© 2007 Halbert Katzen, JD
Préparé par Halbert Katzen, J.D.
[Mis à jour le 21/04/07]
Le Livre d’Urantia ne dit pas seulement que les continents étaient autrefois tous reliés en une seule masse terrestre et qu’ils se sont désagrégés puis ont dérivé, il fournit également des détails sur la façon dont cela s’est produit. De plus, il aborde des questions liées à la façon dont diverses pressions affectent l’interrelation des océans, des continents, de la croûte terrestre, des volcans, des tremblements de terre et de la formation des montagnes. Bien que la théorie de la dérive des continents ait existé depuis longtemps et que certaines preuves à l’appui de cette théorie aient été développées avant la publication du Livre d’Urantia en 1955, la théorie de la dérive des continents était très impopulaire à l’époque de la publication parce que les scientifiques n’avaient pas trouvé d’explication adéquate sur la façon dont les continents étaient capables de se déplacer. En fait, les théories de l’expansion des fonds marins et de la tectonique des plaques, qui ont fait accepter la théorie de la dérive des continents, n’étaient pas encore développées.
Wikipedia le dit ainsi : « L’acceptation des théories de la dérive des continents et de l’expansion des fonds marins (les deux éléments clés de la tectonique des plaques) peut être comparée à la révolution copernicienne en astronomie [quand il a été accepté que les planètes tournent autour du soleil, et non que tout tourne autour de la terre]. En quelques années seulement, la géophysique et la géologie en particulier ont été révolutionnées… Ce qui avait été rejeté pendant des décennies par toute revue scientifique respectable a été accepté avec enthousiasme en quelques années seulement dans les années 1960 et 1970. »
Allant au-delà d’une description générale de la formation des continents et des chaînes de montagnes, Le Livre d’Urantia donne également des détails spécifiques sur l’enfoncement d’une péninsule au large de la côte orientale de la Méditerranée il y a environ 33 000 ans. La technologie du sonar n’était pas suffisamment développée au moment de la publication du Livre d’Urantia pour fournir une image claire de la topographie du bassin méditerranéen oriental. La cartographie par sonar plus avancée d’aujourd’hui révèle une topographie entre Cyrus et la côte syrienne qui non seulement correspond à la description du Livre d’Urantia, mais se situe également à la convergence de trois plaques hautement actives qui produisent un courant transversal inhabituel de pressions. (Consultez le Rapport sur le Jardin d’Eden pour une explication complète sur cette péninsule maintenant engloutie.)
Ce sujet relie plusieurs questions géophysiques et offre l’occasion d’aborder non seulement une discussion générale sur la Pangée (théorie selon laquelle les continents étaient autrefois connectés en une seule masse terrestre géante), la dérive des continents, l’expansion des fonds marins, la tectonique des plaques et le mécanisme de ce type de mouvement, mais aussi un événement géophysique spécifique et circonscrit le long de la côte orientale de la Méditerranée.
Les théories de la Pangée et de la dérive des continents existaient bien avant la publication du Livre d’Urantia. Cependant, les théories de l’expansion des fonds marins et de la tectonique des plaques ne se sont développées qu’après sa publication, tandis que le mécanisme responsable de la dérive des continents et de l’expansion des fonds marins n’avait été que suggéré sans qu’aucune base scientifique n’ait été développée. Les variations dans le développement de la science liée à ces questions rendent important de revoir les permissions et les limitations que le Livre d’Urantia affirme avoir guidé sa présentation d’informations historiques et scientifiques. La distinction clé est la différence entre la permission de révéler des faits historiques et la limitation de révéler des théories et des compréhensions scientifiques non méritées. Le Livre d’Urantia déclare :
L’humanité devrait comprendre que nous, qui participons à la révélation de la vérité, nous sommes très rigoureusement limités par les instructions de nos supérieurs. Nous ne sommes pas libres d’anticiper sur les découvertes scientifiques d’un millénaire. Les révélateurs doivent agir selon les instructions qui forment une partie du mandat de révélation. Nous ne voyons aucun moyen de surmonter cette difficulté, ni dans le présent ni dans un avenir quelconque. Les faits historiques et les vérités religieuses de cette série d’exposés révélateurs subsisteront dans les annales des âges à venir, mais, en même temps, nous savons parfaitement que, d’ici peu d’années, beaucoup de nos affirmations concernant les sciences physiques auront besoin d’être revues, à la suite de développements scientifiques additionnels et de découvertes nouvelles. Nous prévoyons, dès maintenant, ces nouveaux développements, mais il nous est interdit d’inclure, dans nos exposés révélateurs, ces notions que les hommes n’ont pas encore découvertes. Qu’il soit bien clair que les révélations ne sont pas nécessairement inspirées. La cosmologie révélée ici n’est pas inspirée. Elle est limitée par l’autorisation que nous avons de coordonner et de trier les connaissances d’aujourd’hui. La clairvoyance divine ou spirituelle est un don, mais la sagesse humaine doit évoluer. (LU 101:4.2)
Les faits historiques se distinguent des faits scientifiques. On trouve dans la deuxième phrase de la citation ci-dessus l’affirmation que les « faits historiques » « resteront dans les annales des âges à venir ». En revanche, l’utilisation du mot « faits » dans la dernière phrase se rapporte au domaine des découvertes scientifiques. Ces distinctions jouent un rôle clé dans la présentation dans Le Livre d’Urantia des informations relatives à la Pangée, à la dérive des continents, à l’expansion des fonds marins, à la tectonique des plaques et au mécanisme sous-jacent du mouvement. Étant donné que le mécanisme du mouvement est une question de fait historique et qu’il a été au moins suggéré, des déclarations directes sont fournies sur cette question. Étant donné que la théorie de la dérive des continents existait bien avant la publication du Livre d’Urantia, cette terminologie et cette théorie sont un sujet admissible. Étant donné que les théories sur l’expansion des fonds marins et la tectonique des plaques n’étaient pas encore développées au moment de la publication du Livre d’Urantia, ces termes et théories sont un sujet inadmissible. Conformément à ces distinctions entre faits historiques et faits scientifiques, Le Livre d’Urantia a une section entière dédiée à la dérive des continents, mais n’utilise jamais les mots « expansion des fonds marins » ou « tectonique des plaques ». Même s’ils sont implicites et évoqués, il n’y a que des références limitées et parfois vagues à ces théories comme cela sera révélé au cours de la présentation de ce rapport.
Bien que la théorie de la dérive des continents ait existé bien avant la publication du Livre d’Urantia, elle était encore très discréditée à l’époque de sa publication. Comme la communauté scientifique a largement rejeté la théorie avant que son principal promoteur, Alfred Wegener, ne suggère le mécanisme du mouvement (sans données à l’appui), sa suggestion a reçu peu d’attention.
Le plus grand défi dans la présentation de ce sujet n’est pas de présenter la science, l’histoire de la science et la position du Livre d’Urantia sur ces questions, mais plutôt de présenter les aspects qui se chevauchent entre les théories par rapport à l’époque de la publication du Livre d’Urantia. L’approche adoptée consiste à commencer par la question de la Pangée et de la dérive des continents et l’histoire de leur acceptation, puis à aborder les questions de l’expansion des fonds marins, des plaques tectoniques et du mécanisme sous-jacent. Enfin, le cas spécifique d’une péninsule aujourd’hui engloutie au large de la Méditerranée orientale sera abordé.
Lorsque des citations du Livre d’Urantia sont fournies sur ces différents sujets, le texte en gras sera utilisé pour attirer l’attention sur les aspects de la présentation qui n’ont pas à voir avec la dérive des continents. Cela sera fait pour mettre en évidence les questions sur lesquelles Le Livre d’Urantia était bien en avance sur les développements scientifiques. Bien que la théorie de la dérive des continents ait été largement discréditée lorsque Le Livre d’Urantia a été publié, elle a néanmoins existé pendant plus de cent ans avant sa publication. Par conséquent, la question de la dérive des continents, il faut l’admettre, n’ajoute pas de crédibilité à la paternité du Livre d’Urantia dans la mesure où les autres questions le font.
La majorité des passages pertinents concernant la dérive des continents sont présentés dans ce rapport en premier et en une seule fois afin que le lecteur puisse les apprécier dans leur ensemble et en relation avec la façon dont Le Livre d’Urantia intègre ces déclarations dans sa présentation plus large de l’histoire de notre planète. (Le Livre d’Urantia utilise le mot « Urantia » comme nom de notre planète.) De plus, la lecture de ce matériel révèle qu’il existe une foule d’autres faits présentés qui peuvent également être corroborés par d’autres développements scientifiques concernant l’histoire planétaire.
(Bien que les raisons exactes de cette divergence ne soient pas données dans Le Livre d’Urantia, la datation radiométrique, selon les normes du Livre d’Urantia, n’est fiable que jusqu’à 35 000 000 ans. De 45 000 000 à 500 000 000 ans, la datation radiométrique surestime les âges d’un facteur de 1,2 à 2,0 ans. De 550 000 000 ans et plus, les surestimations se maintiennent constamment d’un facteur de 4,0 ans. Cela a apparemment quelque chose à voir avec les changements dans les niveaux de radiation de fond et/ou certains types d’énergies que les auteurs du Livre d’Urantia n’ont pas été autorisés à discuter en détail.)
Le Livre d’Urantia déclare :
Il y a 800 millions d’années, [Il y a 3,2 milliards d’années selon les normes scientifiques actuelles de datation radiométrique] on assista à l’inauguration de la première grande époque des terres émergées, l’âge de l’émergence continentale accrue.
Depuis la condensation de l’hydrosphère de la terre, d’abord dans l’océan mondial, puis dans l’océan Pacifique, il faut se représenter que cette dernière masse d’eau couvrait les neuf dixièmes de la surface terrestre. Les météorites qui tombaient dans la mer s’accumulaient au fond de l’océan, car elles sont généralement composées de matériaux denses. Celles qui tombaient sur le sol furent fortement oxydées, puis usées par l’érosion et enfin entrainées dans les bassins océaniques. Le fond de l’océan devint ainsi de plus en plus lourd, d’autant plus qu’il s’y ajoutait le poids d’une masse d’eau profonde de seize kilomètres à certains endroits.
Sous la poussée croissante de l’océan Pacifique, les masses terrestres continentales continuèrent de s’élever. L’Europe et l’Afrique commencèrent à émerger des profondeurs du Pacifique en même temps que les masses appelées maintenant Australie, Amérique du Nord et du Sud, et continent Antarctique ; tandis que le lit de l’océan Pacifique continuait à s’enfoncer pour compenser ce mouvement. À la fin de cette période, les terres émergées constituaient presque un tiers de la surface du globe et ne formaient qu’une seule masse continentale. (LU 57:8.19-21)
Il y a 750 millions d’années, les premières brèches commencèrent à apparaitre dans la masse continentale sous la forme du grand affaissement nord-sud qui fut plus tard comblé par les eaux de l’océan. Ces brèches préparèrent la voie à la dérive vers l’ouest des continents de l’Amérique du Nord et du Sud, y compris le Groenland. La longue faille est-ouest sépara l’Afrique de l’Europe et détacha du continent asiatique les masses de terre de l’Australie, des iles du Pacifique et de l’Antarctique.
Il y a 700 millions d’années, Urantia s’approchait des conditions de maturité nécessaire pour entretenir la vie. La dérive continentale se poursuivait ; l’océan pénétrait de plus en plus dans les terres sous forme de longs bras de mer fournissant les eaux peu profondes et les baies abritées qui conviennent si bien comme habitat pour la vie marine.
L’époque d’il y a 650 millions d’années fut témoin d’une nouvelle scission des masses terrestres et, par conséquent, d’une nouvelle extension des mers continentales. Et ces eaux atteignirent rapidement le degré de salinité indispensable à la vie sur Urantia. (LU 57:8.23-25)
Il y a 500 millions d’années, la vie végétale primitive des mers était bien établie sur Urantia. Le Grœnland et la masse des terres arctiques, ainsi que l’Amérique du Nord et du Sud, commençaient leur longue et lente dérive vers l’ouest. L’Afrique se déplaçait légèrement vers le sud, créant une cuvette est-ouest, le Bassin méditerranéen, entre elle-même et le continent-mère. L’Antarctique, l’Australie et la terre marquée par les iles du Pacifique se détachèrent au sud et à l’est, et ont considérablement dérivé depuis lors. (LU 58:4.3)
La dérive des continents
La dérive continentale continuait. Le noyau terrestre était devenu aussi dense et rigide que l’acier, car il était soumis à une pression de l’ordre de 3 500 tonnes par centimètre carré ; du fait de l’énorme pression de la gravité, il était et est encore très chaud dans ses profondeurs. La température s’accroit en descendant jusqu’à devenir, au centre de la terre, légèrement supérieure à la température superficielle du soleil.
Dans ses mille-six-cents kilomètres extérieurs, la masse terrestre est principalement constituée par différentes sortes de roches. Au-dessous, se trouvent les éléments métalliques plus denses et plus lourds. Tout au long des âges primitifs préatmosphériques, du fait de son état de fusion et de chaleur intense, le monde était presque fluide, si bien que les métaux plus lourds s’enfoncèrent profondément à l’intérieur. Ceux que l’on trouve aujourd’hui près de la surface représentent des extrusions de volcans anciens, d’importantes coulées de lave ultérieures et des dépôts météoriques plus récents.
La croute extérieure avait une épaisseur d’environ soixante-cinq kilomètres. Cette coquille reposait directement sur un support constitué par une mer de basalte en fusion d’une épaisseur variable ; cette couche mobile de lave en fusion était maintenue sous forte pression, mais tendait sans cesse à s’écouler, çà et là, pour équilibrer les déplacements des pressions planétaires tendant ainsi à stabiliser la croute terrestre.
Aujourd’hui encore, les continents flottent sur le coussin non cristallisé de cette mer de basalte en fusion. Si ce phénomène protecteur n’existait pas, les tremblements de terre les plus violents réduiraient littéralement le monde en pièces. Les tremblements de terre sont dus au glissement et aux déplacements de la croute externe solide, et non aux volcans.
Une fois refroidies, les couches de lave de la croute terrestre forment du granit. La densité moyenne d’Urantia est légèrement supérieure à cinq fois et demie celle de l’eau. La densité du granit est inférieure à trois fois celle de l’eau. Le noyau terrestre est douze fois plus dense que l’eau.
Les fonds marins sont plus denses que les masses continentales, ce qui a pour effet de maintenir les continents au-dessus de l’eau. Quand les fonds marins sont refoulés au-dessus du niveau de la mer, on s’aperçoit qu’ils sont constitués en majeure partie de basalte, forme de lave considérablement plus dense que le granit des masses continentales. D’ailleurs, si les continents n’étaient pas plus légers que le fond des océans, la gravité ferait remonter le bord des océans sur la terre, mais on n’observe pas un tel phénomène.
Le poids des océans contribue aussi à accroitre la pression exercée sur le fond des mers. Les fonds océaniques plus bas, mais comparativement plus lourds, et l’eau qui les recouvre ont un poids voisin de celui des continents, plus élevés mais beaucoup plus légers. Tous les continents tendent pourtant à glisser dans les océans. La pression continentale, au niveau des fonds océaniques, est d’environ 1 400 kilogrammes par centimètre carré. Cela correspond à la pression d’une masse continentale s’élevant à 5 000 mètres au-dessus du fond de l’océan. La pression de l’eau sur ce fond n’est que d’environ 350 kilogrammes par centimètre carré. Ces pressions différentielles tendent à faire glisser les continents vers le fond des océans.
L’affaissement du fond de l’océan, au cours des âges antérieurs à la vie, avait élevé une masse continentale solitaire à une hauteur telle qu’il en résulta une forte poussée latérale. Celle-ci tendit à faire glisser vers le bas les rivages orientaux, occidentaux et méridionaux du continent sur les lits sous-jacents de lave semi-visqueuse et jusque dans les eaux environnantes de l’océan Pacifique. Ce phénomène compensa si parfaitement la pression continentale qu’il ne se produisit pas de large faille sur la rive orientale de cet ancien continent asiatique. Mais, depuis lors, son littoral oriental a toujours été suspendu au-dessus du précipice des profondeurs océaniques qui le bordent et menace encore de glisser dans une tombe marine. (LU 58:5.1-8)
Les passages ci-dessus placent le Livre d’Urantia de manière décisive en faveur de la théorie de la dérive des continents. Gardez à l’esprit que la première date de publication du Livre d’Urantia est 1955 et que les plaques de nickel pour l’impression du Livre d’Urantia ont été transférées à la Fondation Urantia en 1950.
Concernant quand et comment l’acceptation de la dérive des continents a affecté le domaine de la géophysique, Wikipedia.com déclare :
L’acceptation des théories de la dérive des continents et de l’expansion des fonds marins (les deux éléments clés de la tectonique des plaques) peut être comparée à la révolution copernicienne en astronomie [quand il a été accepté que les planètes tournent autour du soleil, et non que tout tourne autour de la terre]. En quelques années seulement, la géophysique et la géologie en particulier ont été révolutionnées. … Ce qui avait été rejeté pendant des décennies par toute revue scientifique respectable a été accepté avec enthousiasme en quelques années seulement dans les années 1960 et 1970.[1]
Ces affirmations sont peut-être quelque peu exagérées, non pas en raison de la façon dont la théorie de la tectonique des plaques a révolutionné notre appréciation de la géophysique et de la géologie, mais plutôt en raison du respect accordé au développement de la théorie de la dérive des continents avant les développements concernant l’expansion des fonds marins et la tectonique des plaques.
Avant les années 1960, en dehors des États-Unis et de l’Europe, la théorie de la dérive des continents était davantage respectée qu’aux États-Unis et en Europe. Le développement de théories scientifiques, et donc la recherche associée aux questions scientifiques, sont malheureusement victimes de problèmes d’égo, de financement, d’allégeances nationales/culturelles, etc. Les universitaires sud-africains étaient plus favorables à la théorie de la dérive des continents, étant plus proches des preuves à l’appui de cette théorie. Alfred Wegener était le plus grand partisan de la théorie de la dérive des continents au début des années 1900. Même s’il existait des preuves géologiques, des archives fossiles et d’autres données offrant un soutien solide à un lien passé entre l’Afrique et l’Amérique du Sud, sa vie professionnelle a beaucoup souffert de sa position sur le sujet. Wegner était un scientifique allemand. L’observatoire de radioastronomie de Hartebeesthoek l’exprime ainsi :
Bien sûr, la théorie de la « dérive » n’a pas été immédiatement acceptée par les pairs de Wegener, car il est difficile dans le monde scientifique de changer des doctrines ou des points de vue acceptés ou établis. . .
En fait, il fut vivement critiqué par de nombreux critiques qui finirent par nuire à sa carrière : malgré ses talents incontestés de professeur et la fidélité indéfectible de ses proches, il ne parvint pas à obtenir un poste de professeur dans une université allemande et quitta finalement l’Allemagne pour l’université de Graz en Autriche.
Le soutien le plus convaincant et le plus enthousiaste de Wegener est venu d’un géologue sud-africain, Alexander Du Toit. Les scientifiques sud-africains étaient beaucoup plus favorables à l’idée de la dérive des continents pour une raison simple : tout autour d’eux, ils pouvaient voir une pléthore de phénomènes géologiques qui ressemblaient beaucoup à ceux des autres continents de l’hémisphère sud. Du Toit a passé cinq mois au Brésil, en Uruguay et en Argentine à rassembler des preuves. Il avait du mal à croire qu’il se trouvait sur un autre continent car non seulement il a trouvé les mêmes fossiles de plantes et d’animaux qu’il connaissait chez lui, mais il les a trouvés dans la même séquence complexe, enchâssés couche par couche dans la roche. Du Toit était convaincu d’avoir trouvé la preuve concluante que les continents étaient autrefois reliés.[2]
La théorie de la dérive des continents est née avec l’avènement de la cartographie mondiale. En regardant une carte du globe, on ne peut s’empêcher de se demander si l’Amérique du Nord et l’Amérique du Sud s’accordaient autrefois avec l’Europe et l’Afrique. Mais il fallait répondre à la question de savoir comment les continents pouvaient s’éloigner l’un de l’autre. Au fur et à mesure que les données comparatives se développaient, la force de persuasion de ces nouvelles informations en faveur de la dérive des continents était de plus en plus éclipsée par l’absence d’une théorie sur la façon dont cela aurait pu se produire. L’histoire du débat est importante car elle met en perspective exactement la position initiale du Livre d’Urantia au cours de ces événements en cours. Bien que le Livre d’Urantia n’ait pas été publié avant 1955, les plaques d’impression terminées ont été transférées à la Fondation Urantia en 1950, et l’appel d’offres pour publier le livre a eu lieu en 1941. Answers.com présente le débat de cette façon :
Avant que les preuves géophysiques ne commencent à s’accumuler après la Seconde Guerre mondiale, l’idée de la dérive des continents a suscité de vifs désaccords parmi les géologues. Wegener avait présenté sa théorie en 1912 lors d’une réunion de l’Association géologique allemande. Son article a été publié cette année-là et développé dans un livre en 1915. En 1921, la Société géologique de Berlin a organisé un symposium sur la théorie. En 1922, le livre de Wegener a été traduit en anglais et a ensuite reçu un public plus large. En 1923, la théorie a été discutée lors de conférences organisées par la Société géologique de France, la Section géologique de l’Association britannique pour l’avancement des sciences et la Royal Geological Society. La théorie a été examinée avec soin mais de manière critique dans la revue Nature par Philip Lake. Le 15 novembre 1926, l’Association américaine des géologues pétroliers (AAPG) a organisé un symposium au cours duquel l’hypothèse de la dérive des continents a été vigoureusement débattue. Les articles qui en ont résulté ont été publiés en 1928 sous le titre Theory of continental drift. Wegener lui-même a contribué à ce volume par un article (Friedlander 1995 : 21-27).
L’un des principaux problèmes de la théorie de Wegener était qu’il croyait que les continents « labouraient » les roches des bassins océaniques. La plupart des géologues ne croyaient pas que cela soit possible. De plus, Wegener n’avait pas de théorie acceptable des forces qui provoquaient la dérive des continents.[3]
Une fois qu’une théorie est débattue par la communauté scientifique et rejetée, sa réémergence et son acceptation ne surviennent qu’après que des preuves convaincantes ont été établies. Le Livre d’Urantia a été publié à la suite du rejet général de Wegener. Même en 1950, lorsque les plaques d’impression achevées quelques années plus tôt ont été officiellement remises à la Fondation Urantia nouvellement créée, la théorie de la dérive des continents était encore très démodée. Les développements scientifiques les plus significatifs qui ont changé la donne ont commencé au début des années 1960. Selon le site Web de l’United States Geological Survey :
La dérive des continents a été vivement débattue pendant des décennies après la mort de Wegener avant d’être largement rejetée comme étant excentrique, absurde et improbable. Cependant, à partir des années 1950, une multitude de nouvelles preuves ont émergé pour relancer le débat sur les idées provocatrices de Wegener et leurs implications. En particulier, quatre développements scientifiques majeurs ont stimulé la formulation de la théorie de la tectonique des plaques : (1) la démonstration de la robustesse et de la jeunesse du fond océanique ; (2) la confirmation des inversions répétées du champ magnétique terrestre dans le passé géologique ; (3) l’émergence de l’hypothèse de l’expansion du fond océanique et du recyclage associé de la croûte océanique ; et (4) la documentation précise que l’activité sismique et volcanique mondiale est concentrée le long des fosses océaniques et des chaînes de montagnes sous-marines.[4]
Encore une fois, les caractères gras seront utilisés pour mettre en évidence les parties des citations ci-dessous qui se rapportent aux développements qui se sont produits après l’achèvement des plaques d’impression et de la publication. Le Livre d’Urantia déclare :
Il y a 290 millions d’années, les mers s’étaient largement retirées des continents, et les fonds des océans environnants étaient en train de s’affaisser. Les masses continentales changèrent peu, avant d’être de nouveau submergées. Les premiers plissements montagneux commençaient sur tous les continents ; les plus grands soulèvements de la croute furent alors les Himalayas en Asie et les grandes montagnes calédoniennes s’étendant de l’Irlande au Spitzberg par l’Écosse. (LU 59:3.3)
La grande activité volcanique de cet âge eut lieu dans le secteur européen. Depuis des millions et des millions d’années, il ne s’était pas produit d’éruptions volcaniques aussi violentes et aussi étendues que celles qui eurent alors lieu autour de la fosse méditerranéenne, et particulièrement au voisinage des Iles Britanniques. La coulée de lave sur la région des Iles Britanniques apparait aujourd’hui sous forme de couches alternées de lave et de roches d’une épaisseur de huit-mille mètres. Ces roches furent déposées par les coulées de lave intermittentes qui s’étalèrent sur un lit marin peu profond et se mêlèrent ainsi aux dépôts rocheux ; le tout fut ensuite soulevé à une grande altitude au-dessus de la mer. De violents tremblements de terre se produisirent dans le Nord de l’Europe, particulièrement en Écosse. (LU 59:3.6)
Il y a 150 millions d’années [Il y a 240 000 000 d’années par datation radiométrique] commencèrent les périodes de vie terrestre primitive de l’histoire du monde. En général, la vie n’allait pas très bien, mais elle allait mieux qu’aux époques ardues et hostiles de la fin de l’ère de la vie marine.
Au moment où s’ouvre cette ère, l’Est et le centre de l’Amérique du Nord, la moitié nord de l’Amérique du Sud, la majeure partie de l’Europe et l’Asie tout entière sont nettement au-dessus des eaux. Pour la première fois, l’Amérique du Nord est géographiquement isolée, mais pas pour longtemps, car l’isthme du détroit de Béring émerge bientôt de nouveau, reliant le continent à l’Asie.
De grandes cuvettes se formèrent en Amérique du Nord parallèlement aux côtes de l’Atlantique et du Pacifique. La grande faille du Connecticut oriental apparut, un de ses côtés s’enfonçant finalement de trois kilomètres. Beaucoup de ces cuvettes nordaméricaines et de nombreux bassins lacustres d’eau douce et d’eau salée des régions montagneuses furent remplis ultérieurement par des dépôts d’érosion. Plus tard, ces dépressions de terrain comblées furent soulevées à une grande hauteur par des coulées de lave souterraines. Les forêts pétrifiées de beaucoup de régions datent de cette époque.
La côte Pacifique, qui resta généralement au-dessus de l’eau au cours des submersions continentales, s’affaissa à l’exception de la Californie du Sud et d’une grande ile qui existait alors dans ce qui est aujourd’hui l’océan Pacifique. (LU 60:1.5-8)
Vers la fin de la période géologique précédente, la majeure partie des masses continentales était nettement émergée, bien qu’il n’y eût pas encore de pics montagneux. En continuant, la dérive des terres continentales rencontra son premier grand obstacle sur le lit profond du Pacifique. Ce conflit de forces géologiques donna le branle à la formation de toute la chaine de montagnes qui s’étend, dans une direction nord-sud, de l’Alaska au cap Horn en passant par le Mexique.
Cette période marque ainsi, dans l’histoire géologique, le stade de formation des montagnes modernes. Avant cette époque, les pics montagneux étaient rares ; il n’y avait que de hautes crêtes d’une grande largeur. À cette époque, la chaine côtière du Pacifique commençait à s’élever, mais elle était située à onze-cents kilomètres à l’ouest du littoral actuel. Les Sierras commençaient également à se former ; leurs couches de quartz aurifères résultent des coulées de laves de cette époque. Dans l’Est de l’Amérique du Nord, la pression de l’Atlantique travaillait également à provoquer une élévation de terrain. (LU 60:3.2-3)
Il y a 80 millions d’années, [Il y a 112 000 000 ans par datation radiométrique] de grandes perturbations se produisirent dans la croute terrestre. La dérive continentale vers l’ouest approchait de sa fin, et l’énorme énergie de la lourde inertie acquise par les masses continentales de l’arrière-pays bouleversa le littoral Pacifique des deux Amériques ; elle provoqua, par contrecoup, de profonds changements le long des rives asiatiques du Pacifique. Cette élévation circumpacifique de terres, dont l’apogée est représenté par les chaines de montagnes actuelles, a plus de quarante-mille kilomètres de longueur. Les soulèvements qui accompagnèrent sa naissance furent les plus grandes déformations de surface qui aient eu lieu depuis l’apparition de la vie sur Urantia. Les coulées de lave, tant souterraines que superficielles, furent importantes et étendues.
La période d’il y a 75 millions d’années marque la fin de la dérive continentale. De l’Alaska au cap Horn, les longues chaines côtières du Pacifique étaient parachevées, mais elles ne comportaient encore que quelques pics.
Le contrecoup de l’arrêt de la dérive continentale accentua l’élévation des plaines occidentales de l’Amérique du Nord tandis qu’à l’est, les Appalaches de la région littorale de l’Atlantique, complètement érodés, étaient projetés verticalement vers le haut avec des basculements faibles ou nuls.
Il y a 70 millions d’années se produisirent des déformations de la croute en rapport avec l’élévation maximum de la région des montagnes Rocheuses. Un large segment de roches chevaucha, sur vingt-cinq kilomètres, la surface de la Colombie britannique ; à cet endroit, les roches cambriennes recouvrent obliquement les couches crétacées. Un autre chevauchement spectaculaire se produisit sur le versant est des montagnes Rocheuses, près de la frontière canadienne ; on y trouve des couches rocheuses, d’une époque antérieure à la vie, projetées par-dessus les dépôts crétacés alors récents.
Au cours de cet âge, l’activité volcanique, régnant sur le monde entier, fit surgir de nombreux petits cônes volcaniques isolés. Des volcans sous-marins entrèrent en activité dans la région submergée de l’Himalaya. Une grande partie du reste de l’Asie, y compris la Sibérie, se trouvait également encore sous l’eau. (LU 60:3.11-15)
La grande période crétacée se terminait ; sa clôture marque …
Cette période voit aussi la fin de la dérive continentale et la formation des montagnes modernes d’Urantia. Pourtant, la pression des masses continentales et le blocage de la force vive de leur dérive séculaire ne sont pas les seuls facteurs de la formation des montagnes. Le facteur principal et sous-jacent qui détermine l’emplacement d’une chaine montagneuse est l’existence préalable d’une basse terre, ou cuvette, qui a été comblée par les dépôts relativement plus légers de l’érosion terrestre et par les apports marins des âges précédents. L’épaisseur de ces zones de terrains plus légers atteint quelquefois 4 500 à 6 000 mètres ; c’est pourquoi, quand la croute terrestre est soumise à une pression d’origine quelconque, ces zones plus légères sont les premières à se froisser, à se plisser et à s’élever pour fournir une contrepartie aux forces et aux pressions antagonistes à l’œuvre dans la croute terrestre ou au-dessous. Il arrive que ces soulèvements de terrains se produisent sans plissements. Mais, en liaison avec l’élévation des montagnes Rocheuses, il se produisit des plissements et des basculements importants, doublés d’énormes chevauchements des différentes couches tant superficielles que souterraines. (LU 60:4.1-2)
Tant sur le plan biologique que sur le plan géologique, cette ère fut active et mouvementée sur terre et dans les eaux. (LU 60:4.5)
Après avoir examiné la majorité des documents du Livre d’Urantia relatifs aux développements scientifiques qui ont validé la théorie de la dérive des continents, il est temps de revenir à nouveau au déroulement historique de ces avancées. Le site Internet du Southern California Integrated GPS Network continue l’histoire et corrobore ce que dit le Livre d’Urantia à propos d’une couche de basalte impliquée dans le mécanisme qui permet à la dérive des continents de se produire :
Après la Seconde Guerre mondiale, de nouvelles preuves ont été découvertes en faveur de la théorie de la tectonique des plaques. Dans les années 1960, un réseau mondial de sismomètres a été installé pour surveiller les essais nucléaires et ces instruments ont révélé un phénomène géologique surprenant. Il a montré que les tremblements de terre, les volcans et d’autres formations géologiques actives s’alignaient pour la plupart le long de ceintures distinctes à travers le monde, et que ces ceintures définissaient les limites des plaques tectoniques.
De plus, des études paléomagnétiques plus poussées ont révélé un motif rayé d’inversions magnétiques dans la croûte des bassins océaniques. Le basalte contient une bonne quantité de minéraux magnétiques appelés magnétite. Lorsque la lave des centres d’expansion des océans se forme et refroidit, ces minéraux s’alignent sur le pôle nord. La Terre a subi plusieurs inversions magnétiques dans le passé, au cours desquelles les pôles nord et sud sont inversés pendant une période de temps. Lorsque les géologues et les géophysiciens ont découvert que la croûte océanique enregistrait ces inversions, cela a été une preuve encore plus positive que la lithosphère devait être en mouvement, sinon il n’y aurait pas de « bandes » de croûte de polarité normale et inversée.
Ce sont là quelques-unes des dernières pièces du puzzle qui ont conduit au développement de la théorie moderne de la tectonique des plaques. Depuis son apparition dans les années 1960, la théorie de la tectonique des plaques a été largement acceptée comme modèle des processus terrestres.[5]
VolcanoWorld (un projet collaboratif d’enseignement supérieur, K-12 et de sensibilisation du public des consortiums de subventions spatiales du Dakota du Nord et de l’Oregon, administré par le département des géosciences de l’université d’État de l’Oregon) continue l’histoire de l’acceptation de la théorie de la dérive des continents avec des détails supplémentaires :
En 1962, un géologue a présenté une explication du système de rift global. Harry Hess a proposé que de nouveaux fonds océaniques se forment au niveau du rift des dorsales médio-océaniques. Le fond océanique et la roche qui se trouve en dessous sont produits par le magma qui monte des niveaux plus profonds. Hess a suggéré que le fond océanique s’est éloigné latéralement de la dorsale et a plongé dans une fosse océanique le long de la marge continentale.
Une fosse est une vallée aux parois abruptes sur le fond marin adjacente à une marge continentale. . . Dans le modèle de Hess, les courants de convection poussent le fond océanique de la dorsale médio-océanique vers la fosse. Les courants de convection pourraient également aider à déplacer les continents, un peu comme un tapis roulant.
Alors que Hess formulait son hypothèse, Robert Dietz proposa indépendamment un modèle similaire et l’appela expansion des fonds marins. Le modèle de Dietz comportait un ajout important. Il
Hess et Dietz ont réussi là où Wegener avait échoué. On ne pense plus que les continents traversent la croûte océanique mais qu’ils font partie de plaques qui se déplacent sur l’asthénosphère souple et plastique. Une force motrice, les courants de convection, déplaçait les plaques. Les progrès technologiques et les études détaillées du fond océanique, tous deux indisponibles à l’époque de Wegener, ont permis à Hess et Dietz de générer de nouvelles hypothèses.[`7]
Les nouvelles hypothèses du début des années 1960 ont permis d’expliquer plusieurs séries d’observations déroutantes, dont il ne restait plus qu’à faire la synthèse.
La synthèse débute en 1965 lorsque Tuzo Wilson introduit le terme de plaque pour les morceaux brisés de la lithosphère terrestre. En 1967, Jason Morgan propose que la surface terrestre soit constituée de 12 plaques rigides qui se déplacent les unes par rapport aux autres. Deux mois plus tard, Xavier Le Pichon publie une synthèse montrant la localisation et le type de limites de plaques ainsi que leur direction de mouvement.
Depuis le milieu des années 1960, le modèle de la tectonique des plaques a été rigoureusement testé. Comme il a été testé avec succès par de nombreuses méthodes, il est désormais appelé théorie de la tectonique des plaques et est accepté par presque tous les géologues.[6]
Bien entendu, ces développements n’ont pas immédiatement impressionné tout le monde. Les nouvelles théories ne sont pas toujours acceptées facilement. Et les anciennes théories qui ont été rejetées reviennent encore plus lentement. Answers.com rapporte que :
[L]'acceptation a été progressive. Aujourd’hui, elle est universellement acceptée ; mais même en 1977, un manuel pouvait écrire une phrase relativement faible : « un sondage de géologues montrerait probablement aujourd’hui qu’une majorité substantielle est favorable à l’idée de dérive » et consacrer une section à une étude sérieuse des objections à la théorie (Davis, 1977).[7]
Maintenant que nous sommes arrivés à la fin de l’histoire de l’acceptation de la théorie de la dérive des continents, nous pouvons mieux apprécier la position du Livre d’Urantia sur cette question. En examinant à nouveau certaines des déclarations clés concernant le mécanisme de la dérive des continents, il est évident que non seulement la science a rattrapé la théorie générale selon laquelle la dérive s’est produite, mais qu’elle a également développé une théorie du mécanisme de cette dérive qui est parallèle à la description de ces événements par le Livre d’Urantia. Citons encore une fois la section du Livre d’Urantia intitulée Dérive des continents :
La croute extérieure avait une épaisseur d’environ soixante-cinq kilomètres. Cette coquille reposait directement sur un support constitué par une mer de basalte en fusion d’une épaisseur variable ; cette couche mobile de lave en fusion était maintenue sous forte pression, mais tendait sans cesse à s’écouler, çà et là, pour équilibrer les déplacements des pressions planétaires tendant ainsi à stabiliser la croute terrestre.
Aujourd’hui encore, les continents flottent sur le coussin non cristallisé de cette mer de basalte en fusion. Si ce phénomène protecteur n’existait pas, les tremblements de terre les plus violents réduiraient littéralement le monde en pièces. Les tremblements de terre sont dus au glissement et aux déplacements de la croute externe solide, et non aux volcans. (LU 58:5.3-4)
L’article de Phil Calabrese, La validation scientifique à venir du Livre d’Urantia (voir Hypothèse nulle) attribue un pourcentage à l’acceptation de la théorie de la dérive des continents pendant la période où le Livre d’Urantia était en cours de publication. Cela était nécessaire pour le but de cet article, à savoir estimer la probabilité qu’un être humain (ou un groupe d’êtres humains) ait raison sur les diverses questions du Livre d’Urantia qui étaient désapprouvées par les scientifiques au moment de la publication du livre. Évaluer l’exactitude de ce pourcentage n’est pas le but de ce rapport. Ce qui est important pour le but de ce rapport est simplement d’apprécier que l’acceptation éventuelle de la théorie de la dérive des continents et le développement ultérieur des théories de l’expansion des fonds marins et de la tectonique des plaques confèrent tous de la crédibilité au Livre d’Urantia.
Le dernier point à aborder est l’affirmation du Livre d’Urantia selon laquelle une péninsule existait autrefois au large de la côte orientale de la Méditerranée. Ce sujet est traité plus en détail dans la section Jardin d’Eden d’UBtheNEWS. Cependant, comme il existe des chevauchements entre ce sujet et celui-ci, les aspects qui traitent spécifiquement de la tectonique des plaques sont également présentés ici.
Le Livre d’Urantia décrit une péninsule qui s’avançait de la côte orientale de la Méditerranée. Il donne des détails spécifiques sur la forme, la taille et la topographie de cette péninsule. Il y a environ 33 000 ans, cette péninsule aurait coulé dans la Méditerranée. Le rapport du Jardin d’Eden aborde principalement le fait que nous n’avions pas de cartes bathymétriques détaillées du fond marin méditerranéen à l’époque où Le Livre d’Urantia a été publié. Ce rapport couvre le développement de la cartographie bathymétrique avec les progrès de la technologie du sonar.
Un autre aspect du rapport du Jardin d’Eden qui est également pertinent à ce sujet est la localisation et la nature des plaques tectoniques dans cette région. Comme la théorie des plaques tectoniques n’était pas encore développée lorsque Le Livre d’Urantia a été publié, la cartographie des plaques tectoniques ne faisait naturellement pas partie de notre compréhension scientifique de la géophysique à cette époque. Cependant, avant d’examiner la relation des plaques tectoniques de cette région avec la description du Jardin d’Eden, il est important d’avoir d’abord une idée de ce que Le Livre d’Urantia dit sur le sujet et de ce que les cartes bathymétriques actuelles révèlent sur la région.
Le Livre d’Urantia fournit la description suivante du Jardin d’Eden et de son destin :
Le comité du site … fit un rapport favorable sur trois emplacements possibles : le premier était une ile du golfe Persique ; le deuxième était un emplacement fluvial qui servit plus tard pour le second jardin ; le troisième était une longue péninsule étroite — presque une ile — qui faisait saillie vers l’ouest sur la côte orientale de la Méditerranée. (LU 73:3.1)
Cette péninsule méditerranéenne jouissait d’un climat salubre et d’une température régulière. La stabilité du temps était due aux montagnes qui l’entouraient et au fait que ce territoire était pratiquement une ile dans une mer intérieure. Il pleuvait abondamment sur les hautes terres environnantes, mais rarement sur Éden proprement dit. Par contre, chaque nuit, du réseau très développé de canaux d’irrigation, « un brouillard s’élevait » pour rafraichir la végétation du Jardin.
Le rivage de la péninsule était très surélevé, et l’isthme qui la reliait au continent n’était large que de quarante-trois kilomètres à son point le plus étroit. Le grand fleuve qui arrosait le Jardin descendait des hautes terres de la péninsule, coulait vers l’orient jusqu’au continent par l’isthme de la péninsule et, de là, traversait les basses terres de la Mésopotamie jusqu’à la mer située au-delà. Il était grossi de quatre affluents, qui prenaient leur source dans les collines côtières de la péninsule édénique. C’étaient les « quatre têtes » du fleuve qui « sortait d’Éden » et que l’on confondit plus tard avec les affluents des fleuves qui entouraient le second jardin. (LU 73:3.3-4)
Les plans architecturaux d’Éden prévoyaient des foyers et des terres abondantes pour un million d’êtres humains. (LU 73:5.1)
Après le départ d’Adam, … près de quatre-mille ans … lorsque le fond oriental de la mer Méditerranée s’enfonça, entrainant sous les eaux la péninsule édénique tout entière. L’évènement eut lieu en liaison avec une violente activité des volcans du voisinage et la submersion de l’isthme reliant la Sicile et l’Afrique. En même temps que ce vaste effondrement, la côte orientale de la Méditerranée fut considérablement surélevée. Telle fut la fin de la plus belle création naturelle qu’Urantia ait jamais abritée. L’enfoncement ne fut pas soudain ; il fallut plusieurs centaines d’années pour submerger complètement la totalité de la péninsule. (LU 73:7.1)
Le terrain du foyer d’Adam couvrait treize-cents hectares. Aux alentours immédiats de ce domaine, des dispositions avaient été prises pour pouvoir loger plus de trois-cent-mille de ses descendants d’hérédité pure, (LU 74:6.1)
Figure 1 montre qu’il n’y a qu’un seul endroit le long de la Méditerranée orientale qui pourrait correspondre à cette description. La Figure 2 révèle des détails qui démontrent plus complètement à quel point cette zone correspond à la description de la péninsule du Livre d’Urantia. La zone à considérer est, bien sûr, entre Chypre et la côte est de la Méditerranée. Les zones surélevées correspondent à la description des montagnes qui entouraient le littoral de la péninsule. Voir le rapport du Jardin d’Eden pour une analyse complète de la façon dont cette zone correspond en termes de taille et de distance à la description du Livre d’Urantia.
Plus directement liée à ce sujet est la carte tectonique des plaques présentée dans la Figure 3.
La géophysique du bassin méditerranéen oriental est inhabituelle et active, tant actuellement qu’historiquement. Un article de 2005 dans Geophysics Journal International explique ces caractéristiques dans une certaine mesure, tout en reconnaissant qu’il reste encore beaucoup à apprendre.(10) Cette zone marque la convergence de trois plaques tectoniques. De plus, Chypre présente des caractéristiques indépendantes. Selon l’article, « McClusky et al. (2000) présentent dans leurs cartes deux arcs, l’un au nord et l’autre au sud de Chypre, suggérant que Chypre se comporte comme un bloc indépendant et se déplace indépendamment de la plaque anatolienne. »
Dans le même article référencé ci-dessus, on apprend que « l’arc chypriote est soumis à des processus tectoniques de subduction, de collision et de transcurrence ». Contrairement au côté ouest de l’arc, où la plaque nubienne subit principalement un processus de subduction (poussant sous la plaque anatolienne), le côté est de l’arc subit toute la gamme des forces mentionnées ci-dessus. Bien sûr, une lecture complète de l’article permet de mieux comprendre ces processus. Néanmoins, la façon dont la direction des flèches change dans la figure 3 permet d’apprécier de manière basique comment cette zone est soumise à une confluence de forces.
Notez sur la figure 2 comment le côté nord de la chaîne élevée (venant de la côte syrienne et s’étendant jusqu’à Chypre) se brise et se trouve plus au sud à l’approche du cap Creco à la pointe sud-est de Chypre. Cela indique peut-être une preuve de déplacement occasionné par l’enfoncement de cette région. Il est également intéressant de noter que cette crête nord de la péninsule est moins prononcée que la chaîne de collines sud. Cela est peut-être dû à la confluence de la subduction et d’autres forces le long de la ligne de faille.
Interpréter les détails de la façon dont cette zone aurait pu s’enfoncer dans la Méditerranée est certes spéculatif. Ce qui n’est pas spéculatif, c’est que la topographie générale correspond à la description du Livre d’Urantia d’une « péninsule longue et étroite » entourée de « montagnes », et que la zone aurait pu contenir le nombre d’habitants spécifié. De plus, ce qui n’est pas spéculatif, c’est que cette zone n’a pu être identifiée avec précision qu’après que les technologies développées après la publication du Livre d’Urantia aient fourni une image claire du bassin méditerranéen oriental. Et pour couronner le tout, tectoniquement parlant, peu d’endroits sur terre sont aussi géologiquement actifs et présentent les particularités distinctes associées à la convergence de trois plaques que cet endroit particulier, qui est exactement là où le jardin d’Éden aurait été situé selon la description du Livre d’Urantia.