Ce Fargard n’est rien d’autre qu’un appendice aux dernières clauses du Fargard précédent (§ 50 et suivants). La manière dont le meurtre d’un chien d’eau peut être expié y est décrite en détail. Le chien d’eau étant le plus sacré de tous les chiens [^871] et, pour ainsi dire, un lien entre lui et Dieu, le processus d’expiation doit revêtir un caractère extraordinaire. C’est ce chapitre, plus que tout autre, qui peut faire douter que la législation du Vendîdâd ait jamais existé en tant que loi réelle et vivante. Voir cependant, Introduction V, 20.
1. Zarathoustra demanda à Ahura Mazda : « Ô Ahura Mazda, Esprit très bienfaisant, Créateur du monde matériel, toi le Saint ! Celui qui frappe un de ces chiens d’eau qui naissent un de mille chiens et de mille chiennes [^872], de sorte qu’il rend l’âme et que l’âme se sépare du corps, quelle est la peine qu’il devra payer ? »
2 (4). Ahura Mazda répondit : « Il paiera dix mille coups avec l’Aspahê-astra, dix mille coups avec le Sraoshô-karana [^873].
[ p. 166 ]
« Il apportera pieusement et pieusement au feu d’Ahura Mazda [^874] dix mille charges de bois dur, bien séché, bien examiné [^875], en guise d’expiation pour l’âme (du chien d’eau).
3 (6). « Il apportera pieusement et pieusement au feu d’Ahura Mazda dix mille charges de bois tendre, d’Urvâsna, de Vohu-gaona, de Vohu-kereti, de Hadhâ-naêpata [^876], ou de toute plante odorante, en guise d’expiation pour l’âme (du chien d’eau). »
4 (7). « Il liera et consacrera pieusement et pieusement dix mille paquets de baresma ; il offrira aux bonnes eaux dix mille libations de Zaothra avec le Haoma et la viande sacrée [^877], proprement préparées et bien filtrées, proprement préparées et bien filtrées par un homme pieux [^878], en guise d’expiation pour l’âme (du chien d’eau). »
5 (9). « Il tuera dix mille serpents parmi ceux qui marchent sur le ventre ; il tuera dix mille [ p. 167 ] serpents parmi ceux qui ont la forme d’un chien [^879] ; il tuera dix mille tortues ; il tuera dix mille grenouilles terrestres [^880] ; il tuera dix mille grenouilles aquatiques ; il tuera dix mille fourmis porteuses de blé [^881] ; il tuera dix mille fourmis parmi celles qui mordent, creusent des trous et font du mal [^882]. »
6 (16). « Il tuera dix mille vers de terre ; il tuera dix mille mouches horribles [1].
« Il comblera dix mille trous pour l’impur [2].
[ p. 168 ]
« Il donnera pieusement et pieusement aux hommes pieux deux fois sept séries d’instruments pour le feu, en guise d’expiation pour l’âme (du chien d’eau), à savoir :
7 (20). « Deux (charges de) matériaux appropriés pour le feu [3] ; un balai [4] ; une paire de pinces ; une paire de soufflets ronds [5] étendus en bas, contractés en haut ; une herminette avec un bord tranchant et un manche pointu [6], une scie avec des dents pointues et un manche pointu, au moyen desquels les adorateurs de Mazda se procurent du bois pour le feu d’Ahura Mazda.
8 (26). « Il donnera pieusement et pieusement aux hommes pieux un ensemble d’instruments sacerdotaux dont les prêtres font usage, en guise d’expiation pour l’âme (du chien d’eau), à savoir : l’Astra [7], le récipient à viande [8], le Paitidâna [9], le Khrafstraghna [10], le [ p. 169 ] Sraoshô-karana [11], la coupe pour le Myazda [12], les coupes pour le jus [13], le mortier fabriqué selon les règles, les coupes Haoma [14] et le baresma.
9 (32). « Il donnera pieusement et pieusement aux hommes pieux un ensemble de tous les instruments de guerre dont les guerriers font usage [15], en expiation pour l’âme (du chien d’eau) ; le premier étant un javelot [16], le deuxième un couteau [17], le troisième une massue, le quatrième un arc [18], le cinquième un carquois [19] avec une bretelle et trente flèches à pointe d’airain [20], le sixième une fronde avec une corde de bras et trente pierres de fronde, le septième une cuirasse [21], le huitième un haubert [22], le neuvième une tunique [23], le dixième un casque, le onzième une ceinture, le douzième une paire de jambières [24]. [ p. 170 ]] 10 (41). « Il donnera pieusement et pieusement aux hommes pieux un ensemble de tous les instruments dont se servent les cultivateurs, en guise d’expiation pour l’âme (du chien d’eau), à savoir : une charrue avec soc et joug [25], un fouet à bœuf [26], un mortier en pierre, un moulin à main pour moudre le grain,
11 (48). « Une bêche pour creuser et labourer ; une mesure d’argent et une mesure d’or. »
Ô Créateur du monde matériel, toi le Saint ! Combien d’argent ?
Ahura Mazda répondit : « Le prix d’un étalon »
Ô Créateur du monde matériel, toi le Saint ! Combien d’or ?
Ahura Mazda répondit : « Le prix d’un chameau.
12 (54). « Il procurera pieusement et pieusement un ruisseau d’eau courante aux cultivateurs pieux, en guise d’expiation pour l’âme (du chien d’eau). »
Ô Créateur du monde matériel, toi le Saint ! Quelle est la largeur du ruisseau ?
Ahura Mazda répondit : « La profondeur d’un chien et la largeur d’un chien [27].
13 (57). « Il donnera pieusement et pieusement un morceau de terre arable à des hommes pieux, en guise d’expiation pour l’âme (du chien d’eau). »
Ô Créateur du monde matériel, toi le Saint ! Quelle est la taille de ce morceau de terre ?
Ahura Mazda répondit : « Autant qu’on peut arroser avec un tel ruisseau des deux côtés [28].
14 (60). « Il procurera pieusement et pieusement aux hommes pieux une maison avec des étables à bœufs, avec neuf [ p. 171 ] hâthras et neuf nematas [29], en guise d’expiation pour l’âme (du chien d’eau) [30]. »
Ô Créateur du monde matériel, toi le Saint ! Quelle est la taille de la maison ?
Ahura Mazda répondit : « Douze Vîtâras [31] dans la plus grande partie de la maison, neuf Vîtâras dans la partie du milieu, six Vîtâras dans la plus petite partie.
« Il donnera aux hommes pieux, avec piété et piété, des lits pieux avec des coussins, en guise d’expiation pour l’âme (du chien d’eau),
15 (64). « Il donnera pieusement et pieusement à un homme pieux une vierge, que nul homme n’a connue, en expiation pour l’âme (du chien d’eau). »
Ô Créateur du monde matériel, toi le Saint ! Quelle servante ?
Ahura Mazda répondit : « Une sœur ou une de ses filles, à l’âge de la puberté, avec des boucles d’oreilles et ayant passé sa quinzième année.
16 (67). « Il donnera pieusement et pieusement aux saints hommes deux fois sept têtes de petit bétail, en guise d’expiation pour l’âme (du chien d’eau).
Il engendrera deux fois sept petits.
« Il jettera deux fois sept ponts sur les canaux.
17 (70). Il remettra en état deux fois neuf étables qui sont en mauvais état.
« Il purifiera deux fois neuf chiens des humeurs de la peau, de la cire des poils, de la vermine [32] et de toutes les maladies qui se produisent sur le corps d’un chien.
[ p. 172 ]
Il rassasiera deux fois neuf hommes pieux de viande, de pain, de force, de boisson et de vin.
18 (73). « C’est là l’expiation, c’est là la peine qu’il devra subir pour expier l’acte qu’il a commis.
« S’il le subit, il entrera dans le monde des saints ; s’il ne le subit pas, il tombera dans le monde des méchants, dans ce monde de ténèbres, fait de ténèbres, la progéniture des ténèbres [33]. »
[^927] : 172:1 Cf. Marg. V, 62.
165:3 Voir page précédente ; cf. Introd. IV, 35, et Orm. Ahr. § 230. ↩︎
165:4 Voir Fargard précédent, § 51. ↩︎
165:5 Il devra payer 50 tanâfûhrs (= 15000 istîrs = 60000 dirhems ; p. 166 voir Introd. V, 2 1). « S’il en a les moyens, il le fera seul de la manière indiquée dans l’Avesta ; s’il n’en a pas les moyens, il lui suffira d’accomplir un Izasnê (sacrifice) complet » (Comm.) ↩︎
166:1 À l’autel du feu de Bahrâm. ↩︎
166:2 ‘Il est interdit d’apporter au feu une chose malodorante et de l’allumer dessus ; il est interdit d’allumer du bois vert, et même si le bois était dur et sec, il faut l’examiner trois fois, de peur qu’il n’y ait des cheveux ou une matière impure dessus’ (Gr. Rav.) Bien que le pieux Ardâ Vîrâf ait toujours pris le plus grand soin de ne jamais mettre sur le feu du bois qui n’avait pas sept ans, pourtant, lorsqu’il entra au paradis, Atar, le génie du feu, lui montra avec reproche un grand réservoir rempli de l’eau que ce bois avait exsudée (voir Ardâ Vîrâf X). ↩︎
166:4 Peut-être du lait. ↩︎
166:5 Un Mobed appelé sardâr, ‘chef’, qui prépare, purifie et dispose tout pour l’accomplissement du Yasna (Comm. et Anquetil, Brouillons ad Farg. XVIII, 72). ↩︎
167:1 ‘Mâr bânak snakes: they are dog-like, because they sit on their hindparts’ (Comm.) The cat seems to be the animal intended by this name. In a paraphrase of this passage in a Parsi Ravaet, the cat is numbered amongst the Khrafstras which it is enjoined to kill to redeem a sin (India Office Library, VIII, 13); cf. G. du Chinon, p. 462: ‘Les animaux que les Gaures ont en horreur sont les serpents, les couleuvres, les lezars, et autres de cette espece, les crapaux, les grenouïlles, les écrevisses, les rats et souris, et sur tout le chat.’ ↩︎
167:2 ‘Those that can go out of water and live on the dry ground’ (Comm.) ‘Pour les grenouïlles et crapaux, ils disent que ce sont ceux (eux?) qui sont cause de ce que les hommes meurent, gâtans les eaus où ils habitent continuellement, et que d’autant plus qu’il y en a dans le païs, d’autant plus les eaus causent-elles des maladies et enfin la mort,’ G. du Chinon, p. 465. ↩︎
167:3 ‘Un jour que j’étois surpris de la guerre qu’ils font aux fourmis, ils me dirent que ces animaux ne faisaient que voler par des amas des grains plus qu’il n’étoit nécessaire pour leur nourriture,’ G. du Chinon, p. 464. Firdusi protested against the proscription: ‘Do no harm to the corn-carrying ant; a living thing it is, and its life is dear to it.’ The celebrated high-priest of the Parsis, the late Moola Firooz, entered those lines into his Pand Nâmah, which may be token better days for this wise and careful creature. ↩︎
167:4 Douteux. Le Commentaire dit : « c’est-à-dire des fourmis dârak (fourmis des bois ; termites ?). » ↩︎
167:5 Le cadavre vole. ↩︎
167:6 ‘Les trous où les impurs sont lavés’ (Comm. ; cf. IX, 6 seq.) ↩︎
168:1 Douteux : les matériaux prévus seraient deux charges de bois et deux charges d’encens à brûler sur le bois (Asp.) ↩︎
168:2 Pour purifier l’Atash-dân ou le récipient du feu (Yasna IX, 1). ↩︎
168:3 Ou, un ventilateur. ↩︎
168:4 Asp.; littéralement, « aux genoux pointus ». ↩︎
168:5 Les Aspahê-astra ; voir Introd. V, 19. ↩︎
168:6 Peut-être le récipient à lait. ↩︎
168:7 Comme tout ce qui sort de l’homme est impur, son souffle souille tout ce qu’il touche ; les prêtres, par conséquent, lorsqu’ils sont de service, et même les laïcs, lorsqu’ils prient ou mangent, doivent porter un voile buccal, le Paitidâna (Parsi Penôm), composé de « deux morceaux de tissu de coton blanc, suspendus librement de l’arête du nez jusqu’à au moins deux pouces au-dessous de la bouche, et attachés avec deux cordons à l’arrière de la tête » (Haug, Essays, 2e éd. p. 243, n. 1 ; cf. Comm. ad Farg. XVIII, 1, et Anquetil II, 530). Ce principe ne semble pas avoir été particulier aux Aryens zoroastriens, car le prêtre slave d’Arkona était enjoint de sortir du temple chaque fois qu’il voulait respirer, « de peur que la présence du dieu ne soit souillée par le contact du souffle mortel » (ne dei presentia mortalis spiritus contagio pollueretur, Saxo Grammaticus, ap. Klek, Einleitung in die Slavische Literatur, p. 105). Cf. Introd. V, 8. ↩︎
168:8 Le « Khrafstra-killer » ; un instrument pour tuer les serpents, etc. ↩︎
169:1 Voir Introd. V; 19. ↩︎
169:2 Douteux. ↩︎
169:3 La coupe dans laquelle le jus du hom et de l’urvarân (les brindilles de hadhâ-naêpata qui sont pilées avec le hom) est reçu du mortier (Comm.) ↩︎
169:4 La coupe sur laquelle les brindilles de Haoma sont posées avant d’être pilées, la soi-disant tashtah (Anquetil II, 533) ; « certains disent, la passoire à hom », une soucoupe à neuf trous, Comm. ↩︎
169:5 L’armement détaillé dans le texte concorde en partie avec celui des Perses et des Mèdes décrit par Hérodote (VII, 61, 62). Il serait souhaitable que les archéologues déterminent à quelle époque et, si possible, à quelle province cette description se rapporte, car ces informations pourraient éclairer l’âge de cette partie de l’Avesta au moins. ↩︎
169:6 Mais Brahea avait un fils. ↩︎
169:7 Manuels suspendus à la ceinture sur la cuisse droite. ↩︎
169:8 Et de grands arcs. ↩︎
169:9 Douteux. ↩︎
169:10 Et ce sont les roseaux. ↩︎
169:11 Lépide est un homme vêtu de fer semblable à un poisson. ↩︎