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« Pas de parents instruits » — Cette histoire fut racontée par le Maître à Jetavana, à propos d’un Frère qui était bruyant aux moments inopportuns. On dit qu’il était issu d’une bonne famille Sāvatthi et qu’il avait renoncé au monde pour la Vérité, mais qu’il négligeait ses devoirs et méprisait l’instruction. Il ne comptait jamais les heures consacrées à ses devoirs, à son ministère ou à la récitation des textes. Durant les trois veilles de la nuit, ainsi que pendant les heures de veille, il ne restait jamais silencieux ; de sorte que les autres Frères ne pouvaient fermer l’œil. En conséquence, les Frères de la Salle de la Vérité censurèrent sa conduite. Entrant dans la Salle et s’enquérant de ce dont ils parlaient, le Maître dit : « Frères, comme aujourd’hui, comme autrefois, ce Frère était bruyant hors de propos, et pour sa conduite inopportune, il fut étranglé. » Il raconta ainsi cette histoire du passé.
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[436] Un jour, alors que Brahmadatta régnait à Bénarès, le Bodhisatta naquit dans une famille de brahmanes du nord. En grandissant, il acquit toutes les connaissances et devint un maître de renommée mondiale, avec cinq cents jeunes brahmanes à ses côtés. Ces jeunes brahmanes avaient un coq qui chantait de bonne heure et les stimulait pour leurs études. Mais ce coq mourut. Ils en cherchèrent donc un autre, et l’un d’eux, ramassant du bois dans le bois du cimetière, en vit un qu’il ramassa chez lui et garda dans un poulailler. Mais, comme ce second coq avait été élevé dans un cimetière, il ignorait les temps et les saisons et chantait avec désinvolture, à minuit comme à l’aube. Réveillés par son chant à minuit, les jeunes brahmanes se mirent à leurs études ; à l’aube, épuisés par la fatigue, ils ne pouvaient plus se concentrer sur le sujet. Et lorsqu’il se mit à chanter en plein jour, ils n’eurent pas le temps de se taire pour répéter leur leçon. Et comme c’était le chant du coq, à minuit comme en plein jour, qui avait interrompu leurs études, ils prirent l’oiseau et lui tordirent le cou. Puis ils dirent à leur professeur qu’ils avaient tué le coq qui chantait à tort et à travers.
Leur maître dit, pour leur édification : « C’est sa mauvaise éducation qui a causé la mort de ce coq. » Ce disant, il prononça cette strophe :
Aucun parent n’a formé, aucun professeur n’a enseigné à cet oiseau :
On l’entendait aussi bien en saison qu’en dehors.
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Tel était l’enseignement du Bodhisatta sur ce sujet ; et lorsqu’il eut vécu le temps qui lui était imparti sur terre, il mourut pour se comporter selon ses mérites.
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Sa leçon terminée, le Maître identifia la Naissance comme suit : « Ce Frère était le coq de ces temps-là, qui ne savait pas quand ne pas chanter ; mes disciples étaient les jeunes brahmanes ; et moi leur maître. »