[ p. 249 ]
L’ASSOMPTION DE LA VIERGE. LES APPARITIONS DE NOTRE SEIGNEUR APRÈS LA RÉSURRECTION. LA DERNIÈRE CÈNE. LES NOMS DES APÔTRES ET DES DISCIPLES. CHRONOLOGIE. GOG ET MAGOG. L’ANTÉCHRIST. LA TRADUCTION GRECQUE DE LA BIBLE HÉBRAÏQUE.
Les extraits cités dans les pages précédentes montrent à quel point Salomon, évêque d’Al-Basrah, s’est largement inspiré de la « Grotte aux Trésors » pour compiler son ouvrage, « Le Livre de l’Abeille », notamment lorsqu’il traitait de l’histoire des premiers patriarches. Mais il ne conclut pas son livre par le récit de la Crucifixion, car son objectif était de décrire brièvement l’évolution du christianisme après la mort du Christ ; ce faisant, il a rassemblé et consigné par écrit une quantité considérable d’informations sur les apôtres et les disciples, leur vie et leur mort, ainsi que sur un certain nombre de faits et de légendes qu’il acceptait et souhaitait voir croire par les nestoriens de son diocèse, en particulier. En fait, le « Livre de l’Abeille », bien qu’écrit par un évêque nestorien, peut être considéré comme un supplément ou une continuation de la « Grotte aux Trésors », qui, selon la tradition ancienne, fut écrite par un évêque jacobite. Ces deux ouvrages font partie du recueil de textes copiés par le savant prêtre Hômô, conservé au British Museum (MS. Add. 25875). Ils étaient si appréciés que des copies en furent réalisées pour la bibliothèque de l’église de la Vierge Marie à Amedîa. Le résumé suivant est basé sur ma traduction du texte syriaque, publiée à Oxford en 1886.
[LA MORT ET L’ASSOMPTION DE LA VIERGE MARIE.]
Marie vécut douze ans après l’Ascension de Notre-Seigneur ; elle vécut cinquante-huit ans, mais d’autres disent soixante et un ans. Elle ne fut pas ensevelie sur terre, mais les anges la transportèrent au Paradis et portèrent son cercueil. D’autre part, nous lisons dans l’Histoire de la Vierge : « La bienheureuse Marie mourut en l’an d’Alexandre 394 (soit 82-83 apr. J.-C.). À l’Annonciation, elle avait trente ans et vécut aussi les trente-trois ans de la Dispensation ; et après la Crucifixion, elle vécut cinquante-huit ans. Elle vécut cent vingt et un ans. » Dans le même livre, nous lisons : « Marie resta à Jérusalem, affligée de sa séparation d’avec notre Seigneur Jésus-Christ et de l’absence des apôtres. Elle pria, jeta de l’encens au feu, leva les yeux et étendit les mains au ciel, et dit : « Ô Christ, Fils du Dieu vivant, écoute la voix de ta servante, et envoie-moi ton ami Jean le Jeune avec ses compagnons d’apostolat, afin que je les voie et que leur vue me console avant le jour de ma mort ; et je louerai et adorerai ta bonté. » Aussitôt, le Saint-Esprit révéla à chacun des apôtres, quel que soit le pays où il se trouvait, que la bienheureuse Marie allait quitter ce monde pour la vie éternelle. L’Esprit les convoqua, ainsi que ceux d’entre eux qui étaient morts, pour se rassembler dès l’aube auprès de la bienheureuse Marie, afin qu’elle les voie. Chacun d’eux vint à elle de son pays à l’aube, par l’action du Saint-Esprit. Ils saluèrent Marie, se saluèrent les uns les autres et l’adorèrent. Thomas était en Inde, et un ange le prit et le ramena. Il trouva les anges portant son cercueil dans les airs ; ils l’approchèrent de Thomas, qui pria aussi et fut béni par elle.
[ p. 252 ]
[LES APPARITIONS DE NOTRE SEIGNEUR APRÈS SA RÉSURRECTION.]
Il est apparu dix fois : 1. À Marie-Madeleine (Jean xx. 11, 18). 2. Aux femmes au tombeau (Matthieu xxviii. 9, 10). 3. À Cléophas (Luc xxiv. 18). 4. À Simon Pierre (Luc xxiv. 34). 5. À tous les disciples sauf Thomas (Luc xxiv. 36-49 ; Jean xx. 19-23). 6. Aux disciples, Thomas étant avec eux (Jean xx. 24-29). 7. Sur la montagne (Matt. xxviii. 16-20). 8. Sur la mer de Tibériade (Jean xxi. 1-24). 9. À son ascension (Marc xvi. 19; Luc xxiv. 50-53). 10. Aux cinq cents à la fois (1 Cor. xv. 6). Après son ascension, il apparut à Paul (Actes ix. 3-9 ; I Cor. xv. 3), et à Étienne (Actes vii. 55-60).
[LA DERNIÈRE CÈNE.]
Certains hommes ont une tradition selon laquelle, lorsque notre Seigneur a brisé son corps dans la Chambre Haute, Jean, fils de Zébédée, a caché une partie de sa part jusqu’à ce que notre Seigneur ressuscite d’entre les morts. Lorsque Thomas a approché son doigt du côté de notre Seigneur et qu’il s’est posé sur la marque de la lance, les disciples ont vu le sang. Et Jean a pris ce morceau de pain consacré et a essuyé le sang avec ; et les Orientaux Mâr Addaï et Mâr Mârî ont pris ce morceau et ont sanctifié ce pain sans levain qui a été transmis parmi nous. D’autres disent que lorsque Jean a pris ce morceau de pain consacré dans sa main, il s’est enflammé et a brûlé dans la paume de sa main, et la paume de sa main a transpiré, et il a pris cette sueur et l’a cachée pour le signe de la Croix du baptême.
[LES APÔTRES.]
Les apôtres étaient douze et soixante-dix ; leurs noms sont :
Simon, le chef des apôtres, était originaire de Bethsaïde, de la tribu de Nephtali. Il prêcha un an à Antioche, où les disciples furent appelés chrétiens pour la première fois, et il y bâtit la première église, dans la maison de Cassien, dont il ressuscita le fils. Il vécut vingt-sept ans à Rome. Il fut crucifié, la tête en bas, par Néron, en l’an 376 des Grecs (65-64 av. J.-C.).
André, son frère, prêcha en Scythie, à Nicomédie et en Achaïe. Il mourut à Byzance et fut enterré dans l’église qu’il y avait construite.
Jean, fils de Zébédée, était originaire de Bethsaïde, de la tribu de Zabulon. Il prêcha à Éphèse, fut exilé à Patmos, puis retourna à Éphèse, où il bâtit une église. Trois de ses disciples l’accompagnèrent : IGNACE, [ p. 254 ] futur évêque d’Antioche, qui fut livré aux bêtes à Rome ; POLYCARPE, futur évêque de Smyrne, qui fut brûlé vif ; et Jean, qui lui succéda comme évêque. Jean, fils de Zébédée, fut enterré par Jean, son disciple, à Éphèse, et sa tombe est inconnue. Jean, son disciple, fut également enterré à Éphèse. Il écrivit l’Apocalypse et dit avoir reçu tout ce qu’il avait écrit dans ce livre de Jean l’Évangéliste.
Jacques, frère de Jean, prêcha à Bethsaïde et y bâtit une église. Hérode Agrippa le fit mourir par l’épée l’année suivant l’Ascension de notre Seigneur. Il fut enterré à Âkâr, une ville de Marmârîkâ.
Philippe, de Bethsaïde, était de la tribu d’Aser. Il prêcha en Phrygie, en Pamphylie et en Pisidie. Il mourut en Pisidie et fut enterré dans l’église qu’il y avait construite. Il vécut 27 ans comme apôtre.
Thomas, de Jérusalem, était de la tribu de Juda. Il enseigna les Parthes, les Mèdes et les Indiens ; il baptisa la fille du roi indien, qui le fit tuer à coups de lance. Le marchand Habbân transporta son corps à Édesse et l’y enterra. Certains disent qu’il fut enterré à Mahlûph, en Inde.
MATTHIEU, de Nazareth, était de la tribu d’Issacar. Il prêcha en Palestine, à Tyr et à Sidon, et alla jusqu’à Gabbûlâ (c’est-à-dire al-Jabbâl, ville de Cœlesyrie). Il mourut et fut enterré à Antioche.
BARTHÉLOMÉIOS, originaire d’Endor, était de la tribu d’Issachar. Il prêcha en Arménie, à Ardeshîr, Ketarbôl, Radbîn et Prûharmân. Il se rendit d’abord à Golthon en Arménie, puis revint à Artaschu, puis à Her, Zarevant et Urbianos. Il vécut trente ans comme apôtre, puis Hûrstî (Rhûstnî ou Hêrôstmî), roi d’Arménie, le crucifia à Urbianos. Il fut enterré dans l’église qu’il avait fait construire en Arménie. Le roi d’Arménie à l’époque de Barthélémy s’appelait Sanadrog (Sanatruk).
Jude, fils de Jacques, surnommé Thaddée (Taddaï), qui est aussi Lebbaï (Lebbaï), de Jérusalem, était de la tribu de Juda. Il prêcha à Laodicée, à Antarade et à Arwâd (Ruwâd). Il fut lapidé à Arwâd, mourut et fut enterré là.
Simon Zélotes, de Galilée, était de la tribu d’Éphraïm. Il prêcha à Samosata, Perrhê, Zeugma, Alep, Manbig et Kinnesrîn. Il bâtit une église à Kyrrhos, où il mourut et fut enterré.
Jacques, fils d’Alphée (Halphaï), était du Jourdain et de la tribu de Manassé. Il prêcha à Tadmor (Palmyre), Kirkêsion [ p. 256 ] (Kîrkîsîyâ) et Callinicos (ar-Rakkah), puis vint à Bâtnân de Serûg (Sarug), où il bâtit une église, où il mourut et fut enterré.
Judas Iscariote, le Traître, de Sekharyût, était de la tribu de Gad ou de Dan. Matthias, de la tribu de Ruben, le remplaça. Il prêcha en Grèce et en Sicile, où il bâtit une église, où il mourut et fut enterré.
Jacques, le frère de notre Seigneur, fut précipité du haut du Temple pendant qu’il prêchait à Jérusalem ; alors un foulon lui fracassa le crâne avec une massue, et ensuite ils le lapidèrent.
Jean-Baptiste était de la tribu de Lévi. Hérode le tétrarque le fit tuer, et son corps fut enterré à Sébastie.
ANANIAS (HANANYÂ), disciple de Jean, enseigna à Damas et à Erbil. Pôl, général d’Arétas (Aristus), le fit tuer, et il fut enterré dans son église à Erbil.
Paul, de Tarse, était pharisien et de la tribu d’Éphraïm (ou de Benjamin ?). Il se rendit auprès de Pierre à Rome, et Néron ordonna qu’ils soient tués. En route vers le lieu du massacre, ils donnèrent l’imposition des mains du sacerdoce à leurs disciples, Pierre à Marc et Paul à Luc. Pierre fut crucifié et Paul décapité, et Marc et Luc apportèrent leurs corps dans la ville. Mais la tête de Paul resta introuvable. Finalement, un berger la trouva et la déposa près de sa bergerie. La nuit, un feu flamba dessus, et le berger alla prévenir l’évêque Xyste et le clergé. Lorsqu’ils virent la tête, ils reconnurent celle de Paul. Ils la déposèrent aux pieds du corps de Paul et, après avoir prié toute la nuit, on trouva la tête attachée au corps. Depuis sa vocation jusqu’à la fin de sa vie, il y eut 35 ans ; il voyagea 31 ans, et fut emprisonné à Césarée pendant deux ans, puis à Rome pendant deux ans. Il fut martyrisé la trente-sixième année après la Passion de Notre-Seigneur et fut enseveli dans les catacombes royales de Rome.
Luc, médecin et évangéliste, était disciple de Lazare et fut baptisé par Philippe à Bérée. Il fut décapité par Horos, gouverneur d’Alexandrie sous Tibère, alors qu’il y prêchait ; il fut enterré dans cette ville.
L’évangéliste Marc prêcha à Rome, où il mourut et fut enterré. Il était soit le fils de la femme de Simon Pierre, soit le fils de Simon ; Rhoda était sa sœur. Il s’appelait d’abord Jean, mais les apôtres changèrent son nom en Marc.
ADDAI, de Panéas, prêcha à Édesse et en Mésopotamie au temps du roi Abhgar ; il construisit une église à Édesse. Hérode, fils d’Abhgar, le tua dans la forteresse d’Aggêl, ou Engîl, au nord d’Amid. Il fut enterré soit à Édesse, soit à Rome.
AGGAI, disciple d’Addaï, était tisserand de soie ; parce qu’il refusait d’abandonner sa prédication, Hérode, fils d’Abhgar, lui brisa les jambes avec une massue et le tua.
THADDÉE fut tué par Hérode, fils d’Abhgar, et enterré à Édesse.
ZACHÉE (Zaccaï), le publicain, fut tué pendant qu’il prêchait sur le mont Hôrôn.
SIMON le lépreux enseignait à Rama, et c’est là que les Juifs le tuèrent.
JOSEPH, le sénateur, enseigna en Galilée et en Décapole, et fut enterré à Rama.
Nicodème, le pharisien, ami de notre Seigneur, mourut à Jérusalem et y fut enterré. Certains disent qu’il fut enterré par son frère Gamaliel à Kephar Gamlâ.
NATHANIEL fut lapidé alors qu’il prêchait sur le mont Hôrôn (ou mont Hébron) et mourut.
SIMON, le Cyrénéen, fut tué dans l’île de Chios.
SIMON, fils de Cléopas, était évêque de Jérusalem. À l’âge de cent ans, il fut crucifié par Irénée (ou Héréos ?), le chiliarque.
ÉTIENNE fut lapidé à Jérusalem et enterré à Kephar Gamlâ.
[ p. 260 ]
MARC (appelé Jean) enseigna à Nysse et à Nazianze ; il construisit une église à ce dernier endroit, et mourut et fut enterré là.
GÉPHAS (Gal. ii. 9; I Cor. i. 12) enseigna à Baalbec, Hims (Émèse) et Nathrôn (Batharûn) ; il mourut et fut enterré à Shîrâz (Shaizar ?).
Barnabé, originaire de Chypre ou membre d’une famille chypriote établie à Antioche, entreprit deux missions de prédication dans cette île, puis alla prêcher quelque temps en Italie du Nord et à Kûrâ. Il retourna ensuite à Chypre, où, selon une tradition, il subit le martyre. Les différents récits de sa vie et de sa prédication sont décrits par Lipse dans son Apostelgeschichte (Bd. ii. Heft 2, pp. 276-320).
TITE enseigna en Crète, et il mourut et fut enterré là.
SOSTHÈNE enseigna dans le Pont et en Asie, et fut jeté à la mer par Nonnus, le préfet.
CRISCUS (CRESCENS) enseigna en Dalmatie ; il mourut de faim à Alexandrie.
JUSTUS enseigna à Tibériade et à Césarée, où il mourut et fut enterré.
ANDRONIC enseigna en Illyrie, où il mourut et fut enterré.
RUFUS a été tué alors qu’il enseignait à Zeugma.
PATROBAS enseigna à Chalcédoine et y mourut.
[ p. 260 ]
HERMAS, le berger, enseigna à Antioche et y mourut.
NARCISSE enseigna en Grèce et y mourut.
ASYNCRITUS se rendit à Bêth-Hûzâyê (Ahwaz, Khûzistân), et y mourut.
ARISTOBULE enseigna en Isaurie et y mourut.
Onésime, esclave de Philémon, s’enfuit auprès de Paul à Rome, où ses jambes furent brisées et il mourut.
APOLLOS fut brûlé vif par Sparacleus (?), gouverneur de Gangra.
OLYMPAS, STACHYS et STEPHEN sont morts en prison à Tarse.
JUNIAS fut tué à Samos.
THÉOCRITE mourut à Ilion.
MARTALUS (I) a été tué par les Barbares.
NIGER enseigna à Antioche et y mourut.
LUCIUS fut traîné derrière un cheval et mourut.
ALEXANDRE fut jeté dans une fosse à Héracléopolis (Hiérapolis ?) et mourut.
MILUS s’est noyé à Rhodes.
SILVANUS et HERODION (Rhôdiôn) furent tués à Accô.
SILAS enseigna à Sarapolis (Hiérapolis ?), et y mourut.
TIMOTHÉE enseigna à Éphèse, et il y mourut.
MANAEL a été brûlé vif à Accô.
L’EUNUQUE de Candace fut étranglé sur l’île de Parparchia.
[ p. 261 ]
JASON et SOSIPATRE furent jetés aux bêtes d’Olmius.
DÉMAS enseigna à Thessalonique et y mourut.
OMIUS (HYMENAEUS) enseigna à Mélitène et y mourut.
Thrasée fut jeté dans une fournaise ardente à Laodicée.
BISTORIUS (ARISTARQUE) enseigna dans l’île de Kâ, et y mourut.
ABRIOS et MÔTOS sont morts en Éthiopie.
LEVI fut tué à Panéas par Charmus.
NICÉTIEN (NICETAS) fut scié en deux à Tibériade.
JEAN et THÉODORE furent jetés aux bêtes à Baalbec.
EUCHESTION (?) et SIMON furent tués par Méthalius à Byzance.
EPHRAIM (APHREM) enseigna à Baishân et y mourut.
JUSTUS fut tué à Corinthe.
Jacques enseigna à Nicomédie et y mourut.
[LES NOMS DES APÔTRES.]
Les DOUZE (Matthieu x. Marc iii. Luc vi. Actes i.).
Les SOIXANTE-DIX.
Les personnes suivantes ont été choisies avec Stephen :
Voici ceux qui étaient avec Pierre à Rome :
Voici ce qui accompagna Pierre vers Corneille :
Les personnes suivantes furent rejetées parmi les Soixante-dix, car elles étaient partisanes de Cérinthe et niaient la divinité de notre Seigneur :
[ p. 264 ]
À leur place vinrent :
Luc, le médecin.
Apollos, l’élu.
Ampelius; Urbain; Stachys.
Popillius (Publius) ; Aristobule.
Étienne ; Hérodion, fils de Narcisse.
Olympe; Marc, l’évangéliste.
Addaï; Aggée; Marie Marie.
[CHRONOLOGIE]
D’Adam au Déluge, il y eut | 2262 | ans. |
Du Déluge à Abraham il y avait | 1015 | « |
D’Abraham à la sortie d’Égypte, il y avait | 430 | « |
De l’Exode à Salomon et la construction du Temple, il y a eu | 400 | « |
De Salomon à la première captivité, que Nebucadnetsar emmena en captivité | 495 | « |
De la première captivité à la prophétie de Daniel, il y avait | 180 | « |
Depuis la prophétie de Daniel jusqu’à la naissance de notre Seigneur, il y a | 483 | « |
[5265] | “ | |
Tout cela fait 5345 ans (sic). | [ p. 265 ] | |
D’Alexandre à notre Seigneur il y eut | 303 | ans. |
De Notre Seigneur à Constantin fut | 341 | « |
En l’an 438 d’Alexandre le Macédonien, le royaume des Perses commença. |
[Pour 438, lisez 538, car la dynastie sassanide a été fondée par Ardashîr Ier en 226 après J.-C.]
Sachez, ô mes frères lecteurs, que depuis le début de la création d’Adam jusqu’à Alexandre, il y a eu 5180 ans.
[DE GOG ET MAGOG.]
Lorsqu’Alexandre était roi, après avoir soumis des pays et des villes, et qu’il fut arrivé en Orient, il vit aux confins de l’Orient les hommes qui sont des enfants de Japhet. Ils étaient plus méchants et plus impurs que tous les habitants du monde ; un peuple immonde, d’apparence hideuse, qui mangeait des souris et des reptiles, des serpents et des scorpions. Ils n’enterraient jamais les corps de leurs morts, mais les mangeaient. Des gens ignorants de Dieu et ignorants de la puissance de la raison, mais qui vivaient dans ce monde sans intelligence, comme des bêtes féroces. Voyant leur méchanceté, Alexandre appela Dieu à son secours. Il les rassembla, les fit venir, eux, leurs femmes et leurs enfants, les fit entrer et les enferma aux confins du Nord. C’est la porte du monde, au nord, et il n’y a ni entrée ni sortie aux confins du monde, de l’est au nord. Alexandre pria Dieu en larmes, et Dieu entendit sa prière et ordonna à ces deux hautes montagnes appelées « les enfants du nord » de se rapprocher l’une de l’autre jusqu’à ce qu’il y ait environ douze coudées entre elles. Il construisit alors devant elles un bâtiment solide, et il lui fit une porte d’airain, qu’il oignit à l’intérieur et à l’extérieur d’huile de Thesnaktîs (c’est-à-dire une huile qui ne peut être consumée par le feu ni grattée avec un outil en fer), de sorte que, si l’on approchait des instruments de fer pour la forcer à s’ouvrir, on ne pourrait la déplacer ; et si l’on voulait la fondre au feu, elle l’éteindrait ; et elle ne craignait ni les opérations des démons ni celles des sorciers, et ne pouvait être vaincue par eux. Il y avait alors vingt-deux royaumes emprisonnés dans la porte du nord, et voici leurs noms :
Coucou, Mâgôg.
Nawâl, Eshkenâz (Eshkin).
Denâphâr (Dîfâr).
Paktâyê (le peuple de Paktuê dans la Chersonèse thrace).
Province (Lydie).
Humnâyê (les Huns), Parzâyê.
[ p. 267 ]
Dakla, Thaubela (Tukla).
Darmetâyê, Kawkebâyê.
Hommes-chiens (Cynocéphales).
Emderathā, Garmīdō.
Cannibales, Therkâyê (Thraces).
les Allani, Pisilon.
Denkâyê (Dunkâyê).
Saltray (Plateau à sel).
À la fin du monde et à la consommation finale, quand les hommes mangeront, boiront et épouseront des femmes ; et que les femmes seront données à leurs maris ; quand ils planteront des vignes et construiront des bâtiments, et qu’il n’y aura plus ni méchant ni adversaire, à cause de la tranquillité assurée et de la paix certaine ; soudain les portes du nord s’ouvriront, et les armées des nations qui y sont prisonnières sortiront. La terre entière tremblera devant eux, et les hommes fuiront et se réfugieront dans les montagnes, dans les cavernes, dans les sépulcres et dans les fentes de la terre ; et ils mourront de faim, et il n’y aura personne pour les enterrer, à cause de la multitude des afflictions qu’ils feront souffrir aux hommes. Ils mangeront des chiens et des chats morts ; ils donneront aux mères les corps de leurs enfants à cuire, et ils les mangeront devant elles sans honte. Ils détruiront la terre, et personne ne pourra leur résister. Après une semaine de [ p. 268 ] cette grande affliction, ils seront tous détruits dans la plaine de Joppé, car c’est là que tout ce peuple sera rassemblé, avec leurs femmes, leurs fils et leurs filles.
[DE LA VENUE DE L’ANTÉCHRIST.]
Une semaine et demie après la destruction de ces malheureux, le fils de la perdition apparaîtra. Il sera conçu à Chorazin, naîtra à Bethsaïde et sera élevé à Capharnaüm. Chorazin se réjouira d’avoir été conçu en elle, Bethsaïde d’y être né, et Capharnaüm d’y avoir été élevé ; c’est pourquoi notre Seigneur a proclamé « Malheur à ces trois villes » dans l’Évangile (Matthieu 11:21). Dès que le fils de perdition sera révélé, le roi des Grecs montera et se tiendra sur le Golgotha, où notre Seigneur a été crucifié ; il posera la couronne royale au sommet de la sainte Croix sur laquelle notre Seigneur a été crucifié ; il étendra ses deux mains vers le ciel et remettra le royaume à Dieu le Père. La sainte Croix sera élevée au ciel, et la couronne royale avec elle ; et le roi mourra aussitôt. Le roi qui remettra le royaume à Dieu sera issu de la descendance de Kûshath, fille de Pîl, roi d’Éthiopie ; car Armélaüs (Romulus), roi des Grecs, prit Kûshath pour femme, et la descendance des Éthiopiens se mêla à celle des Grecs. De cette descendance naîtra un roi qui remettra le royaume à Dieu, comme l’a dit le bienheureux David : « Cush remettra la puissance à Dieu » (Ps. lxviii. 31).
Lorsque la Croix sera élevée au ciel, aussitôt tout chef, tout dirigeant et toute puissance seront anéantis, et Dieu retirera sa providence de la terre. Les cieux seront empêchés de laisser tomber la pluie, et la terre de produire des germes et des plantes ; et la terre restera comme du fer à cause de la sécheresse, et les cieux comme de l’airain. Alors apparaîtra le fils de perdition, issu de la semence et de la tribu de Dan ; il montrera des illusions trompeuses et égarera le monde, car les simples verront les lépreux purifiés, les aveugles les yeux ouverts, les paralytiques marcher, les démons chassés, le soleil s’obscurcir lorsqu’il le verra, la lune se transformer lorsqu’il lui ordonnera, les arbres produire des fruits de leurs branches et la terre faire pousser des racines. Il montrera des illusions trompeuses, mais il ne pourra ressusciter les morts. Il entrera à Jérusalem et s’assiéra sur un trône dans le Temple, disant : « Je suis le Christ », et il sera porté par des légions de démons comme un roi et un législateur, se nommant Dieu, et disant : « Je suis l’accomplissement des figures et des paraboles. » Il mettra fin aux prières et aux offrandes, comme si à son apparition les prières devaient être abolies et que les hommes n’auraient plus besoin de sacrifices et d’offrandes avec lui. Il devient un homme incarné par une femme mariée de la tribu de Dan. Lorsque ce fils de la destruction deviendra un homme, il deviendra une demeure pour les démons, et toutes les œuvres sataniques seront parfaites en lui. Tous les démons et toutes les armées des Indiens seront rassemblés avec lui ; Et devant tous les Indiens et devant tous les hommes, la nation juive insensée croira en lui, disant : « Celui-ci est le Christ, l’attente du monde. » Le temps de l’erreur de l’Antéchrist durera deux ans et demi, mais d’autres disent trois ans et six mois. Et quand tous seront dans le désespoir, alors Élie (Élie) viendra du Paradis, convaincra le trompeur, et ramènera le cœur des pères vers les enfants et le cœur des enfants vers les pères ; et il encouragera et fortifiera le cœur des croyants.
[LA BIBLE HÉBRAÏQUE TRADUIT EN GREC.]
Ptolémée Philadelphe régna 38 ans. La troisième (ou sixième) année de son règne marqua la fin du cinquième millénaire depuis la création du monde. Ce roi demanda aux Juifs captifs en Égypte, et soixante-dix (ou soixante-douze) vieillards [ p. 271 ] lui traduisirent les Écritures de l’hébreu au grec, sur l’île de Pharos. En échange, il les libéra et leur restitua les ustensiles de leur temple. Leurs noms étaient :
1. | Josèphe Ézéchias Zacharie Jean Ézéchiel Élisée |
De la tribu de Ruben. |
2. | Juda Simon Samuel Addaï Matthieu Shalmi |
De la tribu de Siméon. |
3. | Néhémie Joseph Théodose Langue Adonija Dâki |
De la tribu de Lévi. |
4. | Jothan Abdî Élisée Ananias Zacharie Hilkija |
De la tribu de Juda. |
5. | Isaac Jacob Jésus Sambât (Sabbateus) Simon Lévi |
De la tribu d’Issacar. |
6. | Juda Joseph Simon Zacharie Samuel Shamlî |
De la tribu de Zabulon. |
7. | Sambât Sédécias Jacob Isaac Isaï Matthias |
De la tribu de Gad. |
8. | Théodose Jason Josué Jean Théodote Jothan |
De la tribu d’Aser. [ p. 272 ] |
9. | Abraham Théophile Arsam Jason Jérémie Daniel |
De la tribu de Dan. |
10. | Jérémie Éliézer Zacharie Bénaïa Élisée Dathî |
De la tribu de Nephtali. |
11. | Samuel Josèphe Juda Jonathan Dositheus Caleb |
De la tribu de Joseph. |
12. | Isale Jean Théodose Arsam Abia Ézéchiel |
De la tribu de Benjamin. |
Ptolémée II, surnommé Philadelphe, était le fils de Ptolémée Ier, Soter, et de Bérémcé. Il naquit en 308 av. J.-C. ; il régna seul de 283 à 247 av. J.-C., date de sa mort. Son nom fut transcrit ainsi par les annalistes égyptiens :
PTU[O]LMIS
et son titre de Philadelphe par meri sen (c’est-à-dire « aimant ses frères »). Il agrandit la grande bibliothèque d’Alexandrie, fondée par son père, et on dit qu’à son époque, elle contenait jusqu’à 400 000 livres (rouleaux de papyrus). C’est sur son ordre que Manéthon, prêtre de Sébennytus, dans le Delta, compila son Histoire d’Égypte.