« L’homme têtu. » — Cette histoire a été racontée par le Maître alors qu’il était à Jetavana à propos de l’Ancien Losaka Tissa.
« Qui était cet aîné Losaka Tissa ? » Eh bien, demandez-vous. Son père était pêcheur au Kosala, et il était le fléau de sa famille ; et, lorsqu’il était Frère, il n’avait jamais rien reçu. Son existence précédente prit fin lorsqu’il fut conçu par la femme d’un pêcheur dans un village de pêcheurs de mille familles du Kosala. Le jour de sa conception, toutes ces mille familles, filet à la main, allèrent pêcher en rivière et dans les étangs, mais ne réussirent pas à attraper un seul poisson ; et [ p. 106 ] le même malheur les poursuivit à partir de ce jour. De plus, avant sa naissance, le village fut détruit sept fois par le feu et sept fois par la vengeance du roi. Ainsi, avec le temps, le peuple tomba dans une situation misérable. Réfléchissant que tel n’avait pas été leur sort autrefois, mais qu’ils allaient maintenant à la ruine, ils en conclurent qu’il devait y avoir parmi eux un fauteur de malheur et décidèrent de se diviser en deux bandes. C’est ce qu’ils firent ; il y eut alors deux bandes de cinq cents familles chacune. Dès lors, la ruine s’abattit sur la bande qui comprenait les parents des futurs Losaka, tandis que les cinq cents autres familles prospéraient. Les premières décidèrent donc de continuer à réduire leurs effectifs de moitié, et ce jusqu’à ce que cette famille soit séparée de toutes les autres. Ils comprirent alors que le fauteur de malheur se trouvait dans cette famille et les chassèrent à coups de poing. [235] Sa mère eut du mal à subvenir à ses besoins ; mais, le moment venu, elle donna naissance à son fils à un certain endroit. (Celui qui est né dans sa dernière existence ne peut être tué. Car comme une lampe dans une jarre, de même aussi solidement dans sa poitrine brûle la flamme de sa destinée de devenir un Arahat.) La mère prit soin de l’enfant jusqu’à ce qu’il puisse courir, et quand il put courir, elle mit un tesson de poterie dans ses mains et, lui ordonnant d’aller dans une maison pour mendier, s’enfuit. Dès lors, l’enfant solitaire avait l’habitude de mendier sa nourriture aux alentours et de dormir où il le pouvait. Il était sale et négligé, et gagnait sa vie à la manière d’un gobelin mangeur de boue [1]. Quand il avait sept ans, il ramassait et mangeait, comme un corbeau, morceau par morceau, tout le riz qu’il pouvait trouver devant la porte d’une maison où l’on jetait les eaux de rinçage des pots de riz.
Sāriputta, Capitaine de la Foi, se rendant à Sāvatthi pour demander l’aumône, remarqua l’enfant et, se demandant de quel village venait cette malheureuse créature, fut rempli d’amour pour lui et s’écria : « Viens ici. » L’enfant s’approcha, s’inclina devant l’Ancien et se tint debout devant lui. Sāriputta demanda alors : « À quel village appartiens-tu et où sont tes parents ? »
« Je suis démuni, monsieur », dit l’enfant, « car mes parents ont dit qu’ils étaient épuisés, alors ils m’ont abandonné et sont partis. »
« Aimeriez-vous devenir Frère ? » « Certainement, monsieur ; mais qui accepterait d’accueillir un pauvre malheureux comme moi dans l’Ordre ? » « Je le ferai. » « Alors, permettez-moi de devenir Frère. »
L’Ancien donna à manger à l’enfant, l’emmena au monastère, le lava de ses propres mains et l’admit d’abord novice, puis frère à part entière, lorsqu’il fut en âge. Dans sa vieillesse, on le surnommait Ancien Losaka Tissa ; il était toujours malchanceux [2] et on ne lui donnait que peu. L’histoire raconte que, malgré l’abondance de la charité, il ne recevait jamais assez à manger, juste assez pour survivre. Une seule louche de riz semblait remplir son bol d’aumônes à ras bord, si bien que le charitable pensait que son bol était plein et donnait le reste de son riz au suivant. On dit que lorsqu’on versait du riz dans son bol, le riz du donateur disparaissait. Il en était de même pour toute nourriture. Même lorsqu’avec le temps, il avait développé le discernement et ainsi obtenu le fruit suprême, l’état d’Arahant, il ne recevait toujours que peu.
Avec le temps, lorsque les éléments qui déterminaient son existence séparée [3] furent épuisés, le jour vint pour lui de mourir. Et le Capitaine [ p. 107 ] de la Foi, méditant, en eut connaissance et pensa : « Losaka Tissa mourra aujourd’hui ; et aujourd’hui en tout cas, je veillerai à ce qu’il ait assez à manger. » Il prit donc l’Ancien et se rendit à Sāvatthi pour demander l’aumône. Mais, comme Losaka était avec lui, ce fut en vain que Sāriputta tendit la main pour demander l’aumône dans la ville populeuse de Sāvatthi ; il ne lui fut même pas accordé une révérence. Il ordonna donc à l’Ancien de retourner s’asseoir dans le salon du monastère et de recueillir de la nourriture qu’il envoya avec un message [236] indiquant qu’elle devait être donnée à Losaka. Ceux à qui il la donna prirent la nourriture et s’en allèrent, mais, oubliant Losaka, ils la mangèrent eux-mêmes. Alors, lorsque Sāriputta se leva et entra dans le monastère, Losaka s’approcha de lui et le salua. Sāriputta s’arrêta et se retourna : « Alors, as-tu reçu la nourriture, frère ? »
« Je l’aurai sans doute à temps », dit l’Ancien. Sāriputta, profondément troublé, regarda l’heure. Mais midi était passé [4]. « Reste ici, frère », dit Sāriputta, « et ne bouge pas ». Il fit asseoir Losaka Tissa dans le salon et se dirigea vers le palais du roi du Kosala. Le roi ordonna qu’on lui apporte son bol et, disant qu’il était midi passé et que ce n’était donc pas le moment de manger du riz, il ordonna qu’on le remplisse des quatre mets sucrés [5]. Sur ce, il revint et se tint devant lui, le bol à la main, ordonnant au sage de manger. Mais l’Ancien, honteux de la révérence qu’il avait pour Sāriputta, refusa de manger. « Viens, frère Tissa », dit Sāriputta, « il faut que je reste avec le bol ; assieds-toi et mange. Si le bol quittait ma main, tout ce qu’il contenait disparaîtrait. »
Le vénérable Ancien Losaka Tissa mangea donc les douceurs, tandis que le vénérable Capitaine de la Foi tenait le bol. Grâce à ses mérites et à son efficacité, la nourriture ne disparut pas. L’Ancien Losaka Tissa mangea donc à satiété, et ce jour-là, l’existence prit fin à jamais.
Le Bouddha Tout-Illuminé se tenait là et vit le corps brûler ; et ils construisirent un sanctuaire pour les cendres recueillies.
Assis en conclave dans la Salle de la Vérité, les Frères dirent : « Frères, Losaka n’a pas eu de chance et on lui a donné peu. Comment, avec sa malchance et son indigence, a-t-il pu accéder à la gloire d’Arahat ? »
En entrant dans la salle, le Maître demanda de quoi ils parlaient ; et ils le lui expliquèrent. « Frères », dit-il, « les actions de ce frère sont à la fois la cause de son faible accueil et de sa conversion à l’Arahat. Autrefois, il avait empêché les autres de recevoir, et c’est pourquoi il recevait lui-même si peu. Mais c’est en méditant sur la souffrance, le caractère transitoire et l’absence de principe permanent qu’il a acquis l’état d’Arahat. » Et, ce disant, il raconta cette histoire du passé.
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Il était une fois, à l’époque du Bouddha Kassapa, un Frère qui vivait au village et était entretenu par un hobereau. Il était régulier dans sa conduite de Frère [6], vertueux dans sa vie et débordant de perspicacité. Il y avait aussi un Ancien, un Arahat, qui vivait avec ses compagnons sur un pied d’égalité et, à l’époque de l’histoire, rendit une première visite au village où vivait l’écuyer qui soutenait [ p. 108 ] ce Frère. L’écuyer [23.7] fut si satisfait du comportement même de l’Ancien que, prenant son bol, il le conduisit dans la maison et, avec toutes les marques de respect, l’invita à manger. Puis il écouta un bref discours de l’Ancien et, à la fin, dit en s’inclinant : « Monsieur, je vous prie de ne pas vous éloigner de notre monastère tout proche ; Le soir, je viendrai vous y rendre visite. » L’Ancien se rendit donc au monastère, saluant le frère résident à son entrée ; après lui avoir demandé poliment congé, il s’assit à ses côtés. Le frère le reçut avec la plus grande gentillesse et lui demanda s’il lui avait été donné de la nourriture en aumône.
« Oh oui », répondit l’Ancien. « Où, je vous prie ? » « Eh bien, dans votre village tout proche, chez l’écuyer. » Ce disant, l’Ancien demanda qu’on lui montre sa cellule et la prépara. Puis, déposant son bol et sa robe, il s’assit et s’immergea dans une bienheureuse Vision et savoura la félicité des Fruits des Sentiers.
Le soir, l’écuyer arriva, accompagné de serviteurs portant des fleurs, des parfums, des lampes et de l’huile. Saluant le frère résidant, il demanda si un invité, un ancien, était venu. Apprenant que oui, l’écuyer s’enquit de sa présence et apprit quelle cellule lui avait été attribuée. Puis, il alla trouver l’ancien et, après s’être incliné courtoisement, s’assit à ses côtés et écouta un discours. Dans la fraîcheur du soir, l’écuyer fit ses offrandes au Tope et au Bo-Tree, alluma sa lampe et partit en invitant l’ancien et le frère à venir le lendemain chez lui pour leur repas.
« Je perds le contrôle de l’écuyer », pensa le Frère. « Si cet Ancien s’arrête, je ne compterai plus pour rien à ses yeux. » Mécontent, il chercha à convaincre l’Ancien qu’il ne devait pas s’installer définitivement là. Aussi, lorsque l’Ancien vint lui rendre hommage au petit matin, le Frère resta muet. L’Arahat lut dans ses pensées et se dit : « Ce Frère ignore que je ne serai jamais à sa portée, ni avec sa famille qui le soutient, ni avec sa Confrérie. » Et, retournant dans sa cellule, il s’absorba dans la félicité de la Vision et dans celle des Fruits.
Le lendemain, le frère résidant, après avoir frappé délicatement sur le gong [7], puis l’avoir tapoté du dos de son ongle, se rendit seul chez l’écuyer. Lui prenant son bol d’aumônes, l’écuyer lui fit asseoir et lui demanda où était l’étranger.
« Je n’ai aucune nouvelle de votre ami », dit le Frère. « J’ai beau frapper à sa porte, je n’ai pas réussi à le réveiller. Je ne peux que présumer que sa délicatesse [238] hier lui a déplu et qu’il est donc toujours au lit. Peut-être que de tels agissements vous plairont. »
(Pendant ce temps, l’Arahat, qui avait attendu que le moment soit venu de faire sa tournée pour demander l’aumône, s’était lavé, habillé, s’était levé avec son bol et sa robe en l’air et était parti ailleurs.)
L’écuyer donna au frère du riz et du lait à manger, avec du ghee, du sucre et du miel. Puis il fit récurer son bol avec de la poudre de chunam parfumée et le remplit à nouveau, en disant : « Monsieur, l’Ancien doit être fatigué par son voyage ; apportez-lui ceci. » Sans hésiter, le frère prit la nourriture et s’en alla, se disant : « Si notre ami goûte un jour à cela, le prendre à la gorge et le jeter dehors ne suffira pas à le faire disparaître. Mais comment m’en débarrasser ? Si je le donne à un être humain, cela se saura. Si je le jette à l’eau, le ghee flottera à la surface. Quant à le jeter par terre, cela ne fera qu’attirer tous les corbeaux du district. » Perplexe, son regard tomba sur un champ incendié et, grattant les braises, il jeta le contenu de son bol dans le trou, combla les braises du dessus et rentra chez lui. Ne trouvant pas l’Ancien, il pensa que l’Arahat avait compris sa jalousie et s’en alla. « Malheur à moi », s’écria-t-il, « car ma cupidité m’a poussé à pécher. »
Dès lors, une affliction cruelle le frappa et il devint tel un fantôme vivant. Mourant peu après, il renaît en enfer et y fut tourmenté pendant des centaines de milliers d’années. À cause de son péché grandissant, durant cinq cents existences successives, il devint un ogre et ne mangea jamais à sa faim, sauf un jour où il se régala d’abats. Ensuite, pendant cinq cents existences supplémentaires, il fut un chien, et là encore, il ne fut rassasié qu’un seul jour : un vomi de riz ; à aucun autre moment il ne mangea à sa faim. Même lorsqu’il cessa d’être un chien, il naquit seulement dans une famille de mendiants d’un village kāsi. Dès sa naissance, cette famille devint encore plus pauvre, et il ne reçut jamais la moitié de la bouillie d’eau dont il avait besoin. On le surnommait Mitta-vindaka [239].
Incapables enfin de supporter les affres de la faim [8] qui les assaillaient, son père et sa mère le battirent et le chassèrent en criant : « Va-t’en, maudit !
Au cours de ses pérégrinations, le petit paria arriva à Bénarès, où le Bodhisatta était alors un maître de renommée mondiale, avec cinq cents jeunes brahmanes à sa charge. À cette époque, les habitants de Bénarès donnaient chaque jour des vivres aux jeunes gens pauvres et leur faisaient instruire gratuitement. C’est ainsi que ce Mitta-vindaka devint lui aussi un érudit charitable auprès du Bodhisatta. Mais il était féroce et intraitable, toujours en conflit avec ses compagnons [ p. 110 ] et indifférent aux réprimandes de son maître ; les honoraires du Bodhisatta diminuèrent ainsi. Comme il se querellait tant et ne supportait pas les réprimandes, le jeune homme finit par s’enfuir et arriva dans un village frontalier où il se loua pour gagner sa vie et épousa une femme misérable dont il eut deux enfants. Plus tard, les villageois le payèrent pour qu’il leur enseigne la vraie doctrine et la fausse, et lui offrirent une hutte à l’entrée de leur village. Mais, à cause de l’arrivée de Mitta-vindaka parmi eux, la vengeance du roi s’abattit sept fois sur ces villageois : sept fois leurs maisons furent incendiées et sept fois leur réservoir d’eau tari.
Ils examinèrent alors la question et convinrent qu’il n’en était pas ainsi avant l’arrivée de Mitta-vindaka, mais que depuis son arrivée, leur situation allait de mal en pis. Ils le chassèrent alors de leur village à coups de poing ; il partit avec sa famille et arriva dans une forêt hantée. Là, les démons tuèrent et dévorèrent sa femme et ses enfants. Fuyant de là, il parvint, après de nombreuses errances, à un village côtier appelé Gambhīra, arrivant un jour où un navire prenait la mer ; il s’engagea pour servir à bord. Pendant une semaine, le navire tint bon, mais le septième jour, il s’immobilisa complètement au milieu de l’océan, comme s’il avait heurté un rocher. Ils tirèrent alors au sort pour les débarrasser de leur mal ; et sept fois le sort tomba sur Mitta-vindaka. Ils lui donnèrent alors un radeau de bambous, le saisirent et le jetèrent par-dessus bord. Et aussitôt, le navire reprit la mer [240].
Mitta-vindaka grimpa sur ses bambous et flotta sur les vagues. Grâce à son obéissance aux commandements du temps du Bouddha Kassapa, il trouva au milieu de l’océan quatre filles des dieux habitant un palais de cristal, avec lesquelles il vécut heureux pendant sept jours. Or, les fantômes des palais ne jouissent du bonheur que sept jours d’affilée ; ainsi, lorsque le septième jour arriva et qu’ils durent partir pour leur châtiment, ils le quittèrent avec l’ordre d’attendre leur retour. Mais à peine furent-ils partis que Mitta-vindaka repartit sur son radeau et arriva où huit filles des dieux résidaient dans un palais d’argent. Les quittant à leur tour, il arriva où seize filles des dieux résidaient dans un palais de joyaux, puis où trente-deux résidaient dans un palais d’or. Sans tenir compte de leurs paroles, il reprit la mer et arriva dans une cité d’ogres, nichée au milieu d’îles. Et là, une ogresse rôdait sous la forme d’une chèvre. Ignorant qu’elle était une ogresse, Mitta-vindaka songea à se nourrir de la chèvre et saisit la créature par la patte. Aussitôt, par sa nature démoniaque, elle le projeta dans les airs, au-dessus de l’océan. Il tomba lourdement dans un buisson d’épines sur les pentes des douves asséchées de Bénarès, et roula de là sur le sol.
Or, il arriva qu’à cette époque, des voleurs fréquentaient ce fossé [ p. 111 ] et tuaient les chèvres du roi ; et les chevriers s’étaient ordonnés de passer tout près pour attraper les coquins.
Mitta-vindaka se releva et vit les chèvres. Il pensa : « Eh bien, c’est une chèvre sur une île de l’océan qui, saisie par la patte, m’a précipité ici par-dessus les mers. Peut-être, si je fais la même chose avec l’une de ces chèvres, serai-je projeté là où les filles des dieux habitent leurs palais océaniques. » Alors, sans réfléchir, il saisit l’une des chèvres par la patte. Aussitôt, la chèvre se mit à bêler, et les chevriers accoururent de toutes parts. Ils s’emparèrent de lui en criant : « C’est le voleur qui a si longtemps vécu sur les chèvres du roi. » Ils le battirent et commencèrent à l’emmener, lié, auprès du roi.
Juste à ce moment-là, le Bodhisatta, entouré de ses cinq cents jeunes brahmanes, sortait de la ville pour se baigner. Voyant et reconnaissant Mitta-vindaka, il dit aux chevriers : « Eh bien, c’est un de mes élèves, mes braves ! Pourquoi l’avez-vous capturé ? » « Maître », dirent-ils, « nous avons surpris ce voleur en flagrant délit de vol d’une chèvre par le lag, et c’est pourquoi nous l’avons capturé. » « Eh bien », dit le Bodhisatta, « supposez que vous nous le livriez pour vivre avec nous comme esclave. » « Très bien, monsieur », répondirent les hommes, et, laissant partir leur prisonnier, ils s’en allèrent. Le Bodhisatta demanda alors à Mitta-vindaka où il était resté tout ce temps ; et Mitta-vindaka lui raconta tout ce qu’il avait fait.
« C’est pour n’avoir pas écouté ceux qui lui souhaitaient du bien », dit le Bodhisatta, « qu’il a subi tous ces malheurs. » Et il récita cette stance :
L’homme têtu qui, lorsqu’on l’exhorte, paie
Ne prêtez pas attention aux amis qui vous donnent de bons conseils,
Va subir un malheur certain, comme Mittaka,
Quand il saisit la chèvre qui broutait par la jambe.
Et à cette époque-là, le Maître et Mitta-vindaka moururent, et leur sort fut conforme à leurs actes.
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Le Maître dit : « Ce Losaka était lui-même la cause de sa petite taille et de son accession à l’état d’Arahat. » Sa leçon terminée, il démontra le lien et identifia la Naissance en disant : « L’Ancien Losaka Tissa était le Mitta-vindaka de cette époque, et moi, l’Enseignant de renommée mondiale [9]. »
106:1 D’après Subhūti, les paṁsu-pisācakā sont censés former la quatrième classe de Petas (pretas) ou « fantômes » (qui étaient maudits à la fois avec des gueules caverneuses et des bouches pas plus grandes qu’un chas d’aiguille, de sorte que leur voracité n’était jamais satisfaite même dans leur état coprophage habituel). Mais ni le Manuel du bouddhisme de Hardy (p. 58) ni le Milinda (p. 294) ne mentionnent les paṁsu-pisācakā comme l’une des quatre classes de Petas. ↩︎
106:2 Lecture de nippuñño au lieu de nippañño. Voir Ceylon RAS Journal, 1884, p. 158 ; et comparer apuñño à la p. 236, ligne 20 de l’original pāli. ↩︎
106:3 De même que le protoplasme est « la base physique de la vie », les āyu-saṁkhārā en sont la base morale selon les idées bouddhistes. Le bouddhisme a pour but de déraciner cette « Lebensstoff » afin qu’il n’y ait pas de renaissance. ↩︎
107:1 c’est-à-dire qu’on ne pouvait plus manger de riz ce jour-là. Si l’ombre d’un bâton dressé était projetée de la largeur d’un doigt, un frère strict ne mangerait pas de riz ni d’aliments similaires. ↩︎
107:2 Miel, ghee, beurre et sucre. ↩︎
107:3 Pakatatto est expliqué par Rhys Davids et Oldenberg dans la note de la page 340 du Vol. aura. des Livres sacrés de l’Orient comme signifiant un Frère « qui ne s’est rendu passible d’une quelconque procédure disciplinaire, n’a commis aucune irrégularité. » ↩︎
108:1 Pour gaṇḍi signifiant ‘un gong’, cf. Jāt. iv. 306 ; mais voir la note <p. 213 du Vol. XX. de SBE Il est douteux que kapiṭṭhena puisse signifier. La vraie lecture peut-elle être (punadivase) nakhapiṭṭhena, c’est-à-dire ‘avec le dos de son ongle’ ? L’objectif du Frère résident était de passer par la forme de réveiller l’invité sans perturber son sommeil. ↩︎
109:1 Lecture chātakadukkham pour le jātakadukkham de Fausböll. ↩︎
111:1 Comparer les numéros 82, 104, 369, 439, Petavatthu No. 43, Avadāna-Ṣataka No. 50, J. As. 1878, et Ind. Antiq. x. 293. Une tentative douteuse de retracer dans les errances de Mittavinda le germe d’une partie des errances d’Ulysse, a été faite par l’évêque de Colombo dans le Ceylon RAS Journal, 1884. ↩︎