[^1030].
1. Je chasse [^1031] les Daêvas d’ici ; je me confesse comme un adorateur de Mazda de l’ordre de Zarathustra, séparé des Daêvas, dévoué à la tradition du Seigneur, un louangeur [^1032] des Immortels Généreux ; et à Ahura Mazda, le bon et doté de bonnes possessions, j’attribue toutes choses bonnes, au Saint, au resplendissant, au glorieux, à qui sont toutes choses quelles qu’elles soient qui sont bonnes ; à qui est le Kine, à qui est Asha (l’ordre juste qui imprègne toutes choses pures), à qui sont les étoiles, dans les lumières desquelles les êtres et les objets glorieux sont revêtus [^1033].
2. Et je choisis la Piété, la généreuse et la bonne, qu’elle soit mienne [^1034]. Et c’est pourquoi je condamne haut et fort tout vol [^1035] et toute violence contre le sacré, le bétail et toute sécheresse [1] qui ravagent les villages de Mazdayasn.
3. Je souhaite éloigner de leurs pensées l’idée d’errer à volonté, de planter librement leur tente en nomades, car je souhaite éloigner de leurs troupeaux qui demeurent fermes sur cette terre toute errance ; et, m’inclinant devant la Justice, je dédie mes offrandes avec louanges jusqu’à ce point. Jamais je ne pourrai être une source de gaspillage, jamais une source de flétrissement pour les villages de Mazdayasn, ni par amour du corps ni par amour de la vie.
4. J’abjure l’abri et la direction des [ p. 249 ] Daêvas, aussi mauvais soient-ils ; oui, totalement dépourvus de bien et vides de vertu, trompeurs dans leur méchanceté, de tous les êtres, ceux qui ressemblent le plus au Démon-du-Mensonge, les plus répugnants des choses existantes, et ceux qui sont les plus dépourvus de bien.
5. Loin, loin, j’abjure les Daêvas et tous ceux qu’ils possèdent, les sorciers et tous ceux qui s’accrochent à leurs artifices, et tout être existant de ce genre ; j’abjure leurs pensées, leurs paroles et leurs actions, et leur semence (qui propage leur péché) ; j’abjure leur abri et leur autorité, et les iniques de toute sorte qui agissent comme les Rakhshas !
Et ainsi moi-même, quelles que soient les circonstances dans lesquelles je puisse être placé, en tant qu’adorateur de Mazda et de l’ordre de Zarathustra, j’abjurerais les Daêvas et leur abri, comme celui qui [3] était le saint Zarathustra les a abjurés (autrefois).
7. À cette sainteté religieuse [4] à laquelle appartiennent les eaux, j’appartiens, à cette sainteté à laquelle appartiennent les plantes, à cette sainteté à laquelle appartiennent les vaches au don béni [5], à cette sainteté religieuse à laquelle appartient Ahura Mazda, qui a fait à la fois les vaches et les saints hommes, [ p. 250 ] à cette sainteté, j’appartiens. À cette croyance que Zarathustra avait, que Kavi Vîstâspa, et ces deux, Frashaostra et Gâmâspa ; oui, de cette foi religieuse dont chaque Saoshyant qui viendra (encore) nous sauver, les saints qui accomplissent les actes de réelle signification, de ce credo et de cette tradition, je suis.
8. Je suis un adorateur de Mazda, de l’ordre de Zarathoustra ; ainsi je confesse, en tant que loueur et confesseur, et je loue donc à haute voix la pensée bien pensée, la parole bien dite et l’action bien faite ;
9. Oui, je loue d’emblée la Foi de Mazda, la Foi dont la parole est inébranlable [6], la Foi qui manie la hallebarde [7], la Foi du mariage par alliance, le saint (Credo), qui est la plus imposante, la meilleure et la plus belle de toutes les religions existantes, et de toutes celles qui seront connues à l’avenir, la Foi d’Ahura, le credo zarathoustrien. Oui, à Ahura Mazda j’attribue tout bien, et tel sera le culte de la croyance mazdyasnienne !
[^1050] : 250 : 2 comp. Y. XXXI, 18.
247:4 Ce morceau en dialecte gâtique prétend à une antiquité plus élevée, immédiatement après l’Haptanghâiti. Sa distribution rétrospective montre qu’il est postérieur à la période originale. Le verset 7 évoque une date ultérieure avec sa référence aux plantes et aux eaux. Que Zarathustra, Kavi Vîstâspa, Frashaostra et Gâmâspa soient nommés ne prouve en aucun cas qu’ils étaient encore vivants. Cependant, ils ne sont pas mentionnés avec une exagération fantaisiste ou superstitieuse ; ils ne sont pas encore des demi-dieux. ↩︎
248:2 Une véritable citation des Gâthas (voir Y. XXXI, 7). ↩︎
248:3 Une véritable allusion aux Gâthas (Y. XXXII, 2). ↩︎
248:4 Ceci préserve la lecture correcte de tâyuska (donc le Pahlavi) dans Y. XXIX, 1. ↩︎
248:5 Viyâpat comme hors de tout doute ; ainsi viyâpem au verset 3. ↩︎
248:6 Frâ a la même force que dans fra perenaoiti (?), remplir, vider. Autrement, « à leurs pensées, j’offre dans ma prière la liberté de circuler librement à leur guise, et un logement où ils le souhaitent, avec leur bétail qui habite cette terre. » ↩︎
248:7 Comp. nâiri-kinanghô, khratu-kinanghô et shaêtô-kinanghô. ↩︎