Emil Schürer écrit : « Le troisième groupe principal des œuvres de Philon sur le Pentateuque est une Délimitation de la législation mosaïque pour les non-Juifs. Dans tout ce groupe, l’explication allégorique est encore occasionnellement employée. Cependant, il s’agit principalement de véritables descriptions historiques, un exposé systématique de la grande œuvre législative de Moïse, dont l’auteur souhaite rendre le contenu, l’excellence et l’importance évidents aux lecteurs non-Juifs, et même au plus grand nombre possible. Car la description est plus populaire, tandis que le long commentaire allégorique est une œuvre ésotérique et, selon les conceptions de Philon, strictement scientifique. Le contenu des différentes compositions qui composent ce groupe diffère considérablement et semble indépendant les uns des autres. Leur lien, cependant, et par conséquent la composition de l’œuvre entière, ne peuvent, selon les propres indications de Philon, faire de doute. Quant au plan, l’œuvre est divisée en trois parties. (a) Le début, qui constitue en quelque sorte l’introduction à l’ensemble, est formé par une description de la création du monde (κοσμοποιια), que Moïse place en premier afin de montrer que sa législation et ses préceptes sont conformes à la volonté de la nature (προς το βουλημα της φυσεως), et que par conséquent celui qui lui obéit est véritablement citoyen du monde (κοσμοπολιτης) (de mundi opif. § 1). Cette introduction est suivie (b) de biographies d’hommes vertueux. Ce sont pour ainsi dire les lois vivantes et non écrites (εμψυχοι και λογικοι νομοι de Abrahamo, § 1, νομοι αγραφοι de decalogo, § 1), qui représentent, à la différence des commandements écrits et spécifiques, normes morales universelles (τους καθολικωτερους και ωσαν αρχετυπους νομους de Abrahamo, § 1). Enfin, la troisième partie comprend © la description de la législation proprement dite, divisée en deux parties : (1) celle des dix principaux commandements de la loi, et (2) celle des lois particulières appartenant à chacun de ces dix commandements. Viennent ensuite, en appendice, quelques traités sur certaines vertus cardinales, sur la récompense des bons et le châtiment des méchants. Cet aperçu du contenu montre d’emblée que Philon avait l’intention de présenter à ses lecteurs une description claire de l’ensemble du Pentateuque, qui devait être complet sur les points essentiels. Son point de vue, cependant, est à cet égard le point de vue authentiquement juif : l’ensemble de ce contenu relève de la notion de νομος. » (La Littérature du peuple juif au temps de Jésus, p. 338-339)
Emil Schürer commente : « Περι των δεκα λογιων α κεφαλαια νομων εισι. De decalogo (Mangey, ii. 180-209). — Après la vie de Joseph est généralement insérée la vie de Moïse, qui, selon son caractère littéraire, aurait certainement sa place dans ce groupe. Il n’est cependant nulle part suggéré que cette composition, qui se présente de manière tout à fait indépendante, soit organiquement liée à l’ensemble de l’œuvre ici discutée. Bien au contraire, ce serait une interruption de celle-ci. Car Moïse y est isolé en tant que législateur ; il n’est donc pas un type de conduite morale universellement valable, et il n’est pas non plus représenté comme tel. — D’où la composition de decalogo avec laquelle la représentation de la législation proprement dite (των αναγραφεντων νομων, de decal. § 1) commence, récitant en effet d’abord les dix commandements, donnés par Dieu lui-même sans l’intervention de Moïse, doit nécessairement suivre la vie de Joseph. — Le titre de cette copmosition vacille beaucoup dans les manuscrits (Mangey, ii. 180, note). La forme habituelle περι των δεκα λογιων, reposant sur le cod. Augustanus, est confirmé par Euseb. H. E. ii. 18. 5. Jérôme, à la suite d’une abréviation imprudente dans le texte d’Eusèbe, a de tabernaculo et decalogo libri quattor. (La littérature du peuple juif au temps de Jésus, pp. 342-343)
JHA Hart écrit (The Jewish Quarterly Review Original Series 17, pp. 726-731) :
Le Décalogue est la suite logique des « vies des patriarches », qui constituent les lois non écrites de la nation juive. Il doit donc être exposé avec soin et ne laisser de côté aucune signification allégorique, même si elle peut s’y cacher.
La première question à se poser est : « Pourquoi la Loi a-t-elle été donnée dans le désert ? » La réponse est simple. Les villes sont pleines de maux indicibles, d’offenses à la fois à Dieu et aux hommes. De plus, l’âme de celui qui s’apprête à recevoir les lois saintes doit être purifiée des profondes souillures qu’une foule hétéroclite a produites ; une longue retraite est nécessaire avant de pouvoir profiter de la nourriture spirituelle, tout comme en cas de maladie physique. En troisième lieu, il était nécessaire que le peuple reçoive et se familiarise avec sa nouvelle constitution avant de s’installer dans son nouveau foyer et de la mettre en pratique. Certains avancent encore une autre raison, très proche de la vérité : le peuple avait besoin d’une preuve que ces lois étaient des oracles divins et non des inventions humaines, et il la trouva dans le soutien miraculeux que Dieu lui accorda dans le désert aride. Mais tout cela ne sont que conjectures raisonnables : Dieu seul connaît la vérité.
Les lois en question sont de deux sortes, selon qu’elles sont énoncées par Dieu lui-même ou par le prophète Moïse. Les premières sont des principes généraux, les secondes des applications particulières. Il nous faut donc naturellement considérer d’abord la première catégorie, à savoir le Décalogue.
Le peuple – hommes, femmes et enfants – était assemblé, et Dieu leur adressa dix paroles ou oracles. Le nombre dix, δεκας, est le plus complet de tous les nombres, et doit son nom au fait qu’il contient (δεχεσθαι : δεχας) en lui-même toutes sortes de nombres et de progressions de nombres – arithmétiques, géométriques et harmoniques – et représente l’univers entier, dans la mesure où il est la somme de 1 (le point) + 2 (la ligne) + 3 (le plan) + 4 (le solide). De plus, il existe dix catégories : la substance, la qualité, la quantité, la relation, l’action, la passion, la possession, la situation, le temps et le lieu. Mais de telles considérations relèvent d’un traité mathématique (ou logique), et la question de la voix de Dieu est plus pertinente pour notre propos actuel. Que personne ne s’imagine que Dieu est comme un homme et parle comme un homme. Cette voix est miraculeuse, une création spéciale qui a gagné en force en chemin, de sorte que ceux qui étaient au loin l’entendaient aussi bien que ceux qui étaient près, mais tous avec leur âme et non avec leurs oreilles.
Mais pourquoi les commandements sont-ils formulés au singulier (Tu), alors qu’une multitude était présente ? Les lecteurs des Saintes Écritures peuvent en tirer la leçon : chaque individu qui observe la loi et obéit à Dieu est aussi précieux que la nation entière, et même plus, que le monde entier. Une autre raison est que les commandements et les interdictions sont plus marquants s’ils s’adressent à chaque individu présent dans l’auditoire. De plus, tout roi et tyran humain peut en tirer la leçon : ne mépriser aucun de ses sujets, pas même le plus humble, puisque Dieu, le Roi des rois, a daigné s’adresser à chacun des mortels rassemblés devant lui. Je serai donc affable envers tous ceux qui ne diffèrent de moi que par la fortune, et non par la nature.
Les circonstances qui accompagnent le tonnerre, les éclairs, la voix, la nuée et le feu sont toutes merveilleuses, car il était juste qu’à l’approche de la puissance de Dieu, aucune partie de l’univers ne se repose, mais que tous se mobilisent pour servir. Remarquez aussi que le peuple entend la voix (Exode 20.18), car ce que Dieu dit n’est pas une parole, mais un acte.
Après cette préface, nous arrivons au Décalogue lui-même, divisé en deux groupes de cinq oracles chacun. Le premier groupe, principal, commence par Dieu, créateur de l’univers, et se termine par les parents, géniteurs des individus. Le second, secondaire, contient toutes les interdictions. Chaque oracle doit être considéré séparément.
Or, le meilleur et le commencement de toutes choses, c’est Dieu, et la meilleure et le commencement des vertus, c’est la piété. Mais une grave erreur s’est emparée de la majorité des hommes sur un sujet que l’on pourrait raisonnablement supposer implanté dans l’esprit de chacun, hors de portée de l’erreur. Ainsi, certains ont déifié les quatre éléments : la terre (Coré, Déméter, Pluton), l’eau (Poséidon), l’air (Héra) et le feu (Héphaïstos) ; d’autres le soleil (Apollon), la lune (Artémis), les étoiles fixes et les planètes (par exemple, Aphrodite et Hermès) ; d’autres seulement le ciel ; d’autres encore l’univers entier. C’est mettre l’esclave à la place du maître, honorer le temporel comme s’il était l’Éternel, le créé comme le Créateur. Rejetons ces folies des impies et toutes leurs paroles par lesquelles ceux qui pourraient être sauvés sont détruits, et gravons dans nos cœurs le premier et le plus saint des commandements : reconnaître et honorer un seul Dieu, le Très-Haut. Ces polythéistes et idolâtres sont comme des navires sans lest, incapables d’atteindre leur port, pires et plus misérables que ceux dont les yeux sont aveuglés. Pourquoi les artisans qui fabriquent les idoles sont-ils abandonnés à leur sort, sans argent ni honneur, alors que les idoles sont entretenues et vénérées par les plus nobles du pays ? Pourquoi ne pas vénérer la main qui les a façonnées, ou les outils ? La meilleure des prières et le but du bonheur est l’assimilation au divin. Pourtant, les idolâtres considéreraient une telle prière comme une malédiction. Les Égyptiens vont plus loin. Non contents des images, ils divinisent les animaux. S’ils s’arrêtaient au culte du bœuf, du bélier et du bouc, ils pourraient plaider, avec une certaine apparence de raison, que ces animaux sont des plus utiles à l’homme. Mais lorsqu’ils adorent les lions, les crocodiles et les aspics venimeux, ils dépassent toutes les limites. Et quoi de plus ridicule que leur culte du chien, du chat, du loup, de l’ibis, du faucon et du poisson ? Voilà pour le deuxième commandement, l’interdiction de l’idolâtrie, que Philon ne distingue pas clairement du premier qui proscrit le polythéisme.
La position du troisième commandement sera comprise par les personnes perspicaces. Un nom est toujours second après la chose qu’il désigne, tout comme l’ombre suit un corps. Les péchés des hommes sont multiples à cet égard. Il est préférable et plus rationnel de s’abstenir de jurer, chaque mot valant serment. La meilleure solution est ensuite de jurer sincèrement. Évitez si possible la nécessité de prêter serment ; si c’est inévitable, soyez très prudent. Un serment n’est pas une mince affaire, bien que conventionnellement considéré comme tel : c’est prendre Dieu à témoin sur un point litigieux. Rappelez-vous que la conscience est à la fois accusatrice et juge, et qu’une insatisfaction tourmentera l’homme jusqu’à ce qu’il rompe sa misérable vie. Même le pire des hommes hésiterait à aller voir un ami et à lui demander de témoigner de quelque chose dont il n’a pas été témoin, comme s’il l’avait réellement vu. L’ami refuserait et se repentirait de son amitié, dites-vous. Mais que fait d’autre le parjure lorsqu’il prend Dieu à témoin d’un mensonge ? Tôt ou tard, la justice applique la peine d’un tel crime.
Le quatrième commandement impose l’observance sacrée du sabbat. Certaines nations célèbrent le septième jour à compter de la nouvelle lune, mais les Juifs le célèbrent chaque semaine. Durant la semaine de la Création, Dieu lui-même l’observait, et en cela comme en tout, l’homme doit suivre Dieu. Le septième jour, l’homme doit également se reposer de son travail et se consacrer à la philosophie, considérant toutes ses actions des six jours précédents afin de corriger toutes les fautes déjà commises et d’en prévenir de nouvelles. Que signifie autrement l’Écriture selon laquelle Dieu s’est reposé le septième jour, après avoir accompli l’œuvre de la création en six jours, puisque Dieu est indépendant du temps ?
Le cinquième est la frontière entre les deux groupes. C’est le dernier des devoirs sacrés inculqués dans le premier, et il rejoint les devoirs envers les hommes contenus dans le second. La procréation est apparentée à la création. Certains hommes se contentent d’accomplir leurs devoirs envers Dieu, d’autres d’accomplir leurs devoirs envers les hommes. Dans les deux cas, ils sont condamnés par une seule cour de justice, humaine ou divine. Nous devons à nos parents ce que nous ne pourrons jamais leur rendre. Les hommes qui négligent cette obligation naturelle devraient imiter les bêtes, qui leur rendent les services qu’on leur rend. Les chiens domestiques protègent et meurent pour leurs maîtres lorsqu’un danger les surprend soudainement. Un homme serait-il moins reconnaissant qu’un chien ? Les cigognes mettent au supplice les fils qui n’honorent pas leurs parents. Un homme impie envers ses parents immédiats et visibles ne peut être pieux envers son Père invisible.
Voilà pour la première et plus divine pentade. Le deuxième groupe d’interdits commence par le péché d’adultère, le plus grave des crimes. Sa source est l’amour du plaisir, et il nécessite une association du maître et du disciple dans le péché. Non seulement le corps, mais aussi l’âme de la femme adultère sont aliénés de son mari. Ce péché, d’autant plus mortel qu’il est secret, engendre des maux indicibles. Les enfants innocents de ces unions illicites sont absolument privés de parents.
Le deuxième commandement de ce groupe interdit le meurtre. L’homme est un animal sociable et grégaire par excellence, et le meurtrier transgresse donc la loi naturelle. De plus, le meurtrier est coupable de sacrilège pour avoir dépouillé le bien le plus sacré de Dieu, car l’homme, par son âme, est apparenté au ciel et, comme la plupart le croient, au Père de tous.
Le troisième (c’est-à-dire le huitième) commandement vise le voleur, ennemi public de toute cité. Certains, les plus grands voleurs, honorent leurs crimes de titres de souveraineté. Une telle tendance doit être étouffée dans l’œuf, car une habitude longtemps entretenue est plus forte que nature.
Les faux témoins sont condamnés dans le quatrième (c’est-à-dire le neuvième) comme coupables de nombreuses fautes graves. Premièrement, ils corrompent la vérité, le bien le plus sacré de l’homme. Deuxièmement, ils coopèrent avec les malfaiteurs. Troisièmement, ils font échouer la justice et égarent les juges.
Enfin, la convoitise est interdite. C’est la plus grave maladie dont l’âme puisse souffrir ; car l’avare subit les tortures de Tantale, aspirant sans cesse à l’inaccessible ; et elle est la source de tous les maux de l’humanité.
Ces dix mots résument toutes les lois. Par exemple, le quatrième commandement, qui traite de l’observance du septième jour, énonce le principe qui régit toutes les fêtes, y compris la Pâque, où la nation entière se passe de prêtres et célèbre, un jour par an, son propre sacrifice.
Telles sont donc les lois que Dieu lui-même a proclamées en personne ; tandis que les applications particulières de ces principes généraux ont été transmises par le prophète parfait, inspiré à cette fin. Aucune sanction n’y est attachée, puisque le Seigneur est bon et doit être considéré comme ne causant aucun mal, mais seulement du bien. Pourtant, l’immunité n’est pas ainsi promise aux pécheurs : Dieu savait que son assesseur, la Justice, qui veille sur les affaires humaines, ne se reposerait pas, haïssant naturellement le mal, mais accueillerait comme une fonction apparentée le châtiment des coupables. Le grand Roi est chargé du bien commun, tandis que ses subordonnés se vengent des pécheurs. En effet, Dieu est le prince de la paix, ses serviteurs les chefs de guerre.
FH Colson écrit (Philo, vol. 7, pp. 3-5) :
La première partie de ce traité aborde certaines questions soulevées par la promulgation de la loi au Sinaï. Premièrement, pourquoi fut-elle donnée dans le désert ? Quatre raisons sont avancées : (a) à cause de la vanité et de l’idolâtrie qui régnaient dans les villes (2-9), (b) parce que la solitude favorise la repentance (10-13), © parce qu’il était bon que les lois nécessaires à la vie civique soient promulguées avant l’ère de cette vie (14), (d) que l’origine divine des lois soit attestée par l’approvisionnement miraculeux de nourriture dans le désert aride (15-17). Deuxièmement, observant que les commandements donnés par Dieu lui-même étaient au nombre de dix, nous nous demandons pourquoi ce nombre, et la réponse est donnée par une analyse de sa perfection en tant que nombre (18-31). Troisièmement, quelle était la nature de la voix qui annonçait les commandements ? Non pas celle de Dieu, car il n’est pas un homme, mais une terre de parole invisible créée pour l’occasion (32-35). Quatrièmement, pourquoi le singulier « tu » a-t-il été utilisé ? (a) Parce qu’il souligne la valeur de l’âme individuelle (36-38), (b) parce que l’appel personnel garantit mieux l’obéissance (39), © parce qu’il enseigne aux grands à ne pas mépriser les plus humbles (40-44). Cette partie se conclut par quelques mots sur la grandeur de la scène, en particulier sur le feu d’où sortait la voix (45-49).
Venons-en aux commandements eux-mêmes, après avoir noté qu’ils se divisent en deux groupes de cinq (50-51), passons au premier. Le polythéisme est dénoncé, notamment comme prenant la forme d’un culte rendu aux éléments ou aux corps célestes (52-65). Pire encore est le culte des images inanimées, interdit par le deuxième commandement. Son absurdité est révélée (66-76) et, avec elle, celle, pire encore, du culte des animaux en Égypte (77-81). Le troisième commandement est considéré comme interdisant principalement le parjure (82-91), mais aussi les jurons inconsidérés (92-95). Le quatrième nous enseigne à réserver un temps à la philosophie plutôt qu’à la vie pratique (96-101), et les raisons de la sainteté du sept, et du septième jour en particulier, sont données (102-105). Le Cinquième se situe à la limite, car la parentalité assimile l’homme à Dieu, et déshonorer ses parents revient à déshonorer Dieu (106-111). Les enfants doivent tout à leurs parents, et dans leur devoir de réciprocité, ils peuvent s’inspirer des animaux inférieurs (112-120).
Le deuxième ensemble de cinq s’ouvre par l’interdiction de l’adultère (121). L’adultère est dénoncé comme (a) voluptueux (122), (b) impliquant le péché d’autrui (123-124), © destructeur des liens familiaux (125-127), (d) cruel envers les enfants (128-131). Le deuxième de l’ensemble interdit le meurtre comme étant à la fois contre nature et sacrilège, puisque l’homme est le plus sacré des biens de Dieu (132-134). Le vol est interdit par le troisième, car le vol à la plus petite échelle peut se transformer en vol à main armée et en usurpation (135-137). Le quatrième interdit le faux témoignage, contraire en soi à la vérité et à la justice, et interdit également, dans les tribunaux, le faux témoignage qui incite les juges à rendre des verdicts erronés et à rompre ainsi leurs propres serments (138-141). Le dernier commandement, contre le « désir », donne à Philon l’occasion de discuter en termes stoïciens les quatre passions : le plaisir, le chagrin, la peur et le désir, dont la dernière est la plus mortelle (142-153).
Les sections 154 à 175 constituent en réalité un résumé approximatif des livres II, III et IV, 1 à 131, et exposent la nature des lois particulières qui seront placées sous chaque commandement. Les sections finales 176 à 178 justifient l’absence de toute sanction attachée aux commandements par le fait que Dieu, cause du bien, laisse le châtiment de la transgression à ses subordonnés.
* Titre de Yonge, Traité concernant les dix commandements, qui sont les chefs de la loi.
I. (1) J’ai exposé dans mes précédents traités la vie de Moïse et des autres sages jusqu’à son époque, que les Écritures sacrées désignent comme les fondateurs et les dirigeants de notre nation, et comme ses lois non écrites ; je vais maintenant, comme semble l’indiquer l’ordre naturel de mon sujet, procéder à décrire avec précision le caractère de ces lois qui sont consignées par écrit, sans omettre aucune signification allégorique qui pourrait peut-être être cachée sous le langage clair, de cet amour naturel des connaissances plus obscures et plus laborieuses qui est habitué à rechercher ce qui est obscur avant, et de préférence à, ce qui est évident. (2) Et à ceux qui se demandent pourquoi le législateur a donné ses lois non pas dans les villes mais dans le profond désert, nous devons dire, en premier lieu, que la plupart des villes sont pleines de maux indicibles, et d’actes d’impiété audacieuse envers la Divinité, et d’injustice de la part des citoyens les uns envers les autres ; (3) car il n’y a rien qui soit entièrement exempt d’alliage, ce qui est faux prenant le dessus sur ce qui est authentique, et ce qui est plausible sur ce qui est vrai ; choses qui sont fausses dans leur nature, mais qui suggèrent des imaginations plausibles pour engendrer la tromperie dans les villes ; (4) d’où vient aussi ce dessein le plus grand de tous, à savoir l’orgueil, que certaines personnes admirent et adorent, en dignifiant et en faisant grand cas de vaines opinions, avec des couronnes d’or et des robes de pourpre, et un grand nombre de serviteurs et de chars, sur lesquels sont portés en hauteur ces hommes qui sont considérés comme fortunés et heureux, parfois attelant des mules ou des chevaux à leurs chars, et parfois même des hommes, qui portent leurs fardeaux sur leur cou, par l’excès de l’insolence de leurs maîtres, alourdis dans l’âme avant même qu’ils ne s’évanouissent dans le corps.
II. (5) L’orgueil est aussi la cause de bien d’autres maux, tels que l’insolence, l’arrogance et l’impiété. Et ce sont là les commencements des guerres étrangères et civiles, ne laissant rien reposer en paix en aucun lieu, que ce soit public ou privé, sur mer ou sur terre. (6) Et pourquoi ai-je besoin de mentionner les offenses de tels hommes les uns envers les autres ? Car même les choses divines sont négligées par l’orgueil, même si elles sont généralement considérées comme dignes du plus grand honneur. Et quel honneur peut-il y avoir là où il n’y a pas aussi la vérité qui a un nom honorable et une réalité, puisque le mensonge, d’autre part, est par nature dépourvu d’honneur ; (7) et la négligence des choses divines est évidente pour ceux qui voient clair ; car ils ont façonné une infinie variété d’apparences par les arts de la peinture et de la sculpture, les ont entourés de temples et de sanctuaires, et ont érigé des autels, et les ont ornés d’images et de statues, et d’érection de ce genre, rendant des honneurs célestes à toutes sortes de choses inanimées, (8) et ces hommes les écritures sacrées comparent très heureusement à des hommes nés d’une prostituée. Car de même que ces hommes sont inscrits comme les enfants de tous les amants que leurs mères ont eus et appellent leurs pères, par ignorance de celui qui est par nature leur vrai père, de même ces hommes dans les villes, ne connaissant pas le Dieu vraiment et réellement existant et vrai, ont fait des divinités d’une multitude innombrable de faux dieux. (9) Ensuite, comme différents êtres étaient traités avec des honneurs divins par différentes nations, la diversité des opinions concernant l’Être suprême a également engendré des disputes sur toutes sortes d’autres sujets ; et c’est en tenant compte de ces faits en premier lieu que Moïse a décidé de donner ses lois en dehors de la ville. (10) Il a également considéré ce point, en second lieu, qu’il est indispensable que l’âme de l’homme qui est sur le point de recevoir des lois sacrées soit complètement nettoyée et purifiée de toutes les taches, si difficiles à laver soient-elles, dont la multitude promiscuité d’hommes mélangés de tous les quartiers a imprégné les villes; (11) et cela est impossible à réaliser à moins que l’homme ne vive à l’écart; et même alors, cela ne peut pas se faire en un instant, mais seulement à une période beaucoup plus tardive, lorsque les impressions des transgressions anciennes, profondément imprimées à l’origine, sont devenues peu à peu plus faibles, et sont devenues progressivement de plus en plus faibles, et enfin totalement effacées; (12) de cette manière, ceux qui sont habiles dans l’art de la médecine, sauvent leurs patients; car ils ne jugent pas opportun de donner de la nourriture avant d’avoir éliminé les causes de leurs maladies ; car tant que les maladies persistent, la nourriture est inutile,étant les matériaux pernicieux de leurs souffrances.
III. (13) Il est donc tout naturel qu’ayant conduit son peuple loin des mauvaises fréquentations qui régnaient dans les villes, dans le désert, afin de purifier leurs âmes de leurs offenses, il commença à leur apporter de la nourriture pour leurs esprits ; et que pouvait être cette nourriture sinon des lois et des raisonnements divins ? (14) La troisième cause est la suivante : comme les hommes qui entreprennent un long voyage, lorsqu’ils sont embarqués à bord d’un navire et qu’ils ont quitté le port, ne commencent pas alors pour la première fois à préparer leurs mâts, leurs câbles et leurs gouvernails, mais, tout en restant à terre, ils préparent tout ce qui peut contribuer au succès de leur voyage ; De même, Moïse ne jugea pas convenable que son peuple, après avoir reçu son héritage et s’être installé dans ses villes, cherche des lois conformément auxquelles il devait réglementer ses villes, mais qu’après avoir préparé des lois et des constitutions, et étant formés à ces règlements par lesquels les nations peuvent être gouvernées en toute sécurité, ils soient alors installés dans leurs villes, étant prêts à utiliser immédiatement les justes règlements qui étaient déjà préparés pour eux, dans l’unanimité et une participation complète et une distribution appropriée de ce qui convenait à chaque personne.
IV. (15) Et certains disent qu’il y a aussi une quatrième cause qui n’est pas incompatible avec la vérité, mais qui s’en rapproche le plus possible ; car, comme il était nécessaire qu’une conviction soit implantée dans l’esprit des hommes que ces lois n’étaient pas des inventions humaines, mais les oracles les plus indubitables de Dieu, il conduisit pour cela le peuple aussi loin que possible des villes dans le désert profond, qui était stérile non seulement de tous les fruits qui pouvaient être cultivés, (16) mais même d’eau saine, afin que, lorsqu’après s’être trouvés dans le manque de nourriture nécessaire, et s’attendant à être détruits par la faim et la soif, ils se retrouvent soudain au milieu de l’abondance de toutes les choses nécessaires, surgissant spontanément autour d’eux ; le ciel lui-même faisant pleuvoir sur eux une nourriture appelée manne, et comme mets délicat pour assaisonner cette nourriture une abondance de cailles tombées du ciel ; et l’eau amère étant adoucie de manière à devenir potable, et le rocher escarpé déversant des sources d’eau douce ; alors ils ne pourraient plus regarder le Nil avec étonnement, ni douter que ces lois soient les lois de Dieu, ayant reçu une preuve très manifeste du fait des approvisionnements par lesquels ils trouvaient maintenant leur pénurie soulagée au-delà de toutes leurs espérances antérieures ; (17) car ils verraient que celui qui leur avait donné une suffisance de moyens de subsistance leur donnait maintenant aussi un moyen qui contribuerait à leur bien-être ; en conséquence, pour vivre, il leur fallait de la nourriture et des boissons qu’ils trouvaient, bien qu’ils ne les aient jamais préparées ; et pour bien vivre, et en accord avec la nature et le décorum, ils avaient besoin de lois et de décrets, par lesquels ils étaient susceptibles d’être améliorés dans leur esprit.
V. (18) Voici les causes que l’on peut avancer par conjecture probable pour expliquer la question qui se pose sur ce point ; car Dieu seul connaît les véritables causes. Mais après avoir dit ce qui convient à ces sujets, je vais maintenant procéder dans l’ordre régulier à discuter des lois elles-mêmes avec exactitude et précision : tout d’abord, par nécessité, mentionnant ce point, que de ses lois, Dieu lui-même, sans avoir besoin de personne d’autre, a jugé bon d’en promulguer certaines par lui seul, et d’autres par l’intermédiaire de son prophète Moïse, qu’il a choisi, en raison de sa prééminente excellence, parmi tous les hommes, comme l’homme le plus apte à être l’interprète de sa volonté. (19) Or, celles qu’il a données en sa propre personne, par lui seul, sont à la fois des lois en général, et aussi les chefs de lois particulières ; et celles qu’il a promulguées par l’intermédiaire de son prophète sont toutes rapportées à ces autres ; (20) et j’expliquerai chaque type du mieux que je peux.
VI. Et tout d’abord, je parlerai de ceux qui ressemblent plutôt à des têtes de lois, dont il faut d’abord admirer le nombre, en ce qu’ils se complètent dans le nombre parfait de la décade, qui contient toutes les variétés de nombres, tant ceux qui sont pairs, que ceux qui sont impairs, et que ceux qui sont pairs-impairs ; [1] les nombres pairs étant tels que deux, les impairs tels que trois, les pairs-impairs tels que cinq, il comprend aussi toutes les variétés de la multiplication des nombres, et de ceux qui contiennent un nombre entier et une fraction, et de ceux qui contiennent plusieurs parties fractionnaires ; (21) il comprend également toutes les proportions ; l’arithmétique, qui dépasse et qui est dépassé d’un nombre égal : comme dans le cas des nombres un, et deux, et trois ; et la géométrique, selon laquelle, comme la proportion du premier nombre au second est la même, le rapport du second au troisième est le même, comme c’est le cas dans les nombres un, deux et quatre ; et aussi dans la multiplication, qui double, ou triple, ou en bref multiplie les chiffres dans une certaine mesure ; aussi dans ceux qui sont deux fois plus grands que les nombres dont il a été parlé en premier, ou un tiers plus grands, et ainsi de suite. Elle contient aussi la proportion harmonique, selon laquelle le nombre qui est au milieu entre deux extrémités, est dépassé par l’une, et dépasse l’autre d’une partie égale ; comme c’est le cas pour les nombres trois, quatre et six. (22) La décade contient aussi les propriétés particulières visibles des triangles, des carrés et d’autres figures polygonales ; aussi les propriétés particulières des rapports symphoniques, celle du diatessaron en proportion dépassant d’un quart, comme l’est le rapport de quatre à trois ; celle des quintes dépassant la moitié, comme c’est le cas avec la proportion de trois à deux. De même, celle du diapason, où la proportion est précisément double, comme c’est le cas avec la proportion de deux à un, ou celle du double diapason, où la proportion est quadruple, comme dans la proportion de huit à deux. (23) Et c’est en référence à ce fait que les premiers philosophes me semblent avoir attaché les noms qu’ils leur ont donnés aux choses. Car ils étaient des hommes sages, et c’est pourquoi ils ont très spécieusement appelé le nombre dix la décade (te—n dekada), comme étant ce qui reçoit toute chose (ho—sanei dechada ousan), de recevoir (tou dechesthai) et contenant toute espèce de nombre, et de rapport lié au nombre, et toute proportion, et harmonie, et symphonie.
VII. (24) De plus, en tout cas, outre ce qui a été déjà dit, chacun peut raisonnablement admirer la décade pour la raison suivante, qu’elle contient en elle-même une nature qui est en même temps dépourvue d’intervalles et capable d’en contenir. Or, cette nature qui n’a aucun rapport avec les intervalles se voit dans un point seul ; mais celle qui est capable de contenir des intervalles se voit sous trois apparences, une ligne, une surface, et un solide. (25) Car ce qui est limité par deux points est une ligne ; et ce qui a deux dimensions ou intervalles est une surface, la ligne étant prolongée par l’addition de la largeur ; et ce qui a trois intervalles est un solide, la longueur et la largeur ayant pour elles-mêmes l’addition de la profondeur. Et avec ces trois, la nature se contente ; car elle n’a pas engendré plus d’intervalles ou de dimensions que ces trois. (26) Et les nombres archétypiques, qui sont les modèles de ces trois, sont, du point la limite, de la ligne le nombre deux, de la surface le nombre trois, et du solide le nombre quatre ; la combinaison de ceux-ci, c’est-à-dire de un, et deux, et trois, et quatre complète la décade, qui présente d’autres beautés en plus de celles qui sont visibles. (27) Car on peut presque dire que toute l’infinité des nombres est mesurée par celui-ci, parce que les bornes qui le composent sont quatre, à savoir, un, deux, trois et quatre ; et un nombre égal de bornes, leur correspondant en proportions égales, composent le nombre de cent à partir des décades ; car dix, et vingt, et trente, et quarante produisent cent. Et de la même manière on peut produire le nombre de mille à partir de centaines, et celui d’une myriade à partir de milliers. (28) Et l’unité, et la décennie, et le siècle, et le millier, sont les quatre limites qui engendrent la décennie, ce dernier nombre, outre ce qui a été déjà dit, montre aussi d’autres différences de nombres, à la fois le premier, qui est mesuré par l’unité seule, dont un exemple se trouve dans les nombres trois, ou cinq, ou sept ; et le carré qui est la quatrième puissance, qui est un nombre également égal. Aussi le cube, qui est la huitième puissance, qui est également égal également, et aussi le nombre parfait, le nombre six, qui est rendu égal à ses parties composantes, trois, et deux, et un.
VIII. (29) Mais à quoi bon maintenant énumérer les excellences de la décennie, qui sont en nombre infini ; traiter notre tâche la plus importante comme une tâche sans importance, alors qu’elle est, en effet, en elle-même, une matière des plus suffisantes et dignes d’étude pour ceux qui se consacrent aux mathématiques ? Nous devons passer sous silence les autres points pour le moment ; mais il ne serait peut-être pas déplacé d’en mentionner un à titre d’exemple ; (30) car ceux qui se sont consacrés aux doctrines de la philosophie disent que ce qu’on appelle les catégories dans la nature ne sont qu’au nombre de dix : qualité, essence, quantité, relation, action, passion, possession, condition, et ces deux sans lesquelles rien ne peut exister, le temps et le lieu. (31) Car il n’y a rien qui soit dépourvu de participation à ces choses ; Par exemple, je participe à l’essence, empruntant à chacun des éléments qui composent le monde entier, c’est-à-dire la terre, l’eau, l’air et le feu, ce qui suffit à ma propre existence. Je participe aussi à la qualité, en tant qu’homme ; et à la quantité, en tant qu’homme de telle ou telle taille. Je participe aussi à la relation, lorsqu’une personne se trouve à ma droite ou à ma gauche. De même, je suis en action lorsque je frotte ou brûle quelque chose. Je suis en passion lorsque quelqu’un me coupe ou me frotte. Je suis perçu comme possesseur lorsque je suis vêtu ou équipé de quelque chose. Et je suis perçu dans ma condition, assis ou couché. Et je suis tout à fait dans le temps et l’espace, car aucune des catégories mentionnées ne peut exister sans ces deux choses.
IX. (32) Ceci peut donc suffire à dire sur ces sujets ; mais il est nécessaire maintenant de relier à ces choses ce que je vais dire, à savoir que c’est le Père de l’univers qui a transmis ces dix maximes, ou oracles, ou lois et décrets, tels qu’ils sont en réalité, à toute la nation assemblée d’hommes et de femmes. L’a-t-il alors fait, prononçant lui-même une sorte de voix ? Loin ! qu’une telle idée ne vous vienne jamais à l’esprit ; car Dieu n’est pas comme un homme, ayant besoin d’une bouche, d’une langue et d’une trachée, (33) mais, à ce qu’il me semble, il a accompli à ce moment-là un miracle des plus remarquables et évidemment saints, ordonnant qu’un son invisible soit créé dans l’air, plus merveilleux que tous les instruments qui ont jamais existé, accordés à des harmonies parfaites ; et ce n’était pas une âme inanimée, ni même, d’un autre côté, une âme qui ressemblait à une nature composée d’âme et de corps ; mais c’était plutôt une âme raisonnable, pleine de clarté et de netteté, qui façonnait l’air et l’étendait et le changeait en une sorte de feu ardent, et qui faisait retentir une voix si forte et si articulée, comme un souffle passant par une trompette, que ceux qui étaient à une grande distance semblaient entendre autant que ceux qui étaient plus près. (34) Car les voix des hommes, lorsqu’elles sont répandues sur une très grande distance, deviennent naturellement de plus en plus faibles, de sorte que ceux qui sont à distance ne peuvent parvenir à une compréhension claire d’elles, mais leur compréhension s’obscurcit peu à peu par l’extension du son sur un plus grand espace, car les organes par lesquels il est étendu sont périssables. (35) Mais la puissance de Dieu, soufflant avec vigueur, suscita et excita une nouvelle sorte de voix miraculeuse, et diffusant son son dans toutes les directions, rendant la fin plus visible de loin que le commencement, implantant dans l’âme de chaque individu une autre ouïe bien supérieure à celle qui existe par l’intermédiaire des oreilles. Car l’un, étant à un degré plus lent de sens externe, reste dans un état d’inactivité jusqu’à ce qu’il soit frappé par l’air et ainsi mis en mouvement. Mais le sens de l’esprit inspiré le surpasse, allant avec le mouvement le plus rapide à la rencontre de ce qui est dit.
X. (36) Ceci peut donc suffire à dire sur la voix divine. Mais on peut raisonnablement se demander pourquoi, alors qu’il y avait tant de myriades d’hommes rassemblés en un seul lieu, Moïse a choisi de transmettre chacun des dix commandements sous une forme telle qu’ils s’adressaient non pas à plusieurs personnes, mais à une seule, en disant :
Tu ne commettras point d’adultère.
Tu ne voleras point.
Tu ne tueras point.[2]
Et donnant les autres commandements sous la même forme. (37) Nous devons donc dire qu’il désire ici enseigner cette très excellente leçon à ceux qui lisent les saintes Écritures, que chaque individu pris individuellement, lorsqu’il est observateur de la loi et obéissant à Dieu, est d’une égale estime avec une nation entière, si nombreuse soit-elle, ou je pourrais plutôt dire, avec toutes les nations de la terre. Et si je le jugeais bon, je pourrais aller plus loin et dire avec tout le monde ; (38) car dans un autre passage des Écritures, Dieu, louant un certain juste, dit : « Je suis ton Dieu. »[3] Mais le même être était aussi le Dieu du monde ; de sorte que tous ceux qui lui sont soumis sont classés selon la même classification, et, s’ils sont également agréables au Gouverneur suprême de tous, ils participent d’une acceptation et d’un honneur égaux. (39) Et, deuxièmement, nous devons dire que quiconque s’adresse à une assemblée en commun comme à une multitude n’est pas tenu de parler comme s’il conversait avec un seul individu, mais parfois il commande ou défend une chose d’une manière particulière, de telle sorte que tout ce qu’il commande apparaît immédiatement comme devant être fait par tous ceux qui l’entendent, et semble aussi être commandé à toute la multitude collective ensemble ; car l’homme qui reçoit un avertissement comme s’il s’adressait à lui-même personnellement est plus enclin à l’obéir ; mais celui qui l’entend comme si elle ne lui était adressée qu’en commun avec d’autres est, dans une certaine mesure, rendu sourd à son avertissement, faisant de la multitude une sorte de voile et d’excuse à son obstination. (40) Une troisième vue de la question est qu’aucun roi ou tyran ne peut jamais mépriser un individu privé obscur, parce qu’il est plein d’insolence et d’orgueil hautain ; mais qu’un tel individu, venant comme élève à l’école des lois sacrées, puisse détendre ses sourcils, désapprendre son opinion personnelle et céder plutôt à la vraie raison. (41) Car si le Dieu incréé, immortel et éternel, qui n’a besoin de rien et qui est le créateur de l’univers, le bienfaiteur et le Roi des rois, et le Dieu des dieux, ne peut supporter de négliger même le plus humble des êtres humains, mais a jugé même ceux-ci dignes d’être régalés dans des oracles et des lois sacrés, comme s’il allait lui donner un festin d’amour, et préparer pour lui seul un banquet pour le rafraîchissement et l’expansion de son âme instruite dans la volonté divine et dans la manière dont les grandes cérémonies doivent être accomplies, comment serait-il juste pour moi, qui ne suis qu’un simple mortel, de tenir la tête haute et de me laisser enfler, en me comportant avec insolence envers mes égaux dont les fortunes peuvent, peut-être, ne pas être égales aux miennes, mais dont la relation avec moi est égale et complète, dans la mesure où ils sont considérés comme les enfants d’une même mère,(42) Je me comporterai donc d’une manière affable, courtoise et conciliante envers tous les hommes, même si j’obtenais la domination sur toute la terre et sur toute la mer, et particulièrement envers ceux qui sont dans les plus grandes difficultés et de moindre réputation, et qui sont dépourvus de toute assistance de la part de leurs proches, envers ceux qui sont orphelins de l’un ou des deux parents, envers les femmes qui ont connu le veuvage, et envers les vieillards qui n’ont jamais eu d’enfants, ou qui ont perdu en bas âge ceux qui leur sont nés ; (43) car, en tant qu’homme moi-même, je ne jugerai pas juste de chérir une dignité pompeuse et tragique, mais je resterai dans les limites de ma nature, ne transgressant pas ses limites, mais accoutumant mon esprit à supporter les événements humains avec complaisance et équanimité. Non seulement à cause des changements imprévus qui font que les choses d’un certain caractère prennent une apparence différente, tant chez ceux qui prospèrent que chez ceux qui sont dans l’adversité, mais aussi parce qu’il convient, même si la prospérité devait demeurer inaltérée, que l’homme ne s’oublie pas lui-même. C’est pourquoi il me semble que Dieu a exprimé ses commandements oraculaires au singulier, comme s’ils s’adressaient à un seul individu.
XI. (44) De plus, comme il était naturel, il remplit tout le lieu de signes et d’œuvres miraculeux, de bruits de tonnerre si forts qu’on ne pouvait les entendre, d’éclairs d’une splendeur éclatante, du son d’une trompette invisible qui s’étendait au loin, de la marche d’une nuée qui, comme une colonne, avait ses fondements fermement fixés sur la terre, mais élevait le reste de son corps jusqu’à la hauteur du ciel ; et, enfin, par l’impétuosité d’un feu céleste, qui couvrait tout autour d’une épaisse fumée. Car il convenait que, lorsque la puissance de Dieu s’étendit parmi eux, aucune partie du monde ne fût tranquille, mais que tout fût mis en mouvement pour servir à son service. (45) Et le peuple se tenait là, s’étant gardé pur de toute relation avec les femmes, et s’étant abstenu de tous les plaisirs, à l’exception de ceux qui découlent d’une participation à une nourriture nécessaire, s’étant purifiés par des bains et des ablutions pendant trois jours, et ayant lavé leurs vêtements et étant tous vêtus des robes blanches les plus pures, et se tenant sur la pointe des pieds et dressant leurs oreilles, conformément aux exhortations de Moïse, qui les avait avertis de se préparer pour l’assemblée solennelle; car il savait que cela aurait lieu, quand il, ayant été appelé seul, a donné les commandements prophétiques de Dieu. (46) Et une voix retentit du milieu du feu qui avait coulé du ciel, une voix très merveilleuse et très terrible, la flamme étant dotée d’un discours articulé dans un langage familier aux auditeurs, qui exprimait ses paroles avec une telle clarté et une telle distinction que le peuple semblait plutôt la voir que l’entendre. (47) Et la loi témoigne de l’exactitude de ma déclaration, où il est écrit : « Et tout le peuple vit la voix très clairement. » Car la vérité est que la voix des hommes est faite pour être entendue, mais celle de Dieu pour être réellement et véritablement vue. Pourquoi cela ? Parce que tout ce que Dieu dit ne sont pas des paroles, mais des actions que les yeux déterminent avant les oreilles. (48) C’est donc avec une grande beauté, et aussi avec un sens approprié de ce qui est conforme à la dignité de Dieu, que la voix est dite être sortie du feu ; car les oracles de Dieu sont compris et éprouvés avec précision comme l’or par le feu. (49) Et Dieu nous suggère aussi quelque chose de ce genre par une image. Puisque la propriété du feu est en partie de donner de la lumière et en partie de brûler, ceux qui jugeront bon de se montrer obéissants aux commandements sacrés vivront pour toujours et à jamais comme dans une lumière qui ne s’obscurcit jamais, ayant ses lois elles-mêmes comme des étoiles qui éclairent leur âme.Mais tous ceux qui sont obstinés et désobéissants sont à jamais enflammés, brûlés et consumés par leurs appétits intérieurs, qui, comme une flamme, détruiront toute la vie de ceux qui les possèdent.
XII. (50) Voilà donc les choses qu’il était nécessaire d’expliquer au préalable. Mais nous devons maintenant nous tourner vers les commandements eux-mêmes et examiner tout ce qui est marqué par une importance ou une différence particulière en eux. Or, Dieu les a divisés, étant dix, comme ils sont, en deux tables de cinq chacune, qu’il a gravées sur deux piliers. Et les cinq premières ont la préséance et la prééminence en honneur ; mais les cinq secondes ont une place inférieure qui leur est assignée. Mais les deux tables sont belles et utiles à la vie, ouvrant aux hommes des chemins ouvragés et plats maintenus dans des limites par une extrémité, de manière à assurer le progrès inébranlable et sûr de cette âme qui désire continuellement ce qui est le plus excellent. (51) Or, les cinq plus excellents étaient de ce caractère, ils se rapportaient au principe monarchique sur lequel le monde est gouverné, aux images et aux statues, et en bref à toutes les constructions de toute sorte faites à la main ; au devoir de ne pas prononcer le nom de Dieu en vain ; à celui de célébrer le septième jour d’une manière digne de sa sainteté ; à honorer les parents, séparément, et collectivement, tous deux. Ainsi, de l’une des tables, le commencement est Dieu, Père et Créateur de l’univers ; et la fin sont les parents, qui imitent sa nature et engendrent ainsi les individus. Et l’autre table des cinq contient toutes les interdictions contre l’adultère, le meurtre, le vol, le faux témoignage et la convoitise. (52) Mais nous devons considérer, avec toute l’exactitude possible, chacun de ces oracles séparément, sans en considérer aucun comme superflu. Or, le meilleur commencement de tous les êtres vivants est Dieu, et de toutes les vertus, la piété. Et nous devons donc parler de ces deux principes en premier lieu. Il y a une erreur d’une importance considérable qui s’est emparée de la plus grande partie de l’humanité sur un sujet qui était vraisemblablement, par lui-même, ou du moins, plus que tous les autres, fixé avec la plus grande exactitude et la plus grande vérité dans l’esprit de chacun ; (53) car certaines nations ont fait des divinités des quatre éléments, la terre et l’eau, l’air et le feu. D’autres, du soleil et de la lune, et des autres planètes et étoiles fixes. D’autres encore, du monde entier. Et ils ont tous inventé des appellations différentes, toutes fausses, car ces faux dieux font disparaître le plus suprême et le plus ancien de tous, le Créateur, le chef de la grande cité, le général de l’armée invincible, le pilote qui guide toujours toutes choses vers leur conservation ; (54) car ils appellent la terre Proserpine, Cérès et Pluton. Ils appellent la mer Neptune, inventant en outre un certain nombre de divinités marines qui lui sont soumises, ainsi que de vastes cohortes de serviteurs, hommes et femmes. Ils appellent l’air Junon, le feu,Vulcain ; et le soleil, Apollon ; la lune, Diane ; et l’étoile du soir, Vénus ; Lucifer, ils l’appellent Mercure ; (55) et à chacune des étoiles ils ont attaché des noms et les ont donnés aux inventeurs de fables, qui ont tissé ensemble des imaginations savamment conçues pour tromper l’oreille, et ont semblé avoir été eux-mêmes les inventeurs ingénieux de ces noms ainsi donnés. (56) De plus, dans leurs descriptions, ils ont divisé le ciel en deux parties, chacune un hémisphère, l’une étant au-dessus de la terre et l’autre au-dessous de la terre, qu’ils ont appelés les Dioscures ; [4] inventant, en outre, une histoire merveilleuse concernant leur vie en jours alternés. (57) Car, comme le ciel tourne éternellement en cercle sans aucune cessation ni interruption, il s’ensuit nécessairement que chacun des hémisphères doit chaque jour être dans une position différente de celle où il était la veille, tout étant bouleversé, du moins en apparence ; car, en fait, il n’y a pas de plus haut ou de plus bas dans une figure sphérique. Et cette expression n’est utilisée qu’en référence à notre propre formation et à notre propre position ; ce qui est au-dessus de notre tête est appelé le plus haut, et ce qui est dans la direction opposée est appelé le plus bas. (58) En conséquence, à celui qui sait s’appliquer à la philosophie dans un esprit authentique et honnête, et qui prétend à une piété pure et sans culpabilité, Dieu donne ce très beau et très saint commandement : qu’il ne croie pas qu’une seule des parties du monde soit son propre maître, car elle a été créée ; et le fait d’avoir été créé implique une responsabilité à la destruction, même si la chose créée peut être rendue immortelle par la providence du Créateur ; et il fut un temps où elle n’existait pas, mais c’est une impiété de dire qu’il y eut un temps antérieur où Dieu n’existait pas, et qu’il est né à un moment donné, et qu’il ne dure pas éternellement.il s’ensuit nécessairement que chacun des hémisphères doit chaque jour être dans une position différente de celle qu’il était la veille, tout étant bouleversé, du moins en apparence ; car, en fait, il n’y a ni le plus haut ni le plus bas dans une figure sphérique. Et cette expression n’est utilisée qu’en référence à notre propre formation et à notre propre position ; ce qui est au-dessus de notre tête est appelé le plus haut, et ce qui est dans la direction opposée est appelé le plus bas. (58) En conséquence, à celui qui sait s’appliquer à la philosophie dans un esprit authentique et honnête, et qui revendique une piété pure et sans culpabilité, Dieu donne ce très beau et très saint commandement : il ne doit pas croire qu’une quelconque partie du monde soit son propre maître, car elle a été créée ; et le fait d’avoir été créée implique une responsabilité à la destruction, même si la chose créée peut être rendue immortelle par la providence du Créateur ; et il fut un temps où il n’existait pas, mais c’est une impiété de dire qu’il y eut un temps antérieur où Dieu n’existait pas, et qu’il est né à un moment donné, et qu’il ne dure pas éternellement.il s’ensuit nécessairement que chacun des hémisphères doit chaque jour être dans une position différente de celle qu’il était la veille, tout étant bouleversé, du moins en apparence ; car, en fait, il n’y a ni le plus haut ni le plus bas dans une figure sphérique. Et cette expression n’est utilisée qu’en référence à notre propre formation et à notre propre position ; ce qui est au-dessus de notre tête est appelé le plus haut, et ce qui est dans la direction opposée est appelé le plus bas. (58) En conséquence, à celui qui sait s’appliquer à la philosophie dans un esprit authentique et honnête, et qui revendique une piété pure et sans culpabilité, Dieu donne ce très beau et très saint commandement : il ne doit pas croire qu’une quelconque partie du monde soit son propre maître, car elle a été créée ; et le fait d’avoir été créée implique une responsabilité à la destruction, même si la chose créée peut être rendue immortelle par la providence du Créateur ; et il fut un temps où il n’existait pas, mais c’est une impiété de dire qu’il y eut un temps antérieur où Dieu n’existait pas, et qu’il est né à un moment donné, et qu’il ne dure pas éternellement.
XIII. (59) Mais certaines personnes se livrent à des notions si folles concernant leurs jugements sur ces points, qu’elles ne considèrent pas seulement les choses qui ont été mentionnées ci-dessus comme des dieux, mais comme chacune d’elles en particulier comme le plus grand et le premier des dieux, soit parce qu’elles ignorent réellement le vrai Dieu vivant, étant donné que leur nature est sans instruction, soit parce qu’elles n’ont aucun désir d’apprendre, parce qu’elles croient qu’il n’y a pas de cause des choses invisibles et appréciables seulement par l’intellect, en dehors des objets des sens externes, et cela aussi, bien que la preuve la plus distincte possible soit à portée de main ; (60) car bien que c’est à l’âme qu’ils vivent, qu’ils forment des projets et qu’ils fassent tout ce qui se fait dans la vie humaine, ils n’ont néanmoins jamais pu contempler leur âme avec leurs yeux, et ils ne le pourraient pas, s’ils s’efforçaient avec toute l’ardeur imaginable, désirant la voir comme la plus belle possible de toutes les images ou apparences, d’une vue dont ils pourraient, par une sorte de comparaison, dériver une idée du Dieu incréé et éternel, qui gouverne et guide le monde entier de manière à assurer sa conservation, étant lui-même invisible. (61) Ainsi donc, si quelqu’un attribuait les honneurs du grand roi à ses satrapes et vice-rois, il apparaîtrait non seulement comme le plus ignorant et le plus insensé des hommes, mais aussi comme le plus téméraire, donnant aux esclaves ce qui appartient au maître ; De même, que celui qui honore le Créateur des mêmes honneurs que ceux qu’il rend à la créature, sache qu’il est de tous les hommes le plus insensé et le plus injuste, en donnant des choses égales à des personnes inégales, et cela non pas de manière à honorer l’inférieur, mais seulement à l’enlever au supérieur. (62) Il y en a encore qui dépassent l’impiété, ne donnant pas au Créateur et à la créature même un honneur égal, mais attribuant à cette dernière tout honneur, tout respect et toute révérence, et à la première rien du tout, ne la jugeant pas digne même du respect commun d’être rappelée ; car ils oublient celui dont seul ils devraient se souvenir, cherchant, comme des hommes déments et misérables qu’ils sont, à parvenir à un oubli intentionnel. (63) Certains hommes sont encore tellement possédés d’une folie insolente et franche, qu’ils font étalage ouvertement de l’impiété qui habite leur cœur, et osent blasphémer la Divinité, aiguisant une langue médisante, et désirant, en même temps, vexer les pieux, qui ressentent immédiatement une affliction indescriptible et irréconciliable, qui entre dans leurs oreilles et imprègne toute l’âme ; car c’est le grand moteur des hommes impies, par lequel seul ils brident ceux qui aiment Dieu, car ils pensent qu’il est préférable pour le moment de garder le silence,afin de ne pas provoquer davantage leur méchanceté.
XIV. (64) Rejetons donc toute cette malhonnêteté impie, et n’adorons pas ceux qui sont nos frères par nature, même s’ils ont reçu une essence plus pure et plus immortelle que la nôtre (car toutes les créatures sont frères les unes des autres, en tant qu’elles sont créées, puisque le Père de toutes est un, le Créateur de l’univers) ; mais préparons-nous plutôt, avec notre esprit et notre raison, et de toutes nos forces, vigoureusement et énergiquement au service de cet Être qui est incréé et éternel, et le Créateur de l’univers, sans jamais nous en détourner ni nous en détourner, ni céder au désir de plaire à la multitude, par lequel même ceux qui pourraient être sauvés sont souvent détruits. (65) Fixons donc profondément en nous ce premier commandement comme le plus sacré de tous les commandements, de penser qu’il n’y a qu’un seul Dieu, le plus haut, et de l’honorer seul ; et que la doctrine polythéiste ne touche jamais même les oreilles d’un homme habitué à rechercher la vérité, avec pureté et sincérité de cœur ; (66) car ceux qui sont ministres et serviteurs du soleil, de la lune et de toute l’armée du ciel, ou de lui dans toute son intégrité ou de ses principales parties, sont dans une grave erreur ; (comment pourraient-ils ne pas l’être, lorsqu’ils honorent les sujets au lieu du prince ?) mais ils pèchent néanmoins moins gravement que les autres, qui ont façonné des stèles, des pierres, de l’argent, de l’or et d’autres matières similaires selon leur propre plaisir, faisant des images, des statues et toutes sortes d’autres choses travaillées de la main ; le travail dans lequel, soit par un statuaire, soit par un peintre, soit par un artisan, a fait un grand tort à la vie de l’homme, ayant rempli tout le monde habitable. (67) Car ils ont coupé le plus beau soutien de l’âme, à savoir la juste conception du Dieu toujours vivant ; et donc, comme des navires sans lest, ils sont ballottés dans toutes les directions pour toujours, portés dans toutes les directions, de sorte qu’ils n’atteignent jamais le port, et ne peuvent jamais ancrer fermement dans la vérité, étant aveugles quant à ce qui vaut la peine d’être vu, et le seul objet pour lequel il est absolument nécessaire d’être perspicace ; (68) et de tels hommes me semblent avoir une vie plus misérable que ceux qui sont privés de leur vue corporelle ; car ces derniers ont été blessés sans leur propre consentement, ou bien ont enduré une terrible maladie des yeux, ou bien ont été complotés par leurs ennemis ; mais ces autres, par leur propre intention délibérée, ont non seulement obscurci l’œil de leur âme, mais ont même choisi de l’abandonner complètement ; (69) pour cette raison, la pitié est accordée à une classe considérée comme malheureuse,mais l’autre classe est justement punie comme étant méchante, celle qui, en conjonction avec d’autres, n’a pas choisi de reconnaître ce fait que même un enfant en bas âge comprendrait, à savoir que le Créateur est meilleur que la créature ; car il est à la fois plus ancien en termes de temps, et est aussi en quelque sorte le père de ce qu’il a fait. Il est également supérieur en puissance, car l’agent est plus glorieux que le patient. (70) Et bien qu’il fût convenable, s’ils n’avaient pas commis de péchés, de déifier les peintres et les statuaires eux-mêmes avec des honneurs extrêmes, ils les ont laissés dans l’obscurité, ne leur accordant aucun avantage, mais ont considéré les figures qui ont été faites, ou les tableaux qu’ils ont peints, comme des dieux ; (71) et ces artistes ont souvent vieilli dans la pauvreté et l’obscurité, mourant, épuisés par d’incessants malheurs, tandis que les choses qu’ils ont fabriquées sont embellies de pourpre, d’or et de toutes sortes de splendeurs coûteuses que la richesse peut fournir, et sont adorées non seulement par les hommes libres, mais même par les hommes de noble naissance, et de la plus grande force et beauté personnelles. Car la race des prêtres est scrutée avec la plus grande rigueur et la plus grande minutie, pour voir s’ils sont sans défaut, et pour voir si l’ensemble des parties de leur corps est entier et parfait ; (72) et ce ne sont pas les pires points de tous, aussi mauvais soient-ils : mais cela est entièrement intolérable, car j’ai connu auparavant, certains des hommes mêmes qui ont fait les choses, priant et sacrifiant aux choses mêmes qui ont été faites par eux, alors qu’il aurait été plus dans leur intérêt d’adorer soit leurs propres mains, ou, s’ils craignaient le reproche de vanité, et ne choisissaient donc pas de le faire, au moins d’adorer leurs enclumes, et leurs marteaux, et leurs outils de gravure, et leurs compas, et autres instruments, au moyen desquels les matériaux ont été façonnés.Ils sont ornés de pourpre, d’or et de toutes les splendeurs coûteuses que la richesse peut procurer. Ils sont vénérés non seulement par les hommes libres, mais aussi par les hommes de noble naissance, d’une force et d’une beauté exceptionnelles. Car la race des prêtres est scrutée avec la plus grande rigueur et la plus grande minutie, pour vérifier qu’ils sont sans défaut et que l’ensemble de leurs parties corporelles est complet et parfait. (72) et ce ne sont pas les pires points de tous, aussi mauvais soient-ils : mais cela est entièrement intolérable, car j’ai connu auparavant, certains des hommes mêmes qui ont fait les choses, priant et sacrifiant aux choses mêmes qui ont été faites par eux, alors qu’il aurait été plus dans leur intérêt d’adorer soit leurs propres mains, ou, s’ils craignaient le reproche de vanité, et ne choisissaient donc pas de le faire, au moins d’adorer leurs enclumes, et leurs marteaux, et leurs outils de gravure, et leurs compas, et autres instruments, au moyen desquels les matériaux ont été façonnés.Ils sont ornés de pourpre, d’or et de toutes les splendeurs coûteuses que la richesse peut procurer. Ils sont vénérés non seulement par les hommes libres, mais aussi par les hommes de noble naissance, d’une force et d’une beauté exceptionnelles. Car la race des prêtres est scrutée avec la plus grande rigueur et la plus grande minutie, pour vérifier qu’ils sont sans défaut et que l’ensemble de leurs parties corporelles est complet et parfait. (72) et ce ne sont pas les pires points de tous, aussi mauvais soient-ils : mais cela est entièrement intolérable, car j’ai connu auparavant, certains des hommes mêmes qui ont fait les choses, priant et sacrifiant aux choses mêmes qui ont été faites par eux, alors qu’il aurait été plus dans leur intérêt d’adorer soit leurs propres mains, ou, s’ils craignaient le reproche de vanité, et ne choisissaient donc pas de le faire, au moins d’adorer leurs enclumes, et leurs marteaux, et leurs outils de gravure, et leurs compas, et autres instruments, au moyen desquels les matériaux ont été façonnés.
XV. (73) Et pourtant, il est bon pour nous, parlant en toute liberté, de dire à ceux qui se sont montrés si dénués de sens : « Mes bons, la meilleure de toutes les prières, et la fin, et le véritable objet du bonheur, est de parvenir à une ressemblance avec Dieu. (74) Priez donc pour devenir comme vos érections, afin que vous puissiez récolter le bonheur le plus suprême, sans voir avec vos yeux, ni entendre avec vos oreilles, ni respirer, ni sentir avec vos narines, ni parler, ni goûter avec votre bouche, ni prendre, ni donner, ni rien faire avec vos mains, ni marcher avec vos pieds, ni rien faire du tout avec aucun de vos membres, mais étant comme enfermés et gardés dans le temple, comme dans une prison, et buvant continuellement jour et nuit la vapeur des sacrifices offerts ; car c’est la seule bonne chose qui puisse être attribuée à quelque genre de construction ou d’érection que ce soit. » (75) Mais je pense que lorsqu’ils entendront ces choses, ils seront indignés, comme s’ils n’écoutaient pas des prières, mais des malédictions, et qu’ils se réfugieront dans la défense que le hasard pourra leur fournir, portant des accusations de représailles ; ce qui peut être la plus grande preuve de l’impiété manifeste et indésirable de ces hommes, qui regardent ces êtres comme des dieux, à qui eux-mêmes ne voudraient jamais que leur propre nature soit assimilée.
XVI. (76) Que personne donc, parmi les êtres doués d’âme, n’adore quoi que ce soit qui en soit dépourvu ; car ce serait une des choses les plus absurdes que les œuvres de la nature soient détournées au service de celles qui sont faites de main d’homme ; et contre l’Égypte, non seulement est portée cette accusation commune à laquelle tout le pays est soumis, mais encore une autre accusation, d’un caractère plus spécial et d’une grande justesse ; car outre s’être adonnés aux statues et aux images, ils ont aussi introduit des animaux irrationnels, aux honneurs dus aux dieux, tels que les taureaux, les béliers et les boucs, inventant quelque fiction prodigieuse à l’égard de chacun d’eux ; (77) et quant à ces animaux particuliers, ils ont en effet une raison pour ce qu’ils font, car ce sont les plus domestiques et les plus utiles à la vie. Français Le taureau, comme un laboureur, trace des sillons pour la réception de la semence, et est encore le plus puissant de tous les animaux pour battre le blé lorsqu’il est nécessaire de le purifier de la balle ; le bélier nous donne les plus beaux vêtements pour couvrir nos personnes ; car si nos corps étaient nus, ils seraient facilement détruits soit par la chaleur, soit par un froid intense, causé tantôt par l’éclat du soleil, tantôt par le refroidissement de l’air. (78) Mais comme c’est le cas, ils vont au-delà de ces animaux, et choisissent les plus féroces et les plus indomptables de tous les animaux sauvages, honorant les lions, les crocodiles, et parmi les reptiles l’aspic venimeux, avec des temples, des enceintes sacrées, des sacrifices, des assemblées en leur honneur, des processions solennelles, et des choses de ce genre. Car s’ils cherchaient dans les deux éléments, parmi toutes les choses données à l’homme pour son usage par Dieu, en cherchant dans la terre et dans l’eau, ils ne trouveraient jamais aucun animal sur terre plus sauvage que le lion, ni aucun animal aquatique plus féroce que le crocodile, deux créatures qu’ils honorent et adorent ; (79) ils ont aussi déifié beaucoup d’autres animaux, chiens, ichneumons, loups, oiseaux, ibis et faucons, et même des poissons, prenant parfois le tout, et parfois seulement une partie ; et quoi de plus ridicule que cette conduite ?[5] (80) Et, en conséquence, les premiers étrangers qui arrivèrent en Égypte étaient tout à fait épuisés à rire et à ridiculiser ces superstitions, jusqu’à ce que leurs esprits soient imprégnés de la vanité des indigènes ; mais tous ceux qui ont goûté à la bonne instruction sont étonnés et frappés de consternation de leur système d’ennoblir des choses qui ne sont pas nobles, et plaignent ceux qui s’y abandonnent, pensant les hommes, comme c’est très naturel, plus misérables que les objets qu’ils honorent, puisqu’ils sont dans leurs âmes changés en ces mêmes animaux, de manière à paraître simplement des brutes sous forme humaine, retournant maintenant à leur nature originelle.(81) C’est pourquoi Dieu, ôtant de sa législation sacrée toute déification impie d’objets indignes, a invité les hommes à l’honneur du seul Dieu vrai et vivant ; non certes qu’il ait besoin d’être honoré lui-même ; car se suffisant à lui-même, il n’a besoin de personne d’autre ; mais il l’a fait, parce qu’il a voulu conduire le genre humain, jusqu’ici errant dans des déserts sans chemins, dans une voie dont il ne devrait pas s’égarer, afin qu’en suivant la nature il puisse trouver le meilleur et le but de toutes choses, à savoir, la connaissance du Dieu vrai et vivant, qui est le premier et le plus parfait de tous les biens ; de qui, comme d’une source, toutes les bénédictions particulières sont répandues sur le monde, et sur les choses qui y sont des hommes.
XVII. (82) Ayant maintenant parlé du deuxième commandement au mieux de nos capacités, examinons celui qui suit avec précision, comme l’indique l’ordre dans lequel ils se présentent. Le commandement suivant est : « Ne pas prendre le nom de Dieu en vain. » Or, le principe sur lequel repose cet ordre ou cet arrangement est très clair pour ceux qui sont doués d’une vision mentale aiguë ; car le nom est toujours postérieur au sujet dont il est le nom, étant comme l’ombre qui suit le corps. (83) Ayant donc précédemment parlé de l’existence de Dieu, et aussi de l’honneur à rendre au Dieu éternel, il passe ensuite, suivant l’ordre naturel de connexion, à ordonner ce qui est convenable à l’égard de son nom ; car les erreurs des hommes à ce sujet sont multiples et variées, et revêtent des caractères très différents. (84) L’être le plus beau, le plus utile à la vie humaine et le plus adapté à la nature rationnelle, ne jure pas lui-même, car la vérité sur chaque point est si innée en lui que sa simple parole est considérée comme un serment. Après ne pas jurer du tout, la deuxième meilleure chose est de tenir son serment ; car par le seul fait de jurer, celui qui jure montre qu’on le soupçonne de ne pas être digne de confiance. (85) Qu’un homme soit donc lent et lent s’il y a une chance que, par le retard, il puisse éviter la nécessité de prêter serment ; mais si la nécessité le contraint à jurer, alors il doit considérer sans attention superficielle chacun des sujets, ou parties du sujet, qui se présentent à lui ; car ce n’est pas une question de faible importance, bien que de par sa fréquence elle ne soit pas considérée comme elle devrait l’être. (86) Car le serment est un appel de Dieu à rendre témoignage sur les choses qui sont sujettes à caution ; et c’est une impiété profonde que d’invoquer Dieu à témoin d’un mensonge. Venez maintenant, s’il vous plaît, et examinez avec votre raison l’esprit de celui qui s’apprête à jurer faussement ; et vous verrez qu’il n’est pas tranquille, mais plein de désordre et de confusion, s’accusant lui-même et supportant toute sorte d’insolence et de médisance ; (87) carLa conscience qui habite et ne quitte jamais l’âme de chaque individu, n’étant pas habituée à admettre en elle aucune chose mauvaise, conserve toujours sa propre nature telle qu’elle haït le mal et aime la vertu, étant elle-même en même temps accusatrice et juge ; étant excitée comme accusatrice, elle blâme, accuse et est hostile ; et de nouveau comme juge, elle enseigne, avertit et recommande à l’accusé de changer de voie, et s’il est capable de le persuader, il est avec joie réconcilié avec lui, mais s’il n’est pas capable de le faire, alors elle lui livre une guerre sans fin et implacable, ne le quittant jamais ni de jour ni de nuit, mais le piquant et lui infligeant des blessures incurables, jusqu’à ce qu’il détruise sa vie misérable et maudite.
XVIII. (88) « Que dis-tu ? » Je dirais au parjure : « Oserez-vous aller trouver l’une de vos connaissances et lui dire : Mon ami, venez témoigner pour moi que vous avez vu, entendu et assisté à tout un ensemble de choses que vous n’avez ni vues ni entendues ? Je ne le pense pas ; car ce serait un acte de folie incurable. (89) Avec quel visage, à jeun et en paraissant maître de vous-même, pouvez-vous regarder votre ami et lui dire : En raison de notre connaissance et de notre compagnie, agissez injustement, violez la loi, commettez une impiété à cause de moi ? Car il est évident que s’il entendait une telle requête, il renoncerait promptement à cette compagnie que vous croyez maintenant exister, se reprochant d’avoir jamais eu la moindre amitié avec un homme de votre trempe, et vous fuirait comme une bête féroce et enragée. (90) » Alors, invoquez sans honte Dieu, le père et le souverain du monde, pour témoigner en faveur de ces choses, dont vous n’osez même pas prendre votre ami à témoin ? Et si vous le faites, le ferez-vous en sachant qu’il voit et entend tout, ou en l’ignorant ? (91) Si vous l’ignorez, vous êtes athée, et l’athéisme est le commencement de toute iniquité. Et, à votre athéisme, vous ajoutez la méchanceté du serment, en jurant par celui qui, à votre avis, ne vous écoute pas et ne se soucie pas des affaires humaines. Mais si vous êtes bien assuré qu’il exerce sa providence à l’égard de telles choses, vous n’êtes pas pour autant exempté du reproche d’impiété excessive, en disant à Dieu, sinon de bouche et de langue, du moins avec votre conscience : « Portez un faux témoignage pour moi, aidez-moi dans ma méchanceté, aidez-moi dans mon impiété. » Je n’ai qu’un seul espoir de conserver une bonne réputation parmi les hommes, c’est de cacher la vérité : sois méchant pour un autre, toi qui es le meilleur, pour un pire ; toi qui es Dieu, le plus excellent de tous les êtres, pour un homme, et qui plus est un méchant.
XIX. (92) Mais il y a aussi des gens qui, sans aucune idée d’acquérir du gain, par mauvaise habitude, jurent sans cesse et sans réfléchir en toute occasion, même lorsqu’il n’y a absolument rien sur quoi on puisse douter, comme s’ils voulaient combler le défaut de leur argumentation par des serments, comme s’il ne valait pas mieux couper court à leur conversation, ou je dirais plutôt ne rien dire du tout, mais garder un silence complet, car de la fréquence des serments naît l’habitude du parjure et de l’impiété. (93) C’est pourquoi celui qui va prêter serment doit examiner chaque chose avec soin et une extrême exactitude, considérant si le sujet est d’une importance sérieuse, et s’il a réellement eu lieu, et si, si c’est le cas, il l’a bien compris ; Français et examinant aussi s’il est pur d’âme, de corps et de langue, le premier exempt de toute transgression de la loi, le second de toute souillure, et le dernier de tout blasphème. Car c’est une impiété que de prononcer des paroles infâmes par une bouche par laquelle le nom très saint est aussi mentionné. (94) Qu’il considère aussi si le lieu et le moment sont appropriés ; car j’ai déjà connu des personnes, dans des lieux profanes et impurs (où il ne convient pas de mentionner ni leur père ni leur mère, ni même aucun vieillard parmi leurs parents qui aurait pu mener une vie vertueuse), jurant et enchaînant des phrases entières pleines de serments, utilisant le nom de Dieu avec tous les titres variés qui lui appartiennent, alors qu’elles ne devraient pas, par pure impiété. (95) Et que celui qui prête peu d’attention à ce qui a été dit ici sache, en premier lieu, qu’il est impur et souillé ; et, en second lieu, que les châtiments les plus terribles le guettent constamment ; cette justice qui a l’œil sur toutes les affaires humaines, étant implacable et inflexible envers toutes les énormités d’un tel caractère ; et, lorsqu’elle ne juge pas bon d’infliger ses châtiments immédiatement, exigeant néanmoins satisfaction par une usure abondante chaque fois que l’occasion semble se présenter en combinaison avec l’avantage général.
XX. (96) Le quatrième commandement fait référence au septième jour sacré, afin qu’il soit célébré de manière sacrée et sainte. Or, certains États ne célèbrent la sainte fête qu’une fois par mois, à compter de la nouvelle lune, comme un jour consacré à Dieu ; mais la nation des Juifs célèbre régulièrement chaque septième jour, après chaque intervalle de six jours ; (97) et il existe un récit d’événements rapportés dans l’histoire de la création du monde, comprenant une relation suffisante de la cause de cette ordonnance ; car l’historien sacré dit que le monde a été créé en six jours, et que le septième jour Dieu a cessé ses œuvres et a commencé à contempler ce qu’il avait si magnifiquement créé ; (98) c’est pourquoi il ordonna aux êtres destinés à vivre dans cet état d’imiter Dieu en cela aussi, comme en tous les autres, en s’appliquant à leurs œuvres pendant six jours, mais en s’en abstenant et en philosophant le septième jour, et en consacrant leurs loisirs à la contemplation des choses de la nature, et en considérant si, dans les six jours précédents, ils avaient fait quelque chose qui n’était pas saint, portant leur conduite devant le tribunal de l’âme, et la soumettant à un examen, et se faisant rendre compte de toutes les choses qu’ils ont dites ou faites ; les lois siégeant comme assesseurs et enquêteurs conjoints, afin de corriger les erreurs qui ont été commises par négligence, et de se prémunir contre de semblables offenses qui se reproduisent à l’avenir. (99) Mais Dieu, en une occasion, employa les six jours pour l’achèvement du monde, bien qu’il n’eût pas besoin d’une certaine longueur de temps pour un tel dessein ; mais chaque homme, participant d’une nature mortelle et ayant besoin de dix mille choses pour les nécessités inévitables de la vie, ne doit pas hésiter, même jusqu’à la fin de sa vie, à se pourvoir de tout ce qui est nécessaire, s’accordant toujours un intervalle de repos le septième jour sacré. (100) N’est-ce pas une très belle recommandation, et admirablement adaptée au perfectionnement et à la conduite de l’homme à toutes les vertus, et surtout à la piété ? Le commandement dit en effet : Imitez toujours Dieu ; que cette période de sept jours pendant laquelle Dieu a créé le monde soit pour vous un exemple complet de la manière dont vous devez obéir à la loi, et un modèle tout-à-fait suffisant pour vos actions. De plus, le septième jour est aussi un exemple par lequel vous pouvez apprendre la convenance d’étudier la philosophie ; car ce jour-là, dit-on, Dieu contempla les œuvres qu’il avait faites ; afin que vous puissiez vous aussi contempler les œuvres de la nature et toutes les circonstances particulières qui contribuent au bonheur.(101) Ne laissons pas de côté un tel modèle des plus excellentes manières de vivre, la pratique et la contemplative ; mais gardons toujours les yeux fixés sur lui, et imprimons-en une image et une représentation visibles dans nos propres esprits, rendant notre nature mortelle semblable, autant que possible, à sa nature immortelle, en ce qui concerne le dire et le faire ce qui est convenable. Et en quel sens il est dit que le monde a été fait en six jours par Dieu qui ne manque jamais de temps pour rien faire, cela a déjà été expliqué dans d’autres passages où nous avons traité des allégories.
XXI. (102) Or, ceux qui se sont appliqués aux études mathématiques expliquent pleinement la préséance et la prééminence auxquelles le nombre sept a droit parmi toutes les choses existantes, en le traçant avec un grand soin et une minutie et une exactitude extrêmes ; car parmi les nombres sept est le nombre vierge, la nature qui n’a pas de mère, celle qui est la plus proche de l’unité, le fondement de tous les nombres ; l’idée des planètes, tout comme l’unité l’est de la sphère immobile ; car de l’unité et du nombre sept se compose le ciel incorporel, le modèle du ciel visible, et le ciel est composé de nature indivisible et divisible. (103) Or, la nature indivisible s’est assignée la première, la plus haute et la plus immobile circonférence, que l’unité inspecte et surplombe ; mais la nature divisible a reçu cette circonférence inférieure tant en puissance qu’en disposition, que le nombre sept inspecte, laquelle, étant divisée en six parties, a produit ce qu’on appelle les sept planètes ; (104) non pas en effet qu’aucun des corps célestes ne s’égare réellement (peplane—tai), dans la mesure où ils jouissent tous d’une nature divine, heureuse et bénie, à laquelle toutes les caractéristiques sont étroitement apparentées à l’absence d’errance : en tout cas, ils conservent toujours une sorte d’identité dans un mouvement constamment similaire, et passent une longue éternité sans jamais admettre aucun changement ou variation. Mais parce qu’ils tournent d’une manière contraire à la sphère indivisible et la plus extérieure, ils ont été nommés planètes (plane—tes), bien que sans aucune convenance stricte, par des hommes parlant au hasard, qui ont par ce langage attribué leur propre propension à s’égarer aux corps célestes, qui, en fait, ne quittent jamais la position dans la lampe divine dans laquelle ils ont été placés à l’origine. (105) Pour toutes ces raisons, et bien d’autres encore, le nombre sept est honoré. Mais il n’est pas de cause particulière qui lui ait valu une telle préséance, que parce que c’est par lui que le Créateur et Père de l’univers est manifesté de manière plus particulière ; car l’esprit y voit Dieu comme dans un miroir, agissant, créant le monde et dirigeant l’univers entier.
XXII. (106) Après ce commandement relatif au septième jour, il donne le cinquième, qui concerne l’honneur à rendre aux parents, le plaçant aux limites des deux tables de cinq commandements chacune ; car étant le dernier de la première table, dans laquelle sont prescrits les devoirs les plus sacrés envers la Divinité, il a aussi un lien avec la seconde table qui comprend les obligations envers nos semblables ; (107) et la raison de cela, j’imagine, est la suivante : la nature des parents semble se situer à la limite entre les essences immortelle et mortelle. D’essence mortelle, en raison de leur relation aux hommes et aussi aux autres animaux, et également de la nature périssable du corps. Et d’essence immortelle, en raison de la similitude de l’acte de génération avec Dieu le Père de l’univers. (108) Mais il est souvent arrivé que des hommes se soient attachés à l’une de ces divisions et aient semblé négliger l’autre ; car, remplis d’un amour sincère pour la piété, ils ont renoncé à toutes autres occupations et considérations, et ont consacré toute leur vie au service de Dieu. (109) Mais ceux qui ont pensé qu’au-delà de leurs devoirs envers leurs semblables, il n’y avait rien de tel que la bonté, se sont attachés uniquement à leur communion avec les hommes et à leur société, et, étant entièrement occupés par l’amour de la société des hommes, ont invité tous les hommes à une égale participation à tous leurs biens, travaillant en même temps du mieux qu’ils pouvaient à soulager tous leurs désastres. (110) Or, on peut à juste titre appeler ces derniers, ces hommes philanthropes, et aussi la première classe, les amoureux de Dieu, mais à moitié parfaits en vertu ; car seuls sont parfaits ceux qui ont une bonne réputation dans les deux points : mais ceux qui ne s’occupent pas de leurs devoirs envers les hommes de manière à se réjouir avec eux de leurs bénédictions communes, ou à s’affliger avec eux des événements d’un caractère contraire, et qui pourtant ne se consacrent pas à la piété et à la sainteté envers Dieu, peuvent être considérés comme ayant changé en la nature des bêtes sauvages, la prééminence même parmi lesquelles, en point de férocité, ont droit ceux qui négligent leurs parents, étant hostiles aux deux divisions de la vertu mentionnées ci-dessus, à savoir, la piété envers Dieu et leur devoir envers les hommes.
XXIII. (111) Qu’ils n’ignorent donc pas qu’ils sont condamnés devant les deux tribunaux, les seuls qui existent dans la nature, d’impiété envers Dieu, car ils ne rendent pas un culte à ceux qui ont introduit des êtres qui n’existent pas et qui, à cet égard, ont imité Dieu ; et, quant à leurs devoirs envers les hommes, de misanthropie et de cruauté. (112) Car à qui d’autre feraient-ils du bien ceux qui négligent leurs proches et ceux qui leur ont accordé les plus grands dons, dont certains sont si grands qu’ils n’admettent aucune rétribution ? Car comment celui qui a été engendré par un parent pourrait-il, en retour, engendrer à nouveau ses parents, puisque la nature a accordé aux parents ce don particulier à leurs enfants, qui ne peut jamais être rétribué ni récompensé ? C’est pourquoi il convient à un homme d’éprouver une indignation extrême lorsque les gens, incapables de rendre pleinement les bienfaits qu’ils ont reçus, ne choisissent pas de faire le moindre don ; (113) à qui je pourrais dire, avec une parfaite justesse, que les bêtes sauvages elles-mêmes doivent être apprivoisées envers les hommes ; et, en effet, j’ai souvent connu des cas de lions, d’ours et de léopards domestiqués, rendus doux, non seulement envers ceux qui les nourrissent, en raison de leur gratitude pour les choses nécessaires, mais aussi envers d’autres, en raison, à mon avis, de leur ressemblance avec leurs nourrisseurs. Car il est toujours bon que le pire suive le meilleur, dans l’espoir d’en tirer une amélioration ; (114) mais dans ce cas, je serai contraint d’utiliser un langage tout à fait opposé. Vous qui êtes des hommes, vous êtes des imitateurs de certaines bêtes sauvages. Même les bêtes ont appris et savent rendre service à ceux qui les ont servies. Les chiens qui gardent la maison défendent leurs maîtres et courent à la mort pour eux lorsqu’un danger les surprend. On dit aussi que les chiens employés parmi les troupeaux de moutons combattent pour les troupeaux et endurent jusqu’à la victoire ou la mort, afin de protéger les bergers eux-mêmes. (115) N’est-il pas alors la plus honteuse des hontes pour un homme, en matière de rétribution, d’être abandonné par un chien, ou, pour cet être, le plus doux de tous, d’être dépassé par la plus audacieuse des bêtes ? Mais si nous ne voulons pas nous laisser enseigner par les animaux terrestres, examinons la nature des oiseaux ailés qui sillonnent les airs et apprenons d’eux ce dont nous avons besoin. (116) Dans le cas des cigognes, les vieux oiseaux restent dans leurs nids parce qu’ils sont incapables de voler ; mais leurs enfants, j’aurais presque dit, parcourent toute la terre et la mer,et de toutes parts, ils fournissent à leurs parents ce qui leur est nécessaire. (117) Ainsi, vivant dans une tranquillité digne de leur âge, ils jouissent de toute abondance et passent leur vieillesse dans le luxe ; tandis que leurs enfants font peu de cas de toutes les difficultés qu’ils endurent pour subvenir à leurs besoins, sous l’influence à la fois de la piété et de l’espoir qu’eux aussi, dans leur vieillesse, recevront le même traitement de leurs descendants ; et ainsi ils s’acquittent maintenant de la dette indispensable qu’ils ont envers leurs parents, sachant qu’en temps voulu, ils recevront eux-mêmes ce qu’ils donnent maintenant. Et il y en a aussi qui sont incapables de subvenir à leurs besoins, car les enfants ne le sont pas plus au début de leur existence que leurs parents à la fin de leur vie. C’est pourquoi les enfants, ayant été nourris dans leur jeunesse selon les impulsions spontanées de la nature, soutiennent maintenant avec joie en retour la vieillesse de leurs parents. (118) N’est-il pas juste, après ces exemples, que des hommes qui négligent leurs parents se voilent la face de honte et se reprochent de négliger des choses dont ils auraient dû s’occuper seuls, ou de préférence à toute autre chose ? Et cela, alors qu’ils auraient plutôt fait preuve de rétribution que de bienfaisance ? Car les enfants n’ont rien en propre qui n’appartienne à leurs parents, qui le leur ont donné de leurs biens ou leur ont permis de l’acquérir en leur fournissant les moyens. (119) Et ces hommes ont-ils donc dans les limites de leur âme la piété et la sainteté, les principales vertus ? Non ; ils les ont plutôt chassés hors de leurs limites et contraints à l’exil ; car les parents sont les serviteurs de Dieu pour la reproduction des enfants, et celui qui déshonore le serviteur déshonore aussi le maître. (120) Mais quelques personnes, assez audacieuses, magnifient le titre de parents, disant que le père et la mère sont des dieux évidents, dans la mesure où ils imitent le Dieu incréé dans leur production d’animaux vivants, limitant cependant leur affirmation de cette manière, que l’un est le Dieu du monde entier, mais les autres seulement de ceux des enfants qu’ils ont engendrés. Et il est impossible que le Dieu invisible puisse être pieusement adoré par ceux qui se comportent avec impiété envers ceux qui sont visibles et proches d’eux.Sous l’influence de la piété et de l’espoir qu’eux aussi, dans leur vieillesse, bénéficieront du même traitement de leurs descendants ; ils s’acquittent ainsi de la dette indispensable qu’ils ont envers leurs parents, sachant qu’en temps voulu, ils recevront eux-mêmes ce qu’ils leur accordent. D’autres encore sont incapables de subvenir à leurs besoins, car les enfants ne le peuvent pas plus au début de leur existence que leurs parents à la fin. C’est pourquoi les enfants, nourris dès leur plus jeune âge selon les impulsions naturelles, soutiennent maintenant avec joie la vieillesse de leurs parents. (118) N’est-il pas juste, après ces exemples, que des hommes qui négligent leurs parents se voilent la face de honte et se reprochent de négliger des choses dont ils auraient dû se soucier seuls, ou de préférence à toute autre chose ? Et cela, alors qu’ils n’auraient pas tant fait pour leur bien que pour leur bien ? Car les enfants n’ont rien en propre qui n’appartienne à leurs parents, qui le leur ont donné de leurs biens ou leur ont permis de l’acquérir en leur fournissant les moyens. (119) Et ces hommes ont-ils donc dans les limites de leur âme la piété et la sainteté, les principales vertus ? Non ; au contraire, ils les ont chassés hors de leurs limites et contraints à l’exil ; car les parents sont les serviteurs de Dieu pour la reproduction des enfants, et celui qui déshonore le serviteur déshonore aussi le maître. (120) Mais certains, assez audacieux, magnifient le titre de parents, disant que le père et la mère sont des dieux évidents, dans la mesure où ils imitent le Dieu incréé dans la production d’animaux vivants, limitant cependant leur affirmation de cette manière, que l’un est le Dieu du monde entier, mais les autres seulement des enfants qu’ils ont engendrés. Et il est impossible que le Dieu invisible puisse être pieusement adoré par ces gens qui se comportent avec impiété envers ceux qui sont visibles et proches d’eux.Sous l’influence de la piété et de l’espoir qu’eux aussi, dans leur vieillesse, bénéficieront du même traitement de leurs descendants ; ils s’acquittent ainsi de la dette indispensable qu’ils ont envers leurs parents, sachant qu’en temps voulu, ils recevront eux-mêmes ce qu’ils leur accordent. D’autres encore sont incapables de subvenir à leurs besoins, car les enfants ne le peuvent pas plus au début de leur existence que leurs parents à la fin. C’est pourquoi les enfants, nourris dès leur plus jeune âge selon les impulsions naturelles, soutiennent maintenant avec joie la vieillesse de leurs parents. (118) N’est-il pas juste, après ces exemples, que des hommes qui négligent leurs parents se voilent la face de honte et se reprochent de négliger des choses dont ils auraient dû se soucier seuls, ou de préférence à toute autre chose ? Et cela, alors qu’ils n’auraient pas tant fait pour leur bien que pour leur bien ? Car les enfants n’ont rien en propre qui n’appartienne à leurs parents, qui le leur ont donné de leurs biens ou leur ont permis de l’acquérir en leur fournissant les moyens. (119) Et ces hommes ont-ils donc dans les limites de leur âme la piété et la sainteté, les principales vertus ? Non ; au contraire, ils les ont chassés hors de leurs limites et contraints à l’exil ; car les parents sont les serviteurs de Dieu pour la reproduction des enfants, et celui qui déshonore le serviteur déshonore aussi le maître. (120) Mais certains, assez audacieux, magnifient le titre de parents, disant que le père et la mère sont des dieux évidents, dans la mesure où ils imitent le Dieu incréé dans la production d’animaux vivants, limitant cependant leur affirmation de cette manière, que l’un est le Dieu du monde entier, mais les autres seulement des enfants qu’ils ont engendrés. Et il est impossible que le Dieu invisible puisse être pieusement adoré par ces gens qui se comportent avec impiété envers ceux qui sont visibles et proches d’eux.Que des hommes qui négligent leurs parents se voilent la face de honte et se reprochent de négliger des choses dont ils auraient dû s’occuper seuls, ou de préférence à toute autre chose ? Et cela, alors qu’ils auraient plutôt fait preuve de rétribution que de bienfaisance ? Car les enfants n’ont rien en propre qui n’appartienne à leurs parents, qui le leur ont donné de leurs biens ou leur ont permis de l’acquérir en leur fournissant les moyens. (119) Et ces hommes ont-ils donc, dans les limites de leur âme, la piété et la sainteté, les principales vertus ? Non ; ils les ont plutôt chassés hors de leurs limites et contraints à l’exil ; car les parents sont les serviteurs de Dieu pour la procréation des enfants, et celui qui déshonore le serviteur déshonore aussi le maître. (120) Mais quelques personnes, assez audacieuses, magnifient le titre de parents, disant que le père et la mère sont des dieux évidents, dans la mesure où ils imitent le Dieu incréé dans leur production d’animaux vivants, limitant cependant leur affirmation de cette manière, que l’un est le Dieu du monde entier, mais les autres seulement de ceux des enfants qu’ils ont engendrés. Et il est impossible que le Dieu invisible puisse être pieusement adoré par ceux qui se comportent avec impiété envers ceux qui sont visibles et proches d’eux.Que des hommes qui négligent leurs parents se voilent la face de honte et se reprochent de négliger des choses dont ils auraient dû s’occuper seuls, ou de préférence à toute autre chose ? Et cela, alors qu’ils auraient plutôt fait preuve de rétribution que de bienfaisance ? Car les enfants n’ont rien en propre qui n’appartienne à leurs parents, qui le leur ont donné de leurs biens ou leur ont permis de l’acquérir en leur fournissant les moyens. (119) Et ces hommes ont-ils donc, dans les limites de leur âme, la piété et la sainteté, les principales vertus ? Non ; ils les ont plutôt chassés hors de leurs limites et contraints à l’exil ; car les parents sont les serviteurs de Dieu pour la procréation des enfants, et celui qui déshonore le serviteur déshonore aussi le maître. (120) Mais quelques personnes, assez audacieuses, magnifient le titre de parents, disant que le père et la mère sont des dieux évidents, dans la mesure où ils imitent le Dieu incréé dans leur production d’animaux vivants, limitant cependant leur affirmation de cette manière, que l’un est le Dieu du monde entier, mais les autres seulement de ceux des enfants qu’ils ont engendrés. Et il est impossible que le Dieu invisible puisse être pieusement adoré par ceux qui se comportent avec impiété envers ceux qui sont visibles et proches d’eux.
XXIV. (121) Après avoir philosophé de cette manière sur l’honneur à rendre aux parents, il clôt l’unique et plus divine table des cinq premiers commandements. Et s’apprêtant à promulguer le second, qui contient les interdictions des offenses commises contre les hommes, il commence par l’adultère, le considérant comme la plus grande de toutes les violations de la loi ; (122) car, en premier lieu, il a pour source l’amour du plaisir, qui énerve le corps de ceux qui s’y adonnent, et détend le ton de l’âme, et détruit son essence, consumant tout ce qu’il touche, comme un feu inextinguible, et ne laissant rien de ce qui affecte la vie humaine intact, (123) dans la mesure où il persuade non seulement l’adultère de commettre l’iniquité, mais lui apprend aussi à se joindre à d’autres dans la méchanceté, en faisant une association dans des choses dans lesquelles il ne devrait pas y avoir une telle participation. Français Car lorsque cette passion violente s’empare d’un homme, il est impossible que les appétits parviennent à l’accomplissement de leur but par une seule personne, mais il est indispensable que deux participent à l’action, l’un prenant la place du maître, l’autre celle de l’élève, pour la confirmation complète de ces maux les plus honteux, l’intempérance et la licence. (124) On ne peut pas non plus alléguer comme excuse que ce n’est que le corps de la femme qui commet l’adultère qui est corrompu, mais, à dire la vérité, même avant la corruption du corps, l’âme est habituée à l’aliénation de la vertu, étant enseignée de toutes les manières à répudier et à haïr son mari. (125) Et ce serait un mal moins grave si cette haine était manifestée sans déguisement ; car il est plus facile de se prémunir contre ce qui est clairement vu. Mais à présent, il est difficile à soupçonner et à découvrir, car il est dissimulé par la ruse et les artifices pervers, et il prend parfois l’apparence contraire de l’amour et de l’affection, au moyen de sa ruse et de sa tromperie. (126) En conséquence, l’adultère montre la destruction de trois maisons par son moyen : celle de la maison de l’homme qui soutient la violation de tous les vœux qui lui ont été faits lors de son mariage, et la perte de tout espoir d’enfants légitimes, dont il est maintenant privé ; et deux autres, à savoir, la maison de l’adultère et celle de sa femme. Car chacune d’elles est remplie d’insolence, de déshonneur et de la plus extrême disgrâce. (127) Et si leurs relations et leurs familles sont très nombreuses, alors en raison de leurs mariages mixtes et des liens mutuels formés avec différentes maisons, l’iniquité et le préjudice se poursuivront et infecteront toute la ville alentour.(128) De plus, le doute quant à la légitimité des enfants est un mal des plus terribles. Car si la femme n’est pas chaste, il y a un véritable doute et une incertitude quant à l’appartenance des enfants au père. Et alors, si le problème reste non découvert, les enfants de l’adultère entrent injustement dans la classification des enfants légitimes, et rendent une race spécieuse à laquelle ils n’ont aucune prétention d’appartenir, et reçoivent un héritage qui en apparence est leur propre patrimoine, mais qui en réalité n’a aucun lien avec eux. (129) Alors l’adultère, se comportant avec insolence et se vantant de son iniquité d’avoir engendré une descendance pleine d’opprobre, lorsqu’il aura rassasié ses appétits, s’en ira, laissant l’objet derrière lui, et tournant en ridicule l’ignorance qui existe de la méchanceté impie qu’il a commise de la part de l’homme contre lequel il a péché. Et le mari, comme un aveugle, ignorant tout de ce qui se passe dans sa propre maison, sera contraint de nourrir et de chérir comme s’il était le sien les enfants issus de ses plus grands ennemis. (130) Et il est clair que si une telle méchanceté a lieu, les plus misérables de toutes les personnes doivent être les malheureux enfants, qui n’ont fait aucun mal eux-mêmes, et qui ne peuvent être assignés à aucune famille, ni à celle du mari de la femme adultère, ni à celle de l’adultère. (131) Puisque donc la cohabitation illicite produit de si grandes calamités, l’adultère est très naturellement une chose détestable, haïe de Dieu, et a été établie comme la première de toutes les transgressions.(130) Et il est clair que si une telle méchanceté a lieu, les plus misérables de toutes les personnes doivent être les malheureux enfants, qui n’ont fait aucun mal eux-mêmes, et qui ne peuvent être assignés à aucune famille, ni à celle du mari de la femme adultère, ni à celle de l’adultère. (131) Puisque donc la cohabitation illicite produit de si grandes calamités, l’adultère est très naturellement une chose détestable, haïe de Dieu, et a été établie comme la première de toutes les transgressions.(130) Et il est clair que si une telle méchanceté a lieu, les plus misérables de toutes les personnes doivent être les malheureux enfants, qui n’ont fait aucun mal eux-mêmes, et qui ne peuvent être assignés à aucune famille, ni à celle du mari de la femme adultère, ni à celle de l’adultère. (131) Puisque donc la cohabitation illicite produit de si grandes calamités, l’adultère est très naturellement une chose détestable, haïe de Dieu, et a été établie comme la première de toutes les transgressions.
XXV. (132) Le deuxième commandement de cette seconde table est de ne pas commettre de meurtre. Car la nature, ayant créé l’homme comme une créature grégaire et sociable, et le plus facile à domestiquer de tous les animaux, l’a invité à une communion d’opinions et à un partenariat, lui donnant la raison, comme moyen de conduire à une harmonie et à un mélange de dispositions. Et celui qui tue un homme ne doit pas ignorer qu’il renverse les lois et les ordonnances de la nature, qui ont été magnifiquement établies pour l’avantage commun de tous les hommes. (133) De plus, qu’il sache qu’il est passible de l’accusation de sacrilège pour avoir pillé le plus sacré de tous les biens de Dieu ; car quelle offrande plus vénérable ou plus sublime à Dieu que l’homme ? Car l’or, l’argent, les pierres précieuses et tous les autres matériaux précieux ne sont qu’un ornement inanimé d’érections inanimées ; (134) mais l’homme, qui est le plus excellent de tous les animaux, par rapport à la partie prédominante qui est en lui, à savoir son âme, est aussi le plus étroitement apparenté au ciel, qui est la plus pure de toutes choses dans son essence, et comme l’affirme le langage commun de la multitude, au Père du monde, dans la mesure où il a reçu l’esprit, qui est de toutes les choses qui sont sur la terre la copie la plus proche et la représentation la plus fidèle de l’idée éternelle et bénie.
XXVI. (135) Le troisième commandement de la seconde table de cinq est de ne pas voler. Car celui qui court après le bien d’autrui est l’ennemi commun de la cité, car, autant que son inclination va, il voudrait priver tous les hommes de leurs biens ; et quant à son pouvoir, il en prive effectivement certains, parce que sa cupidité s’étend aux plus grandes distances imaginables, et parce que son impuissance, survenant trop tard, se rétrécit en un petit espace, et peut à peine s’étendre au point d’atteindre plus que quelques-uns. (136) C’est pourquoi tous les brigands qui en ont la force pillent des villes entières, sans prêter attention aux châtiments dont ils sont menacés, parce qu’ils se croient supérieurs aux lois. Ce sont ces hommes qui sont oligarchiques dans leur nature, qui ont mis leur cœur dans les tyrannies et le pouvoir absolu, qui commettent des vols énormes, cachant leur brigandage, comme c’est le cas en réalité, sous les noms spécieux et imposants d’autorité et de suprématie. (137) Que chacun apprenne donc dès sa plus tendre enfance à ne jamais voler en secret quoi que ce soit qui appartienne à autrui, même si ce n’est que la plus petite bagatelle, car l’habitude, lorsqu’elle devient invétérée, est plus puissante que la nature ; et les petites choses, si elles ne sont pas contrôlées, augmentent et grandissent, devenant graduellement de plus en plus grandes jusqu’à atteindre une ampleur formidable.
XXVII. (138) Et après avoir défendu le vol, il procède, dans l’ordre habituel, à interdire le faux témoignage, sachant que ceux qui portent un faux témoignage sont passibles de nombreuses et graves accusations, et en bref de toutes sortes d’accusations terribles ; car en premier lieu, ils corrompent cette chose sainte, la vérité, qu’il n’y a pas de possession plus sacrée parmi les hommes, qui, comme le soleil, jette une lumière sur toutes choses, de sorte qu’aucune d’elles ne soit tenue dans les ténèbres ; (139) et en second lieu, en plus de parler faussement, ils enveloppent aussi pour ainsi dire les faits dans la nuit et une épaisse obscurité, et ils coopèrent avec ceux qui offensent, et ils s’associent à l’attaque de ceux qui sont offensés par d’autres, affirmant qu’ils savent positivement et ont parfaitement compris ce qu’en réalité ils n’ont ni vu ni entendu, et dont ils ne savent rien. (140) De plus, ils commettent aussi une troisième violation de la loi, qui est plus grave que celles qui ont été mentionnées précédemment ; car, lorsqu’il y a pénurie de démonstrations, soit par des raisons, soit par des lettres, alors ceux qui ont des questions en litige ont recours à des témoins, dont les paroles sont des règles pour les juges sur les questions sur lesquelles ils doivent donner leur avis ; car il est nécessaire que les juges ne s’occupent d’eux que lorsqu’il n’existe rien d’autre qui puisse contribuer à la preuve dans l’affaire en question ; de là vient que ceux qui sont accablés par des preuves de cette manière rencontrent l’injustice alors qu’ils auraient pu gagner leur cause, et que ceux qui s’occupent des faux témoins sont enregistrés comme des juges injustes et illégaux, au lieu de juges justes et légaux. (141) De plus, ce genre de méchanceté rusée surpasse toutes les autres offenses par son impiété ; Car il n’est pas d’usage que les juges décident sans avoir prêté serment, mais plutôt après avoir prêté les serments les plus terribles, que transgressent ceux qui trompent les autres, plus que ceux qui sont trompés par eux, puisque l’erreur des uns n’est pas intentionnelle, mais les autres complotent délibérément contre eux, et commettent un péché par malice préméditée, persuadant ceux qui ont le pouvoir de donner le vote décisif de se tromper, sans savoir ce qu’ils font, de sorte que des choses qui ne méritent aucun châtiment rencontrent punition et perte.
XXVIII. (142) Enfin, le divin législateur interdit la cupidité, sachant que le désir est une chose qui aime la révolution et les complots contre autrui ; car toutes les passions de l’âme sont redoutables, l’excitant et l’agitant contre nature, et ne lui permettant pas de rester dans un état sain, mais de toutes ces passions, la pire est le désir. C’est pourquoi chacune des autres passions, venant du dehors et attaquant l’âme de points extérieurs, semble être involontaire ; mais ce désir seul tire son origine de nous-mêmes et est entièrement volontaire. (143) Mais que dis-je ? L’apparition et l’idée d’un bien présent, ou d’un bien qui est considéré comme tel, réveillent et excitent l’âme qui était auparavant dans un état de tranquillité, et l’élèvent à un haut degré d’exaltation, comme une lumière qui jaillit soudainement devant les yeux ; et cette passion de l’âme s’appelle plaisir. (144) Mais le contraire du bien est le mal, qui, lorsqu’il force son chemin et inflige une blessure mortelle, remplit immédiatement l’âme contre sa volonté de dépression et de découragement ; et le nom de la passion est tristesse. (145) Mais lorsque le mal presse l’âme, alors qu’il n’a pas encore élu domicile en elle, mais alors qu’il est seulement imminent, sur le point de venir et de l’agiter, il envoie devant elle l’agitation et le suspense, comme des messagers exprès, pour remplir l’âme d’alarme ; et cette passion est appelée peur. (146) Et lorsque quelqu’un, ayant conçu une idée de quelque bien qui n’est pas présent, se hâte de s’en emparer, il pousse alors son âme en avant à une grande distance, et l’étendant au plus haut degré possible, par son anxiété d’atteindre l’objet de ses désirs, il est étendu comme sur le chevalet, étant anxieux de s’emparer de la chose, mais étant incapable de l’atteindre, et se trouvant dans la même condition que ceux qui poursuivent des gens qui fuient, suivant avec une vitesse inférieure, mais avec une ardeur inégalée. (147) Et quelque chose du même genre semble se produire aussi en ce qui concerne les sens externes ; car très souvent les yeux, se hâtant de comprendre quelque chose qui est éloigné, se fatiguent, s’efforcent au maximum et même au-delà de leurs forces, sans succès, et s’obscurcissent dans l’espace vide entre eux et leur objet, échouant totalement à atteindre une connaissance précise du sujet qui se trouve devant eux, et de plus altérant et blessant leur vue par l’intensité excessive de leurs efforts et de leur regard fixe. (148) Et, de plus, parfois, lorsqu’un bruit indistinct nous parvient d’une grande distance, les oreilles sont excitées,et sentant comme une brise favorable, ils sont impatients et se hâtent de s’en approcher si possible, par désir que le son soit distinctement appréhendé par le sens de l’ouïe. (149) Mais le bruit, car il est encore obscur comme il le semble, ne frappe l’oreille que faiblement, ne donnant plus de ton distinct par lequel il puisse être compris, de sorte que le désir de le comprendre, étant infructueux et insatisfait, est excité de plus en plus, le désir provoquant une sorte de punition à la Tantale. Car Tantale, chaque fois qu’il semblait sur le point de mettre la main sur l’un des objets qu’il désirait, était invariablement déçu, et l’homme qui est vaincu par le désir, ayant toujours soif de ce qui n’est pas là, n’est jamais satisfait, se vautrant dans de vains appétits, (150) semblables à ces maladies qui se propageraient dans tout le corps, si elles n’étaient arrêtées par l’excision ou la cautérisation, et qui envahiraient et saisiraient toute la composition du corps, ne laissant pas une seule partie en état sain ; de même, si le discours conforme à la philosophie n’arrêtait, comme un bon médecin, l’afflux de l’appétit, toutes les affaires de la vie seraient nécessairement mises en mouvement d’une manière contre nature ; car il n’y a rien qui soit exempt d’une telle affliction, rien qui puisse échapper à l’empire de la passion, mais, une fois qu’elle a obtenu l’immunité et la licence, elle dévore tout et devient par elle-même tout dans chaque partie. (151) C’est peut-être une folie de faire un long discours sur des choses si évidentes, qu’aucun individu ni aucune ville n’ignore, qu’elles fournissent non seulement chaque jour, mais même chaque heure, pour ainsi dire, une preuve visible de la vérité de mon affirmation. L’amour de l’argent, des femmes, de la gloire, ou de toute autre cause efficiente du plaisir, est-il l’origine de maux légers et ordinaires ? (152) N’est-ce pas à cause de cette passion que les relations se brisent et que la bonne volonté, née dans la nature, se transforme en une inimitié irréconciliable ? Et les grands pays et les royaumes populeux ne sont-ils pas désolés par des séditions domestiques, pour de telles causes ? Et la terre et la mer ne sont-elles pas continuellement remplies de calamités nouvelles et terribles par les batailles navales et les expéditions militaires pour la même raison ? (153) Car, tant parmi les Grecs que parmi les barbares, les guerres entre eux et entre leurs différentes tribus, qui ont été si célébrées par les tragédiens, ont toutes découlé d’une même source, à savoir le désir d’argent, de gloire ou de plaisir ; car c’est sur de tels sujets que la race humaine devient folle.du désir que le son soit distinctement perçu par l’ouïe. (149) Mais le bruit, car il est encore obscur comme il le paraît, ne frappe l’oreille que faiblement, ne donnant plus de ton distinct par lequel il puisse être compris, de sorte que le désir de le comprendre, étant infructueux et insatisfait, est excité de plus en plus, le désir provoquant une sorte de punition à la Tantale. Car Tantale, chaque fois qu’il semblait sur le point de mettre la main sur l’un des objets qu’il désirait, était invariablement déçu, et l’homme qui est vaincu par le désir, étant toujours assoiffé de ce qui n’est pas là, n’est jamais satisfait, se vautrant dans de vains appétits, (150) comme ces maladies qui s’insinueraient dans tout le corps, si elles n’étaient arrêtées par l’excision ou la cautérisation, et qui envahiraient et saisiraient toute la composition du corps, ne laissant pas une seule partie en état sain ; De même, si le discours philosophique ne réprimait, comme un bon médecin, l’afflux des appétits, toutes les affaires de la vie seraient nécessairement mises en mouvement d’une manière contre nature ; car il n’y a rien qui soit exempt d’une telle affliction, rien qui puisse échapper à l’empire de la passion, mais, une fois qu’elle a obtenu l’immunité et la licence, elle dévore tout et devient par elle-même tout en chaque partie. (151) C’est peut-être une folie de faire un long discours sur des choses si évidentes, qu’il n’est pas d’individu ni de ville qui l’ignore, qu’elles fournissent non seulement chaque jour, mais même chaque heure, pour ainsi dire, une preuve visible de la vérité de mon assertion. L’amour de l’argent, ou des femmes, ou de la gloire, ou de l’une quelconque des autres causes efficientes du plaisir, est-il l’origine de maux légers et ordinaires ? (152) N’est-ce pas à cause de cette passion que les relations se brisent et que la bonne volonté qui naît dans la nature se transforme en une inimitié irréconciliable ? Et les grands pays et les royaumes populeux ne sont-ils pas désolés par des séditions domestiques, pour de telles causes ? Et la terre et la mer ne sont-elles pas continuellement remplies de calamités nouvelles et terribles par des batailles navales et des expéditions militaires pour la même raison ? (153) Car, tant chez les Grecs que chez les Barbares, les guerres entre eux, et entre leurs différentes tribus, qui ont été si célébrées par les tragédiens, ont toutes découlé d’une même source, à savoir le désir d’argent, de gloire ou de plaisir ; car c’est sur de tels sujets que l’espèce humaine devient folle.du désir que le son soit distinctement perçu par l’ouïe. (149) Mais le bruit, car il est encore obscur comme il le paraît, ne frappe l’oreille que faiblement, ne donnant plus de ton distinct par lequel il puisse être compris, de sorte que le désir de le comprendre, étant infructueux et insatisfait, est excité de plus en plus, le désir provoquant une sorte de punition à la Tantale. Car Tantale, chaque fois qu’il semblait sur le point de mettre la main sur l’un des objets qu’il désirait, était invariablement déçu, et l’homme qui est vaincu par le désir, étant toujours assoiffé de ce qui n’est pas là, n’est jamais satisfait, se vautrant dans de vains appétits, (150) comme ces maladies qui s’insinueraient dans tout le corps, si elles n’étaient arrêtées par l’excision ou la cautérisation, et qui envahiraient et saisiraient toute la composition du corps, ne laissant pas une seule partie en état sain ; De même, si le discours philosophique ne réprimait, comme un bon médecin, l’afflux des appétits, toutes les affaires de la vie seraient nécessairement mises en mouvement d’une manière contre nature ; car il n’y a rien qui soit exempt d’une telle affliction, rien qui puisse échapper à l’empire de la passion, mais, une fois qu’elle a obtenu l’immunité et la licence, elle dévore tout et devient par elle-même tout en chaque partie. (151) C’est peut-être une folie de faire un long discours sur des choses si évidentes, qu’il n’est pas d’individu ni de ville qui l’ignore, qu’elles fournissent non seulement chaque jour, mais même chaque heure, pour ainsi dire, une preuve visible de la vérité de mon assertion. L’amour de l’argent, ou des femmes, ou de la gloire, ou de l’une quelconque des autres causes efficientes du plaisir, est-il l’origine de maux légers et ordinaires ? (152) N’est-ce pas à cause de cette passion que les relations se brisent et que la bonne volonté qui naît dans la nature se transforme en une inimitié irréconciliable ? Et les grands pays et les royaumes populeux ne sont-ils pas désolés par des séditions domestiques, pour de telles causes ? Et la terre et la mer ne sont-elles pas continuellement remplies de calamités nouvelles et terribles par des batailles navales et des expéditions militaires pour la même raison ? (153) Car, tant chez les Grecs que chez les Barbares, les guerres entre eux, et entre leurs différentes tribus, qui ont été si célébrées par les tragédiens, ont toutes découlé d’une même source, à savoir le désir d’argent, de gloire ou de plaisir ; car c’est sur de tels sujets que l’espèce humaine devient folle.étant infructueux et insatisfait, il est de plus en plus excité, ce désir provoquant une sorte de punition à la Tantale. Car Tantale, chaque fois qu’il semblait sur le point de mettre la main sur l’un des objets qu’il désirait, était invariablement déçu, et l’homme vaincu par le désir, ayant toujours soif de ce qui n’est pas là, n’est jamais satisfait, se vautrant dans de vains appétits, (150) semblables à ces maladies qui se propageraient à tout le corps, si elles n’étaient arrêtées par l’excision ou la cautérisation, et qui envahiraient et saisiraient toute la composition du corps, n’en laissant aucune partie saine ; de même, si le discours conforme à la philosophie n’enrayait pas, tel un bon médecin, l’afflux des appétits, toutes les affaires de la vie seraient nécessairement mises en mouvement d’une manière contre nature ; car il n’y a rien qui soit exempt d’une telle affliction, rien qui puisse échapper à l’empire de la passion, mais, une fois qu’elle a obtenu l’immunité et la licence, elle dévore tout et devient par elle-même tout en chaque partie. (151) C’est peut-être une folie de faire un long discours sur des choses qui sont si évidentes, qu’il n’est aucun individu ni aucune ville qui l’ignore, qu’elles fournissent non seulement chaque jour, mais même chaque heure, pour ainsi dire, une preuve visible de la vérité de mon assertion. L’amour de l’argent, ou des femmes, ou de la gloire, ou de quelque autre cause efficiente du plaisir, est-il l’origine de maux légers et ordinaires ? (152) N’est-ce pas à cause de cette passion que les relations se brisent et changent la bonne volonté qui naît dans la nature en une inimitié irréconciliable ? Et les grands pays et les royaumes populeux ne sont-ils pas dévastés par des séditions intestines, pour de telles causes ? Et la terre et la mer ne sont-elles pas continuellement remplies de calamités nouvelles et terribles par des batailles navales et des expéditions militaires pour la même raison ? (153) Car, tant parmi les Grecs que parmi les Barbares, les guerres entre eux, et entre leurs différentes tribus, qui ont été si célébrées par les tragédiens, ont toutes découlé d’une même source, à savoir le désir d’argent, de gloire ou de plaisir ; car c’est sur de tels sujets que l’humanité devient folle.étant infructueux et insatisfait, il est de plus en plus excité, ce désir provoquant une sorte de punition à la Tantale. Car Tantale, chaque fois qu’il semblait sur le point de mettre la main sur l’un des objets qu’il désirait, était invariablement déçu, et l’homme vaincu par le désir, ayant toujours soif de ce qui n’est pas là, n’est jamais satisfait, se vautrant dans de vains appétits, (150) semblables à ces maladies qui se propageraient à tout le corps, si elles n’étaient arrêtées par l’excision ou la cautérisation, et qui envahiraient et saisiraient toute la composition du corps, n’en laissant aucune partie saine ; de même, si le discours conforme à la philosophie n’enrayait pas, tel un bon médecin, l’afflux des appétits, toutes les affaires de la vie seraient nécessairement mises en mouvement d’une manière contre nature ; car il n’y a rien qui soit exempt d’une telle affliction, rien qui puisse échapper à l’empire de la passion, mais, une fois qu’elle a obtenu l’immunité et la licence, elle dévore tout et devient par elle-même tout en chaque partie. (151) C’est peut-être une folie de faire un long discours sur des choses qui sont si évidentes, qu’il n’est aucun individu ni aucune ville qui l’ignore, qu’elles fournissent non seulement chaque jour, mais même chaque heure, pour ainsi dire, une preuve visible de la vérité de mon assertion. L’amour de l’argent, ou des femmes, ou de la gloire, ou de quelque autre cause efficiente du plaisir, est-il l’origine de maux légers et ordinaires ? (152) N’est-ce pas à cause de cette passion que les relations se brisent et changent la bonne volonté qui naît dans la nature en une inimitié irréconciliable ? Et les grands pays et les royaumes populeux ne sont-ils pas dévastés par des séditions intestines, pour de telles causes ? Et la terre et la mer ne sont-elles pas continuellement remplies de calamités nouvelles et terribles par des batailles navales et des expéditions militaires pour la même raison ? (153) Car, tant parmi les Grecs que parmi les Barbares, les guerres entre eux, et entre leurs différentes tribus, qui ont été si célébrées par les tragédiens, ont toutes découlé d’une même source, à savoir le désir d’argent, de gloire ou de plaisir ; car c’est sur de tels sujets que l’humanité devient folle.et qui envahirait et s’emparerait de toute la composition du corps, n’en laissant aucune partie en bon état ; de même, si le discours conforme à la philosophie ne réprimait, comme un bon médecin, l’afflux de l’appétit, toutes les affaires de la vie seraient nécessairement mises en mouvement d’une manière contre nature ; car il n’y a rien qui soit exempt d’une telle affliction, rien qui puisse échapper à l’empire de la passion, mais, une fois qu’elle a obtenu l’immunité et la licence, elle dévore tout et devient par elle-même tout dans chaque partie. (151) C’est peut-être une folie de faire un long discours sur des choses qui sont si évidentes, qu’il n’est aucun individu ni aucune ville qui l’ignore, qu’elles fournissent non seulement chaque jour, mais même chaque heure, comme on peut dire, une preuve visible de la vérité de mon assertion. L’amour de l’argent, ou des femmes, ou de la gloire, ou de l’une quelconque des autres causes efficientes du plaisir, est-il l’origine de maux légers et ordinaires ? (152) N’est-ce pas à cause de cette passion que les relations se brisent et que la bonne volonté qui naît dans la nature se transforme en une inimitié irréconciliable ? Et les grands pays et les royaumes populeux ne sont-ils pas désolés par des séditions domestiques, pour de telles causes ? Et la terre et la mer ne sont-elles pas continuellement remplies de calamités nouvelles et terribles par des batailles navales et des expéditions militaires pour la même raison ? (153) Car, tant chez les Grecs que chez les Barbares, les guerres entre eux, et entre leurs différentes tribus, qui ont été si célébrées par les tragédiens, ont toutes découlé d’une même source, à savoir le désir d’argent, de gloire ou de plaisir ; car c’est sur de tels sujets que l’espèce humaine devient folle.et qui envahirait et s’emparerait de toute la composition du corps, n’en laissant aucune partie en bon état ; de même, si le discours conforme à la philosophie ne réprimait, comme un bon médecin, l’afflux de l’appétit, toutes les affaires de la vie seraient nécessairement mises en mouvement d’une manière contre nature ; car il n’y a rien qui soit exempt d’une telle affliction, rien qui puisse échapper à l’empire de la passion, mais, une fois qu’elle a obtenu l’immunité et la licence, elle dévore tout et devient par elle-même tout dans chaque partie. (151) C’est peut-être une folie de faire un long discours sur des choses qui sont si évidentes, qu’il n’est aucun individu ni aucune ville qui l’ignore, qu’elles fournissent non seulement chaque jour, mais même chaque heure, comme on peut dire, une preuve visible de la vérité de mon assertion. L’amour de l’argent, ou des femmes, ou de la gloire, ou de l’une quelconque des autres causes efficientes du plaisir, est-il l’origine de maux légers et ordinaires ? (152) N’est-ce pas à cause de cette passion que les relations se brisent et que la bonne volonté qui naît dans la nature se transforme en une inimitié irréconciliable ? Et les grands pays et les royaumes populeux ne sont-ils pas désolés par des séditions domestiques, pour de telles causes ? Et la terre et la mer ne sont-elles pas continuellement remplies de calamités nouvelles et terribles par des batailles navales et des expéditions militaires pour la même raison ? (153) Car, tant chez les Grecs que chez les Barbares, les guerres entre eux, et entre leurs différentes tribus, qui ont été si célébrées par les tragédiens, ont toutes découlé d’une même source, à savoir le désir d’argent, de gloire ou de plaisir ; car c’est sur de tels sujets que l’espèce humaine devient folle.et changer la bonne volonté qui naît dans la nature en une inimitié irréconciliable ? Et les grands pays et les royaumes populeux ne sont-ils pas rendus désolés par des séditions intestines, pour de telles causes ? Et la terre et la mer ne sont-elles pas continuellement remplies de calamités nouvelles et terribles par des batailles navales et des expéditions militaires pour la même raison ? (153) Car, tant parmi les Grecs que parmi les Barbares, les guerres entre eux, et entre leurs différentes tribus, qui ont été si célébrées par les tragédiens, ont toutes découlé d’une même source, à savoir le désir d’argent, de gloire ou de plaisir ; car c’est sur de tels sujets que l’humanité devient folle.et changer la bonne volonté qui naît dans la nature en une inimitié irréconciliable ? Et les grands pays et les royaumes populeux ne sont-ils pas rendus désolés par des séditions intestines, pour de telles causes ? Et la terre et la mer ne sont-elles pas continuellement remplies de calamités nouvelles et terribles par des batailles navales et des expéditions militaires pour la même raison ? (153) Car, tant parmi les Grecs que parmi les Barbares, les guerres entre eux, et entre leurs différentes tribus, qui ont été si célébrées par les tragédiens, ont toutes découlé d’une même source, à savoir le désir d’argent, de gloire ou de plaisir ; car c’est sur de tels sujets que l’humanité devient folle.
XXIX. (154) Mais assez parlé de ces choses. Pourtant, nous ne devons pas non plus ignorer ce fait, que les dix commandements sont les têtes de toutes les lois particulières et spéciales qui sont enregistrées tout au long de l’histoire de la donation de la loi relatée dans les Écritures sacrées. (155) La première loi est la source de toutes celles qui concernent le gouvernement d’un Souverain suprême, et elles montrent qu’il y a une cause première du monde, un Souverain et Roi, qui guide et gouverne l’univers de manière à contribuer à sa conservation, ayant banni de la pure essence du ciel toute oligarchie et aristocratie, ces formes de gouvernement traîtres qui surgissent parmi les hommes méchants, comme le fruit du désordre et de la convoitise. (156) Et le second commandement est le résumé de toutes les lois qui peuvent être édictées, sur toutes les choses faites de main d’homme, telles que les images et les statues, et, en bref, les érections de toute sorte, dont les arts des peintres et des statuaires sont des créateurs pernicieux, car ce commandement interdit de faire de telles images, et interdit de s’attacher à l’une quelconque des inventions fabuleuses sur le mariage des dieux et la naissance des dieux, et le nombre de calamités indescriptibles et douloureuses qui sont représentées comme ayant résulté de ces deux circonstances. (157) Par le troisième commandement, il interdit aux hommes de prêter serment, et il limite les objets pour lesquels on peut jurer, définissant quand et où cela peut être licite, et qui peut jurer, et comment le jure doit être disposé, tant dans son âme que dans son corps, et beaucoup d’autres détails minutieux, concernant ceux qui gardent leurs serments, et le contraire.
XXX. (158) Et le quatrième commandement, celui qui concerne le septième jour, nous ne devons le considérer que comme un résumé de toutes les lois relatives aux fêtes et de tous les rites purificatoires qu’il est prescrit d’observer à chacune d’elles. Mais le service qui leur était assigné était un service d’ablutions saintes, de prières dignes d’être entendues et de sacrifices parfaits. (159) Et en parlant du septième ici, j’entends à la fois celui qui est combiné avec le nombre six, le plus générateur de tous les nombres, et aussi celui qui, sans être combiné avec le nombre six, lui est ajouté, étant rendu semblable à l’unité dont chacun des nombres est compté parmi les fêtes ; car le législateur se réfère à ce terme, la fête sacrée de la nouvelle lune, que le peuple annonce avec des trompettes, et le jour de jeûne, où l’abstinence de toutes viandes et boissons est enjointe, que les Hébreux appellent, dans leur langue maternelle, pascha, où toute la nation sacrifie, chaque individu parmi eux, sans attendre les prêtres, car à cette occasion la loi a donné, pour un jour spécial de chaque année, un sacerdoce à toute la nation, de sorte que chaque individu privé tue sa propre victime ce jour-là. (160) Et aussi le jour où est offerte la gerbe de blé, en offrande de gratitude pour la fertilité et la productivité de la plaine, comme le montre la plénitude des épis de blé. Et le jour de la Pentecôte, qui est compté à partir de ce jour par sept portions de sept jours, dans lequel il est de coutume d’offrir des pains, qui sont vraiment appelés les pains des prémices, car, en fait, ils sont les prémices des productions et des récoltes de grain comestible, que Dieu a donné à l’humanité, comme la plus traitable de toutes ses créatures. (161) Mais au septième jour de la semaine, il a assigné les plus grandes fêtes, celles de la plus longue durée, aux périodes de l’équinoxe, tant printanier qu’automnal de chaque année ; désignant deux fêtes pour ces deux époques, chacune durant sept jours ; l’une qui a lieu au printemps étant pour la perfection de ce qui est semé, et celle qui tombe en automne étant une fête d’action de grâces pour la rentrée de tous les fruits que les arbres ont produits. Et sept jours ont été très judicieusement assignés au septième mois de chaque équinoxe, afin que chaque mois puisse recevoir un honneur particulier d’un jour sacré de fête, dans le but de rafraîchir et de réjouir l’esprit avec sa fête. (162) Il y a aussi d’autres lois avancées, promulguées avec beaucoup de sagesse et d’excellence, conduisant à la production de douceur et de camaraderie parmi les hommes, et les invitant à la simplicité et à l’égalité ; parmi celles-ci, certaines se réfèrent à ce qu’on appelle l’année sabbatique,Français dans lequel il est expressément commandé que le peuple laissera toute la terre inculte, sans semer, ni labourer, ni entretenir les arbres, ni faire aucun autre des travaux qui se rapportent à l’agriculture ; (163) car Dieu a pensé que la terre, tant la campagne que le pays montagneux, après avoir travaillé pendant six ans à la production des récoltes et au rendement annuel de ses fruits attendus, méritait quelque repos, pour reprendre son souffle en quelque sorte, et que, redevenant libre, si l’on peut dire, elle puisse exercer les richesses spontanées de sa propre nature. (164) Il y a aussi d’autres lois concernant la cinquantième année, dans lesquelles ce qui a été énuméré ci-dessus est exécuté de la manière la plus complète ; et, ce qui est la chose la plus importante de toutes, la restitution des différentes portions de terre est faite aux familles qui les ont reçues à l’origine, une transaction pleine d’humanité et d’équité.
XXXI. (165) Et le cinquième commandement, celui de l’honneur dû aux parents, cache sous sa brève expression, plusieurs lois très importantes et nécessaires, certaines édictées comme applicables aux vieillards et aux jeunes hommes, certaines comme portant sur les relations existant entre les dirigeants et les sujets, d’autres concernant les bienfaiteurs et ceux qui ont reçu des bienfaits, d’autres affectant les esclaves et les maîtres ; (166) car les parents appartiennent à la classe supérieure de toutes ces divisions qui viennent d’être mentionnées, la classe, je veux dire, des anciens, des dirigeants, des bienfaiteurs et des maîtres ; et les enfants sont dans la classe inférieure, dans laquelle sont rangés les plus jeunes, les sujets, ceux qui ont reçu des bienfaits et les esclaves. (167) Il y a aussi beaucoup d’autres commandements donnés, certains aux jeunes, les exhortant à recevoir volontiers les avertissements de la vieillesse ; d’autres aux vieillards, leur ordonnant de prendre soin des jeunes ; d’autres aux sujets, leur enjoignant de montrer obéissance à leurs chefs ; d’autres aux chefs, leur ordonnant de consulter pour l’avantage de ceux qui sont sous leur autorité ; d’autres à ceux qui ont reçu des bienfaits, leur recommandant une récompense pour les faveurs qui leur ont été conférées ; d’autres à ceux qui ont donné l’exemple de la bienfaisance, leur ordonnant de ne pas exiger une restitution stricte comme s’ils étaient des usuriers ; d’autres aux serviteurs, les encourageant à montrer un service affectueux envers leurs maîtres, d’autres aux maîtres leur recommandant de pratiquer cette douceur et cette mansuétude envers leurs esclaves, par laquelle l’inégalité de leurs conditions respectives est dans une certaine mesure égalisée.
XXXII. (168) La première table des cinq est donc complétée par ces commandements, qui présentent un caractère global ; mais le nombre des lois spéciales et particulières est très grand. De la seconde table, le premier commandement est celui contre les adultères, sous lequel se trouvent implicitement de nombreux autres commandements, tels que celui contre les séducteurs, celui contre ceux qui commettent des crimes contre nature, celui contre tous ceux qui vivent dans la débauche, celui contre tous les hommes qui se livrent à des relations illicites et incontinentes ; (169) mais le législateur a établi toutes les différentes espèces de cette intempérance, non pas pour en exposer les variétés multiples, diverses et toujours changeantes, mais afin de faire montrer à ceux qui vivent d’une manière inconvenante les signes les plus évidents de dépression et de honte, buvant avec leurs oreilles tous les reproches accumulés qu’ils encourent et qui peuvent bien les faire rougir. (170) Le second bref commandement, celui de la défense de tuer les hommes, est celui sous lequel sont impliquées toutes les lois nécessaires et universellement avantageuses, relatives aux actes de violence, aux insultes, aux voies de fait, aux blessures, aux mutilations. (171) Le troisième, celui qui défend de voler, est celui sous le couvert duquel sont édictées toutes les prescriptions qui ont été établies, concernant la répudiation des dettes, et ceux qui nient ce qui a été déposé avec elles, et qui forment des sociétés impies, et se livrent à des actes éhontés de rapine, et, en un mot, à toute espèce de convoitise par laquelle quelqu’un est amené, ouvertement ou secrètement, à s’approprier les biens d’autrui. (172) Le quatrième, celui qui concerne le devoir de ne pas porter de faux témoignage, est celui sous lequel sont transmises de nombreuses autres interdictions, telles que celle de ne pas tromper, de ne pas porter de fausses accusations, de ne pas coopérer avec ceux qui commettent le péché, de ne pas faire de la prétention de bonne foi un voile pour l’infidélité ; pour tous ces objets des lois appropriées ont été édictées. (173) Le cinquième est celui qui coupe le désir, source de toute iniquité, d’où découlent toutes les actions les plus illicites, qu’elles soient individuelles ou étatiques, importantes ou insignifiantes, sacrées ou profanes, qu’elles se rapportent à la vie et à l’âme, ou à ce qu’on appelle les choses extérieures ; car, comme je l’ai déjà dit, rien n’échappe jamais au désir, mais, comme un feu dans un bois, il continue, consumant et détruisant tout ; (174) et il y a un grand nombre de péchés secondaires, qui sont également interdits par ce commandement, afin de corriger ceux qui reçoivent joyeusement des avertissements,et de châtier ces gens têtus qui consacrent toute leur vie à satisfaire leurs passions.
XXXIII. (175) J’ai maintenant parlé de cette manière, assez longuement, concernant la seconde table des cinq commandements, qui composent le nombre total de dix, que Dieu lui-même a promulgués avec la dignité qui convient à leur caractère saint ; car il convenait à sa propre nature de promulguer en sa propre personne les chefs et les principes de toutes les lois particulières, mais d’envoyer les lois particulières et spéciales par le plus parfait des prophètes, qu’il a choisi pour sa prééminente excellence, et rempli de son esprit divin, et ensuite désigné pour être l’interprète de ses saints oracles. (176) Après avoir expliqué ces choses, passons maintenant à raconter la cause pour laquelle Dieu, ayant prononcé ces dix commandements ou lois, en simples injonctions et interdictions, n’a pas désigné de punition pour ceux qui les violeraient, comme le font habituellement les législateurs. Français La raison en est la suivante : il était Dieu, et étant tel il était à la fois le bon Seigneur, la cause du bien seul, et d’aucun mal ; (177) donc, pensant qu’il était plus approprié à sa propre nature de donner des commandements salvateurs sans mélange, et sans participer à aucune punition, afin que personne ne cédant à un conseiller insensé ne puisse accidentellement choisir ce qui est le mieux, mais puisse le faire par sage considération et de son propre but délibéré, il n’a pas jugé bon de donner ses oracles à l’humanité en rapport avec une quelconque dénonciation de punition ; non pas parce qu’il avait l’intention de donner l’immunité aux transgresseurs, mais parce qu’il savait que la justice était assise à côté de lui, et surveillait toutes les affaires humaines, et qu’elle ne se reposerait jamais, étant par nature un ennemi du mal et considérant le châtiment des pécheurs comme sa propre tâche la plus appropriée. (178) Car il convient à tous les ministres et lieutenants de Dieu, tout comme aux généraux en guerre, d’appliquer des châtiments sévères contre les déserteurs qui abandonnent les rangs du juste ; mais il convient au grand Roi que la sécurité générale lui soit attribuée, comme préservant l’univers dans la paix, et donnant en tout temps à tous les peuples, dans toutes les richesses et l’abondance, toutes les bénédictions de la paix : car, en vérité, Dieu est le président de la paix, mais ses ministres subordonnés sont les chefs de la guerre.
Liddell et Scott expliquent que cela signifie que des nombres pairs deviennent impairs lorsqu’ils sont divisés, comme 2, 6, 10, 14, etc. ↩︎
Exode 20:13. ↩︎
Genèse 17:1. ↩︎
dios kouroi. Fils de Jupiter, c’est-à-dire Castor et Pollux. Les Gémeaux ou Jumeaux du Zodiaque. Virgile fait allusion à leur vie et à leur mort alternées, dans Aen. 6.121, où Énée dit (traduit par Dryden) : « Si Pollux, offrant sa vie alternée, / Pouvait libérer son frère ; et pouvait chaque jour monter / Tour à tour, descendre en bas. » ↩︎
c’était l’une des choses qui excitaient particulièrement le ridicule des Romains. Juvénal dit, Sat. 15.1, (tel que traduit par Gifford) : « Qui ne sait devant quels dieux monstrueux, mon ami, / Les habitants fous de l’Égypte se courbent ? / L’ibis dévoreur de serpents, ceux-ci enchâssent / Ceux-là croient que le crocodile est seul divin ; / D’autres, là où les vastes ruines de Thèbes jonchent le sol / Et où Memnon brisée émet un son magique, / Érigent une brute étincelante à la forme étrange, / Et s’inclinent devant l’image d’un singe ! / Des milliers regardent le chien avec une sainte crainte, / Pas une seule Diane. » ↩︎