« Peu importe où et quand. » — Cette histoire fut racontée par le Maître à Jetavana, à propos d’un autre Frère qui avait renoncé à persévérer. Mais, cette fois, il s’adressa à ce Frère et lui dit : « Frères, autrefois, les sages et les bons persévéraient encore, même blessés. » Et, ce disant, il raconta cette histoire du passé.
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Il était une fois, alors que Brahmadatta régnait à Bénarès, sept rois entouraient la ville, comme dans l’histoire précédente.
Un guerrier qui combattait sur un char attela deux chevaux Sindh (deux frères) et, sortant de la ville, détruisit six camps et captura six rois. C’est à ce moment précis que le cheval aîné fut blessé. Il conduisit le cocher jusqu’à la porte du roi, où il fit descendre le frère aîné du char et, après avoir défait la cotte de mailles du cheval alors qu’il était allongé sur le côté, s’employa à armer un autre cheval. Comprenant l’intention du guerrier, le Bodhisatta eut les mêmes pensées que dans l’histoire précédente et, faisant venir le cocher, répéta cette strophe, allongé sur le sol :
Peu importe quand et où, dans le bonheur ou le malheur,
Le pur-sang continue de se battre ; le pirate cède.
Le cocher fit mettre le bodhisatta sur ses pieds et l’attela. Puis il détruisit le septième camp et fit prisonnier le septième roi, avec lequel il emmena [182] jusqu’à la porte du roi, où il fit sortir le noble cheval. Alors qu’il gisait sur le côté, le bodhisatta prononça les mêmes conseils au roi que dans l’histoire précédente, puis expira. Le roi fit brûler le corps avec respect, prodigua les honneurs au cocher, et, après avoir gouverné son royaume avec justice, il mourut pour vivre selon ses actes.
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Sa leçon terminée, le Maître prêcha les Vérités (à la fin desquelles ce Frère obtint l’état d’Arahat) et identifia la Naissance en disant : « L’Ancien Ananda était le roi, et le Bouddha Parfait était le cheval de ces jours-là. »