1. Je suppose que, par mes livres sur l’Antiquité juive, l’excellent Épaphrodite [2] a démontré à ceux qui les lisent que notre nation juive est très ancienne et qu’elle possédait une existence propre et distincte à l’origine ; j’y ai également expliqué comment nous en sommes venus à habiter ce pays où nous vivons actuellement. Ces Antiquités contiennent l’histoire de cinq mille ans et sont tirées de nos livres sacrés, mais traduites par moi en grec. Cependant, comme je constate qu’un nombre considérable de personnes prêtent l’oreille aux reproches que nous adressent ceux qui nous veulent du mal, elles ne veulent pas croire ce que j’ai écrit sur l’antiquité de notre nation, tout en y voyant un signe évident que notre nation est récente, car elles ne sont même pas mentionnées par les plus célèbres historiographes grecs. J’ai donc cru devoir écrire brièvement sur ces sujets, afin de convaincre ceux qui nous reprochent notre malice et notre mensonge volontaire, de corriger l’ignorance des autres et d’instruire tous ceux qui désirent connaître la vérité sur notre antiquité. Quant aux témoins que je présenterai pour prouver mes dires, ils seront ceux que les Grecs eux-mêmes considèrent comme les plus véridiques et les plus compétents dans la connaissance de toute l’antiquité. Je démontrerai également que ceux qui ont écrit à notre sujet de manière si réprobatrice et si fausse doivent être convaincus par leurs propres écrits contraires. Je m’efforcerai également d’expliquer pourquoi peu de Grecs ont mentionné notre nation dans leurs histoires. Je mettrai cependant en lumière les Grecs qui n’ont pas omis notre histoire, à l’intention de ceux qui ne les connaissent pas ou qui prétendent l’ignorer.
2. Et maintenant, en premier lieu, je ne peux que m’étonner vivement de ces hommes qui supposent que nous ne devons nous intéresser qu’aux Grecs, lorsque nous nous enquêtons sur les faits les plus anciens, et que nous devons nous en informer uniquement par eux, alors que nous ne devons croire ni nous-mêmes ni les autres ; car je suis convaincu que c’est tout le contraire qui est vrai. Je veux dire ceci : si nous ne nous laissons pas guider par de vaines opinions, mais cherchons la vérité dans les faits eux-mêmes ; car ils constateront que presque tout ce qui concerne les Grecs s’est passé il n’y a pas longtemps ; on pourrait même dire, ne date que d’hier. Je parle de la construction de leurs villes, des inventions de leurs arts et de la description de leurs lois ; quant au soin qu’ils accordent à la rédaction de leur histoire, c’est bien la dernière chose qu’ils entreprennent. Cependant, ils reconnaissent eux-mêmes que ce sont les Égyptiens, les Chaldéens et les Phéniciens (car je ne me compte pas parmi eux) qui ont conservé les souvenirs des traditions les plus anciennes et les plus durables de l’humanité ; Car presque toutes ces nations habitent des contrées les moins sujettes à la destruction par le monde qui les entoure ; et elles aussi ont pris un soin particulier à ne rien oublier de ce qui s’est passé de remarquable parmi elles ; mais leur histoire était considérée comme sacrée et consignée dans des tables publiques, comme écrite par des hommes d’une grande sagesse parmi eux. Mais quant au lieu où habitent les Grecs, dix mille destructions l’ont atteint et ont effacé le souvenir de leurs actions passées ; de sorte qu’ils commençaient toujours un nouveau mode de vie et supposaient que chacun d’eux était à l’origine de leur nouvel état. Ce fut aussi tard, et avec difficulté, qu’ils parvinrent à connaître les lettres qu’ils utilisent aujourd’hui ; car ceux qui prétendent faire remonter leur usage de ces lettres à la plus haute antiquité prétendent les avoir apprises des Phéniciens et de Cadmos ; pourtant, personne n’est en mesure de démontrer qu’ils possèdent une écriture conservée de cette époque, ni dans leurs temples, ni dans aucun autre monument public. Cela semble dû au fait que l’époque à laquelle vécurent ceux qui participèrent à la guerre de Troie, tant d’années plus tard, est sujette à caution. On se demande si les Grecs utilisaient alors leurs lettres. L’opinion la plus répandue, et la plus proche de la vérité, est que leur façon actuelle d’utiliser ces lettres était alors inconnue. Cependant, il n’existe aucun écrit que les Grecs s’accordent à considérer comme authentique plus ancien que les poèmes d’Homère, dont il faut reconnaître qu’ils sont postérieurs au siège de Troie. On raconte même que même Homère n’a pas laissé ses poèmes par écrit, mais que leur mémoire a été conservée dans des chants, et qu’ils ont été rassemblés ultérieurement, ce qui explique les nombreuses variations qu’on y trouve. [3] Quant à ceux qui se sont mis à écrire leurs histoires, je pense à Cadmus de Milet et Acusilas d’Argos.Français et tous les autres qui peuvent être mentionnés comme succédant à Acusilas, ils n’ont vécu que peu de temps avant l’expédition perse en Grèce. Mais alors, pour ceux qui ont été les premiers à introduire la philosophie et la considération des choses célestes et divines parmi eux, tels que Pherceyde le Syrien, et Pythagore, et Thalès, tous d’un commun accord, qu’ils ont appris ce qu’ils savaient des Égyptiens et des Chaldéens, et n’ont écrit que peu. Et ce sont les choses qui sont censées être les plus anciennes de toutes parmi les Grecs ; et ils ont beaucoup de mal à croire que les écrits attribués à ces hommes sont authentiques.
3. Comment ne serait-il pas absurde que les Grecs soient si fiers et se vantent d’être le seul peuple à connaître l’Antiquité et à avoir relaté fidèlement ces temps anciens ? Qui ne saurait aisément déduire des écrivains grecs eux-mêmes qu’ils ne savaient pas grand-chose de solide lorsqu’ils se mirent à écrire, mais qu’ils écrivaient plutôt leurs histoires à partir de leurs propres conjectures ? Aussi se contredisent-ils les uns les autres dans leurs propres livres, et n’en ont-ils pas honte. Ils ne cherchent pas à nous donner les récits les plus contradictoires sur les mêmes choses ; et je perdrais mon temps à prétendre enseigner aux Grecs ce qu’ils savent mieux que moi : quel grand désaccord existe entre Hellanicus et Acusilas sur leurs généalogies ! Combien de fois Acusilas corrige Hésiode ? Ou comment Éphore démontre qu’Hellanicus a menti dans la plus grande partie de son histoire ? Timée ne s’accorde pas davantage avec Éphore, ni avec les auteurs qui lui ont succédé, ni avec Hérodote, ni avec tous les auteurs ultérieurs [3:1]. Timée ne s’accorde pas davantage avec Antiochus et Philistius, ni avec Callias, sur l’histoire de la Sicile, pas plus que les différents auteurs de l’Athide ne se succèdent sur les affaires athéniennes ; ni avec les historiens qui ont écrit sur l’Argolique, sur les affaires des Argiens. Et maintenant, qu’ai-je besoin d’en dire davantage sur les villes particulières et les localités plus petites, alors que les auteurs les plus reconnus de l’expédition des Perses et des actions qui y furent menées présentent de si grandes divergences ? Thucydide lui-même est accusé par certains d’avoir écrit des mensonges, bien qu’il semble nous avoir donné l’histoire la plus exacte des événements de son temps [4].
4. Quant aux raisons de leurs si grands désaccords, on peut en citer de nombreuses qui sont très probables, si l’on veut bien se renseigner à leur sujet ; mais j’attribue ces contradictions principalement à deux causes, que je vais maintenant mentionner, et je pense que celle que je mentionnerai en premier lieu est la principale de toutes. Car si l’on se souvient qu’à l’origine, les Grecs n’avaient pris aucun soin à conserver des archives publiques de leurs différentes transactions, cela a certainement dû donner à ceux qui ont ensuite écrit sur ces anciennes transactions l’occasion de se tromper, et le pouvoir de mentir. Car ces archives originales de transactions aussi anciennes ont non seulement été négligées par les autres États de Grèce, mais même parmi les Athéniens eux-mêmes, qui se prétendent aborigènes et s’adonnent à l’étude, il n’existe aucun document de ce genre ; ils affirment même que les lois de Dracon concernant les meurtres, aujourd’hui écrites, sont les plus anciennes de leurs archives publiques ; Dracon n’a pourtant vécu que peu avant le tyran Pisistrate. [5] Car quant aux Arcadiens, qui se vantent tant de leur ancienneté, qu’ai-je besoin de parler d’eux en particulier, puisque ce fut encore plus tard qu’ils reçurent leurs lettres et les apprirent, et cela avec difficulté aussi. [6]
5. Il est donc naturel que de grandes divergences surgissent entre les écrivains, faute de documents originaux sur lesquels fonder leur œuvre, susceptibles d’éclairer ceux qui avaient envie d’apprendre et de contredire ceux qui mentaient. Cependant, il faut supposer une seconde occasion, outre la première, de ces contradictions : ceux qui étaient les plus zélés pour écrire l’histoire ne se souciaient pas de découvrir la vérité, bien qu’il leur fût toujours très facile de faire une telle profession ; mais leur tâche était de démontrer qu’ils savaient bien écrire et ainsi impressionner l’humanité ; et dans quel genre d’écriture ils pensaient surpasser les autres, à quoi s’appliquaient-ils ? Certains se sont mis à écrire des récits fabuleux ; d’autres ont cherché à plaire aux villes ou aux rois en écrivant des éloges ; d’autres encore se sont mis à critiquer des faits ou leurs auteurs, pensant ainsi se faire un nom. Et en effet, ceux-là font ce qui est le plus contraire à la véritable histoire : Car le grand caractère de l’histoire vraie est que tous ceux qui y sont impliqués parlent et écrivent la même chose ; tandis que ces hommes, en écrivant différemment sur les mêmes sujets, pensent qu’on croira qu’ils écrivent avec le plus grand respect de la vérité. Nous [les Juifs] devons donc céder aux écrivains grecs quant à la langue et à l’éloquence de leur composition ; mais nous ne leur accorderons pas une telle préférence quant à la véracité de l’histoire ancienne, et encore moins quant à la partie qui concerne les affaires de nos pays respectifs.
6. Quant au soin de consigner les annales depuis la plus haute antiquité chez les Égyptiens et les Babyloniens ; que les prêtres en étaient chargés et y mettaient un soin philosophique ; que ce sont les prêtres chaldéens qui s’en occupaient chez les Babyloniens ; et que les Phéniciens, mêlés aux Grecs, utilisaient particulièrement leurs lettres, tant pour les affaires courantes que pour consigner l’histoire des transactions courantes, je crois pouvoir omettre toute preuve, car tout le monde le reconnaît. Mais maintenant, pour ce qui est de nos ancêtres, qu’ils n’aient pas pris moins de soin à rédiger ces annales (car je ne dirai pas qu’ils en ont pris plus que les autres dont j’ai parlé), qu’ils en ont confié la tâche à leurs grands prêtres et à leurs prophètes, et que ces annales ont été écrites jusqu’à nos jours avec la plus grande exactitude ; et même, si je n’ose pas le dire, notre histoire sera ainsi écrite ultérieurement ; je m’efforcerai de vous en informer brièvement.
7. Car nos ancêtres n’ont pas seulement désigné les meilleurs de ces prêtres, et ceux qui servaient au culte divin, pour ce dessein dès le commencement, mais ils ont pris des dispositions pour que la lignée des prêtres reste pure et sans mélange ; car celui qui participe au sacerdoce doit provenir d’une femme de la même nation, sans avoir aucun égard à l’argent ou à aucune autre dignité ; mais il doit faire un examen, et tirer la généalogie de sa femme des anciennes tables, et se procurer de nombreux témoins. [7] Et c’est notre pratique non seulement en Judée, mais partout où vit un groupe d’hommes de notre nation ; et même là, un catalogue exact des mariages de nos prêtres est tenu, je veux dire en Égypte et à Babylone, ou dans tout autre lieu du reste de la terre habitable, où nos prêtres sont dispersés ; car ils envoient à Jérusalem les anciens noms de leurs parents par écrit, ainsi que ceux de leurs ancêtres les plus éloignés, et indiquent également qui sont les témoins. Mais si une guerre éclate, comme cela a déjà été le cas pour un grand nombre d’entre elles, lors de l’invasion d’Antiochus Épiphane, de Pompée le Grand et de Quintilius Varus, et principalement lors des guerres de notre époque, les prêtres qui leur survivent établissent de nouvelles généalogies à partir des anciens registres et examinent la situation des femmes qui restent. Car ils refusent toujours de mentionner celles qui ont été captives, soupçonnant qu’elles ont eu des conversations avec des étrangers. Mais l’argument le plus convaincant de notre gestion rigoureuse en la matière est ce que je vais maintenant dire : nous avons les noms de nos grands prêtres, de père en fils, consignés dans nos registres pour un intervalle de deux mille ans ; et si l’un d’eux a transgressé ces règles, il lui est interdit de se présenter à l’autel ou de participer à aucune de nos autres purifications. et cela est fait à juste titre, ou plutôt nécessairement, parce que chacun n’est pas autorisé de son propre chef à être écrivain, et il n’y a pas de désaccord dans ce qui est écrit ; ils sont seulement des prophètes qui ont écrit les récits originaux et les plus anciens des choses telles qu’ils les ont apprises de Dieu lui-même par inspiration ; et d’autres ont écrit ce qui s’est passé à leur époque, et cela d’une manière très distincte aussi.
8. Car nous n’avons pas parmi nous une multitude innombrable de livres, en désaccord et en contradiction les uns avec les autres, [comme les Grecs,] mais seulement vingt-deux livres, [8] qui contiennent les annales de tous les temps passés ; ceux-ci sont à juste titre considérés comme divins ; et parmi eux, cinq appartiennent à Moïse, qui contiennent ses lois et les traditions de l’origine de l’humanité jusqu’à sa mort. Cet intervalle de temps était d’un peu moins de trois mille ans ; mais quant à la période allant de la mort de Moïse jusqu’au règne d’Artaxerxès, roi de Perse, qui régna après Xerxès, les prophètes, qui ont suivi Moïse, ont consigné ce qui se passait à leur époque dans treize livres. Les quatre autres livres contiennent des hymnes à Dieu et des préceptes pour la conduite de la vie humaine. Il est vrai que notre histoire a été écrite très particulièrement depuis Artaxerxès, mais elle n’a pas été considérée comme ayant la même autorité que la précédente par nos ancêtres, car il n’y a pas eu de succession exacte de prophètes depuis cette époque ; et la fermeté avec laquelle nous avons accordé du crédit à ces livres de notre propre nation est démontrée par ce que nous faisons ; car depuis tant d’âges, personne n’a osé y ajouter quoi que ce soit, en retrancher ou y apporter la moindre modification ; mais il est devenu naturel à tous les Juifs, dès leur naissance, d’estimer que ces livres contiennent des doctrines divines, d’y persister et, si l’occasion se présente, de mourir volontiers pour eux. Car ce n’est pas une nouveauté pour nos captifs, nombreux et fréquents, d’être vus endurer des tortures et des morts de toutes sortes sur les théâtres, afin de ne pas être obligés de dire un mot contre nos lois et les archives qui les contiennent ; alors qu’il n’y a absolument aucun Grec qui subirait le moindre préjudice pour cela, non, ni même si tous les écrits qui s’y trouvent étaient détruits ; car ils les prennent pour des discours rédigés conformément aux inclinations de ceux qui les écrivent ; et ils ont à juste titre la même opinion des écrivains anciens, puisqu’ils voient certains de la génération actuelle assez hardis pour écrire sur de telles affaires, dans lesquelles ils n’étaient pas présents, ni n’avaient assez de souci pour s’en informer auprès de ceux qui les connaissaient ; on peut en avoir des exemples dans cette dernière guerre, où certaines personnes ont écrit des histoires et les ont publiées, sans avoir été dans les lieux concernés, ou avoir été près d’eux lorsque les actions ont été commises ; mais ces hommes rassemblent quelques choses par ouï-dire, et insultent insolemment le monde, et appellent ces écrits du nom d’Histoires.
9. Quant à moi, j’ai composé une histoire fidèle de toute cette guerre et de tous les détails qui s’y sont déroulés, comme ayant été impliqué dans toutes ses opérations ; car j’ai agi comme général de ceux d’entre nous qui se nomment Galiléens, aussi longtemps qu’il nous a été possible de faire opposition. Je fus alors saisi par les Romains et je fus fait prisonnier. Vespasien et Titus me firent également garder et me forcèrent à les accompagner continuellement. Je fus d’abord mis en prison, mais je fus ensuite libéré et envoyé accompagner Titus lorsqu’il vint d’Alexandrie au siège de Jérusalem ; pendant ce temps, rien ne se passa qui m’échappât ; car ce qui se passait dans le camp romain, je le vis et le notai soigneusement ; et les renseignements que les déserteurs rapportèrent [de la ville], j’étais le seul à les comprendre. Ensuite, je pris du temps à Rome ; Lorsque tous mes documents furent prêts, je fis appel à quelques personnes pour m’aider à apprendre le grec, et c’est ainsi que je composai l’histoire de ces événements. J’étais si certain de la véracité de ce que je racontais que je fis d’abord appel à ceux qui avaient le commandement suprême de cette guerre, Vespasien et Titus, comme témoins. C’est à eux que je présentai ces livres en premier, puis à de nombreux Romains ayant combattu. Je les vendis également à plusieurs de nos compatriotes qui comprenaient la philosophie grecque, parmi lesquels Julius Archélaüs, Hérode [roi de Chalcis], personnage d’une grande gravité, et le roi Agrippa lui-même, personnage digne de la plus grande admiration. Tous ces hommes me témoignèrent que j’avais le plus grand respect pour la vérité ; pourtant, ils n’auraient ni dissimulé ni gardé le silence si, par ignorance ou par indifférence, j’avais menti ou omis quelque chose.
10. Il y a eu en effet des hommes malhonnêtes qui ont tenté de calomnier mon histoire, la prenant pour une sorte de démonstration scolaire destinée aux jeunes gens. Étrange accusation et calomnie que celle-là ! Car quiconque entreprend de raconter l’histoire d’actions devrait d’abord les connaître avec précision, soit parce qu’il y a été lui-même impliqué, soit parce qu’il en a été informé par ceux qui les ont connues. Or, je peux légitimement prétendre à ces deux méthodes de connaissance dans la composition de mes deux ouvrages ; car, comme je l’ai dit, j’ai traduit les Antiquités de nos livres sacrés, ce que j’ai pu faire aisément, étant prêtre de naissance et ayant étudié la philosophie contenue dans ces écrits. Quant à l’Histoire de la Guerre, je l’ai écrite en ayant moi-même participé à nombre de ses événements, en ayant été témoin oculaire de la plupart des autres, et n’ignorant rien de ce qui y était dit ou fait. Combien impudents doivent donc être dignes d’estime ceux qui entreprennent de me contredire sur le véritable état de ces affaires ! Ceux qui, bien qu’ils prétendent avoir utilisé les mémoires des deux empereurs eux-mêmes, ne pouvaient cependant pas être au courant de nos affaires, ceux qui les combattaient.
11. J’ai été obligé de faire cette digression par nécessité, désireux de dénoncer la vanité de ceux qui prétendent écrire des histoires ; et je pense avoir suffisamment démontré que cette coutume de transmettre les histoires des temps anciens a été mieux préservée par les nations dites barbares que par les Grecs eux-mêmes. Je veux maintenant dire quelques mots à ceux qui s’efforcent de prouver que notre constitution est récente, car, prétendent-ils, les écrivains grecs n’ont rien dit de nous ; après quoi je présenterai des témoignages de notre antiquité tirés des écrits d’étrangers ; je démontrerai aussi que ceux qui critiquent notre nation le font très injustement.
12. Quant à nous, nous n’habitons pas un pays maritime, et nous ne nous complaisons ni dans le commerce, ni dans le mélange avec les autres hommes qui en résulte. Mais les villes que nous habitons sont éloignées de la mer, et, possédant une terre fertile pour notre habitation, nous nous efforçons de cultiver uniquement celle-ci. Notre principal souci est de bien éduquer nos enfants ; et nous considérons comme la tâche la plus importante de notre vie l’observation des lois qui nous ont été données et le respect des règles de piété qui nous ont été transmises. Ainsi, outre ce que nous avons déjà mentionné, puisque nous avons eu notre propre mode de vie, nous n’avons pas eu, dans l’Antiquité, l’occasion de nous mêler aux Grecs, comme ils l’ont fait avec les Égyptiens, par leurs échanges commerciaux d’exportation et d’importation de leurs diverses marchandises ; comme ils se sont mêlés aux Phéniciens, qui vivaient au bord de la mer, par leur amour du lucre dans le commerce et le commerce. Nos ancêtres ne se livrèrent pas, comme d’autres, au pillage ; ils ne se lancèrent pas non plus dans des guerres étrangères pour s’enrichir, bien que notre pays comptât des dizaines de milliers d’hommes suffisamment courageux pour cela. C’est pourquoi les Phéniciens eux-mêmes parvinrent bientôt à se faire connaître des Grecs, par le commerce et la navigation, et par leur intermédiaire, les Égyptiens, ainsi que tous ces peuples d’où les Phéniciens, au cours de leurs longs voyages sur mer, leur apportaient des marchandises. Les Mèdes et les Perses, lorsqu’ils dominaient l’Asie, leur devinrent bien connus ; et ce fut particulièrement vrai des Perses, qui menèrent leurs armées jusqu’en Europe. Les Thraces leur étaient également connus par la proximité de leurs terres, et les Scythes par ceux qui naviguaient vers le Pont. Français car il en était ainsi en général que toutes les nations maritimes, et celles qui habitaient près des mers orientales ou occidentales, devinrent plus connues de ceux qui désiraient être écrivains ; mais celles qui avaient leurs habitations plus éloignées de la mer leur étaient pour la plupart inconnues, ce qui semble s’être produit aussi en Europe, où la ville de Rome, qui a si longtemps possédé une si grande puissance et a accompli de si grandes actions à la guerre, n’est pourtant jamais mentionnée par Hérodote, ni par Thucydide, ni par aucun de leurs contemporains ; et ce n’est que très tard, et avec beaucoup de difficulté, que les Romains furent connus des Grecs. Bien plus, ceux qui étaient considérés comme les historiens les plus exacts (et Éphore en est un) étaient si ignorants des Gaulois et des Espagnols, qu’il supposait que les Espagnols, qui habitent une si grande partie des régions occidentales de la terre, n’étaient rien de plus qu’une seule ville. Ces historiens ont également osé décrire des coutumes qu’ils utilisaient, qu’ils n’avaient jamais faites ni dites ; et la raison pour laquelle ces écrivains ne connaissaient pas la vérité de leurs affaires était la suivante :Ils n’avaient aucun commerce entre eux ; mais s’ils écrivaient de telles faussetés, c’était pour paraître savoir des choses que d’autres ignoraient. Comment s’étonner alors que notre nation ne fût pas mieux connue de nombreux Grecs, ni ne leur ait donné l’occasion de la mentionner dans leurs écrits, alors qu’ils étaient si éloignés de la mer et avaient un mode de vie si particulier ?
13. Supposons donc que nous ayons utilisé cet argument concernant les Grecs pour prouver que leur nation n’était pas ancienne, car nos annales ne parlent pas d’eux. Ne se moqueraient-ils pas de nous tous, et n’invoqueraient-ils pas probablement les mêmes raisons de notre silence que celles que j’ai invoquées, et ne citeraient-ils pas leurs voisins comme témoins de leur ancienneté ? Je m’efforcerai de faire de même. Je citerai les Égyptiens et les Phéniciens comme principaux témoins, car personne ne peut critiquer leur témoignage comme faux, car ils sont connus pour avoir nourri la plus grande hostilité à notre égard. Je veux parler des Égyptiens en général, tandis que des Phéniciens, on sait que les Tyriens ont été les plus hostiles à notre égard. Cependant, j’avoue que je ne peux en dire autant des Chaldéens, puisque nos premiers chefs et ancêtres descendaient d’eux ; et ils mentionnent nous, les Juifs, dans leurs annales, en raison de notre parenté. Maintenant, lorsque j’aurai établi mes assertions en ce qui concerne les autres, je démontrerai que quelques écrivains grecs ont également fait mention de nous, les Juifs, afin que ceux qui nous envient n’aient même pas ce prétexte pour contredire ce que j’ai dit de notre nation.
14. Je commencerai par les écrits des Égyptiens ; non pas par ceux qui ont écrit en langue égyptienne, ce qui m’est impossible. Manéthon, né Égyptien, avait pourtant acquis une grande maîtrise du grec, comme on le voit clairement ; il écrivit l’histoire de son pays en grec, en la traduisant, comme il le dit lui-même, à partir des annales sacrées. Il reproche aussi à Hérodote son ignorance et ses fausses relations avec les affaires égyptiennes. Or, ce Manéthon, dans le deuxième livre de son Histoire d’Égypte, nous décrit ainsi. Je retiendrai ses paroles, comme si je devais le citer lui-même comme témoin devant un tribunal : « Il y avait un roi parmi nous, nommé Timaüs. Sous son règne, il arriva, je ne sais comment, que Dieu nous répugna. Des hommes de basse extraction arrivèrent des régions orientales, d’une manière surprenante, et eurent l’audace de lancer une expédition dans notre pays, qu’ils conquirent facilement par la force, sans que nous ayons à nous risquer la bataille. Après avoir conquis ceux qui nous gouvernaient, ils incendièrent nos villes, démolirent les temples des dieux et maltraitèrent tous les habitants de la manière la plus barbare ; ils en tuèrent même certains et réduisirent leurs enfants et leurs femmes en esclavage. Finalement, ils établirent l’un d’eux roi, Salatis ; il résidait également à Memphis, imposait un tribut aux régions hautes et basses, et laissait des garnisons aux endroits qui leur convenaient le mieux. Son principal objectif était de s’emparer des régions orientales, comme Prévoyant que les Assyriens, alors les plus puissants, convoiteraient ce royaume et l’envahiraient, il trouva dans le nomos saïte, « Sethroite », une ville très appropriée à cet usage, située sur le canal de Bubastique, mais appelée Avaris selon une certaine notion théologique. Il la reconstruisit et la rendit très solide grâce aux murs qu’il l’entoura et à une garnison nombreuse de deux cent quarante mille hommes armés qu’il y plaça pour la garder. Salatis s’y rendait en été, en partie pour récolter son blé et payer la solde de ses soldats, et en partie pour exercer ses hommes d’armes et ainsi terrifier les étrangers. Après treize ans de règne, celui-ci régna un autre, nommé Béon, pendant quarante-quatre ans ; après lui, un autre, appelé Apachnas, trente-six ans et sept mois ; après lui, Apophis régna soixante et un ans, puis Janins cinquante ans et un mois. Après tout cela, Assis régna quarante-neuf ans et deux mois. Ces six-là furent les premiers souverains parmi eux, qui menèrent sans relâche la guerre aux Égyptiens et voulurent les détruire progressivement jusqu’à la racine. Toute cette nation fut appelée HYCSOS, c’est-à-dire Rois-Bergers : la première syllabe, HYC, dans le dialecte sacré, désigne un roi.Comme SOS, un berger ; mais cela selon le dialecte ordinaire ; et de ces mots est composé HYCSOS : certains disent que ces gens étaient arabes. Or, dans une autre copie, il est dit que ce mot ne désigne pas des rois, mais au contraire des bergers captifs, et cela à cause de la particule HYC ; car HYC, avec l’aspiration, dans la langue égyptienne désigne également des bergers, et cela expressément ; et cela me semble l’opinion la plus probable et la plus conforme à l’histoire ancienne. [Mais Manéthon poursuit] : « Ce peuple, que nous avons précédemment nommé rois et aussi appelés bergers, et leurs descendants », comme il le dit, « gardèrent la possession de l’Égypte cinq cent onze ans. » Après cela, il dit : « Les rois de Thébaïde et des autres parties de l’Égypte se soulevèrent contre les bergers, et qu’une guerre terrible et longue s’engagea entre eux. » Français Il dit plus loin : « Sous un roi nommé Alisphragmuthosis, les bergers furent soumis par lui, et furent effectivement chassés d’autres parties de l’Égypte, mais furent enfermés dans un lieu qui contenait dix mille acres ; ce lieu s’appelait Avaris. » Manéthon dit : « Que les bergers construisirent un mur autour de tout ce lieu, qui était un grand et fort mur, et cela afin de garder tous leurs biens et leur proie dans un lieu fort, mais que Thummosis, le fils d’Alisphragmuthosis, tenta de les prendre par la force et par le siège, avec quatre cent quatre-vingt mille hommes qui les encerclaient, mais que, désespérant de prendre la place par ce siège, ils convinrent avec eux qu’ils quitteraient l’Égypte et iraient, sans aucun mal à leur faire, où ils voudraient ; Français et qu’après que cette composition fut faite, ils partirent avec toutes leurs familles et leurs effets, au nombre d’au moins deux cent quarante mille, et prirent la route d’Égypte, à travers le désert, pour la Syrie ; mais que comme ils avaient peur des Assyriens, qui dominaient alors l’Asie, ils construisirent une ville dans ce pays qui s’appelle maintenant la Judée, et celle-ci assez grande pour contenir ce grand nombre d’hommes, et l’appelèrent Jérusalem. [9] Or Manéthon, dans un autre de ses livres, dit : « Que cette nation, ainsi appelée Bergers, était aussi appelée Captifs, dans leurs livres sacrés. » Et ce récit de lui est la vérité ; car nourrir les moutons était l’occupation de nos ancêtres dans les âges les plus anciens [10] et comme ils menaient une vie si errante en nourrissant les moutons, ils étaient appelés Bergers. Ce n’est pas sans raison qu’ils furent appelés « captifs » par les Égyptiens, car l’un de nos ancêtres, Joseph, informa le roi d’Égypte qu’il était captif et, avec la permission du roi, envoya ensuite ses frères en Égypte. Mais je m’enquerrai plus précisément de ces faits ailleurs. [11]Au contraire, il désigne des bergers captifs, et cela à cause de la particule HYC ; car HYC, avec l’aspiration, désigne à nouveau des bergers en langue égyptienne, et cela expressément ; et cela me semble l’opinion la plus probable et la plus conforme à l’histoire ancienne. [Mais Manéthon poursuit] : « Ce peuple, que nous avons précédemment nommé rois et aussi bergers, ainsi que leurs descendants », comme il le dit, « gardèrent la possession de l’Égypte pendant cinq cent onze ans. » Après cela, il dit : « Les rois de Thébaïde et des autres régions d’Égypte se soulevèrent contre les bergers, et une guerre terrible et longue les opposa. » Il ajoute : « Sous le règne d’un roi nommé Alisphragmuthosis, les bergers furent soumis et chassés des autres régions d’Égypte, mais enfermés dans un lieu qui contenait dix mille acres ; ce lieu s’appelait Avaris. » Français Manéthon dit : « Que les bergers construisirent un mur autour de tout cet endroit, qui était un grand et fort mur, et cela afin de garder tous leurs biens et leur proie dans un lieu fort, mais que Thummosis, fils d’Alisphragmuthosis, tenta de les prendre par la force et par le siège, avec quatre cent quatre-vingt mille hommes qui les encerclaient, mais que, désespérant de prendre la place par ce siège, ils convinrent avec eux qu’ils quitteraient l’Égypte et iraient, sans aucun mal à leur faire, où ils voudraient ; et qu’après ce compromis, ils partirent avec toutes leurs familles et leurs effets, au nombre d’au moins deux cent quarante mille, et prirent la route d’Égypte, à travers le désert, pour la Syrie ; mais que comme ils avaient peur des Assyriens, qui dominaient alors l’Asie, ils construisirent une ville dans ce pays qui s’appelle maintenant la Judée, et qui était assez grande pour contenir ce grand nombre d’hommes, et l’appelèrent Jérusalem. [9:1] Or, Manéthon, dans un autre de ses livres, dit : « Cette nation, ainsi appelée Bergers, était aussi appelée Captifs dans leurs livres sacrés. » Et ce récit est vrai ; car paître les moutons était l’occupation de nos ancêtres dans les âges les plus anciens [10:1] et comme ils menaient une vie errante en paître les moutons, on les appelait Bergers. Ce n’est pas sans raison qu’ils étaient appelés Captifs par les Égyptiens, car l’un de nos ancêtres, Joseph, a dit au roi d’Égypte qu’il était captif, et a ensuite envoyé chercher ses frères en Égypte avec la permission du roi. Mais quant à ces questions, je ferai une enquête plus précise à leur sujet ailleurs. [11:1]Au contraire, il désigne des bergers captifs, et cela à cause de la particule HYC ; car HYC, avec l’aspiration, désigne à nouveau des bergers en langue égyptienne, et cela expressément ; et cela me semble l’opinion la plus probable et la plus conforme à l’histoire ancienne. [Mais Manéthon poursuit] : « Ce peuple, que nous avons précédemment nommé rois et aussi bergers, ainsi que leurs descendants », comme il le dit, « gardèrent la possession de l’Égypte pendant cinq cent onze ans. » Après cela, il dit : « Les rois de Thébaïde et des autres régions d’Égypte se soulevèrent contre les bergers, et une guerre terrible et longue les opposa. » Il ajoute : « Sous le règne d’un roi nommé Alisphragmuthosis, les bergers furent soumis et chassés des autres régions d’Égypte, mais enfermés dans un lieu qui contenait dix mille acres ; ce lieu s’appelait Avaris. » Français Manéthon dit : « Que les bergers construisirent un mur autour de tout cet endroit, qui était un grand et fort mur, et cela afin de garder tous leurs biens et leur proie dans un lieu fort, mais que Thummosis, fils d’Alisphragmuthosis, tenta de les prendre par la force et par le siège, avec quatre cent quatre-vingt mille hommes qui les encerclaient, mais que, désespérant de prendre la place par ce siège, ils convinrent avec eux qu’ils quitteraient l’Égypte et iraient, sans aucun mal à leur faire, où ils voudraient ; et qu’après ce compromis, ils partirent avec toutes leurs familles et leurs effets, au nombre d’au moins deux cent quarante mille, et prirent la route d’Égypte, à travers le désert, pour la Syrie ; mais que comme ils avaient peur des Assyriens, qui dominaient alors l’Asie, ils construisirent une ville dans ce pays qui s’appelle maintenant la Judée, et qui était assez grande pour contenir ce grand nombre d’hommes, et l’appelèrent Jérusalem. [9:2] Or, Manéthon, dans un autre de ses livres, dit : « Cette nation, ainsi appelée Bergers, était aussi appelée Captifs dans leurs livres sacrés. » Et ce récit est vrai ; car paître les moutons était l’occupation de nos ancêtres dans les âges les plus anciens [10:2] et comme ils menaient une vie errante en paître les moutons, on les appelait Bergers. Ce n’est pas sans raison qu’ils étaient appelés Captifs par les Égyptiens, car l’un de nos ancêtres, Joseph, a dit au roi d’Égypte qu’il était captif, et a ensuite envoyé chercher ses frères en Égypte avec la permission du roi. Mais quant à ces questions, je ferai une enquête plus précise à leur sujet ailleurs. [11:2]« Et leurs descendants, dit-il, gardèrent la possession de l’Égypte pendant cinq cent onze ans. » Après cela, il dit : « Que les rois de Thébaïde et des autres parties de l’Égypte se soulevèrent contre les bergers, et qu’une guerre terrible et longue s’engagea entre eux. » Il ajoute : « Sous un roi nommé Alisphragmuthosis, les bergers furent soumis et chassés des autres parties de l’Égypte, mais enfermés dans un lieu qui contenait dix mille acres ; ce lieu s’appelait Avaris. » Français Manéthon dit : « Que les bergers construisirent un mur autour de tout cet endroit, qui était un grand et fort mur, et cela afin de garder tous leurs biens et leur proie dans un lieu fort, mais que Thummosis, fils d’Alisphragmuthosis, tenta de les prendre par la force et par le siège, avec quatre cent quatre-vingt mille hommes qui les encerclaient, mais que, désespérant de prendre la place par ce siège, ils convinrent avec eux qu’ils quitteraient l’Égypte et iraient, sans aucun mal à leur faire, où ils voudraient ; et qu’après ce compromis, ils partirent avec toutes leurs familles et leurs effets, au nombre d’au moins deux cent quarante mille, et prirent la route d’Égypte, à travers le désert, pour la Syrie ; mais que comme ils avaient peur des Assyriens, qui dominaient alors l’Asie, ils construisirent une ville dans ce pays qui s’appelle maintenant la Judée, et qui était assez grande pour contenir ce grand nombre d’hommes, et l’appelèrent Jérusalem. [9:3] Or, Manéthon, dans un autre de ses livres, dit : « Cette nation, ainsi appelée Bergers, était aussi appelée Captifs dans leurs livres sacrés. » Et ce récit est vrai ; car paître les moutons était l’occupation de nos ancêtres dans les âges les plus anciens [10:3] et comme ils menaient une vie errante en paître les moutons, on les appelait Bergers. Ce n’est pas sans raison qu’ils étaient appelés Captifs par les Égyptiens, car l’un de nos ancêtres, Joseph, a dit au roi d’Égypte qu’il était captif, et a ensuite envoyé chercher ses frères en Égypte avec la permission du roi. Mais quant à ces questions, je ferai une enquête plus précise à leur sujet ailleurs. [11:3]« Et leurs descendants, dit-il, gardèrent la possession de l’Égypte pendant cinq cent onze ans. » Après cela, il dit : « Que les rois de Thébaïde et des autres parties de l’Égypte se soulevèrent contre les bergers, et qu’une guerre terrible et longue s’engagea entre eux. » Il ajoute : « Sous un roi nommé Alisphragmuthosis, les bergers furent soumis et chassés des autres parties de l’Égypte, mais enfermés dans un lieu qui contenait dix mille acres ; ce lieu s’appelait Avaris. » Français Manéthon dit : « Que les bergers construisirent un mur autour de tout cet endroit, qui était un grand et fort mur, et cela afin de garder tous leurs biens et leur proie dans un lieu fort, mais que Thummosis, fils d’Alisphragmuthosis, tenta de les prendre par la force et par le siège, avec quatre cent quatre-vingt mille hommes qui les encerclaient, mais que, désespérant de prendre la place par ce siège, ils convinrent avec eux qu’ils quitteraient l’Égypte et iraient, sans aucun mal à leur faire, où ils voudraient ; et qu’après ce compromis, ils partirent avec toutes leurs familles et leurs effets, au nombre d’au moins deux cent quarante mille, et prirent la route d’Égypte, à travers le désert, pour la Syrie ; mais que comme ils avaient peur des Assyriens, qui dominaient alors l’Asie, ils construisirent une ville dans ce pays qui s’appelle maintenant la Judée, et qui était assez grande pour contenir ce grand nombre d’hommes, et l’appelèrent Jérusalem. [9:4] Or, Manéthon, dans un autre de ses livres, dit : « Cette nation, ainsi appelée Bergers, était aussi appelée Captifs dans leurs livres sacrés. » Et ce récit est vrai ; car paître les moutons était l’occupation de nos ancêtres dans les âges les plus anciens [10:4] et comme ils menaient une vie errante en paître les moutons, on les appelait Bergers. Ce n’est pas sans raison qu’ils étaient appelés Captifs par les Égyptiens, car l’un de nos ancêtres, Joseph, a dit au roi d’Égypte qu’il était captif, et a ensuite envoyé chercher ses frères en Égypte avec la permission du roi. Mais quant à ces questions, je ferai une enquête plus précise à leur sujet ailleurs. [11:4]mais que Thummosis, fils d’Alisphragmuthosis, tenta de les prendre par la force et par le siège, avec quatre cent quatre-vingt mille hommes qui les entouraient, mais que, désespérant de prendre la place par ce siège, ils convinrent avec eux d’un compromis, qu’ils quitteraient l’Égypte et iraient, sans aucun mal à leur faire, où ils voudraient ; et qu’après ce compromis, ils partirent avec toutes leurs familles et leurs effets, au nombre d’au moins deux cent quarante mille, et prirent la route d’Égypte, à travers le désert, vers la Syrie ; mais que, comme ils avaient peur des Assyriens, qui dominaient alors l’Asie, ils bâtirent une ville dans ce pays qui s’appelle aujourd’hui la Judée, et qui était assez grande pour contenir ce grand nombre d’hommes, et l’appelèrent Jérusalem. [9:5] Or Manéthon, dans un autre de ses livres, dit : « Que cette nation, ainsi appelée Bergers, était aussi appelée Captifs, dans leurs livres sacrés. » Et ce récit est véridique ; car nos ancêtres, dès les temps les plus reculés, gardaient les moutons [10:5] et, comme ils menaient une vie errante à les nourrir, on les appelait bergers. Ce n’est pas sans raison qu’ils étaient appelés captifs par les Égyptiens, car l’un de nos ancêtres, Joseph, informa le roi d’Égypte qu’il était captif et, par la suite, envoya ses frères en Égypte avec sa permission. Mais je m’enquerrai plus en détail de ces questions ailleurs [11:5].mais que Thummosis, fils d’Alisphragmuthosis, tenta de les prendre par la force et par le siège, avec quatre cent quatre-vingt mille hommes qui les entouraient, mais que, désespérant de prendre la place par ce siège, ils convinrent avec eux d’un compromis, qu’ils quitteraient l’Égypte et iraient, sans aucun mal à leur faire, où ils voudraient ; et qu’après ce compromis, ils partirent avec toutes leurs familles et leurs effets, au nombre d’au moins deux cent quarante mille, et prirent la route d’Égypte, à travers le désert, vers la Syrie ; mais que, comme ils avaient peur des Assyriens, qui dominaient alors l’Asie, ils bâtirent une ville dans ce pays qui s’appelle aujourd’hui la Judée, et qui était assez grande pour contenir ce grand nombre d’hommes, et l’appelèrent Jérusalem. [9:6] Or Manéthon, dans un autre de ses livres, dit : « Que cette nation, ainsi appelée Bergers, était aussi appelée Captifs, dans leurs livres sacrés. » Et ce récit est véridique ; car nos ancêtres, dès les temps les plus reculés, gardaient les moutons [10:6] et, comme ils menaient une vie errante à les nourrir, on les appelait bergers. Ce n’est pas sans raison qu’ils étaient appelés captifs par les Égyptiens, car l’un de nos ancêtres, Joseph, informa le roi d’Égypte qu’il était captif et, par la suite, envoya ses frères en Égypte avec sa permission. Mais je m’enquerrai plus en détail de ces questions ailleurs [11:6].
15. Mais maintenant, je vais citer les Égyptiens comme témoins de l’antiquité de notre nation. Je vais donc citer ici de nouveau Manéthon, et ce qu’il écrit sur l’ordre des temps dans ce cas ; et ainsi il parle : « Lorsque ce peuple ou bergers fut sorti d’Égypte pour Jérusalem, Tethtoosis, roi d’Égypte, qui les chassa, régna ensuite vingt-cinq ans et quatre mois, puis mourut ; après lui, son fils Chebron prit le royaume pendant treize ans ; après quoi vint Aménophis, pendant vingt ans et sept mois ; puis vint sa sœur Amesses, pendant vingt et un ans et neuf mois ; après elle vint Méphrès, pendant douze ans et neuf mois ; après lui fut Méphramuthosis, pendant vingt-cinq ans et dix mois ; après lui fut Thmosis, pendant neuf ans et huit mois ; après lui fut Aménophis, pendant trente ans et dix mois ; après lui fut Orus, pendant trente-six ans et cinq mois ; puis vint sa fille Acenchrès, pendant douze ans et un mois ; puis son frère Rathotis, pendant neuf ans ; puis fut Acenchères, pendant douze ans et cinq mois ; puis vint un autre Acenchères, pendant douze ans et trois mois ; après lui Armaïs, pendant quatre ans et un mois ; Après lui, ce fut Ramsès, qui vécut un an et quatre mois ; après lui, Armessès Miammoun, qui vécut soixante-six ans et deux mois ; après lui, Aménophis, qui vécut dix-neuf ans et six mois ; après lui, Séthosis et Ramsès, qui possédaient une armée de cavalerie et une force navale. Ce roi désigna son frère, Armessès, comme son représentant sur l’Égypte. Dans une autre copie, il était ainsi rédigé : Après lui vinrent Séthosis et Ramsès, deux frères. Le premier, doté d’une force navale, détruisit par des moyens hostiles ceux qui le rencontrèrent sur la mer. Mais, comme il tua Ramsès peu de temps après, il nomma un autre de ses frères comme son représentant sur l’Égypte. Il lui accorda également toute l’autorité d’un roi, avec pour seules injonctions : ne pas porter le diadème, ne pas nuire à la reine, mère de ses enfants, et ne pas se mêler des affaires des autres concubines du roi. Il lança alors une expédition contre Chypre, la Phénicie, et contre les Assyriens et les Mèdes. Il les soumit alors tous, certains par ses armes, d’autres sans combat, d’autres encore par la terreur de sa grande armée. Enflé d’orgueil par ses grands succès, il poursuivit son chemin avec encore plus d’audace et renversa les villes et les contrées situées à l’est. Parties. Mais après un temps considérable, Armaïs, resté en Égypte, fit sans crainte tout ce que son frère lui avait interdit de faire, par opposition. Il usa de violence envers la reine et continua à se servir des autres concubines, sans en épargner aucune. Bien plus, persuadé par ses amis, il revêtit le diadème et s’opposa à son frère. Alors, celui qui était à la tête des prêtres d’Égypte écrivit des lettres à Séthosis pour l’informer de tout ce qui s’était passé et de la manière dont son frère s’était opposé à lui.Il retourna donc immédiatement à Péluse et recouvra son royaume. Le pays fut aussi appelé d’après son nom, l’Égypte ; car Manéthon dit que Séthosis s’appelait lui-même Égyptus, tout comme son frère Armaïs, appelé Danaos.
16. Voici le récit de Manéthon. Et il ressort du nombre d’années qu’il a consignées dans cet intervalle, si l’on les additionne, que ces bergers, comme on les appelle ici, qui n’étaient autres que nos ancêtres, furent délivrés d’Égypte, en vinrent et habitèrent ce pays trois cent quatre-vingt-treize ans avant l’arrivée de Danaos à Argos. Bien que les Argiens le considèrent [12] comme leur plus ancien roi, Manéthon entend donc ce témoignage sur deux points de la plus haute importance pour notre propos, et ceux tirés des annales égyptiennes elles-mêmes. Premièrement, que nous sommes venus d’un autre pays en Égypte, et que notre délivrance fut si ancienne qu’elle précéda le siège de Troie de près de mille ans. mais quant à ces choses que Manetbo ajoute, non pas à partir des archives égyptiennes, mais, comme il l’avoue lui-même, à partir de quelques histoires d’origine incertaine, je les réfuterai particulièrement ci-après, et je démontrerai qu’elles ne valent pas mieux que des fables incroyables.
17. Je vais donc maintenant laisser de côté ces annales et aborder celles qui appartiennent aux Phéniciens et concernent notre nation, et j’en tirerai des témoignages. Il existe des annales chez les Tyriens qui relatent l’histoire de plusieurs années. Ce sont des écrits publics, conservés avec une grande exactitude, et qui contiennent des récits de faits survenus parmi eux, ainsi que de leurs relations avec d’autres nations, celles que je veux dire dignes d’être rappelées. Il y est mentionné que le temple fut construit par le roi Salomon à Jérusalem, cent quarante-trois ans et huit mois avant que les Tyriens ne construisent Carthage ; et leurs annales relatent la construction de notre temple ; car Hirom, roi de Tyr, était l’ami de notre roi Salomon, et cette amitié lui avait été transmise par ses ancêtres. Il voulut donc contribuer à la splendeur de cet édifice de Salomon et lui fit don de cent vingt talents d’or. Il coupa aussi du bois de la plus haute qualité sur la montagne appelée Liban et le lui envoya pour en orner le toit. Salomon non seulement lui fit de nombreux autres présents en guise de remerciement, mais lui offrit aussi un pays en Galilée, appelé Chabulon. [13] Mais une autre passion, un penchant philosophique, cimenta leur amitié ; ils s’envoyaient mutuellement des problèmes, désireux de les résoudre. Salomon était supérieur à Hirom, car plus sage que lui à d’autres égards. Nombre des lettres échangées entre eux sont encore conservées parmi les Tyriens. Or, pour que cela ne dépende pas de ma seule parole, je citerai comme témoin Dius, dont on pense qu’il a écrit l’histoire phénicienne avec exactitude. Ce Dius écrit donc dans ses Histoires des Phéniciens : « À la mort d’Abibal, son fils Hirom prit le royaume. Ce roi éleva des digues à l’est de la ville et l’agrandit ; il relia également à la ville le temple de Jupiter Olympien, qui se dressait auparavant sur une île isolée, en construisant une chaussée entre eux, et il l’orna de dons d’or. De plus, il monta au Liban et fit abattre du bois pour la construction de temples. » On raconte également que Salomon, lorsqu’il était roi de Jérusalem, envoya des problèmes à Hirom pour qu’il les résolve, et lui demanda d’en renvoyer d’autres pour qu’il les résolve, et que celui qui ne parviendrait pas à résoudre les problèmes qui lui étaient proposés paierait celui qui les résoudrait. Et lorsqu’Hirom accepta les propositions, mais ne parvint pas à les résoudre, il fut obligé de payer une forte somme d’argent en guise de pénalité. On raconte également qu’un certain Abdémon, un Tyrien, résout les problèmes et en propose d’autres que Salomon proposa. ne pouvait pas résoudre, ce qui l’obligea à rembourser une grosse somme d’argent à Hirom. » Ces choses sont attestées par Dius,et confirmons ce que nous avons dit sur les mêmes sujets auparavant.
18. J’ajouterai maintenant Ménandre d’Éphèse, comme témoin supplémentaire. Ce Ménandre écrivit les Actes accomplis par les Grecs et les Barbares, sous chacun des rois tyriens, et il s’était donné beaucoup de mal pour connaître leur histoire à partir de leurs propres annales. Alors qu’il écrivait au sujet des rois qui avaient régné à Tyr, il alla trouver Hirom et dit ceci : « À la mort d’Abibal, son fils Hirom prit le royaume ; il vécut cinquante-trois ans et régna trente-quatre. Il éleva une digue sur la Grande Place et dédia la colonne d’or qui se trouve dans le temple de Jupiter. Il alla aussi couper du bois sur la montagne du Liban et se procurer du bois de cèdre pour les toits des temples. Il démolit les anciens temples et en bâtit de nouveaux ; il consacra également les temples d’Hercule et d’Astarté. Il construisit d’abord le temple d’Hercule au mois de Péritos, puis celui d’Astarté lors de son expédition contre les Tityens, qui refusaient de lui payer leur tribut ; et, après les avoir soumis, il retourna chez lui. Sous ce roi, il y avait un fils cadet d’Abdémon, qui maîtrisa les problèmes que Salomon, roi de Jérusalem, avait recommandés. » Le temps écoulé entre ce roi et la construction de Carthage est calculé ainsi : « À la mort d’Hirom, Baléazare, son fils, prit le royaume ; il vécut quarante-trois ans et régna sept ans ; après lui, son fils Abdastartus lui succéda ; il vécut vingt-neuf ans et régna neuf ans. Quatre fils de sa nourrice complotèrent contre lui et le tuèrent ; l’aîné régna douze ans ; après eux, Astartus, fils de Deleastartus ; il vécut cinquante-quatre ans et régna douze ans ; après lui, son frère Aserymus ; il vécut cinquante-quatre ans et régna neuf ans ; il fut tué par son frère Phélès, qui prit le royaume et ne régna que huit mois, bien qu’il ait vécu cinquante ans ; il fut tué par Ithobale, le prêtre d’Astarté, qui régna trente-deux ans et vécut soixante-huit ans ; son fils Badezorus lui succéda, qui vécut quarante-cinq ans et régna six ans ; il était Son fils Matgenus lui succéda ; il vécut trente-deux ans et régna neuf ans. Pygmalion lui succéda ; il vécut cinquante-six ans et régna quarante-sept ans. La septième année de son règne, sa sœur s’enfuit et bâtit Carthage en Libye. Ainsi, la période écoulée depuis le règne d’Hirom jusqu’à la construction de Carthage représente cent cinquante-cinq ans et huit mois. Depuis la construction du temple de Jérusalem, la douzième année du règne d’Hirom, il s’écoula cent quarante-trois ans et huit mois, de la construction du temple à celle de Carthage. Dès lors, quel motif y a-t-il pour invoquer d’autres témoignages tirés des histoires phéniciennes [en faveur de notre nation] ?Puisque ce que j’ai dit est déjà si parfaitement confirmé ? Et il est certain que nos ancêtres sont arrivés dans ce pays bien avant la construction du temple ; car ce n’est qu’après avoir pris possession de tout le territoire par la guerre que nous avons construit notre temple. Et c’est ce que j’ai clairement démontré à partir de nos écrits sacrés dans mes Antiquités.
19. Je vais maintenant raconter ce qui a été écrit à notre sujet dans les histoires chaldéennes, qui concordent largement avec nos livres sur d’autres points. Bérose en sera témoin : il était Chaldéen de naissance, bien connu des érudits pour avoir publié les livres chaldéens d’astronomie et de philosophie chez les Grecs. Ce Bérose, donc, s’appuyant sur les plus anciens écrits de cette nation, nous raconte l’histoire du déluge qui eut lieu alors, et de la destruction de l’humanité qui en résulta, et concorde avec le récit de Moïse. Il nous raconte également l’histoire de l’arche où Noé, l’origine de notre race, fut préservée, lorsqu’elle fut amenée au sommet des montagnes d’Arménie ; après quoi il nous donne un catalogue de la postérité de Noé, ajoute les années de leur chronologie, et arrive enfin à Nabolassar, roi de Babylone et des Chaldéens. Et lorsqu’il relate les actes de ce roi, il nous décrit comment il envoya son fils Nabuchodonosor contre l’Égypte et contre notre pays, avec une grande armée, après avoir été informé de leur révolte. Comment, par ce moyen, il les soumit tous, incendia notre temple de Jérusalem, et même expulsa notre peuple de son pays pour le transférer à Babylone. Notre ville fut alors désolée pendant soixante-dix ans, jusqu’à l’époque de Cyrus, roi de Perse. Il dit ensuite : « Ce roi babylonien conquit l’Égypte, la Syrie, la Phénicie et l’Arabie, et surpassa en exploits tous ceux qui avaient régné avant lui à Babylone et en Chaldée. » Peu après, Bérose ajoute ce qui suit dans son Histoire des temps anciens. Je vais rapporter les propres récits de Bérose, qui sont les suivants : « Lorsque Nabolassar, père de Nabuchodonosor, apprit que le gouverneur qu’il avait établi sur l’Égypte, sur les territoires de la Célésyrie et de la Phénicie, s’était révolté contre lui, il ne put plus le supporter. Il confia une partie de son armée à son fils Nabuchodonosor, alors encore jeune, et l’envoya contre le rebelle. Nabuchodonosor lui livra bataille, le vainquit et remit le pays sous sa domination. Or, il advint que son père Nabolassar tomba malade à cette époque et mourut à Babylone, après avoir régné vingt-neuf ans. Mais, apprenant bientôt la mort de son père Nabolassar, il mit de l’ordre dans les affaires de l’Égypte et des autres pays, et confia les captifs qu’il avait faits parmi les Juifs, les Phéniciens, les Syriens et les nations d’Égypte à quelques-uns de ses amis. afin qu’ils puissent conduire cette partie des forces qui portaient une lourde armure, avec le reste de ses bagages, à Babylone ; tandis qu’il partait en hâte, n’ayant que quelques hommes avec lui, à travers le désert jusqu’à Babylone ; où, à son arrivée, il trouva que les affaires publiques avaient été gérées par les Chaldéens,et que le principal d’entre eux lui avait conservé le royaume. En conséquence, il obtint désormais l’intégralité des domaines de son père. Il vint alors et ordonna que les captifs soient placés en colonies dans les endroits les plus appropriés de Babylone ; quant à lui, il orna avec élégance le temple de Bélus et les autres temples, grâce au butin qu’il avait pris lors de cette guerre. Il reconstruisit également la vieille ville, y ajouta une autre à l’extérieur, et restaura Babylone de telle sorte que quiconque l’assiégerait par la suite ne pût détourner le fleuve pour en faciliter l’entrée ; il y parvint en construisant trois murs autour de la ville intérieure et trois autour de la ville extérieure. Certains de ces murs furent construits en briques cuites et en bitume, d’autres en briques seules. Après avoir fortifié la ville avec des murs d’une manière admirable et en avoir magnifiquement orné les portes, il ajouta un nouveau palais à celui qu’occupait son père, tout près de lui, et plus éminent par sa hauteur et sa splendeur. Il serait peut-être trop long de le décrire. Cependant, aussi prodigieusement vaste et magnifique fût-il, il fut achevé en quinze jours. Il y fit ériger de très hautes allées, soutenues par des piliers de pierre, et, en plantant ce qu’on appelait un paradis pensile, et en le remplissant de toutes sortes d’arbres, il donna à la perspective une ressemblance parfaite avec une région montagneuse. Il fit cela pour plaire à sa reine, car elle avait été élevée en Médie et appréciait les sites montagneux.Il a donné à ce paysage une image fidèle d’un pays montagneux. Il a agi ainsi pour plaire à sa reine, car elle avait été élevée en Médie et appréciait les paysages montagneux.Il a donné à ce paysage une image fidèle d’un pays montagneux. Il a agi ainsi pour plaire à sa reine, car elle avait été élevée en Médie et appréciait les paysages montagneux.
20. Voici ce que Bérose rapporte du roi susmentionné, comme il le rapporte aussi dans le troisième livre de son Histoire chaldéenne. Il y reproche aux auteurs grecs de supposer, sans fondement, que Babylone fut bâtie par Sémiramis, reine d’Assyrie, et de prétendre que les édifices merveilleux qu’elle a construits à Babylone ne contredisent en rien les récits anciens qui les relatent, comme s’ils étaient de son propre ouvrage. En effet, sur ces points, l’Histoire chaldéenne ne peut qu’être la plus crédible. De plus, nous trouvons confirmation de ce que Bérose dit dans les archives phéniciennes, concernant ce roi Nabuchodonosor, selon lequel il conquit toute la Syrie et la Phénicie ; Philostrate est d’accord avec les autres dans l’histoire qu’il a composée, où il mentionne le siège de Tyr. Mégasthène le fait également, dans le quatrième livre de son Histoire indienne, où il prétend prouver que le roi des Babyloniens mentionné plus haut était supérieur à Hercule par la force et la grandeur de ses exploits ; car il dit qu’il conquit une grande partie de la Libye, ainsi que l’Ibérie. Quant à ce que j’ai dit précédemment au sujet du temple de Jérusalem, qu’il fut attaqué et incendié par les Babyloniens, mais rouvert lorsque Cyrus eut conquis le royaume d’Asie, ce sera maintenant démontré par ce que Bérose ajoute à ce sujet. Car il le dit dans son troisième livre : « Nabuchodonosor, après avoir commencé la construction du mur susmentionné, tomba malade et mourut après quarante-trois ans de règne. Son fils Evilmerodach obtint alors le royaume. Il gouverna les affaires publiques de manière illégale et impure, et fut victime d’un complot ourdi par Neriglissoor, le mari de sa sœur, et fut tué par lui après seulement deux ans de règne. Après son assassinat, Neriglissoor, l’auteur du complot, lui succéda sur le trône et régna quatre ans. Son fils Laborosoarchod obtint le royaume, bien qu’il ne fût qu’un enfant, et le garda neuf mois. Mais en raison de son mauvais caractère et de ses mauvaises pratiques, un complot fut également ourdi contre lui par ses amis, et il fut tourmenté à mort. Après sa mort, les conspirateurs se réunirent et, d’un commun accord, placèrent la couronne sur la tête de Nabonnedus, un Babylonien, et qui participait à cette insurrection. Sous son règne, les murs de Babylone furent admirablement construits en briques cuites et en bitume. Mais, à la dix-septième année de son règne, Cyrus sortit de Perse avec une grande armée. Ayant déjà conquis tout le reste de l’Asie, il se rendit précipitamment en Babylonie. Lorsque Nabondéus comprit qu’il venait l’attaquer, il le rencontra avec ses troupes. L’engageant dans la bataille, il fut vaincu et s’enfuit avec quelques-uns de ses hommes, puis enfermé dans la ville de Borsippe. Cyrus prit alors Babylone.Il ordonna la démolition des murs extérieurs de la ville, car elle lui avait causé de graves difficultés et avait nécessité beaucoup de peine pour la prendre. Il se rendit ensuite à Borsippe pour assiéger Nabondé. Mais comme Nabondé ne soutint pas le siège et se livra à ses mains, il fut d’abord bien traité par Cyrus, qui lui offrit la Carmanie comme lieu de résidence, puis le renvoya de Babylone. Nabondé passa le reste de sa vie dans cette région et y mourut.
21. Ces récits concordent avec les récits authentiques de nos livres ; il y est écrit que Nabuchodonosor, la dix-huitième année de son règne, dévasta notre temple, qui resta ainsi dans cet état d’obscurité pendant cinquante ans ; mais que la seconde année du règne de Cyrus, ses fondations furent posées, et il fut de nouveau achevé la seconde année de Darius. J’ajouterai maintenant les annales des Phéniciens ; car il ne sera pas superflu de fournir au lecteur des preuves plus que suffisantes à cette occasion. Français On y trouve cette énumération des temps de leurs différents rois : « Nabuchodonosor assiégea Tyr pendant treize ans, au temps d’Ithobal, leur roi ; après lui régna Baal, dix ans ; après lui furent nommés des juges qui jugeaient le peuple : Ecnibale, fils de Baslacus, deux mois ; Chelbès, fils d’Abdeus, dix mois ; Abbar, le grand prêtre, trois mois ; Mitgone et Gérastrate, fils d’Abdelème, furent juges six ans ; après quoi Balatore régna un an ; après sa mort, ils envoyèrent chercher Merbale de Babylone, qui régna quatre ans ; après sa mort, ils envoyèrent chercher son frère Hirom, qui régna vingt ans. Sous son règne, Cyrus devint roi de Perse. » De sorte que l’intervalle total est de cinquante-quatre ans plus trois mois ; car la septième année du règne de Nabuchodonosor, il commença à assiéger Tyr, et Cyrus le Perse prit le royaume la quatorzième année de Hirom. Ainsi, les annales des Chaldéens et des Tyriens concordent avec nos écrits sur ce temple ; et les témoignages ici produits constituent une preuve incontestable et irréfutable de l’ancienneté de notre nation. Et je suppose que ce que j’ai déjà dit peut suffire à ceux qui ne sont pas très contestataires.
22. Il convient maintenant de répondre à la question de ceux qui ne croient pas aux récits barbares et qui ne considèrent que les Grecs comme dignes de foi. Il convient de citer plusieurs de ces Grecs qui connaissaient notre nation, et de leur présenter ceux qui, à l’occasion, ont fait mention de nous dans leurs propres écrits. Pythagore, de Samos, vécut donc dans l’Antiquité et était considéré comme supérieur à tous les philosophes par sa sagesse et sa piété envers Dieu. Or, il est évident que non seulement il connaissait nos doctrines, mais qu’il en était, dans une large mesure, un adepte et un admirateur. Il n’existe certes aucun écrit qui lui soit reconnu [14], mais nombreux sont ceux qui ont écrit son histoire, dont Hermippe, le plus célèbre, qui était un homme très curieux de toutes sortes d’histoires. Or, cet Hermippe, dans son premier livre sur Pythagore, parle ainsi : « Pythagore, à la mort d’un de ses compagnons, nommé Calliphon, Crotonat de naissance, affirma que l’âme de cet homme conversait avec lui nuit et jour, et lui enjoignit de ne pas passer par un endroit où un âne était tombé ; de ne pas boire d’eaux qui redonneraient soif ; et de s’abstenir de toute sorte d’opprobre. » Après quoi il ajoute : « Il fit et dit cela à l’imitation des doctrines des Juifs et des Thraces, qu’il transposa dans sa propre philosophie. » Car il est très justement affirmé de ce Pythagore qu’il intégra un grand nombre de lois juives à sa propre philosophie. Notre nation n’était pas non plus inconnue de plusieurs cités grecques depuis longtemps, et était même jugée digne d’être imitée par certaines d’entre elles. C’est ce que déclare Théophraste, dans ses écrits sur les lois ; Français car il dit que « les lois des Tyriens interdisent aux hommes de prêter des serments étrangers. » Parmi lesquels il en énumère quelques autres, et particulièrement celui appelé Corban : ce serment ne se trouve que chez les Juifs, et déclare ce qu’on peut appeler « une chose consacrée à Dieu. » Hérodote d’Halicarnasse n’ignorait pas notre nation, mais il la mentionne à sa manière, lorsqu’il dit ainsi, dans le deuxième livre concernant les Colchiens. Voici ses paroles : « Les seuls peuples qui étaient circoncis dans leurs membres intimes à l’origine étaient les Colchiens, les Égyptiens et les Éthiopiens ; mais les Phéniciens et les Syriens qui sont en Palestine confessent l’avoir appris des Égyptiens. Et quant aux Syriens qui vivent près des fleuves Thermodon et Parthénius, et à leurs voisins les Macrones, ils disent l’avoir appris récemment des Colchiens ; car ce sont les seuls peuples circoncis parmi les humains, et il semble qu’ils aient fait de même avec les Égyptiens. Mais quant aux Égyptiens et aux Éthiopiens eux-mêmes, je ne saurais dire lesquels l’ont reçu de l’autre. » C’est donc ce que dit Hérodote : « Les Syriens qui sont en Palestine sont circoncis.Mais il n’y a pas d’habitants de Palestine qui soient circoncis, à l’exception des Juifs ; c’est donc sa connaissance de ces peuples qui lui a permis d’en parler tant. Chérille, écrivain et poète encore plus ancien, [15] mentionne également notre nation et nous apprend qu’elle est venue en aide au roi Xerxès lors de son expédition contre la Grèce. Car, dans son énumération de toutes ces nations, il place la nôtre parmi les autres, en dernier lieu, lorsqu’il dit : « Enfin passa un peuple merveilleux à voir ; car il parlait la langue phénicienne ; il habitait les monts Solyméens, près d’un large lac ; ses têtes étaient noires de suie ; il avait des éraflures rondes sur le visage ; ses têtes et ses visages ressemblaient à de vilaines têtes de cheval, durcies par la fumée. » Je pense donc qu’il est évident pour tout le monde que Chérille parle de nous, car les monts Solymées se trouvent dans notre pays, où nous habitons, ainsi que le lac Asphaltite ; car c’est un lac plus large et plus vaste que tous les autres de Syrie : c’est ainsi que Chérille nous mentionne. Mais maintenant que non seulement les Grecs les plus humbles, mais ceux qui suscitent la plus grande admiration pour leurs progrès philosophiques, non seulement connaissaient les Juifs, mais les admiraient aussi lorsqu’ils les rencontraient, il est facile à chacun de le savoir. Car Cléarque, qui était le disciple d’Aristote, et qui ne le cédait à aucun autre Péripatéticien, dit dans son premier livre sur le sommeil qu’« Aristote son maître a raconté ce qui suit d’un Juif », et il rapporte le discours d’Aristote lui-même. Voici le récit qu’il a lui-même écrit : « Or, pour une grande partie de ce que ce Juif a dit, il serait trop long de le réciter ; mais ce qui renferme à la fois merveille et philosophie, il ne serait pas superflu d’en discuter. Or, pour être clair avec toi, Hypériochide, je vais ici te raconter des merveilles et ce qui ressemblera à des rêves. Là-dessus, Hypériochide répondit modestement : « C’est précisément pour cette raison que nous sommes tous très désireux d’entendre ce que tu vas dire. » Aristote répondit : « C’est pourquoi il serait préférable d’imiter la règle des rhéteurs, qui exige que nous donnions d’abord un compte rendu de l’homme et de sa nation, afin de ne pas contredire les instructions de notre maître. » Hypériochide dit alors : « Continue, si cela te plaît. » Cet homme donc, répondit Aristote, était juif de naissance et venait de Célesyrie ; ces Juifs descendent des philosophes indiens ; Les Indiens les appellent Calami et les Syriens Judéens. Leur nom vient du pays qu’ils habitent, la Judée. Mais le nom de leur ville est fort mal choisi, car ils l’appellent Jérusalem. Cet homme, accueilli avec hospitalité par un grand nombre de personnes, descendit des hautes terres vers les régions côtières, et devint grec, non seulement par sa langue, mais aussi par sa culture.mais aussi dans son âme ; à tel point que lorsque nous nous trouvions nous-mêmes en Asie, à peu près aux mêmes endroits où il était venu, il conversait avec nous et avec d’autres philosophes, et mettait à l’épreuve notre habileté en philosophie ; et comme il avait vécu avec de nombreux hommes savants, il nous communiquait plus d’informations qu’il n’en recevait de nous. Voici le récit d’Aristote, tel que nous l’a rapporté Cléarque. Aristote y a notamment parlé de la grande et remarquable force d’âme de ce Juif dans son alimentation et son mode de vie continental. Ceux qui le désirent pourront en apprendre davantage à son sujet dans le livre de Cléarque lui-même ; car je me garde d’en dire plus que ce qui est suffisant pour mon propos. Cléarque a dit cela par digression, car son objectif principal était d’une autre nature. Quant à Hécatée d’Abdère, philosophe et homme très utile dans sa vie active, il fut contemporain du roi Alexandre dans sa jeunesse, puis de Ptolémée, fils de Lagus. Il ne se contenta pas d’écrire sur les affaires juives, mais composa un livre entier consacré aux Juifs eux-mêmes ; je suis disposé à en reprendre quelques points, dont j’ai traité à titre d’abrégé. Je vais d’abord préciser l’époque où vécut cet Hécatée ; il mentionne la lutte qui opposa Ptolémée à Démétrius à propos de Gaza, qui eut lieu la onzième année après la mort d’Alexandre, lors de la cent dix-septième olympiade, comme le rapporte Castor dans son histoire. Car, après avoir décrit cette olympiade, il ajoute que « cette olympiade, Ptolémée, fils de Lagus, battit Démétrius, fils d’Antigone, surnommé Poliorcète, à Gaza ». Or, tout le monde s’accorde à dire qu’Alexandre mourut lors de la cent quatorzième olympiade ; il est donc évident que notre nation prospéra à son époque et à celle d’Alexandre. Hécatée dit encore dans le même sens : « Ptolémée prit possession des villes de Syrie après la bataille de Gaza ; et beaucoup, ayant entendu parler de la modération et de l’humanité de Ptolémée, l’accompagnèrent en Égypte et voulurent l’assister dans ses affaires. L’un d’eux, dit Hécatée, était Ézéchias [16], le grand prêtre des Juifs ; un homme d’environ soixante-six ans, très distingué parmi son peuple. C’était un homme très sensé, qui parlait avec beaucoup d’émotion et était très habile dans la gestion des affaires, si jamais autre homme l’a été ; bien que, comme il le dit, tous les prêtres des Juifs prélevaient la dîme des produits de la terre et géraient les affaires publiques, et leur nombre ne dépassait pas quinze cents au plus. » Hécatée mentionne cet Ézéchias une seconde fois et dit que, « comme il était revêtu d’une si grande dignité et qu’il était devenu familier avec nous, il prit quelques-uns de ceux qui étaient avec lui et leur expliqua toute la situation de leur peuple ; car il avait toutes leurs habitations et leur régime politique consignés par écrit. » De plus, Hécatée déclare à nouveau :« Quel respect nous portons à nos lois, et que nous soyons résolus à tout supporter plutôt que de les transgresser, parce que nous pensons qu’il est juste de le faire. » Il ajoute ensuite que « bien qu’ils aient mauvaise réputation auprès de leurs voisins et de tous ceux qui viennent à eux, et qu’ils aient souvent été traités avec injure par les rois et les gouverneurs de Perse, on ne peut les dissuader d’agir comme ils le jugent bon ; mais lorsqu’ils sont dépouillés pour cette raison, qu’on leur inflige des tourments et qu’on les condamne aux pires formes de mort, ils les affrontent d’une manière extraordinaire, plus que tous les autres peuples, et refusent de renoncer à la religion de leurs ancêtres. » Hécatée démontre également à maintes reprises la fermeté de leurs lois, lorsqu’il s’exprime ainsi : « Alexandre était autrefois à Babylone et avait l’intention de reconstruire le temple de Bélos, tombé en ruine. Pour ce faire, il ordonna à tous ses soldats d’y apporter de la terre. Mais les Juifs, et eux seuls, refusèrent d’obéir à cet ordre ; ils subirent même des coups et de lourdes pertes, jusqu’à ce que le roi leur pardonne et leur permette de vivre en paix. » Il ajoute que « lorsque les Macédoniens arrivèrent dans ce pays et démolirent les temples et les autels, ils les aidèrent à tout démolir [17], mais, faute de les avoir aidés à les reconstruire, ils subirent des pertes ou obtinrent parfois le pardon. » Il ajoute que « ces hommes méritent d’être admirés pour cela. » Français Il parle aussi de la grande population de notre nation, et dit que « les Perses ont autrefois emmené plusieurs dizaines de milliers de nos gens à Babylone, et que pas mal de dizaines de milliers ont été déplacés après la mort d’Alexandre en Égypte et en Phénicie, à cause de la sédition qui a éclaté en Syrie. » Le même auteur remarque dans son histoire combien le pays que nous habitons est vaste, ainsi que son excellent caractère, et dit que « le pays qu’habitent les Juifs contient trois millions d’aroures, [18] et est généralement d’un sol très excellent et très fertile ; la Judée n’est pas non plus de dimensions moindres. » Le même homme décrit notre ville de Jérusalem elle-même comme d’une très excellente structure, très grande, et habitée depuis les temps les plus anciens. Il parle également de la multitude d’hommes qui s’y trouvent et de la construction de notre temple, de la manière suivante : « Il y a beaucoup de places fortes et de villages (dit-il) dans le pays de Judée ; mais il y a une seule ville forte, d’environ cinquante stades de circonférence, habitée par cent vingt mille hommes ou à peu près ; on l’appelle Jérusalem. Il y a environ au milieu de la ville une muraille de pierre, longue de cinq cents pieds et large de cent coudées, avec des cloîtres doubles ; dans laquelle se trouve un autel carré, non pas fait de pierres de taille, mais composé de pierres blanches assemblées.Il a vingt coudées de long de chaque côté et dix coudées de haut. Tout près se trouve un grand édifice, où se trouvent un autel et un chandelier, tous deux en or, pesant deux talents ; une lumière qui ne s’éteint jamais, ni la nuit ni le jour. Il n’y a là ni image, ni rien, ni offrande ; rien n’y est planté, ni bosquet, ni rien de ce genre. Les prêtres y demeurent nuit et jour, accomplissant certaines purifications et ne buvant pas la moindre goutte de vin pendant qu’ils sont dans le temple. De plus, il atteste que nous, les Juifs, sommes allés comme auxiliaires avec le roi Alexandre, et après lui avec ses successeurs. J’ajouterai ce qu’il dit avoir appris lorsqu’il était lui-même avec la même armée, concernant les actions d’un homme qui était juif. Voici ses paroles : « Comme je me rendais moi-même à la mer Rouge, nous suivions un homme nommé Mosollam ; c’était l’un des cavaliers juifs qui nous conduisaient ; C’était un homme d’un grand courage, d’une constitution robuste, et considéré par tous comme le plus habile archer, tant parmi les Grecs que parmi les Barbares. Or, comme un grand nombre de personnes passaient sur la route, un augure observait un augure donné par un oiseau et les obligeait à rester immobiles. Il leur demanda alors pourquoi ils restaient immobiles. L’augure lui montra alors l’oiseau d’où il tenait son augure et lui dit que si l’oiseau restait immobile, ils devaient tous rester immobiles ; mais que s’il se relevait et volait en avant, ils devaient avancer ; mais que s’il volait en arrière, ils devaient se retirer. Mosollam ne répondit pas, mais banda son arc, tira sur l’oiseau, l’atteignit et le tua. L’augure et quelques autres, furieux, souhaitant des imprécations contre lui, leur répondit : « Pourquoi êtes-vous si fous que de prendre ce malheureux oiseau entre vos mains ? Car comment cela pourrait-il arriver ? »Comme les gens passaient en grand nombre sur la route, un certain augure observait un augure donné par un oiseau et, les obligeant tous à rester immobiles, leur demanda pourquoi ils restaient immobiles. L’augure lui montra alors l’oiseau d’où il tenait son augure et lui dit que si l’oiseau restait immobile, ils devaient tous rester immobiles ; mais que s’il se relevait et volait en avant, ils devaient avancer ; mais que s’il volait en arrière, ils devaient se retirer. Mosollam ne répondit pas, mais banda son arc, tira sur l’oiseau, l’atteignit et le tua. Comme l’augure et quelques autres étaient très en colère et souhaitaient des imprécations contre lui, il leur répondit ainsi : « Pourquoi êtes-vous si fous au point de prendre ce malheureux oiseau entre vos mains ? Car comment cela pourrait-il arriver ?Comme les gens passaient en grand nombre sur la route, un certain augure observait un augure donné par un oiseau et, les obligeant tous à rester immobiles, leur demanda pourquoi ils restaient immobiles. L’augure lui montra alors l’oiseau d’où il tenait son augure et lui dit que si l’oiseau restait immobile, ils devaient tous rester immobiles ; mais que s’il se relevait et volait en avant, ils devaient avancer ; mais que s’il volait en arrière, ils devaient se retirer. Mosollam ne répondit pas, mais banda son arc, tira sur l’oiseau, l’atteignit et le tua. Comme l’augure et quelques autres étaient très en colère et souhaitaient des imprécations contre lui, il leur répondit ainsi : « Pourquoi êtes-vous si fous au point de prendre ce malheureux oiseau entre vos mains ? Car comment cela pourrait-il arriver ?Si un oiseau ne nous donne aucune information exacte sur notre marche, qui n’aurait pu prévoir comment se sauver ? Car s’il avait pu prévoir l’avenir, il ne serait pas venu ici, mais aurait craint que Mosollam le Juif ne tire sur lui et ne le tue. Mais nous en avons assez dit sur les témoignages d’Hécatée ; car ceux qui désirent en savoir plus peuvent facilement les obtenir dans son livre lui-même. Cependant, je ne croirai pas qu’il soit excessif de ma part de citer Agatharchide, qui a fait mention de nous, les Juifs, bien que pour se moquer de notre simplicité, comme il le suppose ; car lorsqu’il discutait des affaires de Stratonice, « comment elle est sortie de Macédoine pour la Syrie, et a quitté son mari Démétrius, alors que Séleueus ne voulait pas l’épouser comme elle l’espérait, mais que, pendant qu’il levait une armée à Babylone, il suscitait une sédition autour d’Antioche ; Français et comment, après cela, le roi revint, et après avoir pris Antioche, elle s’enfuit à Séleucie, et avait le pouvoir de s’embarquer immédiatement, mais elle se conforma à un rêve qui le lui interdisait, et fut ainsi attrapée et mise à mort. » Quand Agatharéhide eut prémisse de cette histoire, et avait plaisanté sur Stratonice pour sa superstition, il donne un exemple similaire de ce qui a été rapporté à notre sujet, et écrit ainsi : « Il y a un peuple appelé Juifs, et habite une ville la plus forte de toutes les autres villes, que les habitants appellent Jérusalem, et ont l’habitude de se reposer tous les sept jours [19], moments pendant lesquels ils ne font pas usage de leurs armes, ne se mêlent pas de l’agriculture, ne s’occupent d’aucune affaire de la vie, mais étendent leurs mains dans leurs lieux saints, et prient jusqu’au soir. Français Or, il arriva que lorsque Ptolémée, fils de Lagus, entra dans cette ville avec son armée, ces hommes, en observant cette coutume insensée, au lieu de garder la ville, laissèrent leur pays se soumettre à un seigneur amer ; et leur loi fut ouvertement prouvée avoir commandé une pratique insensée. [20] Cet accident apprit à tous les autres hommes, sauf aux Juifs, à ne pas tenir compte de tels rêves, et à ne pas suivre les mêmes suggestions vaines présentées comme une loi, lorsque, dans une telle incertitude des raisonnements humains, ils ne savent que faire. Or, notre procédure semble une chose ridicule à Agatharehides, mais apparaîtra à ceux qui la considèrent sans préjugés comme une grande chose, et qui méritait de nombreux éloges ; je veux dire, lorsque certains hommes préfèrent constamment l’observation de leurs lois et leur religion envers Dieu, à la préservation d’eux-mêmes et de leur pays.
23. Or, si certains auteurs ont omis de mentionner notre nation, non par ignorance, mais par envie ou pour d’autres raisons injustifiables, je crois pouvoir le démontrer par des exemples précis. Hiéronyme, auteur de l’Histoire des successeurs d’Alexandre, vivait à la même époque qu’Hécatée, était ami du roi Antigone et président de Syrie. Or, il est évident qu’Hécatée a écrit un livre entier sur nous, tandis que Hiéronyme ne nous mentionne jamais dans son histoire, bien qu’il ait été élevé tout près des lieux où nous vivons. Ainsi, les inclinations des hommes sont différentes les unes des autres ; l’un estimait que nous méritions d’être soigneusement rappelés, car une passion malveillante aveuglait si complètement l’esprit de l’autre qu’il ne pouvait discerner la vérité. Et maintenant, les récits précédents des Égyptiens, des Chaldéens et des Phéniciens, ainsi que de tant d’écrivains grecs, suffiront certainement à démontrer notre antiquité. Outre ceux que nous avons mentionnés, Théophile, Théodote, Mnaséas, Aristophane, Hermogène, Évhémère, Conon, Zopyrion, et peut-être bien d’autres (car je n’ai pas encore lu tous les livres grecs) ont fait mention de nous. Certes, nombre de ces hommes se sont grandement trompés sur la véritable histoire de notre nation aux temps les plus reculés, faute d’avoir lu nos livres sacrés ; pourtant, tous ont témoigné de notre antiquité, dont je traite maintenant. Cependant, Démétrius de Phalère, Philon l’Ancien et Eupolème n’ont pas été très loin de la vérité sur nos affaires ; il faut donc leur pardonner leurs erreurs mineures, car il ne leur était pas possible de comprendre nos écrits avec la plus grande exactitude.
24. Il reste encore un point à traiter de ce que je me proposais d’aborder : démontrer que les calomnies et les reproches proférés par certains contre notre nation sont mensongers, et utiliser leurs propres témoignages contre eux-mêmes. Or, cette contradiction est généralement arrivée à de nombreux autres auteurs, en raison de leur mauvaise volonté envers certains peuples. Je conclus que cela n’est pas inconnu de ceux qui ont lu attentivement les histoires. Certains d’entre eux ont en effet cherché à déshonorer la noblesse de certaines nations et de quelques-unes des plus glorieuses cités, et ont jeté l’opprobre sur certaines formes de gouvernement. Ainsi, Théopompe a insulté la ville d’Athènes, Polycrate celle de Lacédémone, comme l’a fait celui qui a écrit le Tripolitique (car il n’est pas Théopompe, comme certains le supposent), la ville de Thèbes. Timéels a également beaucoup insulté les auteurs précédents et d’autres encore. et ils usent de ce mauvais traitement surtout lorsqu’ils sont en conflit avec des hommes de la plus grande réputation ; certains par envie et par malice, et d’autres comme supposant que par leurs propos insensés, ils peuvent être jugés dignes d’être eux-mêmes rappelés ; et en effet, ils ne déçoivent en aucune façon leurs espoirs, en ce qui concerne la partie insensée de l’humanité, mais les hommes de jugement sobre les condamnent toujours pour une grande malignité.
25. Or, les Égyptiens furent les premiers à nous insulter. Pour plaire à cette nation, d’autres entreprirent de travestir la vérité, refusant d’admettre que nos ancêtres étaient venus d’un autre pays en Égypte, comme c’était le cas, et ne donnant pas un récit fidèle de notre départ. En effet, les Égyptiens saisirent de nombreuses occasions de nous haïr et de nous envier : d’abord parce que nos ancêtres avaient dominé leur pays ; et lorsqu’ils en furent délivrés et retournèrent dans leur pays, ils y vécurent dans la prospérité. Ensuite, la différence entre notre religion et la leur a engendré une grande inimitié entre nous, tandis que notre culte divin dépassait d’autant celui prescrit par leurs lois, que la nature de Dieu dépasse celle des animaux ; car ils s’accordent tous, dans tout le pays, à considérer ces animaux comme des dieux, bien qu’ils diffèrent les uns des autres par le culte particulier qu’ils leur rendent. Et certainement, ce sont des hommes entièrement vaniteux et insensés, ceux qui se sont ainsi habitués dès le début à avoir de si mauvaises notions concernant leurs dieux, et qui n’ont pas pu penser à imiter cette forme décente de culte divin dont nous faisions usage, bien que, lorsqu’ils ont vu nos institutions approuvées par beaucoup d’autres, ils n’aient pu que nous envier à ce sujet ; car certains d’entre eux sont allés jusqu’à un tel degré de folie et de bassesse dans leur conduite, qu’ils n’ont pas hésité à contredire leurs propres anciens documents, voire à se contredire eux-mêmes dans leurs écrits, et pourtant ils ont été si aveuglés par leurs passions qu’ils ne l’ont pas discerné.
26. Et maintenant, je vais m’adresser à l’un de leurs principaux écrivains, que j’ai cité un peu plus haut comme témoin de notre antiquité ; je veux parler de Manéthon. [21] Il promit d’interpréter l’histoire égyptienne à partir de leurs écrits sacrés, et partit de ceci : « Notre peuple était venu en Égypte, au nombre de plusieurs dizaines de milliers, et avait soumis ses habitants » ; et après avoir confessé que « nous sommes sortis de ce pays ensuite, et nous sommes installés dans ce pays qu’on appelle aujourd’hui la Judée, et nous y avons bâti Jérusalem et son temple ». Jusque-là, il s’est basé sur ses anciens écrits ; mais ensuite, pour paraître avoir écrit les rumeurs et les rapports qui circulaient sur les Juifs, il se permet d’introduire des récits incroyables, comme s’il voulait que la multitude égyptienne, atteinte de la lèpre et d’autres maladies, se soit mêlée à nous, comme il le dit, et qu’elle ait été condamnée à fuir l’Égypte ensemble ; Français car il mentionne Aménophis, un nom de roi fictif, bien que pour cette raison il n’osât pas noter le nombre d’années de son règne, ce qu’il avait pourtant fait avec précision pour les autres rois qu’il mentionne. Il attribue ensuite à ce roi certaines histoires fabuleuses, comme ayant en quelque sorte oublié comment il avait déjà raconté que le départ des bergers pour Jérusalem avait eu lieu cinq cent dix-huit ans auparavant ; car Téthmosis était roi à leur départ. Or, depuis son époque, les règnes des rois intermédiaires, selon Manéthè, s’élevèrent à trois cent quatre-vingt-treize ans, comme il le dit lui-même, jusqu’aux deux frères Séthos et Herméus ; l’un, Séthos, était appelé par cet autre nom d’Égyptus, et l’autre, Herméus, par celui de Danaos. Il dit aussi que Séthos sortit d’Égypte et régna cinquante-neuf ans, comme son fils aîné Rhampsès régna après lui soixante-six ans. Lorsque Manéthè eut reconnu que nos ancêtres étaient sortis d’Égypte depuis tant d’années, il présenta son roi fictif Aménophis et dit ainsi : « Ce roi désirait devenir spectateur des dieux, comme Orus, l’un de ses prédécesseurs dans ce royaume, l’avait désiré avant lui ; il communiqua également son désir à son homonyme Aménophis, qui était le fils de Papis, et qui semblait participer d’une nature divine, tant par sa sagesse que par la connaissance des futurs. » Manéthè ajoute : « Comment cet homonyme lui dit qu’il pourrait voir les dieux, s’il débarrassait tout le pays des lépreux et des autres personnes impures ; que le roi fut satisfait de cette injonction et rassembla hors d’Égypte tous ceux qui avaient quelque défaut corporel ; et qu’ils étaient au nombre de quatre-vingt mille ; qu’il envoya dans les carrières qui sont à l’est du Nil, pour y travailler et être séparés du reste des Égyptiens. » Il dit en outre que « certains des prêtres savants furent souillés par la lèpre ; mais que cet Aménophis, le sage et le prophète,Il craignait que les dieux ne s’irritent contre lui et contre le roi, s’il semblait y avoir eu violence. Il ajouta encore ceci : « [Sa sagacité concernant l’avenir], » que certains peuples viendraient en aide à ces malheureux souillés, conquériraient l’Égypte et la garderaient en leur possession pendant treize ans ; que, cependant, il n’osa pas en parler au roi, mais qu’il laissa un écrit relatant tout cela, puis se suicida, ce qui rendit le roi inconsolable. » Après quoi il écrit textuellement : « Après que ceux qui avaient été envoyés travailler dans les carrières furent restés longtemps dans cet état misérable, le roi fut prié de réserver la ville d’Avaris, alors abandonnée aux bergers, pour leur habitation et leur protection ; ce qu’il leur accorda. Or, selon l’ancienne théologie, cette ville était la ville de Typhon. Mais lorsque ces hommes furent entrés et trouvèrent le lieu propice à une révolte, ils se nommèrent un chef parmi les prêtres d’Hellopolis, nommé Osarsiph, et jurèrent de lui obéir en toutes choses. Il leur imposa alors cette loi : ils ne devaient adorer les dieux égyptiens, ni s’abstenir d’aucun de ces animaux sacrés qu’ils ont en haute estime, mais les tuer et les détruire tous ; ils ne devaient s’associer qu’à ceux qui étaient de cette confédération. Après avoir promulgué de telles lois, et bien d’autres contraires aux coutumes des Égyptiens, il leur ordonna d’employer la multitude de leurs forces à la construction de murs autour de leur ville et de se préparer à une guerre contre le roi Aménophis. Il prit en outre à son compte les autres prêtres et ceux qui s’étaient souillés avec eux. Il envoya des ambassadeurs aux bergers chassés du pays par Théfilmose et les introduisit dans la ville de Jérusalem. Il les informa de ses propres affaires et de la situation de ceux qui avaient été traités de manière si ignominieuse, et les pria de consentir à son aide dans cette guerre contre l’Égypte. Il promit également qu’il les ramènerait d’abord dans leur ancienne ville et pays d’Avaris, et qu’il leur fournirait un soutien abondant ; qu’il les protégerait et combattrait pour eux si l’occasion l’exigerait, et qu’il réduirait facilement le pays sous leur domination. Ces bergers furent tous très heureux de ce message et partirent tous ensemble avec empressement, au nombre de deux cent mille hommes. Ils arrivèrent bientôt à Avaris. Aménophis, roi d’Égypte, informé de leur invasion, fut saisi d’une grande confusion, se rappelant ce qu’Aménophis, fils de Papis, lui avait prédit. Il rassembla d’abord la multitude des Égyptiens et tint conseil avec leurs chefs.Il lui fit venir leurs animaux sacrés, en particulier ceux qui étaient principalement vénérés dans leurs temples, et donna aux prêtres l’ordre précis de cacher soigneusement les images de leurs dieux. Il envoya également son fils Sethos, également nommé Ramsès, de son père Rhampsès, alors âgé de cinq ans, chez un de ses amis. Il partit ensuite avec le reste des Égyptiens, soit trois cent mille des plus belliqueux d’entre eux, contre l’ennemi qui les rencontra. Il ne les combattit pas pour autant ; pensant que ce serait combattre les dieux, il retourna à Memphis, où il prit Apis et les autres animaux sacrés qu’il avait fait venir, et marcha aussitôt en Éthiopie avec toute son armée et une multitude d’Égyptiens. Le roi d’Éthiopie lui était redevable, c’est pourquoi il le reçut et prit soin de toute la multitude qui l’accompagnait, tandis que le pays fournissait tout le nécessaire à la nourriture des hommes. Il désigna également des villes et des villages pour cet exil, qui devait durer dès le début de ces treize années fatales. De plus, il établit un camp pour son armée éthiopienne, servant de garde au roi Aménophis, aux frontières de l’Égypte. Tel était l’état des choses en Éthiopie. Mais les habitants de Jérusalem, lorsqu’ils descendirent avec les Égyptiens souillés, traitèrent les hommes d’une manière si barbare que ceux qui les virent soumettre le pays susmentionné et l’horreur de leurs méchancetés trouvèrent cela terrible. Car non seulement ils incendièrent les villes et les villages, mais ne furent satisfaits qu’après avoir commis un sacrilège, détruit les images des dieux, les avoir utilisées pour rôtir les animaux sacrés autrefois vénérés, et contraint les prêtres et les prophètes à les exécuter et les exterminer, puis les avoir chassés nus du pays. Il a également été rapporté que le prêtre qui ordonnait leur régime politique et leurs lois était né à Hellopolls, et que son nom était Osarsiph, d’Osyris, qui était le dieu d’Hellopolls ; mais que lorsqu’il fut passé à ce peuple, son nom fut changé, et il fut appelé Moïse.avec toute son armée et une multitude d’Égyptiens ; car le roi d’Éthiopie lui était redevable ; c’est pourquoi il le reçut et prit soin de toute la multitude qui était avec lui, tandis que le pays fournissait tout ce qui était nécessaire à la nourriture des hommes. Il attribua également des villes et des villages pour cet exil, qui devait durer dès le début, pendant ces treize années fatalement déterminées. De plus, il dressa un camp pour son armée éthiopienne, comme garde du roi Aménophis, sur les frontières de l’Égypte. Et telle était la situation en Éthiopie. Mais les habitants de Jérusalem, lorsqu’ils descendirent avec les Égyptiens souillés, traitèrent les hommes d’une manière si barbare que ceux qui virent comment ils subjuguèrent le pays susmentionné et l’horrible méchanceté dont ils se rendirent coupables, trouvèrent cela très terrible. Car non seulement ils incendièrent villes et villages, mais ils ne furent satisfaits qu’après avoir commis un sacrilège, détruit les images des dieux et les avoir utilisées pour rôtir les animaux sacrés autrefois vénérés, et contraint les prêtres et les prophètes à les exécuter et à les assassiner, avant de les chasser nus du pays. On rapporte également que le prêtre qui ordonnait leur régime politique et leurs lois était né à Hellopolls, et qu’il s’appelait Osarsiph, d’après Osyris, le dieu d’Hellopolls ; mais qu’après son passage à ce peuple, son nom fut changé et il fut appelé Moïse.avec toute son armée et une multitude d’Égyptiens ; car le roi d’Éthiopie lui était redevable ; c’est pourquoi il le reçut et prit soin de toute la multitude qui était avec lui, tandis que le pays fournissait tout ce qui était nécessaire à la nourriture des hommes. Il attribua également des villes et des villages pour cet exil, qui devait durer dès le début, pendant ces treize années fatalement déterminées. De plus, il dressa un camp pour son armée éthiopienne, comme garde du roi Aménophis, sur les frontières de l’Égypte. Et telle était la situation en Éthiopie. Mais les habitants de Jérusalem, lorsqu’ils descendirent avec les Égyptiens souillés, traitèrent les hommes d’une manière si barbare que ceux qui virent comment ils subjuguèrent le pays susmentionné et l’horrible méchanceté dont ils se rendirent coupables, trouvèrent cela très terrible. Car non seulement ils incendièrent villes et villages, mais ils ne furent satisfaits qu’après avoir commis un sacrilège, détruit les images des dieux et les avoir utilisées pour rôtir les animaux sacrés autrefois vénérés, et contraint les prêtres et les prophètes à les exécuter et à les assassiner, avant de les chasser nus du pays. On rapporte également que le prêtre qui ordonnait leur régime politique et leurs lois était né à Hellopolls, et qu’il s’appelait Osarsiph, d’après Osyris, le dieu d’Hellopolls ; mais qu’après son passage à ce peuple, son nom fut changé et il fut appelé Moïse.
27. Voici ce que les Égyptiens racontent des Juifs, avec bien d’autres détails que j’omets par souci de concision. Mais Manéthon poursuit : « Après cela, Aménophis revint d’Éthiopie avec une grande armée, ainsi que son fils Ahampsès avec une autre armée. Tous deux livrèrent bataille aux bergers et aux impurs, les battirent, en tuèrent un grand nombre et les poursuivirent jusqu’aux frontières de la Syrie. » Ces récits, et d’autres du même genre, sont de Manéthon. Mais je démontrerai qu’il badine et ment de façon flagrante, après avoir fait une distinction qui se rapportera à ce que je vais dire à son sujet. Car Manéthon avait admis et confessé que cette nation n’était pas originairement égyptienne, mais qu’elle était venue d’un autre pays, avait soumis l’Égypte, puis en était repartie. Mais… Ces Égyptiens qui étaient ainsi malades dans leur corps ne se sont pas mêlés à nous par la suite, et que Moïse qui a fait sortir le peuple n’était pas l’un de ces groupes, mais a vécu plusieurs générations plus tôt, je m’efforcerai de le démontrer à partir des propres récits de Manéthon.
28. Or, pour la première fois de cette fiction, Manéthon suppose une chose tout au plus ridicule ; car il dit que « le roi Aménophis désirait voir les dieux ». Quels dieux, je vous prie, désirait-il voir ? S’il voulait parler des dieux que leurs lois ordonnaient d’adorer, le bœuf, la chèvre, le crocodile et le babouin, il les voyait déjà ; mais les dieux célestes, comment pouvait-il les voir, et quelle était la cause de ce désir ? Certainement ? C’est parce qu’un autre roi avant lui les avait déjà vus. Il avait alors été informé de quelle sorte de dieux il s’agissait et de quelle manière ils avaient été vus, de sorte qu’il n’eut pas besoin d’un nouvel artifice pour obtenir cette vue. Cependant, le prophète par l’intermédiaire duquel le roi pensait réaliser son dessein était un homme sage. S’il en était ainsi, comment ignorait-il que son désir était impossible à réaliser ? Car l’événement échoua. Et quel prétexte pouvait-on supposer que les dieux ne seraient pas vus à cause des mutilations corporelles du peuple, ou de la lèpre ? Car les dieux ne s’irritent pas de l’imperfection des corps, mais des mauvaises pratiques ; et quant à quatre-vingt mille lépreux, et même ceux qui sont malades, comment est-il possible de les rassembler en un seul jour ? Et comment le roi n’a-t-il pas obéi au prophète ? Car son ordre était que les mutilés soient expulsés d’Égypte, tandis que le roi les envoyait seulement travailler dans les carrières, comme s’il manquait de main-d’œuvre plutôt que de vouloir purifier son pays. Il ajoute que « ce prophète se donna la mort, prévoyant la colère des dieux et les événements qui allaient s’abattre sur l’Égypte par la suite ; et qu’il laissa cette prédiction par écrit au roi. » D’ailleurs, comment se fait-il que ce prophète n’ait pas anticipé sa propre mort dès le début ? Comment n’a-t-il pas contrarié le roi dans son désir de voir les dieux immédiatement ? Comment s’est-il mis à craindre des jugements qui n’arriveraient pas de son vivant ? Ou quelle pire chose pouvait-il souffrir, au point de se hâter de se tuer ? Voyons maintenant la chose la plus absurde : le roi, bien qu’informé de ces choses et terrifié par la peur de ce qui allait arriver, n’a-t-il pas, même à ce moment-là, chassé ces mutilés de son pays, alors qu’il lui avait été prédit qu’il allait en débarrasser l’Égypte ? mais, comme le dit Manéthon, « il leur donna alors, à leur demande, cette ville à habiter, qui avait autrefois appartenu aux bergers et qui s’appelait Avaris ; où, lorsqu’ils s’en allèrent en foule », dit-il, « ils choisirent un ancien prêtre d’Hellopolls ; et ce prêtre ordonna d’abord qu’ils n’adoreraient pas les dieux, ni ne s’abstiendraient des animaux adorés par les Égyptiens, mais qu’ils les tueraient et les mangeraient tous,et ne devait s’associer qu’à ceux qui avaient conspiré avec eux ; et qu’il avait engagé la multitude par serment à s’assurer de rester dans ces lois ; et que lorsqu’il eut construit un mur autour d’Avaris, il fit la guerre au roi. » Manéthon ajoute également que « ce prêtre envoya à Jérusalem pour inviter ce peuple à venir à son secours, et promit de leur donner Avaris ; car elle avait appartenu aux ancêtres de ceux qui venaient de Jérusalem, et que lorsqu’ils furent arrivés, ils firent immédiatement la guerre au roi, et prirent possession de toute l’Égypte. » Il dit aussi que « les Égyptiens arrivèrent avec une armée de deux cent mille hommes, et qu’Aménophis, le roi d’Égypte, ne pensant pas devoir combattre les dieux, s’enfuit aussitôt en Éthiopie, et confia Apis et certains autres de leurs animaux sacrés aux prêtres, et leur ordonna de prendre soin de les préserver. » Il dit en outre que « le peuple de Jérusalem s’en prit aux Égyptiens, renversa leurs villes, brûla leurs temples, tua leurs cavaliers et, en bref, ne s’abstint d’aucune sorte de méchanceté ni de barbarie ; et pour ce prêtre qui fixa leur régime politique et leurs lois », dit-il, « il était de naissance à Hellopolis, et son nom était Osarsiph, d’Osyris, le dieu d’Hellopolis, mais il changea son nom et se fit appeler Moïse. » Il dit ensuite que « la treizième année après, Aménophis, selon le temps fatal de la durée de ses malheurs, vint sur eux d’Éthiopie avec une grande armée, et engagea la bataille avec les bergers et avec le peuple souillé, les vainquit au combat, en tua un grand nombre et les poursuivit jusqu’aux frontières de la Syrie. »« Selon le temps fatal de la durée de ses malheurs, il vint sur eux d’Éthiopie avec une grande armée, et engagea bataille avec les bergers et avec le peuple souillé, les vainquit dans la bataille, et tua un grand nombre d’entre eux, et les poursuivit jusqu’aux frontières de la Syrie. »« Selon le temps fatal de la durée de ses malheurs, il vint sur eux d’Éthiopie avec une grande armée, et engagea bataille avec les bergers et avec le peuple souillé, les vainquit dans la bataille, et tua un grand nombre d’entre eux, et les poursuivit jusqu’aux frontières de la Syrie. »
29. Manéthon ne s’interroge pas sur l’invraisemblance de son mensonge. Car le peuple lépreux et la multitude qui l’accompagnait, bien qu’ils aient pu autrefois être irrités contre le roi et contre ceux qui les avaient traités si durement, conformément à la prédiction du prophète, n’en seraient pas moins, à leur sortie des mines et après avoir reçu du roi une ville et un pays, devenus plus doux envers lui. Cependant, s’ils l’avaient haï en particulier, ils auraient pu fomenter un complot contre lui, mais ils n’auraient guère fait la guerre à tous les Égyptiens ; je pense à la grande parenté que ces gens, si nombreux, devaient avoir parmi eux. Bien plus, s’ils avaient résolu de combattre les hommes, ils n’auraient pas eu l’impudence de combattre leurs dieux ; ils n’auraient pas non plus édicté des lois contraires à celles de leur pays et à celles dans lesquelles ils avaient été élevés. Nous sommes pourtant redevables à Manéthè de ne pas imputer la principale responsabilité de cette horrible transgression à ceux qui étaient venus de Jérusalem, mais de dire que les Égyptiens eux-mêmes étaient les plus coupables, et que ce sont leurs prêtres qui ont orchestré ces choses et ont fait prêter serment à la multitude. Pourtant, combien il est absurde de supposer qu’aucun parent ou ami de ce peuple ne se soit laissé convaincre de se révolter, ni de courir les risques de la guerre avec eux, alors que ce peuple souillé était contraint d’envoyer des renforts à Jérusalem pour en ramener ses auxiliaires ! Quelle amitié, je vous prie, ou quelle relation y avait-il autrefois entre eux qui exigeait cette aide ? Au contraire, ces peuples étaient ennemis et différaient grandement d’eux par leurs coutumes. Il dit, en effet, qu’ils obéirent immédiatement, lorsqu’ils les félicitèrent de conquérir l’Égypte, comme s’ils ne connaissaient pas très bien ce pays d’où ils avaient été chassés de force. Or, si ces hommes avaient été dans le besoin ou avaient vécu misérablement, peut-être auraient-ils entrepris une entreprise aussi risquée ; Mais comme ils habitaient une ville heureuse et possédaient un vaste pays, meilleur que l’Égypte elle-même, comment se faisait-il que, par égard pour ceux qui avaient été leurs ennemis de longue date, pour ceux qui étaient mutilés et pour ceux qu’aucun de leurs proches ne supportait, ils couraient de tels risques en les aidant ? Car ils ne pouvaient prévoir que le roi s’enfuirait. Au contraire, il dit lui-même : « Le fils d’Aménophis avait trois cent mille hommes avec lui et les rencontra à Péluse. » Or, il est certain que ceux qui vinrent ne pouvaient ignorer cela ; sans le repentir et la fuite du roi, comment auraient-ils pu le deviner ? Il ajoute ensuite que « ceux qui vinrent de Jérusalem et lancèrent cette invasion s’emparèrent des greniers d’Égypte et y perpétrèrent les plus horribles des actions. » Et de là, il leur reproche :Comme s’il ne les avait pas lui-même présentés comme ennemis, ou comme s’il pouvait accuser ceux qui avaient été invités d’ailleurs d’agir ainsi, alors que les Égyptiens, de naissance, avaient agi de la même manière avant leur arrivée et avaient juré de le faire. Cependant, « Aménophis, quelque temps après, les attaqua, les vainquit au combat, tua ses ennemis et les repoussa devant lui jusqu’en Syrie ». Comme si l’Égypte était si facile à conquérir par des peuples venus de n’importe quel endroit, et comme si ceux qui l’avaient conquise par la guerre, lorsqu’ils apprirent qu’Aménophis était vivant, n’avaient ni fortifié les voies d’accès depuis l’Éthiopie, malgré de grands avantages, ni préparé leurs autres forces pour leur défense ! Mais il les poursuivit à travers le désert de sable et les tua jusqu’en Syrie ; pourtant, il n’est pas facile pour une armée de traverser ce pays, même sans combattre.
30. Notre nation, donc, selon Manéthon, ne venait pas d’Égypte, et aucun Égyptien ne s’était mêlé à nous. Car il est à supposer que beaucoup de lépreux et de malades étaient morts dans les mines, puisqu’ils y étaient restés longtemps et dans un si mauvais état ; beaucoup d’autres ont dû mourir dans les batailles qui ont suivi, et encore plus lors de la dernière bataille et de la fuite qui a suivi.
31. Il me reste maintenant à débattre avec Manéthon au sujet de Moïse. Or, les Égyptiens reconnaissent qu’il était un personnage merveilleux et divin ; ils se le réclament volontiers eux-mêmes, quoique de manière très injurieuse et incroyable, et prétendent qu’il était d’Héliopolis, l’un des prêtres de ce lieu, et qu’il en fut chassé avec les autres à cause de sa lèpre ; bien qu’il ait été démontré par leurs annales qu’il avait vécu cinq cent dix-huit ans plus tôt, et qu’il avait alors fait sortir nos ancêtres d’Égypte pour les emmener dans le pays que nous habitons aujourd’hui. Or, qu’il n’ait subi aucune calamité de ce genre, cela ressort clairement de ce qu’il nous dit lui-même ; car il interdisait aux lépreux de demeurer dans une ville ou un village, mais leur ordonnait de se déplacer seuls, les vêtements déchirés ; et il déclare que quiconque les toucherait ou habiterait sous leur toit serait considéré comme impur. Bien plus, si l’un de leurs malades est guéri et retrouve sa constitution naturelle, il leur prescrit certaines purifications, des ablutions à l’eau de source, le rasage complet de leurs cheveux, et leur ordonne d’offrir de nombreux sacrifices de diverses sortes, avant d’être enfin admis dans la ville sainte. On aurait pu s’attendre, au contraire, à ce que, s’il avait été frappé par la même calamité, il ait pris soin de ces personnes à l’avance et les ait traitées avec plus de bienveillance, comme s’il était sensible à ceux qui subiraient les mêmes malheurs que lui. Il n’édicta pas ces lois seulement pour les lépreux, mais aussi pour ceux qui seraient mutilés, même s’ils ne sont pas autorisés par lui à officier comme prêtres. Même si un prêtre déjà initié était frappé par une telle calamité, il ordonna qu’il soit privé de l’honneur d’officier. Comment peut-on alors supposer que Moïse ait décrété de telles lois contre lui-même, à son propre détriment et à son propre déshonneur ? L’autre hypothèse concernant Manéthon, selon laquelle il relate son changement de nom et affirme qu’il s’appelait autrefois Osarsiph ; un nom qui ne convient pas du tout à l’autre, alors que son véritable nom était Mosses, et signifie une personne préservée de l’eau, car les Égyptiens appellent l’eau Moil. Je pense donc avoir suffisamment démontré que Manéthon, tout en s’appuyant sur les récits anciens, ne se trompait guère sur la véracité de l’histoire ; mais que lorsqu’il recourait à des histoires fabuleuses, sans auteur certain, soit il les forgeait lui-même, sans aucune probabilité, soit il accordait foi à des hommes qui parlaient ainsi par malveillance envers nous.
32. Et maintenant que j’en ai fini avec Manéthon, je vais m’enquérir de ce que dit Kérémon. Car lui aussi, lorsqu’il prétend écrire l’histoire d’Égypte, attribue à ce roi le même nom que Manéthon, Aménophis, et à son fils Ramsès, puis poursuit ainsi : « La déesse Isis apparut à Aménophis dans son sommeil et lui reprocha la destruction de son temple pendant la guerre. Mais Phritiphantès, le scribe sacré, lui dit que s’il purifiait l’Égypte des hommes atteints de souillures, il ne serait plus troublé par de telles apparitions effrayantes. » Aménophis choisit donc deux cent cinquante mille de ceux qui étaient ainsi malades et les chassa du pays ; Moïse et Joseph étaient scribes, et Joseph était un scribe sacré ; leurs noms étaient d’origine égyptienne ; celui de Moïse était Tisithen, et celui de Joseph, Pétéséph ; ces deux-là arrivèrent à Péluse et tombèrent sur trois cent quatre-vingt mille qu’Aménophis y avait laissés, refusant de les emmener en Égypte ; Ces scribes firent avec eux une alliance et firent avec eux une expédition contre l’Égypte : Aménophis ne put soutenir leurs attaques, mais s’enfuit en Éthiopie, laissant derrière lui sa femme enceinte, qui resta cachée dans certaines cavernes, et là, il enfanta un fils, nommé Messène, qui, devenu homme, poursuivit les Juifs en Syrie, alors qu’ils étaient environ deux cent mille, et reçut alors son père Aménophis hors d’Éthiopie.
33. Voici le récit que nous donne Chérémon. Or, je tiens pour acquis que ce que j’ai déjà dit a clairement prouvé la fausseté de ces deux récits ; car s’il y avait eu une vérité réelle au fond, il aurait été impossible qu’ils soient si profondément en désaccord sur les détails. Mais pour ceux qui inventent des mensonges, leurs écrits nous donneront facilement des versions très différentes, tandis qu’ils forgent ce qu’ils veulent de leur propre chef. Or, Manéthon dit que le désir du roi de voir les dieux fut à l’origine de l’expulsion du peuple souillé ; mais Chérémon feint que ce fut un rêve de lui-même, envoyé par Isis, qui en fut la cause. Manéthon dit que celui qui prédit au roi cette purification de l’Égypte était Aménophis ; mais celui-ci dit que c’était Phritiphantès. Quant au nombre de la multitude expulsée, ils concordent extrêmement bien [22], le premier les évaluant à quatre-vingt mille, et le second à environ deux cent cinquante mille ! Quant à Manéthon, il décrit ces hommes souillés comme envoyés d’abord travailler dans les carrières, et affirme que la ville d’Avaris leur fut donnée pour habitation. Il raconte également que ce n’est qu’après avoir fait la guerre aux autres Égyptiens qu’ils invitèrent les habitants de Jérusalem à leur venir en aide ; tandis que Chérémon se contente de dire qu’ils sortirent d’Égypte et tombèrent sur trois cent quatre-vingt mille hommes des environs de Péluse, laissés là par Aménophis, et qu’ils envahirent de nouveau l’Égypte avec eux ; qu’Aménophis s’enfuit alors en Éthiopie. Mais ce Chérémon commet une erreur des plus ridicules en ne nous renseignant pas sur l’identité de cette armée de plusieurs dizaines de milliers d’hommes, ni sur leur origine ; s’agissait-il d’Égyptiens de souche ou d’un pays étranger ? Cet homme, qui a inventé un rêve d’Isis concernant les lépreux, n’a pas non plus expliqué pourquoi le roi refusait de les faire entrer en Égypte. De plus, Cheremon situe Joseph chassé en même temps que Moïse, qui pourtant mourut quatre générations [23] avant Moïse, ce qui fait presque cent soixante-dix ans. De plus, Ramsès, fils d’Aménophis, selon Manéthon, était un jeune homme, qui aida son père à la guerre, quitta le pays en même temps que lui et s’enfuit en Éthiopie. Mais Cheremon le fait naître dans une grotte, après la mort de son père, et qu’il vainquit alors les Juifs au combat et les chassa en Syrie, au nombre d’environ deux cent mille. Ô légèreté de cet homme ! Il ne nous avait ni dit qui étaient ces trois cent quatre-vingt mille, ni comment les quatre cent trente mille avaient péri ; s’ils étaient tombés à la guerre ou s’étaient ralliés à Ramsès. Et, ce qui est le plus étrange de tout, il n’est pas possible d’apprendre de lui qui étaient ceux qu’il appelle Juifs, ni à laquelle de ces deux parties il applique cette dénomination, soit aux deux cent cinquante mille lépreux,ou aux trois cent quatre-vingt mille qui habitaient Péluse. Mais peut-être trouvera-t-on absurde de ma part de réfuter des auteurs plus largement qu’ils ne se réfutaient eux-mêmes ; car s’ils n’avaient été réfutés que par d’autres, cela aurait été plus supportable.
34. J’ajouterai maintenant à ces récits sur Manéthon et Cheremon quelques mots sur Lysimaque, qui a abordé le même sujet de mensonge que ceux mentionnés ci-dessus, mais est allé bien au-delà dans la nature incroyable de ses faux ; ce qui démontre clairement qu’il les a conçus à partir de sa haine virulente pour notre nation. Voici ses paroles : « Le peuple juif, lépreux et galeux, et sujet à d’autres maladies, s’enfuit, à l’époque de Bocchoris, roi d’Égypte, dans les temples, où il se nourrissait en mendiant. Comme le nombre de ceux qui étaient atteints de ces maladies était très élevé, une disette s’installa en Égypte. Sur ce, Bocéhoris, roi d’Égypte, envoya des hommes consulter l’oracle de Jupiter Hammon au sujet de cette disette. Le dieu répondit qu’il devait purger ses temples des hommes impurs et impies, en les expulsant dans des lieux déserts ; mais quant aux personnes galeuses et lépreuses, il devait les noyer et purifier ses temples, le soleil étant indigné de les laisser vivre ; et ainsi la terre produira ses fruits. » Après avoir reçu ces oracles, Bocchoris appela leurs prêtres et les serviteurs de leurs autels, et leur ordonna de Ils firent un rassemblement des impurs, les livrèrent aux soldats et les emmenèrent dans le désert. Ils prirent les lépreux, les enveloppèrent de plomb et les jetèrent à la mer. Les galeux et les lépreux furent noyés, et les autres furent rassemblés et envoyés dans des lieux déserts, pour être exposés à la destruction. Ils se réunirent alors et tinrent conseil sur ce qu’ils devaient faire. Ils décidèrent que, la nuit venant, ils allumeraient des feux et des lampes, et veilleraient ; qu’ils jeûneraient aussi la nuit suivante et apaiseraient les dieux, afin d’être délivrés d’eux. Le lendemain, un certain Moïse leur conseilla de se lancer en voyage et de suivre une seule route jusqu’à ce qu’ils atteignent des lieux habitables ; il leur recommanda de n’avoir de considération pour personne, ni de donner de bons conseils à personne, mais de toujours leur conseiller le pire. et de renverser tous les temples et autels des dieux qu’ils rencontreraient ; les autres, d’un commun accord, approuvèrent ses paroles et firent ce qu’ils avaient résolu, puis traversèrent le désert. Mais les difficultés du voyage étant passées, ils arrivèrent dans un pays habité, et là, ils maltraitèrent les hommes, pillèrent et brûlèrent leurs temples ; puis ils arrivèrent en Judée, et là, ils bâtirent une ville et y habitèrent. Leur ville fut nommée Hierosyla, d’où leur pillage des temples ; mais, après le succès qu’ils remportèrent par la suite, ils changèrent son nom, pour ne pas être un reproche, et appelèrent la ville Hierosyla, et eux-mêmes Hierosymites.
35. Or, cet homme n’a pas découvert et mentionné le même roi que les autres, mais a simulé un nom plus récent. Passant outre le rêve et le prophète égyptien, il l’amène à Hammon, afin d’obtenir des oracles sur le peuple galeux et lépreux ; car il dit que la multitude des Juifs était rassemblée dans les temples. Or, on ne sait pas s’il attribue ce nom à ces lépreux, ou seulement à ceux qui étaient sujets à ces maladies parmi les Juifs ; car il les décrit comme un peuple juif. De quel peuple parle-t-il ? Des étrangers, ou ceux de ce pays ? Pourquoi donc les appelles-tu Juifs, s’ils étaient Égyptiens ? Mais s’ils étaient étrangers, pourquoi ne nous dis-tu pas d’où ils venaient ? Et comment se fait-il qu’après que le roi eut noyé beaucoup d’entre eux dans la mer et rejeté les autres dans des lieux déserts, il reste encore une si grande multitude ? Ou comment ont-ils traversé le désert, conquis le pays que nous habitons aujourd’hui, bâti notre ville et ce temple si célèbre parmi tous les hommes ? D’ailleurs, il aurait dû nous parler davantage de notre législateur que de nous donner son nom ; nous informer de sa nation et de ses parents ; et nous expliquer les raisons pour lesquelles il avait entrepris d’établir de telles lois concernant les dieux et les injustices envers les hommes durant ce voyage. Car, si le peuple était né Égyptien, il n’aurait pas changé aussi facilement les coutumes de son pays ; et s’il avait été étranger, il possédait certainement certaines lois qu’il avait conservées depuis longtemps. Il est vrai que, concernant ceux qui les avaient chassés, ils auraient pu jurer de ne jamais leur témoigner de bienveillance, et ils auraient pu avoir une raison plausible de le faire. Mais si ces hommes résolurent de mener une guerre implacable contre tous, au cas où ils auraient agi aussi méchamment qu’il le raconte, et ce, alors qu’ils avaient besoin de l’aide de tous, cela démontre une certaine folie ; non pas de leur part, mais de celle de celui qui profère de tels mensonges à leur sujet. Il a même l’impudence de dire qu’un nom, impliquant « Pillards des temples », [26] fut donné à leur ville, et que ce nom fut ensuite changé. La raison en est évidente : ce premier nom leur a valu opprobre et haine à leur postérité, tandis que, semble-t-il, ceux qui ont bâti la ville pensaient l’honorer en lui donnant un tel nom. Nous voyons donc que ce brave homme avait une telle propension à nous reprocher qu’il ne comprenait pas que le pillage des temples ne s’exprime pas par le même mot et le même nom chez les Juifs que chez les Grecs. Mais pourquoi en dire davantage à quelqu’un qui profère des mensonges aussi impudents ? Cependant, comme ce livre est parvenu à une longueur suffisante, je vais faire un autre début et m’efforcer d’ajouter ce qui reste encore à perfectionner mon projet dans le livre suivant.
1.1a Ce premier livre a un titre erroné. Il n’est pas écrit contre Apion, comme l’est la première partie du deuxième livre, mais contre les Grecs en général qui ne voulaient pas croire les récits antérieurs de Josèphe sur l’état très ancien de la nation juive, dans ses 20 livres des Antiquités ; et particulièrement contre Agatharelddes, Manéthon, Cheremon et Lysimaque. c’est l’un des livres les plus savants, excellents et utiles de toute l’Antiquité ; et après avoir lu ce livre et le suivant, Jérôme déclare qu’il lui semble miraculeux « comment un Hébreu, qui avait été instruit dès son enfance dans la science sacrée, puisse prononcer un tel nombre de témoignages d’auteurs profanes, comme s’il avait lu toutes les bibliothèques grecques », Epist. 8. ad Magnum ; Français et le savant juif, Manassé-Ben-Israël, estimait ces deux livres si excellents, qu’il les traduisit en hébreu ; c’est ce que nous apprenons de son propre catalogue de ses œuvres, que j’ai vu. Quant à l’époque et au lieu où et quand ces deux livres ont été écrits, les savants n’ont pas pu jusqu’ici les déterminer plus loin que le fait qu’ils ont été écrits quelque temps après ses Antiquités, ou quelque temps après 93 après J.-C. ; ce qui est en effet trop évident à leur entrée pour être négligé même par un lecteur négligent, ils étant directement destinés à ceux qui ne voulaient pas croire ce qu’il avait avancé dans ces livres contre les grands de la nation juive. Quant au lieu, ils imaginent tous que ces deux livres ont été écrits là où les premiers étaient, je veux dire à Rome ; et j’avoue que j’ai moi-même cru à ces deux déterminations, jusqu’à ce que j’arrive à terminer mes notes sur ces livres, lorsque j’ai trouvé des indications claires qu’ils ont été écrits non pas à Rome, mais en Judée, et ce après le troisième de Trajan, ou 100 après J.-C. ↩︎
1.2a Prenez la note du Dr Hudson ici, qui, tout en contredisant à juste titre l’opinion commune selon laquelle Josèphe est mort sous Domitien, ou du moins n’a rien écrit après son époque, concorde parfaitement avec ma propre détermination, d’après Justus de Tibériade, selon laquelle il a écrit ou terminé sa propre Vie après le troisième jour de Trajan, ou 100 après J.-C. Ce à quoi Noldius est également d’accord, de Herod, No. 383 [Epaphroditus]. « Puisque Florius Josèphe, dit le Dr Hudson, a écrit [ou terminé] ses livres d’Antiquités le treizième de Domitien, [93 apr. J.-C.], et qu’après cela il a écrit les Mémoires de sa propre vie, en appendice aux livres d’Antiquités, et enfin ses deux livres contre Apion, et pourtant a dédié tous ces écrits à Épaphrodite ; il peut difficilement être cet Épaphrodite qui était autrefois secrétaire de Néron, et qui fut tué le quatorzième [ou quinzième] de Domitien, après avoir été pendant un bon moment en bannissement ; mais un autre Épaphrodite, un affranchi, et procurateur de Trajan, comme le dit Grotius sur Luc 1:3. ↩︎
1.3a La préservation des poèmes d’Homère par mémoire, et non par son propre écrit, et le fait qu’ils aient été appelés de ce fait des Rhapsodies, car chantés par lui, comme des ballades, par parties, et non composés et reliés entre eux dans des œuvres complètes, sont des opinions bien connues des commentateurs anciens ; bien qu’une telle supposition me semble, ainsi qu’à Fabricius Biblioth. Grace. I. p. 269, et à d’autres, hautement improbable. Josèphe ne dit pas non plus qu’il n’y avait pas d’écrits plus anciens parmi les Grecs que les poèmes d’Homère, mais qu’ils ne reconnaissaient pas pleinement d’écrits plus anciens prétendant à une telle antiquité, ce qui est un lieu commun. ↩︎ ↩︎
1.4a Il mérite d’être pris en considération que Josèphe dit ici comment tous les historiens grecs suivants considéraient Hérodote comme un auteur fabuleux ; et ensuite, sect. 14, comment Manéthon, l’écrivain le plus authentique de l’histoire égyptienne, se plaint grandement de ses erreurs dans les affaires égyptiennes ; et aussi que Strabon, B. XI. p. 507, le géographe et historien le plus précis, l’estimait tel ; que Xénophon, l’historien beaucoup plus précis dans les affaires de Cyrus, laisse entendre que le récit d’Hérodote sur ce grand homme est presque entièrement romantique. Voir les notes sur Antiq. B. XI. ch. 2. sect. 1, et les Prolégomènes de Hutchinson à son édition de Xénophon, que nous avons déjà vus dans la note sur Antiq. B. VIII. ch. 10. sect. 3. Combien Hérodote connaissait mal les affaires et le pays juifs, et qu’il affectait grandement ce que nous appelons le merveilleux, comme Monsieur Rollin l’a récemment et justement établi ; d’où il ne faut pas toujours se fier à l’autorité d’Hérodote, lorsqu’elle n’est pas appuyée par d’autres preuves, mais comparer ces dernières avec les siennes, et si elles sont prépondérantes, les préférer aux siennes. Je ne veux pas dire par là qu’Hérodote rapportait volontairement ce qu’il croyait faux (comme semble l’avoir fait Cteias), mais qu’il manquait souvent de preuves et préférait parfois le merveilleux à ce qui était le mieux attesté comme étant réellement vrai. ↩︎
1.5a À propos des jours de Cyrus et de Daniel. ↩︎
1.6a Il est ici bien utile d’observer les raisons pour lesquelles des auteurs anciens comme Hérodote, Josèphe et d’autres ont été lus avec si peu d’utilité par de nombreux critiques érudits ; à savoir que leur objectif principal n’a pas été la chronologie ou l’histoire, mais la philologie, pour connaître les mots, et non les choses, ils n’entrant pas souvent beaucoup dans le contenu réel de leurs auteurs, et ne jugeant pas lesquels étaient les découvreurs de vérité les plus précis, et les plus fiables dans les différentes histoires, mais recherchant plutôt qui a écrit le plus beau style, et avait la plus grande élégance dans ses expressions ; qui sont des choses de peu d’importance en comparaison de l’autre. Ainsi, vous trouverez parfois de grands débats parmi les érudits, pour savoir si Hérodote ou Thucydide était le meilleur historien dans les manières d’écrire ioniques et attiques ; ce qui signifie peu quant à la valeur réelle de chacune de leurs histoires ; tandis qu’il serait d’une importance bien plus grande de faire savoir au lecteur que, comme la conséquence de l’histoire d’Hérodote, qui commence bien plus tôt et s’étend bien plus loin que celle de Thucydide, est donc bien plus grande ; de même, la plus grande partie de Thucydide, qui appartient à son époque et qui est tombée sous sa propre observation, est de loin la plus certaine. ↩︎
1.7a De cette exactitude des Juifs avant et au temps de notre Sauveur, en préservant soigneusement leurs généalogies tout au long, en particulier celles des prêtres, voir la Vie de Josèphe, sect. 1. Cette exactitude semble avoir pris fin à la destruction de Jérusalem par Titus, ou, en tout cas, à celle d’Adrien. ↩︎
1.8a Quels étaient ces vingt-deux livres sacrés de l’Ancien Testament, voir le Supplément à l’Essai de l’Ancien Testament, p. 25-29, à savoir ceux que nous appelons canoniques, tous à l’exception des Cantiques ; mais toujours avec cette exception supplémentaire, que le livre de l’apocryphe Esdras soit pris dans ce nombre à la place de notre Esdras canonique, qui ne semble être rien de plus qu’un épitomé ultérieur de l’autre ; ces deux livres des Cantiques et d’Esdras, il ne semble en aucune façon que notre Josèphe ait jamais vu. ↩︎
1.9a Nous avons ici un récit de la première construction de la ville de Jérusalem, selon Manéthon, lorsque les bergers phéniciens furent expulsés d’Égypte environ trente-sept ans avant qu’Abraham ne sorte de Harsh. ↩︎ ↩︎ ↩︎ ↩︎ ↩︎ ↩︎ ↩︎
1.11a Dans nos copies du livre de la Genèse et de Joseph, ce Joseph ne s’appelle jamais « captif », lorsqu’il était avec le roi d’Égypte, bien qu’il s’appelle lui-même « serviteur », « esclave » ou « captif », à plusieurs reprises dans le Testament des Douze Patriarches, sous Joseph, sect. 1, 11, 13-16. ↩︎ ↩︎ ↩︎ ↩︎ ↩︎ ↩︎ ↩︎
1.12a Sur cette chronologie égyptienne de Manéthon, telle que Josèphe l’a erronée, et sur ces bergers phéniciens, supposés à tort par lui et d’autres après lui comme ayant été les Israélites en Égypte, voir Essai sur l’Ancien Testament, Appendice, p. 182-188. Et notez ici que lorsque Josèphe nous dit que les Grecs ou Argiens considéraient ce Danaos comme « un très ancien », ou « le plus ancien », roi d’Argos, il ne faut pas supposer qu’il signifie, au sens strict, qu’ils n’avaient pas de roi aussi ancien que lui ; car il est certain qu’ils ont connu neuf rois avant lui, et Inachus à leur tête. Voir Archives authentiques, partie II, p. 983, comme Josèphe ne pouvait que le savoir très bien ; mais qu’il était considéré comme très ancien par eux, et qu’ils savaient qu’ils avaient été tout d’abord appelés « Danaï » d’après ce très ancien roi Danaos. Ce degré superlatif n’implique pas toujours le « plus ancien » de tous sans exception, mais doit parfois être rendu par « très ancien » seulement, comme c’est le cas dans les degrés superlatifs similaires d’autres mots également. ↩︎
1.13a Archives authentiques, partie II. p. 983, comme Josèphe ne pouvait que le savoir très bien ; mais ils le considéraient comme très ancien, et ils savaient qu’ils avaient été tout d’abord appelés « Danaï » par ce très ancien roi Danaos. Ce degré superlatif n’implique pas toujours le « plus ancien » de tous sans exception, mais doit parfois être rendu seulement par « très ancien », comme c’est également le cas pour les degrés superlatifs similaires d’autres mots. ↩︎
1.15a C’est une chose bien connue des érudits, que nous ne sommes pas sûrs d’avoir des écrits authentiques de Pythagore ; ces Versets d’or, qui sont ses meilleurs vestiges, étant généralement supposés avoir été écrits non pas par lui-même, mais par certains de ses érudits seulement, en accord avec ce que Josèphe affirme ici de lui. ↩︎
1.16a Que ces vers de Cherilus, le poète païen, au temps de Xerxès, appartiennent aux Solymes de Pisidie, qui vivaient près d’un petit lac, ou aux Juifs qui habitaient les monts Solyméens ou de Jérusalem, près du grand et large lac Asphaltite, qui étaient un peuple étranger et parlaient la langue phénicienne, n’est pas un consensus parmi les érudits. Il est pourtant certain que Josèphe ici, et Eusèbe, Prép. IX. 9. p. 412, les prenaient pour des Juifs ; et j’avoue que je ne peux que pencher fortement vers la même opinion. Les autres Solymes n’étaient pas un peuple étranger, mais des idolâtres païens, comme les autres parties de l’armée de Xerxès ; et qu’ils parlaient la langue phénicienne est presque impossible, comme le faisaient certainement les Juifs ; et il n’y a d’ailleurs aucune preuve de cela ailleurs. Le lac attenant aux montagnes du Solvmi n’était ni grand ni large, comparé au lac juif Asphaltitis ; ce peuple n’était pas non plus aussi considérable que les Juifs, ni aussi susceptible d’être convoité par Xerxès pour son armée que les Juifs, à qui il était toujours très favorable. Quant au reste de la description de Chérille : « leurs têtes étaient noires de suie ; ils avaient des éraflures rondes sur la tête ; leurs têtes et leurs visages ressemblaient à de vilaines têtes de cheval durcies par la fumée », ces caractères maladroits ne correspondaient probablement pas mieux aux Solymes de Pisidie qu’aux Juifs de Judée. Et, en effet, ce langage réprobateur, employé ici à l’encontre de ce peuple, me semble une forte indication qu’il s’agissait des pauvres Juifs méprisables, et non des Solymes pisidiens célébrés par Homère, que Chérille décrit ici ; il ne faut pas non plus s’attendre à ce que Chérille, Hécatée, ou tout autre écrivain païen cité par Josèphe et Eusèbe, n’aient commis aucune erreur dans l’histoire juive. Si, en comparant leurs témoignages avec les documents plus authentiques de cette nation, nous constatons qu’ils confirment globalement les mêmes faits, comme c’est presque toujours le cas, nous devons être convaincus et ne pas nous attendre à ce qu’ils aient jamais eu une connaissance exacte de toutes les circonstances des affaires juives, ce qui leur était d’ailleurs presque toujours impossible. Voir section 23. ↩︎
1.17a Cet Ézéchias, appelé ici grand prêtre, n’est pas nommé dans le catalogue de Josèphe ; le véritable grand prêtre de l’époque était plutôt Onias, comme le suppose l’archevêque Usher. Cependant, Josèphe utilise souvent le mot « grands prêtres » au pluriel, comme signifiant plusieurs personnes vivant à la fois. Voir la note sur Antiq. B. XX. ch. 8. sect. 8. ↩︎
1.18a J’ai donc lu le texte avec Havercamp, même si l’endroit est difficile. ↩︎
1.19a Ce nombre d’arourae ou acres égyptiens, 3 000 000, chaque aroura contenant un carré de 100 coudées égyptiennes (soit environ les trois quarts d’un acre anglais et juste le double de la superficie de la cour du tabernacle juif), tel que contenu dans le pays de Judée, représentera environ un tiers du nombre total d’arourae dans toute la Judée, en supposant qu’elle mesure 160 milles mesurés de long et 70 milles de large ; cette estimation, pour les parties fertiles, comme peut-être ici dans Hécatée, n’est donc pas très éloignée de la vérité. Les cinquante stades de circonférence de la ville de Jérusalem ne sont pas non plus très éloignés de la vérité, comme le décrit Josèphe lui-même, qui, De la Guerre, BV ch. 4. sect. 3. fait son mur de trente-trois stades, sans compter les faubourgs et les jardins ; bien plus, dit-il, BV ch. 12. sect. 2) que le mur d’enceinte de Titus, à une faible distance, après la destruction des jardins et des faubourgs, ne mesurait pas moins de trente-neuf stades. Ses habitants permanents, à l’époque d’Hécatée, n’étaient peut-être pas beaucoup plus nombreux que ces 120 000, car il fallait toujours laisser de la place pour un nombre bien plus important de personnes qui se présentaient lors des trois grandes fêtes ; sans parler de l’augmentation probable de leur nombre entre l’époque d’Hécatée et celle de Josèphe, soit pendant au moins trois siècles. Mais voir un compte rendu plus authentique de certaines de ces mesures dans ma Description des Temples juifs. Cependant, il ne faut pas s’attendre à ce que des païens comme Chérille ou Hécatée, ou les autres cités par Josèphe et Eusèbe, aient pu éviter de commettre de nombreuses erreurs dans l’histoire juive, bien qu’ils confirment fortement cette même histoire dans son ensemble et constituent des témoignages précieux des récits plus authentiques que nous avons dans les Écritures et chez Josèphe à leur sujet. ↩︎
1.20a Un témoignage glorieux de l’observation du sabbat par les Juifs. Voir Antiq. B. XVI. ch. 2. sect. 4, et ch. 6. sect. 2; la Vie, sect. 54; et la Guerre, B. IV. ch. 9. sect. 12. ↩︎
1.21a Non pas leur loi, mais l’interprétation superstitieuse de leurs dirigeants que ni les Maccabées ni notre bienheureux Sauveur n’ont jamais approuvée. ↩︎
1.22a En lisant cette section et les autres de ce livre, et certaines parties du suivant, on peut facilement percevoir que notre auteur habituellement froid et candide, Josèphe, était trop offensé par les calomnies impudentes de Manéthè et des autres ennemis acharnés des Juifs, avec lesquels il avait maintenant affaire, et a été ainsi trahi dans une plus grande chaleur et passion que d’habitude, et que par conséquent il n’entend pas la raison avec son équité et son impartialité habituelles ; il semble s’écarter parfois de la brièveté et de la sincérité d’un historien fidèle, qui est son grand caractère, et se permet la prolixité et les couleurs d’un plaideur et d’un disputeur : en conséquence, je l’avoue, j’ai toujours lu ces sections avec moins de plaisir que le reste de ses écrits, bien que je croie pleinement que les reproches jetés sur les Juifs, qu’il s’efforce ici de réfuter et d’exposer, étaient totalement sans fondement et déraisonnables. ↩︎
1.24a Par ironie, je suppose. ↩︎
1.25a Nous voyons ici que Josèphe estimait qu’une génération entre Joseph et Moïse était d’environ quarante-deux ou quarante-trois ans ; ce qui, pris entre les premiers enfants, concorde bien avec la durée de la vie humaine à ces âges. Voir Antheat. Rec. Partie II. pages 966, 1019, 1020. ↩︎