« Comme des autoroutes » — Cette histoire fut racontée par le Maître à Jetavana, à propos d’un autre frère convers semblable au précédent. Cet homme, après s’être assuré, après s’être renseigné sur la mauvaise conduite de sa femme, en vint à lui parler, ce qui le bouleversa au point de manquer son assiduité pendant sept ou huit jours. Un jour, il vint au monastère, salua le Bienheureux et s’assit. Interrogé sur la raison de son absence, il répondit : « Seigneur, ma femme s’est mal conduite, et j’étais tellement bouleversé à son sujet que je ne suis pas venu. »
« Frère lai, dit le Maître, il y a longtemps, les sages et les bons t’ont dit de ne pas t’irriter de la méchanceté des femmes, mais de préserver ton équanimité ; cependant, tu l’as oublié, car la renaissance te l’a caché. » Et en disant cela, il raconta, à la demande de ce frère lai, cette histoire du passé.
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Il était une fois, alors que Brahmadatta régnait à Bénarès, le Bodhisatta était un maître de renommée mondiale, comme dans l’histoire précédente. Un de ses élèves, découvrant que sa femme était infidèle, fut si affecté par cette découverte qu’il s’absenta quelques jours. Mais, interrogé un jour par son maître sur la raison de son absence, il s’en excusa. Puis son maître dit : « Mon fils, il n’y a pas de propriété privée chez les femmes : elles sont communes à tous. [302] C’est pourquoi les sages, connaissant leur fragilité, ne sont pas irrités contre elles. » Ce disant, il répéta cette strophe pour l’édification de son élève :
Comme les autoroutes, les rivières, les cours, les auberges,
Ou des tavernes, qui s’étendent à tous de la même manière
Une hospitalité universelle,
C’est la femme ; et les hommes sages ne s’abaissent jamais
Se mettre en colère contre la fragilité d’un sexe si fragile.
Tel fut l’enseignement que le Bodhisatta donna à son élève, qui devint dès lors indifférent aux agissements des femmes. Quant à sa femme, elle fut si changée en apprenant que le maître savait ce qu’elle était, qu’elle abandonna dès lors ses mauvaises actions.
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De même, la femme de ce frère convers, lorsqu’elle apprit que le Maître savait ce qu’elle était, renonça dès lors à ses méchancetés.
Sa leçon terminée, le Maître prêcha les Vérités, à la fin desquelles le frère lai obtint le Fruit du Premier Sentier. Le Maître démontra également le lien et identifia la Naissance en disant : « Ce mari et cette femme étaient aussi le mari et la femme de cette époque, et moi-même, le maître brahmane. »