[ p. xi ]
Le sujet de ces chapitres est non seulement d’un intérêt permanent, mais aussi d’une importance immédiate. Pour un œil avisé, il doit être clair que la principale question qui se pose aujourd’hui dans le monde est de savoir si la majorité des hommes continuera ou non à croire en Dieu. Ce débat a envahi la politique mondiale par l’athéisme dogmatique des bolcheviks, qui semblent persécuter sans réserve tous les théistes. J’ai toujours essayé d’écrire en gardant à l’esprit la crise intellectuelle et spirituelle de la génération actuelle.
Ce livre, cependant, n’est ni un ouvrage d’apologétique ni un traité de théologie dogmatique, bien qu’il entretienne des liens évidents avec ces deux branches d’étude. Il s’agit d’une tentative d’énoncer les éléments essentiels de l’expérience chrétienne de Dieu et de formuler une vision de la nature divine et de la relation de Dieu avec le monde, acceptable par la raison moderne. Bien sûr, une telle tentative ne peut jamais être pleinement couronnée de succès, et l’un des fondements de ma thèse est que l’objet de notre appréhension religieuse doit dépasser notre pleine compréhension. J’ai évité, je l’espère, de suggérer que je prétends présenter une description complète et logique du Dieu que les chrétiens adorent. Le lecteur se méprendra s’il suppose qu’il n’existe aucun problème auquel je n’aie de [ p. xii ] réponse, ou que j’imagine que nous pouvons éliminer tout mystère de nos pensées les plus pertinentes sur Dieu.
Je crois que ce livre est une déclaration et une défense de la foi catholique concernant Dieu ; mais je dois admettre qu’il s’écarte, à certains égards, de ce que l’on appelle désormais la théologie catholique. À mon avis, il est regrettable que de nombreux auteurs, qui n’ont nul besoin de s’en remettre à l’autorité de Rome, semblent tenir pour acquis que la foi catholique a un lien nécessaire avec la théologie scolastique. Insister sur ce prétendu lien nécessaire est l’un des torts causés par le papalisme à la chrétienté.
Plusieurs ouvrages importants ont paru depuis la publication de ce livre. Je regrette particulièrement de n’avoir pu exploiter l’ouvrage du Dr A. N. Whitehead, Process and Reality, et d’avoir utilisé moins que je ne l’aurais souhaité l’ouvrage du Dr Tennant, Philosophical Theology. Les références citées dans le texte ne reflètent pas pleinement ma dette envers d’autres auteurs. Je suis conscient que les travaux des Dr Inge, Gore, A. Caldecott, du professeur C. C. J. Webb, du professeur A. E. Taylor et du regretté Dr Rashdall ont influencé ma pensée à un point qu’aucune note de bas de page ne saurait rendre fidèlement.
Les cinq premiers chapitres et des parties de quelques autres sont basés sur des conférences que j’ai données à l’Université Harvard sur la fondation Noble en 1928. Cependant, j’ai considérablement étoffé le contenu et, sur certains points, modifié mes opinions, de sorte qu’aucune partie du livre ne reste exactement telle qu’elle était dans sa forme originale. Je regrette que la révision ait pris autant de temps et je saisis cette occasion pour remercier les autorités de Harvard pour leur générosité [ p. xiii ] et leur patience. Sans leur invitation, le livre n’aurait pas vu le jour.
Je dois de sincères remerciements aux membres de mon séminaire au King’s College pour leurs critiques constructives. L’un de ceux dont j’ai souvent tiré profit des commentaires, le révérend G. W. Sibley, M.A., A.K.C., vicaire de Old St. Pancras, est décédé en pleine force de l’âge, alors que ces pages étaient sous presse. J’ai une dette particulière envers mon amie et ancienne élève, Mlle M.E. Sandbach Marshall, M.A., B.D., qui a lu l’intégralité du livre sous forme de manuscrits et m’a grandement aidée à en clarifier la pensée et l’expression.
KING’S COLLEGE, LONDRES, 30 juillet 1930.