Shih King : Odes du Temple et de l'Autel : II. Les Odes Sacrificielles de Kâu | Page de titre | Shih King : Odes mineures : La première décennie, ou celle de Lû-ming |
Il n’est pas conforme à la vérité des choses de classer les Sung de Lû parmi les odes sacrificielles, et je ne les appelle pas ainsi. Kû Hsî dit : « Le roi Khăng, en raison des grands services rendus par le duc de Kâu, accorda à Po-khin (fils aîné du duc et premier marquis de Lû) le privilège d’utiliser les cérémonies et la musique royales, en conséquence de quoi Lû eut ses Sung, qui furent chantés en musique dans son temple ancestral. Par la suite, ils composèrent en Lû d’autres odes à la gloire de leurs souverains, [ p. 337 ] qu’ils appelèrent aussi Sung. » On tente ainsi d’expliquer la présence, dans cette partie du Shih, de pièces telles que les quatre de cette division. Confucius, pense-t-on, les aurait trouvées dans Lû, portant le nom de Sung, et les aurait donc classées parmi les véritables odes sacrificielles, portant cette désignation. Si nous admettions, contrairement aux preuves présentées, que le Shih ait été compilé par Confucius, cette explication de la place du Sung de Lû dans cette partie ne serait pas conforme à sa distinction.
La question de savoir si un privilège tel que celui que Kû affirme a réellement été accordé au premier marquis de Lû est très controversée. Nombreux sont ceux qui prétendent que les cérémonies royales furent usurpées dans l’État, à l’époque du duc Hsî (659 à 627 av. J.-C.). Mais si cela était admis, cela n’affecterait pas l’application du nom de Sung aux odes de cette division. Elles sont totalement différentes des Sung de Shang et de Kâu. On s’est souvent demandé pourquoi il n’y a pas de Făng de Lû dans la première partie du Shih. Les morceaux ici sont en réalité les Făng de Lû, et peuvent être comparés notamment aux Făng de Pin.
Lû était l’un des États de l’est, ayant sa capitale à Khü-fâu, qui est encore le nom d’un district du département de Yen-_k_âu, Shan-tung. Selon Kû, le roi Khăng investit le duc de Kâu du territoire. Selon Sze-ma Khien, le duc de Kâu fut lui-même nommé marquis de Lû ; mais ne pouvant s’y rendre en raison de ses fonctions à la cour royale, il envoya son fils à sa place. Après l’expiration de sa régence, le territoire fut considérablement agrandi, mais il resta toujours à Kâu.
Je passe sous silence les deux premières odes, qui ne peuvent prétendre à une place parmi les « textes sacrés ». Et seule une strophe de la troisième exprime un sentiment religieux. Je la donne cependant dans son intégralité.
À LA LOUANGE DE QUELQUE MARQUIS DE LÛ, CÉLÉBRANT SON INTÉRÊT POUR LE COLLÈGE D’ÉTAT, QU’IL AVAIT, PROBABLEMENT, RÉPARÉ, TÉMOIGNANT DE SES VERTUS, ET LUI AUSPICANT UN TRIOMPHE COMPLET SUR LES TRIBUS DES HWÂI, QUI SERAIT CÉLÉBRÉ DANS LE COLLÈGE.
Le marquis célébré ici était probablement Shăn, ou « duc Hsî », mentionné plus haut. L’occasion immédiate de sa composition [ p. 338 ] a dû être une cérémonie d’ouverture ou d’inauguration en rapport avec la réparation du collège.
1. L’eau semi-circulaire est agréable [^371], et nous cueillons le cresson autour. Le marquis de Lû s’y approche, et nous voyons sa bannière en forme de dragon. Sa bannière flotte au vent, et les clochettes de ses chevaux tintent harmonieusement. Petits et grands, tous suivent le prince dans sa progression vers elle.
2. L’eau semi-circulaire est agréable, et nous y cueillons des algues. Le marquis de Lû y est arrivé, avec ses chevaux si majestueux. Ses chevaux sont majestueux ; sa renommée est éclatante. Il regarde et sourit avec douceur ; sans aucune impatience, il donne ses instructions.
3. L’eau semi-circulaire est agréable, et nous cueillons les mauves autour. Le marquis de Lû y est venu, et il boit au collège. Il boit les bons esprits. Puisse-t-il lui être accordé une vieillesse si rare ! Puisse-t-il s’accorder avec les grandes coutumes, et soumettre ainsi tout le peuple à lui !
4. Très admirable est le marquis de Lû, affichant respectueusement sa vertu, et veillant respectueusement sur son comportement, modèle du peuple.
Doté de grandes qualités, tant civiles que martiales, il affecte brillamment ses méritants ancêtres [^372]. Dans tout ce qui est entièrement filial, il recherche la bénédiction qui ne manquera pas de suivre.
5. Le marquis de Lû est très intelligent, rendant sa vertu illustre. Il a créé ce collège avec son demi-cercle d’eau, et les tribus des Hwâi se soumettront à lui [^373]. Ses chefs-tigres à l’allure martiale présenteront ici l’oreille gauche (de leurs ennemis) [^374]. Ses examinateurs, aussi sages que Kâo-yâo [^375] présenteront ici les prisonniers.
6. Ses nombreux officiers, Hommes qui ont élargi leurs esprits vertueux, Avec une énergie martiale conduisant leur expédition, Repousseront au loin ces tribus de l’est et du sud. Vigoureux et [ p. 340 ] grandioses, Sans bruit ni étalage, Sans appel aux juges [^376], Ils présenteront ici (les preuves de) leur mérite.
7. Comme ils bandent leurs arcs ornés d’os ! Comme leurs flèches sifflent ! Leurs chars de guerre sont immenses ! Leurs fantassins et leurs cochers ne se fatiguent jamais ! Ils ont soumis les tribus des Hwâi et les ont soumises à une soumission irréprochable. Seulement, établissez vos plans avec certitude, et toutes les tribus des Hwâi seront vaincues [^377].
8. Ces hiboux arrivent en volant, et se posent sur les arbres autour du collège ; ils mangent les fruits de nos mûriers et nous saluent de belles notes [^378]. Ainsi seront réveillées les tribus des Hwâi. Elles viendront présenter leurs objets précieux, leurs grandes tortues et leurs dents d’éléphant, ainsi que d’importantes contributions de métaux du sud [^379].
[ p. 341 ]
À LA LOUANGE DU DUC HSÎ, ET LUI AUSPICANT D’UNE MAGNIFIQUE CARRIÈRE DE SUCCÈS, QUI FERAIT DE LÛ TOUT CE QU’IL AVAIT JAMAIS ÉTÉ : ÉCRIT, PROBABLEMENT, À UNE OCCASION OÙ HSÎ AVAIT RÉPARÉ LES TEMPLES DE L’ÉTAT, ACTE PIE DONT SON SUCCÈS SERAIT LA RÉCOMPENSE.
Il ne fait aucun doute que le duc Hsî est le héros de cette pièce. Il est mentionné dans la troisième strophe comme « le fils du duc Kwang », et le Hsî-sze mentionné dans la dernière strophe comme l’architecte sous la supervision duquel les temples avaient été réparés était son frère, que l’on retrouve ailleurs sous le nom de « fils du duc, Yü ». Les descriptions de divers sacrifices prouvent que les seigneurs de Lû, qu’ils aient été autorisés ou non à recourir aux cérémonies royales, le faisaient réellement. L’auteur était manifestement en extase poétique quant à ce qu’était et ferait son souverain. La pièce est une véritable effusion bardique.
Le poète retrace les seigneurs de Lû jusqu’à Kiang Yüen et son fils Hâu-_k_î. Il aborde ensuite l’établissement de la dynastie Kâu, et sous elle, du marquisat de Lû ; et enfin le duc Hsî, s’étendant sur ses services sacrificiels, la puissance militaire de Lû et les exploits qu’il pourrait espérer accomplir en soumettant tout le territoire situé à l’est et loin au sud de Lû.
I. Que les temples solennels sont purs et immobiles, dans leur solidité et leur minutie ! Kiang Yüan [^380] était hautement distingué, d’une vertu inaltérable. Dieu la considérait avec faveur, et sans blessure ni préjudice, aussitôt, lorsque ses mois furent terminés, elle donna naissance à Hâu-_k_î ! À lui furent conférées toutes les bénédictions, — (de savoir) comment le mil (ordinaire) mûrit tôt, et le mil sacrificiel tard ; comment semer d’abord les légumineuses [ p. 342 ], puis le blé. Aussitôt, il fut investi d’un statut inférieur, et enseigna au peuple comment semer et moissonner, le mil (ordinaire) et le mil sacrificiel, le riz et le mil noir ; bientôt sur tout le pays : (ainsi) continuant l’œuvre de Yü.
2. Parmi les descendants de Hâu-_k_î, il y avait le roi Thâi [^381], résidant au sud du (mont) Khî, où commença la coupe de Shang. Au fil du temps, Wăn et Wû poursuivirent l’œuvre du roi Thâi, et (le dessein du) Ciel fut réalisé en son temps, dans la plaine de Mû [^382]. « N’ayez aucun doute, aucune inquiétude », — (il fut dit), « Dieu est avec vous [^383]. » Wû disposa des troupes de Shang ; lui et ses hommes partagèrent équitablement l’exploit. (Alors) le roi (Khăng) dit : « Mon oncle [1], j’établirai votre fils aîné, et le ferai marquis de Lû. J’agrandirai considérablement votre territoire là-bas, pour être une aide et un soutien pour la Maison de Kâu.
3. En conséquence, il nomma (notre premier) duc de Lo, et le fit marquis de l’est, lui donnant les collines et les rivières, les terres et les champs, et les États qui y sont rattachés [2]. Le descendant (actuel) du duc de Kâu, le fils du duc Kwang, avec une bannière ornée d’un dragon, assiste aux sacrifices, (tenant) ses six rênes souples et flexibles. Au printemps [ p. 343 ] et en automne, il ne néglige pas ; ses offrandes sont toutes sans erreur [3]. Au grand et souverain Dieu, et à son grand ancêtre Hâu-_k_î, il offre les victimes, rouges et pures [4] qu’elles apprécient, qu’elles approuvent, et accordent de nombreuses bénédictions. Le duc de Kâu, et (vos autres) grands ancêtres, vous bénissent également.
4. En automne vient le sacrifice de la saison [5], Mais les taureaux pour cela ont eu leurs cornes coiffées en été [6]; Ce sont le taureau blanc et le taureau rouge [7]. (Il y a) la coupe en forme de taureau, sa dignité [8]; Cochon rôti, viande hachée et soupes; Les plats de bambou et de bois, et les grands stands [9], Et les danseurs, tout au complet. Le descendant filial [ p. 344 ] sera béni. (Vos ancêtres) vous rendront glorieusement prospère, Ils vous rendront longévif et bon, Pour préserver cette région orientale, Possédant longtemps l’état de Lû, Indéfectible, immuable, Inébranlable, imperturbable ! Ils rendront votre amitié avec vos trois anciens (ministres) [10] Comme les collines, comme les montagnes.
5. Les chars de notre prince sont au nombre de mille, et (dans chacun) se trouvent (les deux lances avec leurs) glands vermillon, et (les deux arcs avec leurs) bandes vertes. Ses fantassins sont au nombre de trente mille, avec des coquillages sur des cordons vermillon ornant leurs casques [11]. Ses ardents partisans sont si nombreux, pour traiter avec les tribus de l’ouest et du nord, et pour punir celles de King et de Shû [12], qu’aucun d’eux n’osera nous résister. (Les esprits de vos ancêtres) vous rendront magnifiquement prospère ; ils [ p. 345 ] vous rendront riche et longue vie. Les cheveux blancs et le dos ridé, qui caractérisent les hommes âgés, seront toujours à votre service. Ils vous accorderont une vieillesse toujours vigoureuse, pendant des myriades et des milliers d’années, avec les sourcils de la longévité, et toujours indemne.
6. La montagne de Thâi est élevée, admirée par l’État de Lû [13]. Nous possédons aussi magnifiquement Kwei et Măng [14]. Et nous étendrons notre territoire jusqu’aux limites de l’est, jusqu’aux États côtiers. Les tribus des Hwâi rechercheront notre alliance ; toutes nous offriront leur allégeance : telles seront les réalisations du marquis de Lû.
7. Il maintiendra la possession de Hû et de Yî [15], Et étendra son empire sur les régions de Hsü [16], Et même sur les États qui bordent la mer. Les tribus des Hwâi, des Man et des Mo [17], Et ces tribus (encore plus nombreuses) au sud, Toutes offriront leur allégeance ; Pas une n’osera ne pas répondre à son appel, Montrant ainsi son obéissance au marquis de Lû.
8. Le ciel accordera de grandes bénédictions à notre prince, de sorte qu’avec les sourcils de la longévité, il [ p. 346 ] maintiendra Lû. Il possédera Kang et Hsü [18], et récupérera tout le territoire du duc de Kâu. Alors le marquis de Lû festoiera et sera heureux, avec son admirable épouse et sa vieille mère ; avec ses excellents ministres et tous ses (autres) officiers [19]. Il conservera notre région et notre État, recevant ainsi de nombreuses bénédictions, jusqu’aux cheveux blancs et aux dents toujours renouvelées comme celles d’un enfant.
9. Les pins de Ȝû-lâi [20] et les cyprès de Hsin-fû [20:1] furent abattus et mesurés à la coudée et à la ligne des huit coudées. Les poutres de pin en saillie furent très grandes ; les grands appartements intérieurs s’élevèrent vastes. Magnifiques apparences, les nouveaux temples, œuvre de Hsî-sze, très larges et vastes, répondant aux attentes de tout le peuple.
Shih King : Odes du Temple et de l'Autel : II. Les Odes Sacrificielles de Kâu | Page de titre | Shih King : Odes mineures : La première décennie, ou celle de Lû-ming |
338:1 Il est dit dans la dixième ode de la première décade des Odes Majeures du Royaume, que le roi Wû, dans sa capitale de Hâo, construisit « sa salle avec son cercle d’eau ». C’était le collège royal construit au milieu d’un cercle d’eau ; chaque État avait son grand collège avec un bassin semi-circulaire devant lui, tel qu’on peut maintenant le voir devant les temples de Confucius dans les métropoles des provinces. Il n’est pas facile de décrire toutes les fonctions du bâtiment. Dans cette pièce, le marquis de Lû y apparaît en train de festoyer, de donner des instructions, de tenir conseil avec ses ministres et de recevoir le butin et les prisonniers de guerre. Le Lî Kî, VIII, ii, 7, fait référence aux sacrifices à Hâu-_k_î en rapport avec le collège de Lû. Là, les officiers de l’État apprenaient les cérémonies en automne ; en hiver, les études littéraires ; au printemps et en été, le maniement des armes ; et en automne et en hiver, on dansait. On y organisait de célèbres épreuves de tir à l’arc ; on y fêtait les vieillards ; les princes y tenaient conseil avec leurs ministres. Le collège se trouvait dans la banlieue ouest de chaque capitale. ↩︎
339:1 Le sens est que les belles qualités du marquis « atteignaient » et affectaient ses ancêtres dans leur état d’esprit, et attiraient leur faveur protectrice. Leur bénédiction, visible dans sa prospérité, était le résultat naturel de sa piété filiale. ↩︎
339:2 Le Hwâi prend sa source dans le département de Nan-yang, Ho-nan, et coule vers l’est jusqu’à la mer. Au sud, jusqu’à l’époque de cette ode, se trouvaient de nombreuses tribus rudes et sauvages qui occupaient fréquemment les rois de Kâu. ↩︎
339:3 Lorsque les prisonniers refusaient de se soumettre, leurs oreilles gauches étaient coupées et montrées comme des trophées. ↩︎
339:4 L’ancien ministre du crime de Shun. Les « examinateurs » étaient des officiers qui interrogeaient les prisonniers, en particulier les plus importants d’entre eux, pour obtenir des informations et décider du degré de leur culpabilité et de leur punition. ↩︎
340:1 Les « juges » décidaient de toutes les questions litigieuses dans l’armée, et sur les mérites de différents hommes qui s’étaient distingués. ↩︎
340:2 Dans cette strophe, le poète décrit une bataille avec les tribus sauvages, comme si elle se déroulait sous ses yeux. ↩︎
340:3 Un hibou est un oiseau qui émet un cri désagréable, au lieu d’une belle note ; mais les mûriers qui poussent autour du collège les feraient chanter délicieusement. Et ainsi l’influence de Lû, émanant du collège, transformerait la nature des tribus autour des Hwâi. ↩︎
340:4 C’est-à-dire, selon « le Tribut de Yü », dans le Shû, de King-_k_âu et Yang-_k_âu. ↩︎
341:1 À propos de Kiang Yüan et de sa conception et de sa naissance de Hâu-_k_î, voir le premier morceau de la troisième décennie des Odes Majeures du Royaume. L’enseignement de Hâu-_k_î sur l’agriculture y est également décrit plus en détail. ↩︎
342:1 Voir sur les Odes sacrificielles de Kâu, décade i, ode 5. ↩︎
342:2 Voir le Shû, V, iii. ↩︎
342:3 Shang-fû, l’un des principaux chefs de Wû, l’encouragea à la bataille de Mû par ces mots. ↩︎
342:4 C’est-à-dire le duc de Kâu. ↩︎
342:5 C’est-à-dire de petits territoires, détenus par des chefs d’autres noms de famille, mais reconnaissant la juridiction des seigneurs de Lû, et dépendant d’eux pour l’introduction à la cour royale. ↩︎
343:1 Ces lignes se réfèrent aux sacrifices saisonniers dans le temple des ancêtres, deux saisons étant mentionnées pour les quatre, comme dans certaines odes de Shang. ↩︎
343:2 Des sacrifices saisonniers, le poète passe au sacrifice à Dieu sur l’autel frontalier au printemps, — sans doute le même auquel il est fait référence dans la dernière ode de la première décade des Odes sacrificielles de Kâu. ↩︎
343:3 Le sujet des sacrifices saisonniers est repris. ↩︎
343:4 Un morceau de bois était fixé sur les cornes des taureaux victimes, afin d’éviter qu’ils ne les blessent en les poussant ou en les frottant contre une substance dure. Un animal blessé de quelque façon que ce soit n’était pas apte à être sacrifié. ↩︎
343:5 Lors du sacrifice au duc de Kâu, un taureau blanc était utilisé en guise de distinction. Ses grands services à la dynastie lui avaient valu le privilège d’être sacrifié lors des cérémonies royales. Un taureau blanc, tel qu’il avait été offert aux rois de Shang, lui était donc consacré ; tandis que pour Po-khin et les autres marquis (ou ducs selon leurs propres sujets), une victime de la couleur orthodoxe de Kâu était employée. ↩︎ ↩︎