[ p. 3 ]
LES GÂTHAS.
Ce chapitre, le deuxième des manuscrits du Gâtha Ahunavaiti, est placé ici dans un ordre plus naturel. On peut le considérer comme le terminus a quo de la révélation divine. L’Âme des Vaches, représentant les troupeaux du saint peuple iranien, leur seul moyen de subsistance honorable, élève la voix et, exprimant les besoins les plus profonds d’un peuple affligé, s’adresse avec amertume à Ahura et à son Ordre divin, Asha.
1. Se rappelant un autre « gémissement de la création » plus récent, elle demande pourquoi et pour qui elle a été faite, puisque les afflictions l’entourent ; et comme son confort, sinon son existence, était menacée autant par les habitudes instables provoquées par des alarmes constantes que par les incursions réelles de ses voisins prédateurs, elle supplie les Immortels Généreux de l’instruire sur les bienfaits de l’agriculture civilisée et de confirmer ses protecteurs dans sa pratique, comme son seul remède contre les maux dont elle se plaint.
2. Ahura répond par une question à Asha, l’Ordre Juste personnifié, quant au gardien qu’il avait désigné pour repousser la fureur qui l’assaille, insinuant qu’un chef aurait dû être placé à sa tête à l’origine, qui aurait évité ses misères, formé son peuple au travail régulier du sol et à l’habileté bucolique, et repoussé les raids destructeurs.
3. Asha répond que ses souffrances étaient inévitables, qu’aucun chef ne pouvait être nommé pour les empêcher, car nul n’était exempt d’injustice et de ressentiment passionné. Il ne pouvait expliquer pourquoi il en était ainsi. La question, impliquant le problème insoluble de l’origine du mal, était à la base des influences qui font bouger les étoiles du destin ; que la révélation religieuse apportée par le Ratu (comme dans [ p. 4 ] chapitre XXX) était destinée à répondre à ces problèmes dans la mesure où ils pouvaient l’être [1], et que par conséquent tous ceux qui s’engageaient dans des entreprises actives s’adressaient non pas à lui, Asha, l’archange subordonné, mais à Mazda lui-même, qui était le plus grand des êtres, et seul capable de répondre à leurs prières et à leurs questions.
Et Zarathoustra, inspiré par Son Bon Esprit et guidé par Sa droiture, accomplira plus que ce qui a été fait jusqu’à présent pour rallier la communauté économe et établir sa politique vertueuse sur la base souhaitée d’entraînement et de défense. 7. De même que Zarathoustra est un auditeur dans le colloque entre la Déité, l’Âme du Veau, et Asha, l’Ordre Juste, de même les autres Immortels à côté d’Asha [3] se joignent ici, comme si la nomination qui vient d’être faite n’avait pas été entendue, ou était incroyable (voir ci-dessous). Mazda est en effet déclaré avoir révélé la Parole-de-raison sacrée en harmonie avec la Droiture consentante, et avoir fourni de la nourriture au Veau et [ p. 5 ] les consommateurs nécessiteux, mais qui était là, doté de manière adéquate du Bon Esprit, qui pouvait promulguer ce Mãthra avec ses instructions révélées quant à la subsistance du corps et de l’esprit ?
8. Ahura répète son annonce de Zarathustra, comme pour faire taire les objections.
Comme Zarathoustra était le seul à avoir entendu les doctrines de la voix de l’inspiration, il désirait les déclarer et possédait l’autorité pour le faire, ainsi qu’une position établie d’un caractère tel qu’elle faisait sentir ses déclarations.
9. Mais une difficulté inattendue surgit. L’Âme du Veau n’est nullement impressionnée par la personnalité de l’individu choisi comme son tuteur. Loin d’être le demi-dieu des autres parties de l’Avesta, les déclarations de Zarathoustra sont caractérisées par elle comme « la voix d’un homme pusillanime », alors qu’elle, au contraire, attendait quelqu’un de véritablement royal par son rang et ses caractéristiques, et capable de réaliser ses désirs. Les Immortels Généreux (ou les chefs présents), comme s’ils avaient voulu que leur question du verset 7 soit formulée par pure perplexité ou mépris, se joignent en chœur, demandant quand un secours efficace sera effectivement fourni.
10. Zarathoustra, sans se laisser décourager par la froideur de son accueil, entre aussitôt dans ses fonctions de prêtre et de prophète, priant Ahura pour le peuple ; et reconnaissant les noms des « Immortels », Khshathra, Asha et Vohu Manah, dans leur sens originel, demande à Ahura d’accorder au peuple dans ses difficultés, une Autorité Souveraine établie dans l’Ordre Divin, et conférant le calme et le bonheur nécessaires pour lesquels les provinces souffrantes, représentées par l’Âme du Veau dans ses gémissements, avaient exprimé leur désir.
Et tandis qu’il prie, il exprime sa confiance inébranlable en Ahura plutôt qu’en les Daêvas, en tant que principal possesseur et dispensateur de bénédictions.
11. Puis, comme s’il désirait recevoir immédiatement tout son équipement, il implore non seulement l’Ordre Juste, la Puissance Royale de Dieu et Son Esprit Bienveillant pour les masses représentées par les Vaches, mais demande aussi quand elles viendront à lui et se hâteront ; et il supplie Ahura de lui accorder immédiatement et largement son aide pour la grande cause, à lui-même et à ses associés. (Il est singulier que le nom d’Âramaiti n’apparaisse pas dans cette section.)
[ p. 6 ]
Traduction.
(Hommage à vous, ô Sacrés Gâthas !)
1. À vous (ô Ahura et Asha !) l’Âme des Bœufs (nos troupeaux et notre peuple sacrés) s’écria : Pour qui m’avez-vous créé, et par [4] qui m’avez-vous façonné ? Sur moi vient l’assaut de la colère et de la violence, le coup [5] de la désolation, l’audace insolente et la puissance [6] (voleuse). Je n’ai pas d’autre donneur de pâturage [7] que vous, c’est pourquoi vous m’enseignez le bon (labour) pour les champs (mon seul espoir de bien-être [8]) !
Ahura parle.
2. Sur ce, le Créateur [9] des vaches (les troupeaux sacrés [ p. 7 ]) demanda à la Justice [10] : Comment (as-tu été) choisi par toi comme gardien des vaches, alors que, comme ayant pouvoir (sur tout son destin), tu l’as faite ? (De quelle manière lui as-tu assuré) avec pâturage un chef de bétail à la fois habile et énergique ? Qui as-tu choisi [11] comme maître (de sa vie) pour repousser la fureur des méchants [12] ?
Asha répond.
3. À Lui (la Justice Divine) répondit par [13] sa sainteté. (Grande était notre perplexité) ; un chef qui guerroyait capable de frapper [14] en retour (leur fureur), et qui était lui-même sans haine (ne devait pas être obtenu par nous) ; parmi de telles choses, celles qui ne doivent pas être connues (par des êtres tels que nous) sont les influences qui s’approchent [15] (et déplacent) les feux élevés [^51] (révélant la faveur et la volonté de Dieu [16]).
Parmi les êtres, Il est le plus puissant, celui vers lequel ceux [17] [ p. 8 ] qui ont accompli leurs actions s’approchent avec des invocations. (Il n’a pas besoin de demander !)
Zarathoustra intervient [18].
4. Le Grand Créateur [19] (est lui-même) le plus conscient des indications énoncées qui se sont accomplies jusqu’ici dans les actes des [20] dieux-démons [21] et des hommes (bons ou mauvais), et de celles qui s’accompliront par eux [22] plus tard. Lui, Ahura, est l’arbitre perspicace ; ainsi en sera-t-il pour nous [23] comme Il le voudra [24] !
5. C’est pourquoi nous deux, mon âme [25] et (l’âme) de la mère [26] Kine, (faisons) nos supplications [ p. 9 ] pour les deux mondes à Ahura, et avec les mains tendues en signe de supplication, lorsque (nous prions le Grand Créateur [27] avec des questions dans notre doute [^64]; (et Il répondra).
Ce n’est pas pour le juste, ce n’est pas pour le laboureur de la terre qu’il y aura la destruction [28] avec les méchants !
Ahura.
6. Sur ce, le Seigneur, le Grand Créateur, Celui qui comprend la grâce mystérieuse [29] par Sa perspicacité [30], a parlé ainsi. Ce n’est pas de cette manière [31] qu’on nous trouve un maître spirituel, ni un chef mû par la Justice et établi (dans son esprit) ; c’est pourquoi je t’ai [32] nommé [33] (comme tel) pour le cultivateur diligent de la terre [34] !
[ p. 10 ]
Les Ameshôspends [35].
7. Mazda a créé la Parole inspirée de la raison, qui est un Mãthra de graisse (pour l’offrande), la Justice (divine) consentant à Son acte. Il a préparé la nourriture pour les vaches et pour ceux qui mangent [36], Lui le généreux de sa doctrine (salutaire) ; mais qui as-tu, toi, doué d’un bon esprit, qui puisse transmettre ces (doctrines) de bouche aux mortels [37] ?
Ahura.
8. Cet homme se trouve ici pour moi, lui seul [38] a écouté nos paroles, Zarathustra Spitama ! Il désire exprimer pour nous nos actes de grâce puissants et accomplis, pour (Moi), le Grand Créateur et pour la Justice ; c’est pourquoi je lui donnerai la bonne demeure [39] (et la place autorisée) d’un tel orateur [40] !
Le Geus Urvan.
9. Sur ce, l’âme du bétail se lamenta (: Malheur à moi) car (j’ai obtenu pour moi-même) en blessant un seigneur qui est impuissant à réaliser (son) souhait, la (simple) voix d’un homme faible et pusillanime, alors que je désire quelqu’un qui est maître de sa volonté (et capable, en tant que membre d’un état royal, d’accomplir ce qu’il désire [41]).
Les Ameshôspends [^79].
((Oui,) quand apparaîtra-t-il jamais qui pourra lui apporter [^79] une aide forte [42] ?)
[ p. 12 ]
Zarathoustra [43].
10. Toi, ô Ahura, et toi, ô Justice ! accorde à ceux-ci (nos disciples) la joie, ainsi que le Royaume souverain (de la Divinité) tel qu’il est établi dans (Son) Bon Esprit par lequel on leur accorde les paisibles commodités du foyer et le bonheur tranquille (par opposition aux terribles ravages qu’ils subissent [44]), car de ceux-ci, ô Grand Créateur ! Je T’ai toujours pensé comme le premier possesseur [45] !
11. Et quand la Justice (divine), le Bon Esprit (du Seigneur, et Sa) Puissance Souveraine (viendront-ils) se hâter [46] vers moi (pour me donner la force pour ma tâche et ma mission), ô Grand Créateur, le Seigneur Vivant ! (Car sans lui, je ne peux avancer [ p. 13 ] ni entreprendre mon travail.) Accordez-nous donc maintenant votre aide et en abondance [47] pour notre grande cause. Puissions-nous être (participants) de la grâce abondante de ceux qui sont vos égaux [48] (vos conseillers et serviteurs) [49] !
[^51] : 7:7 Le Pahlavi rôshano î râsto.
[^64] : 9 : 2 Pavan gômânîkîh hampûrsânî ; racine dî.
4:1 Quelque chose comme cela est implicite. ↩︎
4:2 Si les versets 4, 5, 6 étaient à l’origine connectés. ↩︎
4:3 Ou peut-être une compagnie de chefs religieux poétiquement conçus comme étant présents. ↩︎
6:1 Ke ma tashat ne peut signifier ici que cela. Le traducteur pahlavi a probablement lu kahmâi. Il a val mûn li tukhshîd (?) hômanam. ↩︎
6:2 On pourrait penser à « inertie » comme une traduction de remô (si on le lit), mais les afflictions dont on se plaint semblent plutôt impliquer une violence active. ↩︎
6:3 Ou lisez tâyuskâ (vol ?) avec la traduction en pahlavi ; « yu » et « vi » s’écriraient de manière très similaire dans un manuscrit. ↩︎
6:4 Vastâ a été trouvé, si j’ai bien compris, dans certains manuscrits. Le manuscrit persan de Haug comporte un curieux vâstîrîdâr (vâsta-rîdâr ?) dans le texte pahlavi, ce qui semble confirmer vastâ dans le sens donné. ↩︎
6:5 Comme il y a de très nombreux non-spécialistes pour qui il est important d’évaluer ce sujet actuel aussi attentivement que possible, et comme tout ici est un sujet de questionnement des plus vifs entre experts, j’ajoute de temps en temps une traduction mot à mot, bien que nécessairement très grossière : À vous l’âme du Veau s’est écriée-plaignante : Pour qui m’avez-vous façonné ? Qui m’avez-vous fait ? Contre moi agression-violence, violence-et, désolations-[coup], audace-insolence-et, (voleur) puissance-et (éventuellement changer le texte). Pas pour moi un donneur-de-pâturage-plus-que-vous-autres ; c’est pourquoi enseignez-moi de bonnes (choses) pour-le-pâturage (adj. acc. pl. neut.). ↩︎
6:6 Je crains de ne pouvoir suivre Haug dans sa conception ultérieure, où il suit la tradition de manière assez extrême, traduisant par « la blessure du bœuf ». Ni Spiegel ni Justi ne se confieraient à un mythe ultérieur à ce point (voir Y. XXXI, 9 et XLVI, 9). Ceci est mentionné à la page 7, cependant, non pas pour dénoncer une erreur, mais uniquement pour protéger le lecteur contre l’erreur d’une éminente autorité. (Voir aussi Roth, ZDMG, Bd. 25, s. 9.) ↩︎
7:1 Observez la personnification de la justice. ↩︎
7:2 Ou, ‘quel seigneur du salut’, régi par dâtâ de la ligne précédente ; ainsi aussi le traducteur pahlavi mûn avo pavan nadûkîh khûdâî. Ustâ n’apparaît ici que sous forme verbale. Ajouter anghat en b. ↩︎
7:3 Le Pahlavi aêshmo anâêr zanisno. ↩︎
7:4 Ou lisez ashem. Le Pahlavi a des ashavahis pour pasukhvo gûft. Je ne suis pas du tout enclin à accepter des vocatifs à la place des nominatifs dans les Gâthas. ↩︎
7:5 Sar-gan, comparer avec Verethragan. Le Pahlavi l’indique par tanû sardârîh. ↩︎
7:6 Peut-être, « par lequel il s’approche ». ↩︎
7:8 Cp. Y. XXX, 1: yâ raokebîs daresatâ urvâzâ. ↩︎
7:9 Le Pahlavi indique une troisième personne ; et keredushâ est de loin le plus simplement expliqué comme un nom. pl. Rappelons mâ mashâ et man (?) mathâ. Autrement, « à qui je viendrai avec activité et invocation. » ↩︎
8:1 Un ou plusieurs versets peuvent être tombés ici. ↩︎
8:2 Je ne peux me persuader d’accepter la comparaison presque universellement acceptée entre Mazdau et medhâ. Voir note à la p. 104. ↩︎
8:3 Ou : « Il a fait par Daêvas ? » Si tel était le cas, une souveraineté absolue et non qualifiée serait indiquée. Voir la dernière ligne. ↩︎
8:4 Remarquez que si « par les adorateurs de Daêva » serait une traduction admirable pour Daêvâis, car plus courante et donc plus sûre, elle est ici impossible à cause des mashyâiskâ. Nous sommes étroitement limités à l’acceptation d’une idée large. Ahura était attentif à ce qui transpirait dans les actes des dieux Daêva et non dans ceux des seuls adorateurs de Daêva. L’inst. doit être modifié. ↩︎
8:5 Comme varshaitê est utilisé ailleurs dans un sens actif, il est possible, mais pas probable, qu’une prédestination spéciale soit indiquée. « Il fera par le moyen des Daêvas et des hommes. » ↩︎
8:6 « À nous les hommes », pas à nous les Ameshôspends, bien sûr ! ↩︎
8:7 Verbatim. Mazda les-paroles-les-plus-conscientes-qui-ont-été-accomplies-au-moyen-(des-actions-des-Daêvas-et-des-hommes-et-ce-qui-sera-fait-après, Lui le seigneur-discriminant ; ainsi-il-nous-arrivera-t-il-comme-Il-choisira. ↩︎
8:8 Cela semble prouver positivement qu’un être humain parle ici et dans le verset précédent ; « l’âme de la Justice » est bien sûr impossible. ↩︎
8:9 Certains ont fait référence à la racine zan, présente de manière obscure dans le mot ; autrement dit, une vache apte à la conduite ; une vache mature et apte à l’usage. Le terme utilisé dans le Vendîdâd dans un sens courant comme désignant simplement une vache à un certain âge, peut être l’usage familier d’un adjectif appliqué ici dans l’ancienne Gâtha dans un sens sacré. ↩︎
9:1 Ce passage est l’un des plus forts pour la comparaison de Mazdau et medhâ. Le sens « demander la sagesse dans notre doute » est admirable. Je ne peux cependant pas accepter la comparaison. ↩︎
9:3 Les Pahlavi awasînisnîh*, mais dans d’autres contextes fragyâitis pourrait bien signifier « vie continue » ; « vie longuement endurée avec les méchants ». ↩︎
9:4 Le Pahlavi a vishûpisnŏ, qui ici donne un meilleur sens ; voir cependant Y. XLVIII, 9. Nous pourrions lire ici comme alternative : « sachant que la calamité doit être évitée ». ↩︎
9:5 Incertain. Le Pahlavi indique cependant le « discernement ». ↩︎
9:6 On est fortement tenté de lire aêvô, « pas un seul chef », mais l’écriture ancienne lue par le traducteur pahlavi avait aêvâ ahû. ↩︎
9:7 Cela indique que Zarathoustra était l’orateur dans les versets précédents. ↩︎
9:8 Nommé. ↩︎
9:9 Verbatim. Alors Ahura Mazda parla, connaissant la chose merveilleuse par la perspicacité (?) il n’y a pas ainsi de maître trouvé, ni de dirigeant juste-ordre-de-même, c’est pourquoi pour toi à-l’économe-et-au-vigneron-et (moi) comme-un-créateur j’ai-fait. ↩︎
10:1 Ou une compagnie de saints conçue comme étant présente. ↩︎
10:2 Ainsi, certains auteurs, acceptant une lecture irrégulière hvarushaêibyô après l’indication de la traduction pahlavi. Autrement, comparer « rush » (?), uru = ru, et rendre par « to the aliéné ». Nous devons souvent étendre le sens au-delà de cela. Des instructions de conversion sont suggérées ailleurs pour « all humanity ». ↩︎
10:3 La traduction de Neryosangh est ajoutée ici non seulement parce qu’elle est intéressante, mais parce qu’elle est, avec la traduction pahlavi, de la plus haute importance pour tirer des conclusions correctes. Elle peut être rendue comme suit ; et le lecteur peut la considérer comme un exemple, mais en aucun cas particulièrement favorable. Aux mots âzûtôîs et maretaêibyô, différents textes se trouvaient devant lui et le traducteur pahlavi également. Ces mots sont ailleurs rendus par ce dernier karpîh et ansûtâân : Cette plus grande grandeur (sic) du Mãthra, le Seigneur l’a produite avec la justice comme son compagnon de travail [ ]. Le Grand Sage révèle les troupeaux aux mangeurs ; et il révèle aussi la grande matière aux érudits bien instruits. Qui est le tien, doué du meilleur esprit, qui donne les deux choses, avec la bouche, à ceux qui poursuivent des études (sic) ? Il serait déraisonnable d’espérer qu’une traduction ancienne soit plus proche. Les erreurs (quant à la racine) ne sont pas des erreurs, mais les signes évidents de divergences entre manuscrits. Cela se produit constamment ; et il est à peine nécessaire d’ajouter que parfois, de telles erreurs supposées nous permettent de retrouver le texte original. ↩︎
10:4 Répétons l’annonce du verset 6. L’aêvâ du verset 6 inciterait à lire aêvâ (ye ne aêvâ), mais le manuscrit avant le traducteur pahlavi lisait aêvô = khadûk. Il est tout à fait hors de question de supposer que son aêtûno et son khadûk soient accidentels. Une distinction nette est faite. ↩︎
11:1 Ainsi le traducteur Pahlavi, donnant la seule étymologie critique dans son hûdemûnîh, la glose mise à part. ↩︎
11:2 Le texte pahlavi corrigé par le manuscrit persan peut être traduit ainsi : « Ce don, je l’ai obtenu ». Car celui-ci est celui qui écoutait ce qui est notre enseignement, Zartûsht, le Spitâmân. Pour nous, Aûharmazd, et pour Aharâyîh est son désir, [c’est-à-dire qu’il désire un devoir parfaitement accompli et de bonnes œuvres]. Il récite également un remède (libre ou erroné), [c’est-à-dire qu’il déclare un remède contre le Drûg qui est dans le monde] ; en raison de cette parole de piété, ils lui accordent une bonne demeure []. (Les gloses sont souvent d’une main ultérieure et erronées. Parfois, cependant, elles contiennent la vérité alors que le texte est futile. Je les laisse de côté dans les présentes citations lorsqu’elles sont sans importance.) ↩︎
11:3 Observez que Zarathoustra, comme d’autres prophètes, a parfois rencontré peu d’honneur de la part de ses compatriotes qui sont ici bien représentés par la voix de l’Âme du Veau. (Voir Y. XLVI, 1.) ↩︎
11:4 Ou bien hôi ne pourrait-il pas être pris dans un sens réflexif, et se référer à la première personne comme le possessif sve ; voir la connexion. ↩︎
11:5 Verbatim. Là-dessus, et l’âme du bœuf pleura : (moi) qui p. 12 (me lamente) celui-qui-ne-peut-réaliser-son-souhait-en-blessant-comme-un-maître (ou, ai-je-établi ?) [ ], contre-qui-je-souhaite-que-ce-soit-un-souhait-contrôlant-et-réalisant-comme-un-souverain. Quand-il-peut-être-sera-qui-pour-elle-(peut-être-pour-moi-même ?)-lui-apportera-une-aide-effectuée-par-la-main. ↩︎
12:1 Zarathoustra, ayant accepté son appel à être le Ratu ou son substitut, intervient aussitôt avec une prière pour sa charge souffrante. ↩︎
12:2 Voir le verset 1, auquel il est continuellement fait référence comme étant l’expression principale des souffrances à remédier. ↩︎
12:3 Le Pahlavi sans gloses peut être traduit ainsi : « Vaṣṭān, ô Aûharmazd, Ashavahāṭṭṭṭ et Khshatraver ! » De même pour Vohûman, qui lui offre une demeure agréable et de la joie. Je pense aussi que le premier gain et l’obtention de ceci viennent de toi. (La glose est légèrement différente ; mais valman devrait être rendu selon ahyâ.)
Le texte est littéralement le suivant : (Faites) à ceux-ci, ô Ahura ! le bonheur (? peut-être la force ; voir les Pahlavi) accordez, ô Asha ! Khshathra - et (= le Royaume) tel (le royaume) par Vohu Manah par lequel les commodités paisibles-joie-et (qu’on) peut donner-ou établir ; moi-même de cela, ô Mazda ! Je pensais que toi, tu étais le premier possesseur. ↩︎
12:4 Ainsi la traduction Pahlavi indique; comparer gimâ et frâ man (?) mathâ; sinon mâmashâ = je m’empresse (d’accomplir ma mission). ↩︎
13:1 Le Pahlavi a kabed. Pour l’idée fondamentale, comparer priksh + suffixe. ↩︎
13:2 L’Ameshôspends mentionné plus haut, avec lequel Ahura gouverne et bénit son peuple. Ahmâ (conjecturant ainsi avec Barth.), est également suffisamment indiqué par le lanman des Pahlavi. Il est douteux qu’un ehmâ instrumental puisse être accepté. La forme devrait être modifiée.
Si ehmâ signifie, il faut comprendre istem, ou l’instrumental pris dans un sens possessif.
Ahmâ n’a pas d’autorité sur les MSS, mais est meilleur que anghâmâ, car il est plus proche des MSS. ↩︎