© 1959 William S. Sadler
© 1961, 2003 Urantia Foundation
Lorsque la perfection des créatures du temps est définitivement réalisée, elle est entièrement une acquisition, une possession de personnalité de bonne foi. Il est exact que les éléments de la grâce y sont largement mêlés, mais les aboutissements des créatures sont quand même le résultat de leurs efforts individuels et de leur vie actuelle, de leur réaction de personnalité au milieu existant.
Le fait de l’origine évolutionnaire animale ne constitue pas une flétrissure de quelque personnalité que ce soit aux yeux de l’univers, car c’est la méthode exclusive pour produire l’un des deux types fondamentaux de créatures volitives douées d’une intelligence finie. Quand les hauteurs de la perfection et de l’éternité sont atteintes, ceux qui ont commencé dans les bas-fonds et joyeusement gravi l’échelle de la vie, échelon par échelon, en seront d’autant plus honorés, et, quand ils seront arrivés aux sommets de la gloire, ils auront gagné une expérience personnelle qui incorpore une connaissance effective de toutes les phases de la vie depuis le bas jusqu’en haut. LU 32:3.9.
Dans ce don universel de lui-même, nous avons abondamment la preuve de la grandeur et de la magnanimité de la divine nature du Père. Si Dieu s’est abstenu de donner tout de lui-même à la création universelle, c’est que, de ce reliquat, avec une générosité prodigue, il effuse les Ajusteurs de Pensée sur les mortels du royaume — les Moniteurs de Mystère du temps — qui habitent avec tant de patience les candidats mortels à la vie éternelle.
Le Père Universel s’est pour ainsi dire effusé lui-même pour enrichir toute la création par la possession de la personnalité et le potentiel d’aboutissement spirituel. Dieu s’est donné lui-même à nous pour que nous puissions lui ressembler, et il ne s’est réservé de pouvoir et de gloire que dans la mesure nécessaire à l’entretien de ces choses pour l’amour desquelles il s’est dépouillé de toutes les autres. LU 32:4.11.
Il y a un grand et glorieux dessein dans la marche des univers à travers l’espace. Toutes vos luttes de mortels n’ont pas lieu en vain. Nous faisons tous partie d’un plan colossal, d’une entreprise hardie gigantesque, et c’est l’immensité de l’entreprise qui rend impossible d’en voir une grande partie à un moment donné ou durant une vie donnée. Nous sommes tous une fraction d’un projet éternel que les Dieux supervisent et mettent à exécution. Tout le merveilleux mécanisme universel se meut majestueusement dans l’espace, à la mesure musicale de la pensée infinie et du dessein éternel de la Grande Source-Centre Première.
Le dessein éternel du Dieu éternel est un idéal spirituel élevé. Les évènements du temps et les luttes de l’existence matérielle ne sont que l’échafaudage provisoire qui assure la communication avec l’autre côté, avec la terre promise de la réalité spirituelle et de l’existence céleste. Bien entendu, vous les mortels, vous trouvez difficile de saisir l’idée d’un dessein éternel, vous êtes pratiquement inaptes à comprendre la pensée de l’éternité, de quelque chose qui ne commence et ne finit jamais. Tout ce qui vous est familier a une fin. LU 32:5.1, Eph. 3:11.
Il y a dans le mental de Dieu un plan incluant toutes les créatures de ses immenses domaines, et ce plan est un dessein éternel d’occasions favorables sans bornes, de progrès illimité et de vie sans fin. Et les trésors infinis de cette carrière incomparable récompensent vos efforts !
Le but de l’éternité est en avant ! L’aventure d’aboutissement à la divinité se présente devant vous ! La course à la perfection est engagée ! Quiconque le veut peut y participer, et une victoire certaine couronnera les efforts de tout être humain désirant courir la course de la foi et de la confiance en s’appuyant à chaque pas sur les directives de l’Ajusteur intérieur et sur la gouverne du bon esprit du Fils de l’Univers, qui a été répandu si libéralement sur toute chair. LU 32:5.7.
Nous avons dans la personne du Fils Créateur un chef et un parent divin tout aussi puissant, efficace et bénéfique, que le seraient le Père Universel et le Fils Éternel si tous deux étaient présents sur Salvington et occupés à administrer les affaires de l’univers de Nébadon. LU 33:1.5.
Par une longue série d’échelons, l’Esprit divin descend des hauteurs de la gloire éternelle pour vous rencontrer tels que vous êtes et là où vous êtes dans l’association de la foi pour embrasser avec amour l’âme d’origine mortelle, et pour s’embarquer d’une manière sûre et certaine sur le chemin, de retour de ses pas de descente, et ne s’arrête jamais avant que l’âme évolutionnaire ne soit élevée en sécurité aux hauteurs de félicité d’où l’esprit divin s’était d’abord mis en route pour cette mission de miséricorde et de ministère.
Les forces spirituelles recherchent et atteignent infailliblement leur propre niveau originel. Issues de l’Éternel, il est certain qu’elles y retourneront en ramenant avec elles tous les enfants du temps et de l’espace qui ont épousé les directives et les enseignements de l’Ajusteur intérieur, ceux qui sont véritablement « nés de l’Esprit », les fils de Dieu par la foi. LU 34:6.3.
La théorie morte, même celle des doctrines religieuses les plus élevées, est impuissante à transformer le caractère humain ou à contrôler le comportement mortel. Ce dont le monde d’aujourd’hui a besoin est la vérité que votre instructeur de jadis a proclamée: « Non seulement en paroles, mais aussi en puissance et dans le Saint-Esprit. » Le germe de la vérité théorique est inerte et les concepts moraux les plus élevés sont sans effet, à moins que l’Esprit divin ne souffle sur les formes de vérité et ne vivifie les formules de la droiture. LU 34:6.6.
C’est la présence de l’Esprit divin, l’eau vive, qui empêche la soif dévorante du mécontentement des mortels et l’indicible faim du mental humain non spiritualisé. Les êtres mus par l’Esprit « n’auront jamais soif, car cette eau spirituelle sera chez eux une source de satisfaction jaillissant jusque dans la vie éternelle ». Les âmes ainsi arrosées divinement ne dépendent presque plus de l’environnement matériel pour la joie de vivre et les satisfactions de l’existence terrestre. Elles sont spirituellement illuminées et rafraîchies, moralement renforcées et douées. LU 34:6.8, Jean 4:13.
Chez tout mortel, il existe une nature duelle: l’héritage des tendances animales et l’impulsion élevée des dons spirituels. Durant votre courte vie sur Urantia, il est rare que ces deux incitations différentes et opposées puissent être pleinement conciliées; il n’est guère possible de les harmoniser et de les unifier. Mais, durant toute votre vie, l’Esprit conjugué s’efforce toujours de vous aider à soumettre de plus en plus la chair aux directives de l’Esprit. Alors même qu’il vous faut vivre votre vie matérielle, alors même que vous ne pouvez échapper à votre corps et à ses nécessités, en ce qui concerne vos desseins et vos idéaux, vous n’en avez pas moins le pouvoir de soumettre de plus en plus la nature animale à la maitrise de l’Esprit. Il existe véritablement en vous une conspiration de forces spirituelles, une confédération de pouvoirs divins, dont le but exclusif consiste à vous délivrer définitivement de l’esclavage du matériel et des handicaps finis.
Le but de tout ce ministère est « que vous puissiez être fortifié avec puissance par Son esprit dans l’homme intérieur. » Et tout cela ne représente que les étapes préliminaires pour l’aboutissement final à la perfection de foi et de service, à l’expérience où vous serez « remplis de la plénitude de Dieu », « car tous ceux qui sont conduits par l’esprit de Dieu sont fils de Dieu ». LU 34:6.9, Eph. 3:16 Rom. 8:14.
L’Esprit ne contraint jamais, il ne fait que guider. Si vous êtes un élève attentif, si vous voulez atteindre les niveaux de l’esprit et les hauteurs divines, si vous désirez sincèrement arriver au but éternel, alors l’Esprit divin vous guidera doucement et amoureusement sur le sentier de la filiation et du progrès spirituel. Chaque étape doit être franchie de bonne grâce, avec une coopération intelligente et gaie. La domination de l’Esprit n’est jamais entachée de coercition ni compromise par contrainte.
Et, quand cette vie de gouverne spirituelle est librement et intelligemment acceptée, alors se développe dans le mental humain une conscience positive de contact divin et l’assurance d’une communion d’esprit. Tôt ou tard « l’Esprit rend témoignage avec votre esprit (l’Ajusteur) que vous êtes un enfant de Dieu ». Votre propre Ajusteur de Pensée vous a déjà indiqué votre parenté avec Dieu, et les Écritures confirment que l’Esprit rend témoignage « avec votre esprit » et non « à votre esprit ». LU 34:6.11, Rom. 8:16.
La conscience de la domination d’une vie humaine par l’esprit est bientôt accompagnée par une démonstration croissante des caractéristiques de l’Esprit dans les réactions vitales du mortel ainsi guidé par l’esprit, « car les fruits de l’esprit sont l’amour, la joie, la paix, la longanimité, la bienveillance, la bonté, la foi, la douceur et la tempérance ». De tels mortels ainsi guidés par l’esprit et divinement illuminés, bien qu’ils foulent encore les humbles sentiers du travail pénible et qu’ils accomplissent avec la fidélité humaine les devoirs de leur mission terrestre, ont déjà commencé à discerner les lumières de la vie éternelle qui miroitent sur les rives lointaines d’un autre monde. Ils ont déjà commencé à comprendre la réalité de cette vérité inspirante et encourageante que « le royaume de Dieu n’est pas viande et boisson, mais droiture, paix et joie dans l’Esprit- Saint ». Et, au cours de toute épreuve et en présence de toute difficulté, les âmes nées d’esprit sont soutenues par l’espoir qui transcende toute crainte, parce que l’amour de Dieu est largement répandu dans tous les cœurs par la présence de l’Esprit divin. LU 34:6.13.
Après être partis sur la route de la vie éternelle, après avoir accepté votre mission et reçu vos ordres pour progresser, ne craignez pas les dangers du manque de mémoire des hommes et de l’inconstance des mortels, ne vous laissez pas troubler par des craintes d’échecs ou des confusions déroutantes, ne chancelez pas et ne mettez en doute ni votre statut ni votre position, car, à toutes les heures sombres et à tous les carrefours de la lutte pour le progrès, l’Esprit de Vérité parlera toujours et vous dira « Voilà le chemin » LU 34:7.8.
La progression de l’éternité ne consiste pas seulement en un développement spirituel. Les acquisitions intellectuelles font également partie de l’éducation universelle. L’expérience mentale s’élargit parallèlement à l’expansion de l’horizon spirituel. Le mental et l’esprit reçoivent les mêmes occasions de s’entraîner et de progresser. Mais, durant tout ce magnifique entraînement mental et spirituel, vous êtes libérés pour toujours des handicaps de la chair mortelle. Vous n’avez plus besoin d’arbitrer constamment entre les prétentions de vos natures spirituelle et matérielle divergentes. Enfin vous êtes qualifiés pour bénéficier des impulsions d’un mental glorifié, dépouillé depuis longtemps de ses attirances animales primitives pour les choses matérielles. LU 37:6.6.
Les séraphins sont créés de manière à pouvoir fonctionner à la fois sur le niveau spirituel et sur le niveau matériel. Rares sont les champs d’activités spirituelles ou morontielles fermés à leurs services. Les anges ne sont pas très éloignés des hommes quant à leur statut personnel, mais, dans certaines performances fonctionnelles, ils les transcendent de loin. Ils possèdent bien des pouvoirs qui dépassent considérablement la compréhension humaine, par exemple: Il vous a été dit que « les cheveux mêmes de votre tête sont comptés », et il est vrai qu’ils le sont, mais un séraphin ne passe pas son temps à les compter et à tenir à jour leur nombre corrigé. Les anges possèdent des pouvoirs innés et automatiques (c’est-à- dire automatiques dans la mesure où vous pourriez les percevoir) pour connaître de telles choses. Vous considéreriez en vérité un séraphin comme un prodige mathématique. C’est pourquoi de nombreuses tâches, qui seraient formidables pour des mortels, sont accomplies avec une extrême aisance par des séraphins. LU 38:2.3, Luc 12:7.
Dieu le Père ne s’abaisse pas et ne peut s’abaisser jusqu’à établir un contact personnel aussi étroit avec les créatures ascendantes, en nombre à peu près illimité, qui peuplent l’univers des univers. Mais le Père n’est pas dépourvu de contact personnel avec ses humbles créatures; vous n’êtes pas privés de la présence divine. Bien que Dieu le Père ne puisse vous approcher par une manifestation directe de sa personnalité, il est en vous et fait partie de vous par l’identité des Ajusteurs de Pensée intérieurs, les divins Moniteurs. C’est ainsi que le Père, qui est le plus éloigné de vous en personnalité et en esprit, s’approche le plus près de vous dans le circuit de la personnalité et dans le contact spirituel de la communion intérieure avec les âmes de ses fils et filles mortels. LU 40:5.3.
C’est un fait solennel et céleste que des créatures aussi humbles et matérielles que les êtres humains d’Urantia soient des fils de Dieu, enfants du Très haut par la foi. « Voyez la sorte d’amour que le Père a effusé sur nous pour que nous soyons appelés fils de Dieu. » « À tous ceux qui l’ont reçu il a donné le pouvoir de reconnaître qu’ils sont fils de Dieu. » Bien que « votre état futur ne soit pas encore apparent, » dès maintenant « vous êtes fils de Dieu par la foi »; « car vous n’avez pas reçu l’esprit d’esclavage pour craindre de nouveau, mais vous avez reçu l’esprit de filiation qui vous fait crier ‘notre Père’ ». Parlant au nom du Dieu éternel, le prophète de jadis à dit: « Même à eux, je donnerai une place dans ma maison et un nom plus excellent que celui de fils; je leur donnerai un nom perpétuel, un nom qui ne sera jamais retranché. » « Et, parce que vous êtes des fils, Dieu a envoyé l’esprit de son Fils dans votre cœur. » LU 40:6.2. 1 Jean 3:1,2 Jean 1:12 Rom. 8:15 Isa. 56:5 Gal. 4:6.
Tous les mondes évolutionnaires habités par des mortels abritent des fils de Dieu par la foi, des fils de grâce et de miséricorde, des êtres mortels appartenant à la famille divine et, en conséquence, appelés fils de Dieu. Les mortels d’Urantia ont le droit de se considérer comme fils de Dieu pour les raisons suivantes:
- Vous êtes fils d’une promesse spirituelle, fils par la foi; vous avez accepté le statut de filiation. Vous croyez à la réalité de votre filiation avec Dieu, et ainsi elle devient éternellement réelle.
- Un Fils Créateur issu de Dieu est devenu l’un de vous. Il est en fait votre frère ainé; et, si en esprit vous devenez véritablement des frères apparentés au Christ, au victorieux Micaël, alors il faut qu’en esprit vous soyez aussi les fils du Père que vous avez en commun — le Père de tous, le Père Universel lui-même.
- Vous êtes fils parce que l’esprit d’un Fils a été répandu sur vous, a été libéralement et certainement effusé sur toutes les races d’Urantia. Cet esprit vous attire toujours vers le Fils divin qui en est la source, et vers le Père du Paradis qui est la source de ce Fils divin.
- De son libre arbitre divin, le Père Universel vous a donné votre personnalité de créature. Vous avez été dotés d’une mesure de cette divine spontanéité d’action libre que Dieu partage avec tous ceux qui peuvent devenir ses fils.
- Un fragment du Père Universel habite en vous, ce qui vous relie ainsi directement au divin Père de tous les Fils de Dieu. LU 40:6.3.
Ainsi que l’ont soupçonné vos physiciens, ces résidus mutilés de calcium solaire chevauchent littéralement les rayons de lumière sur des distances variées, ce qui facilite prodigieusement leur dissémination dans l’espace. Avec certaines modifications, l’atome de sodium est également capable de locomotion par la lumière et par l’énergie. L’exploit du calcium est d’autant plus remarquable que la masse de cet élément est presque double de celle du sodium. L’imprégnation de l’espace local par le calcium est due au fait qu’il s’échappe sous forme modifiée de la photosphère solaire en chevauchant littéralement sur les rayons de soleil émis. Malgré son encombrement relatif, puisqu’il contient vingt électrons en rotation, c’est le calcium qui, parmi tous les éléments solaires, réussit le mieux à s’échapper de l’intérieur du soleil vers les royaumes de l’espace. Cela explique pourquoi il y a sur le soleil une couche de calcium, une croute de pierre gazeuse épaisse de dix- mille kilomètres, bien que dix-neuf éléments plus légers et de nombreux éléments plus lourds se trouvent au-dessous.
L’agilité de cet électron acrobatique du calcium est indiqué par le fait qu’une fois projeté sur la vingtième orbite par les forces solaires de température et de rayons X, il n’y reste qu’un millionième de seconde, mais, avant que le pouvoir électro gravitationnel du noyau atomique l’ait ramené sur son ancienne dix-neuvième orbite, il a fait un million de tours autour du centre atomique. LU 41:6.5.
L’énergie est éternelle mais non infinie; elle réagit toujours à l’emprise de l’Infinité qui embrasse tout. La force et l’énergie poursuivent indéfiniment leur course; étant sorties du Paradis, il faut qu’elles y retournent, même si des âges et des âges sont nécessaires pour compléter le circuit ordonné. Ce qui a son origine dans la Déité du Paradis ne peut avoir qu’une destination paradisiaque ou une destinée de Déité. LU 42:1.8.
Nous ne comprenons pas complètement les changements presque infinis auxquels l’énergie physique peut être sujette. Dans un univers elle apparaît comme lumière, dans un autre comme lumière plus chaleur, dans un autre encore sous des formes d’énergie inconnues sur Urantia. Dans un nombre incalculable de millions d’années, elle peut réapparaître sous quelque forme d’énergie électrique turbulente et houleuse, ou de pouvoir magnétique. Plus tard encore, elle peut apparaître de nouveau dans un univers ultérieur sous forme de matière variable passant par une série de métamorphoses, suivie de sa disparition physique extérieure dans quelque grand cataclysme des royaumes. Et ensuite, après des âges sans nombre et un vagabondage presque sans fin à travers d’innombrables univers, cette même énergie peut encore réapparaître et changer maintes fois de forme et de potentiel; et les transformations continuent ainsi pendant les âges successifs et à travers des royaumes innombrables. Ainsi la matière poursuit son chemin, subissant les transmutations du temps, mais s’alignant toujours fidèlement sur le cercle de l’éternité. Même si elle est longtemps empêchée de retourner à sa source, elle y reste toujours sensible et suit indéfiniment le sentier tracé par la Personnalité Infinie qui l’a émise. LU 42:4.2.
Si l’on agrandissait la masse de la matière jusqu’à ce qu’un électron pèse un dixième d’once (2,83 grammes) et si ses dimensions étaient accrues dans la même proportion, le volume de cet électron deviendrait aussi grand que celui de la terre. Si le volume d’un proton — mille huit cents fois plus lourd qu’un électron — était grossi jusqu’à la taille d’une tête d’épingle, alors, en comparaison, une tête d’épingle aurait un diamètre égal à celui de l’orbite de la terre autour du Soleil. LU 42:6.8.
À l’intérieur de l’atome, les électrons tournent autour du proton central à des distances proportionnelles à celles des planètes qui tournent autour du soleil dans l’espace du système solaire. En comparaison de leur taille réelle, la distance relative entre le noyau atomique et le circuit électronique le plus proche est la même qu’entre le soleil et Mercure, la planète la plus voisine du soleil. LU 42:7.2.
Quand on classe les éléments fondamentaux dans l’ordre de leur poids atomique, cette persistance septuple de constitution créative ressort dans le domaine de la chimie comme une récurrence de propriétés physiques et chimiques similaires par groupes septuples périodiques et distincts. Quand on arrange ainsi les éléments chimiques d’Urantia, n’importe quelle qualité ou propriété donnée a tendance à se répéter tous les sept éléments. Ce changement périodique par sept se reproduit en s’atténuant et avec des variantes dans le tableau chimique tout entier; il s’observe plus nettement dans les premiers groupements d’atomes légers. Partant d’un élément quelconque après avoir noté l’une de ses propriétés, cette qualité change pendant six éléments consécutifs, mais a tendance à réapparaître quand on arrive au huitième, autrement dit, le huitième élément chimiquement actif ressemble au premier, le neuvième au deuxième, et ainsi de suite. Un pareil fait dans le monde physique rappelle indubitablement la constitution septuple de l’énergie ancestrale et indique la réalité fondamentale de la diversité septuple des créations du temps et de l’espace. L’homme devrait aussi noter qu’il y a sept couleurs dans le spectre naturel. LU 42:9.3.
Le mental domine universellement la matière, de même qu’à son tour il répond au super contrôle ultime de l’esprit. Et, chez l’homme mortel, seul le mental qui se soumet librement à la directive de l’esprit peut espérer survivre à l’existence mortelle dans l’espace-temps comme enfant immortel du monde spirituel éternel du Suprême, de l’Ultime et de l’Absolu: de l’Infini. LU 42:12.15.
Le Psalmiste savait qu’Édentia était gouvernée par trois Pères de Constellations et, en conséquence, parlait de leurs demeures au pluriel: « Il existe un fleuve dont les eaux réjouiront la cité de Dieu, le lieu le plus saint des tabernacles des Très Hauts. »
Tout au long des âges, la confusion a été grande sur Urantia au sujet des divers dirigeants de l’univers. Beaucoup d’éducateurs ultérieurs confondirent avec les Pères Très Hauts leurs vagues déités tribales mal définies. Plus tard encore, les Hébreux fusionnèrent tous les dirigeants célestes en une Déité composite. Un éducateur comprit que les Très Hauts n’étaient pas les Chefs Suprêmes, car il dit: « Celui qui habite la demeure secrète du Très Haut logera à l’ombre du Tout- Puissant. » Dans les annales d’Urantia, il est parfois très difficile de savoir exactement qui l’on désigne par le terme « Très Haut ». Mais Daniel comprenait fort bien ces questions. Il dit « Le Très Haut règne dans le royaume des hommes et le donne à qui il veut. » LU 43:3.3, Ps. 46:4; 01:1 Dan. 4:17; 5:21.
Si vous aimez les fleurs, les arbustes et les arbres d’Urantia, alors vous réjouirez vos yeux de la beauté botanique et de la grandeur florale des jardins célestes d’Édentia. Malheureusement, mes facultés de description sont impuissantes à transmettre au mental mortel un concept adéquat de ces beautés des mondes célestes. En vérité, l’œil n’a jamais vu des gloires semblables à celles qui attendent votre arrivée sur ces mondes de l’aventure de l’ascension des mortels. LU 43:6.8.
La meilleure musique d’Urantia n’est qu’un écho fugitif des magnifiques accords entendus par les associés célestes de vos musiciens qui n’ont conservé que quelques mesures de ces harmonies de forces morontielles enregistrées sous la forme de mélodies musicales d’harmoniques sonores. La musique morontio- spirituelle emploie assez souvent les sept modes d’expression et de reproduction, si bien que le mental humain se trouve prodigieusement handicapé quand il essay de réduire ces mélodies des sphères supérieures à de simples notes de sons musicaux. Cela ressemble à une tentative pour reproduire les accords d’un gran orchestre à l’aide d’un seul instrument de musique.
Vous avez composé quelques très belles mélodies sur Urantia, mais vos progrès musicaux sont forts loin d’atteindre ceux de beaucoup de planètes de Satania qui sont vos voisines. Si seulement Adam et Ève avaient survécu, alors vous auriez eu de la vraie musique; mais le don d’harmonie qui était si développé dans leur nature a été tellement dilué par des lignées à tendances non musicales qu’une sérieuse appréciation de l’harmonique se rencontre seulement chez un mortel sur mille. Mais ne vous découragez pas; un vrai musicien peut apparaître un jour sur Urantia, et des peuples entiers seront captivés par les magnifiques accords de ses mélodies. Un seul être humain de cet ordre pourrait changer définitivement l’orientation d’une nation entière, et même de tout le monde civilisé. Il est littéralement vrai que « la mélodie a le pouvoir de transformer un monde tout entier ». La musique restera toujours le langage universel des hommes, des anges et des esprits. L’harmonie est la langue de Havona. LU 44:1.14.
La beauté, le rythme et l’harmonie sont intellectuellement associés et spirituellement parents. La vérité, les faits et les relations sont intellectuellement inséparables et associés aux concepts philosophiques de beauté. La bonté, la droiture et la justice sont philosophiquement en corrélation et spirituellement intimement liées à la vérité vivante et à la beauté divine. LU 44:7.2
Ces qualités divines sont parfaitement et absolument unifiées en Dieu. Et tout homme ou ange qui connaît Dieu possède le potentiel d’expression illimitée de soi sur des niveaux toujours progressifs de réalisation de soi unifiée par la technique de l’aboutissement sans fin à la ressemblance de Dieu — le mélange expérientiel dans l’expérience évolutionnaire de la vérité éternelle, la beauté universelle et la divine bonté. LU 44:7.4.
La nursery probatoire de Satania est entretenue par certaines personnalités morontielles sur le monde des finalitaires où la moitié de la planète est consacrée à ce travail d’élever des enfants. C’est ici que l’on reçoit et rassemble certains enfants de mortels survivants tels que ceux qui ont péri sur les mondes évolutionnaires avant d’avoir acquis leur statut spirituel comme individus.
L’ascension de l’un ou l’autre de leurs propres parents garantit que de tels enfants mortels des royaumes se verront accorder la repersonnalisation sur la planète finalitaire du système et pourront y démontrer, par leur libre choix ultérieur, s’ils décident ou non de suivre le sentier parental d’ascension mortelle. Les enfants apparaissent ici comme sur leur monde de nativité, sauf que la différenciation sexuelle y est absente. Il n’y a plus de reproduction à la manière des mortels après l’expérience vécue sur les mondes habités. LU 45:6.7.
Sur le premier monde des maisons, tous les survivants doivent passer au crible de la commission parentale de leur planète natale. La commission d’Urantia se compose présentement de douze couples de parents récemment arrivés qui ont eu, en tant que mortels, l’expérience d’élever au moins trois enfants jusqu’à l’âge de la puberté. On sert par permutation dans cette commission, et généralement pendant dix ans seulement. Tous les examinés dont l’expérience parentale ne satisfait pas les commissaires doivent compléter leur qualification en servant dans les demeures des Fils Matériels de Jérusem, ou en partie dans la nursery probatoire du monde finalitaire.
Sur le premier monde des maisons, tous les survivants doivent passer au crible de la commission parentale de leur planète natale. La commission d’Urantia se compose présentement de douze couples de parents récemment arrivés qui ont eu, en tant que mortels, l’expérience d’élever au moins trois enfants jusqu’à l’âge de la puberté. On sert par permutation dans cette commission, et généralement pendant dix ans seulement. Tous les examinés dont l’expérience parentale ne satisfait pas les commissaires doivent compléter leur qualification en servant dans les demeures des Fils Matériels de Jérusem, ou en partie dans la nursery probatoire du monde finalitaire.
Nul ascendeur mortel ne peut échapper à l’expérience d’élever des enfants — les siens ou d’autres — soit sur les mondes matériels, soit ultérieurement sur le monde finalitaire ou sur Jérusem. Les pères doivent passer par cette expérience essentielle tout aussi certainement que les mères. Chez les peuples modernes d’Urantia, c’est une notion malheureuse et erronée de croire que la culture des enfants incombe principalement aux mères. Les enfants ont besoin d’un père aussi bien que d’une mère, et les pères ont autant besoin de l’expérience parentale que les mères. LU 47:1.4.
Sur les mondes des maisons, les survivants mortels ressuscités reprennent le fil de leur vie exactement au point où ils l’ont laissée quand ils ont été surpris par la mort. En allant d’Urantia au premier monde des maisons, vous remarquerez un changement considérable, mais, si vous étiez venu d’une sphère du temps plus normale et progressive, vous vous seriez à peine rendu compte de la différence, sauf par le fait que vous vous trouvez en possession d’un autre corps; le tabernacle de chair et de sang a été laissé en arrière sur le monde de nativité. LU 47:3.1.
Partant des salles de résurrection, vous allez au secteur Melchizédek où l’on vous affecte une résidence permanente. Vous entrez alors dans une période de dix jours de liberté personnelle. Vous êtes libre d’explorer le voisinage immédiat de votre nouveau foyer et de vous familiariser avec le programme qui vous attend dans l’avenir immédiat. Vous avez aussi le temps de satisfaire votre désir de consulter le registre des inscriptions et de rendre visite à ceux que vous aimiez et les autres amis terrestres qui vous ont précédé sur ces mondes. À la fin de vos dix jours de loisirs, vous commencez la seconde étape du voyage vers le Paradis, car les mondes des maisons ne sont pas simplement des planètes où l’on vous retient, mais des sphères d’entraînement effectif. LU 47:3.6.
Bien que vous ayez des corps morontiels, vous continuez à manger, à boire et à vous reposer au cours de votre passage sur les sept mondes des maisons. Vous absorbez les aliments de l’ordre morontiel, un royaume d’énergie vivante inconnue sur les mondes matériels. Le corps morontiel utilise pleinement la nourriture et l’eau, mais sans déchets résiduels. Réfléchissez un instant: maisonnia numéro 1 est une sphère très matérielle présentant les débuts du régime morontiel. Vous êtes encore presque humain et peu éloigné des points de vue limités de la vie terrestre, mais chaque monde apporte un progrès défini. De sphère en sphère vous devenez moins matériel, plus intellectuel et un peu plus spirituel. C’est sur les trois derniers de ces sept mondes de progrès que le progrès spirituel est le plus accentué. LU 47:4.6.
Une véritable naissance de la conscience cosmique prend place sur maisonnia la cinquième. Vous commencez à penser en termes d’univers. C’est vraiment une période d’expansion des horizons. Le mental, en cours d’élargissement des mortels ascendants, commence à soupçonner qu’une destinée prodigieuse et magnifique, céleste et divine, attend tous ceux qui achèvent l’ascension progressive du Paradis entreprise si laborieusement, mais si joyeusement et si favorablement. C’est à peu près à ce point que la moyenne des ascendeurs mortels commence à manifester un enthousiasme expérientiel authentique pour l’ascension de Havona. L’étude devient volontaire, le service désintéressé devient naturel et l’adoration devient spontanée. Un vrai caractère morontiel commence à éclore et une véritable créature morontielle à évoluer. LU 47:7.5.
C’est un âge brillant pour les mortels ascendants. On y assiste habituellement à la fusion parfaite du mental humain et de l’Ajusteur divin. En potentiel, cette fusion peut s’être produite auparavant, mais il arrive bien souvent que l’identité opératoire effective ne soit pas atteinte avant l’époque du séjour sur le cinquième monde des maisons et même sur le sixième.
L’union de l’âme immortelle évoluante et de l’Ajusteur éternel et divin est marquée par la convocation séraphique du superange superviseur chargé des survivants ressuscités et de l’archange d’enregistrement pour ceux qui vont en jugement le troisième jour. Alors, en présence des compagnons morontiels de l’intéressé, ces messagers de confirmation proclament: « Celui-ci est un fils bien- aimé en qui j’ai trouvé mon plaisir » Cette simple cérémonie marque l’entrée d’un mortel ascendant dans la carrière éternelle de service du Paradis.
Immédiatement après confirmation de la fusion avec l’Ajusteur, le nouvel être morontiel est pour la première fois présenté à ses compagnons sous son nouveau nom. Puis on lui accorde les quarante jours de retraite spirituelle de toutes les activités courantes pour qu’il communie avec lui-même et choisisse l’une des routes optionnelles pour Havona, et pour qu’il fasse une sélection entre les techniques différentielles pour atteindre le Paradis. LU 47:8.3, Luc 3:22 Rev. 2:17.
Le personnel de maisonnia la septième s’assemble sur la mer de verre pour assister à votre départ pour Jérusem avec statut résidentiel. Vous pouvez avoir visité Jérusem des centaines ou des milliers de fois; mais ce fut toujours à titre d’invité. Jamais auparavant vous n’aviez voyagé vers la capitale du système en compagnie d’un groupe de vos compagnons faisant des adieux définitifs à toute leur carrière du monde des maisons en tant que mortels ascendants. Vous serez bientôt accueillis sur le terrain de réception du monde-siège comme citoyens de Jérusem. LU 47:9.4.
Jean l’Évangéliste eut une vision de l’arrivée d’une classe de mortels s’avançant du septième monde des maisons à leur premier ciel, les gloires de Jérusem. Il a noté: « Et je vis comme une mer de verre mêlée de feu; et ceux qui avaient gagné la victoire sur la bête qui était primitivement en eux, sur son image qui avait persisté à travers les mondes des maisons, et finalement sur sa dernière marque et trace, se tenant debout sur la mer de verre, ayant les harpes de Dieu, et chantant
le chant de la délivrance de la crainte mortelle et de la mort. » (Les communications perfectionnées de l’espace parviennent sur tous ces mondes, et vous pouvez les recevoir n’importe où si vous êtes porteurs de la « harpe de Dieu », un appareil morontiel qui compense l’incapacité d’adapter directement le mécanisme sensoriel morontiel non encore mûr à la réception des communications de l’espace.)
Paul eut également la vision du corps de citoyenneté ascendante des mortels se perfectionnant sur Jérusem, car il écrivit: « Mais vous êtes venus à la montagne de Sion et à la cité du Dieu vivant, la Jérusalem céleste, et à des myriades d’anges, à la grande assemblée de Micaël, et aux esprits des justes rendus parfaits. » LU 47:10.2. Rev 15:2; Heb 12:22-23
Aux jours de votre incarnation de mortel, l’esprit divin vous habite presque comme un corps étranger — en réalité comme un envahissement de l’homme par l’esprit effusé du Père Universel. Mais, dans la vie morontielle, l’esprit devient partie intégrante de votre personnalité, et, en passant successivement par les 570 transformations progressives, vous vous élevez de l’état matériel à l’état spirituel de vie des créatures.
Paul fut informé de l’existence des mondes morontiels et de la réalité de la matière morontielle, car il écrivit: « Ils ont au ciel une substance meilleure et plus permanente. » Et ces matériaux morontiels sont réels, littéraux, comme dans « la cité qui a des fondations et dont Dieu est l’architecte et le bâtisseur ». Et chacune de ces sphères merveilleuses est « une patrie meilleure, c’est-à-dire céleste ». LU 48:1.6, Héb. 10:34; 11:10.
L’allégresse joyeuse et l’équivalent du sourire sont aussi universels que la musique. Il existe des homologues morontiels et spirituels de l’allégresse et du rire. La vie ascendante est divisée en parties à peu près égales entre le travail et les jeux (l’absence d’obligations).
La détente céleste et l’humour suprahumain sont tout différents de leurs analogues humains, mais nous nous adonnons tous effectivement à une forme des deux, et, dans notre état, ils accomplissent réellement pour nous à peu près exactement ce que l’humour idéal peut faire pour vous sur Urantia. Les Compagnons de la Morontia sont d’habiles promoteurs de jeux et sont soutenus par la grande compétence des directeurs de la rétrospection. LU 48:4.1.
Peut-être comprendriez-vous mieux le travail des directeurs de rétrospection en les comparant aux types supérieurs d’humoristes sur Urantia, mais cela serait une façon fort grossière et assez malheureuse d’essayer de vous donner une idée de la fonction de ces directeurs de la variété et de la détente, de ces ministres de l’humour exalté des royaumes morontiels et spirituels.
En analysant l’humour spirituel, permettez-moi d’abord de vous dire ce qu’il n’est pas. La plaisanterie spirituelle n’est jamais teintée d’insistance sur les infortunes des faibles et des égarés. Elle ne blasphème jamais non plus la droiture ni la gloire de la divinité. Notre humour embrasse trois niveaux généraux d’appréciation:
- Plaisanteries réminiscentes. Bons mots provenant d’épisodes passés dans votre expérience du combat et de la lutte; ils concernent parfois la peur et plus souvent les folles anxiétés infantiles. Pour nous, cette phase de l’humour dérive de la faculté enracinée et permanente de tirer du passé des souvenirs permettant d’accomoder de manière plaisante les lourds fardeaux du présent et de les alléger de diverses manières.
- Humour courant. Il touche la stupidité de ce qui nous cause si souvent de sérieux soucis, la joie de découvrir la futilité d’une grande partie du sérieux de notre anxiété personnelle. Nous apprécions d’autant mieux cette phase de l’humour que nous sommes capables de minimiser les inquiétudes du présent au profit des certitudes de l’avenir.
- La joie prophétique. Il sera peut-être difficile aux mortels d’envisager cette phase de l’humour, mais nous tirons une satisfaction particulière de l’assurance que « toutes choses travaillent ensemble pour le bien » — pour les êtres spirituels et morontiels aussi bien que pour les mortels. Cet aspect de l’humour céleste naît de notre foi dans le ministère affectueux de nos supérieurs et la divine stabilité de nos Directeurs Suprêmes. LU 48:4.3.
Si nous sommes tentés d’exagérer notre importance, nous n’avons qu’à contempler l’infinité de la noblesse et de la grandeur de nos Créateurs; notre propre glorification devient alors sublimement ridicule et frise même l’humour.
L’une des fonctions de l’humour est de nous aider tous à nous prendre moins au sérieux. L’humour est l’antidote divin contre l’exaltation de l’ego. LU 48:4.15.
L’humour devrait fonctionner comme une soupape de sureté automatique pour empêcher l’accumulation de pressions excessives dues à la monotonie de la contemplation sérieuse et continue de soi associée à la lutte pour se développer progressivement et aboutir noblement. L’humour agit aussi pour réduire le choc de l’impact inattendu des faits et de la vérité. Les faits sont rigides et inflexibles: la vérité est souple et toujours vivante. La personnalité mortelle n’est jamais sûre de ce qui va lui arriver. Par l’humour, elle saisit rapidement (voit ce dont il s’agit et devient perspicace) la nature inattendue de la situation, qu’il s’agisse de faits ou de vérité.
Bien que l’humour d’Urantia soit extrêmement grossier et fort peu artistique, il est précieux à la fois comme assurance de santé et comme libérateur de pressions émotives; il empêche les tensions nerveuses nocives et la contemplation trop sérieuse de soi. L’humour et le jeu — la détente — ne sont jamais des réactions d’efforts progressifs; ils sont toujours les échos d’un coup d’œil en arrière, une réminiscence du passé. Même tels que vous êtes présentement sur Urantia, vous trouvez toujours rajeunissant de pouvoir suspendre pendant quelques moments la tension des efforts intellectuels nouveaux et supérieurs, et de revenir aux occupations plus simples de vos ancêtres. LU 48:4.18.
Même sur Urantia, les évanges conseillent aux humains qui enseignent la vérité et la droiture d’adhérer à la prédication de « la bonté de Dieu qui conduit à la repentance » et de proclamer « l’amour de Dieu qui chasse toute crainte. » Ces vérités ont même été annoncées ainsi dans votre monde:
Les Dieux sont mes gardiens; je ne m’égarerai pas.
Côte à côte ils me conduisent dans les beaux sentiers et le glorieux repos de la vie éternelle.
En cette Divine Présence, je n’aurai ni faim de nourriture ni soif d’eau.
Quand même je descendrais dans la vallée de l’incertitude ou m’élèverais dans les mondes du doute,
Quand même je marcherais dans la solitude ou avec les compagnons de mon espèce,
Quand même je triompherais dans les chœurs de lumière ou chancellerais dans les lieux solitaires des sphères,
Ton esprit de bonté me secourra et ton ange glorieux me consolera.
Quand même je descendrais dans les profondeurs des ténèbres et de la mort elle- même,
Je ne douterai pas de toi et ne te craindrai pas,
Car je sais que, dans la plénitude des temps et la gloire de ton nom,
Tu m’élèveras pour m’asseoir avec toi sur les remparts d’en haut. LU 48:6.8.
Il y a peu de temps, pendant que j’exécutais une mission sur le premier monde des maisons de Satania, j’eus l’occasion d’observer cette méthode d’enseignement. Bien que je n’aie pas le droit de vous exposer le contenu en mota de la leçon, j’ai la permission de reproduire les vingt-huit citations de philosophie humaine que l’instructeur de la morontia employait comme matériaux explicatifs pour aider les nouveaux arrivés sur les mondes des maisons dans leurs premiers efforts pour saisir le sens et la signification de la mota. Voici quels étaient ces exemples de philosophie humaine:
- Une démonstration d’habileté spécialisée ne signifie pas que l’on possède la capacité spirituelle. L’ingéniosité n’est pas un substitut du vrai caractère.
- Rares sont les personnes qui vivent à la hauteur de la foi qu’elles possèdent réellement. La peur irraisonnée est une fraude intellectuelle maîtresse pratiquée sur l’âme mortelle en évolution.
- Les capacités inhérentes ne peuvent pas être dépassées; une pinte ne peut jamais contenir un litre. Il est impossible d’introduire mécaniquement un concept spirituel dans le moule de la mémoire matérielle.
- Rares sont les mortels qui osent jamais retirer la totalité de leurs crédits de personnalité établis par les ministères conjugués de la nature et de la grâce. La plupart des âmes appauvries sont vraiment riches, mais elles refusent de le croire.
- Les difficultés peuvent défier la médiocrité et vaincre les craintifs, mais elles ne font que stimuler les enfants des Très Hauts.
- Jouir de privilèges sans en abuser, disposer de la liberté sans licence, posséder le pouvoir en refusant fermement de l’utiliser pour des ambitions personnelles — tels sont les indices d’une haute civilisation.
- Les accidents imprévus et inexplicables ne se produisent pas dans le cosmos. Les êtres célestes ne portent pas non plus assistance à une créature inférieure qui refuse d’agir selon les lumières qu’elle possède sur la vérité.
- L’effort ne produit pas toujours de la joie, mais il n’est pas de bonheur sans effort intelligent.
- L’action fait acquérir la force. La modération s’épanouit en charme.
- La droiture frappe les cordes harmonieuses de la vérité, et la mélodie vibre dans tout le cosmos, allant jusqu’à reconnaître l’Infini.
- Les faibles se complaisent à des résolutions, mais les forts agissent. La vie n’est que le travail d’un jour — exécutez-le bien. L’acte est à nous, ses conséquences appartiennent à Dieu.
- Dans le cosmos, la plus grande affliction est de n’avoir jamais été affligé. Les mortels n’apprennent la sagesse qu’en subissant des tribulations.
- C’est dans l’isolement solitaire des profondeurs expérientielles que l’on discerne le mieux les étoiles, et non dans l’extase et l’illumination des sommets de montagne.
- Stimulez l’appétit de vos associés pour la vérité. Ne donnez un conseil que si on vous le demande.
- L’affectation est le ridicule effort des ignorants pour paraître sages, la tentative de l’âme stérile pour paraître riche.
- On ne peut percevoir la vérité spirituelle avant d’en éprouver l’expérience, et beaucoup de vérités ne sont réellement ressenties que dans l’adversité.
- L’ambition est dangereuse tant qu’elle n’est pas entièrement rendue sociale. Vous n’avez pas vraiment acquis une vertu avant que vos actes ne vous en aient rendu digne.
- L’impatience est un poison de l’esprit. La colère ressemble à une pierre jetée dans un nid de frelons.
- Il faut abandonner l’anxiété. Les déceptions les plus difficiles à supporter sont celles qui n’arrivent jamais.
- Seul un poète peut discerner la poésie dans la prose banale de la vie courante.
- La haute mission d’un art est de préfigurer par ses illusions une réalité supérieure de l’univers, de cristalliser les émotions du temps en une pensée d’éternité.
- Une âme en évolution n’est pas rendue divine par ce qu’elle fait, mais par ce qu’elle s’efforce de faire.
- La mort n’a rien ajouté aux possessions intellectuelles ni à la dotation spirituelle, mais elle a ajouté au statut expérientiel la conscience de la survie.
- La destinée de l’éternité se détermine d’instant en instant par les accomplissements de la vie quotidienne. Les actes d’aujourd’hui forment la destinée de demain.
- La grandeur ne consiste pas tant à posséder de la force qu’à l’employer sagement et divinement.
- On ne possède la connaissance qu’en la partageant; elle est sauvegardée par la sagesse et rendue sociale par l’amour.
- Le progrès exige le développement de l’individualité. La médiocrité cherche à se perpétuer dans l’uniformité.
- L’argumentation nécessaire pour défendre une thèse est inversement proportionnelle à la vérité contenue dans cette thèse.
Tel est le travail des débutants sur le premier monde des maisons, tandis que les élèves plus avancés sur les mondes suivants maitrisent les niveaux supérieurs de clairvoyance cosmique et de mota morontielle. LU 48:7.2.
Les stades initiaux de l’évolution de la vie ne sont pas entièrement conformes à votre point de vue du moment. L’homme mortel n’est pas un accident évolutionnaire. Il existe un système précis, une loi universelle, pour déterminer le déroulement du plan de la vie planétaire sur les sphères de l’espace. Le temps et la production d’un grand nombre de spécimens d’une espèce ne sont pas les influences dominantes. Les souris se reproduisent beaucoup plus vite que les éléphants, et cependant les éléphants évoluent plus vite que les souris. LU 49:1.6
À première vue, il pourrait sembler qu’Urantia et les mondes associés dans l’isolement soient très malheureux d’être privés de la présence et de l’influence bienfaisantes de personnalités suprahumaines, telles qu’un Prince Planétaire et un Fils et une Fille Matériels. Mais l’isolement de ces sphères offre à leurs races une occasion unique d’exercer leur foi et de développer une qualité particulière de confiance dans la sécurité cosmique, qui ne dépend ni de la vue ni d’aucune autre considération matérielle. Il peut arriver finalement que les créatures humaines venant des mondes mis en quarantaine par suite de rébellion aient une chance extrême. Nous avons découvert que ces ascendeurs se voient confier très tôt de nombreuses affectations spéciales dans des entreprises cosmiques où une foi incontestée et une confiance sublime sont essentielles pour réussir. LU 50:7.1.
Sur Jérusem, les ascendeurs des mondes isolés occupent un secteur résidentiel privé et sont connus sous le nom d’agondontaires, qui signifie créatures volitives évolutionnaires pouvant croire sans voir, persévérer dans l’isolement et triompher de difficultés quasi insurmontables, même lorsqu’ils sont seuls. Ce groupage fonctionnel des agondontaires persiste pendant toute l’ascension de l’univers local et la traversée du superunivers. Il disparaît pendant le séjour dans Havona, mais réapparaît rapidement après l’arrivée au Paradis et subsiste nettement dans le Corps de la Finalité Mortelle. Tabamantia est un agondontaire de statut finalitaire, survivant d’une des sphères mises en quarantaine après la première rébellion qui ait jamais eu lieu dans les univers du temps et de l’espace. LU 50:7.1
L’un des grands accomplissements de l’âge du prince consiste à restreindre la multiplication des individus mentalement débiles et socialement inadaptés. Bien avant l’époque de l’arrivée des seconds Fils — les Adams — la plupart des mondes se mettent sérieusement à la tâche de purifier la race, chose que les peuples d’Urantia n’ont pas encore sérieusement entreprise aujourd’hui.
Ce problème d’améliorer la race n’est pas une entreprise si considérable quand on l’attaque de bonne heure dans l’évolution humaine. La période antérieure des luttes de tribus et des sévères compétitions dans la survivance de la race a éliminé la plupart des lignées anormales ou défectueuses. Un idiot n’a pas beaucoup de chances de survivre dans l’organisation sociale d’une tribu primitive et guerroyante. C’est la fausse sentimentalité de vos civilisations partiellement perfectionnées qui entretient, protège et perpétue les lignées irrémédiablement défectueuses des races évolutionnaires humaines.
Il n’y a ni tendresse ni altruisme à offrir une sympathie futile à des êtres dégénérés, à des mortels irrémédiablement anormaux et inférieurs. Même sur les mondes évolutionnaires les plus normaux, il existe entre individus et entre de nombreux groupes sociaux des différences suffisantes pour permettre à tous les nobles traits de sentiments altruistes et de ministère humain désintéressé de se manifester, sans perpétuer les lignées socialement inadaptables et moralement dégénérées de l’humanité en évolution. D’abondantes occasions s’offrent pour pratiquer la tolérance et l’altruisme en faveur des individus malheureux et besogneux qui n’ont ni irréparablement perdu leur héritage moral ni définitivement détruit leur patrimoine spirituel. LU 52:2.10.
La progéniture adamique ne s’amalgame jamais avec les lignées inférieures des races évolutionnaires. Il n’entre pas non plus dans le plan divin que l’Adam ou Ève Planétaire s’accouple, personnellement, avec les peuples évolutionnaires. Le projet d’améliorer la race est l’affaire de leur progéniture. Mais les descendants du Fils et de la Fille Matériels sont mobilisés pendant des générations avant que le ministère d’amalgamation racial ne soit inauguré. LU 52:3.5.
Sur Urantia, l’établissement de ce « chemin nouveau et vivant » fut manifesté en fait aussi bien qu’en vérité. L’isolement d’Urantia dans la rébellion de Lucifer avait suspendu le processus par lequel les mortels peuvent passer directement sur les rivages des mondes des maisons après leur mort. Avant l’époque du Christ Micaël sur Urantia, toutes les âmes dormaient jusqu’aux résurrections dispensationnelles ou jusqu’aux résurrections millénaires spéciales. Moïse lui- même n’eut pas la permission d’aller de l’autre côté de la vallée de la mort avant l’occasion d’une résurrection spéciale, car le Prince Planétaire déchu, Caligastia, s’opposait à cette libération. Mais, depuis le jour de la Pentecôte, les mortels d’Urantia peuvent de nouveau se rendre directement sur les sphères morontielles. LU 52:5.5, Heb. 10:20.
Si vous pouviez être transportés de votre monde arriéré et plein de confusion sur quelque planète normale se trouvant actuellement dans l’âge postérieur au Fils d’effusion, vous vous croiriez transférés au ciel de vos traditions. Vous auriez peine à croire que vous observez les agissements évolutionnaires normaux d’une sphère habitée par des hommes. Ces mondes sont placés dans les circuits spirituels de leur royaume; ils bénéficient de tous les avantages des télédiffusions de leur univers et des services de réflectivité de leur superunivers. LU 52:6.8.
Durant cet âge, l’administration physique d’un monde demande une heure par jour du temps de chaque individu adulte, nous voulons dire une heure du temps d’Urantia. La planète est en contact étroit avec les affaires de l’univers, et ses habitants peuvent sonder les dernières télédiffusions avec un intérêt aussi vif que celui que vous manifestez aujourd’hui pour les dernières éditions de vos journaux quotidiens. Ces races sont occupées à mille choses intéressantes inconnues sur votre monde.
La vraie allégeance planétaire envers l’Être Suprême se développe de plus en plus. Génération après génération, un nombre croissant d’individus de la race s’aligne avec ceux qui pratiquent la justice et vivent la miséricorde. Lentement mais sûrement, le monde est gagné au service joyeux des Fils de Dieu. Les difficultés physiques et les problèmes matériels ont été largement résolus. La planète mûrit pour la vie supérieure et pour une existence plus stable. LU 52:7.12.
C’est la même terre rénovée, le stade planétaire avancé, dont le voyant ancien avait la vision lorsqu’il écrivit: « Car de même que les nouveaux cieux et la nouvelle terre que je ferai subsisteront devant moi, de même vous survivrez, vous et vos enfants; et il adviendra que, d’une nouvelle lune à une autre et de sabbat en sabbat, toute chair viendra se prosterner devant moi, dit le Seigneur. » LU 52:7.12, Isa 65:17; 66:22
Il n’y a pas longtemps, en décrivant les expériences associées à l’attaque de la rébellion de Lucifer, Manotia disait: « Mes instants les plus vivifiants furent ceux de l’émouvante aventure liée à la rébellion de Lucifer, lorsqu’à titre de commandant en second des séraphins, je refusai de participer au projet d’insulter Micaël. Les puissants rebelles cherchèrent à me détruire au moyen des forces de liaison qu’ils avaient mises en place. Il y eut un formidable bouleversement sur Jérusem, mais nul séraphin loyal n’eut de mal.
Mon supérieur immédiat ayant fait défaut, il m’incombait d’assumer le commandement des légions d’anges de Jérusem en tant que directeur titulaire des affaires séraphiques confuses du système. J’étais moralement soutenu par les Melchizédeks, habilement aidé par une majorité de Fils Matériels, abandonné par un immense groupe de mon propre ordre, mais magnifiquement encouragé par les mortels ascendants de Jérusem.
Ayant été automatiquement coupé des circuits de la constellation par la sécession de Lucifer, nous dépendions de la loyauté de notre corps de renseignements qui envoyait des appels à l’aide sur Édentia depuis le système voisin Rantulia. Nous constatâmes que le règne de l’ordre, la loyauté intellectuelle et l’esprit de vérité triomphaient par inhérence de la rébellion, de l’affirmation de soi et de la prétendue liberté personnelle. Nous fûmes capables de résister jusqu’à l’arrivée du nouveau souverain systémique, le valeureux successeur de Lucifer. Immédiatement après, je fus affecté au corps d’administration provisoire d’Urantia des Melchizédeks et j’assumai la juridiction sur les ordres séraphiques loyaux de la planète du traitre Caligastia. Celui-ci avait nommé sa sphère membre du système nouvellement projeté ‘de mondes libérés et de personnalités émancipées’ proposé dans l’infâme Déclaration de Liberté émise par Lucifer dans son appel aux ‘intelligences aimant la liberté, pensant librement et orientées vers l’avenir dans les mondes mal commandés et mal administrés de Satania’ ».
Cet ange est encore en service sur Urantia où il fonctionne comme chef adjoint des séraphins. LU 53:6.3.
Il s’écoula plus de deux ans du temps systémique entre le commencement de la « guerre dans le ciel » et l’installation du successeur de Lucifer. Le nouveau Souverain, arriva enfin, atterrissant sur la mer de verre avec son état-major. Je faisais partie des réserves mobilisées par Gabriel sur Édentia, et je me rappelle bien le premier message de Lanaforge au Père de la Constellation de Norlatiadek. Il disait: « Aucun citoyen de Jérusem n’a été perdu. Tous les mortels ascendants ont survécu aux ardentes tribulations et sont sortis triomphants et entièrement victorieux de l’épreuve décisive. » Ce message fut envoyé à Salvington, à Uversa et au Paradis pour assurer que l’expérience de survie de l’ascension des mortels constituait la plus grande sécurité contre la rébellion et la meilleur sauvegarde contre le péché. La noble troupe de Jérusem comptait exactement 187.432.811 mortels fidèles. LU 53:7.12.
Parmi tous les problèmes troublants issus de la rébellion de Lucifer, aucun n’a occasionné plus de difficultés que l’inaptitude des mortels évolutionnaires immatures à distinguer la vraie liberté de la fausse.
La vraie liberté est la quête des âges et la récompense du progrès évolutionnaire. La fausse liberté est la subtile duperie de l’erreur du temps et du mal de l’espace. La liberté durable est fondée sur la réalité de la justice — de l’intelligence, de la maturité, de la fraternité et de l’équité.
La liberté est une technique autodestructrice de l’existence cosmique quand ses mobiles sont dépourvus d’intelligence, inconditionnels et incontrôlés. La vraie liberté se relie progressivement à la réalité et reste toujours pleine d’égards pour l’équité sociale, l’équité cosmique, la fraternité universelle et les obligations divines.
La liberté est un suicide quand elle est divorcée d’avec la justice matérielle, la droiture intellectuelle, la longanimité sociale, le devoir moral et les valeurs spirituelles. La liberté est inexistante en dehors de la réalité cosmique, et toute réalité de personnalité est proportionnelle à ses relations avec la divinité.
La volonté autonome sans retenue et l’expression de soi sans contrôle équivalent à un égoïsme que rien ne vient adoucir, un summum d’impiété. La liberté non accompagnée d’une victoire toujours plus étendue sur soi-même est une fiction d’une imagination de mortel égoïste. La liberté motivée par le moi est une illusion conceptuelle, une cruelle duperie. La licence déguisée sous les vêtements de la liberté est l’avant-coureur d’une abjecte servitude. LU 54:1.1.
La folie de Lucifer fut de tenter l’infaisable, de court-circuiter le temps dans un univers expérientiel. Le crime de Lucifer fut sa tentative de priver de ses droits créatifs chaque personnalité de Satania, de réduire indument la participation personnelle des créatures — leur libre participation volontaire — à la longue lutte évolutionnaire pour atteindre le statut de lumière et de vie à la fois individuellement et collectivement. En agissant ainsi, cet ancien Souverain de votre système opposa directement le dessein temporel de sa propre volonté au dessein éternel de la volonté de Dieu tel qu’il est révélé par le don du libre arbitre à toutes les créatures personnelles. La rébellion de Lucifer menaçait ainsi de violer au maximum le libre arbitre des ascendeurs et des serviteurs du système de Satania. C’était la menace de priver perpétuellement chacun de ces êtres d’une expérience passionnante, celle d’apporter quelque chose de personnel et d’unique au monument de sagesse expérientielle qui s’élève lentement et qui existera un jour sous l’aspect du système de Satania devenu parfait. C’est ainsi que le manifeste de Lucifer, déguisé sous l’aspect de la liberté, se dresse dans la claire lumière de la raison comme une menace monumentale pour consommer le vol de la liberté personnelle, et cela sur une échelle dont on ne s’était encore approché que deux fois dans toute l’histoire de Nébadon. LU 54:2.3.
Les créatures volitives morales des mondes évolutionnaires sont toujours tracassées par la question irréfléchie de savoir pourquoi les Créateurs infiniment sages permettent le mal et le péché. Elles ne comprennent pas que le mal et le péché sont inévitables si les créatures doivent être vraiment libres. Le libre arbitre des hommes en évolution et des anges exquis n’est pas un simple concept philosophique, un idéal symbolique. L’aptitude des hommes à choisir le bien ou le mal est une réalité de l’univers. Cette liberté de choisir par soi-même est un don des chefs Suprêmes, et ceux-ci interdisent à tout être ou groupe d’êtres, dans le vaste univers, de priver la moindre personnalité de la liberté qui lui est divinement donnée — pas même pour satisfaire des êtres égarés et ignorants dans la jouissance de ce qu’ils appellent à tort la liberté personnelle.
Bien que l’identification consciente et délibérée avec le mal (le péché) soit équivalente à la non-existence (l’annihilation), il faut toujours qu’un délai intervienne entre le moment de l’identification personnelle avec le péché et l’exécution du châtiment — qui survient automatiquement quand on s’adonne volontairement au mal. Ce délai représente une période de temps suffisante pour juger le statut universel du pécheur d’une manière entièrement satisfaisante pour toutes les personnalités de l’univers en rapport avec le cas, et en même temps assez équitable et juste pour gagner l’approbation du pécheur lui-même. LU 54:3.1
Un autre problème quelque peu difficile à expliquer dans la constellation de Norlatiadek concerne les raisons pour lesquelles il a été permis à Lucifer, à Satan et aux princes déchus de semer si longtemps la discorde avant d’être appréhendés, internés et jugés.
Des parents ayant engendré et élevé des enfants seront mieux à même de comprendre pourquoi Micaël, un Créateur-père, peut être lent à condamner et à détruire ses propres Fils. L’histoire du fils prodigue racontée par Jésus illustre bien comment un père aimant peut attendre longtemps le repentir de son enfant égaré.
Le fait même qu’une créature malfaisante puisse effectivement choisir de faire le mal — de commettre le péché — démontre la factualité du libre arbitre et justifie pleinement de longs délais dans l’exécution de la justice, pourvu que cette propagation de la miséricorde ait des chances de conduire au repentir et à la réhabilitation.
La plupart des libertés que recherchait Lucifer, il les avait déjà, et il devait en recevoir d’autres dans l’avenir. Tous ces dons précieux furent perdus par impatience et en cédant au désir de posséder immédiatement ce qui est ardemment désiré, de s’en emparer au mépris du respect des droits et libertés de toutes les autres créatures composant l’univers des univers. Les obligations éthiques sont innées, divines et universelles. LU 54:4.1.
Même dans un univers du temps, le temps est relatif. Si un mortel urantien à durée de vie moyenne commettait un crime transformant la planète en pandémonium, et s’il était appréhendé, jugé et exécuté dans les deux ou trois jours après son crime, ce délai vous paraîtrait-il long ? Et pourtant, par rapport à la durée de la vie de Lucifer, la comparaison resterait valable même si son jugement présentement commencé ne devait pas se terminer avant cent-mille ans du temps d’Urantia. Du point de vue d’Uversa, où le litige est en suspens, on peut estimer le délai en disant que la justice a été saisie du crime de Lucifer deux secondes et demie après qu’il fut commis. Du point de vue du Paradis, le jugement est concomitant avec l’acte. LU 54:5.13.
Mais il est bon de clarifier une chose: si vous êtes amené à souffrir des conséquences fâcheuses du péché d’un membre de votre famille, d’un concitoyen, d’un compagnon mortel, ou même d’une rébellion dans le système ou ailleurs — quelles que soient vos souffrances dues à l’inconduite de vos associés, compagnons ou supérieurs — vous pouvez vous fier à la certitude éternelle que ces tribulations ne sont que des afflictions temporaires. Aucune de ces conséquences de la vie fraternelle, l’écart de conduite des membres de votre groupe, ne peut jamais compromettre vos perspectives éternelles ni vous priver le moins du monde de votre droit divin de monter au Paradis et d’atteindre Dieu. LU 54:6.4.
Et il existe des compensations pour ces épreuves, délais et déceptions qui accompagnent invariablement le péché de rébellion. Parmi les nombreuses répercussions profitables de la rébellion de Lucifer que l’on peut citer, j’attirerai seulement votre attention sur les carrières rehaussées des ascendeurs mortels, citoyens de Jérusem, qui, par leur résistance aux sophismes du péché, se sont placés en position de devenir de futurs Puissants Messagers, des compagnons de mon ordre. Tout être qui a supporté l’épreuve de ce fâcheux épisode a par là même avancé immédiatement son statut administratif et accru sa valeur spirituelle. LU 54:6.5.
Au début, le bouleversement luciférien apparut comme une pure catastrophe pour le système et pour l’univers. Graduellement, ses avantages commencèrent à s’accumuler. Après vingt-cinq-mille ans du temps systémique (vingt-mille ans d’Urantia), les Melchizédeks commencèrent à enseigner que le bien résultant de la folie de Lucifer en était arrivé à égaler le mal subi. La somme du mal était alors devenue à peu près stationnaire, ne continuant à croitre que sur certains mondes isolés, tandis que les répercussions bienfaisantes continuaient à se multiplier et à s’étendre dans l’univers et le superunivers, et même jusqu’à Havona. Aujourd’hui, les Melchizédeks enseignent que le bien résultant de la rébellion de Satania équivaut à plus de mille fois la somme de tout son mal. LU 54:6.6.
La présence d’un temple morontiel sur la capitale d’un monde habité est le certificat d’admission de cette sphère aux âges confirmés de lumière et de vie. Avant que les Fils Instructeurs ne quittent un monde à la fin de leur mission terminale, ils inaugurent cette époque finale d’aboutissement évolutionnaire; ils président au jour où « le saint temple descend sur la terre ». Cet évènement marque l’aurore de l’ère de lumière et de vie; il est toujours honoré par la présence personnelle du Fils paradisiaque d’effusion de la planète, lequel vient assister à ce grand jour. C’est dans ce temple d’une beauté sans égale que le Fils Paradisiaque d’effusion fait sa proclamation au sujet de celui qui a été longtemps le Prince Planétaire de la sphère. Il le nomme nouveau Souverain Planétaire et confère à ce fidèle Fils Lanonandek de nouveaux pouvoirs et une autorité accrue sur les affaires planétaires. Le Souverain du Système est également présent et prend la parole pour confirmer ces déclarations.
Un temple morontiel est divisé en trois parties. Au centre se trouve le sanctuaire du Fils Paradisiaque d’effusion. À droite se trouve le siège de l’ancien Prince Planétaire désormais Souverain Planétaire; et, quand ce Fils Lanonandek est présent dans le temple, les individus les plus spiritualisés du royaume peuvent le voir. À gauche se trouve le siège du chef en exercice des finalitaires attachés à la planète.
Le temple morontiel sert aussi de lieu de réunion pour assister au transfert des mortels vivants à l’existence morontielle. C’est parce que le temple de transfert est construit en matériaux morontiels qu’il n’est pas détruit par la gloire éclatante du feu consumant qui anéantit si complètement le corps physique des mortels y subissant la fusion définitive avec leur Ajusteur divin. Sur une grosse sphère, ces éclairs de départ sont presque continus et, à mesure que le nombre des transferts augmente, on construit, dans différentes zones de la planète, des sanctuaires auxiliaires de vie morontielle. Il n’y a pas longtemps, j’ai séjourné sur une planète très septentrionale où vingt-cinq de ces sanctuaires morontiels étaient en fonction.
Sur les mondes se préparant à l’ancrage, planètes sans temple morontiel, les éclairs de fusion se produisent souvent dans l’atmosphère planétaire, où le corps matériel du candidat au transfert est élevé par les créatures médianes et les contrôleurs physiques. LU 55:1.1.
La mort physique naturelle n’est pas inévitable pour les humains. La majorité des êtres évolutionnaires avancés, citoyens de mondes parvenus à l’ère finale de lumière et de vie, ne meurent pas. Ils sont transférés directement de la vie dans la chair à l’existence morontielle.
Cette expérience de transfert de la vie matérielle à l’état morontiel — la fusion de l’âme immortelle avec l’Ajusteur intérieur — a lieu avec une fréquence qui s’accroit proportionnellement au progrès évolutionnaire de la planète. Au début, seuls quelques mortels au cours de chaque âge atteignent les niveaux de progrès spirituel permettant le transfert, mais, avec l’approche des âges successifs inaugurés par les Fils Instructeurs, il se produit de plus en plus de fusions avec l’Ajusteur avant la fin de la vie, de plus en plus longue, de ces mortels en progrès; et, à l’époque de la mission terminale des Fils Instructeurs, environ un quart de ces mortels superbes sont exempts de la mort naturelle.
Quand la famille, les amis et le groupe de travail du candidat à la fusion se sont réunis dans le temple morontiel, ils se répartissent autour de la scène centrale où les candidats à la fusion se reposent en causant librement avec leurs amis rassemblés. Un cercle intermédiaire de personnalités célestes est mis en place pour protéger les mortels matériels de l’action des énergies qui se manifestent au moment où jaillit « l’éclair de vie » délivrant des liens de la chair mortelle le candidat à l’ascension. Cet éclair opère sur le mortel évolutionnaire toutes les transformations que la mort naturelle effectue sur ceux qu’elle délivre de la chair.
Beaucoup de candidats à la fusion peuvent être rassemblés en même temps dans le temple spacieux. Quelle merveilleuse occasion pour les mortels de se réunir ainsi pour assister à l’ascension de leurs bien-aimés dans des flammes spirituelles, et quel contraste avec les âges antérieurs où les mortels devaient livrer leurs morts à l’emprise des éléments terrestres ! Les scènes de pleurs et de lamentations, qui caractérisent les époques primitives de l’évolution humaine, sont maintenant remplacées par une joie extatique et un enthousiasme sublime tandis que ces mortels connaissant Dieu font des adieux temporaires à leurs bien-aimés et sont dissociés de leurs attaches matérielles par les feux spirituels de la grandeur ardente et de la gloire ascendante. Sur les mondes ancrés dans la lumière et la vie, les « funérailles » sont des occasions de joie suprême, de satisfaction profonde et d’espérance inexprimable. LU 55:2.4, Rev. 21:2-4.
À mesure que les mondes progressent dans le statut confirmé de lumière et de vie, la société devient de plus en plus pacifique. L’individu reste tout aussi indépendant et dévoué à sa famille, mais est devenu plus altruiste et fraternel.
Tels que vous êtes sur Urantia, vous ne pouvez guère apprécier le statut avancé et la nature progressive des races éclairées de ces mondes rendus parfaits. Leurs habitants sont la floraison des races évolutionnaires. Mais de tels êtres sont encore mortels; ils continuent à respirer, manger, boire et dormir. Cette grande évolution n’est pas le ciel, mais un avant-goût sublime des mondes divins que l’on rencontrera dans l’ascension vers le Paradis.
Sur un monde normal, il y a longtemps que l’aptitude biologique de la race a été amenée à un niveau élevé durant les époques postadamiques; et, maintenant, l’évolution des hommes se poursuit d’âge en âge au cours des ères d’ancrage. Le champ de la vision et de l’audition s’étend. Le chiffre de la population est désormais stationnaire. La reproduction est réglementée d’après les nécessités planétaires et les dons héréditaires innés. Durant cet âge, les habitants de la planète sont divisés en cinq à dix groupes, et les groupes inférieurs n’ont le droit de procréer que moitié autant d’enfants que les groupes supérieurs. L’améliorations constante d’une race aussi magnifique durant toute l’ère de lumière et de vie est largement une affaire de reproduction sélective chez les lignées raciales qui font montre de qualités supérieures de nature sociale, philosophique, cosmique et spirituelle. LU 55:6.1.
Telle est l’histoire du but magnifique des efforts des mortels sur les mondes évolutionnaires, et tout cela a lieu avant même que les hommes n’entreprennent leur carrière morontielle; tout ce splendide développement peut être atteint par des mortels matériels sur des mondes habités, lors du tout premier stade de leur carrière éternelle et incompréhensible pour s’élever au Paradis et atteindre la divinité.
Mais vous est-il vraiment possible d’imaginer la qualité des mortels évolutionnaires qui viennent maintenant de mondes ayant longtemps vécu dans la septième période d’ancrage de lumière et de vie ? Ce sont leurs semblables qui vont sur les mondes morontiels de la capitale de l’univers local pour y commencer leur carrière d’ascension.
Si les mortels d’Urantia, monde désaxé, pouvaient seulement contempler une planète plus évoluée, ancrée depuis longtemps dans la lumière et la vie, ils ne mettraient plus jamais en doute la sagesse du plan évolutionnaire de la création. Même si la progression éternelle des créatures n’avait pas de futur, les réalisations évolutionnaires superbes des races humaines sur les mondes bien établis d’accomplissements perfectionnés justifieraient amplement la création de l’homme sur les planètes du temps et de l’espace. LU 55:6.7.
Nul d’entre nous n’a une idée satisfaisante de ce qui arrivera quand le grand univers (le groupe des sept superunivers dépendant de Havona) sera entièrement ancré dans la lumière et la vie. Il est hors de doute que cette occurrence représentera dans les annales de l’éternité l’événement le plus important depuis l’apparition de l’univers central. Certains estiment que l’Être Suprême lui-même émergera du mystère de Havona qui entoure sa personne spirituelle et qu’il établira sa résidence au siège du septième superunivers comme souverain tout- puissant et expérientiel des créations rendues parfaites du temps et de l’espace, mais en réalité nous n’en savons rien. LU 55:12.5.
Dieu est unité. La Déité est universellement coordonnée. L’univers des univers est un vaste mécanisme intégré qui est absolument contrôlé par un seul mental infini. Les domaines physiques, intellectuels et spirituels de la création universelle sont divinement reliés. Le parfait et l’imparfait sont vraiment en corrélation, et c’est pourquoi les créatures évolutionnaires finies peuvent s’élever au Paradis en obéissant au commandement du Père Universel: « Soyez parfaits comme moi- même je suis parfait. » LU 56:0.1. Matt 5:48
L’avancement incessant et grandissant des forces créatives du Paradis à travers l’espace semble présager l’extension incessante du domaine d’emprise gravitationnelle du Père Universel et la multiplication sans fin de types variés de créatures intelligentes qui sont capables d’aimer Dieu et d’être aimées par lui, et qui, commençant ainsi à reconnaître Dieu, peuvent choisir de devenir semblables à lui, peuvent décider d’atteindre le Paradis et de trouver Dieu. LU 56:9.13.
Durant tout cet âge glorieux, la recherche principale des mortels en progrès est la quête d’une meilleure compréhension et d’une réalisation plus complète des éléments compréhensibles de la Déité — la vérité, la beauté et la bonté. Cela représente l’effort des hommes pour discerner Dieu dans le mental, la matière et l’esprit. Et, à mesure que les mortels poursuivent cette quête, ils se trouvent de plus en plus absorbés dans l’étude expérientielle de la philosophie, de la cosmologie et de la divinité.
Vous saisissez quelque peu la philosophie et vous comprenez la divinité dans l’adoration, le service social et l’expérience spirituelle personnelle, mais vous limitez trop souvent la recherche de la beauté — la cosmologie — à l’étude des grossières tentatives artistiques humaines. La beauté, l’art, est largement une affaire d’unification de contrastes. La variété est essentielle au concept de beauté. La beauté suprême, le summum de l’art fini, est l’épopée de l’unification de l’immensité des extrêmes cosmiques, le Créateur et la créature. L’homme trouvant Dieu et Dieu trouvant l’homme — la créature devenant parfaite comme le Créateur — tel est l’accomplissement céleste de la beauté suprême, l’aboutissement de l’apogée de l’art cosmique.
La matérialisme, l’athéisme, est donc le comble de la laideur, l’apogée de l’antithèse finie du beau. La beauté la plus grande consiste dans le panorama de l’unification des variations qui sont nées d’une réalité harmonieuse préexistante. LU 56:10.2.
La vérité est la base de la science et de la philosophie; elle présente le fondement intellectuel de la religion. La beauté est marraine de l’art, de la musique et des rythmes significatifs de toute expérience humaine. La bonté embrasse le sens de l’éthique, de la moralité et de la religion — l’appétit de perfection expérientiel. LU 56:10.10
Même la vérité, la beauté et la bonté — l’approche intellectuelle des hommes pour comprendre l’univers du mental, de la matière et de l’esprit — doivent être combinées en un concept unifié d’un idéal divin et suprême. De même que la personnalité mortelle unifie l’expérience humaine avec la matière, le mental et l’esprit, de même cet idéal suprême et divin s’unifie en pouvoir dans la Suprématie et ensuite se personnalise comme un Dieu d’amour paternel. LU 56:10.10.