« Un fils est facile à trouver » — Cette histoire a été racontée par le Maître alors qu’il était à Jetavana, à propos d’une certaine femme de la campagne.
Car il arriva un jour au Kosala que trois hommes labouraient à la lisière d’une forêt, et que des brigands pillèrent les habitants de cette forêt avant de s’enfuir. [307] Les victimes arrivèrent, au cours d’une recherche infructueuse des malfrats, là où les trois hommes labouraient. « Voici les brigands de la forêt, [ p. 165 ] déguisés en laboureurs », crièrent-ils, et ils emmenèrent le trio comme prisonniers auprès du roi du Kosala. À plusieurs reprises, une femme se présenta au palais du roi et implora avec de fortes lamentations « de quoi se couvrir ». Entendant ses cris, le roi ordonna qu’on lui donne une chemise ; mais elle refusa, prétextant que ce n’était pas ce qu’elle voulait dire. Les serviteurs du roi revinrent donc auprès de Sa Majesté et dirent que ce que la femme désirait, ce n’était pas des vêtements, mais un mari [^120]. Le roi fit alors amener la femme en sa présence et lui demanda si elle désirait vraiment un mari.
« Oui, sire, répondit-elle, car un mari est la véritable couverture d’une femme, et celle qui n’a pas de mari, même vêtue de vêtements valant mille pièces, va nue et vraiment nue. »
(Et pour renforcer cette vérité, le Sutta suivant devrait être récité ici :
Comme des royaumes sans roi, comme un ruisseau à sec,
Une femme est vue si nue et dénudée,
Qui, ayant dix frères, n’a pas encore de compagne.)
Satisfait de la réponse de la femme, le roi lui demanda quel était son lien de parenté avec les trois prisonniers. Elle répondit que l’un était son mari, l’autre son frère et le troisième son fils. « Eh bien, pour vous témoigner ma faveur », dit le roi, « je vous donne l’un des trois. Lequel choisirez-vous ? » « Sire », répondit-elle, « si je vis, je peux avoir un autre mari et un autre fils ; mais comme mes parents sont morts, je ne pourrai jamais avoir d’autre frère. Alors donnez-moi mon frère, Sire. » Satisfait de la femme, le roi libéra les trois hommes ; ainsi, cette seule femme permit de sauver trois personnes du péril.
Lorsque l’affaire fut portée à la connaissance de la Confrérie, ils étaient en train de louer la femme dans la Salle de la Vérité, lorsque le Maître entra. Ayant appris, après enquête, le sujet de leur conversation, il dit : « Ce n’est pas la première fois, Frères, que cette femme sauve ces trois-là du péril ; elle l’avait déjà fait autrefois. » Et, ce disant, il raconta cette histoire du passé.
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Il était une fois, alors que Brahmadatta régnait à Bénarès, trois hommes labouraient à la lisière d’une forêt, et tout se passa comme décrit ci-dessus.
Le roi lui demandant lequel des trois elle voulait prendre, la femme répondit : « Votre Majesté ne peut-elle pas me les donner tous les trois ? » « Non », répondit le roi, « je ne le peux pas. » « Eh bien, si je ne peux pas les avoir tous les trois, donnez-moi mon frère. » « Prenez votre mari ou votre fils », dit le roi. « Qu’importe un frère ? » « Les deux premiers, je peux facilement les remplacer », répondit la femme, « mais un frère, jamais. » Et ce disant, elle répéta cette strophe :
Un fils est une trouvaille facile, des maris aussi
Un large choix sillonne les voies publiques. Mais où
Est-ce qu’un autre frère trouvera toutes mes douleurs ?
« Elle a tout à fait raison », dit le roi, ravi. Et il ordonna qu’on aille chercher les trois hommes dans la prison et qu’on les remette à la femme. Elle les prit tous les trois et s’en alla.
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« Vous voyez donc, Frères », dit le Maître, « que cette même femme a autrefois sauvé ces trois hommes du péril. » Sa leçon terminée, il fit le lien et identifia la Naissance en disant : « La femme et les trois hommes d’aujourd’hui étaient aussi la femme et les hommes d’autrefois ; et j’étais alors le roi. »
[Note.—Cf. pour l’idée du vers Hérodote 118-120, Sophocle Antigone 909-912 ; et voir ce passage discuté dans Indian Antiquary de décembre 1881.]
[^121] : 165:1 Cf. ‘femme couverte.’