vous contentant pas de la vaste multitude de continents, d’îles, de nations et de pays dont vous jouissez de la souveraineté ? Et ne pensez-vous pas qu’un seul des dieux adorés dans cette ville ou par notre peuple soit digne de n’importe quel pays ou ville ou même de n’importe quelle petite enceinte qui aurait pu leur être consacrée dans les temps anciens, et qui leur aurait été dédiée avec des oracles et des hymnes sacrés, et avez-vous l’intention de les priver de cela, afin que dans toute la vaste circonférence du monde il n’y ait aucune trace visible ou mémorial à trouver d’un quelconque honneur ou d’un culte pieux rendu au vrai Dieu vivant ? (348) Vraiment, vous suggérez de beaux espoirs à la race humaine ; ignorez-vous que vous ouvrez les fontaines de maux de toute sorte, que vous faites des innovations et que vous commettez des actes d’une impiété audacieuse tels qu’il est mal de faire et même d’imaginer ?que dans toute la vaste circonférence du monde, il n’y ait aucune trace visible ni aucun souvenir d’un quelconque honneur ou d’un culte pieux rendu au vrai Dieu vivant ? (348) Vraiment, vous suggérez de belles espérances à l’humanité ; ignorez-vous que vous ouvrez les sources de maux de toute sorte, que vous faites des innovations et que vous commettez des actes d’impiété audacieuse, tels qu’il est mal de les faire et même de les penser ?que dans toute la vaste circonférence du monde, il n’y ait aucune trace visible ni aucun souvenir d’un quelconque honneur ou d’un culte pieux rendu au vrai Dieu vivant ? (348) Vraiment, vous suggérez de belles espérances à l’humanité ; ignorez-vous que vous ouvrez les sources de maux de toute sorte, que vous faites des innovations et que vous commettez des actes d’impiété audacieuse, tels qu’il est mal de les faire et même de les penser ?
XLIV. (349) Il vaut la peine de mentionner ce que nous avons vu et entendu, lorsque nous avons été envoyés pour affronter une contestation au nom de notre constitution nationale ; car au moment où nous sommes entrés en présence de l’empereur, nous avons perçu, à son regard et à l’état d’agitation dans lequel il se trouvait, que nous étions venus non pas devant un juge, mais devant un accusateur, ou plutôt je devrais dire devant l’ennemi déclaré de ceux qu’il considérait comme opposés à sa volonté ; (350) car il aurait été du devoir d’un juge de siéger avec des assesseurs choisis en raison de leur vertu et de leur érudition, alors qu’une question de la plus haute importance était en cours d’examen, qui était restée en sommeil pendant quatre cents ans, et qui était maintenant soulevée pour la première fois parmi des myriades de Juifs d’Alexandrie ; et il aurait été convenable que les parties en conflit avec leurs avocats se tiennent de chaque côté de lui, et qu’il les écoute tous les deux à tour de rôle ; Français d’abord à l’accusation, puis à la défense, selon un temps mesuré par l’eau, [13] puis se retirant, le juge devait délibérer avec ses assesseurs sur ce qu’il devait rendre publiquement comme sentence sur la justice de l’affaire ; mais ce qui s’est réellement passé ressemblait plutôt à la conduite d’un tyran implacable, faisant preuve d’une autorité, d’un mécontentement et d’un orgueil incontrôlés. (351) Car outre qu’il ne s’est en aucun cas comporté de la manière que je viens de décrire comme convenable, ayant fait venir les intendants de deux jardins, le jardin mécénatien et le jardin lamien, et ils sont proches l’un de l’autre et proches de la ville, dans laquelle il avait passé trois ou quatre jours, car c’était le lieu où ce spectacle théâtral, destiné au bonheur de toute une nation, devait se jouer en notre présence, il a ordonné qu’on lui ouvre tous les bâtiments extérieurs, car il voulait les examiner tous minutieusement ; (352) mais nous, dès que nous fûmes introduits en sa présence, dès que nous le vîmes, nous nous prosternâmes à terre avec tout le respect et l’adoration imaginables, et le saluâmes en l’appelant l’empereur Auguste ; et il nous répondit d’une manière si douce, si courtoise et si humaine que non seulement nous désespérions d’atteindre notre but, mais même de conserver nos vies ; (353) car, dit-il, « Vous haïssez Dieu, puisque vous ne pensez pas que je sois un dieu, moi qui suis déjà reconnu comme tel par toutes les autres nations, mais à qui vous refusez cette appellation. » Et alors, levant les mains au ciel, il poussa une exclamation qu’il était impie d’entendre, à plus forte raison le serait-il de la répéter littéralement. (354) Et aussitôt tous les ambassadeurs de la partie opposée furent remplis de toute joie imaginable, pensant que leur ambassade était déjà couronnée de succès,à cause des premiers mots prononcés par Gaïus, et ils battirent des mains et dansèrent de joie, et l’appelèrent par tous les titres qui s’appliquent à l’un des dieux.
XLV. (355) Et tandis qu’il triomphait de ces appellations surhumaines, le sycophante Isidore, voyant l’humeur dans laquelle il était, dit : « Ô maître, tu haïras avec encore plus de véhémence ces hommes que tu vois devant toi et leurs compatriotes, si tu connais leur désaffection et leur déloyauté envers toi ; car alors que tous les autres hommes offraient des sacrifices d’actions de grâces pour ton salut, ces hommes seuls ont refusé d’offrir le moindre sacrifice ; et quand je dis « ces hommes », j’entends tous les autres Juifs. » (356) Et lorsque nous nous sommes tous écriés d’un commun accord : « Seigneur Gaïus, nous sommes faussement accusés ; car nous avons sacrifié, et nous avons offert des hécatombes entières, dont nous avons versé le sang en libation sur l’autel, et nous n’avons pas emporté la chair dans nos maisons pour y faire un festin et un banquet, comme c’est la coutume de certains, mais nous avons confié les victimes entières au feu sacré en holocauste : et nous l’avons déjà fait trois fois, et pas une seule ; la première fois lorsque vous avez succédé à l’empire, et la deuxième fois lorsque vous avez guéri de cette terrible maladie dont tout le monde habitable était affligé en même temps, et la troisième fois nous avons sacrifié dans l’espoir de votre victoire sur les Germains. » (357) « Admets, dit-il, que tout cela soit vrai, et que tu aies sacrifié ; néanmoins tu as sacrifié à un autre dieu, et non pour moi ; et alors, quel bien m’as-tu fait ? De plus, tu ne m’as pas sacrifié. » Aussitôt, un profond frisson nous saisit dès que nous entendîmes cette expression., semblable à celle qui nous accabla lorsque nous fûmes d’abord en sa présence. (358) Et tandis qu’il disait cela, il entra dans les bâtiments extérieurs, examinant les chambres des hommes et les chambres des femmes, et les chambres du rez-de-chaussée, et tous les appartements de l’étage supérieur, et blâmant certains points de leur préparation comme défectueux, et projetant des modifications et suggérant des plans, et donnant lui-même l’ordre de les rendre plus coûteux (359) et alors nous étant promenés de cette manière, nous le suivions de long en large à travers tout l’endroit, étant moqués et ridiculisés par nos adversaires comme des gens à une pièce de théâtre ; car en effet toute l’affaire était une sorte de farce : le juge assumait le rôle d’un accusateur, et les accusateurs le rôle d’un juge injuste, qui regarde les accusés avec un œil d’hostilité, et agit conformément à la nature de la vérité. (360) Et lorsqu’un juge investi d’un si grand pouvoir commence à faire des reproches à la personne qui est en procès devant lui, il est nécessaire de se taire ; car il est même possible de se défendre en silence, et surtout pour des gens qui ne sont capables de répondre sur aucun des sujets qu’il n’examinait pas et ne désirait pas comprendre, puisque nos lois et nos coutumes nous retenaient la langue et fermaient et cousaient nos bouches. (361) Mais après avoir donné quelques-uns de ses ordres concernant les bâtiments, il posa alors une question très importante et solennelle : « Pourquoi vous abstenez-vous de manger de la chair de porc ? » Et puis, à cette question, nos adversaires éclatèrent de rire si violemment, en partie parce qu’ils étaient réellement ravis, et en partie parce qu’ils voulaient courtiser l’empereur par flatterie, et voulaient donc faire croire que cette question était dictée par l’esprit et formulée avec grâce, que certains des serviteurs qui le suivaient furent indignés de ce qu’ils semblaient traiter l’empereur avec si peu de respect, car il n’était pas prudent pour ses amis les plus intimes de sourire à ses paroles. (362) Et lorsque nous fîmes la réponse que « les différentes nations ont des lois différentes, et qu’il y a certaines choses dont l’usage est interdit à nous et à nos adversaires » ; et lorsque quelqu’un dit : « Il y a aussi beaucoup de gens qui ne mangent pas de chair d’agneau, qui est la plus tendre de toutes les viandes », il rit et dit : « Ils ont bien raison, car ce n’est pas bon. » (363) Étant ainsi raillés, moqués et ridiculisés, nous étions dans une grande perplexité ; et finalement il dit d’une manière rapide et péremptoire : « Je désire savoir quels principes de justice vous reconnaissez en ce qui concerne votre constitution. » (364) Et lorsque nous commençâmes à lui répondre et à lui expliquer, il,Dès qu’il eut goûté à nos plaidoiries sur les principes de justice, et dès qu’il s’aperçut que nos arguments n’étaient pas méprisables, avant que nous puissions présenter les choses les plus importantes que nous avions à dire, il nous coupa court et courut en avant et fit irruption dans le bâtiment principal, et dès qu’il fut entré, il ordonna que les fenêtres qui l’entouraient soient remplies de galets transparents ressemblant beaucoup à du cristal blanc qui ne gênent pas la lumière, mais qui protègent du vent et de la chaleur du soleil. (365) Puis, poursuivant délibérément, il demanda d’un ton plus modéré : « Que dites-vous ? » Et lorsque nous commençâmes à relier notre réponse à ce que nous avions dit auparavant, il courut de nouveau et entra dans une autre maison, dans laquelle il avait fait placer des tableaux anciens et admirables. (366) Mais lorsque nos plaidoiries en faveur de la justice furent ainsi interrompues, interrompues, et écrasées comme on peut presque dire, nous, étant fatigués et épuisés, et n’ayant plus aucune force en nous, mais n’attendant continuellement rien d’autre que la mort, nous ne pûmes plus garder nos cœurs tels qu’ils étaient, mais dans notre agonie nous nous réfugiâmes dans des supplications au seul vrai Dieu, le priant d’arrêter la colère de ce faux dieu. (367) Et il fut pris de compassion pour nous, et tourna son esprit vers la pitié. Et, s’apaisant, il dit simplement : « Ces hommes ne me paraissent pas tant méchants que malheureux et insensés, car ils ne croient pas que j’ai été doté de la nature divine ; » et ainsi il nous congédia et nous ordonna de partir.le priant de contenir la colère de ce faux dieu. (367) Et il fut pris de compassion pour nous et se sentit pris de pitié. Et, s’apaisant, il dit simplement : « Ces hommes ne me paraissent pas méchants, mais plutôt malheureux et insensés, car ils ne croient pas que j’ai été doté de la nature divine. » Et il nous congédia et nous ordonna de partir.le priant de contenir la colère de ce faux dieu. (367) Et il fut pris de compassion pour nous et se sentit pris de pitié. Et, s’apaisant, il dit simplement : « Ces hommes ne me paraissent pas méchants, mais plutôt malheureux et insensés, car ils ne croient pas que j’ai été doté de la nature divine. » Et il nous congédia et nous ordonna de partir.
XLVI. (368) Ayant alors échappé à ce qui était plutôt un théâtre et une prison qu’un tribunal (car comme dans un théâtre, il y avait un grand bruit de gens sifflant, gémissant et nous ridiculisant d’une manière extravagante, et comme dans une prison, il y avait beaucoup de coups infligés à nos corps, et des tortures, et des choses pour agiter toutes nos âmes par les blasphèmes que ceux qui nous entouraient proféraient contre la Divinité, et les menaces qu’ils soufflaient contre nous-mêmes, et que l’empereur lui-même déversait avec une telle véhémence, s’indignant contre nous non pas au nom de quelqu’un d’autre, car dans ce cas il aurait été bientôt apaisé, mais à cause de lui-même et de son grand désir d’être déclaré dieu, désir dans lequel il considérait que les Juifs étaient le seul peuple qui n’acquiesçait pas, et qui était incapable d’y souscrire), (369) nous avons enfin Nous avons repris notre souffle, non pas parce que nous avions eu peur de la mort à cause d’un vil désir de vivre, car nous aurions joyeusement accepté la mort comme l’immortalité si nos lois et nos coutumes avaient pu être établies par de tels moyens, mais parce que nous savions que nous serions détruits dans une grande ignominie, sans qu’aucun objectif souhaitable ne soit atteint par de tels moyens, car les insultes que subissent les ambassadeurs sont toujours renvoyées à ceux qui les ont envoyés. (370) C’est grâce à ces considérations que nous avons pu garder la tête haute pendant un moment, mais d’autres circonstances nous ont terrifiés et nous ont maintenus dans une grande perplexité et une grande détresse d’entendre ce que l’empereur déciderait, ce qu’il prononcerait, et quel genre de sentence il prononcerait finalement ; car il entendait la teneur générale de nos arguments, bien qu’il dédaignait de prêter attention à certains de nos faits. Mais ne serait-il pas terrible pour les intérêts de tous les Juifs du monde entier d’être jetés dans la confusion par le traitement auquel nous, ses cinq ambassadeurs, étions exposés ? (371) Car s’il nous livrait à nos ennemis, quelle autre ville pourrait jouir de la tranquillité ? Quelle ville serait où les citoyens n’attaqueraient pas les Juifs qui y vivent ? Quelle synagogue resterait intacte ? Quel État ne renverserait pas tout principe de justice à l’égard de ceux de ses compatriotes qui se sont ligués contre les lois et les coutumes nationales des Juifs ? Ils seront renversés, ils feront naufrage, ils seront précipités, avec toutes les lois particulières de la nation, et aussi celles qui sont communes à tous et conformes aux principes de justice reconnus dans chaque ville. (372) Nous donc, accablés par l’affliction,Dans notre misère, nous étions perplexes face à de tels raisonnements ; car même ceux qui jusque-là semblaient coopérer avec nous étaient maintenant las de prendre notre parti. Aussi, lorsque nous les avons appelés, ils ne sont pas restés à l’intérieur, mais sont sortis secrètement, effrayés, connaissant bien le désir de l’empereur d’être considéré comme Dieu. (373) Nous avons maintenant exposé de manière concise et sommaire la cause de la haine de Gaïus envers toute la nation juive ; il nous faut maintenant passer à notre palinode à Gaïus.[14]
il semble y avoir une certaine corruption dans le texte ici. ↩︎
On dit que l’âge d’or a existé pendant le règne de Saturne sur terre. Ainsi Tibulle et Virgile. ↩︎
ainsi dit Virgile, Aen. 4.174. ↩︎
Caligula était le fils de Germanicus et d’Agrippine. ↩︎
le passage d’Homère se trouve dans l’Odyssée 4.363. Il est imité de manière plus concise par Virgile, Georg. 4.410, qui fait dire à Cyrène à Aristée (traduit ainsi par Pope) : « À l’instant même, il porte, insaisissable au viol, / la force mimique de toute forme sauvage : / ou glisse avec un écoulement liquide en un ruisseau murmurant, / ou enveloppé de flammes, il brille à chaque membre. / Pourtant toujours rétentif, avec une force redoublée / à travers chaque forme passive vaine contraint sa fuite. / Mais lorsque, ayant repris sa forme native, il se tient / patient de la conquête, et que votre cause l’exige ; / La cause qui a poussé à cette tentative audacieuse déclare, / Et apaise le vaincu par une prière de vainqueur. / Les liens relâchés, implorent le devin de dire / quelle divinité interdit la voie aquatique. » ↩︎
ie de herme—neuo—, « interpréter ». ↩︎
c’est l’un des attributs d’Apollon dont il se vante auprès de Daphné, Met. l. 461 (tel que traduit par Dryden) : « La médecine est à moi ; quelles herbes et quelles simples poussent / Dans les champs et les forêts, je connais tous leurs pouvoirs, / Et je suis le grand médecin appelé ci-dessous. / Hélas, que les champs et les forêts ne peuvent offrir / Aucun remède pour guérir leur seigneur malade d’amour. / Pour guérir les douleurs de l’amour, aucune plante ne peut servir, / Et son propre remède le médecin échoue. » ↩︎
le mot grec est are—gein, d’où Philon suppose que Are—s, le nom grec de Mars, est dérivé. ↩︎
il fait ici allusion à la guerre entre César et Pompée. Pompée avait été gouverneur de Syrie, et Virgile parle de lui comme s’appuyant sur ses forces orientales, Aen. 6.832 (tel que traduit par Dryden) — « Le couple que vous voyez briller dans une armure égale, / Maintenant, amis en bas, dans une étreinte étroite se joignent ; / Mais lorsqu’ils quitteront les royaumes ténébreux de la nuit, / Et vêtus de corps respirent votre lumière supérieure, / Avec une haine mortelle l’un l’autre se poursuivront, / Que de guerres, que de blessures, que de massacres s’ensuivront. / Des hauteurs alpines, le père descend le premier, / Le mari de sa fille dans la plaine assiste, / Le mari de sa fille arme ses amis orientaux. » ↩︎
il attribue à Auguste un honneur qui ne lui appartient pas. C’est Pompée qui a débarrassé la mer des pirates. ↩︎
Hom. Il. 2:204. ↩︎
il semble y avoir une certaine corruption dans le texte ici. ↩︎
le temps alloué aux discours des avocats dans les tribunaux athéniens était mesuré par une horloge à eau, la klepsydre, quelque chose comme notre sablier de sable. ↩︎
L’édition de Yonge insère un traité distinct, absent de Cohn-Wendland (Loeb), intitulé « Concernant le monde ». Dans une note, Yonge affirme qu’il est pratiquement identique au traité de Loeb, « Sur l’éternité du monde » (intitulé par Yonge « Sur l’incorruptibilité du monde »). Ce traité a été relégué en annexe de ce volume. ↩︎