« Celui qui joue », etc. — Cette histoire fut racontée par le Maître, alors qu’il vivait à Jetavana, à propos d’un certain tricheur. L’histoire introductive a déjà été racontée en entier. Mais, à cette occasion, ils amenèrent le Frère au Maître et le dénoncèrent en disant : « Mon Dieu, ce Frère est un tricheur. » Le Maître répondit : « Non seulement maintenant, mais autrefois aussi, c’était un tricheur. » Puis il raconta une histoire du vieux monde.
Un jour, alors que Brahmadatta régnait à Bénarès, le Bodhisatta naquit sous la forme d’un jeune lézard. Devenu grand et vigoureux, il vécut dans une forêt. Un ascète malfaisant construisit une hutte de feuilles et s’établit près de lui. Le Bodhisatta, cherchant de la nourriture, aperçut cette hutte de feuilles et pensa : « Cette hutte doit certainement appartenir à quelque saint ascète », et il s’y rendit et, après avoir salué le saint homme, retourna à sa demeure.
Un jour, ce faux ascète mangea un mets savoureux préparé chez l’un de ses serviteurs et demanda de quelle viande il s’agissait. Apprenant que c’était de la chair de lézard, il devint si esclave de son amour des mets délicats qu’il pensa : « Je vais tuer ce lézard qui revient si souvent dans mon ermitage, le cuisiner à mon goût et le manger. » Il prit donc du ghee, du lait caillé, des condiments et autres, et partit, sa massue dissimulée sous sa robe jaune, s’assit parfaitement immobile à la porte de sa hutte, attendant l’arrivée du Bodhisatta, aussi silencieux que possible.
[85] Et lorsque le Bodhisatta vit ce dépravé, il pensa : « Ce misérable a dû manger la chair de mes proches. Je vais le mettre à l’épreuve. » Il se plaça donc sous le vent de lui et, sentant son odeur, comprit qu’il avait mangé la chair d’un lézard. Sans même s’approcher, il fit demi-tour et s’enfuit. Voyant qu’il ne venait pas, l’ascète lança sa massue sur lui. La massue manqua son corps, mais atteignit juste le bout de sa queue. L’ascète dit : « Va-t’en, je t’ai manqué. » Le Bodhisatta répondit : « Oui, tu m’as manqué, mais tu ne manqueras pas les quatre états de souffrance. » Puis il s’enfuit et disparut dans une fourmilière qui se trouvait au bout de l’allée du cloître. Passant la tête par un autre trou, il s’adressa à l’ascète en ces deux strophes :
Celui qui joue le rôle ascétique
Doit faire preuve de maîtrise de soi.
Tu as lancé ton bâton sur moi,
Tu dois être un faux ascète.
Des mèches emmêlées et une robe de peau
Servir à cacher un péché secret.
Imbécile ! pour purifier pour l’apparence extérieure,
Laisser ce qui est immonde en dessous.
L’ascète, en entendant cela, répondit dans une troisième strophe :
Je t’en prie, lézard, reviens vite,
L’huile et le sel ne me manquent pas :
Du poivre aussi, je suggérerais
Vous pouvez ajouter un zeste au riz bouilli.
[86] Le Bodhisatta, en entendant cela, prononça la quatrième strophe :
Je vais me cacher bien au chaud
Au milieu de l’essaim myriade de la fourmilière.
Cessez de bavarder sur l’huile et le sel,
Le poivre, je l’abhorre.
Il le menaça encore et dit : « Fi ! faux ascète, si tu continues à habiter ici, je te ferai saisir comme un voleur par le peuple qui habite mon pâturage, et je te livrerai à la destruction. Alors, dépêche-toi et pars. » Alors le faux ascète s’enfuit de cet endroit.
Le Maître, sa leçon terminée, identifia la Naissance : « À cette époque, le voyou d’un Frère était le faux ascète, mais j’étais moi-même le lézard royal. »
56:1 Comparer n° 277, vol. ii. ↩︎