[ p. 271 ]
Le Maître vieillissait. Lorsqu’il était à Rajagriha, il réunit les moines et leur parla longuement :
« Moines, n’oubliez pas les préceptes que je vous ai donnés. Observez-les attentivement. Vous vous réunirez deux fois par mois et vous confesserez vos transgressions les uns aux autres. Si vous estimez avoir mal agi et que vous le gardez pour vous, vous serez coupable de mensonge. Admettez vos transgressions : la confession vous apportera repos et paix. Les quatre péchés les plus graves qu’un moine puisse commettre sont, comme vous le savez : avoir des relations sexuelles avec une femme ; voler quoi que ce soit ; tuer un être humain ou inciter à un meurtre ; et prétendre posséder un pouvoir surhumain qu’il sait ne pas posséder. Un moine qui a commis l’un de ces quatre péchés doit être expulsé de la communauté. Moines, ne discutez pas avec les femmes et ne les corrompez pas. Ne portez pas de faux témoignage contre vos frères. N’essayez pas de semer la discorde dans la communauté. Ne cherchez pas à échapper à une réprimande. Ne [ p. 272 ] Ne mentez pas et n’insultez personne. Observez attentivement, ô moines, tous les préceptes que je vous ai donnés.
Il a ajouté :
Le sérieux est le domaine de l’immortalité ; la frivolité, celui de la mort. Ceux qui sont sérieux ne meurent pas ; ceux qui sont frivoles sont toujours morts. C’est pourquoi le sage doit être sérieux. Le sage atteint la bénédiction suprême, le nirvana. Celui qui est énergique et capable de se souvenir, qui pense honnêtement et agit délibérément, qui est continent, qui vit dans le respect de la loi et qui est sérieux voit sa gloire grandir. C’est la frivolité que recherchent les imbéciles et les faibles d’esprit ; le sage chérit le sérieux comme un avare son or. Le moine qui veut être sérieux, qui voit le danger de la frivolité, secoue la loi maléfique comme le vent secoue les feuilles ; il brise les liens qui l’attachent au monde ; il est proche du nirvana. Debout sur la terrasse de la sagesse, libéré de toute souffrance, l’homme sérieux qui a vaincu la frivolité regarde la multitude malheureuse, comme, du sommet d’une montagne, on contemplerait la foule dans les plaines en contrebas.