© 2001 Jean Royer
© 2001 Association Francophone des Lecteurs du Livre d'Urantia
Le Lien Urantien — Numéro 20 — Hiver 2001 — Contenu | Le Lien Urantien — Numéro 20 — Hiver 2001 — Table des matières | Anova (deuxième partie) |
Comme tous les grands textes le Livre d’Urantia peut être interprété à différents niveaux.
Il y a d’abord celui de la traduction qui indique ce que le traducteur a crû comprendre à un certain moment de son évolution et qui n’est pas forcément ce que le lecteur comprend à son propre niveau. Mais il y a aussi bien d’autres niveaux, comme celui de la connaissance du moment. Prenons un exemple simple : la mort. Au début du 20ème siècle la mort était déclarée lorsque l’individu avait cessé de respirer (test du miroir) et qu’il ne répondait plus aux critères de réactions tels que celui de la morsure de l’orteil (d’où les croque-morts), plus tard c’est l’arrêt cardiaque qui a servi de critère et plus récemment c’est l’encéphalogramme plat à répétition. Mais comment définir la vie ?
Les Urantiens ont des critères particuliers. Est vivant ce qui réagit à certains circuits, aux Maitres Contrôleurs Physiques pour les plantes et aux Esprits Mentaux Adjuvats pour les animaux. Mais cela ne peut évidemment pas satisfaire le scientifique.
Partant des connaissances acquises, les scientifiques ont recherché la vie en fonction de formes et de composition. C’est ainsi que la vie a été divisée en deux grandes classes les procaryotes et les eucaryotes. Toutes les formes de vie multicellulaires actuelles sont des eucaryotes. En fonction de quoi les mêmes scientifiques peuvent faire remonter l’origine de la vie terrestre à quelques quatre milliards d’années.
Nous nous trouvons donc devant un dilemme ou bien les scientifiques ont raison ou bien le Livre d’Urantia, qui nous dit que la vie a été implantée il y a environ 600 millions d’années a raison.
C’est là qu’intervient notre niveau d’interprétation du livre. Les premiers lecteurs ont, tout naturellement, pris le texte au pied de la lettre et estimé que la vie apparaissait vers moins 600 millions. C’est la position fondamentaliste de base. Un deuxième groupe a voulu voir là les limites de la révélation et estimé que les révélateurs ne pouvaient pas nous dire des choses inconnues au moment où le texte a été dicté. Pour eux cela fait partie des « erreurs manifestes dans les cosmologies associées qui y sont présentées. » (LU 101:4.1) ou encore de « ces nouveaux développements,… [qu’]il nous est interdit d’inclure, dans nos exposés révélateurs, ces notions que les hommes n’ont pas encore découvertes. » (LU 101:4.2). Ce deuxième groupe se veut en accord avec la science.
Nos amis Australiens proposent une troisième hypothèse, celle d’une définition différente de la vie par les révélateurs et par les scientifiques terriens. Ils remarquent que l’on nous dit: « Il faut que le plasma vital originel d’un monde évolutionnaire contienne dans sa plénitude le potentiel nécessaire à toutes les variations de développement futures et à tous les changements et modifications évolutionnaires ultérieures » (LU 36:2.17) et aussi: « Durant la vie physique, le moi matériel, l’ego-entité de l’identité humaine, dépend du fonctionnement continu du véhicule vital matériel, du maintien continu de l’équilibre instable des énergies et de l’intellect, auquel on a donné le nom de vie sur Urantia. ». (LU 112:2.20)
Ces procaryotes, dont la caractéristique est de n’avoir pas un ADN isolé dans les chromosomes d’un noyau cellulaire, n’ont peut-être pas ces potentiels et ne sont peut-être pas alors considérés comme vie véritable, au sens cosmique du terme. Dans ce cas, on pourrait considérer que les révélateurs ont, une fois de plus, omis de nous signaler des choses dont on n’avait pas la moindre idée au moment de la révélation, mais qu’ils ne nous ont pas « menti » délibérément. L’introduction de ces données, à l’époque, n’aurait pu qu’apporter le trouble, alors que maintenant elles nous obligent à revoir notre position en fonction de l’évolution de nos connaissances. Quant à moi, je m’incline devant le génie des révélateurs.
Jean Royer
Le Lien Urantien — Numéro 20 — Hiver 2001 — Contenu | Le Lien Urantien — Numéro 20 — Hiver 2001 — Table des matières | Anova (deuxième partie) |