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Selon le Livre d’Urantia, l’univers des univers est fait de différentes parties:
Le mouvement et surtout la rotation caractérisent toute la Réalité Cosmique. L’ensemble de cette réalité tourne autour d’une Ile Centrale stationnaire, seul centre immobile du maître univers.
L’ellipse semble être l’unité fondamentale de tout système physique
En même temps qu’elles tournent sur elles-mêmes, les galaxies semblent se diriger vers un axe précis.
S’ajoutant à tout cela, d’après nos astronomes, l’univers est en expansion mais les lecteurs du Livre d’Urantia connaissent la respiration de l’espace (Page 123).
Au niveau de la matière, l’infiniment petit rejoint l’infiniment grand. Les atomes ressemblent étrangement à des systèmes solaires dans lesquels les planètes ne sont que des électrons. Le temps et l’espace sont relatifs: tout dépend de l’œil de l’observateur. Lorsque les révélateurs nous parlent des dimensions de l’Univers Central, cela correspond plus à leur vision qu’à la nôtre. Il s’agit d’une réalité qui n’est pas très compatible avec notre mental et nos moyens de mesures spatiotemporels.
Havona et encore moins le Paradis ne sont pas une création du temps. Havona frise l’absoluité et le Paradis est un absolu. Or, un absolu ne peut être circonscrit. Le centre de toute chose ne peut donc pas être inclus dans un espace tel que les humains le conçoivent. D’ailleurs, il est dit:
« Au Paradis, le temps et l’espace n’existent pas » LU 0:1.13
« L’Ile du Paradis a un emplacement dans l’univers mais pas de position dans l’espace ». LU 0:4.12
L’espace physique ou astronomique, tel que nous pouvons l’observer et le connaître, dépourvu des êtres doués de mental, de spiritualité, de personnalité et d’absonité est le domaine de l’Absolu Non Qualifié: il ne faut pas y inclure le Paradis, Havona et les mondes architecturaux.
Le temps et l’espace sont les prérogatives du Suprême. Même les Espaces Extérieurs qui seront habités à
l’ère de l’Ultime sont pour l’instant dans l’âge de suprématie.
Il est donc inutile de scruter le ciel étoilé avec un télescope pour essayer de localiser l’Univers Central ou d’en faire la représentation graphique sur une carte en l’associant aux sept superunivers et aux quatre niveaux d’Espace Extérieur.
L’Ile Centrale est l’archétype absolu de toute réalité matérielle et n’est limitée que par la volonté d’un Absolu déifié (la volonté des trois personnes du Paradis, ce qui est un peu différent de l’Absolu de Déité ou Absolu Qualifié). Elle est le modèle de l’infiniment petit : autour d’elle tourne chaque atome. Elle est le modèle de l’infiniment grand : autour d’elle tourne chaque univers. Elle peut être contenue dans la réalité matérielle et dans ce cas, elle est le point central autour duquel tournoie le vaste univers ou bien elle est le contenant de toute cette réalité et en devient alors le soutien.
Les choses et les êtres de notre Age (de suprématie)ont pour but ultime d’atteindre la perfection. Si les personnalités évolutionnaires doivent suivre le commandement suprême « Soyez parfaits comme le Père céleste est parfait », il faut qu’elles aient le privilège de pouvoir évoluer dans un milieu ambiant où toute chose a l’obligation de devenir parfaite comme l’Ile du Paradis est parfaite. Tout ce qui n’évolue pas vers la perfection est destiné à disparaître. Le monde physique n’échappe pas à cette règle: le cosmos observable peut paraître chaotique, mais son but final est d’atteindre la stabilité, la symétrie et la sécurité. Croire en la perfection divine de beauté, de vérité et de bonté, c’est croire aussi en la perfection actualisée ou potentielle de l’univers matériel tout entier.
Pour l’instant, seuls échappent au chaos, à l’instabilité, à l’insécurité les mondes d’origine éternelle, les sphères architecturales et les mondes ancrés dans la lumière.
La sécurité dans la stabilité signifie-telle pour autant « existence statique »? le mental ne garde-t-il pas la prérogative d’agir plus ou moins sur le milieu matériel quel que soit son degré de perfection? les êtres, même au Paradis, n’ont-ils pas la possibilité de modifier leur environnement? Existe-t-il là-haut de verts pâturages entretenus par des finalitaires?
Pour un univers local, « être ancré dans la lumière » c’est être devenu un royaume de perfection évolutionnaire (LU 18:6.6) ; autrement dit, c’est avoir épuisé ses possibilités physiques (LU 32:3.2)
Cet univers est alors à l’abri de tout accident cosmique, chaque planète, chaque soleil qui le compose, l’est aussi. Il échappe ainsi à la loi naturelle qui est: « naissance, croissance et mort ». Pour que cela puisse être, il faudrait qu’il soit isolé de toute influence physique instable venant des univers locaux voisins contenus à l’intérieur d’un superunivers non stabilisé.
Existe-t-il donc une barrière magnétique ou autre, fabriquée par les indigènes super évolués de ces mondes ou par leurs superviseurs célestes, empêchant toute agression extérieure ? Ou bien, pour sortir de l’espace accidenté, faut-il qu’une planète, un univers local possède une entité comparable à l’âme humaine lui servant de duplicata et lui permettant de survivre à la destruction naturelle ? Dans ce cas, il faudrait qu’il existe un lieu comparable au monde des maisons qui comme lui serait dans l’espace, mais à l’abri des accidents de l’espace et qui permettrait « d’entreposer » les mondes entrés dans la lumière.
Le terme d’île(s) obscure(s) apparaît quinze fois dans le livre d’Urantia. Ce sont des amas de matière très concentrée agissant comme des dynamos qui attirent la matière et la concentrent. L’analogie avec les trous noirs de nos astronomes paraît évidente, surtout qu’ils paraissent avoir les mêmes propriétés. On sait d’après le livre d’Urantia que le centre de notre Système est une île obscure de l’espace (LU 41:2.2). Ces trous noirs sont de la matière effondrée sur elle-même pouvant agir comme centre de gravité. Leur volume est donc infiniment plus petit que leur densité. Il peut s’agir de soleils uniques ou multiples et pourquoi pas de galaxies entières concentrées sur elles-mêmes.
Le mot nébuleuses peut avoir différentes significations dans le livre. Il peut s’agir d’amas globulaires, de nébuleuses productrices d’étoiles comme M. 16 de l’aigle, $1 42, la nébuleuse à tête de cheval ou de galaxies, etc…
Pour les astronomes d’aujourd’hui, notre galaxie (la Voie Lactée)est un objet céleste ressemblant à une olive. Il est composé d’un disque (le noyau dense) en forme de spirale de cent mille années lumière de diamètre occupant la partie centrale et d’un halo galactique (la partie charnue) de deux cent cinquante mille années lumière de rayon dans lequel évoluent d’autres galaxies de petites dimensions. En ce qui concerne la distance séparant la partie extérieure du halo et le centre géographique du disque, il n’y a pas d’antagonisme entre les scientifiques et nos révélateurs, car c’est la même que l’on trouve dans le livre d’Urantia. (LU 32:2.11)
A LU 12:2.3, il est dit : « Les sept superunivers sont encore en train de croître; la périphérie de chacun subit une expansion graduelle ; de nouvelles nébuleuses sont constamment stabilisées et organisées; et quelques-unes des nébuleuses que les astronomes d’Urantia considèrent comme extragalactiques se trouvent en réalité aux lisières d’Orvonton et poursuivent leur voyage avec nous… »
Ici, il doit s’agir des petites galaxies ressemblant à celles qui ont été découvertes dans un passé récent. Elles se situent dans le halo ou en sont proches; elles portent les jolis noms de Draco, Sculptor, Pégasus, Fornax, Sextans, Ursa Major, Léo I et Léo II etc. Elles viennent s’ajouter aux nuages de Magellan et forment ou formeront avec eux et la voie lactée le septième superunivers d’Orvonton.
Les deux partis s’entendent aussi pour dire que c’est dans le halo que se trouve la quasi-totalité des amas globulaires dont une certaine quantité est visible aux jumelles.
LU 15:4.8 Le type globulaire d’amas d’étoiles prédomine au voisinage des limites extérieures d’Orvonton (ces limites correspondent aux limites du halo et non pas du disque).
L’accord n’est plus le même lorsqu’on considère notre position géographique:
Il y a aussi une petite différence dans les estimations de la distance qui nous sépare d’Andromède, la galaxie la plus proche de nous de l’Espace Extérieur.
Mais, où sont donc passés les superunivers nº 1 et 6 qui selon le Livre sont nos voisins. A LU 15:3.1 il est dit : « Pratiquement tous les royaumes étoilés visibles d’Urantia à l’æil nu appartiennent à la septième section du grand univers, le superunivers d’Orvonton. » Il n’est pas possible d’observer, même avec un télescope d’amateur une seule étoile d’Andromède (et même des nuages de Magellan). L’emploi du mot pratiquement peut nous permettre de déduire que certaines étoiles ou certains groupes d’étoiles n’appartenant pas au 7eme superunivers sont visibles à l’æeil nu. Dans ce cas, elles font partie forcément du 1er ou du 6ème superunivers.
La proximité de ces derniers peut nous en cacher l’existence. Si une ou deux galaxies étaient très proches de nous, il nous serait impossible de les différencier avec nos instruments optiques car alors leurs étoiles se confondraient avec nos étoiles.
Pour appuyer cette théorie, on peut prendre pour exemple M51, un objet céleste situé en direction de la constellation des chiens de chasse. Celui-ci est composé de deux galaxies dont les étoiles gardent chacune la gravité de leur propre galaxie mais dont l’espace de l’une est traversé par l’espace de l’autre. Cela nous est connu grâce à notre position d’observation. S’il existait des habitants sur chacune de ces deux galaxies, aucun d’entre eux n’aurait conscience de l’existence de l’autre monde. Ce n’est que quelques millions d’années plus tard que le phénomène serait visible pour ces habitants, lorsque les deux galaxies se seraient éloignées l’une de l’autre.
On sait que la galaxie d’Andromède est en dehors de l’espace contenant les sept superunivers et se trouve environ à deux millions d’années lumière de nous. On peut déduire de cela que les superunivers nº 1 et 6 sont beaucoup plus proches. Honnêtement, je ne pense pas qu’ils soient imbriqués dans notre espace comme on pourrait croire que j’ai voulu le démontrer plus haut. Cependant, leur luminosité serait insuffisante pour qu’on puisse discerner convenablement leur forme (surtout avec des instruments d’optique puissants) si ces objets célestes avaient un diamètre apparent supérieur à quelques degrés. On peut toutefois essayer de les déceler à l’œil nu et c’est peut-être possible, mais on ne peut les apercevoir avec de forts télescopes: ces mondes habités sont quelque part dans la lumière de notre galaxie. C’est cette lumière qui nous les cache et le diamètre étroit des instruments d’optique nous empêche de les voir en entier.
La distance qui nous est donnée d’Andromède (galaxie spirale connue comme étant la plus proche de nous) nous permet d’affirmer aussi que la Voie Lactée et les petites Galaxies qui lui sont associées forment le superunivers d’Orvonton contenant les dix secteurs majeurs. Il n’est pas possible à cause de la distance importante nous séparant des autres galaxies de l’amas de la Vierge de croire qu’on puisse les associer à notre 7ème superunivers quand on sait que le premier niveau d’espace extérieur est à moins de deux millions d’années lumière.
Tout cela, bien sûr reste du domaine des suppositions. On sait pourtant que le Grand Univers n’a pas encore épuisé ses possibilités physiques et n’a donc pas atteint l’harmonie cosmique qui doit certainement caractériser les sphères ancrées dans la lumière. Il ne faut donc pas s’attendre à découvrir sept organisations superuniverselles centrées symétriquement autour d’un axe central. En réalité, en tenant compte de la théorie évolutionnaire qui caractérise notre âge, les sept superunivers ne sont pas encore en harmonie symétrique parfaite et ne sont pas en rotation équilibrée et régulière autour d’un axe parfaitement central. L’image de sept galaxies disposées harmonieusement autour du système Paradis-Havona est fausse.
Pour les quatre niveaux d’Espace Extérieur, c’est encore pire.
Jean-Claude Romeuf
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