Annexe VI. Liste des récits, apologues et histoires de divers genres dans les écrits de Kwang-dze | Page de titre | Annexe VIII. Registre de la salle des sacrifices de Kwang-dze. Par Sû Shih. |
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LA TABLETTE DE PIERRE DU TEMPLE DE LÂO-DZE. PAR HSIEH TÂO-HÄNG DE LA DYNASTIE SUI [^537].
1. Après que le Thâi Ki (ou Éther Primordial) ait commencé son action, la période de temps la plus ancienne a commencé à se dérouler.
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Le rideau du ciel se déploya, et le soleil et la lune y furent suspendus ; la terre aux quatre coins fut établie, et les montagnes et les ruisseaux y prirent place. Alors les influences subtiles (de l’Éther) opéraient comme le souffle du souffle, tantôt s’apaisant, tantôt s’élargissant ; le travail de production se poursuivit selon ses saisons, en haut et en bas ; toutes choses furent formées comme à partir de matériaux, mûrirent et se maintinrent. Là étaient les peuples ; là étaient leurs dirigeants et leurs supérieurs.
2. Quant aux souverains augustes de la plus haute antiquité, vivant comme dans des nids sur les arbres en été, et dans des grottes en hiver, ils exerçaient leur sagesse en silence et avec la même intensité spirituelle. Habitant comme des cailles, et buvant (la pluie et la rosée) comme des oiseaux fraîchement éclos, ils avaient leurs grandes cérémonies, semblables aux grandes lois du ciel et de la terre, sans avoir besoin d’être rythmés par des plats et des présentoirs ; et leur grande musique, correspondant aux harmonies communes du ciel et de la terre, n’ayant pas besoin de cloches ni de tambours.
3. Peu à peu, le Tao disparut, lorsque ses Caractéristiques prirent sa place. Elles disparurent à leur tour, et alors vint la Bienveillance. Sous les Souverains et les Rois qui suivirent, tantôt plus lentement, tantôt plus rapidement, les mœurs du peuple, de bonnes et simples, devinrent mauvaises et mesquines. Alors apparurent les Lettrés et les Mohistes avec leurs querelles confuses ; les noms et les règles se répandirent partout. Les 300 règles [^538] de cérémonie ne purent contrôler la nature des hommes ; les 3000 règles [^538] de punition ne suffirent pas à mettre un terme à leurs perfidies. Mais celui qui sait purifier le courant d’un fleuve commence par en nettoyer la source, et celui qui veut redresser la fin d’un processus doit commencer par en corriger le début. Le Grand Tâo n’est-il pas la Grande Source et la Grande Origine de toutes choses ?
4. Le Maître Lâo fut conçu sous l’influence d’une étoile. Nous ne pouvons comprendre d’où il reçut le souffle (de vie), mais il désigna le prunier (sous lequel il naquit) et l’adopta comme nom de famille [^539] ; nous ne comprenons pas [^539] d’où provenaient les sons musicaux (qu’on entendait), mais il garda ses merveilleux pouvoirs cachés dans le ventre maternel pendant plus de soixante-dix ans. À sa naissance, ses cheveux étaient déjà blancs, et il prit le nom de « Vieux Garçon » (ou Lâo-dze). Sur sa personne, trois portes et deux piliers (osseux) formaient les marques distinctives de ses oreilles et de ses yeux ; deux des symboles de cinq, et dix marques brillantes furent laissées par le merveilleux pas de ses pieds et la poigne de ses mains. De l’époque de Fû-hsî jusqu’à celle de la dynastie Kâu, dans une succession ininterrompue, dynastie après dynastie, sa personne apparut, mais sous des noms différents. À l’époque des rois Wän et Wû, il remplit les fonctions de conservateur de la Bibliothèque royale [^540], puis de conservateur sous le Pilier [^540]. Plus tard, au cours de cette dynastie, il remplit différentes fonctions, mais ne changea pas d’apparence. Dès que Hsüan Nî [^541] le vit, il soupira en le surnommant « le Dragon », dont les pouvoirs sont difficiles à connaître [^542]. Yin (Hsî), gardien de la porte (frontière), gardant les yeux rivés sur chaque quartier, reconnut « l’Homme Véritable » alors qu’il se hâtait de se retirer. (Par Yin Hsî, il fut convaincu) de mettre en avant son extraordinaire talent et d’écrire son Livre en deux parties [^543], — pour ramener la nature (de l’homme) au Tâo, et célébrer l’utilité de « ne rien faire ». Le style est très condensé, et son raisonnement profond et de grande portée. L’hexagramme qui est composé des « dragons ailés [^544] » ne peut lui être comparé en subtilité exquise. (Le Zo Kwan) qui se termine par la capture du Lin, ne l’égale pas dans sa clarté et son obscurité. Si on l’emploie pour réguler la personne, l’esprit devient clair et la volonté est apaisée. Si on l’emploie pour gouverner l’État, le peuple revient à la simplicité et devient sincère et bon. Quand on continue à affiner son corps en accord avec cela, les traces des choses matérielles s’en effacent ; vêtu de robes aux couleurs de l’arc-en-ciel et monté sur une cigogne, il va et vient vers le palais pourpre ; De son jus d’or et de son vin de jade [^545], il se régale dans la belle et pure capitale. Il est aussi brillant que le soleil et la lune ; sa fin et son commencement sont ceux du ciel et de la terre. Quiconque traverse son cours chasse la poussière et le bruit du monde ; qui trouve sa porte, s’élève en sautillant sur les nuages brumeux. Il n’appartient pas à la mouche éphémère de connaître la flétrissure et la luxuriance du Tâ-khun [^546], ni à un Fäng-î [^547] de sonder la profondeur d’un bras de mer. Vaste en vérité (est le Tâo) ! Les mots ne suffisent pas à décrire son excellence et ses pouvoirs !
5. Kwang Kâu nous dit que, « lorsque Lâo Tan mourut,
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Khin Shih est allé présenter ses condoléances (à son fils), mais après avoir crié trois fois, il a immédiatement quitté la maison [^548]. C’était ce qu’on appelle la punition pour avoir négligé sa nature céleste (implantée), et bien que cela apparaisse comme l’une des illustrations métaphoriques de l’officier hautain, il y a pourtant une petite indication dans le passage de la réapparition du serpent après avoir jeté ses exuvies [^549].
[À ce point, l’auteur abandonne le sujet du Tâo et de son prophète, et entame un long panégyrique du fondateur de la dynastie Sui et de ses réalisations. Ce souverain était l’empereur Wän ( ) le fondateur de Sui (
), originairement Yang Kien, un rejeton de la Maison de Sui, une principauté dont le nom reste à Sui-kâu, du département de Teh-an dans le Hû Pei. Il était certainement l’homme le plus capable de la Chine de son temps, et mérite une partie des éloges avec lesquels M. Hsieh le célèbre à sa façon extravagante. Il revendique le trône à partir de l’an 581. Tout en faisant honneur au confucianisme, il ne néglige pas les deux autres religions de l’empire, le taoïsme et le bouddhisme ; et après avoir fait réparer en grande pompe le vieux temple de Lâo-dze en 586, il charge Hsieh Tâo-häng de surveiller l’érection d’une tablette de pierre commémorative.
Je passe sur tout cela, qui est longuement relaté, et je donne l’inscription. Elle occupe pas moins de 352 caractères répartis sur 88 vers, chacun composé de quatre caractères. Les vers sont disposés en ce que l’on pourrait appeler onze strophes de longueur égale, les deuxième, quatrième, sixième et huitième vers de chaque strophe riment ensemble. La composition métrique est d’une grande finesse. Dans les six premières strophes, les finales des rimes sont alternées sur le ton pair et sur l’un des tons déviés. Dans les cinq dernières strophes, cet arrangement est inversé. Les rimes des strophes 7, 9 et 11 sont déviées, et celles des strophes 8 et 10 sont paires. La mesure de quatre caractères est la plus courante dans le Shih King ou Livre ancien de poésie. [ p. 316 ] Ce style est resté populaire jusqu’à la dynastie Thang, après quoi il est tombé en désuétude. Grâce aux nombreuses assonances des caractères chinois et à l’attention portée aux tons, la composition chinoise conserve une grande partie de l’art de la rime, mais relativement peu du génie poétique.
St. 1. De retour dans les profondeurs des temps anciens ;
Lointain, avant que le Tîs ne commence ;
Quatre côtés égaux définissaient la terre,
Et huit piliers soutenaient le ciel.
Tous les êtres vivants des classes sont venus,
Les vallées sont larges et les ruisseaux puissants.
Le Tâo Parfait, avec son mouvement,
Invisible, son travail s’est fait naturellement.
St. 2. Sa puissance, les éléments [^550] la ressentaient tous ;
Les germes naissants des choses [^551] apparurent.
Le berger et le Seigneur ont été établis,
Et dans leurs mains les liens d’ivoire [^552].
Les Tîs doivent rougir devant les Hwangs [^553] ;
Les Wang doivent rougir devant les Tîs [^553].
Les dons les plus élevés de Tâo s’éloignèrent,
Et les moyens simples sont devenus plus rares.
St. 3. La tranquillité tranquille avait disparu,
Et toutes les anciennes manières harmonieuses.
Les talents des hommes sont prisés et leur esprit est verni ;
Les lois affichées ne se sont révélées qu’un filet.
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Coupes à vin et supports ornés du plateau,
Et le pays était rempli de boucliers et de lances.
Les filets à mailles serrées effrayent les poissons :
Et de nombreux arcs alarmèrent les oiseaux.
St. 4. Alors le Vrai Homme [^554] reçut sa naissance,
Comme sous l’ours l’étoile brillait [^555].
Tous les dons du dragon honoraient sa personne ;
Comme le plumage de la cigogne, ses cheveux étaient comme ceux de la cigogne.
Il a résolu le compliqué [^556], il a rendu le pointu émoussé [^556],
Le moyen a rejeté, et le généreux a choisi ;
Dans une luminosité semblable à celle du soleil et de la lune,
Et durable comme le ciel et la terre [^556].
St. 5. Les cinq montagnes lui semblaient petites [^557],
Et étroites semblaient les neuf régions [^557] ;
Il marchait d’un pas élevé,
Et en peu de temps, il s’éloigna loin.
En voiture tirée par des bœufs noirs [^558],
Tout autour, l’air violet était lumineux.
Les grottes lui ouvrirent alors leurs portes sombres,
Et de là, invisible, sa puissance spirituelle jaillit.
St. 6. Le village près du ruisseau de Ko [^559]
Des traces de lui resteront encore [^559] ;
Mais maintenant, comme autrefois,
Avec les temps qui changent, le monde change.
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Son temple majestueux tomba en ruine
Son autel était vide et immobile ;
Près des neuf puits poussaient des dryandras [^560],
Et les deux tablettes n’étaient que des tas de pierres.
St. 7. Mais lorsque notre empereur fut appelé à régner,
Il était tout spirituel et sage.
Les cloches de la Terre résonnaient fort,
Et la lumière tomba sur le miroir céleste.
L’univers brillait d’une clarté éclatante,
Et tous les présages furent balayés ;
(Toutes les âmes), ou lumineuses ou sombres [^561], vénérées,
Et les esprits vinrent lui enlever leur loi.
St. 8. Des sables du désert [^562] et où poussent les grands arbres [^562],
Des grottes du phénix et des bois du dragon,
Toutes les différentes créatures sont venues sincères ;
Des hommes de toutes les régions lui ont donné leur cœur.
Leurs plus grands navires apportaient leurs cadeaux,
Et les rois ont décrit leurs choses les plus rares ;
Des nuages noirs envoient mille notes ;
Et dans les vents parfumés on entendait des cistres [^563].
St. 9. Par sa puissance transformatrice, les trépieds furent affermis ;
Et les familles sont devenues polies et courtoises.
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Il a toujours gardé à l’esprit (le sage) sous le pilier [^564],
Toujours émule des souverains les plus anciens [^565].
Il a donc construit ce temple pur,
Et a planifié sa structure majestueuse;
Agréable, avec des collines et des prairies autour,
Et un pavillon élevé avec sa perspective lointaine.
St. 10. Ses poutres sont en prunier, son faîtage en cassia ;
Une balustrade l’entoure ; ses piliers sont nombreux ;
Autour d’eux se répand et roule la fumée parfumée [^566] ;
Fraîches et pures sont les brises et les brumes.
Les officiers immortels viennent à leurs places [^567] ;
Les invités plumés se trouvent dans sa cour [^567],
Nombreux et à leur aise,
Ils envoient des bénédictions lumineuses et efficaces.
St. 11. Très spirituel, insondable,
Les principes (de Tâo) demeurent, avec leur symbolisme attaché [^568].
Sa note est forte, mais aucun son n’est émis [^569],
Et pourtant, il réveille toujours les échos les plus élevés.
De loin comme de près, les hommes le louent ;
Dans les ombres et dans les royaumes de lumière, ils recherchent son aide ;
Nous avons gravé et doré cette pierre avec révérence
Et nous avons ainsi fait notre proclamation durable au ciel et à la terre.
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