[ p. 1 ]
1. On rapporte que Confucius aurait dit un jour : « Si quelques années étaient ajoutées à ma vie, j’en consacrerais cinquante à l’étude du Yî, et j’éviterais ainsi de tomber dans de grandes erreurs [1]. »
Il y avait un Yî au temps de Confucius
Les meilleurs critiques rapportent cette phrase à la fin de la vie de Confucius, lorsqu’il revint de ses longs et pénibles pérégrinations à travers les États et se réinstalla dans sa ville natale, Lû. Il avait alors presque soixante-dix ans, et il paraît étrange, s’il parlait sérieusement, qu’il ait pu croire que sa vie pourrait être prolongée de cinquante ans. En ce qui concerne cette précision, une altération du texte est généralement admise. J’ai cité ce passage simplement pour prouver, à partir de lui, l’existence d’un roi Yî à l’époque de Confucius. Dans son histoire, écrite par Sze-mâ Kh_ien, il est dit que, dans les dernières années de sa vie, il se prit d’affection pour le Yî et y écrivit plusieurs appendices, qu’il en lut tellement son exemplaire que les lanières de cuir (qui reliaient les tablettes) furent trois fois usées, et qu’il dit : « Donnez-moi encore quelques années, et je serai maître du Yî [2]. » Les livres anciens sur lesquels Confucius avait pris plaisir à [ p. 2 ] discourir avec ses disciples étaient ceux de l’Histoire, de la Poésie et des Rites et Cérémonies [3] ; mais avant de les quitter, son attention fut aussi beaucoup occupée par le Yî comme monument de l’antiquité, qu’il avait trop négligé dans la fleur de l’âge.
Le Yî est désormais constitué du Texte que Confucius a vu et des Appendices qui lui sont attribués
Les Yî ont échappé aux feux de Žhin
3. Le Yî échappa heureusement aux incendies de Žhin, qui se révélèrent si désastreux pour la majeure partie de la littérature ancienne de la Chine en 213 av. J.-C. Dans le mémorial que le premier ministre Lî Sze adressa à son souverain, conseillant que les vieux livres soient consignés aux flammes, une exception fut faite pour ceux qui traitaient de « médecine, de divination et d’agriculture [4] ». Le Yî était considéré comme un livre de divination, et fut donc préservé.
Français Dans le catalogue des ouvrages de la bibliothèque impériale, préparé par Liû Hin vers le début de notre ère, figure une énumération de ceux qui concernent le Yî et ses appendices – les livres de treize auteurs ou écoles différents, compris en 294 parties de dimensions plus ou moins grandes [5]. Je n’ai pas besoin de suivre l’histoire et l’étude du Yî au fil des siècles depuis l’époque de Liû Hin. L’édition impériale Khang-hsî, parue en 1715, contient des citations des commentaires de 218 érudits, couvrant, plus ou moins étroitement, la période allant du IIe siècle avant J.-C. à notre XVIIe siècle. J’oserais dire que [ p. 3 ] ces 218 ne représentent guère le dixième des hommes qui ont tenté d’interpréter ce livre remarquable et de résoudre les nombreux problèmes qu’il soulève.
Le Yî avant Confucius, et quand il fut fait
4. On peut donc supposer que le Yî King, proprement dit, existait avant Confucius et qu’il nous est parvenu aussi fidèlement que n’importe quel autre livre ancien de Chine ; et on pourrait même dire qu’il l’est aussi fidèlement que n’importe quel autre monument de la littérature hébraïque, sanskrite, grecque ou latine. La question se pose de savoir jusqu’à quand nous pouvons retracer son existence avant Confucius. Bien entendu, une enquête sur ce point n’inclura pas les parties ou appendices attribués au sage lui-même. J’y reviendrai plus tard, lorsque j’examinerai dans quelle mesure nous sommes en droit, ou si nous sommes tout simplement en droit, de les lui attribuer. Je ne doute pas, cependant, qu’ils appartiennent à ce que l’on peut appeler la période confucéenne et qu’ils aient été produits quelque temps après sa mort, probablement entre 450 et 350 av. J.-C. Quel que soit leur auteur, ils peuvent légitimement servir à illustrer les opinions dominantes à cette époque sur divers points liés au Yî. En effet, sans les indications et les conseils qu’ils nous fournissent quant au sens du texte et à la relation entre ses énoncés et les figures linéaires, il serait très difficile d’en tirer une interprétation cohérente.
Le Yî mentionné dans le Livre Officiel de Kâu
(i) La plus ancienne mention du classique se trouve dans le Livre Officiel de la dynastie Kâu, où il est dit que, parmi les devoirs du « Grand Devin », « il était chargé des règles des trois Yî (systèmes de Changements), appelés le Lien-shan, le Kweî-žhang et le Yî de Kâu ; que dans chacun d’eux, les chiffres linéaires réguliers (ou primaires) étaient au nombre de 8, qui furent multipliés, dans chacun, jusqu’à ce qu’ils atteignent 64. » La date du Livre Officiel n’a pas été exactement établie. Le passage ci-dessus peut difficilement être concilié avec l’opinion de la majorité des critiques chinois selon laquelle il était l’œuvre du duc de Kâu, le consolidateur et législateur de la dynastie ainsi appelée ; mais je pense qu’il a dû y avoir des bases très anciennes. Lorsque ce texte fut composé ou compilé, il existait, parmi les archives du royaume, sous la garde d’un haut fonctionnaire, le « Yî de Kâu », ce qui constitue le Texte du Yî actuel ; le Texte, c’est-à-dire, par opposition aux Appendices. Il y avait deux autres Yî, connus sous le nom de Lien-shan et de Kwei-žhang. Ce serait une perte de temps que d’essayer de découvrir la signification de ces désignations. On les trouve dans ce passage et dans un autre du Livre Officiel ; et nulle part ailleurs. Il ne reste aucune trace de ce qu’ils désignaient, alors que nous possédons le « Yî de Kâu » complet [6].
Le Yî mentionné dans le Žo Khwan
(ii) Dans le supplément de Žo Khiû-ming aux « Printemps et Automnes », on trouve de nombreuses preuves que la divination par les Yî était fréquente dans tous les États de Chine, avant l’époque de Confucius. On trouve au moins huit récits d’une telle pratique, entre 672 et 564 av. J.-C., avant sa naissance ; et cinq fois au cours de sa vie, les tiges de divination et le livre furent utilisés dans des occasions auxquelles il n’avait rien à voir. Dans tous ces cas, le texte des Yî, tel que nous le possédons aujourd’hui, est librement cité. Les « Printemps et Automnes » commencent en 722 av. J.-C. S’ils remontaient à l’avènement de la dynastie Kâu, nous trouverions sans aucun doute des récits de divination par les Yî disséminés sur la longue période intermédiaire. Pendant des siècles avant que Confucius n’apparaisse sur la scène de son pays, le Yî était bien connu parmi les différents États féodaux, qui constituaient alors l’Empire du Milieu [7].
(iii) Nous pouvons maintenant examiner l’une des annexes pour en savoir plus sur l’ancienneté et la paternité du texte. La troisième annexe est la plus longue et la plus importante [8]. Au 49e paragraphe de sa deuxième section, il est dit :
« N’est-ce pas au milieu de l’Antiquité que le Yî a commencé à prospérer ? Celui qui l’a créé (ou ceux qui l’ont créé) n’était-il pas familier avec l’anxiété et les calamités ? »
La plus haute antiquité commence, selon les auteurs chinois, avec Fû-hsî, 3322 av. J.-C. ; et la plus basse avec Confucius au milieu du VIe siècle av. J.-C. Entre ces deux périodes se trouve la période de l’Antiquité moyenne, qui s’étend sur une période relativement courte, de l’avènement de la dynastie Kâu, vers la fin du XIIe siècle av. J.-C., jusqu’à l’ère confucéenne. D’après ce paragraphe, c’est à cette époque que notre Yî a été créé.
Le 69e paragraphe est encore plus précis dans son témoignage :
« N’est-ce pas à la fin de la dynastie Yin, lorsque la vertu de Kâu avait atteint son apogée, et durant les troubles entre le roi Wăn et le tyran Kâu, que l’étude du Yî commença à prospérer ? C’est pourquoi les explications du livre expriment une appréhension anxieuse et enseignent comment le péril peut se transformer en sécurité, et comment une négligence facile est vouée à l’échec. »
La dynastie des Yin fut remplacée par celle des Kâu en 1122 av. J.-C. Le fondateur de Kâu fut celui que nous appelons le roi Wăn, bien qu’il n’ait jamais occupé le trône. Les troubles entre lui et le dernier souverain des Yin atteignirent leur paroxysme en 1143 av. J.-C., lorsque le tyran le jeta en prison dans un lieu appelé Yû-lî, identifié comme ayant été dans l’actuel district de Thang-yin, département de Kang-teh, province de Ho-nan. Wăn ne fut pas gardé longtemps en détention. Ses amis réussirent à apaiser la jalousie de son ennemi et à obtenir sa libération l’année suivante. Il s’ensuit que le Yî, pour autant que nous le devons au roi Wăn, a été réalisé en 1143 ou 1142 av. J.-C., ou peut-être qu’il a été commencé la première année et terminé la seconde [9].
Mais la part ainsi attribuée au roi Wăn ne représente qu’une petite partie des Yî. Une part plus importante est attribuée à son fils Tan, connu sous le nom de duc de Kâu, et nous y trouvons des allusions au roi Wû, qui succéda à son père Wăn et fut en réalité le premier souverain de la dynastie de Kâu [10]. Il y a en outre des passages qui doivent être compris concernant les événements des premières années du règne suivant. Or, le duc de Kâu mourut en 1105 av. J.-C., le 11e du règne du roi Khăng. Quelques années auparavant, dans la dernière décennie du XIIe siècle av. J.-C., le roi Yî, tel qu’il nous est parvenu, était complet [11].
Le Yî n’est pas le plus ancien des livres chinois
5. Nous avons ainsi retracé l’origine du texte du Yî jusqu’à ses auteurs, le célèbre roi Wăn en 1143 av. J.-C., et son fils tout aussi célèbre, le duc de Kâu, trente à quarante ans plus tard. Il peut donc se vanter d’une grande antiquité ; mais l’opinion générale a prévalu qu’il appartenait à une période encore plus lointaine. Seules deux traductions en ont été réalisées par des érudits européens. La première a été exécutée par Regis et d’autres missionnaires catholiques au début du siècle dernier, bien qu’elle n’ait été rendue publique qu’en 1834 par feu Jules Mohl, sous un titre commençant par « Y-King, antiquissimus Sinarum liber [12] ». La langue de l’autre traducteur européen, le révérend chanoine McClatchie de Shanghaï, dont l’ouvrage parut en 1876, est encore plus tranchée. La première phrase de son introduction contient deux erreurs très graves, mais je ne m’occuperai pour l’instant que de la première : « Le Roi Yî est considéré par les Chinois avec une vénération particulière… comme étant le plus ancien de leurs écrits classiques. » Le Shû est le plus ancien des classiques chinois et contient des documents antérieurs de plus de mille ans au roi Wăn. Plusieurs pièces du Roi Shih sont également plus anciennes que tout ce qui se trouve dans le Yî ; on ne peut donc lui attribuer que la troisième place par son ancienneté parmi les monuments de la littérature chinoise. Cependant, existant il y a environ 3 000 ans, il ne peut être qualifié de moderne. À l’exception des livres du Pentateuque, de Josué et des Juges, aucune partie de nos Saintes Écritures ne peut prétendre à une antiquité égale.
Le texte bien plus ancien que les annexes
Il convient d’observer ici aussi combien le Texte est plus ancien que les Appendices. En supposant qu’ils soient l’œuvre de Confucius, bien qu’il apparaisse ultérieurement que cette hypothèse [ p. 8 ] ne puisse être acceptée que comme partiellement correcte, si tant est qu’elle soit acceptée, le sage n’aurait pas pu commencer leur composition avant 483 av. J.-C., 660 ans après la partie du texte provenant du roi Wăn, et près de 630 ans après celle que nous devons au duc de Kâu. Mais durant cette longue période de six à sept siècles, des changements ont pu survenir dans les conceptions des hommes de réflexion sur la méthode et la manière du Yî ; et je ne peux accepter le Texte et les Appendices comme formant un seul ouvrage au sens propre du terme. Rien n’a autant empêché la pleine compréhension des deux, dans la mesure où certaines parties de ce dernier peuvent être comprises, que leur fusion, qui trouve son origine chez Pî Kih de la première dynastie Han. Les éditions courantes du livre comportent cinq des appendices (comme on les compte habituellement) séparés et imprimés côte à côte avec le texte ; la confusion qui en résulte a rendu difficile, par le mélange d’idées incongrues, la compréhension du sens pour les étudiants étrangers.
Travaux des érudits indigènes sur le Yî
6. Les érudits autochtones étaient bien sûr bien conscients de la différence de temps entre la parution du Texte et des Appendices ; et dans l’édition de Khang-hsî, les deux sont imprimés séparément. Cependant, ce n’est que de temps à autre qu’un critique s’est risqué à douter que les deux parties formaient un tout homogène, ou que tous les appendices étaient du style ou du crayon de Confucius. Des centaines d’entre eux ont tiré du Texte un sens merveilleux et cohérent ; mais trouver dans celui-ci ou dans les Appendices quelque chose d’irrationnel, ou une quelconque incohérence entre eux, reviendrait à mettre en doute l’infaillibilité de Confucius et à se stigmatiser de l’hétérodoxie.
Une description imparfaite de leurs travaux
Français En même temps, c’est une description injuste de ce qu’ils ont accompli que de dire, comme cela a été fait récemment, que depuis les incendies de Žhin, « les plus grands érudits de chaque génération ont édité le Texte (c’est-à-dire à la fois le Texte et les Appendices), et ont accumulé commentaire après commentaire à son sujet ; et tous sont arrivés à la conclusion quelque peu boiteuse que sa pleine signification est au-delà de toute découverte [13]. » Une multitude de commentaires autochtones sont de la plus haute valeur, et ont laissé peu à faire pour l’élucidation du Texte ; et s’ils disent qu’un passage dans un Appendice est « insondable » ou « incalculable », c’est parce que leurs auteurs répugnent à admettre, même à eux-mêmes, que les anciens sages se sont mêlés, et se sont mêlés imprudemment, de choses trop élevées pour eux.
Compte rendu erroné des travaux des érudits chinois européens
Lorsque le même auteur, qui parle ainsi des érudits autochtones, poursuit en affirmant que « de la même manière, une multitude d’érudits chinois européens ont traduit le Yî et ont, si possible, aggravé la confusion », il ne fait que montrer à quel point il s’était imparfaitement familiarisé avec le sujet. « La multitude d’érudits chinois européens qui ont traduit le Yî » se compose de deux personnes, les deux mêmes que j’ai mentionnées plus haut aux pages [6] (#p6), [7] (#p7). La traduction de Régis et de ses collaborateurs [14] est certes perfectible ; mais leur œuvre dans son ensemble, et en particulier les prolégomènes, dissertations et notes, fournit une masse d’informations exactes et précieuses. Ils ont presque réussi à démêler la confusion et à résoudre l’énigme du Yî.
1:1:1 Entretiens confucéens, VII, xvi. ↩︎
1:1:2 Les archives historiques ; Vie de Confucius, p. 12. ↩︎
2:2:1 Entretiens, VII, xvii. ↩︎
2:2:2 Classiques chinois de Legge, I, prolégomènes, pp. 6-9. ↩︎
2:2:3 Livres des premiers Han ; Histoire de la littérature, pp. 1, 2. ↩︎
4:4:1 See the Kâu Kwan (or Lî), Book XXIV, parr. 3, 4, and 27. Biot (Le Tcheou Lî, vol. ii, pp. 70, 71) translates the former two paragraphs thus: ‘Il (Le Grand Augure) est préposé aux trois methodes pour les changements (des lignes divinatoires). La première est appelée Liaison des montagnes (Lien-shan); la seconde, Retour et Conservation (Kwei-žhang); la troisième, Changements des Kâu. Pour toutes il y a huit lignes symboliques sacrées, et soixante-quatre combinaisons de ces lignes.’
Français Certains nous disent que par Lien-shan on entendait Fû-hsî, et par Kwei-žhang Hwang Tî ; d’autres, que le premier était le Yî de la dynastie Hsiâ, et le second celui de Shang ou Yin. Un troisième ensemble voudrait que Lien-shan soit une désignation de Shăn Năng, entre Fû-hsî et Hwang Tî. Je dirais moi-même, comme le disent de nombreux critiques chinois, que Lien-shan était un arrangement des symboles linéaires dans lequel la première figure était l’actuel 52e hexagramme, Kăn composé du trigramme représentant les montagnes doublé ; et que Kwei-žhang était un arrangement où la première figure était l’actuel deuxième hexagramme, Khwăn
composé du trigramme représentant la terre dédoublée, en référence à la disparition et à la conservation des plantes au sein de la terre en hiver. Tout cela, cependant, n’est que conjecture. ↩︎
5:5:1 Voir dans le Žo Khwan, sous la 22e année du duc Kwang (672 av. J.-C.) ; la 1re année de Min (1661) ; et dans sa 2e année (660) ; deux fois dans la 15e année de Hsî (645) ; sa 25e année (635) ; la 12e année de Hsüan, (597) ; la 16e année de Khăng (575) ; la 9e année de Hsiang (564) ; sa 25e année (548) ; la 5e année de Khâo (537) ; sa 7e année (535) ; sa 12e année (530) ; et la 9e année d’Âi (486). ↩︎
5:5:2 C’est-à-dire le troisième tel qu’il apparaît plus loin dans ce volume en deux sections. Chez les critiques chinois, il forme les cinquième et sixième appendices, ou « ailes », comme on les appelle. ↩︎
6:6:1 Sze-mâ Khien (Histoire de la dynastie Kâu, p. 3) raconte que, « lorsqu’il était confiné à Yû-lî, Wăn augmenta les 8 trigrammes à 64 hexagrammes. » ↩︎
6:6:2 Par exemple, les hexagrammes XVII, 1. 6 ; XLVI, 1. 4. La paternité du symbolisme par Tan est reconnue dans le Žo Khwan, 540 av. J.-C. ↩︎
6:6:3 P. Regis (vol. ii, P. 379) dit : « Soit il ne se trompera pas ou peu celui qui dira que l’œuvre de Yî King fut achevée dans la cinquième année de Khăng Wang, ou dans l’année 1109 ou au plus tard dans l’année 1108, avant le début de l’ère chrétienne ; ce qui est suffisant dans les choses qui ne sont pas entièrement certaines. Mais la cinquième année du règne du roi Khang fut 1111 avant J.C. ↩︎
7:7:1 Il a été suggéré que « Antiquissimimus Sinarum liber » pourrait signifier seulement « Un livre très ancien des Chinois », mais la première phrase de la préface de l’ouvrage commence ainsi : « Parmi tous les livres des Chinois, qu’ils appellent classiques, il est certain que le premier et le plus ancien est le Y-King. »
At the end of M. De Guignes’ edition of P. Gaubil’s translation of the Shû, there is a notice of the Yî King sent in 1738 to the Cardinals of the Congregation de Propaganda Fide by M. Claude Visdelou, Bishop of Claudiopolis. M. De Guignes says himself, ‘L’ Y-King est le premier des Livres Canoniques des Chinois.’ But P. Visdelou writes more guardedly and correctly:—‘Pour son ancienneté, s’il en faut croire les Annales des Chinois, il a été commencé quarante-six siècles avant celui-ci. Si cela est vrai, comme toute la nation l’avoue unanimement, ou peut à juste titre l’appeler le plus ancien des livres.’ But he adds, 'Ce n’étoit pas proprement un livre, ni quelque chose d’approchant; c’étoit une énigme très obscure, et plus difficile cent fois à expliquer que celle du sphinx.’
P. Couplet s’exprime dans le même sens dans les prolégomènes (p. xviii) de l’ouvrage intitulé « Confucius Sinarum Philosophus », publié à Paris en 1687 par lui-même et trois autres Pères de la Compagnie de Jésus (Intorcetta, Herdritch et Rougemont). Tous deux, ainsi que P. Visdelou, donnent un exemple d’une portion du texte et de son interprétation, ayant singulièrement choisi le même hexagramme : le quinzième, sur l’humilité. ↩︎
9:9:1 Voir une communication sur certaines nouvelles vues sur les Yî dans le « Times » du 20 avril 1880 ; réimprimé dans Trübner’s American, European, and Oriental Literary Record, New Series, vol. i, pp. 125-127. ↩︎
9:9:2 Les coadjuteurs de Régis dans ce travail furent les Pères Joseph de Mailla, qui traduisit le chinois en latin mot pour mot et compara le résultat avec la version Mankâu du Yî ; et Pierre du Tartre, dont la principale tâche était de fournir les illustrations historiques. Régis lui-même révisa tout leur travail et l’augmenta, en y ajoutant ses propres dissertations et notes. Voir Prospectus Operis, immédiatement après la préface de M. Mohl. ↩︎