2. Le Bouddha est prêt à prêcher la doctrine | Page de titre | 4. Le Bouddha retrouve ses anciens disciples |
[ p. 114 ]
Le Bienheureux se demandait qui était digne d’être le premier à entendre la parole du salut. « Où est un homme vertueux, intelligent et énergique, à qui je puisse enseigner la loi ? » se demandait-il. « Son cœur doit être exempt de haine, son esprit doit être serein, et il ne doit pas garder cette connaissance pour lui comme s’il s’agissait d’un sombre secret. »
Il pensa à Rudraka, fils de Rama. Il se souvint qu’il avait été libéré de la haine et avait tenté de mener une vie vertueuse, et qu’il n’était pas homme à cacher son savoir. Il décida de lui enseigner la loi, et cette question surgit dans son esprit : « Où est Rudraka, maintenant ? » Il apprit alors que Rudraka, fils de Rama, était mort depuis sept jours, et il dit :
« C’est vraiment dommage que Rudraka, fils de Rama, soit mort sans avoir entendu la loi. Il l’aurait comprise et, à son tour, aurait pu l’enseigner. »
Il pensa à Arata Kalama. Il se souvint de son intelligence claire et de sa vie vertueuse, et il décida [ p. 115 ] qu’Arata Kalama serait heureux de propager le savoir. Et cette question lui vint à l’esprit : « Où est Arata Kalama maintenant ? » Il apprit alors qu’Arata Kalama était mort depuis trois jours, et il dit :
« Arata Kalama est mort sans avoir entendu la loi ; grande est la perte d’Arata Kalama. »
Il réfléchit encore et se souvint des cinq disciples de Rudraka qui l’avaient autrefois rejoint. Ils étaient vertueux, énergiques et comprendraient certainement la loi. Le Bienheureux savait, grâce à son intelligence, que les cinq disciples de Rudraka vivaient dans le Parc aux Cerfs de Bénarès. Il partit donc pour Bernares.
Au mont Gaya, il rencontra un moine nommé Upaka. À la vue du Bienheureux, Upaka poussa un cri d’admiration.
« Que vous êtes belle ! » s’exclama-t-il. « Votre visage est radieux. Les fruits mûris au soleil sont moins fleuris. Votre beauté est celle d’un automne clair. Monseigneur, puis-je vous demander qui était votre maître ? »
« Je n’ai pas eu de maître », répondit le Bienheureux. « Personne n’est semblable à moi. Moi seul suis sage, calme, incorruptible. »
« Quel grand maître vous devez être ! » dit Upaka. « Oui, je suis le seul maître au monde ; mon
On ne trouve pas d’égal sur terre ou dans le ciel. « Où vas-tu ? » demanda Upaka.
[ p. 116 ]
« Je vais à Bénarès », dit le Bienheureux, « et là, j’allumerai la lampe qui apportera la lumière au monde, une lumière qui éblouira même les yeux des aveugles. Je vais à Bénarès, et là, je frapperai les tambours qui réveilleront l’humanité, les tambours qui résonneront même aux oreilles des sourds. Je vais à Bénarès, et là, j’enseignerai la loi. »
Il poursuivit son chemin et arriva sur les rives du Gange. Le fleuve était haut, et le Bienheureux chercha un batelier pour le faire traverser. Il en trouva un et lui dit :
« Ami, veux-tu m’emmener de l’autre côté de la rivière ? »
« Certainement », répondit le batelier, « mais payez-moi d’abord le voyage. »
« Je n’ai pas d’argent », dit le Bienheureux.
Et il vola dans les airs jusqu’à la rive opposée.
Le batelier était bouleversé. Il s’écria : « Je ne l’ai pas fait traverser la rivière, lui qui était un si saint homme ! Oh, malheur à moi ! » Et il se roula par terre, dans sa grande détresse.
2. Le Bouddha est prêt à prêcher la doctrine | Page de titre | 4. Le Bouddha retrouve ses anciens disciples |