© 2003 Jean Royer
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Approche de quelques aspects scientifiques du Livre d'Urantia | Le Lien Urantien — Numéro 25 — Printemps 2003 — Table des matières | Récit d'une visite |
Sommes-nous bien certains comme l’écrivait Shakespeare que Where ignorance is bliss 'tis folly to be wise, c’est à dire, Là où l’ignorance est félicité c’est folie que d’être sage ?Curieusement, un des aspects les plus sympathiques du Livre d’Urantia est l’affirmation de l’ignorance des révélateurs; ignorance temporaire ou ignorance définitive. Ainsi, j’ai relevé 9 occurrences de l’expression « Je ne sais pas » (il y en a d’autres mais qui relèvent du langage courant humain).
Un Conseiller Divin nous dit en parlant des Fils Stationnaires de la Trinité : Je ne sais quel sera leur nombre final, mais je peux indiquer que, lors du dernier rapport périodique à Uversa, les archives paradisiaques mentionnaient qu’il y en avait 21.001.624.821 en service.
Ou encore, parlant des Messagers Solitaires: Bien que l’un de ces êtres extraordinaires soit associé avec moi dans la présente mission, je ne sais pas combien il existe de personnalités de cet ordre dans l’univers des univers. LU 23:0.2 Et en LU 24:1.9: Je ne sais pas combien il y a de superviseurs secondaires des circuits dans le grand univers, mais sur Uversa il y en a 84 691.
Un Perfecteur de Sagesse nous déclare: Je ne connais pas le nombre exact de Fils Instructeurs dans Nébadon ; il y en a de nombreux milliers. (LU 20:8.2)
De même, en LU 21:1.4 il avoue: Je ne connais pas le nombre exact de Fils Créateurs en existence, mais j’ai de bonnes raisons de croire qu’il y en a plus de sept cent mille.
Il ne faudrait pas en déduire que l’ignorance porte exclusivement sur des chiffres.
Notre Conseiller Divin s’interroge aussi sur des problèmes plus délicats: Est-ce que le Père du Paradis souffre ? et il réponds tout de go : Je ne le sais pas. (LU 3:6.6)
Un Messager Solitaire reconnaît humblement: Je ne crois pas savoir complètement ce qui se passe dans l’association cosmique d’un Moniteur divin et d’un mental humain. LU 108:5.7
Comme aussi : Quant à ce qui se passe dans les archives de Divinington, je n’en sais rien, mais je suppose que l’on place le dossier de cet Ajusteur dans les cercles secrets des cours intérieures de Grandfanda, chef en exercice du Corps de la Finalité. LU 112:7.13
Cependant il est encore beaucoup plus fréquent de trouver la même expression au pluriel, indiquant que cette ignorance n’est pas simplement personnelle, mais qu’elle s’étend à tout l’ordre et même au delà. L’expression « Nous ne savons pas » se trouve 22 fois dans le livre. En voici simplement quelques exemples :
A propos des effusions du Fils Eternel dans Havona, le Conseiller Divin reconnaît: … nous ne savons pas s’il ajouta quelque chose à l’aptitude expérientielle présumée de sa nature existentielle… Quoi qu’il en soit, si le Fils Éternel a acquis quelque chose au cours de ces missions d’effusion, nous croyons qu’il l’a toujours conservé depuis lors, mais nous ne savons pas de quoi il s’agit. (LU 7:5.7)
A propos de la personnalité, il nous dit encore: Le Père confère la personnalité de par sa libre volonté personnelle. Nous ne pouvons que conjecturer pourquoi il le fait, et nous ne savons pas comment il le fait. Nous ne savons pas non plus pourquoi la Troisième Source attribue des personnalités non issues du Père, mais l’Esprit Infini fait cela de son propre chef, en conjonction créatrice avec le Fils Éternel, et par de nombreuses voies inconnues de vous. (LU 9:8.10)
Il ne s’agit pas seulement non plus de problèmes d’ordre non matériel, mais aussi de questions physiques, dont on aurait pu penser qu’elles étaient résolues sur le secteur mineur grâce aux connaissances des Maitres Contrôleurs physiques et autres centres de pouvoir. Le Perfecteur de Sagesse en LU 11:6.1 avoue: Nous ne connaissons pas le mécanisme effectif de la respiration de l’espace ; nous observons simplement que tout l’espace est alternativement en contraction et en expansion.
Quant aux limites de l’espace, qui inquiètent tant nos savants terriens et qu’ils espèrent pouvoir prononcer sans limites ou déterminées par l’extension du Big Bang, voilà ce qu’il nous dit : Nous ne savons pas si l’espace vertical (réservoir) est destiné à fonctionner toujours comme contrepoids de l’espace horizontal (univers); nous ne savons pas s’il y a une intention créatrice concernant l’espace non pénétré. (LU 11:6.3) et en LU 11:7.4 : Cet espace pénétré s’étend horizontalement vers l’extérieur, depuis la proximité du Paradis périphérique à travers le quatrième niveau d’espace extérieur et au delà de la périphérie du maitre univers; mais de combien au delà, nous ne le savons pas.
Cette incapacité de connaître les frontières théoriques de l’univers est toutefois tempérée d’une façon qui laisserait pourtant nos savants dans un grand embarras, en effet, il est question après l’espace pénétré, tel qu’il est défini dans le livre (cf. LU 11:6.3) d’espace ouvert :
En théorie, nous ne savons comment limiter l’infinité du Créateur ni l’infinité potentielle de la création, mais nous considérons le maitre univers, tel qu’il existe et qu’il est administré comme ayant des limitations, comme étant nettement délimité et borné à ses lisières extérieures par l’espace ouvert. LU 12:1.16
Malheureusement on ne nous dit pas ce qu’est un espace ouvert. Nous sommes là devant un mystère, et en parlant de mystère, nous sommes encore en plein dans l’ignorance. Le mot est employé environ 120 fois dans le livre, mais nombre de ces occurrences sont à l’échelle humaine, tels que l’on trouve dans des expressions comme « le culte des mystères »
Les mystères sont aussi quelques fois qualifiés de « secrets », par exemple sur les sphères sacrées qui entourent les Paradis. Voyons, ou écoutons, ce que nous dit le Perfecteur de Sagesse :
Les secrets de Sonarington incluent le secret de l’incarnation des Fils divins. Quand un Fils de Dieu devient Fils de l’Homme, quand il est littéralement né d’une femme comme ce fut le cas sur votre monde il y a dix-neuf cents ans, il s’agit d’un mystère universel. Ce mystère se reproduit constamment dans tous les univers et c’est un secret de Sonarington concernant la filiation divine. (LU 13:1.8)
Ce type de mystère, de secret, est destiné à nourrir notre ignorance éternellement, car les Dieux ne trahissent pas le secret, mais fort heureusement on nous avertit qu’il n’existe pas de secrets arbitraires et que tout ce qui peut être dévoilé le sera. Notre Conseiller Divin a cette parole réconfortante, en se référant aux Esprits Inspirés de la Trinité : Je suis convaincu qu’il n’y a pas de secrets arbitraires dans l’univers ; c’est pourquoi je ne cesserai jamais mes efforts pour résoudre le mystère d’isolement de ces Esprits qui appartiennent à mon ordre de création. (LU 19:5.11)
C’est pourquoi, l’homme, tout en reconnaissant certaines limites est encouragé à son tour à tenter d’éliminer toute son ignorance et à percer tous les secrets apparents qu’il rencontre maintenant et qu’il rencontrera dans sa longue ascension vers le Paradis.
L’amour de l’aventure, la curiosité et la peur de la monotonie-ces traits inhérents à la nature humaine évoluante-n’ont pas été mis là simplement pour vous agacer et vous ennuyer durant votre bref séjour sur terre, mais plutôt pour vous suggérer que la mort n’est que le commencement d’une carrière d’aventures sans fin, une vie perpétuelle d’anticipations, un éternel voyage de découvertes. LU 14:5.10
Jean Royer
(bien aidé, il est vrai, par un Conseiller Divin et un Perfecteur de Sagesse)
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