[ p. 92 ]
Tistrya est le chef des étoiles contre les planètes, car les étoiles et les planètes appartiennent respectivement aux mondes d’Ahura Mazda et d’Angra Mainyu (Vend. Introd. IV, 36 ; Bund. II, 5 seq.).
Ce Yast décrit la production de la pluie par l’intermédiaire de l’étoile Tistrya. Elle doit lutter contre le Daêva de la Sécheresse, Apaosha, qui est d’abord vaincu et finalement conquiert. Il semble s’agir d’une réinterprétation des anciens mythes de la tempête, qui ont été renouvelés dans la mesure où le rôle du héros du mythe original a été transféré à une étoile. Il convient toutefois de noter qu’Apaosha n’est pas décrit comme une planète.
Tistrya est Sirius [^455]. Il préside au premier mois d’été (21 juin-21 juillet). Ce Yast semble donc avoir été écrit dans une région d’Iran où la canicule devait tomber en juillet et où la saison des pluies commençait fin juillet, à moins que la place de Tistrya dans le calendrier n’ait été modifiée ultérieurement.
Ce Yast est récité les jours de Tistrya, Haurvatât (en tant que Génie des Eaux), Farvardîn (car les Fravashis sont ses alliés dans la lutte ; § 34), et Bâd (le vent ; § 32).
La lutte entre Tistrya et Apaosha est décrite dans le Bundahi (VII), mais elle y a un caractère cosmologique : elle n’a pas pour objet le retour annuel et régulier des pluies après la canicule, mais la production des mers et des lacs dans les premiers âges du monde.
0. Qu’Ahura Mazda se réjouisse ! . . . .
Ashem Vohû : La sainteté est le meilleur de tous les biens . . . .
Je me confesse comme un adorateur de Mazda, un disciple de Zarathustra, quelqu’un qui déteste les Daêvas et obéit aux lois d’Ahura ;
Pour le sacrifice, la prière, la propitiation et la glorification à [Hâvani], le saint et maître de sainteté . . . .
À Tistrya, l’étoile brillante et glorieuse, et au puissant Satavaêsa, créé par Mazda, qui pousse les eaux en avant [^456],
[ p. 93 ]
Soyez propitiatoires, avec sacrifice, prière, propitiation et glorification.
Yathâ ahû vairyô : La volonté du Seigneur est la loi de la sainteté . . . .
1. Ahura Mazda parla à Spitama Zarathustra, disant : « Nous adorons la seigneurie et la maîtrise de Tistrya, par lesquelles il protège [^457] la Lune, la demeure, la nourriture, lorsque mes glorieuses étoiles viennent et partagent leurs dons [^458] aux hommes. Je sacrifierai à l’étoile Tistrya, qui donne aux champs leur part d’eau. »
2. « Nous offrons des libations à Tistrya, l’étoile brillante et glorieuse, qui donne une demeure heureuse et une bonne demeure ; la blanche, brillante, vue de loin et perçante ; la salutaire, au grognement bruyant [^459], et haute, perçant de loin de ses rayons brillants et immaculés ; et aux eaux de la vaste mer, le Vanguhi de grande renommée [^460], et l’espèce [^461] du Taureau, créée par Mazda, la terrible Gloire royale, et le Fravashi du saint Spitama Zarathustra.
3. « Pour sa splendeur et sa gloire, je lui offrirai un sacrifice digne d’être entendu, à savoir, à l’étoile Tistrya.
« À Tistrya, l’étoile brillante et glorieuse, nous offrons les libations, le Haoma et la viande, le baresma, la sagesse de la langue, les sorts sacrés, la parole, les actes, les libations et les paroles bien prononcées [^462].
[ p. 94 ]
'Yênhê hâtãm : Tous ces êtres dont Ahura Mazda . . . .
4. « Nous sacrifions à Tistrya, l’étoile brillante et glorieuse, qui est la semence des eaux, puissante, haute et forte, dont la lumière va au loin ; puissante et hautement [^463] agissante, par qui la luminosité et la semence des eaux viennent du haut Apãm Napât [^464].
« Pour son éclat et sa gloire, je lui offrirai un sacrifice digne d’être entendu…
5. « Nous sacrifions à Tistrya, l’étoile brillante et glorieuse ; pour qui tant de troupeaux et d’hommes l’attendent avec impatience et se trompent dans leur espoir [^466] : « Quand le verrons-nous se lever, l’étoile brillante et glorieuse Tistrya ? Quand les sources jailliront-elles avec des vagues aussi épaisses que la taille d’un cheval, et même plus épaisses ? Ou ne viendront-elles jamais ? »
« Pour son éclat et sa gloire, je lui offrirai un sacrifice digne d’être entendu…
6. « Nous sacrifions à Tistrya, l’étoile brillante et glorieuse ; qui vole, vers la mer Vouru-Kasha [^467], aussi rapidement que la flèche a traversé l’espace céleste [^468], qu’Erekhsha [^469], l’archer rapide, l’Arya parmi les Aryas dont la flèche était la plus rapide, a tirée du mont Khshaotha au mont Hvanvant [^470]. »
7. Car Ahura Mazda lui apporta son aide, ainsi que les eaux et les plantes, et Mithra, le seigneur des vastes pâturages, lui ouvrit un large chemin.
« Pour son éclat et sa gloire, je lui offrirai un sacrifice digne d’être entendu…
8. « Nous sacrifions à Tistrya, l’étoile brillante et glorieuse, qui afflige les Pairikas, qui vexe les Pairikas, qui, sous la forme d’étoiles-ver [^471], volent [ p. 96 ] entre la terre et les cieux, dans la mer Vouru-Kasha, la mer puissante, la mer vaste et profonde d’eaux salées [^472]. Il va à son lac sous la forme d’un cheval, sous une forme sainte ; et là-bas, il fait bouillir les eaux, et les vents soufflent au-dessus avec puissance tout autour. »
9. 'Alors Satavaêsa [^473] fait couler ces eaux jusqu’aux sept Karshvares de la terre [^474], et lorsqu’il est arrivé là-bas, il se tient debout, beau, répandant facilité et joie sur les pays fertiles (pensant en lui-même) : « Comment les pays des Aryas deviendront-ils fertiles ?
« Pour son éclat et sa gloire, je lui offrirai un sacrifice digne d’être entendu…
10. « Nous sacrifions à Tistrya, l’étoile brillante et glorieuse, qui parla à Ahura Mazda, en disant : « Ahura Mazda, Esprit le plus bienfaisant, Créateur du monde matériel, toi le Saint !
11. « Si les hommes voulaient m’adorer par un sacrifice dans lequel j’étais invoqué par mon propre nom, comme ils adorent les autres Yazatas par des sacrifices dans lesquels ils sont invoqués par leurs propres noms, alors je serais venu vers les fidèles au temps fixé [^475] ;
J’aurais dû venir au moment fixé de ma [ p. 97 ] belle et immortelle vie [^476], que ce soit une nuit, ou deux nuits, ou cinquante, ou cent nuits.
12. « Nous sacrifions à Tistrya ;
« Nous sacrifions aux pluies de Tistrya [1].
« Nous sacrifions à la première étoile [2] ; nous sacrifions aux pluies de la première étoile.
« Je sacrifierai aux étoiles Haptôiringa [3], pour m’opposer aux Yâtus et aux Pairikas.
« Nous sacrifions à Vanant [4], l’étoile faite par Mazda ; pour [5] la force bien formée, pour la Victoire, faite par Ahura, pour l’Ascendant écrasant, pour la destruction de ce qui nous afflige, pour la destruction de ce qui nous persécute.
« Nous sacrifions à Tistrya, dont la vue est saine [^482].
13. « Pendant dix nuits, ô Spitama Zarathustra ! Tistrya, l’étoile brillante et glorieuse, mêle sa forme [ p. 98 ] à la lumière, se déplaçant sous la forme d’un homme de quinze ans [6], brillant, aux yeux clairs, grand, plein de force, fort et intelligent.
14. « Il est actif comme le premier homme [7] l’était ; il continue avec la force du premier homme ; il a la virilité [8] du premier homme.
15 [9]. « Ici, il appelle les gens à se rassembler, ici, il demande : « Qui m’offrira maintenant les libations avec le Haoma et la viande sacrée ? À qui donnerai-je la richesse des enfants mâles, une troupe d’enfants mâles et la purification de son âme ? Maintenant, je dois recevoir sacrifice et prière dans le monde matériel, par la loi de la sainteté excellente. »
16. « Les dix nuits suivantes, ô Spitama Zarathustra ! le brillant et glorieux Tistrya mêle sa forme à la lumière, se déplaçant sous la forme d’un taureau aux cornes d’or [10].
17. Ici, il appelle les gens à se rassembler, ici il demande : « Qui m’offrira maintenant les libations avec le Haoma et la viande sainte ? À qui donnerai-je des bœufs, un troupeau de bœufs et la purification de son âme ? Or, je dois recevoir sacrifice et prière dans le monde matériel, par la loi de la sainteté parfaite. »
18. « Les dix nuits suivantes, ô Spitama Zarathustra ! le brillant et glorieux Tistrya mêle sa forme à la lumière, se déplaçant sous la forme d’un cheval blanc et magnifique, aux oreilles et au caparaçon d’or. [ p. 99 ] 19. « Ici, il appelle les gens à se rassembler, ici, il demande : « Qui m’offrira maintenant les libations avec le Haoma et la viande sacrée ? À qui donnerai-je la richesse des chevaux, une troupe de chevaux et la purification de son âme ? Maintenant, je dois recevoir sacrifice et prière dans le monde matériel, par la loi de la sainteté excellente. »
20. « Alors, ô Spitama Zarathustra ! le brillant et glorieux Tistrya descend vers la mer Vouru-Kasha sous la forme d’un cheval blanc et magnifique, aux oreilles dorées et au caparaçon doré [11].
21. 'Mais voici que se précipite à sa rencontre le Daêva Apaosha, sous la forme d’un cheval noir, noir avec des oreilles noires, noir avec un dos noir, noir avec une queue noire, marqué de marques de terreur.
22. « Ils se rencontrent, sabot contre sabot, ô Spitama Zarathustra ! le brillant et glorieux Tistrya et le Daêva Apaosha. Ils combattent ensemble, ô Spitama Zarathustra ! pendant trois jours et trois nuits. Et alors le Daêva Apaosha se révèle plus fort que le brillant et glorieux Tistrya, il le vaincra. »
23. « Et Tistrya s’enfuit de la mer Vouru-Kasha, jusqu’à la longueur d’un Hâthrâ [12]. Il crie de douleur et de détresse, le brillant et glorieux Tistrya : « Malheur à moi, ô Ahura Mazda ! Je suis en détresse, ô Eaux et Plantes ! Ô Destin et toi, Loi des adorateurs de Mazda ! Les hommes ne m’adorent pas par un sacrifice où je suis invoqué par mon propre nom, comme ils adorent les autres Yazatas par des sacrifices où ils sont invoqués par leurs propres noms [13]. »
24. « Si les hommes m’avaient adoré par un sacrifice dans lequel j’aurais été invoqué par mon propre nom, comme ils adorent les autres Yazatas par des sacrifices dans lesquels ils sont invoqués par leurs propres noms, j’aurais pris pour moi la force de dix chevaux, la force de dix chameaux, la force de dix taureaux, la force de dix montagnes, la force de dix rivières [14]. »
25. « Alors moi, Ahura Mazda, j’offre au brillant et glorieux Tistrya un sacrifice dans lequel il est invoqué par son propre nom, et je lui apporte la force de dix chevaux, la force de dix chameaux, la force de dix taureaux, la force de dix montagnes, la force de dix rivières.
26 [15]. « Alors, ô Spitama Zarathustra ! le brillant et glorieux Tistrya descend vers la mer Vouru-Kasha sous la forme d’un cheval blanc et magnifique, aux oreilles et au caparaçon d’or.
27. 'Mais voici que se précipite à sa rencontre le Daêva Apaosha sous la forme d’un cheval noir, noir avec des oreilles noires, noir avec un dos noir, noir avec une queue noire, marqué de marques de terreur.
28. « Ils se rencontrent, sabot contre sabot, ô Spitama Zarathustra ! Le brillant et glorieux Tistrya et le Daêva Apaosha ; ils combattent ensemble, ô Zarathustra ! jusqu’à midi. Alors le brillant et glorieux Tistrya se révèle plus fort que le Daêva Apaosha, il le vaincra. »
29. « Puis il s’étend de la mer Vouru-Kasha jusqu’à la longueur d’un Hâthra : « Salut ! » crie le [ p. 101 ] brillant et glorieux Tistrya. « Salut à moi, ô Ahura Mazda ! Salut à vous, ô eaux et plantes ! Salut, ô Loi des adorateurs de Mazda ! Salut à vous, ô terres ! La vie [16] des eaux s’écoulera sans retenue vers les champs de blé à grosses graines [17], vers les pâturages à petites graines [18] et vers le monde matériel tout entier ! »
30. 'Alors la brillante et glorieuse Tistrya redescend vers la mer Vouru-Kasha, sous la forme d’un cheval blanc et magnifique, aux oreilles dorées et au caparaçon doré [19].
31. Il fait bouillir la mer de haut en bas, il fait couler la mer de part et d’autre, il fait couler la mer de part et d’autre : tous les rivages de la mer Vouru-Kasha sont en ébullition, tout son milieu est en ébullition.
32. « Et le brillant et glorieux Tistrya s’élève de la mer Vouru-Kasha, ô Spitama Zarathustra ! Le brillant et glorieux Satavaêsa s’élève de la mer Vouru-Kasha ; et des vapeurs s’élèvent au-dessus du mont Us-hindu, qui se dresse au milieu de la mer Vouru-Kasha [20]. [ p. 102 ] 33. « Alors les vapeurs avancent, sous la forme régulière de nuages [21] ; elles suivent le vent, le long des chemins que traverse Haoma, l’augmentateur du monde [22]. Derrière lui voyagent le vent puissant, produit par Mazda, et la pluie, et les nuages, et la neige fondue, vers les différents endroits, vers les champs, vers les sept Karshvares de la terre.
34. 'Apãm Napât [23], ô Spitama Zarathustra ! divise les eaux entre les pays du monde matériel, en compagnie du vent puissant, de la Gloire, faite par les eaux [24], et des Fravashis des fidèles [25].
« Pour son éclat et sa gloire, je lui offrirai un sacrifice digne d’être entendu…
35. « Nous sacrifions à Tistrya, l’étoile brillante et glorieuse, qui, depuis l’orient brillant, se déplace le long de sa longue course sinueuse, le long du chemin tracé par les dieux, le long de la voie qui lui est désignée, la [ p. 103 ] voie aquatique, à la volonté d’Ahura Mazda, à la volonté des Amesha-Spentas.
« Pour son éclat et sa gloire, je lui offrirai un sacrifice digne d’être entendu…
36. « Nous sacrifions à Tistrya, l’étoile brillante et glorieuse, dont le lever est observé par les hommes qui vivent des fruits de l’année, par les chefs à la profonde [26] compréhension [^504] ; par les bêtes sauvages dans les montagnes, par les bêtes apprivoisées qui courent dans les plaines ; ils l’observent, alors qu’il arrive dans le pays pour une mauvaise année, ou pour une bonne année [27], (pensant en eux-mêmes) : « Comment les pays aryens seront-ils fertiles ? »
Pour son éclat et sa gloire, je lui offrirai un sacrifice digne d’être entendu. . . .
37 [28]. « Nous sacrifions à Tistrya, l’étoile brillante et glorieuse, au vol et au mouvement rapides, qui vole vers la mer Vouru-Kasha, aussi rapidement que la flèche a traversé l’espace céleste, qu’Erekhsha, l’archer rapide, l’Arya parmi les Aryas dont la flèche était la plus rapide, a tirée du mont Khshaotha au mont Hvanvant.
38. Ahura Mazda lui vint en aide, et les Amesha-Spentas et Mithra, le seigneur des vastes pâturages, lui montrèrent le chemin : derrière lui marchaient les [ p. 104 ] grands Ashis Vanguhi [29] et Pârendi [30] sur son char léger : toujours jusqu’à ce que, dans sa course, il atteigne le mont Hvanvant sur les eaux scintillantes [31].
« Pour son éclat et sa gloire, je lui offrirai un sacrifice digne d’être entendu…
39. « Nous sacrifions à Tistrya, l’étoile brillante et glorieuse, qui afflige les Pairikas, qui détruit les Pairikas, qu’Angra Mainyus a lancée pour arrêter toutes les étoiles qui ont en elles la semence des eaux [32].
40. 'Tistrya les afflige, il les emporte loin de la mer Vouru-Kasha ; alors le vent pousse les nuages en avant, portant les eaux de la fertilité, de sorte que les averses amicales se répandent largement, elles se répandent de manière secourable et amicale sur les sept Karshvares.
« Pour sa splendeur et sa gloire, je lui offrirai un sacrifice digne d’être entendu…
41. « Nous sacrifions à Tistrya, l’étoile brillante et glorieuse, à qui aspirent les eaux stagnantes, les eaux vives des sources, les eaux des ruisseaux et les eaux de pluie.
42. « Quand la brillante et glorieuse Tistrya se lèvera-t-elle pour nous ? Quand les sources, avec leur flot et leur débordement d’eaux, épaisses comme l’épaule d’un cheval, couleront-elles vers les beaux lieux et les champs, et vers les pâturages, jusqu’aux racines des plantes, pour qu’elles puissent croître avec vigueur ? »
« Pour son éclat et sa gloire, je lui offrirai un sacrifice digne d’être entendu…
43. « Nous sacrifions à Tistrya, l’étoile brillante et glorieuse, qui lave toutes choses de la peur [33], retarde la croissance de tous . . . . [34], et apporte la santé à toutes ces créations, étant très bienfaisant, lorsqu’il a été adoré par un sacrifice et propitié, réjoui et satisfait.
« Pour son éclat et sa gloire, je lui offrirai un sacrifice digne d’être entendu…
44. « Je sacrifierai à Tistrya, l’étoile brillante et glorieuse, qu’Ahura Mazda a établie comme seigneur et surveillant au-dessus de toutes les étoiles [^513], de la même manière qu’il a établi Zarathustra au-dessus des hommes ; que ni Angra Mainyu, ni les Yâtus et les Pairikas, ni les hommes Yâtus [35] ne peuvent livrer à la mort, et tous les Daêvas ensemble ne peuvent prévaloir pour sa mort.
« Pour son éclat et sa gloire, je lui offrirai un sacrifice digne d’être entendu…
[ p. 106 ]
45. « Nous sacrifions à Tistrya, l’étoile brillante et glorieuse, à qui Ahura Mazda a donné mille sens [36], et qui est la plus bienfaisante parmi les étoiles qui ont en elles la semence des eaux :
46. « Celui qui se meut dans la lumière avec les étoiles qui ont en elles la semence des eaux : lui, de la mer Vouru-Kasha, la mer puissante, la grande, profonde et salée des eaux, va à tous les lacs, et à toutes les belles grottes, et à tous les beaux canaux [37], sous la forme d’un cheval blanc et beau, avec des oreilles d’or et un caparaçon d’or.
47. « Alors, ô Spitama Zarathustra ! les eaux coulent de la mer Vouru-Kasha, semblables à une mère [38], amicales et guérisseuses : il les répartit entre ces pays, étant très bienfaisant, lorsqu’il a été adoré par un sacrifice et apaisé, réjoui et satisfait [39].
« Pour son éclat et sa gloire, je lui offrirai un sacrifice digne d’être entendu…
48. « Nous sacrifions à Tistrya, l’étoile brillante et glorieuse, à qui aspirent toutes les créatures de Spenta-Mainyu, celles qui vivent sous la terre et celles qui vivent au-dessus de la terre ; celles qui vivent dans les eaux et celles qui vivent sur la terre sèche ; celles qui volent et celles qui courent dans les plaines [40] ; et toutes celles [ p. 107 ] qui vivent dans ce monde illimité et sans fin du Saint-Esprit.
« Pour son éclat et sa gloire, je lui offrirai un sacrifice digne d’être entendu…
49. « Nous sacrifions à Tistrya, l’étoile brillante et glorieuse, la saine, la sage, la heureuse et la puissante, qui est le seigneur de mille bienfaits, et qui accorde de nombreux bienfaits à l’homme qui lui a plu, qu’il les mendie ou non.
50. « Moi, ô Spitama Zarathustra ! j’ai créé cette étoile Tistrya aussi digne de sacrifice, aussi digne de prière, aussi digne de propitiation, aussi digne de glorification que moi-même, Ahura Mazda [41] ;
51. 'Afin de résister, de briser, d’affliger, de repousser la méchanceté de ce Pairika Duzyâirya [42], que les gens médisants [43] appellent Huyâirya [44].
52. « Si je n’avais pas créé cette étoile Tistrya aussi digne de sacrifice, aussi digne de prière, aussi digne de propitiation, aussi digne de glorification que moi-même, Ahura Mazda ;
53. 'Afin de résister, de briser, d’affliger, de repousser la malice de cette Pairika Duzyâirya, que les gens malintentionnés appellent Huyâirya ; [ p. 108 ] 54. 'Alors tout le jour, toute la nuit, cette Pairika Duzyâirya ferait la guerre à ce monde matériel qui est le mien, voulant éteindre sa vie [45], et elle continue, se précipitant sur lui et autour de lui.
55. 'Mais le brillant et glorieux Tistrya maintient ce Pairika dans des liens, avec des liens doubles, avec des liens triples, qui ne peuvent être surmontés, avec des liens sur tout le corps : c’est comme s’il y avait mille hommes tenant un homme dans des liens, mille hommes de ceux qui sont les plus forts en force.
56. « Si les pays aryens, ô Spitama Zarathustra ! voulaient accomplir en l’honneur de la brillante et glorieuse Tistrya le sacrifice et l’invocation qui leur sont dus, tout comme ce sacrifice et cette invocation doivent être accomplis dans la perfection de la sainteté, jamais une horde hostile n’entrerait dans ces pays aryens, ni aucune peste, ni lèpre, ni plantes venimeuses [46], ni le char d’un ennemi, ni la lance levée d’un ennemi. »
57 [47]. Zarathustra demanda : « Qu’est-ce donc, ô Ahura Mazda ! que le sacrifice et l’invocation en l’honneur du brillant et glorieux Tistrya, tels qu’ils doivent être accomplis dans la perfection de la sainteté ? »
58. Ahura Mazda répondit : « Que les nations aryennes lui apportent des libations ; que les nations aryennes lui attachent des paquets de baresma ; que les nations aryennes lui fassent cuire une tête de bétail, soit blanche, soit noire, soit de toute autre couleur, mais toutes d’une seule et même couleur. [ p. 109 ] 59. « Qu’un meurtrier ne prenne pas de ces offrandes, ni une prostituée, ni un . . . . [48] qui ne chante pas les Gâthas, qui répand la mort dans le monde et résiste à la loi de Mazda, à la loi de Zarathustra.
60. « Si un meurtrier prend de ces offrandes, ou une prostituée, ou un… qui ne chante pas les Gâthas, qui répand la mort dans le monde et résiste à la loi de Mazda, à la loi de Zarathustra, alors le brillant et glorieux Tistrya reprend ses vertus de guérison.
61. « Des fléaux se déverseront toujours sur les nations aryennes ; des hordes hostiles tomberont toujours sur les nations aryennes ; les Aryens seront frappés, par cinquantaines et par centaines, par centaines et par milliers, par milliers et par dizaines de milliers, par dizaines de milliers et par myriades de myriades.
62. 'Yathâ ahû vairyô : La volonté du Seigneur est la loi de la sainteté . . . .
« Je bénis le sacrifice et la prière, ainsi que la force et la vigueur de Tistrya, l’étoile brillante et glorieuse, et du puissant Satavaêsa, fait par Mazda, qui pousse les eaux en avant.
'Ashem Vohû : La sainteté est le meilleur de tous les biens . . . .
« [Donnez] à cet homme la luminosité et la gloire, . . . . donnez-lui la demeure lumineuse, heureuse et bienheureuse des saints [49]. »
[^476] : 92 : 1 ἐγκατέστησε τὸν Σείριον (Plutarque, de Iside et Osiride, § 47 ; cf. infra, § 48).
[^482] : 93 : 5 Nama ; voir Études Iraniennes, II, 124.
[^504] : 98 : 1 L’âge de quinze ans est l’âge paradisiaque dans l’Avesta (Yasna IX, 5 [18]).
[^513] : 100:3 §§ 26-27 = §§ 20-21.
[^532] : 105:1 Simau, signifiant sahmgûn, bhayamkara (Yasna IX, 38 [93]).
[^545] : 108:1 Lecture ava[-derenãm]; cf. Vend. XVIII, 18[45].
92:2 Sîrôzah I, 13. ↩︎
93:1 Douteux. ↩︎
93:2 La pluie. ↩︎
93:3 Sous son déguisement de cheval ; § 18. ↩︎
93:4 Voir Vend., pp. 3, 5, note 2. ↩︎
94:1 Puissamment. ↩︎
94:2 Ou, ‘par qui la beauté des eaux vient de Bereza, et leur semence d’Apãm Napât.’ Bereza, le haut, le grand, une épithète d’Apãm Napât, est devenu l’un de ses noms (Ized Bôrg ; cf. § 34) ; pour Apãm Napât, voir ci-dessus, p. 6, note 1. ↩︎
94:3 Paitismarenti; cf. Yt. V, 123. ↩︎
94:4 Ou mieux, « dans leur regard ». ↩︎
95:1 Mainivasau = mainyu-asau (signifiant jeu de mots mînôî gîvâkîh, svargasthânam, Yasna LVII, 27 [LVI, 11, 3]). ↩︎
95:2 Erekhsha khshviwi-ishus, en pahlavi Aris Shîvâtîr (voir Études Iraniennes, II, 220), ou ‘Aris à la flèche rapide’, était le meilleur archer de l’armée iranienne. Lorsque Minokihr et Afrâsyab décidèrent de faire la paix et de fixer la frontière entre l’Irân et le Tûrân, 'il fut stipulé qu’Aris gravirait le mont Damâvand, et de là tirerait une flèche vers l’est ; et que l’endroit où la flèche tomberait formerait la frontière entre les deux royaumes. Aris gravit alors la montagne et décocha vers l’est une flèche dont la volée continua depuis l’aube jusqu’à midi, lorsqu’elle tomba sur les rives du Gihûn (l’Oxus) (Mirkhond, Histoire des premiers rois de Perse, trad. par David Shea, p. 175 ; cf. Noeldeke, Zeitschrift der Deutschen Morgenländischen Gesellschaft, 1881, p. 445.) ↩︎
95:3 Le mont Khshaotha semble être le même que le mont Damâvand (voir note précédente) ; le mont Hvanva nt pourrait être le même que le mont Bâmîân, d’où prend sa source la rivière Balkh, car, selon Tabari (trad. par Noeldeke, ll), la flèche d’Aris s’arrêtait à la rivière Balkh (un affluent de l’Oxus). Mais il se peut que les limites données se réfèrent au cours de la Tistrya ; cf. § 38, texte et note. ↩︎
95:4 Douteux. Il est fait allusion aux étoiles filantes. M. Geiger remarque qu’un essaim d’étoiles filantes tombe chaque année juste au moment où Tistrya, dans le climat européen, est censé être le plus actif, le 10 août. ↩︎
96:2 On dit que Satavaêsa est le chef des étoiles occidentales (à lire étoiles du sud, Bund. II, 7), et qu’il a sous sa protection les mers du quart sud (ibid. XIII, 12) ; la mer de Satavaêsa est le golfe Persique. ↩︎
96:3 Ceci semble être une allusion à la marée dans la mer d’Arabie (la mer Vouru-Kasha) et dans le golfe d’Oman, qui, étant une mer du sud, est sous le contrôle de Satavaêsa (cf. note précédente et Vend. V, 18, note 1). ↩︎
96:4 Au bon moment de l’année où la pluie est attendue. ↩︎
97:1 Cf. §§ 23-24 et Yt. X, 54-55, 74. ↩︎
97:2 Comme Tistrya est le producteur de la pluie : Tistryênyaska = Tistaratârakasya vrishtim ; (Khorshêd Nyâyis 8, trad. sansk.). ↩︎
97:4 Haptôiringa (la Grande Ourse) est le chef des étoiles du nord (Bund. II, 7). « La porte et le passage de l’enfer lui sont confiés, afin de retenir ceux des neuf, quatre-vingt-dix, neuf cents, neuf mille et neuf myriades de démons, de démones, de fées (Pairikas) et de sorciers (Yâtus) qui s’opposent à la sphère céleste et aux constellations » (Minokhired XLIX, 15 ; trad. par Vest). ↩︎
97:5 Vanant est le chef des étoiles du sud (lire ouest ; Bund. II, 7). Cf. Yt. XX. ↩︎
97:6 Obtenir . . . . Cette invocation est provoquée par le nom même de Vanant, qui signifie « qui frappe, qui vainc ». La fonction particulière de Vanant est de garder les cols et les portes du mont Albôrz, autour desquels tournent le soleil, la lune et les étoiles, et d’empêcher les Paris et les Daêvas de couper et de briser la route du soleil (Minokhired XLIX, 12). ↩︎
97:7 ‘Je sacrifie à Tistar pour (= obtenir) la santé de la vue’ (Khorshêd Nyâyis 8, Pahl. tr.). ↩︎
98:2 Gayô maratan. Mais la traduction est douteuse ; peut-être « comme un homme de premier ordre l’est ». ↩︎
98:3 Douteux ; cf. erezi, Yt. XIV, 29. ↩︎
98:4 Cf. Yt. V, 8. ↩︎
98:5 Cf. Vend. XIX, 37 (123). ↩︎
99:1 ‘Tistar fut converti en trois formes, la forme d’un homme, la forme d’un cheval et la forme d’un taureau… comme les astrologues disent que chaque constellation a trois formes’ (Bund. VII, 4 ; tr. West). Tistrya promet à ses adorateurs des enfants (§ 15), des bœufs (§ 17) ou des chevaux (§ 19), selon qu’il apparaît sous la forme d’un homme (§ 13), d’un taureau (§ 16) ou d’un cheval (§ 18). ↩︎
99:2 Un mile (Bundahis XXVI, 1; tr. Ouest, note 1). ↩︎
100:1 Cf. § 10 et Yt. X, 54 seq., 74. ↩︎
100:2 Cf. Vend. Introd. IV, 27. ↩︎
101:1 Adhavô; peut-être ‘les ruisseaux’; cf. Yt. V, 1, note 2. Un mois de l’ancien calendrier persan, censé correspondre à septembre-octobre, était appelé âdukani, ce qui pourrait, dans cette hypothèse, signifier ‘(le mois) qui fait jaillir les ruisseaux’. ↩︎
101:2 Dont le représentant est le blé (Bundahis XXIV, 19.). ↩︎
101:3 Dont le représentant est la vesce d’été (ibid. 21). ↩︎
101:4 Cf. §18. ↩︎
101:5 ‘La montagne Aûsindôm est celle qui, étant de rubis, de la substance du ciel, est au milieu de l’océan aux formes larges (la mer Vouru-Kasha),’ (Bund. XII, 6 ; tr. Ouest). Le mont Aûsindôm reçoit ses eaux par un canal doré de la hauteur Hukairya (cf. Yt. V, 3) ; de là, une partie s’écoule vers l’océan pour la purification de la mer, et une partie verse de l’humidité sur toute cette terre, et toutes les créations d’Aûharmazd en tirent la santé, et elle dissipe la sécheresse de l’atmosphère’ (ibid. XIII, 5). ↩︎
102:1 Douteux. ↩︎
102:2 Haoma ouvre la voie aux eaux du ciel, étant l’élément principal du sacrifice (cf. § 24). Pour la même raison, les Bundahi comptent Vohu-Manô, « Bon Esprit », parmi les coopérateurs de Tistrya. ↩︎
102:4 Ou mieux, « assis dans les eaux » ; voir Yt. XIX, 56 seq. et Yt. XIII, 65. ↩︎
102:5 Les Fravashis sont actifs dans la lutte mondiale ; cf. Yt. XIII, 43. ‘Les coopérateurs de Tîstar étaient Vohûman et l’ange Hôm, avec l’aide de l’ange Bûrg (le même qu’Apãm Napât ; voir p. 94, note [^464]) et les esprits gardiens justes dans un arrangement ordonné’ (Bundahis VII, 3, tr. Ouest). ↩︎
103:1 Douteux. ↩︎
103:2 Les chefs de l’État. ↩︎
103:3 Pour une bonne ou une mauvaise récolte. ↩︎
103:4 § 37 = § 6. ↩︎
104:1 Voir Yt. XVII. ↩︎