Durant le processus de purification, la voix agit avec la main. Les sorts à réciter pendant que l’impur se purifie ont déjà été mentionnés dans le Fargard précédent, mais nous trouvons ici une liste détaillée de sorts à prononcer deux, trois ou quatre fois. Le moment exact où ils doivent être prononcés n’est pas précisé, et nous ignorons s’ils doivent accompagner ceux prescrits dans le dernier Fargard, et donc être répétés aussi souvent que l’impur est lavé, ou s’ils servent uniquement à clôturer la cérémonie.
Ces formules, comme les précédentes, sont tirées des hymnes ou Gâthas, la partie la plus ancienne et la plus sacrée de l’Avesta. Elles n’ont pas été écrites dans ce but précis, mais, comme c’est le cas dans toutes les religions, on a tiré parti de ce que les anciens hymnes sacrés pouvaient contenir et qui pouvait s’appliquer plus ou moins facilement aux circonstances particulières du cas. La récitation de ces vers est suivie d’un exorcisme, écrit dans la langue courante de l’Avesta, spécialement composé pour l’occasion.
1. Zarathustra demanda à Ahura Mazda : « Ô Ahura Mazda ! Esprit bienfaisant, Créateur du monde matériel, toi le Saint ! Comment lutterai-je contre cette Drogue qui, des morts, se précipite sur les vivants ? Comment lutterai-je contre cette Drogue qui, des morts, souille les vivants ? »
2 (3). Ahura Mazda répondit : « Dites à haute voix les mots des Gâthas qui doivent être dits deux fois [^776] ; dites [ p. 134 ] à haute voix les mots des Gâthas qui doivent être dits trois fois [^777] ; dites à haute voix les mots des Gâthas qui doivent être dits quatre fois [^778]. »
3 (7). Ô Créateur du monde matériel, toi le Saint ! Quelles sont les paroles des Gâthas qui doivent être dites deux fois ?
4 (10). Ahura Mazda répondit : « Voici les paroles des Gâthas qui doivent être dites deux fois, et tu les diras deux fois à voix haute :
ahyâ yâsâ. . . urvânem (Yasna XXVIII, 2),
humatenam. . . mahî (Yas. XXXV, 2),
ashahyâ âad sairê . . . ahubyâ (Yas. XXXV, 8),
yathâ tûî. . . Ahurâ (Yas. XXXIX, 4),
humâim thwâ. . . hudaaustemâ (Yas. XLI, 3),
thwôi staotaraskâ . . . Ahurâ (Yas. XLI, 5),
ustâ ahmâi . . . mananghô (Yas. XLIII, 1),
spentâ mainyû . . . ahurô (Yas. XLVII, 1),
vohu khshathrem. . . vareshânê (Yas. LI, 1),
vahistâ îstis . . . skyaothanâkâ (Yas. LIII, 1).
5 (10). « Et après avoir dit ces paroles deux fois, tu diras à haute voix ces paroles qui frappent le démon et qui guérissent le plus :
« Je chasse Angra Mainyu de cette maison, de ce bourg, de cette ville, de cette terre ; du corps même de l’homme souillé par les morts, du corps même de la femme souillé par les morts ; du maître de maison, du seigneur du bourg, du seigneur de la ville, du seigneur du pays ; de tout le monde saint.
6 (12). « Je chasse le Nasu, je chasse la souillure directe, je chasse la souillure indirecte, de cette maison, de ce bourg, de cette ville, [ p. 135 ] de cette terre ; du corps même de l’homme souillé par le mort, du corps même de la femme souillé par le mort ; du maître de la maison, du seigneur du bourg, du seigneur de la ville, du seigneur du pays ; de tout le monde saint. »
7 (13). Ô Créateur du monde matériel, toi le Saint ! Quelles sont les paroles des Gâthas qui doivent être dites trois fois ?
8 (16). Ahura Mazda répondit : « Voici les paroles des Gâthas qui doivent être dites trois fois, et tu les diras trois fois à voix haute :
ashem vohu. . . (Yas. XXVII, 14),
ye sevistô . . . paitî (Yas. XXXIII, 11),
hukhshathrôtemâi. . . vahistâi (Yas. XXXV, 5),
duzvarenâis . . . vahyô (Yas. LIII, 9).
9 (16). « Après avoir dit ces paroles trois fois, tu prononceras à haute voix ces paroles qui frappent le démon et qui guérissent le plus :
« Je chasse Indra [^779], je chasse Sauru [^779], je chasse le daêva Naunghaithya [^779], de cette maison, de ce bourg, de cette ville, de cette terre ; du corps même de l’homme souillé par les morts, du corps même de la femme souillé par les morts ; du maître de la maison, du seigneur du bourg, du seigneur de la ville, du seigneur de la terre ; de tout le monde saint.
10 (18). « Je chasse Tauru [^780], je chasse Zairi [^780], de cette maison, de ce bourg, de cette ville, de cette terre ; du corps même de l’homme souillé par les morts, du corps même de la [ p. 136 ] femme souillé par les morts ; du maître de la maison, du seigneur du bourg, du seigneur de la ville, du seigneur du pays ; de tout le monde saint. »
11 (19). Ô Créateur du monde matériel, toi le Saint ! Quelles sont les paroles des Gâthas qui doivent être dites quatre fois ?
12 (22). Ahura Mazda répondit : « Voici les paroles des Gâthas qui doivent être dites quatre fois, et tu les diras quatre fois à voix haute :
yathâ ahû vairyô . . . [^781] (Yas. XXVII, 13),
mazdâ ad môi . . . dau ahûm [^782] (Yas. XXXIV, 15),
â airyamâ ishyô . . . masatâ mazdau [^783] (Yas. LIV, 1).
13 (22). « Après avoir dit ces paroles quatre fois, tu prononceras à haute voix ces paroles qui frappent le démon et qui guérissent le plus :
« Je chasse Aêshma, le démon de la lance blessante [^784], je chasse le daêva Akatasha [1], de cette maison, de ce bourg, de cette ville, de cette terre ; du corps même de l’homme souillé par les morts, du corps même de la femme souillé par les morts ; du maître de la maison, du seigneur du bourg, du seigneur de la ville, du seigneur de la terre ; de tout le monde saint.
14 (24). « Je chasse les daêvas Varenya [2], je chasse les daêva du vent [3], de cette maison, de [ p. 137 ] ce bourg, de cette ville, de ce pays ; du corps même de l’homme souillé par les morts, du corps même de la femme souillé par les morts ; du maître de la maison, du seigneur du bourg, du seigneur de la ville, du seigneur du pays ; de tout le monde saint. »
15 (25). « Voici les paroles des Gâthas qui doivent être dites deux fois ; voici les paroles des Gâthas qui doivent être dites trois fois ; voici les paroles des Gâthas qui doivent être dites quatre fois.
16 (26). « Ce sont les paroles qui frappent Angra Mainyu ; ce sont les paroles qui frappent Aêshma, le démon de la lance blessante ; ce sont les paroles qui frappent les daêvas Mâzainya [^788] ; ce sont les paroles qui frappent tous les daêvas.
17 (30). « Ce sont là les paroles qui s’élèvent contre ce Druga, contre ce Nasu, qui, des morts, se précipite sur les vivants, qui, des morts, souille les vivants.
18 (32). « C’est pourquoi, ô Zarathoustra ! tu creuseras neuf trous [^789] dans la partie du sol où il y a le moins d’eau et où il y a le moins d’arbres ; où il n’y a rien qui puisse servir de nourriture ni à l’homme ni à la bête ; car la pureté est pour l’homme, après la vie, le plus grand bien ; cette pureté qui est procurée [ p. 138 ] par la loi de Mazda à celui qui se purifie par de bonnes pensées, de bonnes paroles et de bonnes actions.
19 (38). « Purifie-toi, ô juste ! N’importe qui ici-bas peut se purifier, c’est-à-dire se purifier par de bonnes pensées, de bonnes paroles et de bonnes actions.
20. « La volonté du Seigneur est la loi de sainteté », etc. [4]
« Qui as-tu placé pour me protéger, ô Mazda ! tandis que la haine du démon s’empare de moi ? » etc.
« Qui est celui qui frappera le démon afin de maintenir tes ordonnances ? » etc.
« Préserve-nous de notre haineux, ô Mazda et Ârmaiti Spenta ! Peurs, ô Drug diabolique ! . . . Peurs dans les régions du nord, pour ne plus jamais livrer à la mort le monde vivant du saint esprit ! »
[^793] : 136 : 1 Farg traduit. VIII, 19.
[^799] : 136:7 Le démon Vâteh, qui soulève les tempêtes (Brouillons d’Anquetil).