© 1959 William S. Sadler
© 1961, 2003 Urantia Foundation
Il y a 500 milliards d’années, le premier soleil d’Andronover naquit. Ce rayon flamboyant échappa à l’emprise de la gravité maternelle et, une fois séparé, se lança dans l’espace vers une aventure indépendante dans le cosmos de la création. Son orbite fut déterminée par le tracé de sa fuite. Les jeunes soleils de ce type deviennent rapidement sphériques et commencent leur longue carrière mouvementée d’étoiles de l’espace. À l’exception des noyaux nébulaires terminaux, la grande majorité des soleils d’Orvonton naquit d’une façon semblable. Ces soleils éjectés passent par diverses périodes d’évolution et de service universel subséquent. LU 57:3.6.
L’époque d’il y a 6 milliards d’années marque la fin de la dislocation terminale et la naissance de votre soleil, le cinquante-sixième avant-dernier de la seconde famille solaire d’Andronover. L’éruption finale du noyau nébulaire engendra 136.702 soleils, la plupart d’entre eux étant des globes solitaires. Le nombre total de soleils et de systèmes solaires issus de la nébuleuse d’Andronover fut de 1.013.628. Le soleil de notre système solaire porte le numéro 1.013.572.
Désormais, la grande nébuleuse d’Andronover n’existe plus, mais elle vit toujours dans les nombreux soleils et les familles planétaires qui ont leur origine dans ce nuage-mère de l’espace. Le dernier résidu nucléaire de cette magnifique nébuleuse brule encore avec une lueur rougeâtre et continue à répandre une lumière et une chaleur modérées sur sa famille planétaire résiduaire de cent-soixante-cinq mondes, qui tournent maintenant autour de cette vénérable mère de deux puissantes générations de monarques de lumière. LU 57:4.7.
Aujourd’hui votre soleil a atteint une stabilité relative, mais les cycles de onze ans et demi des taches solaires rappellent qu’il était, dans sa jeunesse, une étoile variable. Durant les premiers temps de votre soleil, la contraction continuelle et l’élévation graduelle de la température qui s’ensuivait provoquèrent d’immenses convulsions à sa surface. Il fallait trois jours et demi à ces soulèvements titanesques pour accomplir un cycle de changements d’éclat. Cet état variable, cette pulsation périodique, rendirent votre soleil extrêmement sensible à certaines influences extérieures qu’il devait bientôt rencontrer. LU 57:5.2.
Les Porteurs de Vie de Satania avaient projeté un modèle de vie au chlorure de sodium; aucune mesure ne pouvait donc être prise pour l’implanter avant que les eaux de l’océan ne soient devenues suffisamment saumâtres. Le type de protoplasme d’Urantia ne peut fonctionner que dans une solution convenablement salée. Toute la vie ancestrale — végétale et animale — a évolué dans un habitat de solution salée. Même les animaux terrestres les plus hautement organisés ne pourraient continuer à vivre si cette solution salée essentielle ne circulait pas à travers leur corps dans le courant sanguin qui baigne largement jusqu’à la plus minuscule cellule vivante et l’immerge littéralement dans cette « onde amère ».
Vos ancêtres primitifs se déplaçaient librement dans l’océan salé; aujourd’hui, cette même solution salée semblable à l’océan circule librement dans votre corps. Elle baigne individuellement chaque cellule dans un liquide chimique comparable, sur tous les points essentiels, à l’eau salée qui stimula les premières réactions protoplasmiques des premières cellules vivantes qui fonctionnèrent sur la planète. LU 58:1.3.
Malgré tout, certains des moins imaginatifs de vos mécanistes mortels s’obstinent à considérer la création matérielle et l’évolution humaine comme un accident. Les médians d’Urantia ont rassemblé plus de cinquante-mille faits physiques et chimiques qu’ils jugent incompatibles avec les lois du hasard et qui, d’après eux, démontrent de façon irréfutable la présence d’un dessein intelligent dans la création matérielle. Tout ceci ne tient pas compte de leur catalogue de plus de cent-mille constatations extérieures au domaine de la physique et de la chimie, et qui, affirment-ils, prouve la présence d’un mental dans le plan, la création et l’entretien du cosmos matériel. LU 58:2.3.
Il y a 450 millions d’années, la transition de la vie végétale à la vie animale se produisit. Cette métamorphose prit place dans les eaux peu profondes des baies et des lagunes tropicales abritées situées sur les longs rivages des continents en train de se séparer. Ce phénomène, entièrement inhérent aux modèles de vie originels, eut lieu progressivement. De nombreux stades de transition intervinrent entre les formes primitives de la vie végétale et les organismes animaux ultérieurs bien définis. Des empreintes limoneuses de transition existent encore aujourd’hui, et il est difficile de les rattacher au règne végétal ou au règne animal.
On peut suivre à la trace l’évolution de la vie végétale à la vie animale, et l’on trouve des séries échelonnées de plantes et d’animaux qui conduisent progressivement des organismes les plus simples aux plus complexes et aux plus évolués. Par contre, vous ne pourrez pas trouver de traits d’union semblables entre les grandes divisions du règne animal, ni entre les types les plus évolués d’animaux préhumains et les hommes de l’aurore des races humaines. Ces soi- disant « chaînons manquants » manqueront toujours, pour la simple raison qu’ils n’ont jamais existé. LU 58:6.1.
Toute cette histoire est racontée de façon imagée dans les pages fossiles de l’immense « livre de pierre » des archives du monde. Les pages de ces gigantesques archives bio géologiques vous diront infailliblement la vérité à condition d’acquérir l’habileté à les interpréter. Beaucoup de ces anciens fonds marins sont maintenant exhaussés bien au-dessus du niveau de la mer, et leurs dépôts racontent d’âge en âge l’histoire des luttes pour la vie au cours de ces temps primitifs. Comme votre poète l’a dit, il est littéralement vrai que « la poussière que nous foulons fut jadis vivante ». LU 58:7.12.
Au cours de cet âge, la vie fut grandement appauvrie. Des milliers d’espèces marines périrent alors que la vie était à peine établie sur terre. Ce fut un temps de tribulations biologiques, l’âge où la vie disparut presque entièrement de la surface de la terre et des profondeurs des océans. Vers la fin de la longue ère de vie marine, il y avait, sur terre, plus de cent-mille espèces d’organismes vivants. À la fin de la période de transition, moins de cinq-cents avaient survécu. LU 59:6.2.
Il y a 50 millions d’années, les zones continentales du monde se trouvaient en majeure partie au-dessus de l’eau ou seulement légèrement immergées. Les formations et les dépôts de cette période sont à la fois terrestres et marins, mais principalement terrestres. Pendant un temps considérable, les terres s’élevèrent graduellement, mais elles furent en même temps érodées et entraînées vers les basses terres et les mers.
Au début de cette période, les mammifères du type placentaire apparurent soudain en Amérique du Nord; ils représentaient l’étape la plus importante de l’évolution jusqu’à cette époque. Des ordres de mammifères non placentaires avaient existé auparavant, mais ce nouveau type jaillit directement et soudainement de l’ancêtre reptile préexistant dont la descendance s’était perpétuée au long des temps du déclin des dinosaures. Le père des mammifères placentaires fut un petit dinosaure carnivore très actif, du type sauteur.
Les instincts fondamentaux des mammifères commencèrent à se manifester chez ces types primitifs. Les mammifères possèdent, sur toutes les autres formes de la vie animale, un immense avantage pour survivre du fait qu’ils peuvent:
- Mettre au monde des petits relativement évolués et bien développés.
- Nourrir, instruire et protéger leur descendance avec une attention affectueuse.
- Employer la supériorité de leur pouvoir cérébral pour se perpétuer.
- Utiliser leur agilité accrue pour échapper à leurs ennemis.
- Appliquer leur intelligence supérieure pour s’ajuster et s’adapter au milieu. LU 61:1.1.
Il y a un peu plus d’un million d’années apparurent soudain les mammifères précurseurs mésopotamiens descendant directement du type lémurien nord- américain de mammifères placentaires. C’étaient de petites créatures actives, hautes de presque un mètre. Elles ne marchaient pas habituellement sur leurs pattes de derrière, mais pouvaient facilement se tenir debout. Elles étaient velues et agiles, et bavardaient à la manière des singes, mais, contrairement aux tribus simiennes, elles étaient carnivores. Elles avaient un pouce opposable primitif ainsi qu’un gros orteil préhensile extrêmement utile. À partir de ce moment, le pouce opposable se développa chez les espèces préhumaines successives, tandis que leur gros orteil perdait progressivement le pouvoir de préhension. Les tribus ultérieures de singes gardèrent le gros orteil préhensile, mais n’acquirent jamais le pouce typique de l’homme. LU 62:2.1.
Ces mammifères intermédiaires furent les premiers à manifester une tendance nette à bâtir, ainsi que le montrent leurs rivalités dans la construction de huttes à la cime des arbres et de retraites souterraines percées de multiples tunnels; ils furent la première espèce de mammifères à rechercher la sécurité à la fois dans des abris arboricoles et souterrains. Délaissant largement les arbres comme lieu de séjour, ils vivaient sur le sol pendant la journée et retournaient dormir la nuit à la cime des arbres. LU 62:3.7.
Au cours des temps, l’accroissement naturel de leur nombre entraîna finalement une concurrence sévère pour la nourriture et une rivalité sexuelle culminant en une série de batailles intestines qui détruisirent presque entièrement l’espèce. Les batailles se perpétuèrent jusqu’à ce qu’un groupe de moins de cent individus restât seul vivant. La paix régna une fois de plus; cette unique tribu survivante rebâtit ses chambres à coucher à la cime des arbres et reprit une fois de plus le cours normal d’une existence semi-pacifique.
Vous pouvez à peine imaginer combien vos ancêtres préhumains ont frisé, à plusieurs reprises, la destruction totale. Si la grenouille ancestrale de toute l’humanité avait sauté cinq centimètres de moins dans une certaine occasion, tout le cours de l’évolution aurait été notablement changé. La mère lémurienne immédiate de l’espèce des mammifères précurseurs échappa d’un cheveu à la mort au moins cinq fois avant d’enfanter le père du nouvel ordre de mammifères supérieurs. La dernière extrémité fut atteinte lorsque la foudre frappa l’arbre dans lequel dormait la future mère des jumeaux Primates. Les deux mammifères intermédiaires parents furent sérieusement choqués et brulés, et trois de leurs sept enfants furent tués par ce coup tombé du ciel. Ces animaux en cours d’évolution étaient presque superstitieux. Les deux membres du couple dont l’habitat situé à la cime de l’arbre avait été foudroyé étaient réellement les dirigeants du groupe le plus progressif de l’espèce mammifère intermédiaire.
Suivant leur exemple, plus de la moitié de la tribu comprenant les familles les plus intelligentes s’écarta d’environ trois kilomètres de ce lieu; elle se mit à construire de nouveaux logis à la cime des arbres et de nouveaux abris souterrains — leurs retraites temporaires en cas de danger soudain.
Peu après avoir terminé sa demeure, le couple vétéran de tant de combats se trouva fièrement père et mère de jumeaux qui étaient les animaux les plus importants et les plus intéressants apparus jusqu’alors en ce monde. En effet, c’étaient les premiers représentants de la nouvelle espèce des Primates qui constitua l’étape vitale suivante de l’évolution préhumaine. LU 62:3.8.
La naissance des deux premiers êtres humains se situe exactement 993.419 ans avant l’année 1934 de l’ère chrétienne.
Ces deux remarquables créatures étaient de véritables êtres humains. Elles possédaient un pouce humain parfait comme beaucoup de leurs ancêtres, mais elles avaient également des pieds aussi bien formés que ceux des races humaines d’aujourd’hui. Ces êtres étaient des marcheurs et des coureurs, non des grimpeurs; la fonction préhensile du gros orteil était absente, complètement absente. Quand le danger les chassait vers la cime des arbres, ils grimpaient exactement comme le feraient les humains d’aujourd’hui. Ils grimpaient le long des troncs d’arbres comme des ours, et non comme des chimpanzés ou des gorilles en se balançant de branche en branche.
Ces premiers êtres humains (et leurs descendants) devenaient pleinement adultes à douze ans et avaient une durée de vie potentielle d’environ soixante-quinze ans.
De nombreuses émotions nouvelles apparurent de bonne heure chez les deux jumeaux humains. Ils éprouvaient de l’admiration tant pour les objets que pour les autres êtres et faisaient montre d’une extrême vanité. Mais le progrès le plus remarquable dans leur développement émotionnel fut l’apparition soudaine d’un nouveau groupe de sentiments vraiment humains, les sentiments d’adoration comprenant la crainte, le respect, l’humilité et même une forme primitive de gratitude. La peur, jointe à l’ignorance des phénomènes naturels, était sur le point de donner naissance à la religion primitive.
Non seulement ces sentiments humains se manifestaient, mais beaucoup de sentiments plus hautement évolués étaient également présents sous une forme rudimentaire. Ces humains primitifs avaient modérément conscience de la pitié, de la honte et de l’opprobre, et une conscience très aiguë de l’amour, de la haine et de la vengeance; ils étaient également susceptibles d’éprouver des sentiments marqués de jalousie.
Les deux premiers humains — les jumeaux — furent une grande épreuve pour leurs parents primates. Ils étaient si curieux et si aventureux qu’ils faillirent perdre la vie en de nombreuses occasions avant d’avoir huit ans. Quoi qu’il en soit, ils étaient sérieusement couverts de cicatrices au moment où ils eurent douze ans.
Ils apprirent très tôt à communiquer verbalement. À l’âge de dix ans, ils avaient élaboré un langage plus perfectionné de signes et de mots comportant une cinquantaine d’idées, et largement amélioré et élargi les techniques rudimentaires de communication de leurs ancêtres. En dépit de leurs efforts, ils ne purent enseigner à leurs parents que très peu de leurs signes et symboles nouveaux.
Vers leur neuvième année, ils s’en allèrent un beau jour le long de la rivière et eurent un important entretien. Toutes les intelligences célestes stationnées sur Urantia, y compris moi-même, étaient présentes et observaient le déroulement de ce rendez-vous de midi. Au cours de ce jour mémorable, ils convinrent de vivre l’un avec l’autre et l’un pour l’autre; cette entente fut la première d’une série d’accords qui culminèrent dans la décision de fuir leurs compagnons animaux inférieurs et de partir vers le nord, sans bien savoir qu’ils allaient ainsi fonder la race humaine.
Nous étions tous très préoccupés par les projets de ces deux petits sauvages, mais nous étions impuissants à contrôler le travail de leur mental. Nous n’avons pas influencé arbitrairement leurs décisions, nous ne le pouvions pas, mais, dans les limites admissibles de nos fonctions planétaires, nous, les Porteurs de Vie, en accord avec nos associés, nous conspirâmes tous pour orienter les jumeaux humains vers le nord, loin de leurs parents velus vivant partiellement dans les arbres. Ainsi, par suite de leur propre choix intelligent, les jumeaux émigrèrent et, à cause de notre supervision, ils émigrèrent vers le nord, vers une région retirée, où ils échappèrent aux possibilités de dégradation biologique par mélange avec les familles inférieures des tribus de primates.
Peu avant de quitter leur forêt natale, ils perdirent leur mère au cours d’une attaque menée par des gibbons. Bien qu’elle ne possédât pas leur intelligence, elle avait, en tant que mammifère, une affection admirable et d’un haut degré pour ses enfants, et sacrifia courageusement sa vie pour tenter de sauver le couple merveilleux. Son sacrifice ne fut pas vain, car elle contint l’ennemi jusqu’à ce que le père arrivât avec des renforts et mît les envahisseurs en fuite. LU 62:5.1.
Imaginez notre joie lorsqu’un jour — les jumeaux avaient à peu près dix ans — l’esprit d’adoration entra pour la première fois en contact avec la pensée de la jumelle, et peu après avec celle du jumeau. Nous savions que quelque chose d’intimement lié au mental humain arrivait à son apogée. Environ un an plus tard, quand ils se résolurent finalement, sous l’effet d’une pensée recueillie et d’une décision mûrement réfléchie, à fuir le foyer familial et à partir vers le nord, alors l’esprit de sagesse commença à fonctionner sur Urantia et dans le mental de ces deux humains désormais reconnus comme tels. LU 62:6.5.
Nous n’eûmes pas longtemps à attendre. À midi, le lendemain de la fuite des jumeaux, le premier éclair d’essai des signaux du circuit de l’univers se produisit au foyer récepteur planétaire d’Urantia. Nous étions naturellement tous très émus à l’idée qu’un grand évènement était imminent; mais, étant donné qu’Urantia était une station expérimentale de vie, nous n’avions pas la moindre idée de la manière exacte dont nous serions informés que la vie intelligente était reconnue sur la planète. Nous ne restâmes pas longtemps dans l’attente. Le troisième jour après la fuite des jumeaux, et avant le départ du corps des Porteurs de Vie, arriva l’archange de Nébadon chargé de l’établissement des circuits planétaires initiaux.
Ce fut un jour mémorable sur Urantia lorsque notre petit groupe se réunit autour du pôle planétaire de communication spatiale et reçut le premier message envoyé de Salvington sur le circuit mental nouvellement établi de la planète. Dicté par le chef du corps des archanges, ce premier message disait: « Aux Porteurs de Vie sur Urantia — Salut ! Nous transmettons l’assurance qu’il y eut une grande joie sur Salvington, Édentia et Jérusem quand le signal de l’existence, sur Urantia, d’un mental ayant dignité volitive fut enregistré au quartier général de Nébadon. La décision concertée des jumeaux de fuir vers le nord et de séparer leur descendance de leurs ancêtres inférieurs a été enregistrée. C’est la première décision mentale — d’un mental du type humain — sur Urantia, et elle établit automatiquement le circuit de communication sur lequel ce message initial de reconnaissance est transmis. » LU 62:7.1.
À beaucoup d’égards, Andon et Fonta formèrent le couple d’êtres humains le plus remarquable qui ait jamais vécu à la surface de la terre. Ces deux êtres merveilleux, les véritables parents de toute l’humanité, furent en tous points supérieurs à beaucoup de leurs descendants immédiats, et radicalement différents de tous leurs ancêtres, tant immédiats que lointains. LU 63:1.1
La décision prise par Andon et Fonta de s’enfuir de la tribu des primates implique une qualité de mental très supérieure à l’intelligence plus grossière caractéristique de tant de leurs descendants qui s’abaissèrent jusqu’à s’unir avec leurs cousins attardés des tribus simiennes. Mais ils éprouvaient le sentiment vague d’être quelque chose de plus que de simples animaux, parce qu’ils possédaient une personnalité; ce sentiment était fortifié par la présence intérieure de leur Ajusteur de Pensée. LU 63:1.4.
Après qu’Andon et Fonta eurent décidé de fuir vers le nord, ils furent pendant quelque temps pris de frayeur, et spécialement de la peur de déplaire à leur père et à leur famille immédiate. Ils envisagèrent l’éventualité d’être assaillis par des parents hostiles et reconnurent ainsi la possibilité de trouver la mort par la main de membres de leur tribu qui étaient déjà jaloux d’eux. Alors qu’ils étaient plus jeunes, les jumeaux avaient passé la majeure partie de leur temps en compagnie l’un de l’autre et, pour cette raison, n’avaient jamais été trop bien vus de leurs cousins animaux de la tribu des primates. Le fait d’avoir bâti dans les arbres un abri séparé et très supérieur aux autres n’avait pas amélioré leur situation dans la tribu.
C’est dans ce nouveau foyer à la cime des arbres, après qu’ils eurent été réveillés une nuit par un violent orage et alors qu’ils se tenaient peureusement et tendrement embrassés, qu’ils prirent la décision ferme et définitive de fuir leur habitat tribal et leur foyer arboricole.
Ils avaient déjà préparé une retraite sommaire au sommet d’un arbre à environ une demi-journée de marche vers le nord. Ce fut leur cachette secrète et sûre pour le premier jour qu’ils passèrent loin de leur forêt natale. Bien que les jumeaux partageassent la peur mortelle des primates de demeurer sur le sol pendant la nuit, ils se mirent en route vers le nord au crépuscule. Il leur fallut un courage exceptionnel pour entreprendre ce voyage nocturne, même avec la pleine lune, mais ils pensèrent à juste titre que leur absence ne serait probablement pas remarquée et qu’ils auraient moins de chances d’être poursuivis par leurs parents et les membres de leur tribu. Ils arrivèrent sains et saufs peu après minuit au rendez-vous préparé à l’avance.
Au cours de leur voyage vers le nord, ils découvrirent un dépôt de silex à ciel ouvert contenant beaucoup de pierres dont les formes convenaient à divers usages; ils en firent une provision pour l’avenir. En essayant de tailler ces silex pour leur donner une forme mieux adaptée à certains besoins, Andon découvrit qu’ils produisaient des étincelles et conçut l’idée de faire du feu; mais cette notion ne pénétra pas profondément sa pensée sur le moment, car le climat était encore salubre et le besoin de feu ne se faisait guère sentir. LU 63:2.1.
Andon et Fonta travaillèrent sans répit à nourrir et à élever leur clan. Ils vécurent jusqu’à l’âge de quarante-deux ans et furent tous deux tués lors d’un tremblement de terre par la chute d’un rocher en surplomb. Cinq de leurs enfants et onze de leurs petits-enfants périrent avec eux, et près d’une vingtaine de leurs descendants subirent des blessures graves. LU 63:3.4.
Ils formaient une merveilleuse tribu. Les hommes étaient capables de lutter héroïquement pour la sauvegarde de leurs compagnes et de leurs descendants; les femmes étaient affectueusement dévouées à leurs enfants; mais leur patriotisme était strictement limité au clan proprement dit. Ils étaient très loyaux envers leur famille; ils étaient prêts à mourir sans hésitation pour défendre leurs enfants, mais ils n’étaient pas capables de concevoir l’idée d’essayer de rendre le monde meilleur pour leurs petits-enfants. L’altruisme n’était pas encore né dans le coeur de l’homme, bien que toutes les émotions essentielles à la naissance de la religion fussent déjà présentes chez ces aborigènes d’Urantia. LU 63:4.3.
Andon et Fonta, les admirables fondateurs de la race humaine, reçurent la consécration de leur valeur au moment du jugement d’Urantia, lors de l’arrivée du Prince Planétaire. Ils émergèrent en temps voulu du régime des mondes des maisons avec le statut de citoyens de Jérusem. Bien qu’ils n’aient jamais été autorisés à retourner sur Urantia, ils sont au courant de l’histoire de la race qu’ils ont fondée. Ils se désolèrent de la trahison de Caligastia, s’attristèrent de l’échec d’Adam, mais se réjouirent infiniment à la nouvelle que Micaël avait choisi leur monde pour théâtre de son effusion finale.
Andon et Fonta fusionnèrent sur Jérusem avec leur Ajusteur de Pensée, comme le firent plusieurs de leurs enfants dont Sontad, mais la majorité de leurs descendants, même immédiats, n’atteignit que la fusion avec l’Esprit.
Peu après leur arrivée sur Jérusem, Andon et Fonta reçurent du Souverain du Système la permission de retourner sur le premier monde des maisons pour y servir en compagnie des personnalités morontielles qui accueillent les pèlerins du temps venant d’Urantia et allant vers les sphères célestes. Ils furent affectés à cette tâche pour une durée indéterminée. À l’occasion des présentes révélations, ils cherchèrent à envoyer des voeux à Urantia, mais leur requête fut sagement rejetée.
Tel est le chapitre le plus héroïque et le plus passionnant de toute l’histoire d’Urantia, le récit de l’évolution, de la lutte pour la vie, de la mort et de la survie éternelle des parents exceptionnels de l’humanité tout entière. LU 63:7.1.
Les luttes de ces âges primitifs furent marquées du sceau du courage, de la bravoure et même de l’héroïsme. Nous regrettons tous que tant de traits du caractère rude et de bon aloi de vos premiers ancêtres aient été perdus pour les races plus récentes. Tout en appréciant la valeur de beaucoup de raffinements de la civilisation en progrès, nous regrettons l’absence de la magnifique opiniâtreté et du superbe dévouement de vos premiers ancêtres, qualités qui touchèrent souvent au grandiose et au sublime. LU 64:7.20.
L’histoire de l’ascension de l’homme, depuis l’état d’algue marine jusqu’à la domination de la création terrestre, est en vérité une épopée de combats biologiques et de survie mentale. Les ancêtres primordiaux de l’homme furent littéralement la vase et le limon des fonds océaniques déposés dans les baies et les lagunes chaudes et relativement stagnantes du vaste littoral des antiques mers intérieures, ces eaux mêmes dans lesquelles les Porteurs de Vie établirent les trois implantations de vie indépendantes sur Urantia. LU 65:2.1.
Vous avez appris que les mortels d’Urantia se sont développés par l’évolution d’une grenouille primitive et que cette lignée ascendante, portée en puissance par une unique grenouille, échappa de justesse à la destruction en une certaine occasion. Mais il ne faut pas en déduire que l’évolution de l’humanité aurait été arrêtée par un accident à cet instant critique. À ce même moment, nous n’observions et n’entretenions pas moins de mille lignées de vie mutantes, différentes et très éloignées les unes des autres, qui auraient pu être dirigées vers divers modèles de développement préhumain. La grenouille ancestrale en question représentait notre troisième sélection, les deux premières lignées ayant péri malgré tous nos efforts pour les conserver. LU 65:3.3.
Sur Urantia, l’humanité doit résoudre ses problèmes de développement mortel à l’aide des souches humaines qu’elle possède — aucune race nouvelle n’évoluera plus dans l’avenir à partir de sources préhumaines. Mais ce fait n’écarte nullement la possibilité d’atteindre des niveaux beaucoup plus élevés de développement humain en entretenant intelligemment les potentiels évolutionnaires qui subsistent encore dans les races de mortels. Ce que nous, les Porteurs de Vie, nous faisons pour conserver et promouvoir les lignées de vie avant l’apparition de la volonté humaine, l’homme doit le faire pour lui-même après cet évènement, quand nous nous sommes retirés de toute participation active à l’évolution. D’une manière générale, la destinée évolutionnaire de l’homme repose dans ses propres mains, et l’intelligence scientifique doit, tôt ou tard, remplacer le fonctionnement chaotique d’une sélection naturelle non contrôlée et d’une survie soumise au hasard. LU 65:3.6.
Ne perdez pas de vue le fait qu’Urantia nous fut assignée comme monde pour y expérimenter la vie. Nous avons fait sur cette planète notre soixantième tentative pour modifier, et améliorer si possible, l’adaptation à Satania des types de vie de Nébadon, et il est reconnu que nous avons réalisé de nombreux changements bénéfiques dans les modèles de vie standards. Pour être précis, nous avons élaboré sur Urantia et fait ressortir, de façon satisfaisante, au moins vingt-huit particularités de modification de vie qui seront utiles à tout Nébadon dans tous les temps à venir.
Mais jamais sur aucun monde l’établissement de la vie n’est expérimental dans le sens de tenter quelque chose d’inconnu et de non essayé. L’évolution de la vie est une technique toujours progressive, différentielle et variable, mais jamais employée à l’aveuglette, sans contrôle, ni totalement expérimentale au sens accidentel.
De nombreux traits de la vie humaine prouvent abondamment que le phénomène de l’existence mortelle a été intelligemment conçu, que l’évolution organique n’est pas un simple accident cosmique. Lorsqu’une cellule vivante est blessée, elle est capable d’élaborer certaines substances chimiques qui ont le pouvoir de stimuler et d’activer les cellules normales voisines, de manière que celles-ci commencent immédiatement à sécréter d’autres substances qui facilitent les processus de guérison de la blessure. En même temps, ces cellules normales intactes commencent à proliférer — elles se mettent effectivement à l’œuvre pour créer de nouvelles cellules remplaçant les cellules semblables détruites par l’accident.
Cette action et cette réaction chimiques touchant la guérison des blessures et la reproduction des cellules représentent le choix, fait par les Porteurs de Vie, d’une formule embrassant plus de cent mille phases et traits de réactions chimiques et de répercussions biologiques possibles. Plus d’un demi-million d’expériences spécifiques furent effectuées par les Porteurs de Vie dans leurs laboratoires avant qu’ils ne s’arrêtent définitivement à cette formule pour l’expérience de vie sur Urantia.
Quand les savants d’Urantia connaîtront davantage ces substances chimiques curatives, ils pourront soigner les blessures plus efficacement; indirectement, ils sauront mieux contrôler certaines maladies graves.
Depuis l’établissement de la vie sur Urantia, les Porteurs de Vie ont amélioré cette technique curative en l’introduisant sur un autre monde de Satania. Elle apporte un plus grand soulagement à la douleur et exerce un meilleur contrôle sur la capacité de prolifération des cellules normales associées.
Il y eut beaucoup de particularités uniques dans l’expérience de vie d’Urantia, mais les deux épisodes les plus remarquables furent l’apparition de la race andonique avant l’évolution des six peuples de couleur, et l’apparition ultérieure et simultanée des mutants Sangiks au sein d’une seule famille. Urantia est le premier monde de Satania où les six races de couleur soient issues de la même famille humaine. Elles surgissent ordinairement, dans des lignées diversifiées, par suite de mutations indépendantes à l’intérieur de la souche animale préhumaine, et apparaissent habituellement sur terre une à une et successivement au cours de longues périodes, en commençant par l’homme rouge, en passant par les diverses autres couleurs, et en finissant par l’indigo.
Une autre variation de procédure importante fut l’arrivée tardive du Prince Planétaire. En règle générale, le prince apparaît sur une planète à peu près au moment où la volonté se développe, et, si ce plan avait été suivi, Caligastia aurait pu venir sur Urantia même du vivant d’Andon et de Fonta au lieu d’arriver presque cinq-cent-mille ans plus tard, simultanément avec l’apparition des six races Sangiks. LU 65:4.1.
La physique et la chimie seules ne peuvent expliquer comment l’être humain a évolué en partant du protoplasme primordial des mers primitives. La faculté d’apprendre, la mémoire et la réaction différentielle au milieu ambiant, est spécifique du mental. Les lois de la physique ne sont pas modifiables par l’éducation; elles sont invariables et immuables. Il en va de même pour les réactions chimiques, elles sont uniformes et fiables. En dehors de la présence de l’Absolu Non Qualifié, les réactions chimiques et électriques sont prévisibles. Mais le mental peut tirer profit de l’expérience et s’instruire par les habitudes réactionnelles du comportement en réponse à la répétition des stimuli. LU 65:6.8.
L’étalon de mesure du temps de l’individu est la durée de sa vie. Toutes les créatures sont ainsi conditionnées par le temps, et c’est pourquoi elles considèrent l’évolution comme un processus interminable. Pour ceux d’entre nous dont la durée de vie n’est pas limitée par une existence temporelle, l’évolution ne semble pas une opération tellement prolongée. Au Paradis, où le temps n’existe pas, toutes ces choses sont présentes dans le mental de l’Infinité et les actes de l’Éternité. LU 65:8.3.
Quand les conditions physiques sont mures, des évolutions mentales soudaines peuvent avoir lieu. Quand le statut du mental est propice, des transformations spirituelles soudaines peuvent se produire. Quand les valeurs spirituelles reçoivent la considération qui leur est due, les significations cosmiques deviennent alors discernables, et la personnalité se trouve progressivement libérée des handicaps du temps et délivrée des limitations de l’espace. LU 65:8.6.
La doctrine d’un démon personnel sur Urantia, bien qu’elle ait quelque fondement dans la présence planétaire du traitre et inique Caligastia, est néanmoins totalement fictive lorsqu’elle enseigne qu’un tel « démon » peut influencer le mental humain normal à l’encontre de son libre choix naturel. Même avant l’effusion de Micaël sur Urantia, ni Caligastia ni Daligastia ne furent jamais capables d’opprimer les mortels ni de forcer aucun individu normal à faire quoi que ce soit à l’encontre de sa volonté humaine. Le libre arbitre humain est suprême en matière de morale. Même l’Ajusteur de Pensée intérieur se refuse à contraindre l’homme à former une seule pensée ou à accomplir un seul acte contraires au choix de la volonté personnelle de l’homme. LU 66:8.6.
Au long des sept années décisives de la rébellion de Caligastia, Van se consacra totalement à prendre soin de son armée loyale d’hommes, de médians et d’anges. La clairvoyance spirituelle et la constance morale qui permirent à Van de conserver cette attitude inébranlable de loyauté envers le gouvernement de l’univers étaient le produit d’une pensée claire, d’un raisonnement sage, d’un jugement logique, d’une motivation sincère, d’un but désintéressé, d’une loyauté intelligente, d’une mémoire expérientielle, d’un caractère discipliné et d’une personnalité consacrée sans réserve à faire la volonté du Père paradisiaque. LU 67:3.6.
Amadon est le héros humain le plus remarquable de la rébellion de Lucifer. Ce descendant mâle d’Andon et de Fonta fut l’un des cent mortels qui avaient apporté leur plasma vivant à l’état-major du Prince, et il ne cessa pas, depuis cet évènement, d’être attaché à Van à titre d’associé et d’assistant humain. Amadon choisit de rester aux côtés de son chef pendant toute cette longue lutte éprouvante; ce fut un spectacle inspirant de voir cet enfant des races évolutionnaires demeurer insensible aux sophismes de Daligastia, tandis qu’au cours des sept années de la lutte, lui et ses associés loyaux résistaient avec une fermeté inébranlable à tous les enseignements trompeurs du brillant Caligastia. LU 67:3.8.
Caligastia se rebella, Adam et Ève firent défaut, mais nulle personne née ensuite sur Urantia n’a souffert de ces erreurs dans son expérience spirituelle individuelle. Tous les mortels nés sur Urantia depuis la rébellion de Caligastia ont été quelque peu pénalisés dans le temps, mais le bien-être futur de leurs âmes n’a jamais été le moins du monde compromis dans l’éternité. Nul ne subit jamais une privation spirituelle essentielle à cause du péché d’autrui. Le péché est pleinement personnel pour ce qui est de la culpabilité morale ou des conséquences spirituelles, nonobstant ses profondes répercussions dans le domaine social, intellectuel et administratif. LU 67:7.7.
D’Édentia jusqu’à Uversa en passant par Salvington, pendant sept longues années, la première question de tous les êtres célestes subordonnés, au sujet de la rébellion de Satania, était encore et toujours: « Que devient Amadon d’Urantia ? Tient-il toujours bon ? »
Si la rébellion de Lucifer a handicapé le système local et ses mondes déchus, si la perte de ce Fils et de ses associés égarés a freiné temporairement le progrès de la constellation de Norlatiadek, considérez par contre l’effet produit par l’immense retentissement de la conduite inspirante de cet unique enfant de la nature et du groupe résolu de ses 143 camarades qui luttèrent inébranlablement pour les concepts les plus élevés de gestion et d’administration de l’univers contre la formidable pression adverse exercée par leurs supérieurs déloyaux. Permettez- moi de vous assurer que cet exploit a déjà fait plus de bien dans l’univers de Nébadon et le superunivers d’Orvonton, et pèse davantage dans la balance que le total du mal et des malheurs créés par la rébellion de Lucifer.
Toute cette aventure éclaire magnifiquement et d’une manière émouvante la sagesse du plan universel du Père pour mobiliser le Corps de la Finalité Mortelle au Paradis et recruter en grande partie ce vaste groupe de mystérieux serviteurs de l’avenir dans l’argile commune des mortels en progression ascendante — précisément des mortels semblables à l’inébranlable Amadon. LU 67:8.3.
La civilisation est une acquisition raciale; elle n’est pas inhérente à la biologie; c’est pourquoi tous les enfants doivent être élevés dans un milieu culturel, et la jeunesse de chaque génération successive doit recevoir à nouveau son éducation. Les qualités supérieures de la civilisation — scientifiques, philosophiques et religieuses — ne se transmettent pas d’une génération à l’autre par héritage direct. Ces réalisations culturelles ne sont préservées que par la conservation éclairée du patrimoine social. LU 68:0.2.
L’expression moderne « retour à la nature » est une illusion de l’ignorance, une croyance à la réalité d’un ancien « âge d’or » fictif. La légende de l’âge d’or a pour seule base le fait historique de l’existence de Dalamatia et d’Éden, mais ces sociétés améliorées étaient loin de réaliser les rêves utopiques. LU 68:0.2.
La vanité contribua puissamment à la naissance de la société, mais, au moment où ces révélations sont faites, les efforts tortueux d’une génération vaniteuse menacent d’inonder et de submerger toute la structure complexe d’une civilisation hautement spécialisée. Le besoin de plaisirs a depuis longtemps supplanté la faim; les objectifs sociaux légitimes de la préservation du moi se transforment rapidement en formes viles et menaçantes de satisfactions égoïstes. La préservation du moi édifie la société; le déchaînement des satisfactions égoïstes détruit infailliblement la civilisation. LU 68:2.11.
La faim et l’amour rapprochèrent les hommes; la vanité et la peur des fantômes les gardèrent unis; mais ces seuls sentiments, sans l’influence des révélations pacificatrices, sont incapables de supporter les tensions provoquées par les suspicions et les irritations des associations humaines. Sans l’aide des sources suprahumaines, la tension sociale aboutit à une rupture quand elle atteint certaines limites; et ces influences mêmes de mobilisation sociale — faim, amour, vanité et peur — conspirent alors à plonger l’humanité dans la guerre et les effusions de sang.
La tendance à la paix de la race humaine n’est pas un don naturel; elle dérive des enseignements de la religion révélée, de l’expérience accumulée des races progressives et plus spécialement des enseignements de Jésus, le Prince de la Paix. LU 68:3.4.
Toutes les institutions humaines répondent à quelque besoin social, passé ou présent, bien que leur développement excessif amoindrisse infailliblement la valeur propre de l’individu en éclipsant la personnalité et en restreignant les initiatives. L’homme devrait contrôler ses institutions et non se laisser dominer par ces créations d’une civilisation qui progresse.
Les institutions humaines appartiennent à trois classes générales:
- Les institutions d’auto conservation. Ces institutions comprennent les pratiques nées de la faim et des instincts de conservation qui lui sont liés. Nous citerons l’industrie, la propriété, la guerre d’intérêt et toute la machinerie régulatrice de la société. Tôt ou tard, l’instinct de la peur conduit à établir ces institutions de survivance au moyen de tabous, de conventions et de sanctions religieuses. Mais la peur, l’ignorance et la superstition ont joué un rôle prédominant dans la création et le développement ultérieur de toutes les institutions humaines.
- Les institutions d’auto perpétuation. Ce sont les créations de la société nées de l’appétit sexuel, de l’instinct maternel et des sentiments affectifs supérieurs des races. Elles embrassent les sauvegardes sociales du foyer et de l’école, de la vie familiale, de l’éducation, de l’éthique et de la religion. Elles comprennent les coutumes du mariage, la guerre défensive et l’édification des foyers.
- Les pratiques de satisfaction égoïste. Ce sont les pratiques nées des tendances à la vanité et des sentiments d’orgueil; elles comprennent les coutumes d’habillement et de parure personnelle, les usages sociaux, les guerres de prestige, la danse, les amusements, les jeux et d’autres formes de plaisirs sensuels. Mais la civilisation n’a jamais produit d’institutions spéciales pour les satisfactions égoïstes. LU 69:1.1.
Bien que le capital ait contribué à libérer les hommes, il a énormément compliqué leur organisation sociale et industrielle. Son emploi abusif par des capitalistes injustes n’infirme pas le fait que le capital est la base de la société industrielle moderne. Grâce à lui et aux inventions, la génération actuelle jouit d’un degré de liberté qui n’a jamais été atteint auparavant sur terre. Nous notons cela comme un fait et non pour justifier les nombreux abus que des personnes égoïstes et inconséquentes, qui en ont la garde, font du capital. LU 69:5.15.
L’ordre social actuel n’est pas nécessairement juste — il n’est ni divin ni sacré — mais l’humanité fera bien d’aller lentement pour procéder à des modifications. Le système que vous avez mis en place est bien supérieur à tous ceux qu’ont connus vos ancêtres. Quand vous changerez l’ordre social, assurez-vous que vous le ferez pour un ordre meilleur. Ne vous laissez pas convaincre d’expérimenter avec les formules rejetées par vos aïeux. Allez de l’avant, ne reculez pas ! Laissez l’évolution se poursuivre ! Ne faites pas un pas en arrière. LU 69:1.1.
La nature ne confère aucun droit à l’homme. Elle ne lui donne que la vie et un monde où la vivre. La nature ne lui assure même pas le droit de rester vivant, comme on peut s’en rendre compte en imaginant ce qui se passerait probablement si un homme sans armes rencontrait face à face un tigre affamé dans une forêt vierge. Le don primordial que la société fait aux hommes est la sécurité. LU 70:9.1.
Les mortels d’Urantia ont droit à la liberté. Il leur appartient de créer leurs systèmes gouvernementaux, d’adopter leurs constitutions ou d’autres chartes d’autorité civile et de procédure administrative. Après avoir fait cela, ils devraient choisir pour chefs exécutifs leurs compagnons les plus compétents et les plus dignes. Ils ne devraient élire, pour représentants dans la branche législative, que des personnes intellectuellement et moralement qualifiées pour en assumer les responsabilités sacrées; et, pour juges de leurs tribunaux élevés et suprêmes, que des personnes douées d’une aptitude naturelle et rendues sages par une profonde expérience. LU 70:12.5.
L’apparition d’une fraternité authentique signifie qu’un ordre social est arrivé où tous les hommes se réjouissent de porter les fardeaux les uns des autres et désirent réellement pratiquer la règle d’or. Toutefois, une telle société idéale ne peut voir le jour tant que les faibles et les méchants ne cessent de guetter l’occasion de tirer des avantages injustes et impies de ceux qui sont principalement poussés par leur dévouement au service de la vérité, de la beauté et de la bonté. Dans cette situation, il n’y a qu’une seule ligne de conduite pratique à suivre. Les adeptes de la règle d’or peuvent établir une société progressiste dans laquelle ils vivront selon leurs idéaux, tout en maintenant une défense adéquate contre leurs compagnons ignorants qui pourraient chercher soit à exploiter leur prédilection pour la paix, soit à détruire leur civilisation en progrès. LU 71:4.16.
Un État idéal n’entreprend de régler la conduite sociale que juste assez pour éliminer la violence dans la compétition individuelle et pour empêcher l’injustice dans l’initiative personnelle. Voici un grand problème pour les hommes d’État: Comment peut-on garantir la paix et la tranquillité dans l’industrie, faire payer les impôts pour soutenir le pouvoir de l’État et, en même temps, empêcher la fiscalité de handicaper l’industrie, et l’État de devenir parasitaire ou tyrannique ? LU 71:5.2.
L’économie d’aujourd’hui, motivée par la recherche du profit, est condamnée, à moins que les mobiles de service ne puissent s’ajouter aux mobiles de profit. La concurrence impitoyable basée sur l’intérêt égoïste à vues étroites finit par détruire les choses mêmes qu’elle cherche à maintenir. L’intention de rechercher exclusivement un profit pour soi-même est incompatible avec les idéaux chrétiens — et bien plus encore avec les enseignements de Jésus.
Dans l’économie, la recherche du profit se situe, par rapport à la recherche du service, à la même place relative que la peur par rapport à l’amour dans la religion. Mais il ne faudrait pas détruire ou supprimer brusquement la recherche du profit. Elle maintient assidûment au travail bien des mortels qui autrement seraient indolents. Elle stimule l’énergie sociale, mais il n’est pas nécessaire que ses objectifs restent perpétuellement égoïstes. LU 71:6.1.
Ce jour-là, il y eut grande excitation et joie dans tout le Jardin d’Éden, tandis que les coureurs se précipitaient au rendez-vous des pigeons voyageurs assemblés de près et de loin, et criaient: « Lâchez les oiseaux; qu’ils portent la nouvelle que le Fils promis est venu. » Année après année, des groupes de croyants avaient fidèlement entretenu le nombre voulu de pigeons élevés à leurs foyers précisément pour cette occasion.
Tandis que la nouvelle de l’arrivée d’Adam se répandait au loin, des milliers de membres des tribus voisines acceptèrent les enseignements de Van et d’Amadon et, pendant bien des mois, des pèlerins continuèrent à affluer dans Éden pour saluer Adam et Ève et rendre hommage à leur Père invisible. LU 74:2.3, Gen. 1:26.
Il est probable que jamais des Fils Matériels de Nébadon n’eurent à faire face à une tâche aussi difficile, et apparemment désespérée, qu’Adam et Ève devant la pénible situation d’Urantia. Ils auraient cependant fini par réussir s’ils avaient été plus perspicaces et plus patients. Tous deux, et spécialement Ève, étaient vraiment trop impatients; ils répugnaient à s’atteler à la longue, très longue épreuve d’endurance. Ils désiraient voir des résultats immédiats, et ils les virent, mais les résultats ainsi acquis se révélèrent des plus désastreux pour eux-mêmes et pour leur monde. LU 75:1.6.
Il y a lieu de souligner de nouveau que Sérapatatia était complètement honnête et totalement sincère dans toutes ses propositions. Jamais il ne soupçonna qu’il jouait le jeu de Caligastia et de Daligastia. Sérapatatia était entièrement fidèle au plan consistant à accumuler une forte réserve de la race violette avant de tenter le relèvement à l’échelle mondiale des peuplades confuses d’Urantia. Mais cela demanderait des centaines d’années pour être accompli, et il était impatient. Il voulait obtenir quelques résultats immédiats — des choses qu’il puisse voir pendant sa vie. Il fit comprendre clairement à Ève qu’Adam était souvent découragé par le peu de résultats qu’il avait obtenu pour élever le monde.
Pendant plus de cinq ans, ces plans furent mûris secrètement. A la fin, ils avaient atteint le point où Ève consentit à avoir un entretien secret avec Cano, le penseur le plus brillant et le chef le plus actif de la colonie voisine des Nodites sympathisants. Cano était très bien disposé envers le régime adamique; en fait, il était le sincère chef spirituel des Nodites des environs qui souhaitaient des relations amicales avec le Jardin.
La réunion fatale eut lieu au crépuscule d’un soir d’automne, non loin de la demeure d’Adam. Ève n’avait encore jamais rencontré le beau et enthousiaste Cano — qui était un magnifique spécimen de survivance de la structure corporelle supérieure et de la remarquable intelligence de ses lointains ancêtres de l’état-major du Prince. Cano, lui aussi, croyait entièrement à la droiture du projet de Sérapatatia. (En dehors du Jardin, la polygamie se pratiquait couramment.)
Influencée par la flatterie, l’enthousiasme et une grande force de persuasion personnelle, Ève consentit séance tenante à se lancer dans l’entreprise tant discutée et à ajouter son petit projet de salut du monde au plan divin plus vaste et de plus grande envergure. Avant d’avoir tout à fait réalisé ce qui se passait, le pas fatal avait été franchi. C’en était fait.
Les êtres célestes vivant sur la planète étaient en émoi. Adam reconnut que quelque chose allait mal et demanda à Ève de venir auprès de lui dans le Jardin. Alors, pour la première fois, Adam entendit l’histoire du plan longuement mûri pour accélérer le progrès du monde en opérant simultanément dans deux directions: la poursuite du plan divin concomitante avec l’exécution du projet de Sérapatatia.
Tandis que le Fils et la Fille Matériels s’entretenaient ainsi dans le Jardin éclairé par la lune, « la voix dans le Jardin » leur reprocha leur désobéissance. Cette voix n’était autre que la mienne, lorsque j’annonçai au couple édénique qu’il avait transgressé le pacte du Jardin, qu’il avait désobéi aux instructions des Melchizédeks et qu’il avait failli à son serment de fidélité au souverain de l’univers.
Ève avait consenti à participer à la pratique du bien et du mal. Le bien est l’exécution des plans divins; le péché est une transgression délibérée de la volonté divine; le mal est le défaut d’adaptation des plans et d’ajustement des techniques qui se traduit par la dysharmonie de l’univers et la confusion planétaire. LU 75:3.6 Gen. 3:1.
La désillusion d’Ève fut vraiment pathétique. Adam discerna toute la malheureuse conjoncture. Malgré son abattement et son coeur brisé, il ne manifesta que de la pitié et de la sympathie pour sa compagne égarée.
Ce fut dans le désespoir de la réalisation de l’échec qu’Adam, le lendemain de la faute d’Ève, rechercha Laotta, la brillante femme nodite qui dirigeait les écoles occidentales du Jardin, et commit avec préméditation la même folie qu’Ève. Mais ne vous méprenez pas: Adam ne fut pas séduit; il savait exactement ce qu’il faisait; il choisit délibérément de partager le sort d’Ève. Il aimait sa compagne d’une affection suprahumaine, et l’idée de la possibilité d’une veille solitaire sans elle sur Urantia dépassait ce qu’il pouvait supporter. LU 75:5.1.
La caravane édénique fut arrêté le troisième jour de sa sortie du Jardin par les transports séraphiques arrivant de Jérusem. Pour la première fois, Adam et Ève furent renseignés sur ce qu’allait être le sort de leurs enfants. Tandis que les transporteurs se tenaient prêts, les enfants qui étaient arrivés à l’âge du choix (vingt ans) reçurent l’option de rester sur Urantia avec leurs parents ou de devenir pupilles des Très Hauts de Norlatiadek. Les deux tiers choisirent d’aller sur Édentia; environ un tiers décida de rester avec leurs parents. Tous les enfants qui n’étaient pas d’âge à choisir furent emmenés sur Édentia. Nul n’aurait pu assister à la pénible séparation du Fils et de la Fille Matériels d’avec leurs enfants sans réaliser que la voie des transgresseurs est rude. Ces descendants d’Adam et d’Ève sont à présent sur Édentia et nous ignorons ce que l’on fera d’eux.
Ce fut une bien triste caravane qui se prépara à continuer son voyage. Peut-on imaginer plus tragique ! Être venus sur un monde avec tant d’espoirs, avoir été accueillis sous d’aussi heureux auspices, puis quitter Éden dans la disgrâce et encore perdre les trois quarts de leurs enfants avant même d’avoir trouvé une nouvelle résidence! LU 75:6.3.
Adam et Ève sont vraiment déchu de leur état supérieur de filiation matérielle jusqu’à l’humble statut des hommes mortels, mais ce ne fut pas la chute de l’homme. Malgré les conséquences immédiates de la faute adamique, la race humaine fut élevée. Bien que le plan divin du don de la race violette aux peuples d’Urantia ait avorté, les races mortelles ont tiré un immense profit de la contribution limitée qu’Adam et sa descendance apportèrent aux races d’Urantia. LU 75:8.1.
Au cours de toute votre ascension au Paradis, vous ne gagnerez jamais rien en essayant impatiemment de vous dérober au divin plan établi, au moyen de raccourcis, d’inventions personnelles ou d’autres expédients pour améliorer le chemin de la perfection, vers la perfection et pour la perfection éternelle. LU 75:8.5.
Les cellules du corps des Fils Matériels et de leur progéniture sont beaucoup plus résistantes aux maladies que celles des êtres évolutionnaires natifs de la planète. Les cellules corporelles des races indigènes sont apparentées aux organismes vivants microscopiques et ultramicroscopiques pathogènes. Ces faits expliquent pourquoi les peuples d’Urantia doivent fournir tant d’efforts dans la voie de la science pour résister à tant de désordres physiques. Vous résisteriez beaucoup mieux aux maladies s’il coulait dans les veines de vos races plus de sang adamique. LU 76:4.7.
L’infortune n’a cependant pas été le seul lot d’Urantia; cette planète a aussi été la plus heureuse dans l’univers local de Nébadon. Les erreurs des ancêtres des Urantiens et les fautes des premiers dirigeants de ce monde ont plongé la planète dans un état de confusion désespéré encore intensifié par le mal et le péché. Les Urantiens doivent estimer entièrement bénéfique que cet arrière-plan même de ténèbres ait si fortement attiré l’attention de Micaël de Nébadon qu’il choisit cette planète comme cadre pour y révéler la personnalité aimante du Père qui est aux cieux. Ce n’est pas parce qu’Urantia avait besoin d’un Fils Créateur pour remettre en ordre ses affaires embrouillées; c’est plutôt parce que le mal et le péché sur Urantia offraient au Fils Créateur un arrière-plan plus frappant pour révéler l’amour, la miséricorde et la patience incomparables du Père du Paradis. LU 76:5.7.
Ils ne restèrent pas longtemps dans l’oubli du sommeil inconscient des mortels du royaume. Le troisième jour après la mort d’Adam, le surlendemain de son respectueux enterrement, Lanaforge prescrivit un appel nominal spécial des remarquables survivants de la faute adamique sur Urantia. Ses ordres, confirmés par le Très Haut d’Édentia en fonction et ratifiés par l’Union des Jours de Salvington agissant au nom de Micaël, furent remis à Gabriel. En conformité avec ce commandement de résurrection spéciale portant le numéro 26 de la série d’Urantia, Adam et Ève furent repersonnalisés et reconstitués dans la salle de résurrection des mondes des maisons de Satania en même temps que 1.316 de leurs compagnons de l’expérience du premier jardin. De nombreuses autres âmes loyales avaient déjà été transférées au moment de l’arrivée d’Adam sur Urantia, qui fut accompagnée d’un jugement dispensationnel des survivants endormis et des ascendeurs vivants qualifiés. LU 76:6.2.
Ainsi se termine l’histoire de l’Adam et de l’Ève Planétaires d’Urantia, une histoire d’épreuves, de tragédie et de triomphe, au moins de triomphe personnel pour votre Fils et votre Fille Matériels bien intentionnés mais induits en erreur. À la fin, ce sera indubitablement aussi une histoire de triomphe ultime pour leur monde et ses habitants ballottés par la rébellion et assaillis par le mal. En résumé, Adam et Ève ont puissamment contribué à accélérer la civilisation et le progrès biologique de la race humaine. Ils laissèrent sur terre une grande culture, mais cette civilisation était trop avancée pour pouvoir survivre devant la dilution prématurée et le naufrage final de l’héritage d’Adam. Ce sont les peuples qui font une civilisation; la civilisation ne fait pas les peuples. LU 76:6.4.
Adamson figurait dans le groupe des enfants d’Adam et d’Ève qui choisirent de rester sur terre avec leurs parents. Or le fils ainé d’Adam avait souvent entendu Van et Amadon raconter l’histoire de leur foyer dans les hautes terres du nord et, quelque temps après l’établissement du second jardin, il décida de partir à la recherche de ce pays des rêves de sa jeunesse. LU 77:5.2
Une troupe de vingt-sept compagnons suivit Adamson vers le nord à la recherche des peuplades de son imagination d’enfance. Au bout d’un peu plus de trois ans, le groupe d’Adamson trouva réellement l’objet de son aventure et, parmi ces peuplades, Adamson découvrit une merveilleuse et belle jeune femme de vingt ans, qui se disait être la dernière descendante de sang pur de l’état-major du Prince. Cette femme, nommée Ratta, dit que ses ancêtres descendaient tous de deux membres de l’état-major déchu du Prince. Elle était la dernière de sa race et n’avait ni frères ni soeurs vivants. Elle avait à peu près décidé de ne pas se marier et de vivre sans laisser de postérité, mais elle tomba amoureuse du majestueux Adamson. Après avoir entendu l’histoire d’Éden et la manière dont les prédictions de Van et d’Amadon s’étaient effectivement réalisées, puis en écoutant le récit de la faute du Jardin, elle n’eut plus qu’une seule idée — épouser ce fils et héritier d’Adam. L’idée gagna rapidement Adamson et, au bout de trois mois et quelques jours, ils se marièrent.
Adamson et Ratta eurent une famille de soixante-sept enfants. Ils donnèrent naissance à une grande lignée de dirigeants du monde, mais firent quelque chose de plus. Rappelons que ces deux êtres étaient réellement suprahumains. Chaque fois qu’ils avaient quatre nouveaux enfants, le quatrième était d’un ordre exceptionnel. Il était souvent invisible. Jamais, dans l’histoire de la planète, une telle chose ne s’était produite. Ratta en fut profondément troublée — et devint même superstitieuse — mais Adamson connaissait bien l’existence des médians primaires et conclut qu’il se passait une chose semblable sous ses yeux. Quand vint au monde le deuxième descendant de cet ordre au comportement étrange, il décida de lui faire épouser le premier, car l’un était un garçon et l’autre une fille; ce fut l’origine de l’ordre secondaire des médians. Presque deux-mille d’entre eux furent amenés à l’existence en moins d’un siècle avant que ce phénomène ne prît fin. LU 77:5.5, Gen. 6:4.
Les mélanges de races sont toujours avantageux en ce sens qu’ils favorisent la variété de talents culturels et contribuent aux progrès de la civilisation, mais, si les éléments inférieurs des souches raciales prédominent, la réussite ne dure pas longtemps. On ne peut préserver une culture polyglotte que si les lignées supérieures se reproduisent avec une marge de sécurité suffisante par rapport aux inférieures. Si les inférieures se reproduisent sans restriction, alors que les supérieures limitent leur progéniture, cela conduit infailliblement au suicide de la civilisation culturelle.
Si les conquérants andites avaient été trois fois plus nombreux qu’ils ne le furent, ou s’ils avaient chassé ou détruit le tiers le moins désirable des habitants mêlés d’orangé, de vert et d’indigo, l’Inde serait devenue l’un des pôles directeurs mondiaux de la civilisation culturelle; elle aurait alors indubitablement attiré une plus grande partie des vagues d’émigration mésopotamiennes ultérieures qui affluèrent au Turkestan et se dirigèrent de là vers l’Europe par le nord. LU 79:2.7.
Vous qui vivez aujourd’hui dans un cadre moderne de culture naissante et de commencement de progrès dans les affaires sociales, vous qui disposez même d’un peu de temps libre pour réfléchir au sujet de la société et de la civilisation, ne perdez pas de vue le fait que vos ancêtres primitifs n’avaient que très peu ou pas du tout de loisirs susceptibles d’être consacrés à des réflexions pensives et à des méditations sociales.
Les quatre premiers grands progrès dans la civilisation humaine furent:
- La conquête du feu.
- La domestication des animaux.
- La mise en esclavage des prisonniers.
- La propriété privée. LU 81:2.2.
Bien que les institutions religieuses, sociales et éducatives soient toutes essentielles à la survie d’une civilisation culturelle, c’est la famille qui joue le rôle civilisateur majeur. Un enfant apprend de sa famille et de ses voisins la plupart des choses essentielles de la vie.
Les humains des temps anciens ne possédaient pas une civilisation sociale très riche, mais ils transmettaient fidèlement et efficacement aux générations suivantes celle qu’ils avaient. Il faut reconnaître que la plupart des civilisations du passé ont continué à évoluer avec un strict minimum d’autres influences institutionnelles, parce que les foyers fonctionnaient efficacement. Aujourd’hui, les races humaines détiennent un riche héritage social et culturel qui devrait être sagement et utilement transmis aux générations suivantes. La famille, en tant qu’institution éducative, doit être maintenue. LU 82:0.2.
Alors que les sexes ne peuvent espérer se comprendre totalement l’un l’autre, ils sont effectivement complémentaires et leur coopération, bien qu’elle soit souvent plus ou moins antagoniste sur le plan personnel, est capable d’entretenir et de reproduire la société. Le mariage est une institution destinée à accommoder les différences de sexe tout en assurant la continuité de la civilisation et la reproduction de la race.
Le mariage est la mère de toutes les institutions humaines, car il conduit directement à la fondation et à l’entretien du foyer, qui est la base structurelle de la société. La famille est vitalement liée au mécanisme de la préservation de soi. Elle constitue le seul espoir de perpétuer la race sous les moeurs de la civilisation, tandis qu’en même temps elle procure certaines formes hautement satisfaisantes de contentement de soi. La famille est le plus grand accomplissement purement humain, parce qu’il conjugue l’évolution des relations biologiques entre mâle et femelle avec les relations sociales entre mari et femme. LU 84:6.7.
La grande menace contre la vie de famille est l’inquiétante marée montante de la poursuite de la satisfaction du moi, la manie moderne des plaisirs. Autrefois, la principale raison du mariage était économique, et l’attraction sexuelle, secondaire. Le mariage fondé sur la préservation de soi conduisait à la perpétuation de soi et procurait en même temps l’une des formes les plus désirables de la satisfaction du moi. Dans la société humaine, c’est la seule institution qui englobe les trois grandes raisons de vivre. LU 84:8.1.
La combinaison d’agitation, de curiosité, d’aventure et d’abandon au plaisir caractéristique des races postérieures aux Andites comporte un réel danger. Les plaisirs physiques ne peuvent satisfaire la soif de l’âme; la poursuite malavisée du plaisir n’augmente pas l’amour du foyer et des enfants. Même en épuisant les ressources de l’art, des couleurs, des sons, du rythme, de la musique et de la parure, on ne peut entretenir ainsi l’espoir d’élever l’âme ou de nourrir l’esprit.
La vanité et la mode ne peuvent servir ni à l’édification des foyers ni à la culture des enfants; l’orgueil et la rivalité sont impuissants à rehausser les qualités de survie des générations successives. LU 84:8.4.
Que les hommes jouissent de la vie; que la race humaine trouve du plaisir de mille et une manières; que l’humanité évolutionnaire explore toutes les formes légitimes de satisfaction du moi, les fruits de la longue lutte biologique pour s’élever. L’homme a bien mérité certains de ses plaisirs et joies d’aujourd’hui. Mais faites bien attention au but de la destinée ! Les plaisirs sont véritablement des suicides s’ils parviennent à détruire la propriété, qui est devenue l’institution de la préservation du moi; et la satisfaction du moi aura vraiment couté un prix funeste si elle provoque l’effondrement du mariage, la décadence de la vie de famille et la destruction du foyer — acquisition évolutionnaire suprême des hommes et seul espoir de survie de la civilisation. LU 84:8.6.
Par la puissante et impressionnante force de la fausse peur, la religion primitive a préparé le mental humain à l’effusion d’une force spirituelle authentique, d’origine surnaturelle, qui est l’Ajusteur de Pensée. Et, depuis lors, les divins Ajusteurs ont toujours travaillé à transmuer la peur de Dieu en amour pour Dieu. L’évolution est peut-être lente, mais elle est infailliblement efficace. LU 86:7.6.
La magie ancienne fut la chrysalide de la science moderne, indispensable en son temps, mais désormais inutile. Et ainsi les chimères de la superstition ignorante agitèrent le mental primitif des hommes jusqu’à ce que les concepts de la science aient pu naître. Aujourd’hui, Urantia est à l’aurore de cette évolution intellectuelle. La moitié du monde est avide de la lumière de la vérité et des faits de la découverte scientifique, tandis que l’autre moitié languit sous l’emprise des anciennes superstitions et d’une magie à peine déguisée. LU 89:6.8.
Il faut redéfinir le péché comme une infidélité délibérée envers la Déité. L’infidélité comporte des degrés: la fidélité partielle due à l’indécision, la fidélité divisée due à un conflit, la fidélité évanescente due à l’indifférence et la mort de la fidélité due à la consécration à des idéaux impies.
Le sens ou sentiment de culpabilité est la conscience d’avoir contrevenu aux mœurs; ce n’est pas nécessairement le péché. Il n’y a pas réellement péché en l’absence d’une infidélité consciente envers la Déité. LU 89:10.2, 1 Jean 3:4.
Le pardon des péchés par la Déité est le renouvellement des relations de fidélité qui suit une période de la conscience où l’homme est déchu de ces relations comme conséquence d’une rébellion consciente. Le pardon ne doit pas être recherché, mais seulement reçu en tant que conscience du rétablissement des relations de fidélité entre la créature et le Créateur. Et tous les fils loyaux de Dieu sont heureux, aiment le service et progressent constamment dans l’ascension vers le Paradis. LU 89:10.6.
L’évolution parvient infailliblement à ses fins: elle imprègne l’homme de la peur superstitieuse de l’inconnu et de la crainte de l’invisible, qui sont l’échafaudage pour atteindre le concept de Dieu. Puis, après avoir constaté la naissance d’une compréhension élevée de la Déité par l’action coordonnée de la révélation, la même technique d’évolution met immanquablement en marche les forces de pensée qui détruiront inexorablement l’échafaudage dont la mission est accomplie. LU 90:3.10.
La prière éclairée doit reconnaître non seulement un Dieu extérieur et personnel, mais aussi une Divinité incluse et impersonnelle, l’Ajusteur intérieur. Quand un homme prie, il est tout à fait juste qu’il s’efforce de saisir le concept du Père Universel au Paradis; mais, pour la plupart des buts pratiques, une technique plus efficace consistera à revenir au concept d’un proche alter ego, exactement comme le mental primitif avait l’habitude de le faire, et on reconnaîtra ensuite que l’idée de cet alter ego était tout d’abord une simple fiction devenue ensuite, par évolution, la vérité que Dieu habite l’homme mortel par la présence de fait de l’Ajusteur; de sorte que l’homme peut ainsi parler, pour ainsi dire face à face, avec un divin alter ego réel et authentique qui l’habite et qui est l’essence et la présence même du Dieu vivant, le Père Universel. LU 91:3.7.
Rappelez-vous que, même si la prière ne change pas Dieu, elle effectue très souvent des changements importants et durables chez celui qui prie avec foi et dans une expectative confiante. La prière a engendré beaucoup de paix mentale, d’allégresse, de calme, de courage, de maitrise de soi et d’équité chez les hommes et les femmes des races en évolution. LU 91:3.7.
Ne soyez pas paresseux au point de demander à Dieu de résoudre vos difficultés, mais n’hésitez jamais à lui demander sagesse et force spirituelle pour vous guider et vous soutenir pendant que vous attaquez résolument et courageusement les problèmes à traiter.
La prière a été un facteur indispensable au progrès et à la préservation de la civilisation religieuse, et il lui reste encore de puissantes contributions à apporter pour rehausser et spiritualiser la société, pourvu que ceux qui prient veuillent bien le faire à la lumière des faits scientifiques, de la sagesse philosophique, de la sincérité intellectuelle et de la foi spirituelle. Priez comme Jésus l’enseignait à ses disciples honnêtement, généreusement, avec équité et sans douter. P. 999.
Mais la véritable prière atteint bel et bien la réalité. Même quand les courants aériens sont ascendants, nul oiseau ne peut prendre son essor sans déployer ses ailes. La prière élève l’homme parce qu’elle est une technique de progrès par utilisation des courants spirituels ascendants de l’univers.
La prière authentique contribue à la croissance spirituelle, modifie les attitudes et procure la satisfaction qui vient de la communion avec la divinité. Elle est un débordement spontané de conscience de Dieu.
Dieu répond à la prière de l’homme en lui donnant une révélation accrue de la vérité, une appréciation rehaussée de la beauté et un concept élargi de la bonté. La prière est un geste subjectif, mais elle établit le contact avec de puissantes réalités objectives sur les niveaux spirituels de l’expérience humaine; elle est un essai significatif de l’humain pour atteindre des valeurs suprahumaines. Elle est le plus puissant stimulant de la croissance spirituelle.
Les mots n’ont pas d’importance dans la prière; ils sont simplement le chenal intellectuel dans lequel la rivière des supplications spirituelles se trouve couler par hasard. La valeur verbale d’une prière est purement auto-suggestive dans les dévotions individuelles, et socio-suggestive dans les dévotions collectives. Dieu répond à l’attitude de l’âme et non aux paroles.
La prière n’est pas une technique pour échapper à des conflits, mais plutôt un stimulant pour croître en face du conflit. Ne priez que pour des valeurs, non pour des choses; pour la croissance, et non pour la satisfaction. LU 91:8.9.
Si vous voulez arriver à prier efficacement, il faut avoir présentes à la pensée les lois des requêtes auxquelles il est fait droit:
- Il faut vous qualifier comme prieur efficace en affrontant sincèrement et courageusement les problèmes de la réalité universelle. Il faut avoir de la vigueur cosmique.
- Il faut avoir honnêtement épuisé toute les possibilités humaines d’ajustement. Il faut avoir été industrieux.
- Il faut abandonner tous les souhaits du mental et tous les désirs de l’âme à l’emprise transformatrice de la croissance spirituelle. Il faut que vous ayez expérimenté un rehaussement des significations et une élévation des valeurs.
- Il faut choisir de tout coeur la volonté divine. Il faut anéantir le centre inerte de l’indécision.
- Non seulement vous reconnaissez la volonté du Père et vous choisissez de la faire, mais vous vous êtes consacré sans réserve et voué dynamiquement à exécuter cette volonté d’une manière effective.
- Votre prière cherchera exclusivement à obtenir la sagesse divine permettant de résoudre les problèmes humains spécifiques rencontrés au cours de l’ascension vers le Paradis l’aboutissement à la perfection divine.
- Et il faut avoir la foi une foi vivante. LU 91:9.1.
La religion a facilité l’accumulation des capitaux; elle a encouragé certaines sortes de travaux; les loisirs des prêtres ont promu l’art et la connaissance; en fin de compte, la race a beaucoup gagné comme conséquence de toutes ces erreurs initiales dans la technique éthique. Les chamans, honnêtes et malhonnêtes, furent terriblement onéreux, mais ils valurent tout ce qu’ils coûtèrent. Les professions savantes et la science elle-même émergèrent des prêtrises parasites. La religion a encouragé la civilisation et assuré la continuité de la société; elle a été la force de police morale de tous les temps. La religion a procuré la discipline humaine et la maîtrise de soi, qui ont rendu possible la sagesse. La religion est le fouet efficace de l’évolution, qui pousse impitoyablement l’humanité indolente et souffrante à sortir de son état naturel d’inertie intellectuelle et à s’élever aux niveaux supérieurs de la raison et de la sagesse. LU 92:3.9.
Les Fascicules d’Urantia. Ces exposés, dont le présent fascicule fait partie, constituent la plus récente présentation de la vérité aux mortels d’Urantia. Ils diffèrent de toutes les révélations antérieures, car ils ne sont pas l’œuvre d’une seule personnalité de l’univers, mais une présentation composite par de nombreux êtres. Toutefois, jamais aucune révélation ne peut être complète avant d’atteindre le Père Universel. Tous les autres ministères célestes ne sont que partiels, transitoires et pratiquement adaptés aux conditions locales dans le temps et l’espace. Il est possible qu’en admettant cela, on amoindrisse la force et l’autorité immédiates de toutes les révélations, mais l’heure est arrivée sur Urantia où il est opportun de faire ces franches déclarations, même au risque d’affaiblir l’influence et l’autorité du présent ouvrage qui représente la révélation la plus récente de la vérité aux races mortelles d’Urantia. LU 92:4.9.
C’est 1.973 ans avant la naissance de Jésus que Machiventa s’effusa sur les races humaines d’Urantia. Son arrivée eut lieu sans faste; nul oeil humain ne fut témoin de sa matérialisation. La première fois qu’un mortel l’observa fut le jour mémorable où il entra dans la tente d’Amdon, un éleveur chaldéen d’origine sumérienne. La proclamation de sa mission fut incorporée dans la simple déclaration qu’il fit à ce berger: Je suis Melchizédek, prêtre d’El Élyon, le Très Haut, le seul et unique Dieu. LU 93:2.1.
Dans son apparence personnelle, Melchizédek ressemblait à un membre des peuples sumériens et nodites alors mêlés; il avait presque 1m80 de haut et une prestance imposante. Il parlait le chaldéen et une demi-douzaine d’autres langues. Il s’habillait à la manière des prêtres de Canaan, sauf que, sur sa poitrine, il portait un emblème de trois cercles concentriques, le symbole de la Trinité du Paradis en usage dans Satania. Au cours de son ministère, cet insigne de trois cercles concentriques fut considéré par ses disciples comme tellement sacré qu’ils n’osèrent jamais s’en servir, et, après le passage de quelques générations, cet emblème fut vite oublié. LU 93:2.5.
Ce Melchizédek incarné reçut un Ajusteur de Pensée qui habita sa personnalité suprahumaine comme moniteur du temps et mentor de la chair. Cet esprit du Père acquit aussi l’expérience et l’introduction pratique aux problèmes d’Urantia, ainsi que la technique d’habitation d’un Fils incarné. C’est grâce à cela qu’il put agir si valeureusement dans le mental humain du Fils de Dieu qui vint plus tard, lorsque Micaël apparut sur terre dans la similitude d’une chair mortelle. C’est l’unique Ajusteur de Pensée qui ait jamais opéré deux fois dans un mental sur Urantia, mais, les deux fois, le mental était divin aussi bien qu’humain. LU 93:2.7.
Melchizédek enseigna qu’à un moment donné dans l’avenir, un autre Fils de Dieu viendrait s’incarner comme lui-même, mais qu’il naîtrait d’une femme; c’est pourquoi de nombreux éducateurs ultérieurs soutinrent que Jésus était un prêtre, ou ministre pour toujours selon l’ordre de Melchizédek
C’est ainsi que Melchizédek prépara la voie et établit le stade monothéiste de la tendance du monde pour l’effusion d’un Fils Paradisiaque actuel de ce Dieu unique qu’il décrivait d’une manière si vivante comme le Père de tous, et qu’il représenta à Abraham comme un Dieu acceptant les hommes sous la simple condition d’une foi personnelle. Quand Micaël apparut sur terre, il confirma tout ce que Melchizédek avait enseigné au sujet du Père du Paradis.
Les cérémonies du culte de Salem étaient fort simples. Toute personne qui signait sur les tablettes d’argile des listes de l’église Melchizédek, ou y apposait une marque, apprenait par cœur le credo suivant et y souscrivait:
- Je crois en El Élyon, le Dieu Très Haut, le seul Père Universel et Créateur de toutes choses.
- J’accepte l’alliance de Melchizédek avec le Très Haut, selon laquelle la faveur de Dieu est accordée à ma foi, et non à des sacrifices et à des offrandes consumées.
- Je promets d’obéir aux sept commandements de Melchizédek et d’annoncer à tous les hommes la bonne nouvelle de cette alliance avec le Très Haut.
Le credo de la colonie de Salem se bornait à cela, mais même cette courte et simple déclaration de foi était excessive et trop avancée pour les hommes de cette époque. Ils n’étaient pas encore capables de saisir l’idée que la faveur divine s’obtient gratuitement par la foi. Ils étaient trop profondément confirmés dans la croyance que les hommes sont nés déchus par rapport aux dieux. Ils avaient fait trop longtemps et avec trop de conviction des dons aux prêtres et des sacrifices aux dieux pour être capables de comprendre la bonne nouvelle que le salut, la faveur divine, était accordé gracieusement à tous ceux qui voulaient croire à l’alliance de Melchizédek. Mais Abraham y crut timidement, et même cela lui fut imputé à justice
Les sept commandements promulgués par Melchizédek étaient modelés sur l’ancienne loi suprême de Dalamatia et ressemblaient beaucoup à ceux qui avaient été enseignés dans le premier et le second Éden. Ces commandements de la religion de Salem étaient les suivants:
- Tu ne serviras point d’autre Dieu que le Très Haut Créateur du ciel et de la terre.
- Tu ne douteras pas que la foi soit la seule condition requise pour le salut éternel.
- Tu ne porteras pas de faux témoignage.
- Tu ne tueras pas.
- Tu ne déroberas pas.
- Tu ne commettras pas d’adultère.
- Tu ne manqueras pas d’égards envers tes parents et tes aînés. LU 93:3.7.
Melchizédek conclut alors avec lui une alliance formelle à Salem. Il dit à Abraham: Regarde maintenant les cieux et compte les étoiles si tu peux; ta semence sera aussi nombreuse qu’elles. Et Abraham crut Melchizédek, et cela lui fut imputé à justice Ensuite, Melchizédek raconta à Abraham l’histoire de la future occupation de Canaan par ses descendants après leur séjour en Égypte.
L’alliance de Melchizédek avec Abraham représente le grand accord urantien entre la divinité et l’humanité, selon lequel Dieu accepte de tout faire, l’homme acceptant seulement de croire à la promesse de Dieu et de suivre ses instructions. Auparavant, on croyait que le salut ne pouvait être assuré que par les oeuvres les sacrifices et les offrandes. Maintenant, Melchizédek apportait de nouveau à Urantia la bonne nouvelle que le salut, la faveur de Dieu, doit être acquis par la foi. Mais cet évangile de simple foi en Dieu était trop avancé; les hommes des tribus sémitiques préférèrent ultérieurement revenir aux anciens sacrifices et à l’expiation des péchés par versement de sang. LU 93:6.3 Gen. 22:16-18; 26:4.
Tout Urantia attend que l’on proclame le message ennoblissant de Micaël, débarrassé des dogmes et doctrines accumulés au cours de dix-neuf siècles de contact avec les religions d’origine évolutionnaire. L’heure a sonné de présenter au bouddhisme, au christianisme, à l’hindouisme et même aux peuples de toutes les religions, non pas l’évangile à propos de Jésus, mais la réalité vivante et spirituelle de l’évangile de Jésus. LU 94:12.7.
Melchizédek avait recommandé à ses disciples d’enseigner la doctrine d’un Dieu unique, Père et Créateur de tout, et de ne prêcher que l’évangile de la faveur divine obtenue par la simple foi. Mais l’erreur des éducateurs d’une nouvelle vérité est souvent de vouloir en faire trop, d’essayer de remplacer l’évolution lente par une révolution soudaine. Les missionnaires de Melchizédek en Mésopotamie proposèrent un niveau moral trop élevé pour le peuple; ils voulurent en faire trop, et leur noble cause sombra dans la défaite. Leur mandat était de prêcher un évangile précis, de proclamer la vérité que le Père Universel est réel, mais ils s’embrouillèrent en prenant parti pour la cause apparemment valable de réformer les mœurs. Leur grande mission fut détournée de son objectif et se perdit pratiquement dans l’échec et l’oubli. LU 95:1.8.
Moïse, le plus grand personnage apparu entre Melchizédek et Jésus, fut donné conjointement au monde par la race hébraïque et la famille royale égyptienne. Si Ikhnaton avait été doué de la variété de talents et des aptitudes de Moïse, s’il avait manifesté un génie politique comparable à sa surprenante autorité religieuse, alors l’Égypte serait devenue la grande nation monothéiste de cette époque. Et, si cela était advenu, il est tout à fait possible que Jésus aurait vécu en Égypte la plus grande partie de sa vie de mortel.
Jamais dans toute l’histoire un roi ne s’employa aussi méthodiquement que cet extraordinaire Ikhnaton à faire basculer une nation tout entière du polythéisme au monothéisme. Avec une résolution stupéfiante, ce jeune souverain rompit avec le passé, changea son nom, abandonna sa capitale, bâtit une ville entièrement nouvelle et créa une littérature et un art nouveaux pour un peuple entier. Mais il alla trop vite et construisit trop, plus qu’il n’en pouvait subsister après son départ. En outre, il n’assura pas la stabilité et la prospérité matérielles de ses sujets, et ceux-ci réagirent tous défavorablement contre ses enseignements religieux quand les flots ultérieurs d’adversité et d’oppression balayèrent l’Égypte. LU 95:5.3.
Le commencement de l’évolution des concepts et idéaux hébraïques au sujet d’un Créateur Suprême date du départ d’Égypte des Sémites sous la conduite de Moïse, ce grand chef, grand instructeur et grand organisateur. Sa mère appartenait à la famille royale d’Égypte; son père était un Sémite, officier de liaison entre le gouvernement et les Bédouins captifs. Moïse possédait ainsi des qualités tirées de sources raciales supérieures; ses ancêtres étaient de sang tellement mêlé qu’il est impossible de le classer dans un groupe racial déterminé. S’il n’avait pas été de ce type mixte, il n’aurait jamais fait montre de la variété de talents et de l’adaptabilité inhabituelles qui lui permirent de diriger la horde diversifiée qui finit par s’associer aux Bédouins sémites fuyant d’Égypte vers le désert d’Arabie sous son commandement.
Malgré les séductions de la culture du royaume du Nil, Moïse résolut de partager le sort du peuple de son père. À l’époque où ce grand organisateur mettait au point ses plans pour libérer en son temps le peuple de son père, les Bédouins captifs n’avaient guère de religion digne de ce nom; ils étaient pratiquement dépourvus d’un véritable concept de Dieu et sans espoir dans le monde.
Nul chef n’entreprit jamais de réformer et de relever un groupe d’êtres humains plus pitoyables, plus déprimés, plus découragés et plus ignorants. Mais ces esclaves portaient des possibilités latentes de développement dans leurs lignées héréditaires, et Moïse avait entraîné un nombre suffisant de cadres instruits pour constituer un corps d’organisateurs efficaces en prévision du jour de la révolte et du coup de force pour la liberté. Ces hommes supérieurs avaient été employés comme surveillants indigènes de leurs semblables et avaient reçu une certaine éducation grâce à l’influence de Moïse auprès des dirigeants égyptiens. LU 96:3.1
Grâce aux enseignements de Moïse, Yahweh, ce dieu tribal de la nature, devint le Seigneur Dieu d’Israël qui suivit les Hébreux dans le désert, et même en exil, où il fut bientôt conçu comme le Dieu de tous les peuples. La captivité ultérieure qui asservit les Juifs à Babylone dégagea définitivement le concept évoluant de Yahweh et lui fit assumer le rôle monothéiste de Dieu de toutes les nations.
Le trait le plus extraordinaire et le plus remarquable de l’histoire religieuse des Hébreux concerne cette évolution continue du concept de la Déité à partir du dieu primitif du mont Horeb. Par les enseignements de leurs dirigeants spirituels successifs, il atteignit le haut degré de développement décrit dans les doctrines divines des deux Isaïe qui proclamèrent le concept magnifique du Père Créateur aimant et miséricordieux.
Moïse combinait d’une façon extraordinaire les qualités de chef militaire, d’organisateur social et d’éducateur religieux. À titre individuel, il fut l’instructeur et le chef le plus important dans le monde, entre l’époque de Machiventa et celle de Jésus. Moïse tenta d’introduire en Israël bien des réformes dont il ne reste pas de trace écrite. Dans l’espace d’une seule vie humaine, il fit sortir de l’esclavage et d’un vagabondage non civilisé la horde polyglotte que l’on appelle les Hébreux, tout en posant les fondements de la naissance ultérieure d’une nation et de la perpétuation d’une race. LU 96:4.8.
Les Psaumes sont l’œuvre d’au moins une vingtaine d’auteurs. Beaucoup de ces psaumes furent écrits par des éducateurs d’Égypte et de Mésopotamie. À l’époque où le Levant adorait les dieux de la nature, il restait un assez grand nombre de personnes qui croyaient à la suprématie d’El Élyon, le Très Haut.
Nul assemblage d’écrits religieux n’exprime une richesse de dévotion et d’idées inspirées sur Dieu égale à celle du Livre des Psaumes. En lisant attentivement cette merveilleuse compilation de littérature pieuse, il serait très utile d’étudier la source et la chronologie particulière de chaque hymne de louange et d’adoration, en se rappelant que nul autre recueil d’écrits ne couvre une aussi longue période de temps. Le Livre des Psaumes est le recueil des divers concepts de Dieu entretenu par les croyants de la religion de Salem dans tout le Levant, et il embrasse toute la période allant d’Aménémopé à Isaïe. Dans les psaumes, Dieu est décrit sous toutes les phases de conception, depuis l’idée rudimentaire d’une déité tribale jusqu’à l’idéal largement amplifié des derniers Hébreux, où Yahweh est dépeint comme un chef aimant et un Père miséricordieux.
Vu sous cet angle, le groupe des Psaumes constitue le recueil le plus précieux et le plus utile des sentiments de dévotion que les hommes aient jamais rassemblé avant le vingtième siècle. L’esprit d’adoration de ce recueil d’hymnes transcende celui de tous les autres livres sacrés du monde. LU 96:7.2.
Samuel était un type d’homme taillé à la hache, un réformateur pratique capable de sortir un jour avec ses compagnons et de démolir une vingtaine de lieux réservés à Baal. C’est purement par la force de la contrainte qu’il fit accomplir des progrès; il prêcha peu, il enseigna encore moins, mais il agit. Un jour il se moquait du prêtre de Baal, le lendemain il coupait en morceaux un roi captif. Il croyait avec dévotion au Dieu unique et avait une conception claire de ce Dieu comme créateur du ciel et de la terre: Les colonnes de la terre appartiennent au Seigneur, et sur elles il a posé le monde. LU 97:1.3
À nouveau il prêcha l’histoire de la sincérité de Dieu et de la confiance que l’on pouvait mettre en lui pour maintenir l’alliance. Samuel dit: Le Seigneur n’abandonnera point son peuple. Il a établi avec nous une alliance éternelle, bien ordonnée à tous égards, et certaine. Ainsi résonnait, dans toute la Palestine, l’appel au retour à l’adoration du Yahweh suprême. L’énergique éducateur proclamait toujours: Tu es grand, ô Seigneur Dieu, car il n’est personne de semblable à toi, et il n’y a pas de Dieu en dehors de toi. LU 97:1.5, Hos. 2:19,20; 14:4.
Amos proclama que Yahweh était le Dieu de toutes les nations et avertit les Israélites que le rituel ne devait pas se substituer à la droiture. Avant que ce courageux éducateur ne fut lapidé à mort, il avait répandu assez de levain de la vérité pour sauver la doctrine du Yahweh suprême; il avait assuré la continuation de l’évolution de la révélation de Melchizédek.
Osée suivit Amos et sa doctrine d’un Dieu universel de justice en ressuscitant le concept mosaïque d’un Dieu d’amour. Osée prêcha le pardon par repentir, et non par sacrifice. Il proclama un évangile de bienveillance affectueuse et de miséricorde divine en disant: Je vous fiancerai à moi pour toujours, oui, je vous fiancerai à moi en droiture et en jugement et en bienveillance affectueuse et en miséricorde. Je vous fiancerai même à moi en fidélité. Je les aimerai librement, car ma colère s’est détournée. LU 97:4.4 Hos. 2:19,20; 14:4.
Depuis Machiventa jusqu’à l’époque de Jésus, nul prophète ou éducateur religieux n’atteignit le haut concept de Dieu que le second Isaïe proclama durant la période de captivité. Pour ce chef spirituel, il ne s’agissait pas d’un Dieu mesquin, anthropomorphe, créé par des hommes: Voici, il enlève les iles comme des poussières. De même que les cieux sont plus élevés que la terre, mes voies sont plus élevées que vos voies, et mes pensées plus hautes que vos pensées. LU 97:7.5.
Cet Isaïe mena une vaste propagande évangélique en faveur du concept élargi d’un Yahweh suprême. Il rivalisa avec Moïse par l’éloquence avec laquelle il décrivit le Seigneur Dieu d’Israël comme le Créateur Universel. Il fut poétique dans sa description des attributs infinis du Père Universel. Aucune déclaration plus belle concernant le Père céleste n’a jamais été formulée. Au même titre que les Psaumes, les écrits d’Isaïe comptent parmi les présentations les plus sublimes et les plus véridiques du concept spirituel de Dieu qui n’aient jamais atteint les oreilles des mortels avant l’arrivée de Micaël sur Urantia. Écoutez son portrait de la Déité: Je suis le haut et le sublime qui habite l’éternité. Je suis le premier et le dernier, et il n’y a pas d’autre Dieu en dehors de moi. Et la main du Seigneur n’est pas si courte qu’il ne puisse sauver, ni son oreille bouchée pour l’empêcher d’entendre. Ce fut une nouvelle doctrine pour les populations juives que d’entendre ce prophète bénin, mais plein d’autorité, persister dans sa prédication sur la constance divine, la fidélité de Dieu. Il déclara que Dieu n’oublierait pas et n’abandonnerait pas. LU 97:7.9, Isa. 40:15; 55:9; 57:15; 44:6, 50:2; 49:15.
Ce n’est pas pour réconcilier un Dieu courroucé qu’un Fils Créateur s’est incarné dans la similitude d’une chair mortelle et effusé sur l’humanité d’Urantia; c’est plutôt pour gagner tous les hommes à la reconnaissance de l’amour du Père et à la réalisation de leur filiation avec Dieu. Après tout, même le grand avocat de la doctrine de l’expiation a quelque peu compris cette vérité, car il a proclamé que Dieu, dans le Christ, réconciliait le monde avec lui-même. LU 98:7.1, Cor. 5:19.
Mais la religion ne devrait s’occuper directement ni de créer de nouveaux ordres sociaux, ni de préserver les anciens. La vraie religion s’oppose en fait à la violence comme technique d’évolution sociale, mais ne s’oppose pas aux efforts intelligents de la société pour adapter ses usages et ajuster ses institutions à des conditions économiques et à des exigences culturelles nouvelles. LU 99:0.2
Il faut que la religion exerce une forte influence en faveur de la stabilité morale et du progrès spirituel; il faut qu’elle fonctionne dynamiquement au milieu de conditions toujours changeantes et d’ajustements économiques sans fin.
La société d’Urantia ne peut jamais espérer se stabiliser comme dans les âges passés. Le navire social est sorti des havres abrités de la tradition établie; il a commencé sa croisière sur les hautes mers de la destinée évolutionnaire. Plus que jamais dans l’histoire du monde, l’âme de l’homme a besoin de scruter soigneusement ses cartes de moralité et d’observer minutieusement la boussole de la gouverne religieuse. La suprême mission de la religion, en tant qu’influence sociale, consiste à stabiliser les idéaux de l’humanité durant ces dangereuses périodes de transition d’une phase de civilisation à une autre, d’un niveau de culture à un autre. LU 99:1.2.
La religion institutionnelle est maintenant prise dans l’impasse d’un cercle vicieux. Elle ne peut reconstruire la société qu’en se reconstruisant d’abord elle- même et, du fait qu’elle fait largement partie intégrante de l’ordre établi, elle ne peut se reconstruire avant que la société ait été rebâtie radicalement.
Il faut que les personnes religieuses travaillent dans la société, dans l’industrie et dans la politique en tant qu’individus, et non en tant que groupes, partis ou institutions. Un groupe religieux qui se permet d’agir comme tel en dehors de ses activités religieuses devient immédiatement un parti politique, une organisation économique ou une institution sociale. Le collectivisme religieux doit limiter ses efforts à promouvoir des causes religieuses. LU 99:2.2.
Si la religion moderne trouve difficile d’adapter son attitude aux rapides changements sociaux, c’est seulement parce qu’elle s’est laissée aller à devenir complètement traditionnelle, dogmatique et institutionnelle. La religion de l’expérience vivante n’éprouve aucune difficulté à anticiper sur les développements sociaux et les bouleversements économiques; elle opère toujours parmi eux comme stabilisateur moral, guide social et pilote spirituel. La vraie religion transporte d’un âge à l’autre la culture valable et la sagesse née de l’expérience consistant à connaître Dieu et à s’efforcer de lui ressembler. LU 99:2.6.
Le christianisme primitif était entièrement libre d’imbrications civiles, d’engagements sociaux et d’alliances économiques. C’est seulement plus tard que le christianisme rendu institutionnel devint une partie organique de la structure politique et sociale de la civilisation occidentale.
Le royaume des cieux n’est ni un ordre social, ni un ordre économique; il est une fraternité exclusivement spirituelle d’individus connaissant Dieu. Il n’en est pas moins vrai que cette fraternité constitue par elle-même un phénomène social nouveau et étonnant, accompagné de répercussions économiques et sociales stupéfiantes. LU 99:3.1.
En tant que groupe, les personnes religieuses ne doivent jamais s’occuper d’autre chose que de religion, bien qu’à titre individuel, n’importe lequel d’entre eux puisse devenir le chef éminent d’un mouvement de reconstruction sociale, économique ou politique.
Le rôle de la religion est de créer, de soutenir et d’inspirer chez chaque citoyen la loyauté cosmique qui l’orientera vers la réussite dans le progrès de tous ces services sociaux difficiles, mais souhaitables. LU 99:3.155
La religion authentique donne à la personne religieuse une auréole sociale et des connaissances intimes sur la communauté humaine; mais la formalisation des groupes religieux détruit bien souvent les valeurs mêmes pour lesquelles ces groupes avaient été organisés. L’amitié humaine et la religion divine s’entraident et s’éclairent mutuellement de manière significative, pourvu qu’elles croissent toutes deux dans l’équilibre et l’harmonie. La religion introduit de nouvelles significations dans toutes les associations de groupes familles, écoles et cercles. Elle apporte de nouvelles valeurs aux jeux et exalte le véritable humour.
La fonction de direction sociale est transformée par la clairvoyance spirituelle; la religion empêche tous les mouvements collectifs de perdre de vue leurs véritables objectifs. Au même titre que les enfants, la religion est le grand facteur d’unification de la vie de famille, pourvu qu’elle soit une foi vivante et croissante.
Il ne peut y avoir de vie de famille sans enfants; on peut en vivre une sans religion, mais ce handicap multiplie énormément les difficultés de cette intime association humaine. Dans les premières décennies du vingtième siècle, c’est la vie de famille qui, après la religion personnelle, a le plus souffert de la décadence résultant de la transition entre d’anciennes obédiences religieuses et de nouvelles significations et valeurs émergentes.
La vraie religion est une manière significative de vivre dynamiquement face aux réalités ordinaires de la vie quotidienne. Mais, si la religion doit stimuler le développement individuel du caractère et accroître l’intégration de la personnalité, elle ne doit pas être uniformisée. Si elle doit stimuler l’appréciation de l’expérience et servir de valeur d’attraction, il ne faut pas qu’elle soit stéréotypée. Si la religion doit promouvoir des loyautés suprêmes, elle ne doit pas être formaliste.
Peu importent les bouleversements qui peuvent accompagner la croissance économique et sociale de la civilisation; la religion est authentique et valable si elle entretient chez l’individu une expérience dans laquelle prévaut la souveraineté de la vérité, de la beauté et de la bonté, car c’est là le vrai concept spirituel de la réalité suprême. Par l’amour et l’adoration, elle devient significative en tant que communion avec les hommes et filiation avec Dieu. LU 99:4.1.
Le sectarisme est une maladie de la religion institutionnelle, et le dogmatisme est un esclavage de la nature spirituelle. Il vaut bien mieux avoir une religion sans Église qu’une Église sans religion. Le tumulte religieux du vingtième siècle n’est pas en lui-même et par lui-même un indice de décadence spirituelle. La confusion apparaît aussi bien avant la croissance qu’avant la destruction. LU 99:6.1
Mais, à mesure que la religion se conforme à des institutions, son pouvoir de faire du bien s’amenuise, tandis que ses possibilités de faire du mal s’accroissent considérablement. Les dangers de la religion formaliste sont les suivants: fixation des croyances et cristallisation des sentiments; accumulation des droits acquis avec accroissements de la sécularisation; tendance à uniformiser et à fossiliser la vérité; religion détournée du service de Dieu au service de l’Église; penchant des chefs à devenir administrateurs au lieu de ministres; tendance à former des sectes et des divisions en concurrence; établissement d’une autorité ecclésiastique oppressive; naissance de l’état d’esprit aristocratique du peuple élu; entretien d’idées fausses et exagérées sur le sacré; religion rendue routinière et culte pétrifié; tendance à vénérer le passé en ignorant les besoins présents; inaptitude à donner une interprétation moderne de la religion; enchevêtrement avec des fonctions dans les institutions laïques; en outre, la religion formaliste crée la fâcheuse discrimination des castes religieuses, elle devient un juge intolérant de l’orthodoxie, elle ne réussit pas à retenir l’intérêt de la jeunesse aventureuse et elle perd graduellement le message sauveur de l’évangile de salut éternel. LU 99:6.3.
L’expérience d’une vie religieuse dynamique transforme un individu médiocre en une personnalité douée d’un pouvoir idéaliste. La religion contribue au progrès de tous en encourageant le progrès de chaque individu, et le progrès de chacun est accru par l’accomplissement de tous.
La croissance spirituelle est mutuellement stimulée par l’association intime avec d’autres personnes religieuses. L’amour fournit le terrain du développement religieux un attrait objectif au lieu d’une satisfaction subjective et, cependant, il donne la satisfaction subjective suprême. La religion ennoblit les corvées banales de la vie quotidienne. LU 100:0.1.
Donnez à tout enfant qui se développe une chance de faire sa propre expérience religieuse et ne lui imposez pas une expérience adulte toute faite. Rappelez- vous que le passage, année après année, par les classes successives d’un régime d’instruction établi ne signifie pas nécessairement qu’il y ait progrès intellectuel, et encore bien moins croissance spirituelle. Élargissement du vocabulaire ne veut pas dire développement du caractère. La croissance ne se reconnaît pas vraiment aux simples résultats, mais plutôt aux progrès effectués. Le véritable développement éducatif ressort du rehaussement des idéaux, de l’appréciation accrue des valeurs, des nouvelles significations attribuées aux valeurs et d’une fidélité plus grande aux valeurs suprêmes. LU 100:1.3.
La croissance spirituelle est d’abord un éveil aux besoins, ensuite un discernement des significations et enfin une découverte des valeurs. La preuve du vrai développement spirituel consiste dans la manifestation d’une personnalité humaine motivée par l’amour, animée par un esprit de service désintéressé et dominée par l’adoration sincère des idéaux de perfection de la divinité. L’ensemble de cette expérience constitue la réalité de la religion par contraste avec les simples croyances théologiques. LU 100:2.2.
Jésus dépeignit la sécurité profonde de l’homme connaissant Dieu en disant: Pour celui qui connaît Dieu et croit au royaume, qu’importe si toutes les choses terrestres se brisent ? Les sécurités temporelles sont vulnérables, mais les sécurités spirituelles sont invulnérables. Quand les marées de l’adversité humaine, de l’égoïsme, de la cruauté, de la haine, de la méchanceté et de la jalousie viennent battre l’âme du mortel, on peut se reposer dans l’assurance qu’il existe un bastion intérieur, la citadelle de l’esprit, qui est absolument inexpugnable; du moins est- ce vrai pour tout être humain qui a confié la garde de son âme à l’esprit intérieur du Dieu éternel…
Après cet accomplissement spirituel assuré soit par une croissance graduelle, soit par une crise spécifique, ils se produit une réorientation de la personnalité, accompagnée du développement d’une nouvelle échelle de valeurs. De tels individus nés d’esprit ont des motivations de vie si renouvelées qu’ils peuvent assister avec calme à la mort de leurs plus chères ambitions et à la destruction de leurs espoirs les plus ardents. Ils savent pertinemment que ces catastrophes sont simplement des cataclysmes rectificateurs qui ruinent leurs créations temporelles, préalablement à la construction des réalités plus nobles et plus durables d’un niveau à la fois nouveau et plus sublime d’accomplissement universel. LU 100:2.7.
L’homme ne peut provoquer la croissance, mais il peut lui fournir des conditions favorables. La croissance est toujours inconsciente, qu’elle soit physique, intellectuelle ou spirituelle. C’est ainsi que croit l’amour; on ne peut ni le créer, ni le fabriquer ni l’acheter; il faut qu’il croisse. L’évolution est une technique cosmique de croissance. La croissance sociale ne peut être obtenue par la législation, ni la croissance morale par une meilleure administration. L’homme peut construire une machine, mais sa valeur réelle doit dériver de la culture humaine et d’une appréciation personnelle. L’unique contribution de l’homme à la croissance est la mobilisation de la totalité des pouvoirs de sa personnalité sa foi vivante.
Une vie religieuse est une vie dévouée et une vie dévouée est une vie créative, originale et spontanée. De nouveaux aperçus religieux surgissent des conflits qui déclenchent le choix de nouvelles et meilleures habitudes de réagir, pour remplacer les modèles anciens et inférieurs de réaction. C’est seulement dans des conflits que de nouvelles significations émergent, et un conflit ne persiste que si l’on refuse d’adopter les valeurs supérieures impliquées dans des significations plus élevées.
La perplexité est inévitable en religion; il ne peut y avoir de croissance sans conflits psychiques et sans agitation spirituelle. L’organisation d’une norme de vie philosophique entraîne des commotions considérables dans le domaine philosophique du mental. Ce n’est pas sans lutte que l’on exerce sa fidélité envers ce qui est grand, bon, vrai et noble. La clarification de la vision spirituelle et le rehaussement de la perspicacité cosmique s’accompagnent d’efforts, et l’intellect humain proteste quand il est sevré de la nourriture que lui procuraient les énergies non spirituelles de l’existence temporelle. Le mental animal indolent se rebelle devant l’effort exigé par la lutte pour résoudre les problèmes cosmiques.
Cependant, le grand problème de la vie religieuse consiste à unifier, par la domination de l’AMOUR, les pouvoirs de l’âme inhérents à la personnalité. La santé, l’efficacité mentale et le bonheur résultent de l’unification de systèmes physiques, de systèmes mentaux et de systèmes spirituels. L’homme comprend beaucoup de choses concernant la santé physique et la santé mentale, mais il a vraiment des idées très peu claires sur le bonheur. Le plus grand bonheur est indissolublement lié au progrès spirituel. La croissance spirituelle procure une joie durable, une paix qui dépasse toute compréhension. LU 100:3.7.
Les signes de la réaction humaine aux impulsions religieuses comprennent les qualités de noblesse et de grandeur. Une personne religieuse sincère est consciente d’être un citoyen de l’univers et se rend compte qu’elle établit un contact avec des sources de pouvoir suprahumain. Elle est exaltée et stimulée par l’assurance qu’elle appartient à une fraternité supérieure et ennoblie de fils de Dieu. La conscience de sa valeur propre s’est accrue du stimulant de la recherche des objectifs universels les plus élevés des buts suprêmes.
Le moi est abandonné à la mystérieuse poussée d’un mobile qui englobe tout, qui impose une autodiscipline accrue, atténue les conflits émotifs et rend la vie humaine vraiment digne d’être vécue. La récognition morbide des limitations humaines se transforme en une conscience naturelle des imperfections humaines qui s’associe à la détermination morale et à l’aspiration spirituelle d’atteindre les buts les plus élevés de l’univers et du superunivers. Cet effort intense pour atteindre les idéaux supra-mortels est toujours caractérisé par un accroissement de patience, de longanimité, de force d’âme et de tolérance.
Mais la vraie religion est un amour vivant, une vie de service. Le détachement de la personne religieuse de quantité de choses purement temporelles et insignifiantes, ne conduit jamais à l’isolement social et cela ne devrait pas détruire le sens de l’humour. La religion authentique n’enlève rien à l’existence humaine, mais ajoute au contraire de nouvelles significations à l’ensemble de la vie. Elle engendre de nouveaux types d’enthousiasme, de zèle et de courage, pouvant même aller jusqu’à l’esprit de croisade; ce dernier est plus que dangereux s’il n’est pas contrôlé par la clairvoyance spirituelle et la dévotion sincère aux obligations sociales ordinaires des allégeances humaines.
L’un des signes les plus remarquables de la vie religieuse est une paix dynamique et sublime, cette paix qui dépasse toute compréhension humaine, cet équilibre cosmique qui dénote l’absence de tout doute et de toute agitation. Ces niveaux de stabilité spirituelle sont immunisés contre les déceptions. De telles personnes religieuses ressemblent à l’apôtre Paul qui disait: Je suis persuadé qui ni la mort, ni la vie, ni les anges, ni les principautés, ni les pouvoirs, ni les choses présentes, ni les choses à venir, ni hauteur, ni profondeur, ni rien d’autre ne pourra jamais nous séparer de l’amour de Dieu.
Un sentiment de sécurité associé à la réalisation d’une gloire triomphante habite la conscience de la personne religieuse qui a saisi la réalité du Suprême et qui poursuit le but de l’Ultime. LU 100:3.7.
On a dit à juste titre de Jésus qu’ il avait confiance en Dieu En tant qu’homme parmi les hommes, il manifesta la plus sublime confiance envers le Père qui est aux cieux. Il avait confiance en son Père comme un petit enfant a confiance en ses parents terrestres. Sa foi était parfaite, mais jamais présomptueuse. Il importait peu combien la nature pouvait paraître cruelle ou indifférente au bien-être des hommes sur terre, Jésus ne trébucha jamais dans sa foi. Il était immunisé contre les déceptions et insensible aux persécutions. Les échecs apparents ne le touchaient pas.
Il aimait les hommes comme des frères et reconnaissait en même temps combien leurs dons innés et leurs qualités acquises étaient différents. Il allait son chemin, faisant du bien.
Jésus était une personne exceptionnellement gaie sans être d’un optimisme aveugle ou déraisonnable. Il exhortait en disant constamment: Ayez bon courage. Il put maintenir cette attitude confiante à cause de sa foi inébranlable en Dieu et de sa confiance à toute épreuve dans les hommes. Il manifestait toujours une considération touchante à tous les hommes parce qu’il les aimait et croyait en eux, mais il restait toujours fidèle à ses convictions et merveilleusement ferme dans sa dévotion à faire la volonté de son Père.
Le Maître était toujours généreux. Il ne se fatigua jamais de dire qu’ il vaut mieux donner que recevoir. et vous avez reçu libéralement, donnez libéralement. Et cependant, malgré sa générosité illimitée, il ne gaspillait jamais et ne faisait pas d’extravagances. Il enseignait qu’il fallait croire pour recevoir le salut. Car quiconque cherche recevra.
Il était direct, mais toujours affable. Il disait: S’il n’en était pas ainsi, je vous l’aurais dit. Il était franc, mais toujours amical. Il exprimait clairement son amour des pécheurs et sa haine du péché, mais, dans toute cette étonnante franchise, il était infailliblement équitable.
Jésus était toujours de bonne humeur, bien qu’il ait parfois bu largement à la coupe des douleurs humaines. Il faisait front avec intrépidité aux réalités de l’existence, et, cependant, il était rempli d’enthousiasme pour l’évangile du royaume. Mais il contrôlait son enthousiasme, il n’était jamais dominé par lui. Il était consacré sans réserve aux affaires du Père Cet enthousiasme divin amenait ses frères non spirituels à croire qu’il n’avait plus tout son bon sens, mais l’univers qui l’observait l’appréciait comme le modèle de la santé mentale et le modèle de la suprême dévotion du mortel aux critères élevés de la vie spirituelle. Son enthousiasme contrôlé était contagieux et obligeait ses compagnons à partager son divin optimisme.
Cet homme de Galilée n’était pas un homme de douleurs; il avait une âme joyeuse. Il ne cessait de dire: Réjouissez-vous et soyez plein d’allégresse. Mais, lorsque le devoir l’exigea, il accepta de traverser courageusement la vallée de l’ombre de la mort Il était heureux et en même temps humble.
Son courage n’était égalé que par sa patience. Quand on le pressait d’agir prématurément, il se bornait à répondre: Mon heure n’est pas encore venue. Il n’était jamais pressé; son sang-froid était sublime, mais il s’indignait souvent contre le mal et ne tolérait pas le péché. Il fut souvent poussé à résister énergiquement aux tendances contraires au bien-être de ses enfants terrestres, mais son indignation contre le péché ne le conduisit jamais à se mettre en colère contre les pécheurs.
Son courage était magnifique, mais n’allait jamais jusqu’à la témérité. Son mot de passe était: Ne craignez pas. Sa bravoure était altière et son courage souvent héroïque, mais son courage était empreint de discernement et contrôlé par la raison. C’était le courage né de la foi, et non la témérité d’une présomption aveugle. Il était vraiment brave, mais ne prenait jamais de risques inutiles.
Le Maître était un modèle de déférence. Dès sa jeunesse, sa prière commençait par: Notre Père qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié. Il respectait même le culte erroné de ses compagnons, mais cela ne l’empêchait pas d’attaquer des traditions religieuses ni de livrer assaut aux erreurs des croyances humaines. Il révérait la vraie sainteté, mais pouvait s’adresser avec justesse à ses compagnons en leur disant: Qui d’entre vous me convaincra de péché ?
Jésus était grand parce qu’il était bon, et, cependant, il fraternisait avec les petits enfants. Il était doux et modeste dans sa vie personnelle, et, cependant, il était l’homme rendu parfait d’un univers. Ses compagnons l’appelaient Maître sans en être priés.
Jésus était la personnalité humaine parfaitement unifiée. Et, aujourd’hui, comme autrefois en Galilée, il continue à unifier l’expérience mortelle et à coordonner les efforts humains. Il unifie la vie, ennoblit le caractère et simplifie l’expérience. Il pénètre le mental humain pour l’élever, le transformer et le transfigurer. Il est littéralement vrai que, si un homme a le Christ Jésus en lui, il est une nouvelle créature; les anciennes choses sont en train de passer et voici, toutes choses deviennent nouvelles LU 100:7.7 Act. 20:35; Matt. 10:8; Jean 14:2; Luc 11:10; Luc 2:49; Matt. 5:12; Ps. 23:4; Jean 2:4; Luc 12:7; Luc 11:2; Jean 8:46; 2 Cor. 5:17.
L’esprit divin établit le contact avec l’homme mortel, non par des sentiments ou des émotions, mais dans le domaine de la pensée la plus élevée et la plus spiritualisée. Ce sont vos pensées, et non vos sentiments, qui vous conduisent vers Dieu. Seuls les yeux du mental peuvent percevoir la nature divine. Mais le mental qui discerne réellement Dieu, qui entend l’Ajusteur intérieur, est le mental pur. Sans sainteté, nul ne peut voir le Seigneur. Toute communion intérieure et spirituelle de cet ordre s’appelle clairvoyance spirituelle. Ces expériences religieuses résultent de l’impression faite sur le mental humain par les opérations conjuguées de l’Ajusteur de Pensée et de l’Esprit de Vérité pendant qu’ils agissent parmi et sur les idées, les idéaux, les aperçus et les efforts spirituels des fils de Dieu en évolution.
La religion vit et prospère donc, non par la vue et les sentiments, mais plutôt par la foi et la clairvoyance. Elle ne consiste ni dans la découverte de faits nouveaux, ni dans la rencontre d’une expérience exceptionnelle; elle consiste plutôt à trouver de nouvelles significations spirituelles dans des faits déjà bien connus de l’humanité. La plus haute expérience religieuse ne dépend pas d’actes préalables guidés par la croyance, la tradition et l’autorité; elle n’est pas non plus issue de sentiments sublimes ou d’émotions purement mystiques. Elle est plutôt une expérience profondément grave et effective de communion d’esprit avec les influences spirituelles qui résident dans le mental humain. Dans la mesure où l’on peut définir cette expérience en termes de psychologie, elle consiste simplement à savoir expérimentalement que la réalité de la croyance en Dieu est la réalité d’une telle expérience purement personnelle. LU 101:1.3.
Par la foi religieuse, l’âme de l’homme se révèle et démontre la divinité potentielle de sa nature émergente par la manière caractéristique dont elle incite la personnalité mortelle à réagir à certaines situations intellectuellement et socialement éprouvantes. La foi spirituelle authentique (la vraie conscience morale) se révèle en ceci:
- Elle fait progresser l’éthique et la morale malgré les tendances animales inhérentes et adverses.
- Elle produit une sublime confiance dans la bonté de Dieu, même en face de déceptions amères et de défaites écrasantes.
- Elle engendre une confiance et un courage profonds malgré l’adversité naturelle et les calamités physiques.
- Elle fait preuve d’une stabilité inexplicable et d’une tranquillité fortifiante, en dépit de maladies déconcertantes et même de souffrances physiques aiguës.
- Elle conserve à la personnalité un sang-froid et un équilibre mystérieux en face des mauvais traitements et des plus flagrantes injustices.
- Elle maintient une confiance divine dans la victoire finale, malgré les cruautés d’un destin apparemment aveugle et l’indifférence apparemment complète des forces naturelles envers le bien-être humain.
- Elle persiste à croire inébranlablement en Dieu malgré toutes les démonstrations contraires de la logique, et résiste avec succès à tous les autres sophismes intellectuels.
- Elle continue à montrer une foi indomptable en la survie de l’âme, sans se soucier des enseignements trompeurs de la fausse science ni des illusions persuasives d’une philosophie spécieuse.
- Elle vit et triomphe indépendamment du fardeau écrasant des civilisations complexes et partielles des temps modernes.
- Elle contribue à la survivance continue de l’altruisme en dépit de l’égoïsme humain, des antagonismes sociaux, des convoitises industrielles et des dérèglements politiques.
- Elle adhère fermement à une croyance sublime à l’unité de l’univers et à la gouverne divine, sans se préoccuper de la présence troublante du mal et du péché.
- Elle continue imperturbablement à adorer Dieu en dépit de tout, et quoi qu’il arrive. Elle ose déclarer: Même s’il m’immole, je le servirai. LU 101:3.4.
La croyance limite et enchaîne toujours; la foi se déploie et libère. La croyance attache, la foi affranchit. Mais la foi religieuse vivante représente plus qu’une association de nobles croyances, plus qu’un système exalté de philosophie; elle est une expérience vivante s’intéressant aux significations spirituelles, aux idéaux divins et aux valeurs suprêmes; elle connaît Dieu et sert les hommes. Les croyances peuvent devenir la propriété d’un groupe, mais la foi doit être personnelle. On peut suggérer des croyances théologiques à un groupe, mais la foi ne peut surgir dans le cœur des personnes religieuses qu’individuellement. LU 101:8.2.
La foi n’entrave pas l’imagination créatrice, elle n’entretient pas non plus de préjugés irraisonnés contre les découvertes de la recherche scientifique. La foi vivifie la religion et oblige les personnes religieuses à vivre héroïquement la règle d’or. Le zèle de la foi est proportionné à la connaissance, et ses efforts sont le prélude d’une paix sublime. LU 101:8.4.
Pour le matérialiste incroyant, l’homme est simplement un accident évolutionnaire. Ses espoirs de survivance sont liés à une fiction de son imagination de mortel; ses frayeurs, ses amours, ses désirs et ses croyances ne sont que les réactions de la juxtaposition accidentelle de certains atomes de matière dépourvus de vie. Nul déploiement d’énergie, nulle expression de confiance ne peuvent le transporter au delà du tombeau. Les œuvres de dévotion et le génie inspirant les meilleurs hommes sont condamnés à l’annihilation par la mort, à la longue nuit solitaire de l’éternel oubli et de l’anéantissement de l’âme. Un désespoir sans nom est la seule récompense de l’homme pour avoir vécu et travaillé sous le soleil temporel de l’existence mortelle. Chaque jour de la vie resserre lentement et sûrement l’emprise d’un destin impitoyable qu’un univers de matière, hostile et implacable, a décrété comme insulte suprême à tout ce qui est beau, noble, élevé et bon dans les désirs humains.
Telle n’est pas la fin et la destinée éternelle de l’homme. Cette vision n’est que le cri de désespoir poussé par une âme errante qui s’est perdue dans les ténèbres spirituelles, qui lutte bravement en face des sophismes mécanistes d’une philosophie matérialiste, et qui est aveuglée par le désordre et la déformation d’une érudition complexe. Toute cette condamnation aux ténèbres et toute cette destinée de désespoir sont dissipées pour toujours par un seul courageux déploiement de foi du plus humble et du plus ignorant enfant de Dieu sur terre.
Cette foi qui sauve prend naissance dans le cœur humain quand la conscience morale de l’homme se rend compte qu’au cours de l’expérience mortelle, les valeurs humaines peuvent être transposées du matériel au spirituel, de l’humain au divin, du temps à l’éternité. LU 102:2.1.
Il est difficile d’identifier et d’analyser les facteurs d’une expérience religieuse, mais il est facile d’observer que les pratiquants religieux vivent et persévèrent comme s’ils étaient déjà en présence de l’Éternel. Les croyants réagissent à la vie temporelle comme si l’immortalité était déjà à portée de leur main. Dans la vie de ces mortels, on trouve une originalité valable et une spontanéité d’expression qui les classent définitivement à part de leurs compagnons n’ayant absorbé que la sagesse du monde. Les personnes religieuses paraissent vivre effectivement émancipées du harcèlement de la hâte et de la tension douloureuse des vicissitudes inhérentes aux courants séculiers du temps. Elles font montre d’une stabilité de personnalité et d’une sérénité de caractère que les lois de la physiologie, de la psychologie et de la sociologie n’expliquent pas. LU 102:2.3.
Le désir religieux est une quête avide de la réalité divine. L’expérience religieuse est la réalisation de la conscience d’avoir trouvé Dieu. Et, quand un être humain trouve Dieu, le triomphe de sa découverte fait éprouver à son âme une effervescence tellement indescriptible qu’il est poussé à rechercher un affectueux contact de service avec ses compagnons moins éclairés, non pour révéler qu’il a trouvé Dieu, mais plutôt pour permettre au débordement de la bonté éternelle qui surgit dans son âme de réconforter et ennoblir ses compagnons. La religion réelle mène à un service social accru. LU 102:3.4 .
La personne religieuse qui atteint la philosophie a foi en un Dieu personnel de salut personnel, en quelque chose de plus qu’une réalité, une valeur, un niveau d’accomplissement, un processus supérieur, une transmutation, l’ultime de l’espace-temps, une idéalisation, la personnalisation de l’énergie, l’entité de la gravitation, une projection humaine, l’idéalisation du moi, la poussée élévatrice de la nature, le penchant à la bonté, l’impulsion en avant de l’évolution ou une hypothèse sublime. La personne religieuse a foi en un Dieu d’amour. L’amour est l’essence de la religion et la source vive des civilisations supérieures.
Dans l’expérience religieuse personnelle, la foi transforme le Dieu de la probabilité philosophique en un Dieu de salut certain. Le scepticisme peut défier les théories de la théologie, mais la conviction que l’on peut se fier à l’expérience personnelle affirme la vérité des croyances qui ont grandi jusqu’à la foi.
On peut arriver à des convictions sur Dieu par de sages raisonnements, mais on n’apprend individuellement à connaître Dieu que par la foi, par l’expérience personnelle. Dans beaucoup de choses qui ont trait à la vie, il faut tenir compte des probabilités, mais, dans le contact avec les réalités cosmiques, on peut éprouver des certitudes quand on aborde leurs significations et leurs valeurs à l’aide d’une foi vivante. Une âme qui connaît Dieu ose dire je sais, même quand sa connaissance de Dieu est contestée par l’incroyant qui nie cette certitude parce qu’elle n’est pas entièrement étayée par la logique intellectuelle. Le croyant se borne à répliquer à un tel incroyant: Comment savez-vous que je ne sais pas ? LU 102:6.3.
Pour la science, Dieu est une possibilité; pour la psychologie, il est une chose désirable; pour la philosophie, il est une probabilité; pour la religion, il est une certitude, une actualité de l’expérience religieuse. La raison exige qu’une philosophie incapable de trouver le Dieu de la probabilité soit très respectueuse de la foi religieuse qui peut trouver le Dieu de la certitude et y parvient. La science ne devrait pas non plus dédaigner l’expérience religieuse en invoquant la crédulité, au moins tant que la science persiste à supposer que les dons intellectuels et philosophiques de l’homme sont issus d’intelligences d’autant moindres que l’on s’éloigne davantage dans le passé, et finalement que ces dons ont pris origine dans la vie primitive qui était totalement dépourvue de pensée et de sentiment. LU 102:6.3.
Jésus balaya toutes les cérémonies de sacrifices et d’expiation. Il détruisit la base de toute cette culpabilité fictive et du sentiment d’isolement dans l’univers en proclamant que l’homme est enfant de Dieu. La religion créature-Créateur fut placée sur une base enfants-parents. Dieu devient un Père aimant pour ses fils et filles mortels. Toutes les cérémonies qui ne font pas légitimement partie de cette relation intime de famille sont abrogées pour toujours. LU 103:4.4.
Si l’on enseigne à l’homme que toutes ses impulsions altruistes sont simplement le développement de son instinct grégaire naturel, cela porte un coup fatal à son idéalisme. Par contre, il est ennobli et puissamment stimulé quand il apprend que les incitations supérieures de son âme émanent des forces spirituelles qui habitent son mental de mortel.
Quand un homme comprend pleinement que quelque chose d’éternel et de divin vit en lui et y fait des efforts, cela l’élève hors de lui-même et au delà de lui- même. C’est ainsi qu’une foi vivante dans l’origine suprahumaine de nos idéaux valide notre croyance que nous sommes les fils de Dieu et rend réelles nos convictions altruistes, notre sentiment de la fraternité humaine. LU 103:5.8.
La raison est l’acte de reconnaître les conclusions de la conscience concernant l’expérience dans et avec le monde physique d’énergie et de matière. La foi est l’acte de reconnaître la validité de la conscience spirituelle chose non susceptible d’être humainement prouvée d’une autre manière. La logique est la progression synthétique de l’unité entre la foi et la raison à la recherche de la vérité; elle est basée sur les facultés mentales constitutives des mortels, la reconnaissance innée des choses, des significations et des valeurs. LU 103:7.13.
Bien que la science et la philosophie puissent toutes deux admettre la probabilité de Dieu par leur raison et leur logique, seul un homme conduit par l’esprit dans son expérience religieuse personnelle peut affirmer avec certitude que cette Déité suprême et personnelle existe. Par la technique d’une telle incarnation de la vérité vivante, l’hypothèse philosophique de la probabilité de Dieu devient une réalité religieuse. LU 103:8.1.
La foi emmène bien volontiers la raison aussi loin que la raison peut aller; la foi continue ensuite son chemin avec la sagesse jusqu’à sa pleine limite philosophique; après cela, elle ose se lancer dans le voyage sans limites et sans fin de l’univers, en seule compagnie de la vérité. LU 103:9.7.
Il y a, dans l’expérience religieuse, une réalité qui est proportionnelle à son contenu spirituel, et cette réalité est transcendante par rapport à la raison, à la science, à la philosophie, à la sagesse et à tous les autres accomplissements humains. Les convictions résultant de cette expérience sont inébranlables; la logique de la vie religieuse défie toute contradiction; la certitude de sa connaissance est suprahumaine; les satisfactions qui l’accompagnent sont magnifiquement divines; le courage est indomptable, les dévouements sont inconditionnels, les fidélités sont suprêmes et les destinées sont finales éternelles, ultimes et universelles. LU 103:9.12.
Bien que le Père Universel réside personnellement au Paradis, au centre même de l’univers, il est présent de manière effective aussi sur les mondes de l’espace dans le mental de ses innombrables enfants du temps, car il les habite sous l’aspect des Moniteurs de Mystère. Le Père éternel est à la fois aussi éloigné que possible de ses fils planétaires mortels et aussi intimement associé que possible avec eux.
Les Ajusteurs sont l’actualité de l’amour du Père incarné dans l’âme des hommes; emprisonnés dans le mental des mortels, ils sont la véritable promesse de carrière éternelle des hommes. Ils sont l’essence de la personnalité humaine du finalitaire devenu parfait, dont l’homme peut avoir l’avant-goût dans le temps à mesure qu’il domine progressivement la technique divine consistant à parvenir à vivre la volonté du Père, pas à pas, dans toute l’ascension des univers successifs, jusqu’à ce qu’il atteigne effectivement la divine présence de son Père au Paradis. LU 107:0.1.
Une lumière caractéristique, une luminosité spirituelle, accompagne la présence divine; on l’associe généralement aux Ajusteurs de Pensée. Dans l’univers de Nébadon, cette luminosité paradisiaque est très largement connue sous le nom de lumière pilote Sur Uversa, on l’appelle la lumière de la vie Sur Urantia, on a parfois fait allusion à ce phénomène comme la vraie lumière qui éclaire tout homme venant dans le monde LU 107:4.5, Jean 1:9.
Si les Ajusteurs de Pensée possèdent une volition, pourquoi donc sont- ils soumis au vouloir des mortels ? Cela tient, croyons-nous, à ce que la volition des Ajusteurs, bien qu’absolue en nature, est prépersonnelle en manifestation. La volonté humaine fonctionne sur le niveau de la personnalité de la réalité universelle et, dans tout le cosmos, l’impersonnel le non-personnel, le subpersonnel et le prépersonnel est toujours sensible à la volonté et aux actes de la personnalité existante. LU 107:7.4.
La mission des Ajusteurs de Pensée auprès des races humaines consiste à représenter, à être, le Père Universel pour les créatures mortelles du temps et de l’espace; tel est le travail fondamental des dons divins. Leur mission est aussi d’élever le mental des mortels et de transférer les âmes immortelles des hommes jusqu’aux hauteurs divines et aux niveaux spirituels de la perfection paradisiaque. Et, par l’expérience transformant ainsi la nature humaine des créatures temporelles en nature divine des finalitaires éternels, les Ajusteurs donnent naissance à un type unique d’êtres formés par l’union éternelle de l’Ajusteur parfait et de la créature devenue parfaite, type que nulle autre technique de l’univers ne serait en mesure de reproduire. LU 108:0.1.
Quand les Ajusteurs sont effectivement expédiés de Divinington, il ne s’écoule pratiquement aucun délai entre le moment de leur départ et celui de leur apparition dans le mental du sujet qu’ils ont choisi. La durée moyenne du transit d’un Ajusteur entre Divinington et Urantia est de 117 heures 42 minutes et 7 secondes. La totalité de ce temps est pratiquement employée à l’enregistrement sur Uversa. LU 108:1.9.
Les Ajusteurs rejoignent leur sujet humain sur Urantia en moyenne juste avant qu’il n’ait six ans. Dans la présente génération, le chiffre moyen de cinq ans, dix mois et quatre jours, c’est-à-dire après 2.134 jours de la vie terrestre de l’enfant. LU 108:2.1.
Ce que l’Ajusteur ne peut utiliser dans votre vie présente, ces vérités qu’il ne peut réussir à transmettre à l’homme de ses fiançailles, il les préservera fidèlement pour les utiliser au cours de votre prochain stade d’existence, de même qu’actuellement il transporte de cercle en cercle les éléments qu’il ne peut incorporer dans l’expérience de son sujet humain, à cause de l’inaptitude ou de la carence de la créature à fournir un degré suffisant de coopération.
Vous pouvez compter sur une chose: les Ajusteurs ne perdront jamais rien de ce qui est confié à leurs soins; nous n’avons jamais entendu parler de défaillances chez ces aides d’esprit. Les anges et d’autres êtres spirituels de type élevé, y compris les types de Fils des univers locaux, peuvent occasionnellement embrasser le mal, peuvent parfois s’écarter du chemin divin, mais les Ajusteurs ne chancellent jamais. On peut absolument se fier à eux, et c’est également vrai pour chacun de leurs sept groupes.
Votre Ajusteur est le potentiel de votre nouvel et prochain ordre d’existence, le don anticipé de votre filiation éternelle avec Dieu. Par et avec le consentement de votre volonté, l’Ajusteur a le pouvoir de soumettre les tendances naturelles du mental matériel à l’action transformatrice des motivations et desseins de votre âme morontielle émergente. LU 108:5.2.
Les Moniteurs de Mystère n’aident pas à penser; ils ajustent la pensée. Ils travaillent avec le mental matériel en vue de construire, par ajustement et spiritualisation, un nouveau mental pour votre carrière future sur de nouveaux mondes et sous un nouveau nom. Leur mission concerne principalement la vie future, et non la présente. On les appelle aides célestes, et non aides terrestres. Ils ne cherchent pas à faciliter la carrière mortelle; ils s’occupent plutôt de rendre votre vie raisonnablement difficile et accidentée, afin de stimuler et de multiplier vos décisions. La présence d’un grand Ajusteur de Pensée ne vous donne pas une vie facile et ne vous décharge pas d’avoir à penser énergiquement, mais ce don divin devrait vous conférer une sublime paix mentale et une magnifique tranquillité d’esprit.
Vos émotions passagères et toujours changeantes de joie et de tristesse sont surtout des réactions purement humaines et matérielles à votre climat psychique interne et à votre entourage matériel externe. Ne comptez donc pas sur l’Ajusteur pour des consolations égoïstes et un réconfort humain. Son affaire est de vous préparer à l’aventure éternelle, d’assurer votre survie. Le Moniteur de Mystère n’a pas pour mission d’adoucir vos sentiments d’irritation ou de panser votre orgueil blessé. C’est la préparation de votre âme à la longue carrière ascendante qui retient l’attention et occupe le temps de l’Ajusteur. LU 108:5.5.
Les Ajusteurs sont les ancêtres éternels, les divins originaux de votre âme immortelle en évolution; ils sont l’impulsion incessante qui conduit l’homme à tenter de maitriser sa présente existence matérielle à la lumière de sa future carrière spirituelle. Les Moniteurs sont les prisonniers d’un espoir invincible, les sources d’une progression perpétuelle. Combien ils sont heureux de communiquer avec leur sujet par des canaux plus ou moins directs ! Quelle immense joie ils éprouvent à se passer de symboles et d’autres méthodes détournées pour adresser directement leurs messages comme des éclairs à l’intellect de leur partenaire humain! LU 108:6.7.
Vous autres humains, vous avez commencé le déploiement sans fin d’un panorama à peu près infini, une expansion illimitée et perpétuelle dans des sphères toujours plus vastes, vous offrant des occasions de service réjouissant, d’aventures incomparables, d’incertitudes sublimes et d’accomplissements sans bornes. Quand les nuages s’amoncellent au-dessus de votre tête, votre foi devrait accepter le fait de la présence de l’Ajusteur intérieur, vous devriez donc être capables de regarder au delà des brouillards des incertitudes de mortel, dans la lumière du soleil d’éternelle droiture qui éclaire les hauteurs des mondes des maisons de Satania, et qui vous appellent. LU 108:6.8.
Il est parfois possible d’avoir votre mental illuminé, d’entendre la voie divine qui parle continuellement en vous et de devenir partiellement conscient de la sagesse, de la vérité, de la bonté et de la beauté de la personnalité potentielle qui vous habite constamment. LU 109:5.2.
Les Ajusteurs Personnalisés sont les infiniment sages et puissants agents d’exécution des Architectes du Maitre Univers. Ils sont les agents personnels du plein ministère du Père Universel personnel, prépersonnel et superpersonnel. Ils sont les ministres personnels de tout ce qui est extraordinaire, inaccoutumé et inattendu dans tous les royaumes des sphères absonites transcendantales du domaine de Dieu l’Ultime, même jusqu’aux niveaux de Dieu l’Absolu. LU 109:7.3.
Il ne faudrait pas imaginer les Ajusteurs comme vivant dans le cerveau matériel des êtres humains. Ils ne sont pas des éléments organiques des créatures physiques des royaumes. Il est préférable d’envisager les Ajusteurs de Pensée comme habitant le mental mortel de l’homme, plutôt que confinés dans un organe physique déterminé. Indirectement et sans être reconnu, l’Ajusteur communique constamment avec son sujet humain, spécialement au cours de ces expériences sublimes où le mental prend, dans la superconscience, un contact d’adoration avec l’esprit.
Je voudrais qu’il me soit possible d’aider les mortels évoluants à mieux comprendre et à apprécier plus pleinement le splendide et généreux travail des Ajusteurs qui vivent en eux et qui manifestent une dévotion si fidèle dans la tâche de promouvoir le bien-être spirituel des hommes. Les Moniteurs apportent un appui efficace aux phases supérieures du mental humain. Ils manient avec sagesse et expérience le potentiel spirituel de l’intellect humain. Ces aides célestes se vouent à la tâche prodigieuse de vous guider en sécurité, vers l’intérieur et vers le haut, jusqu’au havre céleste du bonheur. Ces travailleurs infatigables se consacrent à la personnification future du triomphe de la vérité divine dans votre vie éternelle. Ils sont les ouvriers vigilants qui pilotent le mental humain conscient de Dieu, en lui évitant de s’enliser dans le mal, tout en guidant habilement l’âme évoluante des hommes vers les divins havres de la perfection sur des rivages éternels et lointains. Les Ajusteurs sont des conducteurs aimants, vos guides sûrs et certains à travers les dédales obscurs et hasardeux de votre brève carrière terrestre. Ils sont les patients éducateurs qui encouragent constamment leurs sujets à avancer dans les sentiers de la perfection progressive. Ils sont les conservateurs soigneux des valeurs sublimes du caractère des créatures. Je souhaite que vous puissiez les aimer davantage, coopérer plus largement avec eux et les chérir avec plus d’affection. LU 110:1.1.
L’Ajusteur reste avec vous dans tous les désastres et pendant toutes les maladies qui ne détruisent pas entièrement les fonctions mentales. N’est-il pas cruel de souiller consciemment ou de polluer délibérément de quelque autre manière le corps physique qui doit servir de tabernacle terrestre à ce merveilleux don de Dieu ? Tous les poisons physiques retardent grandement les efforts des Ajusteurs pour exalter le mental matériel, et, par ailleurs, tous les poisons mentaux, tels que la peur, la colère, l’envie, la jalousie, la suspicion et l’intolérance, interfèrent prodigieusement aussi avec le progrès spirituel de l’âme évoluante. LU 110:1.5, 1 Co. 3:17.
Les Ajusteurs jouent le jeu sacré et magnifique des âges; ils sont engagés dans l’une des aventures suprêmes du temps dans l’espace. Combien ils sont heureux quand votre coopération leur permet de vous prêter assistance dans vos brèves luttes temporelles pendant qu’ils continuent à poursuivre leurs plus vastes tâches d’éternité ! Mais, quand votre Ajusteur essaye de communiquer avec vous, son message se perd généralement dans le flux matériel des courants d’énergie du mental humain; ce n’est qu’occasionnellement que vous recueillez un écho, un faible et lointain écho de la voix divine. LU 110:3.1.
Je suis forcé de constater que beaucoup d’entre vous dépensent tellement de temps et d’efforts mentaux pour les choses insignifiantes de la vie, alors que vous négligez à peu près entièrement les réalités plus essentielles qui ont une importance éternelle, précisément ces accomplissements qui concernent l’établissement d’un accord de travail plus harmonieux entre vous et votre Ajusteur. Le grand but de l’existence humaine consiste à se mettre au diapason de la divinité de l’Ajusteur intérieur. Le grand accomplissement de la vie de mortel est d’arriver à se consacrer vraiment et intelligemment aux buts éternels de l’esprit divin qui attend et travaille dans votre mental. Mais un effort dévoué et déterminé pour accomplir la destinée éternelle est entièrement compatible avec l’allégresse et la joie de vivre, et avec une carrière terrestre honorable et réussie. La coopération avec l’Ajusteur de Pensée n’implique pas qu’il faille se torturer, faire semblant d’être pieux ou s’humilier d’une façon hypocrite et ostentatoire. La vie idéale consiste à servir avec amour, plutôt qu’à mener une existence d’appréhension craintive. LU 110:3.4.
L’Ajusteur de Pensée est engagé dans un effort constant pour spiritualiser votre mental de manière à faire évoluer votre âme morontielle, mais vous restez vous-même presque inconscient de ce ministère intérieur. Vous êtes tout à fait incapable de distinguer les fruits de votre propre intellect matériel de ceux des activités conjointes de votre âme et de votre Ajusteur.
Certaines présentations abruptes de pensées, certaines conclusions et certaines autres images mentales sont parfois l’œuvre directe ou indirecte de l’Ajusteur; mais, bien plus souvent, elles représentent l’émergence soudaine, dans la conscience, d’idées qui s’étaient groupées elles-mêmes sur les niveaux mentaux subconscients, ou bien d’évènements naturels et banals de la fonction psychique normale et ordinaire, inhérente aux circuits du mental animal en évolution. (En contraste avec ces émanations subconscientes, les révélations de l’Ajusteur apparaissent dans les domaines de la superconscience.)
Confiez à la garde des Ajusteurs toutes les affaires mentales qui dépassent le niveau ordinaire de la conscience. En temps utile, sinon dans ce monde, du moins dans les mondes des maisons, ils vous rendront largement compte de leur gestion et feront finalement apparaître les significations et valeurs que vous aurez confiées à leur garde et à leurs soins. Si vous survivez, ils ressusciteront chaque trésor valable de votre mental terrestre. LU 110:4.2.
Distinguez bien et ne confondez pas la mission et l’influence de l’Ajusteur avec ce que l’on appelle communément la conscience; il n’y a pas de lien direct entre eux. La conscience est une réaction humaine et purement psychique. Il ne faut pas la mépriser, mais elle ne représente guère la voix de Dieu pour l’âme, tandis qu’en vérité l’Ajusteur la représenterait si sa voix pouvait être entendue. La conscience vous conseille à juste titre de faire ce qui est juste, mais l’Ajusteur s’efforce en plus de vous dire ce qui est vraiment juste, au moment et dans la mesure où vous êtes capable de percevoir les directives du Moniteur. LU 110:5.1.
Quand le développement de la nature intellectuelle anticipe sur le spirituel, la situation rend les communications avec l’Ajusteur de Pensée à la fois difficiles et dangereuses. Pareillement, un excès de développement spirituel tend à produire une interprétation fanatique et pervertie des directives spirituelles de l’habitant divin. Le manque de capacité spirituelle rend très difficile de transmettre à un intellect matériel les vérités spirituelles situées dans le superconscient supérieur. C’est à un mental parfaitement équilibré, logé dans un corps aux habitudes saines, aux énergies nerveuses stabilisées et aux fonctions chimiques équilibrées quand les pouvoirs physiques, mentaux et spirituels se développent en harmonie trine qu’un maximum de lumière et de vérité peut être communiqué avec un minimum de danger temporel et de risques pour le véritable bien-être d’un tel individu. C’est par cette croissance équilibrée que l’homme fait, un par un, l’ascension des cercles de progression planétaire, depuis le septième jusqu’au premier. LU 110:6.4.
Les grands jours dans la carrière individuelle des Ajusteurs sont les suivants: d’abord, quand leur sujet humain fait irruption dans le troisième cercle psychique, ce qui assure l’activité autonome du Moniteur et une gamme accrue de fonctions (si l’Ajusteur n’était pas déjà autonome). Ensuite, quand leur partenaire humain atteint le premier cercle psychique, ce qui rend possible la communication réciproque entre eux, au moins dans une certaine mesure. Et, enfin, quand ils sont définitivement et éternellement fusionnés.
Le franchissement des sept cercles cosmiques n’est pas équivalent à la fusion avec l’Ajusteur. Beaucoup de mortels vivant sur Urantia ont franchi ces cercles, mais la fusion dépend encore d’accomplissements spirituels plus grands et plus sublimes; il faut arriver à harmoniser d’une manière définitive et complète la volonté humaine avec la volonté de Dieu, telle qu’elle réside dans l’Ajusteur de Pensée. LU 110:6.22.
Quand l’âme évoluante et l’Ajusteur divin ont finalement et éternellement fusionné, chacun d’eux acquiert toutes les qualités susceptibles d’être acquises de l’autre. Cette personnalité coordonnée possède toute la mémoire expérientielle de survie jadis détenue par le mental mortel ancestral et, maintenant, par l’âme morontielle. En outre, le finalitaire potentiel englobe toute la mémoire des expériences de l’Ajusteur au cours de ses séjours de tous les temps chez des mortels. Toutefois, l’Ajusteur aura besoin de l’éternité future pour doter complètement cette association de personnalités des significations et valeurs que ce divin Moniteur apporte en provenance de l’éternité passée. LU 110:7.5.
Entre le temps où s’établit et se rompt le contact entre le mental humain d’un réserviste de la destinée et les superviseurs planétaires, l’Ajusteur intérieur se trouve parfois placé de telle sorte qu’il lui devient possible de transmettre un message à son partenaire mortel. Assez récemment, sur Urantia, un Ajusteur autonome transmit un message de cet ordre à son associé humain, membre du corps de réserve de la destinée. Ce message commençait par ces mots: Et maintenant, sans blesser ni mettre en péril le sujet de ma dévotion empressée, et, quant à moi, sans intention de lui infliger un châtiment excessif ou de le décourager, enregistrez la prière que je lui adresse. Suivait une exhortation magnifiquement touchante et suppliante où l’Ajusteur demandait, entre autres, que le sujet me donne plus fidèlement sa coopération sincère, supporte plus gaiement les obligations que j’ai mis en place, exécute plus fidèlement le programme que j’ai arrangé, passe plus patiemment par les épreuves que j’ai choisies, suive avec plus de persévérance et d’entrain le sentier que j’ai tracé, reçoive plus humblement le crédit qui peut lui être attribué à la suite de mes efforts incessants transmettez ainsi mes remontrances à l’homme que j’habite. J’effuse sur lui l’affection et le dévouement suprêmes d’un esprit divin. Dites aussi à mon sujet bien-aimé que j’agirai avec sagesse et puissance jusqu’au bout, jusqu’à ce que sa dernière bataille terrestre ait pris fin. Je serai fidèle à la personnalité qui m’est confiée. Je l’exhorte à survivre et à ne pas me décevoir, à ne pas me priver de la récompense de ma lutte persévérante et intense. Pour atteindre la personnalité, nous dépendons de la volonté humaine. J’ai fait patiemment progresser ce mental humain, cercle après cercle, et le chef de mon ordre m’a témoigné son approbation. Cercle après cercle, je poursuis jusqu’au jugement. J’attends avec plaisir et sans appréhension l’appel nominal de la destinée. Je suis prêt à tout soumettre aux tribunaux des Anciens des Jours. LU 110:7.10 .
La présence de l’Ajusteur divin dans le mental humain rend perpétuellement impossible à la science ou à la philosophie d’atteindre une compréhension satisfaisante de l’âme évoluante de la personnalité humaine. L’âme morontielle est fille de l’univers, et l’on ne peut réellement la connaître que par clairvoyance cosmique et par découverte spirituelle. LU 111:0.1.
Le mental matériel est le cadre dans lequel les personnalités humaines vivent, sont conscientes d’elles-mêmes, prennent des décisions, choisissent ou abandonnent Dieu, se rendent éternelles ou se détruisent elles-mêmes. LU 111:1.3.
Le mental est l’instrument cosmique sur lequel la volonté humaine peut jouer les dissonances de la destruction ou sur lequel cette même volonté humaine peut faire résonner les délicates mélodies de l’identification avec Dieu et de la survie éternelle qui en résulte. L’Ajusteur donné à l’homme est, en dernière analyse, imperméable au mal et incapable de pécher, mais le mental humain peut effectivement être dénaturé, déformé et rendu laid et mauvais par les machinations coupables d’une volonté humaine égoïste et perverse. De même, ce mental peut être rendu noble, beau, vrai et bon effectivement grand en accord avec la volonté illuminée par l’esprit, d’un être humain connaissant Dieu. LU 111:1.6.
Le mental est votre navire, l’Ajusteur est votre pilote, la volonté humaine est le capitaine. Le maître du vaisseau mortel devrait avoir la sagesse de se fier au divin pilote pour conduire l’âme ascendante dans les havres morontiels de la survie éternelle. C’est seulement par égoïsme, par paresse et par le péché que la volonté de l’homme peut rejeter la gouverne d’un pilote aussi aimant et de naufrager finalement la carrière du mortel sur les dangereux écueils du refus de la miséricorde et sur les récifs de la pratique du péché. Avec votre consentement, ce fidèle pilote fera traverser en sécurité les obstacles du temps et les handicaps de l’espace, jusqu’à la source même du mental divin et aller même au delà, jusqu’au Père des Ajusteurs au Paradis. LU 111:1.9.
Le monde intérieur et le monde extérieur ont des séries différentes de valeurs. Toute civilisation est en péril quand les trois quarts de sa jeunesse entrent dans des professions matérialistes et se consacrent à la recherche des activités sensorielles du monde extérieur. La civilisation est en danger quand la jeunesse néglige de s’intéresser à l’éthique, à la sociologie, à l’eugénisme, à la philosophie, aux beaux-arts, à la religion et à la cosmologie.
C’est seulement au niveau supérieur du mental superconscient empiétant sur le domaine de l’esprit de l’expérience humaine que l’on trouve ces concepts supérieurs associés à des maitres modèles efficaces qui contribueront à bâtir une civilisation meilleure et plus durable. La personnalité est créative par nature, mais ne fonctionne créativement que dans la vie intérieure de l’individu.
Les cristaux de neige ont toujours une forme hexagonale, mais jamais deux d’entre eux ne sont identiques. Les enfants se modèlent sur des types, mais il n’y en pas deux qui soient identiques, même s’ils sont jumeaux. Les personnalités s’apparentent à des types, mais sont toujours uniques.
Le bonheur et la joie prennent origine dans la vie intérieure. On ne peut ressentir tout seul une joie réelle. Une vie solitaire est fatale pour le bonheur. Même les familles et les nations jouissent mieux de la vie si elles la partagent avec d’autres. LU 111:4.4.
Ce choix de la créature n’est pas un abandon de la volonté. Il est une consécration de la volonté, une expansion de la volonté, une glorification de la volonté, un perfectionnement de la volonté. Un tel choix élève la volonté de la créature du niveau de signification temporelle à cet état supérieur où la personnalité du fils créé communie avec la personnalité du Père-esprit. LU 111:5.5.
Puis-je vous exhorter à prêter attention à l’écho lointain du fidèle appel que l’Ajusteur adresse à votre âme ? L’Ajusteur intérieur ne peut ni arrêter ni même changer matériellement la lutte inhérente à votre carrière dans le temps; l’Ajusteur ne peut réduire les tribulations de votre vie au cours de votre voyage en ce monde où l’on peine. L’habitant divin ne peut que s’abstenir patiemment pendant que vous menez le combat de la vie telle qu’elle est vécue sur votre planète. Par contre, au cours de vos travaux et soucis, de vos luttes et de vos peines, vous pourriez, si seulement vous le vouliez, permettre au vaillant Ajusteur de combattre avec vous et pour vous. Vous pourriez être tellement encouragé et inspiré, passionné et intrigué, si vous vouliez seulement permettre à l’Ajusteur de présenter constamment le tableau du vrai mobile, du but final et de l’éternel dessein de toute cette difficile lutte ascendante avec les problèmes ordinaires de votre présent monde matériel.
Pourquoi n’aidez-vous pas l’Ajusteur dans sa tâche qui consiste à vous montrer la contrepartie spirituelle de tous ces efforts matériels opiniâtres ? Pourquoi ne permettez-vous pas à l’Ajusteur de vous fortifier à l’aide des vérités spirituelles du pouvoir cosmique pendant que vous luttez contre les difficultés temporelles de l’existence des créatures ? Pourquoi n’encouragez-vous pas l’aide divin à vous réconforter en vous montrant clairement le panorama éternel de la vie universelle pendant que vous considérez avec perplexité les problèmes de l’heure qui passe ? Pourquoi refusez-vous d’être éclairé et inspiré par le point de vue de l’univers pendant que vous peinez au milieu des handicaps du temps et que vous vous débattez dans le dédale des incertitudes qui assaillent le voyage de votre vie de mortel ? Pourquoi ne pas permettre à l’Ajusteur de spiritualiser vos pensées, même si vos pieds doivent fouler les sentiers matériels des efforts terrestres ? LU 111:7.2.
Les races supérieures d’Urantia sont mêlées de façon complexe. Elles sont un mélange de nombreuses races et souches d’origines différentes. Cette nature composite rend extrêmement difficile aux Moniteurs de travailler efficacement durant la vie, et complique nettement les problèmes de l’Ajusteur et du gardien séraphique après la mort. Il n’y a pas très longtemps, je me trouvais sur Salvington et j’entendis un gardien de la destinée présenter un exposé en règle pour excuser les difficultés rencontrées dans son ministère auprès de son sujet humain. Ce séraphin disait: Une grande partie de ma difficulté provenait de l’interminable conflit entre les deux natures de mon sujet: la poussée de l’ambition contrariée par l’indolence animale; les idéaux d’un peuple supérieur barrés par les instincts d’une race inférieure; les desseins élevés d’un mental élevé rencontrant l’antagonisme des impulsions héréditaires primitives; les vues à long terme d’un Moniteur prévoyant contrecarrées par l’étroitesse de vues d’une créature du temps; les plans progressifs d’un être ascendant modifiés par les désirs et les envies d’une nature matérielle; les éclairs d’intelligence universelle annulés par les impératifs énergétiques chimiques d’une race en évolution; les émotions d’un animal s’opposant à la pression des anges; l’entrainement d’un intellect annihilé par les tendances de l’instinct; l’expérience de l’individu se heurtant aux penchants accumulés de la race; les buts du meilleur dominés par l’impulsion du pire; l’envol du génie neutralisé par le poids de la médiocrité; le progrès du bon retardé par l’inertie du mauvais; l’art du beau souillé par la présence du mal; l’entrain de la santé neutralisé par l’asthénie due à la maladie; la fontaine de foi polluée par les poisons de la peur; la source de joie aigrie par les eaux de l’affliction; l’allégresse de l’anticipation désillusionnée par l’amertume de la réalisation; les joies de la vie toujours menacées par les tristesses de la mort. Quelle vie, et sur quelle planète ! Et pourtant, à cause de l’incitation et de l’appui toujours présents de l’Ajusteur de Pensée, cette âme a atteint un bon degré de bonheur et de succès, et s’est élevée dès maintenant aux salles de jugement de maisonnia. LU 111:7.4.
C’est ce pouvoir de choix lui-même, cette marque distinctive universelle des créatures douées de libre arbitre, qui constitue la plus grande chance de l’homme et sa suprême responsabilité cosmique. La destinée éternelle du futur finalitaire dépend de l’intégrité de la volition humaine. Pour acquérir la personnalité éternelle, le divin Ajusteur dépend de la sincérité du libre arbitre du mortel. Pour réaliser un nouveau fils ascendant, le Père Universel dépend de la fidélité du choix du mortel. Pour rendre actuelle l’évolution expérientielle, l’Être Suprême dépend de la fermeté et de la sagesse des décisions-actions humaines. LU 112:5.5.
Si jamais il y a un doute sur l’opportunité de faire avancer une identité humaine sur les mondes des maisons, les gouvernements de l’univers décident invariablement dans l’intérêt personnel de l’individu. Sans hésiter, ils élèvent cette âme au statut d’être transitionnel, tout en continuant leurs observations sur ses intentions morontielles et ses desseins spirituels émergents. Ainsi, la divine justice est certaine d’être accomplie et la divine miséricorde se voit accorder une nouvelle occasion d’étendre son ministère.
Les gouvernements d’Orvonton et de Nébadon ne prétendent pas atteindre une perfection absolue dans l’exécution détaillée du plan universel de repersonnalisation des mortels, mais ils prétendent manifester de la patience, de la tolérance, de la compréhension et une sympathie miséricordieuse, et ils le font réellement. Nous préférons assumer le risque d’une rébellion dans un système plutôt que de courir le risque de priver un seul individu, se débattant dans n’importe quel monde évolutionnaire, de la joie éternelle de poursuivre la carrière ascendante.
Cela ne signifie pas que les êtres humains doivent bénéficier d’une seconde chance après avoir rejeté la première; il n’en est nullement ainsi. Mais cela signifie que toutes les créatures volitives doivent avoir une véritable occasion de faire un choix indubitable, pleinement conscient et définitif. Les Juges souverains des univers ne priveront jamais du statut de personnalité un être qui n’a pas définitivement et pleinement fait le choix éternel. L’âme humaine doit recevoir et recevra pleine et ample occasion de révéler sa véritable intention et son dessein réel. LU 112:5.7.
Quand vous vous réveillerez ainsi sur le monde des maisons de Jérusem, vous serez tellement changé, votre transformation spirituelle sera si grande que, sans l’aide de votre Ajusteur de Pensée et du gardien de la destinée qui rattacheront si pleinement votre nouvelle vie sur les nouveaux mondes à votre ancienne vie sur votre premier monde, il vous serait d’abord difficile de relier votre nouvelle conscience morontielle aux réminiscences de votre identité antérieure. Malgré la continuité de l’individualité personnelle, une grande partie de votre vie de mortel vous paraîtrait d’abord un vague rêve embrumé. Toutefois, le temps clarifiera beaucoup de souvenirs associés à votre vie de mortel. LU 112:5.21.
La fusion avec l’Ajusteur de Pensée transmet à la personnalité des actualités éternelles qui n’étaient auparavant que potentielles. Parmi ces nouvelles dotations, on peut mentionner: la fixation de la qualité de divinité, la mémoire et l’expérience de l’éternité passée, l’immortalité et une phase d’absoluité potentielle qualifiée.
Quand votre course terrestre dans une forme temporaire a été courue, vous êtes destiné à vous réveiller sur les rives d’un monde meilleur, et finalement vous serez uni avec votre fidèle Ajusteur dans une éternelle étreinte. Et cette fusion constitue le mystère qui fait que Dieu et l’homme sont un, le mystère de l’évolution de la créature finie, mais cela est éternellement vrai. La fusion est le secret de la sphère sacrée d’Ascendington, et nulle créature, sauf celles qui ont expérimenté la fusion avec l’esprit de la Déité, ne peut comprendre la vraie signification des valeurs réelles qui se joignent quand l’identité d’une créature du temps s’unifie pour l’éternité avec l’esprit de la Déité du Paradis. LU 112:7.1.
Nous croyons que les mortels fusionnés avec leur Ajusteur, ainsi que leurs compagnons finalitaires, sont destinés à fonctionner, d’une façon ou d’une autre, dans l’administration des univers du premier niveau d’espace extérieur. Nous n’avons pas le moindre doute qu’en temps voulu, ces énormes galaxies deviendront des univers habités. Nous sommes également convaincus que, parmi leurs administrateurs, on trouvera les finalitaires paradisiaques dont la nature est la conséquence cosmique de l’interpénétration de la créature et du Créateur. LU 112:7.177.
Certes, votre origine est terrestre, animale, et votre corps est poussière. Mais, si vous le voulez effectivement, si vous le désirez réellement, à coup sûr, l’héritage des âges est à vous et, un jour, vous servirez dans les univers en votre vraie qualité enfants du Dieu Suprême de l’expérience et fils divins du Père Paradisiaque de toutes les personnalités. LU 112:7.19.
L’enseignement au sujet des anges gardiens n’est pas un mythe; certains groupes d’êtres humains ont effectivement des anges personnels. C’est en récognition de cela que Jésus a dit, en parlant des enfants du royaume des cieux: Prenez garde de ne pas mépriser un de ces petits, car je vous dis que leurs anges voient continuellement la présence de l’esprit de mon Père. LU 113:1.1.
La personnalité tutélaire du gardien séraphique, la présence de Dieu par l’Ajusteur intérieur, l’action encircuité du Saint-Esprit et la conscience du Fils par l’Esprit de Vérité sont toutes divinement reliées en une unité significative de ministère spirituel dans une personnalité humaine et auprès d’elle. Bien que ces influences célestes proviennent de différentes sources et de différents niveaux, elles sont toutes intégrées dans la présence enveloppante et évoluante de l’Être Suprême. LU 113:4.6 Matt. 18:10.
Le corps de réserve de la destinée se compose de vivants, hommes et femmes, qui ont été admis au service spécial de l’administration suprahumaine des affaires du monde. Ce corps comprend les hommes et les femmes de chaque génération choisis par les directeurs spirituels du royaume pour contribuer au ministère de miséricorde et de sagesse auprès des enfants du temps sur les mondes évolutionnaires. Dans l’exécution des plans concernant l’ascension, la règle générale est de commencer à utiliser cette liaison de créatures volitives humaines dès qu’elles sont compétentes et dignes d’assumer ces responsabilités. En conséquence, dès que des hommes et des femmes apparaissent sur la scène de l’action temporelle avec une capacité mentale suffisante, un statut moral adéquat et la spiritualité requise, ils sont rapidement affectés au groupe céleste approprié de personnalités planétaires à titre d’agents humains de liaison, d’assistants mortels.
Quand des êtres humains sont choisis comme protecteurs de la destinée planétaire et deviennent des individus pivots dans les plans poursuivis par les administrateurs du monde, alors le chef des séraphins planétaires confirme leur attachement temporel au corps séraphique et désigne des gardiens personnels de la destinée pour servir auprès de ces mortels. Tous ces réservistes ont des Ajusteurs conscients d’eux-mêmes, et la plupart d’entre eux opèrent dans les cercles cosmiques supérieurs d’accomplissement intellectuel et d’aboutissement spirituel. LU 114:7.1.
(Le corps de réserve cosmique des citoyens d’Urantia ayant conscience de l’univers comprend présentement plus de mille mortels ayant, au sujet de la citoyenneté cosmique, une clairvoyance qui transcende de loin la sphère de leur demeure terrestre, mais il m’est interdit de révéler la vraie nature de la fonction de ce groupe exceptionnel d’êtres humains vivants.) LU 114:7.13.
Votre monde isolé n’est pas oublié dans les conseils de l’univers. Urantia n’est pas une orpheline cosmique stigmatisée par le péché et coupée, par la rébellion, de la vigilante protection divine. Depuis Uversa jusqu’à Salvington, et ainsi de suite en descendant jusqu’à Jérusem, et même en montant vers Havona et le Paradis, tout le monde sait que nous sommes ici. Vous autres mortels habitant présentement Urantia, vous êtes tout aussi affectueusement chéris et fidèlement gardés, et même davantage, que si votre sphère n’avait jamais été trahie par un Prince Planétaire sans foi. Il reste éternellement vrai que le Père lui-même vous aime. LU 114:7.17.
Si l’homme reconnaissait que ses Créateurs ses superviseurs immédiats sont finis tout en étant divins, et que le Dieu du temps et de l’espace est une Déité évoluante et non absolue, les contradictions des inégalités temporelles cesseraient d’être de profonds paradoxes religieux. La foi religieuse ne serait plus prostituée à accroitre la suffisance des fortunés, tout en ne servant qu’à encourager une résignation stoïque chez les infortunées victimes des privations sociales.
Quand on examine l’exquise perfection des sphères de Havona, il est à la fois raisonnable et logique de croire qu’elles furent faites par un Créateur parfait, infini et absolu. Avec la même raison et la même logique, toute personne honnête observant le tumulte, les imperfections et les injustices d’Urantia serait forcée de conclure que votre monde a été fait et se trouve dirigé par des Créateurs subabsolus, préinfinis et autres-que- parfaits. LU 116:0.1
Ce sont toutefois les univers locaux qui représentent les vrais laboratoires dans lesquels se réalisent les expérimentations mentales, les aventures galactiques, les développements de la divinité et les progrès de la personnalité. Le total cosmique de ces éléments constitue la base effective sur laquelle le Suprême s’appuie pour achever dans l’expérience et par l’expérience, l’évolution de la déité. LU 116:4.7.
Dans les superunivers évolutionnaires, l’énergie-matière est dominante sauf dans la personnalité, où l’esprit, par la médiation du mental, lutte pour la maitrise. Le but des univers évolutionnaires est l’assujettissement de l’énergie-matière par le mental, la coordination du mental avec l’esprit, et tout ceci, en vertu de la présence créative et unificatrice de la personnalité. Ainsi, par rapport à la personnalité, les systèmes physiques deviennent subordonnés, les systèmes mentaux deviennent coordonnés et les systèmes spirituels deviennent directifs. LU 116:6.1.
Le grand univers n’est pas seulement une création matérielle physiquement splendide, spirituellement sublime et intellectuellement grandiose, mais aussi un organisme vivant magnifique et sensible. Une vie réelle envoie ses pulsations dans tout le mécanisme de l’immense création du vibrant cosmos. La réalité physique des univers symbolise la réalité perceptible du Tout-Puissant Suprême. Cet organisme matériel et vivant est pénétré par des circuits d’intelligence, de même que le corps humain est traversé par un réseau de conduits nerveux sensitifs. L’univers physique est traversé par des canaux d’énergie qui activent efficacement la création matérielle, de même que le corps humain est nourri et animé par le système circulatoire qui distribue les produits énergétiques assimilables de la nourriture. L’immense univers n’est pas dépourvu de centres coordonnateurs effectuant un magnifique supercontrôle comparable au délicat système de contrôle chimique du mécanisme humain. Si seulement vous saviez quelque chose de la constitution physique d’un centre de pouvoir, nous pourrions par analogie vous en dire beaucoup plus long sur l’univers physique. LU 116:7.1.
Si tous les habitants du grand univers réussissaient, dans la mesure du possible, à vivre pleinement la volonté de Dieu, les créations de l’espace-temps s’ancreraient alors dans la lumière et la vie, et le Tout-Puissant, le potentiel de déité de la Suprématie, deviendrait un fait par l’émergence de la personnalité divine de Dieu le Suprême. LU 117:0.2.
Le Suprême est la beauté de l’harmonie physique, la vérité de la signification intellectuelle et la bonté de la valeur spirituelle. Il est la douceur du véritable succès et la joie de l’accomplissement perpétuel. Il est la surâme du grand univers, la conscience du cosmos fini, le parachèvement de la réalité finie et la personnification de l’expérience Créateur-créature. Dans toute l’éternité future, Dieu le Suprême exprimera la réalité de l’expérience volitive dans les relations trinitaires de la Déité. LU 117:1.1.
Le Suprême est Dieu-dans-le-temps; il est le secret de la croissance des créatures dans le temps; il est aussi la conquête du présent incomplet et la consommation du futur en voie de perfectionnement. Et le fruit de toute la croissance finie est: le pouvoir contrôlé par l’esprit au moyen du mental et en vertu de la présence unifiante et créative de la personnalité. La conséquence culminante de toute cette croissance est l’Être Suprême. LU 117:2.1.
L’une des questions de la philosophie finie qui excite le plus la curiosité est la suivante: l’Être Suprême s’actualise-t-il en réponse à l’évolution du grand univers, ou bien ce cosmos fini évolue-t-il progressivement en réponse à l’actualisation graduelle du Suprême ? Ou bien est-il possible qu’ils soient mutuellement interdépendants pour leur développement, qu’ils soient des réciproques évolutionnaires, chacun déclenchant la croissance de l’autre ? Nous sommes simplement certains de ceci: les créatures et les univers, infimes ou élevés, sont en évolution dans le Suprême et, à mesure qu’ils évoluent, on voit apparaître la somme unifiée de toute l’activité finie du présent âge de l’univers. Et ceci est l’apparition de l’Être Suprême qui, pour toutes les personnalités, est l’évolution du pouvoir tout-puissant de Dieu le Suprême. LU 117:2.9.
Le Suprême est le canal divin à travers lequel coule l’infinité créative des triodités, qui se cristallise dans le panorama galactique de l’espace, où prend place la magnifique épopée des personnalités du temps: la conquête par l’esprit sur l’énergie- matière par l’intermédiaire du mental.
Jésus a dit: Je suis le chemin vivant, et il est en effet le chemin vivant conduisant du niveau matériel de conscience de soi au niveau spirituel de la conscience de Dieu. De même qu’il est le chemin vivant d’ascension menant du moi à Dieu, de même le Suprême est le chemin vivant allant de la conscience finie à la transcendance de conscience, et même jusqu’à la clairvoyance de l’absonité. LU 117:3.2.
En observant les luttes incessantes des créatures de toute la création pour atteindre la perfection dans leur statut et la divinité de leur être, nous ne pouvons éviter de croire que ces efforts interminables dénotent la lutte constante du Suprême pour atteindre sa propre réalisation divine. Dieu le Suprême est la Déité finie, et il doit affronter les problèmes du fini dans le sens total de ce mot. Nos luttes avec les vicissitudes du temps, dans les évolutions de l’espace, reflètent ses efforts pour aboutir à sa propre réalité et à la plénitude de souveraineté, à l’intérieur de la sphère d’action que sa nature évoluante amplifie aux extrêmes limites du possible.
Dans tout le grand univers, le Suprême lutte pour s’exprimer. La mesure de son évolution divine est fondée sur l’action de sagesse de chacune des personnalités existantes. Quand un être humain choisit la survie éternelle, il cocrée la destinée et, dans la vie de ce mortel ascendant, le Dieu fini trouve un accroissement de réalisation de soi au niveau de la personnalité et un agrandissement de sa souveraineté expérientielle. Par contre, si une créature rejette la carrière éternelle, la fraction du Suprême qui dépendait du choix de cette créature subit un retard inévitable, une carence qui doit être compensée par une expérience substitutive ou collatérale. Quant à la personnalité du non-survivant, elle est absorbée dans la surâme de la création et devient une partie de la Déité du Suprême. LU 117:4.1.
Chacun de vous doit donc se décider comme nous avons dû le faire jadis: Ferez- vous défaut au Dieu du temps, qui dépend tellement des décisions du mental fini ? Ferez-vous défaut à la personnalité Suprême des univers en vous adonnant paresseusement à une régression animale ? Ferez-vous défaut au grand frère de toutes les créatures, qui dépend tellement de chaque créature ? Pouvez-vous vous permettre de passer dans le royaume de l’irréalisé, alors que s’étend devant vous la vue enchanteresse de la carrière universelle la divine découverte du Père du Paradis et la divine participation à la recherche et à l’évolution du Dieu de Suprématie ? LU 117:4.13.
Le grand Suprême est la surâme cosmique du grand univers. En lui, les qualités et quantités du cosmos trouvent vraiment leur réflexion de déité. Sa nature de déité est la mosaïque composée du total immense de la nature de tous les Créateurs et de toutes les créatures dans l’ensemble des univers en évolution. Et le Suprême est également une Déité en voie d’actualisation et incorporant une volonté créative qui embrasse un dessein universel en évolution. LU 117:5.1.
L’immortelle âme évoluante de l’homme, création conjointe du mental matériel et de l’Ajusteur, monte en tant qu’âme au Paradis, et ensuite, quand elle est enrôlée dans le Corps de la Finalité, elle s’allie de quelque manière nouvelle au circuit de gravité spirituelle du Fils Éternel par une technique d’expérience appelée transcendance finalitaire. De tels finalitaires deviennent alors des candidats acceptables pour être reconnus expérientiellement comme personnalités de Dieu le Suprême. Et, quand ces intellects mortels atteindront le septième stade d’existence spirituelle dans les futures affectations non révélées du Corps de la Finalité, ce mental binaire deviendra trin. Le mental humain et le mental divin accordés, seront glorifiés en union avec le mental expérientiel de l’Être Suprême désormais actualisé. LU 117:5.3.
Tous les humains dont l’âme évolue sont littéralement les fils évolutionnaires de Dieu le Père et de Dieu la Mère, l’Être Suprême. Mais, jusqu’au moment où l’homme mortel devient conscient dans son âme de son héritage divin, cette assurance d’apparentement à la Déité doit être réalisée par la foi. L’expérience de la vie humaine est le cocon cosmique dans lequel les dons universels de l’Être Suprême et la présence dans l’univers du Père Universel (ces dons et cette présence n’étant pas des personnalités) préparent, par évolution, l’âme morontielle temporelle et le caractère finalitaire humain-divin de destinée universelle et de service éternel. LU 117:6.8.
Le Suprême n’est pas infini, mais il englobe probablement toute la fraction d’infinité qu’une créature finie pourra jamais réellement saisir. Comprendre plus que le Suprême, c’est être plus que fini ! LU 117:6.19
L’homme peut découvrir le Père dans son cœur, mais il lui faudra rechercher le Suprême dans le cœur de tous les autres hommes, et, quand toutes les créatures révèleront parfaitement son amour, le Suprême deviendra alors pour elles une actualité de l’univers. Et ceci est simplement une autre manière de dire que les univers seront ancrés dans la lumière et la vie. LU 117:6.19.
Mais nul mortel connaissant Dieu ne peut jamais être solitaire dans son voyage à travers le cosmos, car il sait que le Père fait à ses côtés chaque pas du chemin, tandis que la route même qu’il poursuit est la présence du Suprême. LU 117:6.27.
Le grand univers rendu parfait de ces temps futurs sera immensément différent de ce qu’il est à présent. Adieu les aventures passionnantes de l’organisation des galaxies de l’espace, l’implantation de la vie sur les mondes incertains du temps et l’harmonie émergeant par évolution du chaos, la beauté des potentiels, la vérité des significations et la bonté des valeurs. Les univers du temps auront achevé l’accomplissement de leur destinée finie ! Peut-être y aura-t-il un intervalle de repos, de détente, à la fin de la lutte multimillénaire pour la perfection évolutionnaire, mais pas pour longtemps ! Certainement, sûrement et inexorablement, l’énigme de la Déité émergente de Dieu l’Ultime mettra au défi les citoyens devenus parfaits des univers établis, exactement comme leurs ancêtres évolutionnaires, qui se débattaient, furent jadis mis au défi par la recherche de Dieu le Suprême. Le rideau de la destinée cosmique s’écartera pour dévoiler la grandeur transcendante de l’attirante recherche absonite du Père Universel sur les niveaux supérieurs et nouveaux, révélés dans l’aspect ultime de l’expérience des créatures. LU 117:7.17.
Les choses sont conditionnées par le temps, mais la vérité est hors du temps. Plus vous connaissez la vérité, plus vous êtes la vérité, mieux vous pouvez comprendre le passé et saisir l’avenir.
La vérité est inébranlable, éternellement exempte de toutes les vicissitudes transitoires, bien que jamais inerte et conventionnelle, mais toujours vibrante et adaptable rayonnant la vie. Mais, quand la vérité devient liée aux faits, alors l’espace et le temps conditionnent tous deux ses significations et mettent en corrélation ses valeurs. Ces réalités de la vérité couplées aux faits deviennent des concepts et sont, en conséquence, reléguées au domaine des réalités cosmiques relatives.
La liaison de la vérité absolue et éternelle du Créateur avec l’expérience factuelle des créatures finies et temporelles fait apparaître une nouvelle valeur émergente du Suprême. Le concept du Suprême est essentiel pour coordonner le monde supérieur invariant et divin avec le monde inférieur fini et toujours changeant. LU 118:3.2.
L’omnipotence de la Déité n’implique pas le pouvoir de faire ce qui est infaisable. Dans le cadre espace-temps, et en se plaçant au point de vue intellectuel de la compréhension humaine, même le Dieu infini ne peut créer des cercles carrés ni produire du mal qui soit naturellement bon. Dieu ne peut faire de choses non divines. Cette contradiction de termes philosophiques équivaut au non-être et implique que rien n’a été ainsi créé. Un trait de caractère d’une personnalité ne peut être à la fois divin et non divin. La compossibilité est innée dans le pouvoir divin. Tout ceci dérive du fait que l’omnipotence ne se borne pas à créer des choses ayant une nature, mais qu’elle donne aussi naissance à la nature de toutes les choses et de tous les êtres. LU 118:5.1.
Dieu est vraiment omnipotent, mais non omnificent il ne fait pas personnellement tout ce qui se fait. L’omnipotence englobe le potentiel de pouvoir du Tout-Puissant Suprême et de l’Être Suprême, mais les actes volitifs de Dieu le Suprême ne sont pas des agissements personnels de Dieu l’Infini.
Soutenir l’omnificence de la Déité primordiale équivaudrait à priver de leurs droits près d’un million de Fils Paradisiaques Créateurs, sans mentionner les innombrables armées des divers autres ordres d’aides qui apportent leur concours créatif. Dans tout l’univers, il n’y a qu’une seule Cause sans cause. Toutes les autres causes sont dérivées de cette unique Grande Source-Centre Première, et rien, dans cette philosophie, ne fait violence au libre arbitre des myriades d’enfants de la Déité disséminées dans un immense univers. LU 118:6.1.
Dieu le Suprême est la personnalisation de toute l’expérience de l’univers, la focalisation de toute l’évolution finie, la réalité de toutes les créatures portée au maximum, la consommation de la sagesse cosmique, l’incorporation des harmonieuses beautés des galaxies du temps, la vérité des significations du mental cosmique et la bonté des valeurs spirituelles suprêmes. Dans l’éternel futur, Dieu le Suprême synthétisera ces multiples diversités finies en un ensemble expérientiel significatif, de même qu’elles sont déjà unies existentiellement sur les niveaux absolus de la Trinité du Paradis.
La providence ne signifie pas que Dieu ait décidé toutes choses pour nous et d’avance. Dieu nous aime trop pour faire cela, car ce ne serait rien de moins qu’une tyrannie cosmique. L’homme a, en vérité, des pouvoirs relatifs de choix. L’amour divin n’est pas non plus cette sorte d’affection à courte vue qui dorloterait et gâterait les enfants des hommes. LU 118:9.9.
Les Dieux ont des attributs, mais la Trinité a des fonctions et, à l’instar de la Trinité, la providence est une fonction, le composé du supercontrôle autre-que- personnel de l’univers des univers. Elle s’étend depuis les niveaux évolutionnaires du Septuple, qui se synthétisent dans le pouvoir du Tout-Puissant, et s’élève au delà, à travers les royaumes transcendantaux de l’Ultimité de la Déité. LU 118:9.9.
Toutefois ce que l’homme appelle la providence est trop souvent le produit de sa propre imagination, la juxtaposition fortuite de circonstances dues au hasard. Il existe néanmoins, dans le domaine fini de l’existence universelle, une providence réelle et émergente, une véritable corrélation, en cours d’actualisation, des énergies de l’espace, des mouvements du temps, des pensées de l’intellect, des idéaux du caractère, des désirs des natures spirituelles et des actes volitifs intentionnels des personnalités évoluantes. Les circonstances des royaumes matériels trouvent leur intégration finie définitive dans les présences imbriquées du Suprême et de l’Ultime. LU 118:10.6
Il est de plus en plus possible de discerner la providence à mesure que les mécanismes du grand univers se perfectionnent jusqu’à un point de précision finale par le supercontrôle du mental, à mesure que le mental des créatures s’élève à la perfection de l’aboutissement à la divinité par une intégration devenue parfaite avec l’esprit, et en conséquence à mesure que le Suprême émerge comme un unificateur actuel de tous ces phénomènes de l’univers.
Certaines des conditions étonnamment fortuites, prévalant occasionnellement sur les mondes évolutionnaires, peuvent être dues à la présence, graduellement émergente, du Suprême; l’avant-goût de ses futures activités universelles. La plupart des évènements que les mortels appellent providentiels ne le sont pas; le jugement humain en ces matières est fortement handicapé par un manque de vision pénétrant les vraies significations des circonstances de la vie. Bien des circonstances qu’un homme appellerait bonnes chances peuvent en réalité être des malchances. Le sourire de la fortune, qui donne des loisirs non gagnés et des richesses imméritées, peut se révéler la plus grande des afflictions humaines. La cruauté apparente d’un destin pervers, qui accumule les tribulations sur quelque malheureux mortel, peut en réalité être le feu qui, lors de la trempe, transmue le fer doux de la personnalité immature en l’acier trempé d’un vrai caractère. LU 118:10.9.
Quand les hommes prient pour que la providence interviennent dans les circonstances de leur vie, la réponse à leurs prières est bien souvent leur propre changement d’attitude envers la vie. Mais la providence n’est pas capricieuse; elle n’est pas non plus fantastique ni magique. Elle représente l’émergence lente et
sûre du puissant souverain des univers finis, dont les créatures évoluantes détectent occasionnellement la majestueuse présence au cours de leurs progrès dans l’univers. La providence est la marche sûre et certaine des galaxies de l’espace et des personnalités du temps vers les buts de l’éternité, d’abord dans le Suprême, ensuite dans l’Ultime et peut-être dans l’Absolu. Nous croyons que la même providence existe dans l’infinité et qu’elle est la volonté, les actions et le dessein de la Trinité du Paradis, qui motive ainsi l’apparition de myriades d’univers dans le panorama cosmique. LU 118:10.23.
Il avait fallu presque un milliard d’années du temps d’Urantia pour parachever la carrière d’effusion de Micaël et pour procéder à l’établissement définitif de son autorité suprême dans l’univers de sa propre création. Micaël naquit créateur, il fut éduqué comme administrateur, formé comme dirigeant, mais il lui fallut gagner sa souveraineté par expérience. C’est ainsi que votre petit monde fut connu de tout Nébadon comme le cadre où Micaël paracheva l’expérience exigée de tout Fils Créateur du Paradis avant qu’il ne reçoive la direction et le contrôle illimités de l’univers créé par lui-même. À mesure que vous vous élèverez dans l’univers local, vous en apprendrez davantage sur les idéaux des personnalités impliquées dans les effusions antérieures de Micaël.
En parachevant ses effusions de créature, non seulement Micaël établissait sa propre souveraineté, mais il augmentait aussi la souveraineté évoluante de Dieu le Suprême. Au cours de ces effusions, non seulement le Fils Créateur se lança dans une exploration descendante des diverses natures de la personnalité des créatures, mais il parvint aussi à révéler les volontés diversifiées des Déités du Paradis dont l’unité synthétique, telle qu’elle est révélée par les Créateurs Suprêmes, dévoile la volonté de l’Être Suprême. LU 119:8.2.
Du parachèvement de ces sept effusions résulta la souveraineté suprême de Micaël et également la création de la possibilité, pour le Suprême, d’atteindre la souveraineté dans Nébadon. Dans aucune de ses effusions, Micaël ne révéla Dieu le Suprême, mais la somme de ses sept effusions est une nouvelle révélation de l’Être Suprême dans Nébadon. LU 119:8.5.
Urantia est le sanctuaire sentimental de tout Nébadon; la plus importante de dix- millions de planètes habitées, la demeure humaine de Christ Micaël, souverain de tout Nébadon, ministre Melchizédek auprès des royaumes, sauveur systémique, rédempteur adamique, compagnon séraphique, associé des esprits ascendants, progresseur morontiel, Fils de l’Homme dans la similitude de la chair mortelle et Prince Planétaire d’Urantia. Et vos Écritures disent la vérité en affirmant que ce même Jésus a promis de revenir, un jour, sur le monde de son effusion terminale, le Monde de la Croix. LU 119:8.8